Les films des 70ies à voir
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Les films des 70ies à voir
Faye Dunaway et Warren Beatty dans Bonnie & Clyde d’Arthur Penn Le cinéma américain des années 70 Rien ne va plus dans cette Amérique de la fin des 60ies qui n’en finit plus d’assassiner ses symboles : le crâne de John Fitzgerald Kennedy explose en 1963, son frère Robert, dit Bob, et le leader noir Martin Luther King sont fauchés en 1968 par d’autres cartouches, tandis que les 70ies commencent avec le scandale du Watergate poussant ce menteur-metteur sur écoute de président Nixon à la démission en 1974. En 1965, Watts, un quartier afro-américain de Los Angeles connaît des émeutes sans précédent à la suite de l’arrestation d’un mauvais conducteur noir. Bilan de cinq jours de chaos : 34 morts, 1 100 blessés, 4 000 arrestations, 977 bâtiments détruits ou endommagés et des dégâts pour 35 millions de dollars. On remet ça deux ans plus tard à Newark en arrêtant un chauffeur de taxi, noir : le bilan est quasi identique. En 1967 les "Super bombing" au Napalm embrasent une fois de plus la guerre du Viêt Nam. Entre deux épisodes de Ma Sorcière bien-aimée, les Américains découvrent les corps mutilés des "boys" et les "body bags" embarqués par dizaines dans les carlingues boueuses des avions militaires. "Light my Fire" des Doors cartonne. Car il y a bel est bien le feu à la maison, et les musiciens ne s’y trompent pas. Woodstock se veut pacifique, à l’instar des deux hippies d’Easy Rider. Mais l’illusion d’un monde de paix, d’amour et de fleurs et de courte durée. Déjà les accords de Jimi Hendrix guitarant l’hymne national ont une résonance malsaine. Cette plainte sent le soufre, le sang, la mort. Et ce ne sont pas les Rollings Stones qui, frustrés d’avoir loupé le wagon Woodstock, diront le contraire. Près de San Francisco, ils se retrouvent face à une foule en délire. Le service d’ordre est assuré contre quelques caisses de bières par des Hell’s Angels. Mick Jagger assiste en direct au meurtre d’un spectateur noir, balancé sous l’estrade. Alors qu’il n’a qu’à peine débuté, le rêve est déjà fini. « This is the end, my friend » lance Jim Morrison alors qu’Apocalypse Now n’a pas encore commencé. Bonnie and Clyde et Easy Rider font partie des films qui ont lancé le Nouvel Hollywood. Ils contiennent pourtant déjà la réponse des espoirs qu’ils lancent. Le premier s’achève sur un plan du crâne de Clyde troué par une balle, le second avec l’exécution des deux motards par des Rednecks intransigeants. Qu’est-ce que le Nouvel Hollywood ? Le court-métrage de Martin Scorsese, The Big Shave (1967), en est une belle métaphore. Au travers de cette courte histoire de double rasage, c’est l’histoire de l’Amérique, et celle du cinéma américain. Sous des apparences aseptisées, la saloperie grouille. L’Amérique et son cinéma doivent faire peau neuve. Par chance, les meilleurs barbiers de cinéma se poussent au portillon pour nous oser des tailles franches, sèches, nerveuses, violentes, mais d’une originalité décoiffante. En vrac, plein de films à voir… Dennis Hopper, Peter Fonda, Easy Rider (1969) Martin Scorsese, The Big Shave (1967) Arthur Penn, Bonnie & Clyde (1967) Arthur Penn, Little Big Man (1970) Rob Rafelson, Five Easy Pieces / Cinq Pièces faciles (1970) John Cassavetes, A Woman under the Influence / Une Femme sous influence (1974) William Friedkin, French Connection (1972) William Friedkin, The Exorcist / L’Exorciste (1973) Francis Ford Coppola, The Godfather / Le Parrain I (1972), II (1974) Francis Ford Coppola, The Conversation / Conversation secrète (1974) Francis Ford Coppola, Apocalypse Now (1979) Martin Scorsese, Taxi Driver (1976) Jerry Schatzberg, The Panic in Needle Park / Panique à Needle Park (1971) Jerry Schatzberg, Scarecrow / L’Epouvantail (1973) John Boorman, Deliverance / Délivrance (1972) Michael Cimino, The Deer Hunter / Voyage au bout de l’enfer (1978) Monte Hellman, Two-Lane Blacktop / Macadam à deux voies (1971) Mike Nichols, The Graduate / Le Lauréat (1967) Sidney Lumet, Serpico (1973) Sidney Lumet, Dog Day afternoon / Un Après-midi de chien (1975) Sidney Lumet, Network (1976) Alan J. Pakula, Klute (1971) Alan J. Pakula, All the President’s men / Les Hommes du Président (1976) Roman Polanski, Chinatown (1974) Sergio Leone, C’era una volta il west / Il était une fois dans l’Ouest (1969) George Lucas, Star Wars / La Guerre des étoiles (1977) Steven Spielberg, Jaws / Les Dents de la mer (1975) Steven Spielberg, Close Encounters of the Third Kind / Rencontre du troisième type (1977) Sam Peckinpah, Pat Garrett & Billy the Kid (1973) Sam Peckinpah, Bring me the Head of Alfredo Garcia / Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia (1974) Robert Altman, M*A*S*H (1970) Milos Forman, One Flew Over the Cuckoo's Nest / Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) John G. Avildsen, Rocky (1976) Terrence Malick, Badlands / La Balade sauvage (1973) Terrence Malick, Days of Heaven / Les Moissons du ciel (1978) Stanley Kubrick, 2001 : A Space Odyssey / 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968) Stanley Kubrick, A Clockwork Orange / Orange mécanique (1971) Stanley Kubrick, Barry Lyndon (1975)