Le «power test», un passage obligé
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Le «power test», un passage obligé
Les hauts et les bas des clubs de 1re ligue ARCHIVES SPORTS MARDI 13 NOVEMBRE 2012 LE JOURNAL DU JURA BASKETBALL Sèchement battu par Starwings Bâle, le Rapid Bienne (photo) s’interroge. Quant au BC Moutier, il en est à deux succès en autant de matches. PAGE 14 SNOWBOARD Journée de rassemblement pour le Giron jurassien à Macolin Le «power test», un passage obligé TIPHAINE BÜHLER Qu’importe le brouillard, la pluie et les cinq degrés qu’il faisait samedi à Macolin, aucun sportif du Giron jurassien n’a échappé aux tours de piste en extérieur. Et surtout pas Emilie Aubry. Soumise au «power test» de Swiss Ski, la spécialiste de boardercross a sauté les obstacles, effectué des pompes, joué du slalom et, pour finir, bouclé 12 minutes de course les pieds dans l’eau, tout comme la relève. «Jedevaispassercetest,carj’enai raté deux cette saison en raison de ma blessure», explique Emilie Aubry, qui a terminé à la 13e place de la Coupe du monde de boardercross ce printemps, malgré une épaule en morceaux. En septembre, la Romande d’Ipsach « Courir ● 12 minutes sous la pluie est un exercice psychologique avant tout.» HARALD BENSELIN ENTRAÎNEUR NATIONAL avaitpuêtretestéeàmoitiéseulement, car elle ne devait pas mettre de charge sur son bras. «Ça s’est relativement bien passé», poursuit Emilie Aubry. «Je me suis améliorée partout, sauf dans le gainage. Je sors d’une semaine d’entraînement sur la neige à Saas Fee. Ces résultats ne sont cependant pas forcément représentatifs de mon état de forme.» Difficile, en effet, de trouver les fibres dynamiques pour des exercices d’explosivité lorsqu’on est en pleine période d’entraînement de force. Le coach national Harald Benselin ne s’en remet pas non plus totalement aux résultats du «power test». Depuis deux ans, il exige d’ailleurs des athlètes alignés en Coupe du monde qu’ils travaillent avec un préparateur physique personnel lorsqu’ils sont à la maison. «Ce test est une bonne référence sur certains points, mais beaucoup de mouvements n’ont rien à voir avec ce à quoi sont confrontés les rideurs», observe-t-il. «Courir 12 minutes sous la pluie est un exercice psychologique avant tout. Ce contrôle me permet quand même d’avoir une idée de la forme d’Emilie dans sa globalité. J’ai la confirmation, par exemple, qu’avec son préparateur, elle devra mettre l’accent sur le haut du corps.» LES ATOUTS RÉGIONAUX DU GIRON JURASSIEN EMILIE AUBRY, SOURCE D’INSPIRATION «Je ne suis pas très disponible pour le Giron jurassien, mais lorsque mon père me demande un conseil sur l’organisation d’une activité snowboard, je discute volontiers avec lui. Ce qui est sûr, c’est que lorsque j’ai commencé, il n’y avait pas un tel encadrement. Par exemple, lorsqu’on allait s’entraîner en station, l’après-midi, c’était quartier libre. Aujourd’hui, une activité physique est prévue en groupe, comme du football ou quelque chose qui développe la coordination. C’est bien.» COLLABORATION ENTRE LES ÉCOLES DE BIENNE ET DE NEUCHÂTEL Pour les skieurs alpins, la labellisation du Centre régional de Compétence – le seul en Suisse romande étiqueté par Swiss Ski – a confirmé la qualité des structures sports-études dans la région. Les jeunes skieurs du Giron s’adonnent à 46 jours de neige avant la saison et à trois entraînements physiques par semaine. Des entraîneurs du Giron se déplacent dans les collèges des Platanes à Bienne et du Mail à Neuchâtel chaque semaine. PILIERS RÉGIONAUX DU SKI Samuel Gyger du Petit Val et le Biennois Renato Scarinzi œuvrent tous deux en amont (Avanti-ski) ou en marge du Giron jurassien (ski-passion) pour assurer un travail de formation continue des skieurs en herbes. Un projet est lancé visant à développer un soutien similaire du côté de Mont-Soleil pour le ski nordique, avec l’aide d’anciens athlètes de fond de la région. Avis aux amateurs! LES TALENTS EN DEVENIR Deux régionaux sont au portillon du Centre national de Brigue. Il s’agit du skieur des Pontins Cédric Gasser et de la Tavannoise Charlotte Erb. Le premier, outre ses bons résultats, a acquis une grosse maturité physique cette année. La seconde jouait également le rôle de locomotive dans le Giron avant de se blesser. Ils sont une petite dizaine de skieurs du Jura bernois à leur emboîter le pas. Cherche talents Orientation, rapidité, gainage, explosivité, autant de paramètres à travailler qui permettront aux athlètes confirmés et à la relève d’éviter les blessures et d’améliorer leur technique. Samedi, ils étaient plus de 80 de toute la Suisse à participer à ce test, dont une petite dizaine du Giron jurassien. «Le contingent des snowboardeurs et des skieurs freestyle de la région a passablement rajeuni», note le président Jean-Michel Schaer. «On aimerait l’augmenter à l’avenir. Il y a une bonne ambiance. L’idée est de profiter du dynamisme du secteur du ski alpin de notre Centre régional de performance (réd: CRP, lire JdJ de samedi) et d’en tirer les enseignements pour le secteur snowboard. Avec l’entraîneur régional Jonas Béguelin, on projette de proposer un cadre B pour permettre aux riders de s’entraîner ensemble hors de la saison, sur la neige SNOWBOARDEURS ET SKIEURS FREESTYLE DU GIRON La photo d’une fine équipe. Debout de gauche à droite: Tania Besancet (1988, cadre A, actuellement blessée) et Emilie Aubry (1990, cadre A). Devant de gauche à droite: Aurélie Mombelli (1998, cadre relève), Jonas Béguelin (entraîneur), Maé Bidermann (1998, cadre relève), Colin Leuenberger (1998, cadre relève), Alexandre Hösli (1996, cadre relève) et Lilian Mermod (1999, cadre relève). Manque: Olivier Noiret (entraîneur). TBU Treizième de la Coupe du monde de boardercross ce printemps, Emilie Aubry a sué sang et eau samedi à Macolin. ADRIAN STREUN comme sur le plan physique.» La difficulté supplémentaire, pour le snowboard et le ski freestyle, est que beaucoup de jeunes ne sont pas en clubs. Il est ainsi moins aisé de les repérer. Pour cela, le chef snowboard Eric Aubry a mis en place, avec le Giron jurassien, la jour- née Headhunt Day aux Savagnières durant laquelle la chasse aux talents est ouverte. Une étape du Tour freestyle romand est également organisée, depuis l’an dernier, aux Savagnières. Le 23 février, chacun pourra ainsi s’essayer au Big Air. Tous à vos vidéos! HOCKEY SUR GLACE L’attaquant de poche du Canadien de Montréal affrontera le HC Bienne vendredi David Desharnais, le nouveau patron de Fribourg Gottéron Après avoir longtemps refusé de céder, Fribourg Gottéron a craqué. Comme les autres clubs de LNA, le club de Saint-Léonard a décidé d’engager un intérimaire de la NHL en profitant du lock-out qui empêche la pratique du hockey dans la plus grande ligue du monde. L’heureux élu s’appelle David Desharnais et joue en temps normal sous le prestigieux maillot du Canadien de Montréal. A 26 ans, ce joueur au petit gabarit (1m70 pour 80 kg) a pris l’habitude de se battre pour gagner sa place. «L’histoire de ma vie», explique le Québécois. «J’ai dû compenser mon manque de taille par une certaine intelligence de jeu.» Lors de la dernière saison, il a explosé en inscrivant 60 points (16 buts et 44 assists) pour le Tricolore. Lorsqu’on lui demande si sa trajectoire rappelle celle de Martin Saint-Louis, l’un des attaquants vedettes du Lightning de Tampa Bay, le futur numéro 51 des Dragons tempère: «Je n’ose pas me comparer à un aussi grand joueur. Je dirais que mon style se rapproche plus de celui de Tyler Ennis (réd: attaquant des Buffalo Sabres actuellement à Langnau), mais avec moins de talent.» Laissé pour compte à la draft, David Desharnais est passé par les ligues mineures (East Coast Hockey League et American Hockey League) pour taper dans l’œil d’une équipe de la NHL. Aux Cincinnati Cyclones – 139 points en 90 matches, meilleur compteur 2007/08 d’ECHL – puis aux Hamilton Bulldogs, club ferme du Canadien de Montréal en AHL, il a continué à tra- Le Québécois a dû lutter pour se faire une place en NHL. KEYSTONE vailler en rêvant de NHL. «Son parcours a forgé son mental», analyse l’entraîneur fribourgeois Hans Kossmann. «Et c’est justement un joueur de ce type-là que l’on recherchait.» A Fribourg, l’attaquant de poche pilotera la ligne québécoise avec Christian Dubé et Simon Gamache à ses côtés, l’occasion de se mettre tranquillement dans le bain. «J’aime bien mettre les autres joueurs en valeur», précise David Desharnais. «Et je sais que Gamache n’est pas maladroit devant le but.» Forcément vif, le joueur de LaurierStation devrait s’épanouir sur les grandes surfaces de jeu européennes. «J’ai évolué quatre ans en juniors à Chicoutimi sur une patinoire aux dimensions semblables», sourit-il. «On se régale en supériorité numérique.» Impatient de monter sur la glace, David Desharnais sait cependant que son expérience helvétique pourrait être de courte durée si la situation qui paralyse la NHL venait à se fluidifier: «C’est le jeu. J’espère que le conflit va se régler prochainement.» Avec un contrat expirant à la fin de la saison, le Québécois pourrait se retrouver sur le marché des agents libres l’été prochain. «C’est ennuyeux», lâche-t-il dans un soupir. «Mais c’est ainsi et je me battrai toujours. Quoiqu’il se passe et même s’il l’on ne peut pas être performant lors de chaque rencontre, je me donnerai toujours à 100% sur la glace.» Vendredi à la BCF-Arena, c’est face au HC Bienne que David Desharnais disputera son premier match sur sol helvétique. SI-LK