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Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Evaluation externe finale du projet « Amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et victimes de conflit dans le territoire de Kalehe, Sud-Kivu, RDC » (FINANCEMENT ECHO : ECHO/COD/BUD/2011/91004) (CODE OSB : ECHO7 - : RDC-UC-092) RAPPORT FINAL (Réhabilitation du tronçon Bulambika-Katasomwa à travers des activités Cash For Work. Septembre 2011, photo OSB) 9 Juillet 2012 Geert Vanderstichele Consultant Indépendant Page 1 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Le consultant tient à remercier l’équipe de OSB et le partenaire PADEBU pour l’excellente collaboration éprouvée lors du travail de terrain, également OSB en Belgique et à Bukavu pour l’excellente organisation pratique et logistique de la mission. Page 2 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Table des Matières Table des Matières ................................................................................................ 3 Liste des abréviations et acronymes ................................................................... 5 1. INTRODUCTION .................................................................................. 6 1.1. RESUME ............................................................................................................. 6 1.2. RAPPEL DES OBJECTIFS ET DE LA METHODOLOGIE DE L’ETUDE ............................. 11 1.2.1. Objectifs de l’étude ............................................................................................. 11 1.2.2. Méthodologie utilisée pour l’étude ................................................................... 11 1.2.3. La structure du rapport ...................................................................................... 13 2. LE CONTEXTE DE LA ZONE D’INTERVENTION................................. 14 2.1. CARTE D’INTERVENTION DU PROJET .................................................................... 14 2.2. SITUATION SECURITAIRE RECENTE ...................................................................... 14 2.3. GENERALITES ADMINISTRATIVES DE LA ZONE D’INTERVENTION .............................. 16 2.4. BREF RAPPEL SUR LES CARACTERISTIQUE AGRO-ECOLOGIQUES DE LA ZONE ......... 16 3. CONCLUSIONS SUR LA REPONSE DE OSB .................................... 17 3.1. ANALYSE DE L’EVOLUTION DE LA REPONSE D’OSB DEPUIS 2007 ........................... 17 3.1.1. L’apprentissage continu d’OSB ........................................................................ 17 3.1.2. La continuité entre “urgence” et “développement” est prise en compte, mais une approche LRRD “innovant” aurait pu être développée davantage ....................................................................................................................... 17 3.1.3. L’approche partenariat maintenu ..................................................................... 18 3.1.4. L’approche pour l’introduction des intrants agricoles mise au point........... 18 3.1.5. L’amélioration du ciblage des bénéficiaires vulnérables .............................. 19 3.1.6. Les changements dans le choix du type d’intervention ................................ 20 3.2. ANALYSE DE LA REPONSE DU PROJET ECHO7 .................................................... 20 3.2.1. Pertinence ............................................................................................................ 20 3.2.2. Impact ................................................................................................................... 22 3.2.3. Efficience.............................................................................................................. 23 3.2.4. Efficacité ............................................................................................................... 25 3.2.5. Viabilité ................................................................................................................. 26 3.3. ANALYSE DE LA REPONSE CASH FOR WORK ET INFRASTRUCTURES ........................ 28 3.3.1. Le choix des activités pour le cash for work.................................................. 28 3.3.2. Expérimenter le transfert du cash avec ou sans condition ......................... 30 3.3.3. Limites de la réalisation des infrastructures locales dans le contexte d’urgence ........................................................................................................................ 31 3.4. AUTRES RECOMMANDATIONS.............................................................................. 32 3.4.1. La prise en compte de la sécurité et de la gestion de conflits.................... 32 3.4.2. Développer une stratégie de retrait et de suivi après-projet....................... 32 3.4.3. L’analyse de la stratégie de distribution des kits pastoraux ....................... 32 3.4.4. L’attention à donner à la qualité génétique des semences ........................ 32 3.4.5. La prise en compte de la filière manioc dans un esprit LRRD ................... 33 Page 3 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 3.4.6. Développer l’approche LRRD .......................................................................... 33 3.4.7. Développement une approche intégrée ......................................................... 34 3.4.8. L’abandon des activités DRR dans un contexte d’urgence ........................ 34 3.4.9. Explorer les différentes possibilités de financement .................................... 34 3.4.10. La mise au point d’un cadre logique avec des IOVs pertinents............... 34 ANNEXES ............................................................................................. 35 Annexe 1 : Annexe 2 : Annexe 3 : Annexe 4 : Annexe 5 : Annexe 6 : Termes de référence Liste des personnes rencontrées pour les entretiens individuels Programme de mission Rapport de l’atelier participatif du 11/06 à Karasi Rapport de l’atelier participatif du 13/06 à Bukavu L’expérience des Entreprises de Services aux Organisations de Producteurs (ESOP) par l’ONG CIDR Page 4 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Liste des abréviations et acronymes ACF AVSI CICR CFW DGD DVDA ECHO ECHO7 FARDC FDLR FC FH IOV IPAPEL LRRD MARP MONUSCO NFI OB OCHA ONG OP OSB RDC RN3 SCA SENASEM SWOT URD WASH WATSAN Action Contre la Faim ONG italienne Comité International de la Croix-rouge Cash For Work Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire Division des Voiries et Dessertes Agricoles Office Humanitaire de la Commission Européenne Appelation interne d’OSB du projet ECHO/COD/BUD/2011/91004 Forces Armées de la République Démocratique du Congo Forces Démocratiques de Libération du Rwanda Francs Congolais Food for the Hungry Indicateur Objectivement Vérifiable Inspection Provinciale de l'Agriculture, Pêche et Elevage Linking Relief, Rehabilitation and Development Méthode Accélérée de Recherche Participative Mission des Nations Unies en RD Congo Non Food Item Organisation de Base Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires Organisation Non Gouvernementale Organisation Paysanne Oxfam Solidarité Belgique République Démocratique du Congo Route Nationale N°3 Score de Consommation Alimentaire Service National des Semences En anglais: Strenghts (Forces), Weaknesses (Faiblesses), Opportunities (Opportunités), Threats (Menaces) (Groupe) Urgence Réhabilitation Développement Water Sanitation and Hygiene Water and Sanitation (Eau et Assainissement) Page 5 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 1. INTRODUCTION 1.1. RESUME Objet de la mission Cette mission d’évaluation finale du projet ECHO7 (mise en œuvre par OxfamSolidarité (OSB) en partenariat avec l’ONG PADEBU (Programme d’Actions pour le Développement des Bases Unies) a eu lieu du 05/06/2012 au 14/06/2012. Ce projet avec un budget de 750.000 €, d’une durée de 12 mois a été mise en œuvre du 01/05/2011 au 30/04/2012, dans 4 localités des moyens et 4 localités des hauts plateaux dans le groupement de Mubugu, poste d’Etat d’encadrement administratif de Bunyakiri, Chefferie de Buhavu dans le territoire de Kalehe. La mission d’évaluation devait se prononcer sur la réponse actuelle de ce projet humanitaire d’OSB suivant les critères d’évaluation habituels (pertinence, efficience, efficacité, impact, viabilité), ainsi que d’approfondir la réflexion sur la stratégie cash for work de OSB et sur la réhabilitation des infrastructures communautaires locales dans un contexte humanitaire. Ensuite des recommandations sur la réponse actuelle d’OSB aux besoins en sécurité alimentaire dans le Sud-Kivu sont attendues dans le rapport. Appreciation du projet ECHO7 suivant les critères d’évaluation Pertinence Le projet intervient dans une zone caractérisée par une forte proportion de la population déjà retournée dans leur milieu d’origine. Ceci justifie davantage l’intervention du projet avec des injections de cash et d’intrants agricoles avec l’espoir que la population bénéficiaire retournée puisse relancer les activités agropastorales. Les quantités de semences des kits distribués par le projet permettent aux agriculteurs de semer des superficies significatives, correspondantes à la taille de leurs parcelles. Les champs de démonstration dans les 8 localités d’intervention du projet ont eu l’intention de vulgariser des techniques (trop sommaires) de protection contre l’érosion et la plantation des Tripsacum comme fourrage. La chance de réplication de la technique de protection contre l’érosion par les bénéficiaires est minimale. La réhabilitation sommaire de la piste de Bulambika-Cigoma avec la réalisation de quelques dalots et ponts au niveau de plusieurs points critiques répond aux attentes de la population. La « piste moto » entre Chigoma et Katasomwa semble moins répondre aux attentes des populations et est moins pertinente en général pour les mouvements des humanitaires. La construction des 2 marchés (Karasi et Katasomwa) rentre plutôt dans une dynamique de développement et de relance agricole et peut être considérée moins pertinente dans un contexte d’urgence. Page 6 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Impact La réhabilitation de la piste a permis de faciliter l’accès aux actions humanitaires sur l’axe Bulambika-Karasi-Chigoma. L’effet du cash for work sur l’accès à l’alimentation, le paiement des frais scolaires et des frais de santé est confirmé par les bénéficiaires.Cet effet est visible seulement pendant la période de la réalisation de l’activité même, tel que la piste. Les résultats de la production agricole étaient mitigés, en particulier à cause des pluies pour les haricots et les arachides et la mortalité et les pillages pour le petit bétail. Efficience La mise en œuvre des activités à travers le partenaire PADEBU, ancré dans le milieu depuis longue date, a favorisé la mobilisation des communautés et des autorités autour des activités mise en œuvre par le projet. L’accompagnement des bénéficiaires par des agents agricoles (24) et vétérinaires (4) recrutés dans le milieu a facilité en particulier la sensibilisation, la distribution des intrants et le suivi pendant la phase de mise en œuvre du projet. L’approche porte à porte pour l’identification des ménages vulnérables et les enquêtes socio-économiques des ménages semblent être bien menées et la classe vulnérable de la population a effectivement été touchée pour les kits agricoles. L’implication d’un comité d’identification représentatif pour les différentes couches sociales faisant partie de la communauté a facilité l’identification des vulnérables. Le projet a pu atteindre plus de bénéficiaires que prévu pour le cash for work : 1.445 au lieu de 1.300 ménages. Les 2.500 kits agro-pastoraux ont été distribués comme prévu. Le projet a été particulièrement efficient dans sa démarche de sensibilisation des bénéficiaires pour les guider dans le choix entre les 6 types de kits agricoles. Le projet était également efficient dans l’acheminement des semences suffisamment à temps par rapport au cycle cultural et dont la qualité était bonne. Les femmes ont été priorisée dans le choix des kits agricoles. Par contre très peu de femmes ont bénéficié du cash for work pour la réhabilitation de la piste. Ceci a partiellement été compensé par leur implication dans les champs de démonstration. Les indicateurs (IOVs) du cadre logique ne sont pas tous pertinents. Viabilité Il est évident et très visible déjà que la piste nécessitera des travaux considérables à chaque saison de pluie. La détérioration accélérée s’observe déjà malgré la remise récente de la piste en fin avril 2012. Page 7 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC L’appropriation de la piste par le CLER et les autorités n’est pas totale à la fin du projet. Les capacités des CLERs (de Buhavu et Bulogo) auraient dû être améliorés pour ce qui concerne leur compréhension des règles d’utilisation de la piste, de l’entretien et de maintenance de la piste, … La communauté par contre s’est déjà mobilisée pour l’entretien par localité. Le projet a bien fait de remettre officiellement la piste réhabilitée (ainsi que la remise des outils qui ont servi pour cette réhabilitation) et les marchés aux autorités, les comités de gestion de la piste et des marchés et des autres acteurs concernés Malheureusement la Pharmakina et la DVDA n’ont pas signés la convention de maintenance pour la piste. Le cash for work pour la piste a créé des attentes au niveau des communautés par rapport à la rémunération pour des interventions futures. L’accompagnement pour la mise en place des mécanismes de gestion du marché n’a pas suffisamment été pris en compte par l’intervention du projet. A la fin du projet le partenaire local PADEBU arrive à assurer une certaine continuité dans la zone du projet. La concertation et la synergie avec les autres acteurs humanitaires dans le milieu sont très limitées. Le choix des activités pour le cash for work L’option « réhabilitation de piste » a été privilégié par le projet pour le CFW. En réalité il semble que les personnes qui ont la force de travail, en grande majorité des hommes ont été retenus. De l’autre côté l’activité « piste » est intéressante pour le CFW dans le sens que cela permet de mobiliser beaucoup de monde pendant plusieurs jours/semaines. Le marché mobilise peu de gens pour sa construction et se situe plutôt dans un contexte de développement. S’il est question de l’efficience d’injecter de l’argent dans un milieu décapitalisé on constate que sur le coût global d’environ 220.000 EUR pour la piste et les marchés, le projet a pu injecter 25% de ce montant sous forme de CFW seulement. Le champ de démonstration sur les techniques anti-érosive mobilise peu de main d’oeuvre. Les activités alternatives valables pour le cash for work, sont la réhabilitation et l’empoissonnement des étangs piscicoles et les aménagements des bas-fonds Page 8 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Comme nouvelle stratégie pour l’injection du cash dans le milieu décapitalisé et la réponse immédiate aux besoins primaires le « transfert du cash avec ou sans condition » mérité d’être suivi et même être testé par OSB. Limites de la réalisation des infrastructures locales dans le contexte d’urgence Le bailleur ECHO, suivant son mandat purement humanitaire, n’envisage pas investir dans les marchés, ni dans « la piste de desserte agricole ». ECHO considère la réhabilitation d’une piste plutôt comme un moyen pour faciliter l’accès pour les humanitaires. Intervenir dans la réhabilitation des pistes « humanitaires » est ainsi moins compatible avec la logique LRRD d’OSB. La pertinence de l’intervention est également mise en cause parce que la réhabilitation de la piste n’est pas compatible avec les besoins des commerçants et de la Pharmakina (pour le transport des produits agricoles qui dépasse la limitation de 3 tonnes), ce qui constitue un défimajeur dans l’appropriation et la responsabilisation de la piste par ces derniers. Autres recommandations La prise en compte de la sécurité et de la gestion de conflits La sécurité alimentaire de la zone d’intervention est conditionnée par la sécurité en général. Ainsi le plaidoyer au niveau des autorités locales, OCHA,… sur les mesures favorisant la sécurité au niveau local, pour la médiation des conflits (fonciers et autres) entre les populations déplacées et les communautés d’accueil,…. est intéressant à appuyer. Développer une stratégie de retrait et de suivi après-projet Une stratégie de retrait, en particulier pour les infrastructures communautaires, devrait être basée sur des organisations de base présentes dans le milieu et, d’autre part, par une responsabilisation et appui financier au partenaire local. L’analyse de la stratégie de distribution des kits pastoraux Le pourcentage très élevé de mortalité pour le petit élevage et le coût de cette intervention impose une analyse approfondie pour tirer des conclusions sur la pertinence, la faisabilité et les chances de réussite de la relance pastorale en contexte d’urgence. L’attention à donner à la qualité génétique des semences Le maintien et l’amélioration de la qualité génétique des semences est importante et nécessite cependant un encadrement technique spécifique. La prise en compte de la filière manioc dans un esprit LRRD Une meilleure attention à la filière manioc serait indiquée, en premier lieu en vue de diminuer les effets néfastes de la maladie de la mosaïque sur les rendements de la culture de manioc et par la suite pour améliorer la sécurité alimentaire. Page 9 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Développer l’approche LRRD Il s’agit de développer les stratégies suivant les différents scénarios (de sécurité) et la mise en place d’un système de suivi d’alerte sur base des indicateurs sur la stabilité de la sécurité alimentaire. En même temps OSB devrait veiller à acquérir l’expertise institutionnelle et l’expertise par rapport à cette approche innovante Favoriser une approche intégrée Les ONG spécialisées et intervenant dans le domaine WATSAN pourraient être intéressées davantage et associées aux interventions d’OSB pour répondre à cette problématique, sachant qu’au sein de la famille OXFAM les spécialistes en WASH sont disponibles. L’abandon des activités DRR dans un contexte d’urgence Les activités « Disaster Risk Reduction » (DRR) s’avèrent très peu efficaces en termes de sensibilisation des communautés à la lutte antiérosive. Explorer les différentes possibilités de financement Afin de rentrer dans une démarche contiguum/LRRD dans des zones bien ciblées, permettant une certaine flexibilité, autonomie et indépendance vis-à-vis d’un seul bailleur, l’enveloppe doit nécessairement être diversifiée. La mise au point d’un cadre logique avec des IOVs pertinents Une formation d’OSB et ses partenaires pour l’élaboration d’un cadre logique avec des IOVs pertinents sur lequel sera basé par la suite le système de suivi/monitoring serait indiqué. L’appui/accompagnement pour l’analyse et la valorisation des données qui font l’objet d’un suivi à partir de ces IOVs serait également intéressant pour la capitalisation des expériences d’OSB. . Page 10 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 1.2. RAPPEL DES OBJECTIFS ET DE LA METHODOLOGIE DE L’ETUDE 1.2.1. Objectifs de l’étude Cette évaluation cadre dans le souci d’OSB d’améliorer sa qualité du travail en RDC. Elle devait se baser sur les interventions et des évaluations antérieures afin d’analyser la réponse actuelle du programme humanitaire d’OSB au Sud-Kivu dans le territoire de Kalehe. L’évaluation devait ainsi établir des recommandations pour la réponse aux besoins en sécurité alimentaire d’OSB dans le territoire de Kalehe et sur les liens entre les programmes humanitaires et de développement, ainsi que de proposer de nouvelles pistes d’actions. Plus spécifiquement la mission d’évaluation devait : -se prononcer en premier lieu sur la réponse actuelle de ce projet humanitaire d’OSB suivant les critères d’évaluation habituels (pertinence, efficience, efficacité, impact, viabilité) ; -approfondir la réflexion sur les activités suivantes mise en œuvre dans le cadre des projets actuels d’OSB en RDC : - la stratégie cash for work (CFW) : est-ce une méthode adaptée dans le contexte sécuritaire de la RDC ; existent-ils d’autres types d’activités pour le CFW ?,… - la réhabilitation des infrastructures communautaires locales (pistes et marchés) à travers les CFW : quel type de réhabilitation à privilégier ; comment pérenniser ces infrastructures ; comment impliquer davantage les autorités et la population? -donner des recommandations sur la réponse actuelle d’OSB aux besoins en sécurité alimentaire dans le Sud-Kivu ; identifier des volets/activités complémentaires ; renforcer le lien entre l’aspect humanitaire du programme et le développement. 1.2.2. Méthodologie utilisée pour l’étude L’évaluation était caractérisée par les étapes suivantes : Le recueil et l’analyse de la documentation La documentation était constituée d’abord en Belgique des documents digitaux concernant le projet : le rapport intermédiaire, les enquêtes socio-économiques et l’évaluation des besoins au démarrage du projet, ainsi que d’autres rapports externes d’évaluations antérieures. La documentation a ensuite été complétée sur place avec des documents opérationnels, rapports des clusters sécurité alimentaires, organigramme, cartes d’intervention,… Le briefing de la mission Le briefing a d’abord eu lieu le 1 juin 2012 en Belgique en présence de Damien Page 11 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Helleputte, gestionnaire du programme humanitaire OSB à Bruxelles et Julian Burgos Agent de Liaison OSB à Bukavu. Début mai un court briefing sur la sécurité a également eu lieu avec Caroline Célis, Gestionnaire programme RDC d’OSB à Bruxelles. Ensuite sur place à Bukavu, le briefing et l’organisation pratique de la mission a eu lieu le 6 juin, avec Micaël Beun, Gestionnaire Programme Humanitaire OSB à Bukavu. Les visites, focus groupes et entretiens dans la zone d’intervention Du 07/06 au 12/06 le consultant Geert Vanderstichele, ensemble avec Micaël Beun et Charles Muchika (Assistant au Programme PADEBU et Point Focal pour le programme OSB) se sont rendus dans la zone d’intervention. Pendant ce séjour dans la zone d’intervention, des entretiens avec différents autorités locales ont eu lieu, ainsi qu’avec IMC. Ce dernier est l’organisation humanitaire la plus présente et stable dans le milieu et maîtrise bien la situation sécuritaire. Suite à l’analyse de la situation sécuritaire du moment, les visites se sont donc limitées à 2 villages au moyen plateau, accessible en termes de sécurité (en passant par Karasi pour le marché/piste). Pendant cette visite l’état de la piste Bulambika-Chigoma, suite à sa réhabilitation a été observé par rapport à son état, ses ouvrages et l’entretien en cours, organisé par les communautés par endroit. Ensuite un des 2 marchés réalisés par le projet, celui de Karasi a pu être visité, suivi d’un focus groupe. Dans 2 des 8 localités où le projet est intervenu à travers les kits agricoles (Chirimiro et Murango) quelques bénéficiaires ont été rassemblés dans leur village/regroupement. Des focus groupes ont eu lieu, chaque fois avec une quinzaine de personnes, dans les 3 villages mentionnés ci-dessus, suivi de quelques visites à domicile, ainsi que la visite du champ de démonstration sur les techniques de lutte anti-érosive de Chirimiro. Les entretiens à Bukavu Le 12 et le 13/06 des entretiens individuels ont eu lieu à Bukavu avec ECHO, ACF, AVSI, SENASEM, IPAPEL et AFEDEM. La démarche participative à travers deux ateliers participatifs sur place Pendant l’évaluation il a été décidé de commun accord avec le Gestionnaire Programme Humanitaire OSB à Bukavu1 d’organiser deux ateliers participatifs : -un premier atelier a eu lieu à Karasi, dans la zone de projet (lundi 11/06) avec une vingtaine de personnes (les représentants des autorités, des comités d’identification du projet ECHO7 et des bénéficiaires des activités de 4 villages) ; pour cet atelier une analyse SWOT a été menée (analyse en sous-groupes suivi de discussion en plénaire) sur l’atteinte des résultats du projet ECHO 7 ; -un deuxième atelier à Bukavu, avec l’ implication de l’équipe opérationnelle OSB, 3 ONG partenaires d’OSB (ASOP, AFEDEM et PADEBU), OGB et Oxfam-Novib, AVSI, World Vision et le SENASEM ; pendant cet atelier, limité à 3 heures 1 Au moment de l’évaluation, Julian Burgos, Agent de Liaison OSB à Bukavu était à Bruxelles pendant 2 semaines pour une réunion entre les différents Agents de Liasons et le staff d’OSB. Page 12 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC seulement, une échange d’expériences autour de quelques thèmes d’analyse (voir annexe 5) a eu lieu avec les participants ; ce deuxième atelier a en même temps été l’occasion de restitution/partage des conclusions préliminaires par l’évaluateur. La transmission de l’aide-mémoire à la fin de la mission Par manque de temps, due à la durée très courte de la mission (avec l’organisation de l’atelier participatif à la fin de la mission), la transmission de l’aide-mémoire avec les conclusions préliminaires de la mission a eu lieu au retour de la mission le 15 juin. 1.2.3. La structure du rapport Le rapport contient les chapitres suivants : -Chapitre 2 décrit de façon brève le contexte de la zone d’intervention (carte d’intervention, situation de sécurité, situation administrative et agro-écologique). -Chapitre 3 décrit dans les différents sous-chapitres la réponse d’OSB au problématique humanitaire: Chapitre 3.1. analyse quelques évolutions de la réponse humanitaire d’OSB en RDC, en particulier à partir de 2007, quand le consultant a effectué une première mission d’évaluation pour OSB au Sud et au Nord-Kivu, suivi d’un appui méthodologique en diagnostique et d’analyse stratégique pour OSB en RDC en 2010 ; Chapitre 3.2. analyse la réponse d’OSB dans le projet ECHO7, qui fait l’objet de cette évaluation, suivant les critères pertinence, impact, efficience, efficacité et viabilité ; Chapitre 3.3. analyse la réponse d’OSB en matière de cash for work (CFW) et de réalisation d’infrastructures communautaires et analyse quelques autres options pour le CFW ; Chapitre 3.4. tire les conclusions et fait des recommandations plus générales sur la réponse (future) d’OSB au problématique de la zone. Page 13 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 2. LE CONTEXTE DE LA ZONE D’INTERVENTION 2.1. CARTE D’INTERVENTION DU PROJET 2.2. SITUATION SECURITAIRE RECENTE L’Est de la RDC est marqué par une crise humanitaire durable depuis 1994 avec l’arrivée des réfugiés rwandais et les éléments de FDLR à l’Est de la RDC en 1994, la rébellion de Laurent Désiré Kabila qui part de l’Est de la RDC en 1996 et qui conduit à la chute de Mobutu en 1997, l’invasion de l’Est de la RDC par des groupes armés congolais soutenus par le Rwanda de 1998 à 2003. Depuis 2003, plusieurs zones ont retrouvé un certain calme mais en général les crises localisées ont continués (incursions armées, pillages des villages, viols, etc.). Les guerres y ont provoqué des déplacements massifs et incessants de populations. Les opérations militaires « Kimia » et « Amani Leo » dont l’objectif est la traque des FDLR a créé encore d’autres insécurités et d’autres victimes parmi la population. Page 14 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Actuellement encore au Nord-Kivu la situation sécuritaire est particulièrement instable par la présence de l’armée dissidente M232, dont l’implication du Rwanda est confirmée récemment. La situation humanitaire au Nord-Kivu reste critique sur fond de mouvements des populations suite à l’insécurité généralisée dans plusieurs zones, suite aux affrontements et attaques armés qui ont repris récemment dans les territoires de Masisi et Rutshuru. Ensuite l’insécurité au Nord-Kivu qui a atteint legroupement de Ziralo (Sud-Kivu) au Nord du territoire de Kalehe, avec la crainte d’un cycle de violences à caractère ethnique affecte la région des hauts plateaux de Kalehe qui font également l’objet de l’intervention du projet. Depuis plus de dix ans Bunyakiri a connue des combats incessants dûs aux conflits. Le Territoire de Kalehe, et la zone d’intervention du projet a particulièrement subi les conséquences des activités FDLR. La zone est fortement militarisée par les FARDC et connaît la présence d’une base MONUSCO à Bunyakiri. Les affrontements récents entre les Raia Mutomboki (mayi-mayi) et le FDLR dans la zone de Bunyakiri ont fortement affecté la population à partir du mois d’avril 2012. Dans la nuit du dimanche 13 au lundi 14 mai 2012 les éléments des FDLR venus faire soigner leur malade au dispensaire construit par la MONUSCO dans le village Kamananga, à quelques kilomètres de Bulambika (Bunyakiri) y ont massacré plus de 30 personnes. De frustration les populations civiles, prises pour les Raia Mutomboki ont attaqué ensuite le MONUSCO causant une dizaine de blessés parmi les casques bleus Pakistanais. La mobilisation récente des Raia Mutomboki en particulier sur l’axe Bunyakiri-Hombo semble massive. Après une évacuation des organisations humanitaires mi-mai 2012 suite à ces événements à Kamananga, les opérations humanitaires sont en train d’être reprises à partir de début juin, au moment du démarrage de cette mission même, suite à une relative normalisation de la situation sécuritaire. Plusieurs autres organisations humanitaires ont commencé à évaluer la situation humanitaire dont les suivantes ont été observées/rencontrées par la mission IMC, NRC, MSF, ACF, CICR). Depuis avril entre 25 à 50.000 personnes semblent être déplacées dans cette zone suite aux affrontements entre les groupes armés et l’armée nationale (FARDC). La population de la zone d’intervention a payé un des plus lourds tributs de toutes les guerres qui se sont succédées. Récemment les villages d’intervention du projet ECHO 7 ont subi encore des pillages récents (mi-mai) par les belligérants. Les dernières années, les zones d’intervention du projet ont néanmoins connu un retour continu de la population dans leur village d’origine, parfois en s’installant d’abord dans des villages de transit (Karasi, Chigoma, Maibano). Ce retour est constaté surtout à partir de Bulambika où beaucoup de gens ont cherché la protection depuis quelques années (faisant le déplacement chaque jour pour aller travailler leur champ à plus de 10 km) et plusieurs s’y sont installés définitivement. 2 Le M23 a été créé, dimanche 6 mai, par des militaires déserteurs se réclamant du haut commandement militaire de l’Armée nationale congolaise (ANC), l’ex branche armée du Rassemblement congolaise pour la démocratie (RCD)/Goma, pour notamment «redynamiser » l’application de l’accord de paix conclu, le 23 mars 2009, entre le Gouvernement et l’ex rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le M23 s’affronte régulièrement avec l’armée régulière dans diverses localités du Nord, entraînant des milliers de déplacés. Page 15 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 2.3. GENERALITES ADMINISTRATIVES DE LA ZONE D’INTERVENTION Bunyakiri se trouve dans la province du Sud Kivu à 77 km nord-ouest de Bukavu, sur la RN3, qui passe à travers le Kahuzi-Biega National Park. Sur le plan administratif, le territoire de Kalehe, dont fait partie Bunyakiri est constitué de deux collectivités chefferies : celle de Buhavu, qui compte sept groupements administratifs (Buzi, Kalonge, Kalima, Mbinga Nord, Mbinga Sud, Mubugu et Ziralo) et englobe la majeure partie du territoire avec une superficie de 3.535 km² pour 451.938 habitants. La zone d’intervention du projet et Bunyakiri font partie du groupement Mubugu de la collectivité chefferie de Buhavu. Ensuite la chefferie de Buloho, constituée de 8 groupements administratifs (Bitale, Ndando, Mulonge, Lubengera, Munyandjiro, Bagana, Musenyi et Karali) ne s’étend que sur une petite portion du territoire en sa partie centrale, représentant quelques 546 km² pour 33.382 habitants. Bunyakiri est un des sept postes d’encadrement administratif du territoire de Kalehe, qui représentent directement l’administration territoriale au niveau local. Les chefs de postes d’encadrement s’occupent exclusivement des matières administratives, hors matières coutumières. Le pouvoir coutumier, étant dirigé par le mwami (chef coutumier) règne sur la chefferie. Chaque groupement est à son tour géré par un chef de groupement qui représente le mwami de sa chefferie et lui rend directement compte, tandis que les chefs de localités rendent compte à leur tour à leur chef de groupement respectif. 2.4. BREF RAPPEL SUR LES CARACTERISTIQUE AGRO-ECOLOGIQUES DE LA ZONE Il s’agit d’une zone d’altitude. Bunyakiri se trouve à 1.206 mètres d’altitude et les localités de la zone d’intervention du projet des moyens et haut plateaux se trouvent encore quelques centaines de mètres au-dessus de cette hauteur. La zone d’intervention des moyens et hauts plateaux est dominée par une multitude de collines dont les pentes (très) fortes sont mises en valeur après le brûlis. L’agriculture est l’activité principale des ménages et la présence de 2 saisons agricoles A et B permettent deux cycles de cultures. Le manioc reste l’aliment de base dont les racines (séchées, pillés et transformés en farine) sont mangées sous forme de pâte (fufu) et les feuilles comme légume (sombe). En dehors du manioc les cultures principales sont l’arachide, les haricots, le maïs, le soja et le sorgho. Les cultures maraîchères pratiquées sont l’amarante surtout. Les autres cultures maraîchères (à petite échelle) sont l’aubergine, le chou et l’oignon. Surtout l’amarante joue un rôle très important dans l’alimentation. Les cultures pérennes sont le palmier à l’huile, les bananerais, et l’ananas. L’élevage est pratiquement inexistant dans le milieu suite aux exactions et aux déplacements. Les ethnies de la zone d’intervention sont les Bachiga (Hutus des Hauts plateaux réfugiés au Congo entre 1958 et 1972), les Batembo (ou Tembo), les Bashi, les Barega et des réfugiés Tutsi dont on observe depuis peu le retour du Rwanda Ensuite les pygmées (Batwa) sont présents aux alentours de Maibano et Chigoma, où ils présentent une grande partie de la population. Page 16 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 3. CONCLUSIONS SUR LA REPONSE DE OSB 3.1. ANALYSE DE L’EVOLUTION DE LA REPONSE D’OSB DEPUIS 2007 3.1.1. L’apprentissage continu d’OSB En général le programme humanitaire mis en œuvre par OSB en RDC est jugé très pertinent face au contexte local et sectoriel, et au regard des besoins prioritaires des groupes cibles dans un contexte d’insécurité. Les projets permettent généralement des améliorations de la situation alimentaire et des conditions de vie des bénéficiaires. OSB est une organisation qui a des caractéristiques d’une « learning organization » dans le sens qu’elle adapte au fur et à mesure son approche d’intervention au contexte changeant et aux nouveaux concepts sur base des réflexions internes, des expériences d’autres intervenants humanitaires et des conclusions des évaluations et des appuis externes. Les évaluations sont considérées comme des moments de réflexion et d’apprentissage internes. Les conclusions des évaluations et des inputs externes sont analysés afin d’adapter les stratégies et les modalités d’intervention opérationnelles. De l’autre côté OSB échange trop peu sur ses propres expériences et sur les leçons tirées de ses propres projets (souvent avec des approches innovants). OSB pourrait, par exemple, faciliter l’échange des expériences autour de l’approche LRRD ou autour des « foires au choix » entre les organisations humanitaires (en particulier les ONGs internationales et nationales) qui interviennent dans la zone. 3.1.2. La continuité entre “urgence” et “développement” est prise en compte, mais une approche LRRD “innovant” aurait pu être développée davantage L’approche de « contiguum » promue par OSB, signifie la continuité dans le temps et dans l’espace (effet multiplicateur), avec le lien entre l’intervention d’urgence et le développement structurel. En comparaison avec les autres organisations humanitaires, OSB assure une meilleure cohérence entre les interventions «urgence» et celles à caractère «développement». OSB est innovant dans ce sens. Le partenariat avec des ONG locales, souvent bien ancrés dans le milieu, tel que PADEBU, permet souvent un engagement v-à-v des bénéficiaires après la mise en œuvre du projet d’urgence. Le financement pluri-annuel DGD (et CNCD) permettent par exemple d’intervenir, par l’intermédiaire de PADEBU, au niveau des ménages bénéficiaires de boutures saines de manioc du projet ECHO6 pour leur structuration en organisation de producteurs, pour la transformation et pour la structuration de la filière en général. Page 17 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC De l’autre côté, malgré des inputs intéressants par l’URD en 2008 à OSB et ses partenaires en RDC, OSB n’a pas pu développer et opérationnaliser cette stratégie jusqu’au bout, ç-à-dire à travers la mise en place d’un mécanisme d’anticipation et de préparation des crises à partir du suivi des indicateurs des crises (conflits) durables telles que dans le contexte de l’Est de la RDC. Cette approche nécessite : - la compréhension du contexte et l’élaboration de stratégie de moyen terme/long terme intégrant un renforcement de la résilience des populations ; - la mise en place d’un mécanisme de préparation et d’anticipation pour répondre de façon précoce et efficace aux crises sporadiques et localisées ; - le renforcement de la capacité de mobilisation des fonds et de négociation avec les bailleurs de fonds pour assurer une disponibilité et une flexibilité des fonds permettant de s’adapter à l’évolution du contexte ; -en cas d’insécurité, la constitution d’une capacité à assurer une continuité des interventions pour les populations (relais éventuel sur le terrain, renforcement des stratégies de survies des populations, etc.). Il est évident que la mise en œuvre d’une telle stratégie nécessite un approche programme réunissant multiples financements divers qui permettent un réajustement assez flexible si nécessaire vers l’humanitaire ou vers le développement. OSB aurait pu devenir ainsi un innovateur pour le secteur humanitaire à partir de cette démarche innovante pour le secteur humanitaire. 3.1.3. L’approche partenariat maintenu A travers le temps OSB est resté fidèle à son approche de partenariat. Ceci constitue une force particulière en terme d’efficience, dans le sens que l’équipe OSB est restée réduite et de durabilité dans le sens que le partenaire garanti une certaine continuité à travers sa présence au-delà du projet. On constate que la relation de partenariat est basée sur la réciprocité, le respect mutuel et l’échange. Il faut néanmoins reconnaître que le renforcement des capacités des partenaires (de façon formelle) n’a jamais été la préoccupation majeure d’OSB (tel que le fait Oxfam-Novib). La formation des partenaires est réalisée suivant une démarche « learning by doing ». OSB s’est plutôt intéressé à l’efficience de l’intervention humanitaire à travers des partenaires qui sont bien ancrés dans le milieu d’intervention, qui ont déjà une certaine légitimité dans ce milieu et qui disposent des capacités opérationnelles confirmées. Le travail en cascade à travers OSB, les ONG partenaires et l’OB/OP sur place rentre également dans cette approche « contiguum » puisque ces organisations pourront garantir une certaine continuité dans les actions et dans le suivi. 3.1.4. L’approche pour l’introduction des intrants agricoles mise au point OSB a réussi à mettre au point la provision en semences en garantissant la qualité et la livraison à temps. Dans des projets antérieurs les intrants étaient souvent livrés en retard par rapport au cycle cultural et n’étaient pas toujours de bonne qualité. Actuellement le circuit des semences et des fournisseurs semblent mieux maîtrisés qu’avant et l’implication de la SENASEM a été un pas en avant très important pour garantir la qualité des semences. Page 18 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Il est évident que les projets d’urgence d’OSB, qui doivent satisfaire au même moment un grand nombre de bénéficiaires, nécessitent la standardisation des kits agro-pastoraux. Auparavant cette standardisation (kits uniformes) n’était pas nécessairement en phase avec les caractéristiques de l’exploitation familiale ou des attentes individuelles. Les dernières années le principe des foires à semences a été traduit par OSB en une approche originale de « foires aux choix » dans lesquelles les bénéficiaires ont le choix entre six types de paquets d’intrants (agro-pastorales) qui répond le mieux à leur besoin. L’avantage avec cette approche est qu’OSB arrive ainsi à mieux vérifier la qualité des intrants faisant la commande groupée au nom des bénéficiaires. Le projet n’offre pas seulement les intrants (semences, géniteurs, outils aratoires,…) mais aussi un accompagnement, un appui technique agricole, vétérinaire et en gestion autour de l’activité, assurés à travers les superviseurs et vulgarisateurs agronomes et vétérinaires, … recrutés par les ONG partenaires. Il faut néanmoins reconnaître que la vulgarisation des techniques agro-pastorales dans un contexte d’urgence est particulièrement difficile, dont témoignent les observations sur le terrain pour lequel on ne constate pratiquement pas de changements des techniques culturales ou d’élevage. 3.1.5. L’amélioration du ciblage des bénéficiaires vulnérables Les deux catégories « très pauvres » et « moyennement pauvres » sont à juste titre retenues comme cible prioritaire de l’action d’urgence, puisque objectivement il s’agit des couches les plus démunies et les plus vulnérables en termes d’insécurité alimentaire. Grâce à des mécanismes d’identification des bénéficiaires de plus en plus affinés avec le temps, le programme atteint effectivement la frange ciblée des plus vulnérables pour les activités de relance de la production. Au début le mécanisme d’identification des ménages bénéficiaires n’a pas toujours fonctionné de façon optimale. Le choix des bénéficiaires était d’abord basé sur la preuve d’être rapatrié, déplacé ou retourné dans le village. Les autres critères, être veuve, avoir adopté un enfant, avoir un handicapé étaient appliqués en deuxième lieu. Ainsi on pouvait constater que l’application de ces critères ne garantissait pas toujours que les plus vulnérables soient pris en compte en premier lieu. Suite au renforcement des capacités d’OSB en matière d’analyse et de diagnostic (entre autres à travers le MARP) les critères de vulnérabilité ont été adaptés. Actuellement, de façon pertinente, les critères de vulnérabilité considérés ne se limitent pas au statut des ménages (déplacé, retourné ou résident), mais englobent également des facteurs tels que la surface cultivée, l’accès à la terre, l’accès aux outils aratoires, la présence de bétail, le type de cultures, la présence de personnes mal nourries, le nombre de repas, le type de mobilier ou les autres sources de revenus L’identification des bénéficiaires vulnérables a évolué d’un choix guidé en premier lieu par le partenaire au choix guidé par un comité d’identification représentatif dans la communauté. Page 19 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 3.1.6. Les changements dans le choix du type d’intervention Globalement, on peut dire que la réponse donnée par OSB à la problématique de sécurité alimentaire (dans un contexte d’urgence) à partir de la distribution des semences et des géniteurs (petits animaux domestiques ou de basse-cour) et des outils aratoires se situe clairement parmi les priorités des différentes couches socioéconomiques pour améliorer leur sécurité alimentaire et réduire leur vulnérabilité. La multiplication et la distribution des boutures de manioc tolérant au virus de la mosaïque, correspond aux besoins des ménages des catégories plus pauvres. OSB est intervenu dans ce domaine à partir de la distribution et de la multiplication des boutures saines de manioc mais a dû l’abandonner par la suite à cause des mécanismes de financement non adaptés à cette culture. Il est dommage que les bailleurs humanitaires ne reconnaissent pas plus l’importance de la culture du manioc (et des autres tubercules) pour la survie des communautés vulnérables. L’adaptation des mécanismes et de la durée de financement (dépassant les durées trop courtes des projets de 10 à 12 mois habituels) devraient permettre la poursuite dans la mise en œuvre de ce genre de projets. OSB a à juste titre abandonné le crédit rotatif pour les semences et les géniteurs. Si ceci est en principe une très bonne approche dans des milieux stables, car il permet la poursuite de l’aide fournie initialement à un nombre limité de ménages. Le dispositif à mettre en place pour garantir ce remboursement était considéré trop lourd et a été ainsi abandonné depuis plusieurs années. Le programme humanitaire OSB reste fidèle à son choix thématique de sécurité et souveraineté alimentaire, développant en dehors de la distribution des kits agropastorales, parfois des axes tels que la pisciculture et la réalisation des pistes. De l’autre côté d’autres besoins fondamentaux tel que les aspects liés au WASH ne sont ainsi jamais développés. 3.2. ANALYSE DE LA REPONSE DU PROJET ECHO7 3.2.1. Pertinence Le projet est en ligne avec les pratiques habituelles en matière de réponse à la sécurité alimentaire dans des contextes de sécurité instables avec des mouvements continus de déplacements et de retours. Le projet intervient dans une zone caractérisée par une forte proportion de la population déjà retournée dans leur milieu d’origine (ainsi que des transits, avant le retour définitif, dans par exemple les villages de Karasi et Chigoma). Ce mouvement de retour justifie davantage l’intervention du projet avec des injections de cash et d’intrants agricoles dans le milieu avec l’espoir que la population bénéficiaire retournée puisse relancer les activités agro-pastorales. Les intrants diffusés par le projet (semences d’arachides et haricots, amarante, canards, cobayes, houes et machettes) répondent aux besoins et aux attentes de la Page 20 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC population. Les quantités de semences des kits distribués par le projet sont assez importantes (par exemple 10 à 32 kg d’haricots, 17-18 kg d’arachides, dépendant du kit choisi par le bénéficiaire) permettant ainsi aux agriculteurs de semer des superficies significatives. Ces quantités correspondant à la taille des parcelles dont ils disposent ou auxquelles ils ont accès par location/métayage. Ces quantités sont supérieures, en comparaison aux kits généralement distribués par les organisations humanitaires, composé de quelques kilos de semences de différentes spéculations, et qui rentrent plus dans un esprit de partage équitable et de diversification maximale des spéculations en réponse aux besoins urgents. Les kits du projet ECHO7 sont ainsi plus pertinents dans le sens qu’ils envisagent plutôt une reprise de l’activité agricole au sein de l’exploitation agricole familiale. Les champs de démonstration dans les 8 localités d’intervention du projet ont eu l’intention de vulgariser des techniques (trop sommaires) de protection contre l’érosion et la plantation des Tripsacum comme fourrage. En dehors de l’aspect CFW, cette activité n’est pas assez pertinente. En absence d’animaux pouvant se servir du fourrage de Tripsacum, celui-ci risque de rester sous-utilisé. Au-delà d’un certain âge le Tripsacum devient d’ailleurs trop ligneux et dans ce sens il semble qu’il devient même dangereux3 pour l’alimentation des cobayes par exemple. La chance de réplication de la technique de protection contre l’érosion par les bénéficiaires est minimale en absence de la vulgarisation permanente et vue la situation précaire et instable dans lequel vit la population. Les tubercules, en particulier le manioc, ne font pas l’objet de l’intervention de ce projet. Ils constituent néanmoins la ressource alimentaire principale pour la zone d’intervention. Le manioc, sous forme de fufu fait partie de tous les repas durant la journée. Cette culture assure l’apport principal de calories et de façon permanente pour la population. A part l’avantage de la longue conservation des tubercules dans le sol, la culture est assez simple et atteint généralement un fort rendement4. Par contre sa valeur nutritive est limitée surtout à l’apport en glucides et en particulier en amidon et doit donc être associé à des aliments riches en protides et en lipides pour constituer une ration alimentaire équilibrée. Le manioc constitue également l’activité économique principale pour la zone. La récolte, l’épluchage et le transport des cossettes dans des paniers de 20 à 40 kg vers les grands marchés font partie de la tâche quotidienne des femmes. Les rendements du manioc sont menacés par l’atteinte du virus mosaïque. Toute intervention qui contribue alors à restaurer/améliorer la production du manioc est ainsi très pertinente et à encourager davantage. Les interventions qui peuvent en même temps alléger la tâche de la femme (et diminuer les tracasseries et taxes exagérés pendant le transport), par exemple à travers l’organisation du transport ou la transformation du manioc sur place sont particulièrement intéressantes. 3 Information orale donné par un chercheur sur les cobayes (amélioration de la race et alimentation) lors de l’entretien avec l’IPAPEL à Bukavu le 13/06/2012. 4 Jusqu’à 20 tonnes/ha dans la zone d’intervention pour un cycle de 8 à 12 mois, avec des pertes de rendement de l’ordre de 30% en cas de forte infestation avec le virus mosaïc. Page 21 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC La réhabilitation sommaire de la piste de Bulambika-Cigoma avec la réalisation de quelques dalots et ponts au niveau de plusieurs points critiques répond aux attentes de la population. Les ponts et dalots réalisés dans la zone de Mbongo qui étaient particulièrement mal drainés est ainsi très pertinent. La population espère voir naître une dynamique économique/commerciale à travers ce désenclavement par l’amélioration de la piste, ce qui ne semble pas automatique vue le contexte actuel. La circulation des commerçantes de cossettes manioc est néanmoins facilitée, même à pied. Pour l’instant la réhabilitation de la piste de Bulambika à Chigoma est plutôt pertinente par la facilitation de l’accès des organisations humanitaires dans le milieu. La « piste moto » entre Chigoma et Katasomwa semble moins répondre aux attentes des populations et est moins pertinente en général, pour les mouvements des humanitaires. Les ponts entre Mbindano et Katasomwa ne semblent pas permettre de passer facilement en moto et des travaux de coupe d’arbres sont nécessaires (et sont en cours) avant que les motos puissent arriver à Katasomwa. La construction des 2 marchés (Karasi et Katasomwa) rentre plutôt dans une dynamique de développement et de relance agricole et peut être considéré moins pertinente dans un contexte d’urgence. Cet infrastructure constitue néanmoins la fierté de la communauté et est signe d’espoir d’une relance des activités économiques dans le milieu. 3.2.2. Impact Il est évident qu’on ne peut pas se prononcer sur l’impact d’un projet d’une durée d’1 an seulement. La réhabilitation de la piste a permis néanmoins de faciliter l’accès aux actions humanitaires sur l’axe Bulambika-Karasi-Chigoma, à travers la réalisation des ponts et dalots, mais l’impact à terme de la réhabilitation de la piste n’est pas évident vue la détérioration très rapide de la piste après chaque pluie. L’effet du cash for work sur l’accès à l’alimentation, le paiement des frais scolaires et des frais de santé est confirmé par les bénéficiaires (et par le centre de santé de Chigoma). Malheureusement cet effet s’est manifesté seulement pendant la période de la réalisation de la piste. L’effet espéré par le projet en termes de relance agro-pastorale ne sera pas atteint particulièrement dû aux fortes pluies en novembre 2011 qui ont réduit considérablement le rendement des haricots et des arachides. Pour l’élevage la forte mortalité des canards en particulier par l’affaiblissement lors du transport et les pillages (assez récents) par les belligérants, ainsi que le dévorement des cobayes par les chiens (pendant les déplacements pendulaires la nuit en période d’insécurité) ont pratiquement décimé le cheptel de canards et des cobayes au niveau des bénéficiaires. Page 22 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 3.2.3. Efficience La mise en œuvre des activités à travers le partenaire PADEBU, ancré dans le milieu depuis longue date, a favorisé la mobilisation des communautés et des autorités autour des activités mise en œuvre par le projet. Les responsables de PADEBU semblent avoir bénéficié d’une grande crédibilité par les autorités du milieu et leur connaissance des acteurs et du contexte du milieu est un grand atout. L’accompagnement des bénéficiaires par des agents agricoles (24) et vétérinaires (4) recrutés dans le milieu a facilité en particulier la sensibilisation, la distribution des intrants et le suivi pendant la phase de mise en œuvre du projet. Ceci aura certainement contribué à l’utilisation effective de la plus grande partie des semences reçues. L’approche porte à porte pour l’identification des ménages vulnérables et les enquêtes socio-économiques des ménages semblent être bien menées et la classe vulnérable de la population a effectivement été touchée pour les kits agricoles suivant des critères de vulnérabilité pour le choix des vulnérables qui étaient partagés et acceptés par la communauté. L’implication d’un comité d’identification représentatif des différentes couches sociales faisant partie de la communauté a facilité l’identification des vulnérables. Le projet a pu atteindre plus de bénéficiaires que prévu pour le cash for work : 1.445 au lieu de 1.300 ménages. Les 2.500 kits agro-pastoraux ont été distribués comme prévu. Le coût des semences et des outils distribués était raisonnable. Le coût d’achat des canards, de leur vaccination et de leur transport étaient très cher et font que l’action devrait être remise en question par rapport à son effet/potentiel réel pour la relance pastorale. Le projet a été particulièrement efficient dans sa démarche de sensibilisation des bénéficiaires pour les guider dans le choix entre les 6 types de kits agricoles. Ces kits ont été proposés par le projet sur base du diagnostic préalable dans la zone d’intervention en octobre-novembre 2010. Les bénéficiaires ont été bien conscients de leur choix des kits. Ils semblent avoir privilégié davantage les kits qui contenaient des semences d’haricots ou d’arachides ensemble avec quelques canards. Les kits sans animaux étaient généralement peu choisis. Tous les kits contenaient d’ailleurs des semences d’amarantes, houes et machettes. Le projet était également efficient dans l’acheminement des semences dont la qualité physique a été testée5 par le SENASEM et en introduisant des semences qui semblent avoir répondu aux attentes des bénéficiaires. Le projet qui lance des appels d’offres aux fournisseurs de semences pour les quantités de semences nécessaires n’a pas de garantie de qualité optimale des semences puisque les 5 Test de qualité physique du SENASEM (teneur en eau, poids de 1000 graines, % germination, % impuretés, pureté spécifique, … Page 23 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC fournisseurs peuvent s’approvisionner en semences tout-venant pour répondre à la demande. Une meilleure garantie de la qualité pourrait être obtenue se référant aux multiplicateurs certifiés par le SENASEM (et donc des semences ceritifiés) même si cela impliquerait un coût supplémentaire pour l’achat des semences. Les kits étaient composés des spéculations préférées des bénéficiaires dont la qualité des semences a été jugée bonne et elles sont arrivées suffisamment à temps par rapport au cycle cultural. La période de mise en œuvre du projet correspond à un moment de mouvement de retour important qui fait que les semences ont été particulièrement appréciées par ces bénéficiaires. L’importance accordée aux semences est prouvé par le fait qu’une partie limitée des semences a été mangée seulement (moins de 20% suivant les enquêtes et les déclarations lors des focus groupes). La distribution des canards et des cobayes a été très peu accompagné par l’amélioration de l’alimentation et de l’habitat. Aucune amélioration ne s’observe dans ce sens. Les cobayes sont gardés librement dans la cuisine. Une petite amélioration avec un petit mur de séparation dans la cuisine aurait pu améliorer en quelque sorte l’hygiène ainsi que la protection contre les chiens ravageurs. Les femmes ont été priorisée dans le choix des kits agricoles. Par contre très peu de femmes ont bénéficié du cash for work argumentant qu’elles ne seraient pas en mesure d’effectuer les travaux généralement plus lourds pour la réhabilitation de la piste. Le critère principal appliqué pour la réhabilitation de la piste était d’abord «avoir la force de travail » et a ainsi justifié l’exclusion des femmes pour les opérateurs de mise en oeuvre. Par contre, pour l’entretien qu’on a observé pendant la mission d’évaluation, les femmes sont bel et bien mobilisées et utilisent machette, pioches et pelles pour l’entretien de la piste en cours. Leur implication pour la réalisation de la piste était de l’ordre de 10 %. Le projet aurait pu rechercher une répartition plus équitable entre hommes et femmes pour la main d’œuvre. Ceci a partiellement été compensé par leur implication dans les champs de démonstration. Les enquêtes socio-économiques des ménages bénéficiaires au démarrage et à la fin du projet ont permis une meilleure compréhension des réalités socioéconomiques et agricoles des bénéficiaires ainsi que de mesurer les tendances dans l’évolution de la situation alimentaire à la fin du projet. Les indicateurs (IOVs) du cadre logique ne sont pas tous pertinents. Les IOVs au niveau de l’objectif spécifique sont pertinents. Par contre, ils ne sont pas suffisamment spécifiques parce que le suivi de l’IOV s’est limité aux bénéficiaires qui font l’objet de résultat 2 seulement (des kits agro-pastorales) et pas à ceux qui ont bénéficiés des CFW. L’IOV initial pour résultat 1 « 100% des bénéficiaires cultivent 688 hectares leur permettant de produire 378.654 kg et produisent 118.000 têtes de petit bétail » a été modifié en janvier 2012 par « Les bénéficiaires utilisent plus de 85% des semences reçues pour l'agriculture ». Même si l’IOV initial pour le résultat 1 n’était pas précis il Page 24 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC aurait pu donner une idée de l’effet de l’intervention sur la production agro-pastorale. Le suivi des données de la relance agricole a néanmoins été fait par les vulgarisateurs agricoles et des vétérinaires, sur base, par exemple, d’extrapolations partant du % de semences sémis, de la superficie ainsi emblavée6 et de carrés de rendement (pour la production d’amaranthe). La précision et la fiabilité de ces chiffres n’ont pas pu être vérifiées par la mission. La mission est ainsi obligée de se fier aux témoignages des bénéficiaires lors des focus groupes pour conclure que la production quantitative agro-pastorale était minimale, mais a néanmoins permis à réserver les graines pour entamer un nouveau cycle de production pour les haricots et les arachides. De l’autre côté il est difficile de suivre et de quantifier la production des haricots puisque la consommation se fait durant tout le cycle végétale (à partir de la consommation des haricots légumes et les feuilles des haricots dès le début jusqu’à la récolte finale des graines). L’IOV 2.2. sur l’utilisation de la production agricole (pour la consommation, vente, réserve de semences,…) n’est pas très pertinent puisque la situation de départ n’est pas mentionné et son valeur ciblé est inférieur aux résultats de l’enquête socioéconomique d’août 2011. L’IOV 2.3. sur l’augmentation de la fréquentation des marchés (et des transactions aux marchés) n’est pas pertinent ou mesurable dans l’intervalle si courte du projet (malgré les efforts importantes du projet pour essayer de le mesurer). En plus des visites régulières des champs par les agronomes (suivi rapproché avec 1 vulgarisateur pour 104 ménages), OSB a réalisé des enquêtes sur l’utilisation des semences (% semis), vérifié les superficies emblavées et procédé à des carrés de rendement pour mesurer les productions (sur base d’échantillons) mais cette information n’a pas suffisamment été systématisé. 3.2.4. Efficacité Le premier résultat visé par le projet concernant « l’appui à la survie à court terme » à travers le cash for work aura certainement contribué au meilleur accès à l’alimentation et aux autres besoins primaires. Ceci n’est néanmoins seulement visible pendant une courte période qui correspond à la période de mise en œuvre de cette activité (ce qui était d’ailleurs explicité dans la formulation de ce résultat). Le deuxième résultat visé par le projet « une meilleure disponibilité et accès des aliments » à travers l’appui à la relance des activités agro-pastorales (et le désenclavement) n’est pas réellement atteint. Les résultats de la production agricole étaient mitigés, en particulier à cause des pluies pour les haricots et les arachides et la mortalité et les pillages (surtout pendant le mois de mai 2012) pour le petit bétail. La durée du projet est trop courte pour créer une dynamique économique/commerciale à travers la facilitation de l’accès par la piste. L’effet de l’accès à l’infrastructure du marché sur l’amélioration de l’accès à la nourriture n’est pas évident et est difficile à mesurer à court terme. 6 285,6 ha emblavé pour l’ensemble des amaranthes, haricots et arachides (source: rapport intermédiaire du projet ECHO7 par OSB) Page 25 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Les champs de démonstration ne contribuent pas vraiment à l’objectif du projet en termes de disponibilité et d’accès à la nourriture, dans le sens que la chance d’adoption de la technique est minimales. Le projet en était conscient en formulant un IOV avec un taux d’adoption de 5% seulement, ce qui en réalité sera pratiquement 0%. La valorisation du champ même par le propriétaire du terrain sur lequel les travaux ont été effectués est très faible. Son utilité n’est pas appropriée par le propriétaire qui semble attendre l’intervention du projet pour la suite de l’intervention. La présence de techniciens agricoles et vétérinaires et leurs appuis pour la vulgarisation de techniques culturales améliorées ou pour l’élevage n’a pas pu susciter des changements palpables au niveau des bénéficiaires. Ceci n’était d’ailleurs pas tellement envisageable dans la courte durée du projet. 3.2.5. Viabilité Les acquis du projet qui méritent une attention particulière en matière de pérennisation concernent la piste et les 2 marchés. Il est évident et très visible déjà que la piste nécessitera des travaux considérables à chaque saison de pluie pour la conserver dans un état qui permet à pérenniser son accès par les véhicules 4X4 et les camions. La détérioration accélérée s’observe déjà malgré la remise récente de la piste en fin avril 2012. L’implication du Comité Local pour l’Entretien de la Route (CLER) n’a été que partielle pendant la réalisation de la piste ce qui fait que leur appropriation n’est pas totale à la fin du projet. Le projet a surtout travaillé avec le CLER de Buhavu. D’après l’information d’OSB, PADEBU est intervenu auparavant dans la chefferie de Buloho, avec la réhabilitation d’un petit tronçon routier, et y a impliqué le CLER de Buloho. Lors de cette intervention, le CLER avait reçu une formation, pour lequel des modules sont disponibles chez PADEBU. Les capacités des CLERs (de Buhavu et Buloho) auraient dû être améliorés pour ce qui concerne leur compréhension des règles d’utilisation de la piste, de l’entretien et de maintenance de la piste, du partage des rôles entre le CLER, la DVDA et les autorités locales pour l’entretien et la maintenance de la piste. Ensuite le projet aurait dû faciliter la mise en place des mécanismes de gestion. Les chefs de village et sous village, qui sont souvent les responsables habituels des travaux d’entretien de la piste (capitas), ont été formés sur le tas sur les différents travaux d’entretien (débrousaillage, talutage, planage, creusement des fossés, …) et étaient ainsi responsable de la supervision de ces travaux. La viabilité de la piste est également conditionnée par la génération de ressources financières pour financer les réparations plus importantes. L’accompagnement du CLER est néanmoins envisagé par PADEBU à travers l’input d’une expertise externe pour la formation en gestion, maintenance de la piste et les règles de l’utilisation de la piste (ou au moins par la transmission des modules de formation disponibles sur la gestion/maintenance de la piste au CLER de Buhavu). Page 26 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC L’intégration de Pharmakina, principal bénéficiaire et utilisateur de la piste, n’a pas reçu suffisamment d’attention de la part du projet. Leur engagement verbal n’a pas été honoré (en autre par leur contribution avec des planches pour les ponts et dalots). Malgré la facilitation d’un travail de réflexion au niveau du CLER par le projet sur l’importance d’une convention sur la maintenance de la piste avec l’implication de tous les acteurs concernés, le CLER n’a pas suffisamment fait d’effort pour rencontrer Pharmakina et la DVDA pour la signature et l’adhésion à cette « convention de partenariat pour la maintenance de la piste ». Par contre, la mobilisation communautaire à travers le cantonnage pour l’entretien de la piste pour le fauchage et le planage s’observe partout sur la piste. Le cash for work pour la piste a créé des attentes au niveau des communautés par rapport à la rémunération pour des interventions futures de réparation des points endommagés au niveau de la piste. Ces travaux étaient auparavant effectués avec la mobilisation par Pharmakina de quelques journaliers moyennant une petite rémunération. Une des ailes du pont de Bongo est endommagée et risque de s’écrouler avec le temps. Une fissure témoigne du relâchement de l’aile de l’ouvrage. Ceci serait la suite d’une collision par un camion de Pharmakina d’un des piliers du pont. Le diagnostic par un ingénieur civil s’impose pour réparer rapidement l’ouvrage. L’accompagnement pour la mise en place des mécanismes de gestion du marché (marché de Karasi a été visité par la mission) n’a également pas suffisamment été prise en compte par l’intervention du projet. Pour assurer un minimum d’organisation dans la gestion et pour garantir la salubrité, un appui à la gestion et le renforcement de capacités auraient dû être prévus par le projet. Le cimentage partiel du sol du marché fait que la propreté n’est pas facile à assurer. Les produits sont toujours exposés au sol en absence des étagères. Le seul avantage comparatif du marché par rapport à la situation avant est alors la protection et l’abri des commerçants contre le soleil et la pluie. La construction des latrines qui ont fait l’objet d’une réflexion au moment de la construction du marché n’ont pas pu être réalisés. Il aurait été important de les réaliser en même temps que le marché, mais sur condition que la construction soit réalisée suivant les normes et en assurant la gestion et l’entretien par la suite. Le projet a bien fait de remettre officiellement la piste réhabilitée (ainsi que la remise des outils qui ont servi pour cette réhabilitation) et les marchés aux autorités, les comités de gestion de la piste et des marchés et des autres acteurs concernés (Pharmakina pour la piste et le Comité Directeur des Ambulants de Bunyakiri pour le marché). Malheureusement Pharmakina et DVDA n’ont pas signés la convention de maintenance pour la piste. Le bilan et les règles pour la gestion des outils, pouvant servir à l’entretien et la maintenance des pistes, ne sont pas encore établis et les outils ne sont pas encore mis à disposition des différentes localités pour l’entretien (malgré que cet entretien soit déjà en cours). Page 27 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC L’approche partenaire OSB a un avantage non négligeable en comparaison avec la majorité des autres intervenants humanitaires qui interviennent directement. A la fin du projet le partenaire local PADEBU arrive à assurer une certaine continuité dans la zone du projet à travers d’autres activités mises en place pour relancer l’agriculture7. Suivant les observations faites lors de la mission, la concertation et la synergie avec les autres acteurs humanitaires dans le milieu semblent très limitées. Une meilleure concertation entre acteurs humanitaires est indispensable pour éviter les chévauchements dans l’identification des vulnérables dans les zones de conflits (et de retour). La concertation permettrait de faire également un partage du travail en synergie entre ONGs par rapport aux appuis à donner pour répondre aux besoins les plus urgents. Le constat est que les organisations humanitaires interviennent sans aucune concertation sur le terrain, chacune faisant ses propres investigations, diagnostic et identification de la population vulnérable. Ceci semble dû, entre autres, par une certaine concurrence pour accéder aux fonds des bailleurs pour répondre aux urgences. Les interventions intégrés et simultanées en alimentation, nutrition, WASH sont à privilégier pour susciter un changement réel et durable dans le milieu, mais sans vrais concertation ou synergie ceci n’est pas envisageable. Le cluster « food security », qui regroupe tous les acteurs dans le domaine de la sécurité alimentaire à Bukavu, et auquel participe activement OSB, est très important pour éviter les chevauchements sur le terrain. Au niveau du « Single Management Structure » (SMS) envisagé par les affiliés d’Oxfam (sur le plan international), un premier pas a été réalisé par le partage de bureaux à une seule adresse. Pour le reste la synergie (thématique) au niveau des différents Oxfams reste à développer davantage. Dans ce sens on peut mentionner l’exemple intéressant d’Oxfam-Grande Bretagne qui a identifié PADEBU comme partenaire du Sud-Kivu pour la mise en oeuvre d'activités de sensibilisation sur le thème du VIH/ Sida (en collaboration avec le Bureau Central de Zone de Bunyakiri (BCZ). Dans le cadre de ce programme, les techniciens vulgarisateurs et vétérinaires du projet ECHO7 ont pu bénéficier d'une formation sur le thème du VIH/Sida en janvier 2011 pour la sensibilisation sur le thème du VIH/Sida auprès des 2.500 bénéficiaires des huit villages cibles du projet. 3.3. ANALYSE DE LA REPONSE CASH FOR WORK ET INFRASTRUCTURES 3.3.1. Le choix des activités pour le cash for work En général le cash for work donne une réponse à court terme aux besoins primaires (besoins de première nécessité) par l’injection du cash dans un milieu décapitalisé suite aux catastrophes, conflits ou guerres. Suivant la réflexion menée lors de l’atelier du 13 juin (annexe 5) l’activité choisie pour le CFW devrait : 7 Mise en place de 5 moulins pour la transformation du manioc (dans le cadre du partenariat OSBPADEBU) Page 28 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC -s’adresser davantage aux plus vulnérables de la communauté ; -toucher beaucoup de monde à la fois (hommes et femmes) ; -de préférence être destiné à une activité à intérêt communautaire ; -de préférence contribuer à la sécurité alimentaire (et surtout ne pas rentrer en compétition avec la main d’œuvre disponible pour la production agricole) ; -exiger peu de moyens en dehors de main d’œuvre (non-spécialisé). Le cash for work ne devrait qu’être appliqué dans des zones de forte vulnérabilité (pour ne pas trop créer des attitudes d’attentisme) et dans des zones de retours plus au moins stables afin que l’argent injecté puisse permettre à la population de relancer leurs activités. Ce dernier est le cas pour le contexte du projet ECHO7 avec les retours définitifs et une stabilité relative dans la zone d’intervention ciblée. L’option « réhabilitation de piste » a été privilégié par le projet ECHO7 comme stratégie d’appui à court terme pour les ménages vulnérables qui n’ont pas accès à la terre. En réalité il semble que le choix des bénéficiaires a été fait surtout au moment des salongos en identifiant les personnes qui ont la force de travail afin de faciliter la réalisation de la piste dans les délais prévus. Les bénéficiaires du CFW pour la piste étaient alors en grande majorité des hommes. Ainsi la réhabilitation de la piste est devenue un objectif en soi au lieu d’être un moyen pour injecter l’argent dans le milieu pour les plus vulnérables. De l’autre côté l’activité « piste » est intéressante pour le CFW dans le sens que cela permet de mobiliser beaucoup de monde pendant plusieurs jours (14 à 17 jours par personne et pour 3 à 4 équipes par localité/tronçon). En dehors du caractère « intérêt communautaire » l’option « construction de marché » pour le CFW répond le moins aux critères ci-dessus. Le marché mobilise peu de gens pour sa construction et se situe plutôt dans un contexte de développement. S’il est question de l’efficience d’injecter de l’argent dans un milieu décapitalisé on constate que sur le coût global d’environ 220.000 EUR pour la piste et les marchés le projet a pu injecter 25% de ce montant sous forme de CFW seulement. Le champ de démonstration pour les techniques anti-érosives répond partiellement aux critères mentionnés ci-dessus, mais mobilise relativement peu de main d’œuvre. En général le champ de démonstration devrait servir pour montrer les techniques à vulgariser ou pour la multiplication (de semences ou de boutures de manioc par exemple). Ceci n’est pas le cas dans le projet ECHO7 qui se limite à la démonstration des techniques anti-érosives et pour lequel l’objectif de la multiplication/distribution du Tripsacum semble été secondaire. A part le fait que le champ de démonstration permet l’implication des femmes, leur nombre reste assez réduit. Les activités alternatives pour le cash for work, développées par les autres acteurs humanitaires et qui répondent (au moins partiellement) aux critères et principes cités ci-dessus sont : Page 29 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC - la réhabilitation et l’empoissonnement des étangs piscicoles. Cette activité peut mobiliser relativement beaucoup de personnes et de journées de main d’œuvre pour la réhabilitation/curage des étangs. Cette activité n’est justifiée comme CFW si suffisamment de ménages vulnérables disposent des étangs. En plus la réhabilitation et l’empoissonnement de l’étang qui a lieu au niveau d’un individu (privilégié) doivent être compensés par un partage par ce dernier des (premières) récoltes et des alevins, suivant des modalités formalisés. -les aménagements des bas-fonds Ceci est une autre option valable pour le CFW. Il s’agit de l’amélioration de la gestion de l’eau par l’amenée de l’eau ou par l’amélioration du drainage et le planage/parcellement du terrain. Cette activité est également conditionnée par la remarque précédente en ce qui concerne la disponibilité et l’accès des basfonds aménagés pour beaucoup de ménages vulnérables. Cette option comprend aussi une dimension de durabilité, d’appropriation communautaire et d’organisation pour les travaux d’entretien et de maintenance. S’ils répondent à ces critères d’accès pour beaucoup de ménages vulnérables les deux options précédentes « étangs piscicoles » et « aménagement des bas-fonds » sont particulièrement intéressantes dans le sens qu’ellse peuvent améliorer en même temps la sécurité alimentaire. -le WASH La réalisation des latrines pourrait en quelque sorte répondre au CFW, pour le creusage des fosses malgré le nombre limité d’hommes-jours et le besoin de fournir en même temps la dalle (et/ou les bois) pour couvrir la fosse (avec le risque que la superstructure ne sera jamais réalisée par le bénéficiaire). Le CFW pour les adductions d’eau se justifie dans le contexte de projets déjà bien élaborés qui ont prévu les moyens pour la réalisation durable du système d’approvisionnement en eau potable suivant les normes (conduites sur plusieurs kilomètres de distance à partir de captages de sources,….). Ainsi le creusage des canaux est indiqué en impliquant en priorité les ménages les plus vulnérables. 3.3.2. Expérimenter le transfert du cash avec ou sans condition Comme nouvelle stratégie pour l’injection du cash dans le milieu décapitalisé et la réponse immédiate aux besoins primaires le « transfert du cash avec ou sans condition » est suggéré, entre autres par ECHO. Il semble de plus en plus reconnu dans le secteur humanitaire que les programmes de transferts monétaires et l'utilisation de bons / coupons peuvent être, lors d'une urgence, des outils appropriés et efficaces pour soutenir les populations affectées par des catastrophes. L'utilisation des programmes de transferts monétaires, sous différentes formes, permettraient de stimuler le redressement des économies et marchés locaux tout en respectant la dignité et les choix des bénéficiaires. Page 30 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Cette stratégie semble partagée par plusieurs organisations humanitaires8. Le Cash Learning Partnership est un consortium d’organisations humanitaires qui a pour objectif de mieux faire connaître les programmes de transferts monétaires et d’en améliorer leur qualité dans tout le secteur humanitaire. L’idée qui supporte cette stratégie est que le bénéficiaire est le mieux placé à faire son propre choix qui répond le mieux à ses besoins immédiats et sans influence d’un autre acteur ou projet pour faire son propre choix. Le transfert du cash se fait suivant différentes modalités qui dépendent du contexte. Les outils utilisés pour ce transfert sont : les vouchers ; les coupons ; les transferts monétaires en espèces ; les transferts monétaires par biais de Cartes (bande magnétique et puce) ; les transferts monétaires par intermédiaire de commerçants ; les foires aux coupons. Tout dépend du diagnostic préalable du milieu pour déterminer la modalité et l’outil les plus adapté. Cette expérience mérité d’être suivie et même être testé par OSB pour apprécier ses effets sur l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires en situation d’urgence en comparaison avec d’autres approches cash for work et de distribution de vivres et non vivres. 3.3.3. Limites de la réalisation des infrastructures locales dans le contexte d’urgence Comme mentionné ci-dessus les infrastructures locales devraient être construites avec le souci de durabilité et de pérennisation. Ainsi la mise en place et/ou le renforcement des capacités des structures de gestion, de concert avec les structures techniques de l’Etat et les autorités locales doivent être mieux prises en compte par OSB. La réalisation technique doit donc être accompagnée par une composante d’ingénierie sociale pour une meilleure appropriation de l’infrastructure par les bénéficiaires et les autorités en question. Le bailleur ECHO, suivant son mandat purement humanitaire, n’envisage pas investir dans les marchés ni dans « la piste de desserte agricole » mais considère la réhabilitation d’une piste plutôt comme un moyen pour faciliter l’accès pour les humanitaires. Les deux approches, les modalités de mise en oeuvre et le type d’ouvrages et de réhabilitations diffèrent beaucoup. Etant donné que le bailleur humanitaire n’a pas l’intention de mettre à disposition suffisamment de moyens pour réaliser des pistes/ouvrages durables, les investissements communautaires ne semblent pas indiqués dans ce genre de projets. Intervenir dans la réhabilitation des pistes « humanitaires » est ainsi moins compatible avec la logique LRRD d’OSB. Ce dernier est néanmoins à encourager, mais d’autres bailleurs devront alors être abordés. Les exemples de latrines et de l’eau potable sont cités ci-dessus pour le CFW mais seront confrontés au même réticence des bailleurs humanitaires. 8 cf. site web « Cash Learning Partnership » souscrit par ACF, NRC, Save the Children, Oxfam Page 31 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 3.4. AUTRES RECOMMANDATIONS 3.4.1. La prise en compte de la sécurité et de la gestion de conflits Si on considère la question de vulnérabilité générale (provoqué par la situation d’insécurité et suite aux effets de la guerre) en relation avec l’OSC5 (« droit à la vie, la paix et la sécurité »), cet objectif n’est pas suffisamment développée de façon opérationnelle au niveau local. La zone de Bunyakiri est pratiquement isolée du reste du pays et du monde par faute de communication et la sécurité alimentaire de la population est conditionnée par la sécurité en général. Ainsi le plaidoyer au niveau des autorités locales, OCHA,… sur les mesures favorisant la sécurité au niveau local; renforcer les mécanismes de protection de la population ; stimuler les plateformes entre la communauté et les groupes armés ; la formation des partenaires au plaidoyer par rapport à la sécurité ; … ont beaucoup de sens. Le partenariat avec l’ONG APC (Action pour la Paix et la Concorde), actif dans le milieu, semble particulièrement indiqué afin d’identifier et de développer des actions de protection des communautés ainsi que pour la médiation des conflits (fonciers et autres) entre les populations déplacées et les communautés d’accueil,…. 3.4.2. Développer une stratégie de retrait et de suivi après-projet La durée de vie limitée dans le temps des projets (liée aux conditions d’octroi des financements ECHO), peuvent remettre en cause la durabilité des effets du programme. Ceci est le cas en particulier pour ce qui concerne les infrastructures tel que la réhabilitation de la piste et les marchés pour lequel les mécanismes de gestion ne sont pas mis au point pendant la mise en œuvre du projet. Ainsi, un (léger) programme d’accompagnement pour le renforcement des capacités des organes de gestion devrait être prévu, même après financement du projet ECHO. Une stratégie de retrait devrait être basée sur des organisations de base présentes dans le milieu et, d’autre part, par une responsabilisation et appui financier au partenaire local. 3.4.3. L’analyse de la stratégie de distribution des kits pastoraux Malgré les soins administrés avant la distribution (traitement préventif et curatif), un pourcentage très élevé de mortalité a été observé pour le petit élevage dans le projet actuel (et également dans les projets antérieurs). Le coût de cette intervention est relativement élevé. L’échange avec d’autres acteurs humanitaires sur les kits pastoraux s’impose pour tirer des conclusions sur la pertinence, la faisabilité et les chances de réussite de la relance pastorale en contexte d’urgence. 3.4.4. L’attention à donner à la qualité génétique des semences Le maintien et l’amélioration de la qualité génétique des semences est important et nécessite cependant un encadrement technique spécifique dont disposent les services techniques de l’Etat, en particulier le Service National des Semences Page 32 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC (SENASEM). La collaboration plus intense et formalisé avec ce service dans la recherche de la qualité des semences serait ainsi indiquée. 3.4.5. La prise en compte de la filière manioc dans un esprit LRRD Une meilleure attention à la filière manioc serait indiquée, en premier lieu en vue de diminuer les effets néfastes de la maladie de la mosaïque sur les rendements de la culture de manioc et par la suite pour l’amélioration de la sécurité alimentaire. Le manioc cadre parfaitement dans les priorités des besoins de la population et est primordial pour la sécurité alimentaire des communautés touchées. Le manioc n’est pas en soi un aliment complet mais il constitue la base de l’alimentation dans les zones d’étude. De l’autre côté le rendement considérable du manioc et l’apport important en termes calorifiques de la culture de manioc en font la culture qui détermine la sécurité alimentaire. Elle comporte une dimension de réhabilitation de l’économie locale à plus long terme puisque le manioc a également une importance capitale en termes économiques (commercialisation, transformation). Le problème du virus de la mosaïque affecte tellement la production, que la réponse donnée à l’amélioration des boutures saines aura un impact important sur la sécurité alimentaire et l’économie locale (si son introduction, multiplication et diffusion suit les normes sanitaires). Le champ collectif de multiplication accompagné d’un suivi technique de ce champ et ensuite, après distribution, au niveau des champs des ménages, offre le plus de chance de diffusion rapide et de l’effet sur la production dans le champ individuel. Sans l’application d’un minimum de normes techniques l’effet de la diffusion des boutures saines de manioc sera néanmoins minime. La difficulté majeure pour développer cette axe est la courte durée des projets humanitaires qui est de 10 à 12 mois et ne garantit pas de réaliser un cycle complet de multiplication des boutures (environ 10 mois). De plus, ECHO ne considère plus cette activité parmi leur forme de réponse humanitaire. La mise en place des moulins de transformation de manioc (prévu par PADEBU en partenariat avec OSB) dans le milieu est particulièrement intéressante dans ce sens dans un optique de LRRD. L’approche communautaire pour la gestion de l’équipement de transformation doit néanmoins être abordée avec précaution puisque peu d’exemples viables de ce genre de gestion communautaire existent dans le monde. Le modèle des « Entreprises de Services aux Organisations de Producteurs (ESOP) » développé par l’ONG CIDR (dans un contexte de développement) offre une alternative intéressante (voir annexe 6). 3.4.6. Développer l’approche LRRD Suite à la formation de l’URD « appui technique sur le LRRD aux programmes humanitaires d’OSB en RDC » en 2008, OSB aurait dû opérationnaliser cette approche. Il s’agit de développer les stratégies suivant les différents scénarios (de sécurité) et la mise en place d’un système de suivi d’alerte sur base des indicateurs sur la stabilité de la sécurité alimentaire. OSB pourrait faire appel à l’URD pour le backstopping continue de ce processus. En même temps OSB devrait veiller à acquérir l’expertise institutionnelle par rapport à cette approche innovante Page 33 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 3.4.7. Développement une approche intégrée OSB a raison de se spécialiser et de se limiter à la « sécurité/souveraineté alimentaire ». Ceci lui permet de devenir spécialiste en la matière. Par contre on n’a pas raison de faire abstraction d’un manque essentiel comme celui de l’accès à l’eau potable et les (changements des) comportements en matière d’hygiène. Les ONG spécialisées et intervenant dans ce domaine pourraient être intéressées davantage et associées aux interventions d’OSB pour répondre à ce problématique, surtout qu’au sein de la famille OXFAM les spécialistes en WASH sont disponibles. 3.4.8. L’abandon des activités DRR dans un contexte d’urgence Les activités « Disaster Risk Reduction » (DRR) s’avèrent très peu efficaces en termes de sensibilisation des communautés à la lutte antiérosive. Ce thème, qui n’est à l’évidence pas prioritaire pour des populations en situation d’urgence, s’avère difficile à justifier dans un programme humanitaire. 3.4.9. Explorer les différentes possibilités de financement Afin de rentrer dans une démarche contiguum/LRRD dans des zones bien ciblées, permettant une certaine flexibilité, autonomie et indépendance vis-à-vis d’un seul bailleur, l’enveloppe doit nécessairement être diversifiée. Une analyse des possibilités et opportunités de financement serait alors indiquées. 3.4.10. La mise au point d’un cadre logique avec des IOVs pertinents Comme mentionné ci-dessus le cadre logique du projet ne répond pas aux normes (3.2.3.) : les indicateurs objectivement vérifiables sont flous, ils sont formulés sous forme d’outputs, etc. Les rapports du suivi suivant ces IOVs retenus ne donnent pas une réponse claire sur la relance des activités de production agro-pastorale. L’élaboration d’un cadre logique suivant les normes, avec des IOVs pertinents et bien suivis devrait permettre de voir si effectivement les bénéficiaires arrivent à progresser vers l’autosuffisance alimentaire, vers la relance de leurs activités agropastorales,… Une formation d’OSB et ses partenaires pour l’élaboration d’un cadre logique avec des IOVs pertinents sur lequel sera basé par la suite le système de suivi/monitoring serait indiqué. L’appui/accompagnement pour l’analyse et la valorisation des données qui font l’objet d’un suivi à partir de ces IOVs serait également intéressant pour la capitalisation des expériences d’OSB. Page 34 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC ANNEXES Annexe 1 : Annexe 2 : Annexe 3 : Annexe 4 : Annexe 5 : Annexe 6 : Termes de référence Liste des personnes rencontrées pour les entretiens individuels Programme de mission Rapport de l’atelier participatif du 11/06 à Karasi Rapport de l’atelier participatif du 13/06 à Bukavu L’expérience des Entreprises de Services aux Organisations de Producteurs (ESOP) par l’ONG CIDR Page 35 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Annexe 1 Termes de référence Page 36 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Termes de référence de l’évaluation externe finale du projet « Amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et victimes de conflit dans le territoire de Kalehe, Sud-Kivu, RDC » __________________________________________________________________________ 1. CONTEXTE. 1. Le Kivu : La République Démocratique du Congo tente de sortir de plusieurs guerres successives et en particulier au Nord et Sud Kivu. L’Est de la RDC est ainsi marqué par une crise humanitaire chronique depuis 1994, année du génocide du Rwanda. Malgré diverses initiatives et accords de paix, cette dernière reste fragile. De nombreux groupes militaires restent mobilisés, et des combats ainsi que des exactions continuent dans cette partie du pays. L’environnement socio-économique du Kivu s’est nettement détérioré pendant les périodes de conflit. Il se caractérise par une destruction des infrastructures socio-économiques de base (routes nationales, territoriales et pistes de désertes agricoles, ponts, habitats, hôpitaux, écoles, marchés) qui a entraîné une baisse de la production, de la commercialisation, de la circulation des personnes et de leurs biens. Un niveau très bas de revenus et une pauvreté de masse caractérisent toute la RDC, mais surtout le monde rural où les gens ont très difficilement accès aux facteurs de production (semences, terres, outils, bétail, …). La population civile, affectée par ces troubles, connait de nombreux déplacements et trouve refuge soit dans les camps de déplacés ou réfugiés, soit dans des familles d’accueil de villages non affectés par les conflits. En parallèle, dans plusieurs zones de l’est Congo, les populations qui ont fuit les différentes guerres reviennent progressivement dans leurs zones d’origine. De façon générale, les conditions de vie de ces populations sont précaires. Vivant principalement de l’agriculture et de l’élevage, les ménages victimes des conflits n’ont pas les moyens de relancer leurs principales activités de production. Les populations de l’Est de la RDC ont ainsi essentiellement besoin d’être soutenues pour une réhabilitation de leurs capacités de production et pour un développement durable. Des réponses humanitaires d’urgence sont également parfois nécessaires à la suite des crises localisées. 2. Oxfam-Solidarité en RDC : Oxfam-Solidarité Belgique (OSB) est présente de manière ponctuelle en Afrique Centrale depuis 1964 en y menant des projets en partenariat avec des organisations locales. En réponse à la demande de ses partenaires locaux et face à la crise humanitaire majeure qui touchait le Nord et Sud Kivu, Oxfam-Solidarité a décidé d’ouvrir un Bureau de liaison à Bukavu en juillet 2005 et y mène depuis des projets toujours en partenariat avec des organisations locales. Page 37 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Dans un premier temps, les interventions du bureau ont relevé exclusivement du secteur humanitaire, et depuis 2008 également du développement; et toujours dans le domaine de la sécurité alimentaire. L’approche développée dans les interventions humanitaires de sécurité alimentaire d’OxfamSolidarité est celle d’offrir une assistance en intrants (semences, boutures, bétail, poissons, outils etc.) notamment via la foire aux choix, toujours accompagnée d’un appui technique agricole, vétérinaire et en gestion autour de l’activité (formations des bénéficiaires en lien avec les activités de production) et de donner un appui à la survie des bénéficiaires très vulnérables via le Cash for Work (CFW). De plus, des composantes complémentaires ont été introduites telles que les volets Eau, hygiène, Assainissement (Wash), DRR (Disaster Risk Reduction - lutte antiérosive), réhabilitation d’infrastructures communautaires ou de promotion de la santé (VIH). 3. Le projet : La région d’intervention est située dans le poste d’état d’encadrement administratif de Bunyakiri, chefferie de Buhavu, territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu, une région particulièrement touchée par les conflits aux cours de cette dernière décennie. Le projet compte appuyer 3.800 ménages majoritairement issus des populations retournées ou déplacées. L’objectif spécifique fixé est de « Soutenir les moyens de subsistance des populations vulnérables par la relance agro-pastorale ». 2 résultats sont attendus : a) R1. 1300 ménages bénéficiaires (donc 6.500 personnes) sont appuyés dans leur stratégie de survie à court terme. 1.300 ménages très vulnérables et vulnérables reçoivent du cash grâce aux activités de réaménagement du tronçon routier Bulambika-Chigoma-Katasomwa, la construction de deux marchés (Katasomwa et Karasi), et les travaux dans les champs de démonstration des techniques de lutte antiérosive. b) R2. La disponibilité agro-pastorale pour 2.500 ménages (12.500 personnes) est augmentée à travers un appui à la relance des activités productives et le désenclavement de la zone. - Suite aux foires aux choix, 2.500 ménages (donc 12.500 personnes) reçoivent des kits agro-pastoraux standards qui sont entre autres composés de semences vivrières, maraîchères, outils aratoires et petit élevage. - Deux marchés sont construits selon les standards usuels du milieu. - La piste Bulambika - Nyawaronga est réaménagée permettant un accès humanitaire à la zone des Hauts Plateaux de Bunyakiri - 2.500 ménages sont sensibilisés à la protection des sols à travers l'installation de champs de démonstration des techniques de lutte antiérosive. Le projet « Améliorations des conditions de vie des populations vulnérables et victimes de conflit dans le territoire de Kalehe, Sud-Kivu, RDC » financé par la DG-ECHO, s’insère dans la continuité et la complémentarité des interventions précédentes d’Oxfam-Solidarité dans le territoire de Kalehe. Il a débuté en mai 2011 et se terminera en avril 2012 (12 mois). Page 38 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 4. Partenaire de mise en œuvre : Le projet sera mis en œuvre par Oxfam-Solidarité et PADEBU une A.S.B.L. congolaise créée en 1994 et reconnue juridiquement. PADEBU (Programme d'Actions pour le Développement des Bases Unies) vise à renforcer les organisations locales, notamment en matière de droits humains et de réinsertion socio-économique des victimes de guerre. Les principales activités menées par PADEBU sont les suivantes : - Amélioration de l’économie familiale à travers la promotion de l’agriculture, de l’élevage et du petit commerce familial. - Réinsertion socio-économique des démobilisés et autres victimes de guerre. - Renforcement des capacités des leaders locaux par des formations et l’échange d’expériences. - Amélioration de l’habitat et réhabilitation des infrastructures de base. - Défense des droits humains grâce à l’éducation à la paix, la bonne gouvernance et la cohabitation pacifique. Oxfam-Solidarité travaille en étroite collaboration avec PADEBU depuis 2007. Dans le cadre de ce projet, PADEBU a participé à la mission d’évaluation des besoins dans les Hauts plateaux de Bunyakiri Territoire de Kalehe. L’ONG s’est par la suite impliquée conjointement avec Oxfam-Solidarité dans la rédaction de la proposition en vue de chercher une réponse aux besoins observés sur le terrain. PADEBU est le partenaire d’implémentation sur le terrain. Oxfam-Solidarité a un rôle de suivi et fait le lien avec le bailleur. Des missions conjointes de suivi et des évaluations ont été menées par les équipes d'Oxfam-Solidarité et de PADEBU afin d'évaluer l'évolution du projet. Depuis 5 ans, Oxfam-Solidarité accompagne et soutien PADEBU dans la gestion de leur propre organisation ainsi que dans la mise en œuvre d’actions. Ce projet est donc aussi l’occasion de poursuivre le renforcement des capacités de PADEBU. 2. OBJECTIFS GENERAUX Cette évaluation se place dans la continuité des études précédentes, prenant en compte leurs recommandations pour améliorer la qualité du travail d’Oxfam-Solidarité en RDC. 1) Sur base des interventions (et des évaluations précédemment effectuées) d’OxfamSolidarité en RDC depuis 2005, analyser la réponse actuelle du programme humanitaire d’Oxfam-Solidarité au Sud-Kivu dans le territoire de Kalehe; 2) Etablir des recommandations pour améliorer la manière dont Oxfam-Solidarité répond aux besoins en sécurité alimentaire dans le territoire de Kalehe ; 3) Evaluer la mise en œuvre des activités de réhabilitation des infrastructures locales dans un contexte humanitaire (cas de la piste Bulambika –Katasomwa et des marchés). 4) Etablir des recommandations sur les liens entre les programmes humanitaires et de développement et proposer de nouvelles pistes d’actions afin de renforcer cette relation et les stratégies de sortie de projet. Page 39 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 5) Mener un atelier de restitution afin de partager les résultats de l’évaluation et conduire les thèmes plus pertinents à une réflexion commune. 3. OBJECTIFS SPECIFIQUES : L’évaluation abordera en détail les deux aspects suivants : Analyser la réponse actuelle du programme humanitaire d’Oxfam-Solidarité a. Analyse générale de la réponse actuelle du programme humanitaire d’OxfamSolidarité par rapport aux critères « classiques » suivants : Pertinence et qualité de la conception : les objectifs du projet sont-il en adéquation avec les problèmes, besoins et priorités réels des groupes cibles / bénéficiaires ? La conception grâce à laquelle les objectifs seront atteints est-elle de qualité ? Efficience de la mise en œuvre : dans quelle mesure les moyens prévus ont-ils été mis en place, mobilisés et ont-ils permis la réalisation des activités prévues ? Efficacité : quelle est la contribution des résultats du projet à la réalisation de son objectif spécifique ? Impact : quelle est la contribution (positive / négative) probable du projet à son objectif global? Viabilité : quelle est la probabilité de la poursuite des bénéfices produits par le projet une fois l’appui extérieur terminé ? Quels sont les éléments essentiels qui y contribuent ? b. Approfondir les activités suivantes Utilisation du Cash: méthodologie qui contribue à la survie des ménages à court terme en milieu insécurisé - Est-ce une méthode adaptée dans le contexte sécuritaire de la RDC ? - Est-ce une méthode adaptée en RDC en sachant que la population a tendance à adopter une position attentiste vis-à-vis de l’aide humanitaire ? - Quels autres types d’activités peuvent-être envisagés pour le Cash For Work en dehors de celle déjà mises en pratique par OSB ? - Quid des méthodologies de transfert de cash existante ? Sont-elles adaptées au contexte congolais . Réhabilitation des infrastructures locales (piste et marchés) : activités de réhabilitation des infrastructures locales par la communauté locale à travers des activités de Cash For Work. - Quel type de réhabilitation est à privilégier (uniquement les besoins urgents ou alors faire des constructions de meilleure qualité) - Etablir des recommandations quand à la pérennisation de ces infrastructures, notamment dans la gestion et l’entretien, tenant compte du contexte humanitaire du projet. - Comment impliquer davantage les autorités et la population? Page 40 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC c. Etablir des recommandations pour améliorer la manière dont Oxfam-Solidarité répond aux besoins en sécurité alimentaire dans le Sud-Kivu Analyser si la réponse actuelle d’Oxfam-Solidarité est adaptée. Identifier les possibles volets complémentaires qui devraient être mis en place, en plus des activités déjà existantes, pour que la réponse d’OSB aux besoins en sécurité alimentaire ait un meilleur impact. Identifier de nouvelles activités qui apportent une réponse plus pertinente aux besoins en sécurité alimentaire dans le Sud-Kivu. Identifier les possibilités d’interactions et de renforcement des liens entre les programmes humanitaires et structurels en vue d’apporter une réponse plus complète et encore plus adaptée aux besoins. Mener un atelier de restitution de l’évaluation : L’équipe d’Oxfam-Solidarité et le partenaire seront informés des résultats de l’évaluation durant un atelier de restitution organisés par le Consultant en fin de mission. 4. RESULTATS Un rapport d’évaluation Le rapport sera écrit en français avec un maximum de 50 pages (sans les annexes). Le rapport devra contenir : Une table des matières Une courte introduction Le but et la méthodologie de l’évaluation Le développement des axes d’analyse décrits sous le 4.1. (en prenant en compte les évaluations précédentes): 1. Le diagnostic du contexte et des besoins des ménages vulnérables 2. Analyse de la réponse actuelle – impact et évaluation 3. Analyse de la réponse future : recommandations et nouvelles approches Atelier 1. Présentation du contenu et de la méthodologie utilisée de/pour l’atelier 2. Présentation des résultats/conclusions obtenus avec les participants, résultats qui contribuent à développer/alimenter la stratégie du programme humanitaire d’OxfamSolidarité en RDC. Annexes : Liste des acronymes Termes de référence Calendrier de travail Toute information utile pouvant aider la compréhension de l’évaluation Page 41 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC 5.2. Les personnes ressource OSB (à Bukavu et au siège à Bruxelles) seront capables d’intégrer les thématiques abordées dans l’évaluation au sein d’une stratégie globale pays. 5.3. Débriefing avec l’équipe d’Oxfam-Solidarité à Bukavu à l’issue de l’évaluation sur le terrain pour en partager les conclusions principales et ensuite à Bruxelles (ceci dépend de la localisation de base du consultant), après remise du rapport, afin d’en discuter le contenu. 5. OFFRE 5.1. Composition de l’offre : L’offre du candidat présentera : • • • • • Un CV ; Les références pertinentes ; Un budget détaillé ; La méthodologie de travail ; Un calendrier de la mission. 5.2. • • • • • • • • Profil du candidat : Expérience de minimum 5 ans dans le domaine de la sécurité alimentaire Expérience de travail et/ou excellente connaissance des/en zone post-conflit, en particulier dans le Sud et Nord Kivu, sont/est un atout majeur Connaissance et sensibilité avec la stratégie d’Oxfam-Solidarité Expérience de l’identification et de l’évaluation d’impact de projets de sécurité alimentaire Expérience de la méthode Cash For Work et de son application en zone insécurisée indispensable Expérience de travail avec des ONGs/acteurs locaux Langue de travail: français (oral et écrit) Tact, diplomatie et réserve. 5.3. Méthodologie : Le consultant présentera une proposition de méthodologie qui devra être approuvée par Oxfam-Solidarité. Dans sa méthodologie, le consultant devra prévoir une consultation attentive de la littérature existante, notamment des évaluations précédentes. Pour cela, OSB fournira les documents dont elle dispose. En début de mission, le consultant devra prévoir la rencontre de l’Agent de liaison ainsi que du Gestionnaire de Programme Humanitaire et éventuellement du Chargé de Programme Humanitaire d’Oxfam-Solidarité. Lors de ces échanges, des précisions seront transmises au consultant quand au contexte général des interventions d’OSB au Sud-Kivu et plus particulièrement dans le territoire de Kalehe ainsi que concernant les aspects sécuritaires notamment liés à la visite de terrain. Le consultant devra aussi prévoir la rencontre du Page 42 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC partenaire de mise en œuvre (PADEBU), au niveau de sa hiérarchie et des agents superviseurs et techniciens de terrain, ainsi que des autres partenaires actifs dans la région (Oxfam Grande-Bretagne, Action Contre la Faim, CICR, IRC, World Vision, etc.). Lors de sa mission et si les conditions sécuritaires sont garanties, le consultant devra prévoir une visite de terrain d’au moins 5 jours. Lors de cette visite de terrain, le consultant devra prévoir une rencontre des autorités locales et coutumières ainsi que des échanges avec les bénéficiaires. Enfin, le consultant devra aussi prévoir la visite des ouvrages réhabilités dans le cadre du projet, au niveau de la piste et au moins d’un des 2 marchés. Enfin, le consultant est invité à organiser un atelier de restitution en fin de mission et de préparer des documents de références sur la méthodologie utilisée, de façon à ce qu’OSB ait des documents de référence / manuel. 5.4. CALENDRIER : L’appel d’offre sera ouvert jusqu’au 05 mars 2011. Un briefing du siège d’OSB à Bruxelles doit être effectué avant le départ en mission (téléconférence ou de visu en fonction de la localisation du consultant). L’évaluation sur le terrain sera menée début du mois de Mai. Le premier draft du rapport de l’évaluation sera à remettre pour le 31 mai 2012 au plus tard et une présentation sera faite à Bruxelles (téléconférence ou de visu en fonction de la localisation du consultant). OSB se donne 10 jours, soit jusqu’au 10 juin, pour transmettre au consultant ses commentaires. Le rapport final de l’évaluation sera à remettre en version informatique et en version papier au siège d’OSB à Bruxelles pour le 20 juin au plus tard. Dans son offre, le consultant présentera un calendrier pour la préparation préalable, le travail terrain, le débriefing et la présentation du rapport. 6. CONTACT : DAMIEN HELLEPUTTE-GESTIONNAIRE HUMANITAIRE RDC EMAIL : [email protected] TELEPHONE : +32 2 501 67 90 RUE DES QUATRE-VENTS, 60 1080 BRUXELLES Page 43 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Annexe 2 Liste des personnes rencontrées pour les entretiens individuels 1) 2) 3) 4) 5) 6) 7) 8) 9) 10) 11) 12) 13) 14) 15) 16) 17) 18) 19) 20) 21) Andrea Ambroso Bernard Assumani Micaël Beun Julian Burgos Dominique Byaombe Jonathan Byakombe Mazambi Mass Bwikanye Caroline Celis Damien Helleputte Jackson Katangila Assani Oscar Kalimba Milton Charles Muchika Pierre Mweshimiwa Mwamuka Jean-Christophe Pegon Cecilia Pietrobono Patrick Mudime Reto Masumbuko Ruganza Virginie A. Tanou Christian Zhindula Christian Zihindula Bazibuhe Chef de Mission ACF en RDC Est Inspecteur IPAPEL Gestionnaire Programme Humanitaire OSB-Bukavu Agent de Liaison OSB - Bukavu Agent de suivi ECHO – OSB -Bukavu Coordonnateur Provincial du Sud-Kivu SENASEM Chargé de programme humanitaire OSB Gestionnaire programme RDC - OSB- Bruxelles Gestionnaire programme humanitaire OSB- Bruxelles Chef de Poste Karasi Coordinateur PADEBU Chef de sécurité Bunyakiri - IMC Assistant au programme PADEBU-Point focal ECHO7 Superviseur APC à Bunyakiri Assistant Technique ECHO Sud Kivu Chef du Projet-Cash and Voucher - AVSI Chargé de programme structurel – OSB Bukavu Chef de Poste Bunyakiri Site manager Bunyakiri – IMC Coordinateur AFEDEM Coordinateur National AFEDEM Page 44 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Annexe 3 Programme de mission Jour 1 2 Date 05-juin 2012 06-juin 3 07-juin 4 08-juin 5 09- juin 6 7 8 10- juin 11- juin 12-juin 9 13-juin 10 14-juin Activité Voyage Bruxelles– Kigali Voyage Kigali-Kamembe-Bukavu Briefing avec Micaël Beun Finalisation du programme et organisation des ateliers de fin de mission Entretiens équipe OSB (Dominique Byaombe – Matrick Reto) Trajet Bukavu – Bunyakiri Présentation de la mission au Chef de Poste de Bunyakiri+entretien Entretien IMC Visite de terrain : axe Karasi Ffocus groupes cash for work – piste - marché Visite de terrain et focus groupes bénéficiaires à Cirimiro Entretien superviseur APC Visite de terrain et focus groupes bénéficiaires à Murango Atelier participatif résultats du projet ECHO 7 à Karasi Trajet Bunyakiri – Bukavu Entretien SENASEM Entretien AVSI Entretien ECHO Entretien IPAPEL Entretien ACF Atelier participatif à Bukavu Entretien AFEDEM Voyage Bukavu – Kamembe – Kigali –Bruxelles (arrivé 15 juin) Page 45 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Annexe 4 Rapport de l’atelier participatif du 11/06 à Karasi Cet atelier d'analyse participative a eu lieu avec les représentants des bénéficiaires (cash for work, kits agro-pastorales), chefs de villages/capitas, comités des routes (CLER) et marché (FEC), comité d’identification et représentants des groupements et du poste d’encadrement d’Etat, ainsi que d’un représentant d’OSB et de PADEBU (voir liste des participants ci-dessous). Les analyses (SWOT) sont menées à partir de la méthode metaplan/Schnelle : exprimer les idées des participants en sousgroupes, de façon dépersonnalisée, sur les cartes colorées, suivi d’un débat en plénière de toutes les idées formulées par les sous-groupes. Le consultant international a joué le rôle de facilitateur. Page 46 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Rapport de l’atelier d’analyse participative projet ECHO7 « Amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et victimes de conflit dans le territoire de Kalehe, Sud-Kivu, RDC » Karasi, 11 juin 2012 Analyse des forces et des faiblesses du projet Forces/succès (idées formulés sur des cartes) Commentaires/remarques des participants lors des débats Impact du cash for work L’ argent du CFW que nous avons reçu nous a permis de payer les soins de santé. L’ argent argent que nous avons recu du CFW nous a permis d’ acheter/ louer des champs et payer les frais scolaires. Le CFW nous a permis d’ acheter les ustensiles de cuisine. Le CFW nous a permis d’ acheter des habits. Impact des infrastructures - Piste Nous sommes sommes content du pont Mbongo car il a réduit le marais Mbongo. Nous sommes content de la piste car elle Page 47 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC relie d’ autres aires géographiques. Nous avons été tres content de la réhabilitation de la piste de Mbindano à Katasomwa. Les activités de rehabilitation rehabilitation de la piste ont facilité l’ accessibilité. -Réhabilitation de la piste. Désenclavement de la zone. -Circulation des commercants (cossettes manioc, produits divers) à l’ avenir. -Accès par les ongs pour intervenir dans la zone. -Les mamans circulent plus facilement pour amener les cossettes de manioc à Buklambika. Impact des infrastructures - Marchés Nous remercions la construction des marchés de Karasi et Katasomwa. Le marché a amélioré les conditions de vie des acteurs commercants. Parce que les commerçants sont protégés de la pluie et du soleil. Impact des intrants agricoles Nous sommes très content d’ avoir reçu des semences (arachides et haricots) Nous avons reçu les canards qui nous ont permis de relancer les activités agroagropastorales Relance agricole ? Ok qu’ ils ont reçu les noyaux d’ élevage mais cela n’ a pas permis de relancer les activités pastorales (sauf qqes cas) étant donné les pillages et mortalité importantes. Les noyaux d’ élevage nous a aidé car on n’ en avait pas à la base Identification Identification des besoins L’ identification a été bien faite parce qu’ elle a été réalisé porte à porte L’ évaluation des besoins Car elle a permis d’ identifier les plus vulnérables parmi les retournés. et l’ expérience dans le milieu ont permis l’ identification des activités pertinentes et qui répondent aux besoins. Page 48 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Les foires au choix et la stratégie des kits standards ont garantis une meilleure intervention et utilisation des intrants agricoles. Personnel de terrain La présence permanente des agents du projet projet a permis d’ instaurer un climat de confiance avec les bénéficiaires Bonne sensibilisation ; suivi des cultures, conseils sur l’ utilisation des récoltes. et d’ assurer le bon suivi des activités. Le recrutement des agents originaires du milieu à contribuer contribuer à favoriser la mise en Ils connaissent la population, ont le courage de circuler partout, connaissance de la langue locale, … oeuvre du projet. Implication des acteurs locaux L’ implication des autorités locales du milieu dans les activités. Implication des autorités à contribuer à la réussite des travaux + contribuer avec échange de leurs idées. Implication venue de PADEBU-OSB ou de leur propre initiatives. L’ implication participative de la Il n’ y avait rien a caché sur le projet (CFW = 3$/j). communauté locale dans les activités a permis une meilleure transparence dans les activités Le partenariat entre OSB et PADEBU assure la pertinence et la qualité des interventions. Qualité/stratégie de l’ intervention La construction du marché a bien marché suite au CFW et la participation locale Les semences nous sont parvenues Au moment opportun lorsque nous sommes retournés, nous en sommes content. Les semences nous sont parvenues au Au moment opportun moment du semis, nous en sommes content. Page 49 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Le marché est bien construit car en béton L’ achat des matériaux locaux a C’ est important : cela va durer longtemps. Exemple : planches, moellons, graviers. privilégiés la relance de l’ économie locale. La piste est bien réhabilitée car les véhicules arrivent à Mubugu. Mubugu. Page 50 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Faiblesses/échecs Commentaires/remarques des participants lors des débats (idées formulés sur des cartes) Impact des infrastructures - Piste Désistement de la Pharmakina dans les travaux de réhabilitation de la piste Retrait des cantonniers de la Pharmakina dans l’ entretien de la piste. Contribution en planches non réalisée par Pharmakina. Contribution dans le transport des grumes. La piste de MbindanoMbindano-Katasomwa n’ a pas été bien faite car les canivaux et ponts n’ ont pas été bien faits. Les troncs troncs d’ arbres empêchent encore la circulation sur le troncon MbindanoMbindano- Katasomwa Après le projet, le tronçon MbindanoMbindanoKatasomwa n’ est pas encore accessible pour les motos. La piste n’ a pas atteint Katasomwa car il y avait bcp de travail à faire. Certains Certains trous sur la piste n’ ont pas été bouchés Non finalisation du projet Piste allait arriver à Nyawaronga alors que la moto n’ arrive pas à Katasomwa. La pluie abondante a handicapé les travaux de la piste Courte durée du projet. Les travaux de rehabilitation de la piste étaient tellement grand par rapport à la période du projet. La période de réalisation des travaux est trop limitée et certains travaux ont dû être précipités. Certains travaux (ponts et dalots) n’ ont pas été bien réalisé et les arbres n’ ont pas encore été enlevés à Katasomwa. Y a-t-il eu changement des plans des travaux : oui, les ponts entre Mbindano et Katasomwa ne permettent Page 51 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC pas de passer en moto (la preuve est la présence de grumes à côté du pont Mbindano) . Impact des infrastructures infrastructures - Marché Non pavement du marché et manque des étalages Cela implique la poussière et des maladies (chiques) et l’ étalage se fait sur le sol, problème de piétinement des articles. Alternative : contribution locale et des commerçants pour la construction des étalages (problème de moyens pour certains d’ entre eux et de réaliser les étalages). Le marché de Karasi est trop petit par rapport à la frequentation. Les chemins entre les étalages sont trop Car certains commercants n’ ont pas eu de place à l’ intérieur. (70% à l’ intérieur et 30% à l’ exterieur) Car les étalages ne sont pas encore construits. serrés dans le marché de Karasi suite à une mauvaise repartition des étalages Cela peut causer des maladies à la population. Le marché manque de latrines Position du FEC : le devoir reste auprès du chef pour trouver un emplacement et creuser la fosse. Le matériel disponible (planches, tôles) est aussi insuffisant. Impact des intrants agricoles Nous n’ avons pas semé toute les semences reçues à cause de la famine famine Cela en plus de la pluie a fait qu’ ils n’ ont pas produit de grandes quantités. (une partie semée et l’ autre consommée). La production n’ est pas bonne à cause de la pluie. Les pillages et vols des noyaux d’ élevage nous ont fait retourner à la case de départ. Les canards sont morts à cause de maladies Maladie ? Fatigue du transport, les canards viennent d’ autres régions écologiques (provenance d’ Uvira, …) La mortalité des cobayes et des canards est causée par le transport (fatigue) Page 52 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Vulgarisation des techniques agricoles Peu de reproduction des pratiques agricoles sensibilisées par les vulgarisateurs. Habitues traditionnelles dominent. Le travail est plus lourd et prend plus de temps (exigeante) pour les nouvelles techniques. Techniques vulgarisées : semi sur des butes, semis en ligne, … Peu de reproduction des techniques de lutte antianti-érosives. Le problème est le manque de disponibilité des herbes fixatrices (tripsacum) dans le milieu. Problème de ne pas savoir comment entretenir les herbes (taille). Implication des acteurs locaux Peu de suivi de la communauté dans le respect des règles d’ utilisation de la piste. piste. Le chef de groupement ne dispose pas d’ une copie des règles pour les faire respecter. Quels sont les règles : limitation des charges à 3T. Pas de formation dispensée sur l’ entretien de la piste. Peu d’ initiatives de la communauté dans la gestion et l’ entretien du marché. Moindre initiative de la communauté dans l’ entretien de la piste Entretien = travail des vieux mais celui qui travaille actuellement est trop vieux pour faire les travaux correctement. Parce que le CLER n’ a pas reçu de formation mais certains villages ont déjà commencé les travaux par le fauchage et sarclage. Programme des 2 collectivités chefferie de Buloho et Buhavu (Mubugu) pas clair dans l’ entretien de la piste. Le comité CLER n’ est pas encore capacité sur la maintenance (formation) de la piste. piste. Page 53 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Page 54 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Annexe 5 Rapport de l’atelier participatif du 13/06 à Bukavu Page 55 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Rapport de l’atelier d’analyse participative projet ECHO7 « Amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et victimes de conflit dans le territoire de Kalehe, Sud-Kivu, RDC » Bukavu, 13 juin 2012 1. Objectif de l’atelier -faire une échange des expériences et formuler des recommandations sur : *les stratégies en matière de distribution d’intrants agricoles (semences, petit élevage,…) *la pertinence des différentes stratégies/types de cash for work *la meilleure réponse d’un projet humanitaire aux besoins des populations en matière de sécurité alimentaire -tirer des leçons sur les résultats/expériences du projet ECHO7 2. Ordre du Jour 14h00 : Ouverture de l’atelier (Oxfam Solidarité Belgique) et présentation des participants 14h15 : Présentation de l’objectif de l’atelier (consultant) 14h25 : Présentation des résultats/acquis du projet ECHO7 (Oxfam Solidarité Belgique) 15h15 : Echange d’expériences et discussion en plénière sur la pertinence de la réponse des projets humanitaires aux besoins des populations en matière de sécurité alimentaire dans un contexte d’urgence. 17h00 : Clôture 3. Thèmes d’échange/débat -quel est l’effet/impact des projets de distribution des l’amélioration de la sécurité alimentaire? (20 min.) semences/élevage sur Page 56 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC -quel type/quelles stratégies de distribution à privilégier pour un meilleur impact sur la sécurité alimentaire ? (foires à semences, kits agricoles/choix entre kits agricoles, transfert sans condition,…) (25 min.) -quels types de cultures/animaux à privilégier (et quel approche pour leur introduction/suivi dans le milieu) pour un meilleur impact sur la sécurité alimentaire ? (20 min.) -cash for work : -quelles activités privilégier pour le cash for work pour l’amélioration de la sécurité alimentaire: pistes/marchés/WASH/écoles/étangs piscicoles/ champs de démonstration-multiplication/… ? -comment pérenniser ces interventions ? (25 min.) 4. Type d’interventions en matière de distribution 4.1. Echange entre participants sur type d’intervention– Monitoring de la production/rendements World Vision: Appuis aux cantines scolaires et les jardins scolaires ( distribution des intrants agricoles: outils aratoires et semences). Pas de monitoring sur la production. OGB: Après un appuis WASH, pour motiver les comités locaux d’eau, un kit agropastoral est distribué aux membres de ces comités d’eau (constitué des semences, géniteurs, alevins et outils aratoires). L’objectif étant d’appuyer les comités locaux d’eau. Monitoring: Disponibilité du cash dans la caisse du comité. AVSI: Distribution directe, organisation des foires aux semences, champs de démonstration des techniques agricoles en plus de la multiplication des semences, avec un accompagnement agricole. Applicable dans les zones stables. Veiller à la constitution des stocks et réserve pour la saison agricole suivante. Objectif : Appuyer la relance agricole dans les zones de retour/stables. Monitoring: Enquête au niveau des ménages sur les stratégies de survie, sécurité alimentaire. Oxfam Novib: Distribution directe, foires. Monitoring : Enquête ménages, formation des comités locaux, entrepôts pour vérifier la disponibilité. AFEDEM: Mise en place des pépinières communautaires pour le maraîchage, avec structuration des bénéficiaires pour constituer des stocks communautaires. Page 57 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC OSB : Foires aux choix, puis distribution de (6) kits. Monitoring : Enquêté socio-économique de base et fin projet, Evaluation en cours du taux de semi, de la production et son utilisation pour dégager la disponibilité du stock. Evaluation de l’utilisation du Cash. 4.2. Types de distribution Foires à semences ou foires à graines? Si disponibilité des grossistes, test de germination possible « Foire à semences » si le contraire, pas de test d’où « Foires à graines » Avantage Injection du cash dans l’économie locale, Inconvénient -Qualité des semences non assurée par le service compétence -Liberté de choix limité Foire aux choix, kits standards « 6 kits agricoles » Avantage: -Choix des variétés par les bénéficiaires, -Meilleur contrôle de la qualité, Distribution des kits agricoles Inconvénient -Quantité limitée (5kg haricot,10kg arachide gousse,3kg maïs, 2 houes, 1 machette), -Limité le choix des bénéficiaires, Transfert du cash avec ou sans condition, Si avec condition définition préalable de l’utilisation. Conclusions/recommandations -Distribution dans zone avec sécurité relative permet une certaine relance de l’agriculture. -Accompagnement de la distribution des intrants est nécessaire par l’encadrement technique des bénéficiaires et à travers les moniteurs agricoles pour des champs de démonstration, conseils sur le système de stockage,… -Mise en place d’un mécanisme de suivi local de la production ( Comité Humanitaire de base, cas d’AVSI) -Structuration locale, pour la pérennisation des acquis de l’action, -Responsabiliser les femmes dans le choix. -Constituer les kits en tenant compte la superficie moyenne par ménage (accès à la terre, les préférences,….) -Le choix du type de distribution dépend du contexte et du résultat attendu : les foires aux semences ou « aux graines » permettent de produire ; pour la relance Page 58 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC agricole, les foires au choix sont bien indiquées car ils permettent une bonne assurance de la qualité. 5. Protection des semences contre consommation directe -Traitement des semences, contre indiquée par la FAO, si non exigence de traitement par un produit visible. - Distribution à temps (tenir compte du calendrier agricole local) -Bonne sensibilisation et suivi des bénéficiaires (suivi des champs individuels des bénéficiaires) -Laisser le choix aux bénéficiaires de spéculation de leurs choix. -Bonne analyse des besoins (besoin ressenti ou exprimé?). 6. Cash for work Objectif du CFW : Injection du cash pour une réponse à court terme aux besoins primaires ( besoins de première nécessité). Critères : -s’adresser aux vulnérables -activités touchant beaucoup de monde -de préférence activités à intérêt communautaire -de préférence activités qui contribuent à la sécurité alimentaire -de préférence peu d’autres coûts hors main d’oeuvre Type d’activités possibles pour le CFW : -Etangs piscicoles** : pas du tout à intérêt communautaire ; seulement si multiplication d’alevins et disponibilité d’étangs pour beaucoup ; accès aux protéines d’origine animale. -Pistes** : pertinentes car à intérêt communautaire ; implique beaucoup de monde, mais exclus les non physiquement fort dont les femmes. -Marché* : utilise moins de gens. -Champs de multiplication, de démonstration**. -Aménagement des bas-fonds**. -WASH: latrines (creusage des fossés)**. Page 59 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Page 60 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC Annexe 6 L’expérience des Entreprises de Services aux Organisations de Producteurs (ESOP) par l’ONG CIDR Page 61 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC L’expérience des Entreprises de Services aux Organisations de Producteurs (ESOP) par l’ONG CIDR Le concept ESOP vise à mettre en place des structures d’entreprise de services pour soutenir la production et la commercialisation des produits agricoles en appui à l’agriculture familiale: Le dispositif mis en place intègre plusieurs acteurs de la filière, le partage des fonctions entre ces acteurs et un mode de coordination approprié pour que le fonctionnement de la filière puisse être plus profitable aux petits producteurs. Le schéma suivant présente le dispositif « type » très simplifié mis en place Schéma du dispositif "type" ESOP clients entreprise Groupements de producteurs En aval: Recherche de marchés Innovation produits Conseil au client Au niveau de l’ESOP: Collecte Transformation des produits Vente des produits finis Conseils client En amont: Contrats entre l’ESOP et les groupements: -Collecte des produits -Engagements sur la qualité -Appui à l’organisation des groupes -Services à la production agricole Les principes de construction de ce système sont les suivants. Création d’entreprises de services qui assurent l’interface entre les producteurs et le marché Ce sont des entreprises de services aux acteurs économiques qui assurent un certain nombre de fonctions : elles prospectent et valorisent les opportunités de marché accessibles aux producteurs familiaux ; mettent en place un ensemble de services aux producteurs pour la production, l’organisation et la mise en marché ; enfin elles mettent en place des modes de collaboration entre acteurs de l’amont et de l’aval qui favorisent l’équilibre des pouvoirs et le partage des richesses créées (principe d’un développement mutuel). Une logique de rentabilité économique des entreprises La mise en place et le fonctionnement de ces entreprises doit suivre une logique de rentabilité économique et un pilotage entrepreneurial qui doit permettre d’assurer la consolidation des entreprises dans le tissu économique réel et donc la pérennité de ces structures et services. Un positionnement sur des marchés accessibles aux petits producteurs mais rémunérateurs Page 62 Oxfam Solidarité asbl- Evaluation finale ECHO7 OSB en RDC En aval, la démarche ESOP vise à se positionner sur des opportunités de marchés qui soient accessibles aux producteurs et qui soient bien identifiées, avec une demande caractérisée en quantité et en qualité. Dans la pratique, cela se traduit par un positionnement prioritaire sur les marchés locaux urbains, sur lesquels il existe une demande pour des produits rémunérateurs. Ainsi, les ESOP visent généralement soit des produits nouveaux (tel que le soja, qui peut être inclus dans la diète alimentaire des producteurs), soit en améliorant leur qualité ou en les transformant (riz en sachets, produits laitiers, etc.), de façon à créer de la valeur ajoutée, mais également des marchés de niche difficilement accessibles aux commerçants habituels des marchés ruraux vivriers. Mise en place d’organisations de producteurs capables de respecter leurs engagements En amont, la démarche ESOP s’appuie sur la création de groupements de producteurs et sur la fourniture de services techniques, économiques et commerciaux qui permettent à ceux-ci de répondre à la demande de marché identifiée. Ces groupes, dont la création est impulsée par l’ESOP cherchant à sécuriser ses approvisionnements, fonctionnent en principe sous l’autorité morale d’un producteur responsable. Un producteur alphabétisé, le « responsable commercial », est également choisi pour jouer le rôle d’interface avec l’entreprise dans les fonctions techniques, commerciales, organisationnelles. Il n’y a aucun fonds commun à gérer : les revenus de chaque membre sont restitués aussitôt après la vente, et il n’existe pas de système d’épargne, de caisse de solidarité ou d’avance sur campagne, etc. Le principe de caution mutuelle quand il s’applique consiste généralement à aider un membre qui pourrait avoir des difficultés passagères (défaillance de main d’œuvre, mauvais rendement, etc.) de façon à ce que le groupe puisse respecter ses engagements contractuels avec l’entreprise ESOP. Mise en place de relations contractuelles entre les acteurs incluant des services En plus de l’organisation des producteurs en petits groupes de commercialisation, l’ESOP met en place des contrats (verbaux ou écrits) avec les groupes, afin de construire progressivement des relations basées sur une confiance mutuelle. Ces contrats spécifient les engagements réciproques : volumes commandés, qualité et prix du produit, date d’enlèvement, fourniture de semences et d’intrants à crédit, appuis techniques à travers des visites régulières. Ces derniers services doivent faciliter le respect des engagements des producteurs selon la demande des ESOP. Participation des acteurs à la gouvernance des entreprises Enfin, le principe de participation des acteurs de la filière et en premier lieu les producteurs, à la gouvernance des ESOP, témoigne de la construction d’une forme de confiance des producteurs dans la relation avec ces entreprises. Cette participation prend en principe la forme d’une prise de part au capital des ESOP, de façon partagée avec les salariés et les chefs d’entreprises, et le CIDR. C’est donc une forme d’investissement économique de l’agriculture familiale dans l’aval des filières agroalimentaires. Ceci peut porter les prémisses d’un rééquilibrage de la distribution de la valeur ajoutée dans les zones de production agricole. Page 63