Rapport de mission n°1
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Rapport de mission n°1
JOSEPH Formateur technique de menuiseriecharpente. Chikowa – Zambie 91 boulevard Auguste Blanqui 75013 Paris - France Tél.: +33 (0)1 58 10 74 80 Courriel : [email protected] www.fidesco-international.org blog.fidesco.fr Date : Novembre 2013 Rapport de mission n°1 Cours de technologie avec ma classe de première année de carpentry (menuiserie). Chère famille, chers amis, chers parrains, C’est en pleine période de la Toussaint que je prends la plume pour vous donner enfin quelques nouvelles de notre aventure humaine en Zambie. Je dis bien notre aventure, et non mon aventure, car sans votre soutien, ma mission ici ne serait pas possible. Je tiens donc sincèrement à vous remercier, vous tous qui me soutenez financièrement et spirituellement. Au début de l’été, je vous annonçais mon départ en Zambie. Ma motivation première était de me mettre deux ans au service des plus pauvres à travers un projet porté par l’Eglise catholique. Fidesco m’annonçait début juin mon affectation de mission qui rentrait parfaitement dans mon champ de compétences : formateur technique dans la filière bois. Donc, après de longs préparatifs administratifs, médicaux, la formation avec Fidesco, la dure préparation de la valise et les adieux, le 7 septembre est finalement arrivé, et j’ai sauté dans l’avion pour une journée de voyage, destination : 2 ans de mission humanitaire en terre inconnue ! Voilà bientôt deux mois que j’atterrissais à Mfuwe, à l’aéroport « international » avec sa piste unique. C’était la fin d’une chaude journée, un magnifique soleil rouge se couchait derrière la savane, et lorsque je suis descendu sur le tarmac de l’aéroport, j’ai été saisi par la chaleur et par une odeur très particulière… un mélange d’odeur de chaud, de feu de bois, de terre et de poussière… Frère Francisco, de la mission de Chikowa, nous attendait pour nous ramener en pick-up à Chikowa. Cette petite heure de route à la tombée de la nuit était un total dépaysement. Je venais de passer une journée dans l’avion climatisé après avoir quitté Lyon, et subitement, je me suis retrouvé dans un 4x4 sur une piste en terre conduit par un frère portugais, croisant des femmes portant des bidons de 20L sur leur tête et des enfants jouant au foot sur la route avec une balle faite de chiffons, apercevant devant des huttes dans une semi-obscurité éclairée par la lumière rouge de feux de bois des silhouettes penchées sur une marmite, devinant aussi dans cette nuit naissante des arbres aux formes étonnantes et tailles anormales, et toujours cette odeur… Donc, voilà bientôt deux mois que l’Afrique m’accueillait, et j’ai fait tant de découvertes en si peu de temps ! Mais il me reste encore tellement de choses à comprendre, et à découvrir, que je doute que ces deux ans soient suffisants pour en faire le tour. Je vais donc essayer à travers mes rapports de mission trimestriels de partager avec vous ce que je vis ici, les personnes que je côtoie, la vie des gens en Zambie, notre aventure ! Je vous tiendrai aussi informé de l’évolution de ma mission avec ses difficultés et ses joies. Dans ce premier rapport de mission adressé à vous tous, je vais planter le décor de ma nouvelle vie ici pour vous faire rentrer dans l’univers de ma mission. Dans les prochains rapports qui seront adressés uniquement à mes parrains, je rentrerai plus en détail dans ma mission, et je vous partagerai des anecdotes, des portraits... Plantons le décor, entrez avec moi dans ma mission… Zambia La République de Zambie est située dans la partie sud de l’Afrique. Elle est peuplée par 13 millions de zambiens, sur une surface 1,5 fois grande comme la France. Ce pays sans bordures maritimes a été colonisé à la fin du 19ème siècle par les britanniques (Rhodésie du Nord), et est devenu un état indépendant le 24 octobre 1964. Nous avons fêté le mois dernier le 49ème anniversaire d’indépendance à Chikowa, et à cette occasion, les zambiens sont fiers de répéter que leur pays n’a jamais connu la guerre. En effet, le peuple zambien est un peuple très pacifique, qui aime prier pour que son pays ne connaisse jamais la guerre. La Zambie est classée parmi les pays les plus pauvres du monde, et fait face à de gros problèmes d’analphabétisation, notamment dans les campagnes. Eastern Province – Diocèse de Chipata La Zambie est composée de neuf régions, et l’Eastern Province fait la frontière avec le Malawi et le Mozambique. Cette région très rurale est aussi l’une des plus pauvres de la Zambie. La population vie principalement d’agriculture de maïs (céréale de base de l’alimentation locale pour préparer la nsima), de coton, de tabac et de cacahouètes. Chipata en est la capitale administrative et la principale ville. C’est aussi le siège du diocèse de Chipata, qui s’étend sur plus de 400 km et dont la superficie couvre l’équivalent des régions Rhône-Alpes et Auvergne confondues ! Ce diocèse compte 23 paroisses, dont celle de Chikowa. La paroisse de Chikowa Chikowa est situé dans le district administratif de Jumbe, entre Chipata à 1h30 de route au sud-est et Mfuwe, porte du célèbre parc national du South Luangwa à 1h00 de piste. La paroisse de Chikowa est animée par des missionnaires comboniens. L’actuelle mission a été fondée par ces missionnaires en 1983 et elle a pris en charge cette Mission de Chikowa paroisse à partir de 1987. Ils prenaient la suite d’une communauté de pères blancs présents depuis 1939 à Chikowa, qui avaient aux-même racheté ce terrain à un fermier écossais présent sur les lieux. Cette mission se compose actuellement des Pères Luigi (italien), Bonaventure (Bénin) et Joachim (portugais), ainsi que des Frères Armando (Mexicain) et Francesco (Portugais). En plein milieu du bush et entouré par de nombreux villages traditionnels, la mission de Chikowa assure la pastorale et le développement d’une paroisse immense. La famille des Comboniens Les missionnaires Comboniens du cœur de Jésus forment une congrégation religieuse fondée au milieu du 19ème siècle par Saint Daniel Comboni. Cet italien né en 1831 a reçu très jeune l’appel de l’évangélisation des pauvres en Afrique centrale. Il sera ordonné prêtre à l’âge de 23 ans, et consacrera sa vie à la mission en Afrique à travers sa devise : « Le salut de l’Afrique par les Africains ». A 46 ans, il sera nommé évêque et vicaire apostolique de l’Afrique centrale. Il mourra en 1881 à Khartoum et sera canonisé en 2003 par le pape Jean-Paul II. Le 12 octobre, nous fêtions à Chipata les 40 ans de présence des missionnaires comboniens au Malawi et en Zambie. A cette occasion, nous avons partagé une messe de 4 heures (sachant que la messe du dimanche ordinaire dure facilement 2 heures) ! Cette rencontre a été l’occasion de faire la connaissance de cette belle « famille » des comboniens. On peut parler de famille car dans chaque endroit où les comboniens assurent une présence, nous sommes les bienvenus, un toit et un souper nous attendent. En tant que volontaires dans une mission combonienne, nous sommes rattachés à cette grande et chaleureuse famille, et nous sommes considérés comme un des leurs. Cet accueil n’a pas de prix, et fait vraiment chaud au cœur. Les activités de la mission de Chikowa Les missions menées de front par ces 5 pères et frères sont nombreuses, et en partageant leur quotidien, je vous assure que s’ils se donnent à fond du levé au couché du soleil, ce n’est pas pour leur propre gloire mais bien pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Pastorale : Tout d’abord, les pères se partagent l’évangélisation et la pastorale de l’immense paroisse de Chikowa. Les 3 prêtres sont constamment sur les pistes au volant de leur 4x4 pour assurer les messes, les préparations aux sacrements, l’animation des communautés avec l’aide de catéchistes locaux, … Comme ils La piste empruntée par le 4x4 de Père Luigi pour aller à la messe un dimanche… sont au contact permanent de la population locale, ils sont aussi chargés du développement local (forage de nouveaux puits, constructions et entretien des bâtiments et des installations locales). Par exemple, dimanche 13 octobre, nous avons accompagné Father Luigi Casagrande (prêtre italien de 75 ans) pour célébrer une messe dans le bush, à 20km de la mission. C’était un événement, car il ne célèbre que 3 fois par an dans ce village situé à 1h30 de piste en 4x4 de la première petite ville. Toute la communauté s’était réunie sous le toit de l’église San Simon, qui Messe dans le bush est en réalité une hutte avec quelques poteaux bois recouvert d’une toiture en paille. Et à la fin de la messe, les fidèles apportèrent des cadeaux au prêtre pour le remercier d’être venu officier, et il a entre autre reçu un poulet vivant ! Enseignement : La mission de Chikowa fait tourner un centre de formation technique, le CYDC, et une école maternelle. Cette dernière a ouvert ses portes le lendemain de notre arrivée en Zambie, et son fonctionnement est assuré par Colomban et Sophie Soleil, un couple de jeunes volontaires Fidesco français qui sont là pour une année. L’école accueille 160 élèves de 3 à 6 ans, et permet à ces enfants de se familiariser avec l’école et à commencer à apprendre à parler anglais. Le CYDC, Chikowa Youth Development Center, administré par Frère Armando, est une école technique proposant des formations d’agriculture, de maçonnerie et de étudiants menuiserie/charpente. ont tous le Grade Les 12 (l’équivalent d’un baccalauréat), et après une formation de deux ans, ils passent un examen d’état pour valider leur diplôme. Les 68 étudiants sont des jeunes adultes de 18 à 32 ans, mariés et déjà parents pour la plupart. Le CYDC assure un internat car certains étudiants viennent de loin. Les frais de scolarité sont très faibles comparés aux autres écoles (600 Kwacha soit environ 100€ par trimestre, trois fois moins qu’une école équivalente à Chipata qui n’assure pas l’internat), ce qui rend accessible l’apprentissage d’un métier à des jeunes défavorisés. Quelques bâtiments du CYDC : salles de classe, ateliers, et secrétariat. Cette école apporte un réel bénéfice au développement local, car la formation suit un programme bien détaillé et bien complet qui permet à des jeunes d’accéder à des postes d’encadrement dans des entreprises ou des fermes, et permet aussi à certain d’entre eux de lancer leur propre business. Certains étudiants continuent aussi les études pour devenir enseignants à leur tour, métier qui est très bien reconnu sur l’échelle sociale. Les jeunes diplômés n’ont aucune difficulté à trouver un emploi à la sortie de l’école, leur permettant ainsi de faire vivre décemment leur famille (qui est élargie aux oncles, cousins, …). Financement de la mission de Chikowa : La mission de Chikowa vise l’indépendance financière pour son fonctionnement. Pour cela, Frère Lorenzo, un Francisco laïc aidé italien de présent depuis 9 ans à Chikowa, animent différentes activés à Chikowa, à commencer par un immense jardin dans lequel est produite une grande variété de fruits et de légumes. Le CYDC possède aussi un poulailler pour les œufs et la viande. Cette Jardin et verger de Frère Francesco. production est vendue à Mfuwe, aux Lodges du parc national de South Luangwa qui accueillent chaque année des milliers de touristes. De plus, ils font tourner à Chikowa un atelier de mécanique, une menuiserie, un moulin à farine et un petit magasin pour compléter les recettes du centre. Malgré cela, la mission a beaucoup de mal à rentrer dans ses frais, et l’aide de volontaires (des villages locaux et étrangers de diverses ONG) permet au centre de Chikowa de pouvoir assurer sa mission. Ma mission à Chikowa Dans ce contexte, je suis formateur technique au CYDC. Je suis responsable de la petite classe (photo de couverture) des 3 étudiants en première année de carpentry (Menuiserie/Charpente) l’atelier et la à technologie. qui j’enseigne Ribson Banda, Naomi Phiri et Donaria Sakala (qui est aussi la femme de l’enseignant de maçonnerie) sont mes étudiants. Les 2èmes années sont pilotés par Mr Malata, un enseignant zambien de 25 ans. Celui-ci m’aide beaucoup pour construire mes cours, il me partage ses notes de cours et je lui Ribson, élève en première année de carpentry. partage mon expérience. De plus, j’enseigne le dessin technique aux 1ères et 2èmes années de carpentry et maçonnerie. En atelier, avec les 1ères années, nous travaillons sur un meuble de cuisine à l’échelle 1/2, composé d’un tiroir assemblé par queues d’arondes, et d’une porte panneautée. Le matériel technique et les outils ne sont pas toujours à la hauteur, mais cela fait partie de l’inculturation. Les entreprises locales ne sont pas mieux équipées que notre pauvre atelier, il faut donc apprendre aux étudiants à travailler avec les moyens de bord. Par exemple, un foret pour percer un trou sera simplement un clou affuté ! L’année scolaire commence mi-janvier, et est découpée en 3 trimestres avec un mois de vacances entre chaque trimestre. Les enjeux à court terme sont tout d’abord l’examen final qui a lieu début décembre pour les deuxièmes années. Il faut finir le programme avec eux, et faire des révisions pour être sûr que tous les points du programme sont acquis. Un autre enjeu est la mise à plat avec Mr Malata du programme de carpentry pour planifier l’année prochaine. En effet, nous devons réorganiser l’emploi du temps en fonction des enseignants qui ne seront plus là, et il faudra sûrement redistribuer certains cours à d’autres enseignants. On va peut être aussi modifier notre découpage 1ères années/2èmes années par une répartition des cours selon les sujets abordés en technologie. L’enseignement est nouveau pour moi, et c’est un métier très prenant, avec la préparation des cours, l’enseignement (en anglais), les corrections… Le côté humain de ce métier est très riche et valorisant, car on ne taille pas un bout de bois inerte mais on forge une personne vivante, avec toute sa personnalité. Point inculturation Vous vous en doutez sûrement, la Zambie est différente de la France. Mais en quoi ? Une réponse rapide et juste mais peu satisfaisante serait : en tout ! Je vais cidessous vous lister quelques points d’inculturation, que j’enrichirai, développerai et illustrerai d’anecdotes au fil de mes rapports de mission. La langue : La langue officielle de la Zambie est l’anglais. Cependant, ce n’est pas la langue maternelle des populations locales. En effet, la Zambie possède plus de 70 langues locales, et à Chikowa, les zambiens parlent Nyanja. Les jeunes apprennent l’anglais à l’école, mais s’ils restent dans leur village, ils ne pratiquent pas l’anglais, et ont ainsi un niveau très bas. Quant à mes élèves, leur niveau est plutôt bon, mais loin d’être parfait. Ainsi, la communication n’est pas une chose aisée. L’anglais n’étant la langue maternelle ni de mes élèves, ni de moi même, donner des cours sur des sujets techniques et très spécifiques n’est pas toujours évident (expression et compréhension) ! Quant à la communication avec les villageois, celle ci est très limitée car très peu parlent anglais. Je commence à apprendre le Nyanja, mais le travail d’enseignant me laisse peu de temps (24h de cours par semaine). Le climat : Au moment où j’écris, un orage déverse une grosse pluie chaude annonçant la fin de la saison sèche et le début de la saison des pluies. Nous attendions tous avec impatience cette pluie qui va rafraichir un peu l’atmosphère étouffante des dernières semaines. En effet, le mois d’octobre est le mois le plus chaud de l’année, et à Chikowa qui se situe dans une vallée, la température atteint sans problèmes les 40°C à l’ombre en milieu d’après midi. Cette chaleur Champ labouré à la houe et prêt à être semé. étouffante est dure à supporter, même pour les locaux, et ralentit fortement notre capacité d’action. Cette première pluie était aussi très attendue par les agriculteurs qui vont pouvoir planter le maïs dans les champs qu’ils labouraient à la houe. La savane qui était complétement desséchée avait senti cette humidité arriver car depuis quelques semaines, les arbres commençaient à bourgeonner en se couvrant de magnifiques couleurs, du rouge au vert foncé. Pauvreté des personnes et dureté de la vie : Une expression qui revient fréquemment dans la bouche des gens est « life is tough », ce qui signifie que la vie est dure, rude. La pauvreté et la simplicité de vie de ces personnes sont difficiles à imaginer pour un français, même lorsque l’on voit où ils habitent. La première réflexion qui nous vient inconsciemment à l’esprit, c’est : « ouah, sympa le village ! Et les huttes, trop chouettes ! Cela fera de belles photos ! » Puis, lorsqu’on se dit que dans ces petites habitations faites de rondins plantés verticalement dans le sol avec un peu de terre entre eux, des personnes habitent toute l’année, mettent au monde des bébés et élèvent des familles, tout cela sans l’eau courante ni l’électricité, ça remue les tripes… Notre cerveau d’européen a du mal à accepter qu’il soit possible que des personnes vivent dans de telles conditions alors que l’on est au 21ème siècle, au siècle des nanotechnologies et de la surconsommation. Point chrétien Cette mission est ancrée dans la foi et la prière, et sans elles, ma présence ici n’a pas de sens. La prière est la force qu’il m’est donné de recevoir chaque jour, pour avancer et passer les difficultés. Je vous partage une prière qui me fait avancer, de Mère Theresa : Faites-le quand même… « Les gens sont souvent déraisonnables, illogiques et centrés sur eux-mêmes, Pardonne-les quand même… Si tu es gentil, les gens peuvent t’accuser d’être égoïste et d’avoir des arrières pensés, Soit gentil quand même… Si tu réussis, tu trouveras des faux amis et des vrais ennemis, Réussis quand même… Si tu es honnête et franc, il se peut que les gens abusent de toi, Soit honnête et franc quand même… Ce que tu as mis des années à construire, quelqu’un pourrait le détruire en une nuit, Construit quand même… Si tu trouves la sérénité et la joie, ils pourraient être jaloux, Sois heureux quand même… Le bien que tu fais aujourd’hui, les gens l’auront oublié demain, Fais le bien quand même… Donne au monde le meilleur que tu as, et il se pourrait que ce ne soit jamais assez, Donne au monde le meilleur que tu as quand même… Tu vois, en faisant une analyse finale, c’est une histoire entre toi et Dieu, cela n’a jamais été entre eux et toi. » Conclusion J’espère que vous avez pris plaisir à lire ces quelques pages. Je vous donne rendez vous dans trois mois pour un nouvel épisode plus détaillé, maintenant que vous connaissez un peu les lieux où je vis. La connexion internet à Chikowa est très lente, et fonctionne comme le réseau téléphonique, par à-coup ! Je suis pour ainsi dire coupé du « monde », mais sachez que vous garde affectueusement dans mes pensées, et je suis en union de prière avec tous ceux qui me portent dans leur prières (sachez que ça porte vraiment !). Tidzaonana ! (A bientôt) Joseph