Communiqué de presse Traitement de l`hépatite C

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Communiqué de presse Traitement de l`hépatite C
 Communiqué de presse Paris, le 11 janvier 2016 Traitement de l’hépatite C -­‐ une victoire scientifique et médicale totale : Pourquoi ne pas traiter tous les malades ? Le 9e congrès sur l’hépatite (Paris Hepatitis Conference)1 s’ouvre ce lundi 11 janvier au Palais des congrès de Paris, en présence d’experts toujours plus nombreux, venant du monde entier participer à cette formation médicale continue de très haut niveau. Organisé par le Professeur Patrick Marcellin2, le PHC accompagne depuis 12 ans les progrès fulgurants des traitements de l’hépatite C, qui touche près de 170 millions de personnes dans le monde. En 2004, on estimait à 232 000 le nombre de Français porteurs du VHC, dont seuls 57% d’entre eux connaissaient leur statut sérologique. On estime à 90 000 le nombre de patients guéris dont 30 000 depuis l’arrivée des traitements oraux. Et maintenant ? L’éradication de l’hépatite C est désormais possible en France et ne dépend que de la volonté des autorités de santé de systématiser le dépistage et traiter tout le monde. Comme l’Allemagne, le Portugal et d’autres sont en passe de le faire. La France s’est avérée pionnière dans ce domaine, mais prend actuellement du retard en limitant le remboursement aux patients les plus sévèrement atteints… Une révolution thérapeutique est intervenue en 2014 lorsque sept antiviraux d’action directe (AAD) ont été mis à disposition des médecins spécialistes hospitaliers. Utilisés en association, ils permettent d’atteindre la guérison dans plus de 95 % des cas. Dépistage intensifié et prise en charge de tous les patients permettront d’éradiquer l’hépatite C en France, d’ici 2020 ! Maladie silencieuse, l’hépatite C doit être dépistée et prise en charge car les traitements améliorent grandement la qualité de vie des malades y compris à un stade précoce. Les recommandations des autorités sanitaires vont en ce sens mais ne sont pas suivies d’effets, alors que la dynamique actuelle permettrait de guérir en cinq ans tous les sujets atteints d’hépatite C sur le territoire français. La question du coût et de l’accès au traitement reste donc elle aussi centrale. Il faut donc espérer que l’année 2016 soit celle du traitement pour tous en France, afin de garder la dynamique de traitement instaurée début 2014 et rejoindre ainsi l’Allemagne, le Portugal et la Géorgie , l’Australie... qui ont fait savoir que tous les patients atteints d’hépatite C seraient traités. 1
Lien vers le programme scientifique : http://www.aphc.info/program.php Le PHC est organisé depuis 2004 par le Professeur Patrick Marcellin, sous l’égide de l’hôpital Beaujon (AP-­‐HP)/ université Paris-­‐Diderot/ Inserm CRI – Membres de son comité scientifique : Marc BOURLIERE (France), Massimo COLOMBO (Italy), Rafael ESTEBAN (Spain), Graham FOSTER (UK), Michael FRIED (USA), Michael MANNS (Germany) 2 Ne pas traiter tout le monde revient à une perte de chance pour les malades Certes, la guérison a un coût. Mais elle est de plus en plus certaine, éloignant de façon quasi constante le spectre de complications (cirrhose, cancer, nécessité de greffe hépatique…). Il ne s’agit pas de stabiliser un état ou soulager momentanément une douleur, voire gagner quelques jours à quelques semaines de vie : il s’agit d’une éradication complète du virus, au point de renouer avec une vie normale. Le Professeur Patrick Marcellin, Président de la Paris Hepatitis Conference, Hépatologue et directeur de l’Unité de recherche INSERM sur les Hépatites Virales Hôpital Beaujon (AP-­‐HP) à Clichy, est bien placé pour en témoigner : « Ce traitement transforme la vie des gens. Au bout de 15 jours, les malades me disent : "C’est incroyable je suis transformé. Je ne me suis jamais senti aussi bien. J'ai de nouveau plein de projets". (…) Ce sont des traitements courts, très bien tolérés et grâce auxquels le virus de l'hépatite C est totalement éliminé. Ceux qui n'ont pas une grave maladie du foie doivent également bénéficier de ces traitements sans tarder. Beaucoup souffrent à un stade précoce de grande fatigue, dépression, troubles métaboliques qui peuvent les contraindre à abandonner leur travail. Pour ces patients, la mise sous traitement se traduit par un extraordinaire gain en qualité de vie ». De plus, il regrette : « Je ne comprends pas, alors que les traitements constamment efficaces existent que l'on puisse laisser de côté des malades qui souffrent. En médecine, il n'y a pas que la survie qui compte ». Des espoirs d’éradication similaires pour les malades confrontés à l’hépatite B… dans 10 ans ? Le problème du traitement de l‘hépatite C résolu, l‘énergie des chercheurs et cliniciens va être toute à la problématique de l’hépatite B. Si les traitements actuels peuvent stabiliser l’état des malades atteints d’hépatite B, ils ne parviennent pas à les guérir. C'est le prochain défi des hépatologues. Le Professeur Marcellin constate : « L'hépatite B est une maladie plus complexe que l'hépatite C. Cependant, ce que nous avons appris sur l'hépatite C va nous servir pour l'hépatite B et la recherche a fait de gros progrès ». En novembre 2015, une étude a montré qu'une bithérapie interféron pégylé et ténofovir améliorait nettement l'efficacité du traitement chez certains patients, par rapport aux monothérapies jusque là pratiquées. L’association d’antiviraux dits « analogues nucléosidiques/nucléotidiques » de 2e génération permet d’obtenir une virosuppression prolongée chez la majorité des patients. Le Pr Marcellin est confiant : « Si j'avais un pari à faire, je dirais que dans dix ans, nous serons en capacité d'éradiquer aussi le virus de l'hépatite B ».    Contacts Presse Sylvie du Cray-Patouillet et Alexandra Deleuze
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