US_Derrière la variation des stocks, une
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US_Derrière la variation des stocks, une
Etats-Unis : Derrière la variation des stocks, une croissance résistante En Bref La croissance du Produit Intérieur Brut américain a ralenti au troisième trimestre. Après une hausse de 1%, la progression sur la période de juin à septembre fléchit à 0,4% en glissement trimestriel. Ce chiffre en apparence décevant cache une réalité plus favorable. La moindre progression de la croissance tient uniquement à une accumulation de stocks plus faible que le trimestre précédent (54 Mds$ contre 124Mds$). La demande réelle finale, c’est-à-dire l’évolution du PIB hors effet stock, affiche une croissance trimestrielle de 0,7%, soutenue par une consommation dynamique et un investissement en équipements des entreprises robuste. Dans le détail : A – Modération de la croissance, freinée par la moindre accumulation de stocks La première estimation du Produit Intérieur Brut a confirmé la décélération de l’activité aux Etats-Unis. D’après le BEA (Bureau of Economic Analysis), la croissance du troisième trimestre atteint 0,4% en glissement trimestriel, après 1% au deuxième trimestre. En rythme annuel, la croissance américaine ralentit à 2%. Cette performance en demie teinte doit toutefois être relativisée puisque l’essentiel de la décélération est liée à l’évolution des stocks. Après deux trimestres consécutifs de restockage massif (113 et 114 Mds$), les entreprises ont nettement ralenti le rythme d’accumulation au cours du trimestre, le limitant à 54 Mds$. Ainsi, cette composante a ôté 0,35% à la croissance trimestrielle. La demande finale réelle, qui correspond à la progression du PIB hors variation des stocks, est en croissance de 0,7% sur le trimestre, ce qui tout en étant inférieure à la dynamique du trimestre précédent, témoigne de la résistance de l’économie américaine. B – La consommation reste le moteur de la croissance. Une fois de plus, la consommation a été le principal contributeur à la progression du PIB. Les dépenses des ménages enregistrent une hausse de 0,8% par rapport au niveau du T2, et contribuent à hauteur de 0,5% à la croissance trimestrielle. Cette dynamique de consommation est soutenue par le repli des prix des carburants et un marché du travail proche du plein emploi. Dans ces conditions, les dépenses des ménages en biens durables sont restées solides (+1,6% en glissement trimestriel), tant pour les achats de véhicules que les biens d’équipement de la maison. Les dépenses en biens non durables, qui représentent 22% de la consommation, sont également bien orientés (+0,9%) et les dépenses dans les services (65% du total) s’inscrivent en hausse de 0,7%, tirées par les dépenses de santé. Le rebond des dépenses publiques s’est poursuivi au cours du troisième trimestre avec une croissance trimestrielle de 0,4%. Dans la lignée des trimestres récents, ce dynamisme concerne essentiellement les dépenses des Etats et collectivités locales (+0,7% en glissement trimestriel) qui Etats-Unis : PIB (Volume, SA) GT% GA% Moyenne 1992-2007 Perspectives long terme FED 6 6 4 4 2 2 0 0 -2 -2 -4 -4 -6 -6 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14 16 18 20 Source : Covéa Finance, BEA. La Fed publie ses perspectives économiques de long terme depuis avril 2011 Etats-Unis : Contribution à la croissance trimestrielle (Volume, AVS) 2,0 2,0 Importations 1,5 1,5 Exportations 1,0 1,0 Stocks 0,5 0,5 0,0 0,0 -0,5 -0,5 Investissement non Résidentiel Investissement Résidentiel Dépenses Publiques -1,0 Consommation 0,4 -1,0 T112 T312 T113 T313 T114 T314 T115 T315 Sources : BEA, Covéa Finance Etats-Unis : Contribution à la croissance annuelle des dépenses publiques (Volume, CVS) 5 4 3 Dépenses courantesEtats et collectiités locales (50%*) 2 1 0 0,7 Dépenses courantes fédérales (30%) Investissement- Etats et collectrivités locales (11%) -1 -2 -3 -4 -5 Investissement fédéral (9%) T106 T108 T110 T112 T114 Sources : BEA, Covéa Finance. * en % des dépenses publiques totales Dépenses publiques (GA%) voient leurs dépenses d’investissement accélérer après des années de contraction. La croissance de l’investissement public au niveau local atteint ainsi 6,4% en rythme annuel au troisième trimestre. Au niveau fédéral, la croissance des dépenses publiques est beaucoup plus modeste, avec une hausse de 0,1% en glissement trimestriel. Concernant le commerce extérieur, la hausse des importations (+0,4% en glissement trimestriel) a été neutralisée par celle des exportations (+0,5%) pour finalement aboutir à une stabilité du déficit de la balance des biens et services, et donc un effet nul sur la croissance trimestrielle. Etats-Unis : Balance des biens et services (Mds$, AVS) Balance des biens et services (G) Importations (D) 3200 750 2800 500 2400 250 2000 0 1600 -250 1200 800 -500 -536 -750 -1000 400 0 T100 C – L’investissement résiste malgré les difficultés du secteur de l’énergie. L’investissement non résidentiel progresse de 0,5% en glissement trimestriel, après une hausse de 1% le trimestre précédent. La décélération concerne les investissements liées à la propriété intellectuelle (logiciels, recherche et développement, divertissement) qui suite à trois trimestres de croissance proche de 2%, marquent le pas avec une hausse trimestrielle de 0,4%. La croissance annuelle de cette composante qui représente près d’un tiers de l’investissement non résidentiel, reste toutefois dynamique à plus de 6%. Dans les infrastructures, les dépenses d’investissement dans le secteur de l’énergie poursuivent leur chute. Après un recul de 25% en glissement trimestriel au T2, la contraction atteint 15% au T3, ce qui pousse le repli annuel à près de 45%. Ainsi les investissements dans ce secteur s’élève à 76 Mds$ contre près de 140 Mds$ il y a encore un an. A l’opposé, l’investissement en infrastructures dans le secteur manufacturier reste particulièrement robuste et affiche une croissance annuelle de plus de 60%. Ce dynamisme peut surprendre alors même que les indicateurs d’activité décrivent des difficultés croissantes dans le secteur industriel. Enfin, l’investissement des entreprises en biens d’équipement (48% de l’investissement non résidentiel) est très bien orienté sur le trimestre. La croissance trimestrielle atteint 1,3%, soit le plus forte hausse depuis un an. Cette vigueur concerne essentiellement les dépenses en équipements informatiques (+4% en glissement trimestriel) et en équipements de transport (+3,2%). Exportations (D) 1000 T102 T104 T106 T108 T110 T112 T114 T116 Source : Covea Finance, BEA Etats-Unis : Investissement non résidentiel (GT%, volume) 3 Total non résidentiel 2 1 Equipements (48%*) 0,5 0 Infrastructures (21%) -1 Propriété intellectuelle** (31%) -2 -3 T4 2014 T1 2015 T2 2015 T3 2015 Source: BEA, Covéa Finance. * Poids en % du total du non résidentiel en 2013 ** Logiciels, Recherche et Développement, oeuvres artistiques Etats-Unis : Détail de l'Investissement non Résidentiel Infrastructures (volume, GA%) 80 Communication, électricité, gaz (3,5%*) Commerce et Santé (4,4%) 60 40 20 Manufactures (1,9%) 0 -20 Autres (2,4%) -40 -60 00 02 04 06 08 10 12 14 16 Mines, extraction (5,2%) Sources : BEA, Covéa Finance. * Poids en 2014 dans l'investissement total. La composante Autres comprend les infrastructures d'éducation, de loisire, de transport, de traitement de l'eau et des déchets. Sébastien Berthelot, le 29 Octobre 2015 Ce document est établi par Covéa Finance, société de gestion de portefeuille agréée par l’Autorité des Marchés Financiers sous le numéro 97-007, constituée sous forme de société par actions simplifiée au capital de 7 114 644 euros, immatriculée au RCS Paris sous le numéro B 407 625 607, ayant son siège social au 8-12 rue Boissy d’Anglas 75008 Paris. Il contient des opinions et analyses conçues par Covéa Finance à partir de données chiffrées qu’elle considère comme fiables au jour de leur établissement en fonction du contexte économique, financier ou boursier. Ce document est produit à titre indicatif et ne peut être considéré comme une offre de vente ou un conseil en investissement. Il ne constitue pas la base d’un engagement de quelque nature que ce soit. Covéa Finance ne saurait être tenue responsable de toute décision prise sur la base d’une information contenue dans ce document. 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