les CRS exaspérés par l`hébergement - Unsa
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les CRS exaspérés par l`hébergement - Unsa
Il y a 4 ans, le Motel 25, à la sortie de Bergues, avait déjà essuyé les reproches des CRS. les CRS exaspérés par l’hébergement OCT. 2015 UNSA POLICE - 25 Rue des Tanneries, 75013 PARIS – http: / /unsa-police.fr – mail: [email protected] – Tph : 01.43.40.64.27 Fax : 01.71.18.22.90 Calais Par THOMAS DAGBERT Publié le 08/10/2015 Une nuit blanche dans un fourgon après sept heures de patrouille aux abords du tunnel sous la Manche. La dernière compagnie de CRS appelée en renfort de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) n’a pas découvert le Nord sous son meilleur aspect. Initialement logés au Motel 25, à la sortie de la ville de Bergues, les fonctionnaires de police ont tout bonnement refusé d’occuper les bungalows qui leur étaient réservés dans la nuit de mardi à mercredi. « On ne demande pas un hôtel 4 étoiles, peste Jean- Jacques Abbassie, membre de la 29e compagnie de CRS et délégué UNSA Police. On veut juste des logements décents. » La demande ne paraît pas insurmontable mais hier, sur le parking du Motel, la pilule n’est pas passée. « Nous refusons ces conditions » Le ton est monté alors que les quelque 80 fonctionnaires devaient prendre leurs quartiers dans les bungalows du Motel 25. « On veut nous mettre dans des bungalows prévus pour l’été, fulminent en choeur quelques CRS. Il y a de l’humidité, le chauffage ne fonctionne pas, quand on essaye de prendre une douche, c’est l’inondation. Ce n’est pas possible, nous refusons de vivre dans de telles conditions. » Une partie des CRS relogés à Ambout-Cappel Les 80 CRS présents à Bergues ont reçu la visite du commissaire de la direction zonale Nord, dépêché en urgence pour régler le conflit. Juste avant son arrivée, les employés de l’hôtel se sont affairés au nettoyage des chambres qui ont été proposées aux CRS, avant l’inspection des syndicats et du commandement CRS. En début d’après-midi, la majorité des représentants des syndicats ont finalement décidé d’occuper 27 chambres sur le site du Motel 25. Les autres CRS seront logés dans trois hôtels différents à Armbouts-Cappel. Ce n’était pas la première fois... Il y a quatre ans déjà, la même compagnie avait connu pareil sort au Motel 25. « On avait déjà refusé le logement, confirme Jean-Jacques Abbassie. On nous avait ensuite renvoyés sur une mission différente à Paris et une autre compagnie nous a remplacés... Logée au Novotel de Calais.» « On ne demande pas un hôtel 4 étoiles. On veut juste des logements décents » On peut concevoir leur incompréhension et quatre ans après, rien ne semble avoir changé. Les forces de l’ordre ont donc quitté leurs bungalows et regagné leurs chambres avant de repartir en patrouille dans le Calaisis. THOMAS DAGBERT ues, les Motel 25, à la sortie de Berg Hier matin, sur le parking du is en cause l’état des logements qui CRS étaient furieux. Ils ont rem nt, une partie de la compagnie a leur étaient proposés. Finaleme le reste a été dispatché dans trois intégré les appartement du site, hôtels à Armbouts-Cappel. QUESTIONS À Christophe Canon, UNSA Police CRS « On ne fait pas la fine bouche » Les CRS ont-ils déjà été confrontés à des soucis d’hébergement de ce genre ? Oui, bien sûr. Cela arrive par moment mais généralement, on trouve une solution alternative. La même compagnie avait déjà eu le même souci au Motel 25 il y a 3 ans et demi. Comment se fait-il que des fonctionnaires se retrouvent dans des lieux inadaptés ? On ne fait pas les fines bouches mais il faut un minimum de confort et surtout, un maximum de sécurité. Ce n’est pas toujours le cas et nous essayons de faire au mieux pour leur garantir un logement décent. Pourquoi les CRS ne sont-ils pas tous basés à Calais ? Il faut avoir une structure d’hébergement qui accepte une compagnie de CRS entière. Parfois, les hôtels ne sont disponibles que pour une semaine mais les compagnies basées à Calais restent quinze jours. Quel serait la solution ? Il faudrait trouver une solution pérenne, avec une structure qui accepte continuellement les compagnies. Des logements quasiment réservés aux CRS. PROPOS RECUEILLIS PAR T.D. Les 8 compagnies de CRS sur le terrain à Calais sont hébérgées dans six villes du Nord et du Pas-de-Calais. Trois unités permatentes sont logés dans des hôtels à Coquelles. « Nous ne sommes pas assez » Au-delà de la situation de leur hébergement, la CRS 29 de Lannemezan et leurs collègues fonctionnaires déplorent les conditions de travail sur le terrain calaisien. « Nous ne sommes pas assez nombreux », déplorent Jean-Jacques Abassie et Jérôme Casas, deux CRS de la 29e compagnie et membres du syndicat UNSA Police. « Il faudrait un policier tous les cinq mètres » Pour rappel, une vingtaine de fonctionnaires supplémentaires ont été mobilisés sur Calais pour gérer l’afflux de migrants aux abords du tunnel sous le Manche, de la « New Jungle » et d’autres secteurs sensibles. « On ne fait que jouer au jeu du chat et de la souris. Il faudrait un policier tous les cinq mètres. » La grogne monte au sein des CRS présents aux abords de la Jungle Vers un droit de retrait ? Sur le parking du Motel 25, en discutant avec les forces de l’ordre, les langues se délient. « On n’a jamais vu ça. Quand on est arrivé, on s’est dit que ce n’était pas possible, confie une recrue pour qui Calais et sa zone de transit migratoire sont une grande première. « On ne patrouillera pas deux par deux dans la Jungle, lâche un autre CRS. C’est trop dangereux. On va peut-être faire valoir notre droit de retrait, c’est ingérable autrement. 12 fonctionnaires dans un camp de 3 000 migrants… comment est-ce possible ? » Du côté des syndicats, d’autres actions pourraient être entamées dans les semaines à venir. T.D.