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N°7 – Novembre 1998 INFO CARMA La lettre du Centre d’Animation Régional en Matériaux Avancés – Provence Alpes Côte d’Azur QU'EST CE QUE L’Editorial Le Centre d'Animation Régional en Matériaux Avancés se tient à disposition des entreprises régionales et offre ses compétences dans le domaine des matériaux pour le développement de projets technologiques. Le thème transversal des matériaux nous amène à développer des sujets dans des applications aussi diverses que celles de la mécanique, le transport, le sport, le spatial, le médical et les biotechnologies. Ces sujets concernent : - des recherches bibliographiques ; - des études expérimentales ; - des recherches de matériaux et de fournisseurs ; - le développement de produits allant jusqu'à la réalisation du prototype voire un transfert de technologies. Afin de rendre plus efficace notre action, le dernier conseil d'administration a décidé d'ouvrir une antenne de représentation à Marseille au sein de l'ESIM. Des compétences autour de la métallurgie, d'une part, des biotechnologies, d'autre part, viennent renforcer les compétences initiales du domaine des matières plastiques. La récente conférence organisée dans le cadre de la convention d'affaires CONIMAT concrétise l'action du CARMA autour des matériaux adaptatifs. A l'aube des appels d'offre du cinquième programme cadre de recherche et développement de la commission européenne, le CARMA se met à disposition des entreprises régionales pour les aider à organiser leur partenariat et leur sujet de collaboration sur le thème des matériaux. Une rencontre sur ce thème sera très prochainement organisée. N'hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez être aidés sur l'organisation de ces projets. LA SIMULATION PAR PÂTE À MODELER ? Par Alain Le Floc’h – Responsable du Groupe BEAS à l’Ecole des Mines On peut se demander pourquoi la physique du forgeage commence seulement à être comprise dans les années 1970, alors que cette technique est pratiquée depuis plus de deux mille ans ? Un premier argument tient au fait que pour des raisons évidentes, les "sciences de l'ingénieur" se sont surtout intéressées au domaine des déformations réversibles des matériaux : c'est à dire la résistance des matériaux et le calcul des structures. Le domaine des déformations irréversibles ou plastiques étant un domaine interdit pour cause de ruine de ces pièces et structures. Le deuxième argument réside dans la difficulté à "voir" les déformations dans un matériau métallique homogène. De nombreuses tentatives de "marquage" de la matière ont été faites, mais toutes entraînent des hétérogénéités qui rendent les interprétations de ces essais hasardeuses. La simulation par pâte à modeler va permettre de visualiser les déformations de la matière, et d'en mieux comprendre les mécanismes. En quoi consiste donc cette simulation ? La simulation par pâte à modeler, également appelée simulation physique des procédés de mise en forme des matériaux, ou plus simplement simulation plasticine, consiste à remplacer le matériau dont on veut étudier les déformations par de la pâte à modeler. Cette substitution de matériau permet un "marquage" grâce à l'utilisation de pâtes de couleurs différentes, sans que ces couleurs n'en affectent le comportement à la déformation. Il existe plusieurs types de "marquages" suivant ce que l'on désire "voir" dans la pièce que l'on déforme. Si la pièce initiale (le lopin) est constituée de plaques parallèles de pâte à modeler, on voit bien les déformations, mais il n'est pas possible d'en chiffrer les intensités. Pour pouvoir chiffrer ces déformations, on insère dans la pièce initiale (avant la mise en forme) des fils de couleurs différentes à la pâte à modeler. Ces fils vont matérialiser des points du matériau lors de la coupe de la pièce déformée. Il est nécessaire de réaliser autant de pièces que de stades de déformations étudiés : chaque pièce étant coupée pour son analyse à un stade de déformation. Marquages parallèles à axe vertical et horizontal pour l’écrasement de cylindres (suite de l'article en page 4) Le CARMA organise à Sophia Antipolis le 17 décembre 1998 une rencontre sur le thème : "Matériaux Avancés et Programmes Européens" Jean-Claude GIANNOTTA Contactez-nous pour recevoir des informations VOS CONTACTS CARMA Jean-Claude GIANNOTTA Directeur Tél. : 04 93 95 75 77 Fax : 04 93 65 43 04 [email protected] Isabelle PENOT Ingénieur en Biotechnologies Tél. : 04 93 95 75 62 Fax : 04 93 65 43 04 [email protected] Florent JEGO Ingénieur Projets R&D Tél. : 04 93 95 75 18 Fax : 04 93 65 43 04 [email protected] Catherine ALES Marketing & Communication Tél. : 04 93 95 75 64 Fax : 04 93 65 43 04 [email protected] Industrie automobile : La course aux matériaux avancés L'utilisation de nouveaux matériaux est devenue pour les entreprises une nécessité. L'industrie automobile en est une parfaite illustration. Gain de poids, gain de temps de montage, augmentation de la sécurité, diminution de la pollution sont autant de critères que le cahier des charges de l'industrie automobile doit prendre en compte. Les innovations en matériaux introduites dans le domaine automobile concernent l'ensemble des familles de matériaux (métaux et alliages, céramiques, matières plastiques et matériaux composites, peintures) et de nombreux procédés de mise en œuvre (soudure, injection, extrusion, etc.). L'innovation dans le domaine ne cesse de croître et notre région, même si elle ne rassemble pas les industries de montage, participe à ce mouvement. L’implantation du centre de design européen de Toyota à Sophia Antipolis en est une nouvelle illustration. Depuis les années 80, les investigations ont porté sur la substitution de l'acier composant la carrosserie par un matériau plus performant, l'objectif recherché étant bien sûr un gain de poids mais également une amélioration de la résistance aux chocs. Dans cette perspective, l'utilisation de composites offre une alternative intéressante qui a d'ores et déjà fait son apparition sur certains modèles. En effet, l'application des normes (Américaines et Européennes) sur la sécurité des passagers de véhicules, aboutit à recommander l'emploi de composites pour la partie avant des voitures. Ces matériaux ont effectivement satisfait aux tests de résistance en cas de chocs frontaux, à une vitesse de 56 km/h tandis que les matériaux traditionnels, comme l'acier, se déforment ou se plient lors des chocs, les composites structuraux se fracturent et s'effritent, subissant ainsi un écrasement contrôlé [1]. Ces composites allient, le plus souvent, une résine phénolique, polyester ou encore époxyde, à des renforts tels que le verre, le carbone ou encore à des tissus divers. On peut citer, à titre d’exemple, le constructeur GPM AUTOMOBILE qui commercialise, à hauteur de 200 exemplaires, une voiture dont la carrosserie est entièrement réalisée en composite. Il s’agit ici d’un polyester armé de fibres de verre. L'utilisation de ce matériau permet à cette voiture, de la taille d'une Renault 19, d'avoir un poids plume (730 kg) et d'être totalement résistante à la corrosion. Autre exemple plus courant, la Citroën Xantia est équipée d’une nouvelle poutre de renfort de pare-chocs développée par Plastic Omnium. Pour mettre au point ce produit, les ingénieurs de Plastic Omnium ont associé l'extrusion à la compression. Ce procédé permet de mouler un composite à matrice thermoplastique sans casser les fibres de renfort. On obtient ainsi un meilleur compromis entre tenue aux chocs et rigidité [2]. UN PROCEDE EN DEUX ETAPES Etalement de la matière dans le moule Retrait de l'unité de plastification et fermeture du moule La matière fondue est extrudée et étalée dans le moule ouvert par l’unité de plastification qui se déplace en x et y. L’absence de buse et de seuil d’injection évite de détériorer les fibres de verre. On constate également ces dernières années le développement de nouveaux alliages métalliques, dont le faible poids permet une diminution de la consommation de nos véhicules. On peut citer, par exemple, l'apparition d'un alliage titane-aluminium subissant un traitement de thermodurcissage par courant pulsé, le matériau étant alors plus résistant à la chaleur et à la lumière. Les particules d'alliages sont introduites dans un moule et soumises à un courant pulsé pendant 5 à 10 minutes. Il en résulte un matériau présentant une structure cristalline fine, qui, s'il est associé avec les technologies de pointe des moteurs, permet une économie de carburant de 10 %. Sa commercialisation est prévue pour l'an 2000. SNMI (Société Nouvelle de Métallisation Industrielle) implantée en Avignon, exploite quant à elle les propriétés des Quasi-Cristaux dans un nouveau revêtement nommé Cristome. Les Quasi-Cristaux sont des alliages d'aluminium et de manganèse présentant une structure en pentagone. Ces structures ne peuvent a priori s'assembler entre elles sans laisser d’espace, cependant on constate qu'elles forment une matière organisée. Cette structure apporte des propriétés physiques inédites : une résistance à la chaleur, à la rayure et à l'abrasion importantes ainsi qu' un très bon coefficient de frottement [3]. Le Cristome semble trouver des applications notamment pour la protection des parties chaudes du moteur (tête de pistons, soupape, hauts de culasse, pipes d'échappement). Mais ce sont les alliages à base de magnésium qui rencontrent actuellement le plus de succès auprès des constructeurs. En effet le faible poids de ce matériau (25 % plus léger que les alliages traditionnels composés de silicium et d'aluminium) permet de réduire sensiblement la consommation du moteur automobile. Cependant le magnésium présente une fâcheuse tendance à la déformation (fluage) lorsqu'il est soumis à la chaleur (250°C pour un piston). Pour compenser cet inconvénient, des fibres de carbone peuvent être incorporées. BMW utilise ainsi cet alliage pour le développement de nouveaux pistons [4]. Pour mouler le magnésium, il faut d'abord le fondre, ce qui n'est pas sans difficulté, car le temps de chauffe est très long. De plus des mini-bulles de gaz se forment à l'intérieur du métal, le rendant plus cassant. Pour cela a été développé au Centre de Mise en Forme des Matériaux de l'Ecole des Mines de Paris à Sophia Antipolis une technique permettant le moulage du magnésium à l'état semi-solide. On utilise le chauffage par induction qui permet une grande rapidité des opérations. On obtient ainsi un état pâteux dont la température est de 560 °C, soit 140 °C de moins que la température de fusion du magnésium. Le magnésium est ensuite injecté sous pression pour obtenir la pièce voulue [5]. Les céramiques présentent des propriétés comparables à celles du magnésium et offrent en plus une bonne isolation thermique ainsi qu’un faible coefficient de frottement. Ces nombreux avantages permettent d'optimiser le rendement des moteurs et de réduire ainsi la consommation de carburant. Ce matériau est le plus souvent destiné à la fabrication d'éléments de moteur ou de roulements pour automobiles. Le matériau céramique à faibles coefficients de frottement et d'usure développé par L'Isuzu Céramique Research Institute, au Japon, en est un parfait exemple. Pour le produire, on disperse des particules de composé ferreux ultra fines de diamètre inférieur à 1 mm dans un matériau céramique d'origine, constitué de nitrite de silicium. Ce matériau est ensuite chauffé à 1200°C afin de laisser des micro-trous poreux, puis il est imprégné d'une solution nitrique contenant du fer dissous avant de subir un frittage à 1800 °C. Des segments de pistons pour automobile ont ainsi été fabriqués. Leur prix est dix fois plus élevé que pour des segments de pistons ordinaires. Mais cet inconvénient est compensé par une réduction de la consommation de carburant (environ 10 %) et une amélioration de la fiabilité grâce à la diminution des coefficients de frottement et d'usure [6]. Daimler Benz teste également de nouvelles soupapes d'admission et d'échappement composées d'une céramique de nitrite de silicium. Pour la fabrication de cette céramique, on mélange du nitrure de silicium extrêmement pur avec des particules à forte dilatation. On obtient, après chauffage, des microfissures au sein de la céramique apportant ainsi une pseudo élasticité par dispersion des forces. Une soupape d'échappement ainsi fabriquée ne pèse que 26 g, soit 54 % de moins que son équivalent métallique. Ce gain de poids permet au total une réduction énergétique des frottements d'environ 250 W. Une C-230 se trouve ainsi plus silencieuse et procure une économie de 0.3 à 0.5 l de carburant pour 100 kms [7]. Bien que la diminution du poids de l'automobile permette de diminuer la consommation de carburant, cela n'est pas suffisant pour satisfaire au paramètre écologique. La recherche d'une voiture plus propre pousse ainsi les constructeurs à employer de nouveaux matériaux. Les principales innovations concernent la conception du pot catalytique afin d'en améliorer les performances. Un revêtement catalytique composé de fibres d'alumine et de silice mélangées a été développé par les sociétés Ibiden et Toyota. Il est destiné au nettoyage des gaz d'échappement automobiles. Ce mélange de fibres permet d'obtenir une résilience à haute température bien meilleure que celle des matériaux traditionnellement utilisés. On s'assure ainsi que le pot catalytique peut fonctionner pendant une plus longue durée, même à haute température. La Toyota Vista bénéficie déjà de cette technologie, les autres modèles devraient suivre sous peu [8]. On observe ainsi l'émergence de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques de fabrication, afin de répondre à la demande du consommateur ou aux exigences des nouvelles normes. Cependant de nombreuses recherches sont encore nécessaires pour poursuivre dans cette voie qui permettra aux constructeurs automobiles d'améliorer à la fois les performances techniques et environnementales des véhicules tout en renforçant la sécurité des personnes. De grands équipementiers automobiles sont présents dans notre région, tels que SOLLAC, premier fournisseur européen d'acier aux industries automobiles, Mecaplast, Silvatrim à Monaco pour ce qui concerne les pièces en matières plastiques. La présence de l’industrie automobile, encore renforcée par l’implantation d’un bureau de design de Toyota dans les Alpes Maritimes, encourage les laboratoires de notre région (l'Ecole des Mines, l'ESIM…) à mobiliser leurs énergies afin de participer à l'élaboration de nombreux projets innovants. Frédéric DELAVAL Bibliographie : [1] Vigie Matériaux N°20 [2] http://www.plasticomnium.co* [3] http://www.snmi.com [4-7] Vigie Matériaux N°30 [2-8-9] Vigie Matériaux N°28 [5] Entretien avec Jean Collot de l'Ecole des Mines de Paris [6-8] Vigie Matériaux N°36 Les adhérents de l’association JB Plast La mise en forme du PVC est une activité relativement peu représentée dans la région Provence Alpes Côte d'Azur. La présence d'une PMI spécialisée dans l'extrusion de profilés en PVC dans le département des Alpes de Haute Provence est donc d'autant plus inattendue. JB PLAST, implantée depuis deux ans à proximité du village médiéval d'Entrevaux, a su développer une activité lui permettant de proposer un savoir faire local face à la concurrence des grands extrudeurs européens. Il ne s'agit pas d'aller à l'encontre du progrès mais de proposer une sous-traitance de qualité et parfaitement adaptée aux besoins de clients situés dans toute la région déclare Mme BEGNIS, gérante de la société. La principale activité de l'entreprise gravite autour de la production et l'assemblage de fermetures destinées à l'industrie du bâtiment mais JB PLAST tient à affirmer ses compétences en mécanique de précision. C'est ce savoir-faire qui nous permet de réaliser nos propres outillages et de proposer des filières d'extrusion ou des moules d'injection à certains de nos clients spécialisés dans la transformation de matières plastiques. Toujours dans la perspective de développer l'activité de cette PMI familiale, les BEGNIS développent à l'heure actuelle un nouveau système destiné à des couvertures de piscines. Une nouvelle activité qui trouvera sans doute des débouchés dans notre région pour cette PMI qui illustre le mariage réussi de la tradition et l'innovation. Contact : Mme BEGNIS - Tél. : 04 93 05 42 42 - Fax : 04 93 05 43 13 Biofluid Systems Société de 4 personnes, située à Nyon (Suisse), Biofluid Systems est spécialisée dans la conception d’appareils principalement destinés au domaine biomédical. De nombreux projets sont en cours, dont un particulièrement ambitieux relatif à une machine de plasmaphérèse. Contact : M SEITELBACH - Tél : +41 (0)22 363 67 90 - Fax : +41 (0)22 363 67 99 - E-mail : [email protected] (Suite de l’article de la page 1) Simulation de mise en forme de pignons de boîtes de vitesse Autre limite : le domaine élastique des pâtes à modeler est très supérieur à celui des métaux. En conséquence, la simulation des procédés à faibles déformations plastiques (emboutissage) est plus délicate à interpréter (fort retour élastique). Cette technique a été et est encore très employée, principalement par les industriels de la forge. Elle leur permet de vérifier le "remplissage" correct de leurs nouvelles gravures et met en évidence la formation d'éventuels défauts. La simulation numérique est pour les pièces de révolution, plus performante : elle apporte plus de renseignements, dans un temps plus court, mais nécessite plus de qualifications (rhéologie, tribologie, informatique…). Dans les laboratoires, elle a été très employée pendant quinze ans, à partir des années 1970, et a permis de faire d'énormes progrès dans la compréhension des mécanismes de déformation (modèle de la borne supérieure, méthode des lignes de glissement), mais a également permis de "caler" les logiciels éléments finis actuels (Forge 2, Forge 3D). Mentionnons que la simulation par matériau modèle a été largement utilisée en géologie dans des problèmes de déformation des plaques continentales (tectonique des plaques). Actuellement la simulation plasticine est utilisée dans des domaines pour lesquels la simulation numérique est encore impuissante tels que la simulation de la métallurgie des poudres et des écoulements diphasiques. Cette technique donne accès aux déformations et aux forces mises en jeux lors de la mise en forme d'un matériau, et est en plus extrêmement pédagogique. Elle donne à voir et "sentir" la matière qui se déforme. C'est cette qualité qui la rendra pérenne. L’AGENDA DES SALONS ET MANIFESTATIONS À NE PAS RATER EN DÉCEMBRE q EUROMOLD Salon européen du moulage et de l’outillage Francfort du 2 au 5 décembre 1998 q EUROBOT Salon européen de la robotique et de l’automation Francfort du 2 au 5 décembre 1998 q AEROMART Convention d’affaires Européennes de l’Industrie Aéronautique Toulouse 16 et 17 décembre « Structures et matériaux amortissants » « Assemblage par collage » Les deux conférences organisées par le CARMA en octobre et novembre sur ces deux thèmes ont rassemblé respectivement une trentaine et une cinquantaine de participants. Les exposés des experts venus spécialement de différentes régions de France ont été très largement appréciés et ont suscité de nombreuses questions. Des rencontres du même type sur d’autres thèmes relatifs aux matériaux seront organisées en 1999. INFO CARMA vous tiendra au courant. Editeur : CARMA - BP 207 - 06904 Sophia Antipolis Directeur de la publication : C. LENOTRE - Président du CARMA ISSN : en cours d'obtention L'évolution des distances entre les points des différents stades de déformation de la pièce étudiée permet de calculer les déformations. Ce calcul nécessite une hypothèse sur la manière dont se déforme la matière, car entre deux configurations de déformations il existe une infinité de chemins pour passer de l'une à l'autre. Le relevé des points est fait en "scannant" les coupes des différents stades de ième déformation (marquage initial, premier stade,…, n stade de déformation).. Le calcul est fait numériquement, et le résultat de ce calcul est donné sous forme de cartes des déformations (une couleur donne une fourchette d'isovaleurs des déformations). La connaissance de la carte des déformations est importante, car elle est une image de la "santé" de la pièce : une bonne pièce aura un taux de déformation important et un faible écart entre les déformations extrêmes. Un autre problème du praticien est de comparer les capacités de ses outils (marteaux, presse,…), aux grandeurs mécaniques nécessaires (forces, couple,…) à la fabrication de pièces. La nature du matériau de la pièce à fabriquer entre alors en compte sous la forme de la "rhéologie" : c'est la relation entre les forces appliquées et les déformations qu'elles produisent. En "bricolant" des pâtes à modeler, on se débrouille pour que à un facteur de proportionnalité près, ces relations soient identiques entre le matériau que l'on simule et la pâte à modeler "bricolée" servant à le modéliser. L'échelle de modélisation peut être choisie : une petite pièce pourra être grossie pour être mieux étudiée, inversement une grosse pièce pourra être simulée à plus petite échelle. Les différents facteurs d'échelles (dimension, rhéologie, temps) sont appelés cœfficients de similitudes et permettent d'une part de réaliser les simulations dans de bonnes conditions expérimentales (vitesse, forces de masse et d'inertie), d'autre part de pouvoir extrapoler les résultats obtenus lors de ces simulations aux cas réels. On peut donc à partir de maquettes instrumentées déformant de la pâte à modeler mesurer les grandeurs mécaniques, et être capable de prévoir les grandeurs homologues sur une installation industrielle employant un matériau "réel". Nous avons ainsi "dimensionné" de nombreuses installations industrielles de laminage, de cisaillage, de forgeage à partir de simulation sur pâte à modeler. Un calcul d'erreur montre qu'une erreur relative de 5 % sur les grandeurs déduites de la simulation sont accessibles. Les efforts mis en jeux lors de la déformation de la pâte à modeler étant très inférieurs à ceux nécessaires à la déformation d'un métal, les outils sont moins conséquents et beaucoup moins onéreux. Cette technique présente néanmoins, comme toute technique, des limites. Dans un processus de mise en forme, l'énergie de déformation se transforme en chaleur provoquant un auto-échauffement de la pièce. La pâte à modeler ne nécessite que de faibles énergies de déformation et possède des caractéristiques thermiques différentes des métaux : elle se comporte comme si la déformation se faisait de manière isotherme. La simulation ne prend pas en compte les phénomènes thermiques. Simulation de filage avant