Sirmet / EDF
Transcription
Sirmet / EDF
partenariat gagnant Associée au démolisseur Benedetti et à la filiale de Vinci MTS dans un groupement d’entreprises, le récupérateur Sirmet apporte à EDF la solution innovante la mieux et la moins-disante pour désamianter et recycler les conduites forcées des barrages hydrauliques. Titulaire du contratcadre pour cinq ans, la PME du Sud-Ouest se voit de plus en plus consultée à propos de cette problématique environnementale sensible. ÉCOLOGIE ET RÉCUPÉRATION Elle est bien loin l’imagerie pittoresque des ferrailleurs qui, dans le Rocambole écrit par Ponson du Terrail en 1859, domiciliaient à Clignancourt avec les chiffonniers. En un siècle et demi - et pour les deux métiers d’ailleurs –, le folklore littéraire de la récupération s’est mué en une haute technologie du retraitement, évoluant au gré de la réglementation environnementale. À ce titre, l’entreprise familiale Sirmet est un peu une infirmière de la planète. Un métier d’avenir du propre aveu de Stéphane Simon, son actuel président-directeur général. « Mon père, Christian Simon, était cadre d’une grande société de récupération métallurgique, où travaillait également ma mère, raconte-t-il. Pressentant que le secteur était prometteur, ils ont décidé en 1986 de s’installer à leur compte et fondé La Société périgourdine de récupération (SPR) en Dordogne. À cette époque, je terminais mes études. Je suis devenu actionnaire de l’entreprise. En 1992, j’ai créé en Corrèze une nouvelle agence de SPR. » Outre le traitement des métaux et des ferrailles, cette société procède aussi à la collecte des déchets industriels banals, c’est-à-dire le papier, le carton et tous les emballages en général. L’ÉVOLUTION D’UNE CORPORATION Cette diversification temporaire facilite la succession familiale. « En 2001, nous avons vendu notre activité traitement de déchets à Sita Suez, pour développer notre activité de récupération de la métallurgie renommée SIRMET, en changeant nos méthodes de travail. Cette opération m’a permis de racheter les parts de la société de mon père et d’associer mon épouse Mylène, déjà cadre de notre entreprise. Je suis devenu président-directeur général lorsqu’il a pris sa retraite en 2003. À cette époque, nous réalisions 7 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Nous en sommes à 80 millions d’euros aujourd’hui. » Stéphane Simon fait avec humour la part des choses dans l’analyse des motifs de ce développement exemplaire. « Ce n’est pas uniquement dû à notre talent. Le Grenelle de l’Environnement, la législation en matière d’écologie font émerger de nouveaux marchés très régulièrement et les matériaux n’ont cessé de se valoriser. Sirmet a choisi d’investir en fonction des évolutions réglementaires. C’est certes une contrainte qui nous endette, mais à chaque fois que nous décidons de suivre les mutations naturelles du métier, riche en recherche et développement, nous nous renforçons. » 32, rue des Jeûneurs 75002 PARIS Tél.: 01 44 88 93 33 www.pactepme.org Hervé SEYVE Chef adjoint de l’agence d’achat tertiaire Ouest (ATO) EDF Stephan CARILLO Acheteur du pôle « Environnement et traitement des déchets » EDF « La Direction des achats d’EDF est organisée en quatre domaines : “Production Ingénierie” ; “Informatique Télécoms” ; “Distribution Clients” et enfin, “Tertiaire Prestations” dont dépend notre agence tertiaire Ouest, implantée à Bordeaux. Notre équipe est l’opérateur référent pour les achats relatifs aux déchets conventionnels produits par EDF SA et ses filiales, et aux travaux environnementaux. Nos appels d’offres visent à mettre en place des contrats de gestion déléguée, afin d’optimiser le traitement des déchets, leur traçabilité et leur taux de revalorisation qui, chez EDF, est élevé au regard des exigences européennes. Depuis longtemps, EDF traite la problématique de l’amiante avec tout le soin que requiert cette préoccupation majeure. À titre d’exemple, le Centre d’ingénierie hydraulique (CIH) devait mener des chantiers de dépose de conduites forcées installées dans les Alpes, il y a près d’un siècle, et souvent protégées par des peintures à l’amiante et au plomb. Dès 2008, nous avons travaillé avec le CIH pour lancer un appel d’offres visant la revalorisation, plutôt que l’enfouissement, des 6 500 tonnes de déchets estimées. Parmi les candidats, EDF a retenu en avril 2010 le groupement d’entreprises constitué par Benedetti, MTS et Sirmet. Il proposait une technologie d’ultra haute pression. Cette solution, très innovante, est à la fois mieux-disante que le sablage ou le grenaillage d’un point de vue environnemental, puisqu’elle permet d’atteindre un ratio de près de 100 % de revalorisation, et moinsdisante économiquement. L’accord-cadre, d’une durée de cinq ans, concerne 439 centrales de production et 640 barrages. Les métaux récupérés sont revendus au cours du jour, avec un bénéfice économique supplémentaire pour EDF. Les déchets amiantés résultant du décapage sont envoyés en inertage. Neutralisés, ils sont recyclés en cofalit, une matière utilisée pour les sous-couches routières. Cette coopération, outre sa performance intrinsèque, permet à EDF, conformément à sa politique RSE, de soutenir une activité économique innovante et l’emploi local dans la région Sud-Ouest. » TAUX CROISSANTS DE REVALORISATION faire du désamiantage. Dans une chambre fermée, dont l’air est renouvelé toutes les vingt minutes, elles sont décapées à 2 500 bars de pression par la machine qui ressemble à une grosse Kärcher. L’eau filtrée est ensuite recyclée en eau industrielle, le métal est revendu par EDF et via SIRMET à la sidérurgie, tandis que le résidu de fibres d’amiante est adressé aux centres agréés Inertam pour incinération. » Le groupement d’entreprises a déjà traité 64 000 m2 de conduites forcées, soit 6 500 tonnes de métal sur lesquelles il ne subsiste que 190 tonnes de résidus d’amiante. « Imaginez la pollution engendrée si ces 6 500 tonnes avaient dû être mises en décharge », commente Stéphane Simon. Stéphane Simon illustre son propos en citant en exemple l’optimisation des tris issus de broyage. « Lorsque l’on broie une automobile, il réside toujours des stériles destinés à l’enfouissement. Aujourd’hui, nous revalorisons les véhicules à 85 %. À l’horizon 2015, la réglementation exige d’atteindre 95 % et nous réfléchissons avec les constructeurs et les démolisseurs pour faire des combustibles de substitution à partir des résidus de broyé automobile. » Innovation permanente et alliance avec d’autres acteurs de l’environnement. Ces deux piliers de la stratégie de Stéphane Simon ont permis à Sirmet de remporter en avril 2010 un important contrat-cadre national lancé par EDF portant sur le traitement des revêtus de peinture, à l’amiante et au plomb, des conduites forcées. Ces amenées d’eau gigantesques avaient été construites il y a près d’un siècle sous les montagnes pour aboutir aux barrages des centrales hydrauliques. « Notre organisation en plates-formes départementales, nous avait permis jusqu’alors de travailler à l’échelle régionale pour EDF. Nous avons repéré cet appel d’offres sur leur site, avec l’entreprise de démolition Benedetti, partenaire de Sirmet. » Les deux PME se rapprochent alors de MTS, filiale de Vinci, et créent un groupement dont Benedetti est le mandataire. MULTIPLICATION DES CONSULTATIONS Cette réussite, couronnée par l’inauguration officielle du site de Brive-la-Gaillarde le 21 décembre 2012 en présence des autorités, ouvre au groupement constitué par Benedetti, Sirmet et MTS de nombreuses opportunités. « La confiance accordée par EDF nous a fait grandir en notoriété dans le métier et remarquer d’autres établissements qui rencontrent la même problématique. Nous sommes consultés par l’armée française, la RATP et la SNCF. » Cette coopération avec EDF pourrait bien se doubler pour Sirmet d’un autre marché national, concernant cette fois les fils de cuivre des moteurs qui animent les centrales électriques. Et cette fois encore, Sirmet fait preuve d’innovation. « Au sortir du moteur, ces fils de cuivre sont emballés d’un pansement de protection dont les plus anciens contiennent de l’amiante, explique Stéphane Simon. Notre atelier a monté une petite unité de broyage, toujours en milieu confiné – en l’espèce il ne s’agit plus de décapage – pour broyer la gaine de cuivre et récupérer les déchets d’amiante. En nous adaptant à ce nouveau besoin d’EDF, nous poursuivons notre dynamique qui nous permet de nous adresser à des clients toujours plus nombreux. » INNOVATION DE L’ULTRA HAUTE PRESSION Ensemble, ils proposent à EDF qui la retient, une technologie très novatrice d’ultra haute pression mise au point par MTS, alternative aux solutions de sablage ou de grenaillage, les seules disponibles jusqu’alors. « EDF nous a fait confiance mais a absolument sécurisé le fonctionnement de notre unité en nous auditant pendant une dizaine de mois avant de lancer les opérations en 2011. Depuis cette date, les ferrailles sont démantelées par Benedetti sur les sites d’EDF et rapatriées sur notre site de Brivela-Gaillarde, choisi parce que sa nomenclature ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement) lui permet de le 3 janvier 2013 SIRMET EN BREF Activité L’activité principale du groupe Sirmet est le rachat, par collecte ou apport volontaire, des ferrailles et métaux non ferreux (cuivre, zinc, laiton, aluminium, etc.) auprès des entreprises, des collectivités, des démolisseurs, des artisans et des particuliers, afin de les préparer aux exigences de l’industrie, des aciéries et des fonderies. Création 1986. Effectif 100 personnes. Implantation Arles (13), Angoulême (16), Brive-laGaillarde (19), Bergerac et Boulazac (24). R&D 1 à 2 % du chiffre d’affaires. Objectif Étape par étape SIRMET évoluera surtout avec et grâce à ses hommes toujours mieux formés aux exigences environnementales de ce métier en très grande métamorphose. www.sirmet.fr 32, rue des Jeûneurs 75002 PARIS Tél.: 01 44 88 93 33 www.pactepme.org Stéphane Simon Président-directeur général Croissance Chiffre d’affaires (M€) Part EDF (%) Effectif 80 80 60 57 77 40 20 0 22 45 0 % 2007 31 52 50 100 85 36 20 0 % 2008 0,1 % 2009 0,4 % 2010 1 % 2011 1,2 % 2012