NICE : « Dans une société en mutation, la rencontre des cultures

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NICE : « Dans une société en mutation, la rencontre des cultures
NICE : « Dans une société en mutation,
la rencontre des cultures, une chance pour notre foi ».
C’est autour de cette affirmation qu’une centaine de personnes se sont
rassemblées à Don Bosco le 14 Avril 2012 pour la journée diocésaine des Migrants.
Cette assemblée avait un goût de Pentecôte : Français venant des paroisses et des
services qui se sentent concernées par les migrants, Italiens, Capverdiens,
Polonais, Malgaches, Ivoiriens, Colombiens, Philippins, Croates, Vietnamiens, une
Laotienne.
La conférence du Père Bernard Fontaine, responsable national de la Pastorale des
Migrants et des personnes en
déplacement a bien situé cette
journée : un vivre ensemble non
seulement l’espace d’une journée
mais dans l’espérance
d’une
disponibilité à l’Esprit qui nous
conduit sur des chemins nouveaux.
Nous sommes une seule famille
humaine.
« Une promesse est devant nous.
Ce monde est appelé à vivre dans
la fraternité universelle.
Chaque culture a ses valeurs
propres mais elles sont sans cesse
en mouvement. »
En effet, « nos sociétés vivent une grande mutation qui bouleverse les cultures »
Les migrants sont au cœur de toutes ces réalités :
- mondialisation libérale qui privilégie les échanges des produits et les flux financiers,
mais surtout pas des personnes pour les pays du Sud!
- Développement de l’individu avec primat à la consommation, affaiblissement des
solidarités telles qu’elles étaient vécues.
Les cultures et les traditions sont remises en cause. Il y a le danger d’une uniformisation
des cultures, de ne plus développer le génie d’un peuple. La consommation proposée par
la société devient un modèle possible, les grandes marques, Coca… etc
«Le défi des migrations interpelle l'Eglise. Il nous faut envisager des projets
communs : "Comment vivre ensemble sans être cloisonnés " »
Le Père Bernard Fontaine invite alors chacun à garder les yeux fixés sur le
témoignage de Jésus, des apôtres, et ce que nous dit l’Eglise.
Martine nous partage ce qu’elle a retenu :
Quelle est l’originalité de la foi chrétienne ?
- Témoignage du Christ :
* il est venu habiter parmi nous
* il a pris place dans une culture particulière : la Palestine
* « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis »
- Témoignage des disciples :
* Pierre qui se rend chez Corneille (la nourriture ne doit pas être un obstacle à la
rencontre
* Paul : il n'y a plus d'étrangers dans l'Eglise
- L'Eglise :
* L'ensemble de l'humanité forme une seule famille humaine
* Les biens sont au service de tous
* Nous sommes tous tournés ensemble vers l'écoute de la Parole de Dieu dans des
langues différentes. »
La rencontre des cultures : une grande chance pour l'homme
Dans ce monde de mondialisation ; les différentes cultures sont invitées à se rencontrer
Deux chemins se présentent à nous :
- L'Assimilation : ce n'est pas un chemin ouvert : non, nous n’en voulons pas.
- L'Intégration: là des passerelles se font pour un projet commun, cela demande une
insertion progressive des migrants dans la société, dans les activités de la paroisse, une
prise de responsabilité de leur part.
Des carrefours ont permis d’entendre ce que chacun voulait partager des valeurs de
sa culture et des difficultés à les vivre dans le pays d’accueil, et surtout comment les
transmettre à leurs enfants qui baignent dans notre société si déchristianisée.
Une conviction forte : notre foi commune nous aide à nous respecter les uns, les autres
et à mettre en valeur notre culture sans peur.
Jésus Christ est notre frère à tous.
Une inquiétude: le monde actuel bouleverse toutes nos valeurs, nous ne voulons pas
être assimilés mais conserver le meilleur de notre culture.
Comment transmettre les valeurs de notre culture, notre foi à nos enfants ?
Une question : comment éviter que nos communautés soient juxtaposées ? Comment
trouver des lieux d’échange, de convivialité ?
Marianne, après les ateliers,
nous dit ce qui l’a touchée :
- Nous tenons à notre
culture, à nos racines, mais
même si de temps en temps
ça nous bouscule, nous
tenons aussi à l’enrichir, en
parlant votre langue (avec
un accent..), en vivant avec
vous : ça nous apprend le
respect des autres et ça
nous permet de mieux
mettre en valeur notre
propre culture !!
- Les cultures doivent se
rencontrer
pour
une
fécondation réciproque :
Vivre ensemble, c’est dépasser nos peurs de l’autre, c’est devenir un peu plus
catholiques, à l’écoute de la parole de Dieu.
- On veut tous vivre dans la paix et la justice, s’adapter à vivre ensemble est une preuve
de l’existence de Dieu. »
Cette journée ne pouvait se dérouler sans évoquer les problèmes bien concrets des
personnes qui cherchent à avoir en France une situation stable. Bernard Neuville
nous a exposé les énormes difficultés des demandeurs d’asile dont aujourd’hui un
certain nombre sont à la rue au mépris, par notre Préfecture, des lois qui les protègent. De
nombreux migrants ne sont pas régularisés alors qu’ils sont bien insérés dans notre
société, travaillent et paient des impôts… même des enfants se retrouvent dans des
centres de rétention. Un groupe de travail va se mettre en place, je ne manquerai pas de
vous solliciter.
Enfin tout au long de la journée, nous avons voulu aussi voyager en différents pays
à travers des images, des paroles, des danses, cela donnait chair à cette rencontre
de cultures à dire en quelques minutes à travers des images, des paroles ce qui leur
parait important pour faire découvrir leur culture.
Très belles évocations du Cap vert, du Vietnam, des Philippines, danses des
colombiennes au son d’une musique bien typique, partage de la vie de la communauté
malgache… Beaucoup n’ont pas eu le temps de s’exprimer, c’est le début d’un chemin de
partage des valeurs, des richesses de chaque culture à continuer, pourquoi pas dans les
paroisses….
Conclusion : chacun cherche à garder son identité, source d’équilibre tout en s’intégrant,
c’est la seule possibilité d’un dialogue entre cultures.
Sr Agnès Braillon, déléguée à la pastorale des Migrants