Résumé - GeoRessources
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Résumé Les principaux gisements d’uranium connus du Niger (Arlit, Akouta et Imouraren) sont tous localisés dans le bassin de Tim Mersoï, à l’Est de la faille d’Arlit. Les gisements d’Arlit et d’Akouta sont encaissés dans des formations Carbonifères et présentent une minéralisation à uranium essentiellement réduite, alors que le gisement d’Imouraren est contenu dans une formation d’âge Jurassique sous forme de minéralisation uranifère majoritairement oxydée avec quelques poches de minéralisation réduite. La découverte de nouvelles concentrations d’uranium à l’ouest de la faille d’Arlit et les différences entre les gisements dans le Carbonifère et le Jurassique, ont encouragé une réévaluation des modèles métallogéniques antérieurs. L’objectif est de déterminer si les différentes minéralisations uranifères ont été formées durant un même évènement diagénétique/hydrothermal en lien avec un épisode géotectonique majeur à l’échelle du bassin, ou si celles-ci sont polyphasées dans le temps, afin de proposer un modèle métallogénique global. Une approche multi-technique regroupant une étude détaillée de la diagenèse, des circulations de fluides, de la microdéformation, de la minéralisation, de la géochronologie et de la géothermométrie, a été appliquée afin de retracer l’histoire d’enfouissement du bassin et d’appréhender le plus clairement possible les conditions de dépôt des oxydes d’uranium. L’histoire diagénétique des formations Carbonifère et Jurassique du bassin de Tim Mersoï commence d’abord par la formation précoce de pyrites framboïdales et en épigénie des tissus végétaux datées par Re-Os à 301,6 ±1,9 Ma, et par la formation de ciment de dolomite précoce. Quand la compaction a débuté, les quartz commencent à être jointifs jusqu’à l’apparition progressive de contacts concavo-convexes, de surcroissances de quartz bien développées et de microstylolites. Proche de l’enfouissement maximal, dans tous les gisements, des chlorites ferrifères diagénétiques se développent et sont synchrones des derniers stades de silicification. L’étude systématique des associations minérales de tous les gisements montre que les associations les plus courantes sont quartz > chlorite + pyrite dans les grès du Carbonifère, et quartz > chlorite + albite + analcime II dans les grès du Jurassique. Dans les échantillons riches en chlorite des trois gisements étudiés, l’uraninite a été retrouvée déposée sur les chlorites et en ciment autour des surcroissances de quartz. Lors de la télogenèse (inversion tectonique), l’infiltration de fluide riche en K, favorise la néoformation des illites et illite/smectites au détriment de la chlorite ou de la kaolinite. De(s) épisode(s) d'oxydation ultérieure interviennent avec la formation en abondance d’oxy-hydroxydes de fer en ciment intergranulaire. Enfin, des processus supergènes, ont favorisé des séries de remaniements et de précipitations des minéraux secondaires d'U, de Cu, de V depuis 21 Ma jusqu’à vers 3-1,6 Ma. Les âges isotopiques U-Pb antérieurs, complétés par les nouveaux âges U-Pb obtenus sur les oxydes d’uranium des trois gisements, et l’âge Re-Os de la chalcocite contemporaine de l’uraninite pour le cas d’Imouraren, ont clairement mis en évidence deux phases principales de minéralisation uranifère : (i) un épisode diagénétique/hydrothermal principal entre 100 et 125 Ma au cours duquel on précipite les minéraux primaires d’uranium et de cuivre (uraninite et chalcocite) en milieu réduit dans des conditions proches de l’enfouissement maximal, qui est relié aux périodes de rift atlantique au Crétacé. Les conditions P-T du bassin juste avant le dépôt des oxydes d’U, ont pu être estimées à partir des études paléo-géo-barothermométriques sur l’assemblage quartz-chlorite (inclusions fluides et minéralogie des chlorites) à 115-150 °C et 80-120 bars respectivement, et sont remarquablement similaires dans toutes les formations du Carbonifère au Jurassique. Ces températures, supérieures de 60 à 80 °C à celles estimées à l'enfouissement maximal, indiquent un déséquilibre thermique entre un fluide entrant et les aquifères. Le modèle proposé est la circulation de fluides chauds et salés (jusqu’à 22 % eq. NaCl) par un système de convection au niveau de la faille d’Arlit durant le rifting de l’Atlantique au Crétacé, et leur infiltration dans les différents aquifères (formations Carbonifère et Jurassique), ceci conduisant au dépôt de l’uranium dans les formations perméables et riches en matière organique et en sulfures. (ii) une série de remaniement des minéraux primaires en milieu oxydant pour former des minéraux secondaires d’uranium, de vanadium et de cuivre (uranophane, métatyuyamunite et chrysocolle) en conditions supergènes liée à l’exhumation des séries depuis 50 Ma, lors des grandes phases d’oxydation connues en Afrique de l’ouest. Mots-clés : uranium, fluide, diagenèse, paléo-géo-thermo-barométrie, géochronologie Membres du jury: Rapporteurs Michel GUIRAUD Jocelyn BARBARAND Directeur de thèse Michel CATHELINEAU Examinateurs Michel CUNEY Pierre FORBES Franck BOURDELLE Moussa KONATE Marie-Christine BOIRON Invité Marc BROUAND Professeur, Université de Bourgogne, Dijon Professeur, Université de Paris Sud, Paris Directeur de Recherche CNRS, UMR 7359 GeoRessources, Nancy Directeur de Recherche émérite CNRS, UMR 7359 GeoRessources Docteur, Directeur Waste Development Solution AREVA, Paris Maître de conférences, Université de Lille Maître de conférences, Université Abdou Moumouni, Niamey Chargée de Recherche CNRS, UMR 7359 GeoRessources, Nancy Docteur, Expert minéralogiste AREVA, Paris