Exemple de dissertation Sujet : « La France entre 1958

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Exemple de dissertation Sujet : « La France entre 1958
Fiche Corrigés
Nº : 03001
HISTOIRE
Séries L-ES-S
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Exemple de dissertation
Sujet : « La France entre 1958 et 1973 »
Le plan possible
I. Une nouvelle Constitution pour une nouvelle France
A.Vers un renforcement du pouvoir présidentiel
Le général de Gaulle revient au pouvoir en ayant posé comme condition une réforme du jeu institutionnel avec l’adoption d’une
nouvelle Constitution destinée à renforcer le pouvoir exécutif. Mais il doit faire face à l’opposition des communistes, du parti radical
et des socialistes.
Finalement, légitimée par un référendum, la Ve Constitution devient réalité. Le président de la République est considéré comme le
véritable chef de l’Etat et des armées, garant de la souveraineté nationale et de l’intégrité du territoire. Son gouvernement relève au
Premier ministre, qu’il choisit lui-même. Le président de la République peut par ailleurs dissoudre l’Assemblée et solliciter le peuple
français, par référendum, sur un projet de loi. Enfin, en cas de crise majeure (article 16), il peut exercer les pleins pouvoirs.
B. La question de la décolonisation
La question algérienne, depuis 1954, pèse lourd sur la vie politique et nationale. Conscient que l’indépendance devient inéluctable,
de Gaulle, qui a changé d’avis, oriente peu à peu la politique française en ce sens, ce qui soulève l’incompréhension et la surprise des
Français d’Algérie. L’armée française apparaît partiellement divisée. Le sort des harkis s’annonce inquiétant, car le FLN ne présente
pas de véritables garanties, et les négociations avec ce parti sont complexes et tendues.
La crise débouche sur le « Putsch » des généraux en 1961. De Gaulle rétablit l’ordre mais une partie de la contestation se fédère
dans l’OAS (Organisation de l’armée secrète). L’Algérie et, partiellement, la France sont le théâtre d’attentats d’une lutte sans merci
entre OAS, FLN et « barbouzes » (agents des services spéciaux du gouvernement français).
En 1962, les accords d’Evian marquent la fin de la guerre en Algérie qui, du même coup, accède à l’indépendance. C’est aussi le début
d’une tragédie pour les Français d’Algérie, obligés de s’exiler vers la métropole, et les Algériens qui ont combattu dans les rangs de
l’armée français et qui sont victimes d’une effroyable épuration.
Transition
La République française traverse de profondes mutations politiques, avec la réforme constitutionnelle et la fin de l’ère coloniale. En
métropole, les progrès économiques entraînent également, dans la société, d’irrémédiables changements.
II. La France à l’heure de l’essor économique
A. Les manifestations d’un dynamisme économique
On parle alors de « miracle économique », surtout à partir de 1952. Sur fond des Trente Glorieuses, le pays connaît une mutation
en profondeur de ses structures économiques. L’heure est à la modernisation, notamment de l’agriculture (remembrement), et à
l’industrialisation (exode rural, développement de la division du travail ; hausse de la production et de la consommation).
L’industrie automobile, en particulier, connaît un regain de dynamisme, comme l’industrie de pointe (aéronautique) et chimique, et
la construction immobilière. Le pays développe ses infrastructures routières et ferroviaires.
Les Français vivent mieux, grâce à une hausse des revenus. Croissance démographique et croissance économique vont de paire,
cette dernière bénéficiant d’une augmentation sensible de la consommation (société dite de consommation). Le pouvoir d’achat
des Français s’est accru si bien que l’équipement des ménages, notamment en électroménager, s’améliore sensiblement. La voiture
se « démocratise ».
Les loisirs et voyages s’amplifient, servis par les congés payés qui, en 1969, passent à quatre semaines, puis à cinq semaines en
1981.
B. Des faiblesses préoccupantes
Il existe néanmoins des points faibles, comme la prédominance de petites entreprises du secteur industriel qui affichent des prix
de production élevés ; point faible qui se ressent au niveau de la concurrence internationale. D’autre part, les secteurs traditionnels
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(métallurgie, sidérurgie) essuient un net recul à partir de 1960. Le secteur de l‘informatique, pour sa part, est dominé par les
entreprises japonaises et américaines. Enfin, l’agriculture traverse une crise sectorielle marquée par l’exode rural et l’endettement
des petites exploitations qui, faute de pouvoir faire face, disparaissent peu à peu. La croissance urbaine est telle que la crise du
logement est très importante jusqu’au début des années 1960.
Transition
Malgré les crises sectorielles, la France est devenue la quatrième puissance commerciale du monde à partir des années 1960, et
occupe une place majeure dans les mouvements internationaux de capitaux.
III. Les enjeux d’une nouvelle politique
A. De Gaulle et la place de la France en politique étrangère
Charles de Gaulle souhaite que la France réintègre le rang de grande nation indépendante sur l’échiquier international, en pleine
guerre froide. Il prend donc volontairement ses distances avec les Etats-Unis et ne « boude » pas nécessairement l’URSS, avec laquelle
il développe les relations commerciales. De même, de Gaulle reconnaît la Chine communiste. Refusant la mainmise américaine sur
l’OTAN, la France quitte le commandement intégré de l’Organisation (1966).
Par ailleurs, le président de la République française cherche à constituer l’Europe en fédération de nations souveraines afin de
contrebalancer la puissance américaine (refus d’ailleurs de l’entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE). Néanmoins, la CEE se
renforce grâce à un rapprochement de réconciliation franco-allemande (ex. rencontre avec Konrad Adenauer à Reims).
Sinon, la France s’applique à valoriser ses capacités technologiques et de prestige (construction du paquebot France et de l’avion
supersonique Concorde).
Mais en 1969, le 28 avril, de Gaulle démissionne de la présidence de la République après le rejet d’une proposition de réforme
régionale qui conduisait à la diminution de l’autorité du Sénat (il avait lié sa position politique au résultat du référendum). Le régime
gaulliste avait déjà été ébranlé par la crise de mai-juin 1968. De Gaulle décède en 1970.
Georges Pompidou, l’ancien Premier ministre, succède à Charles de Gaulle dans un contexte difficile.
B. L’après-gaullisme : de nouvelles difficultés
Le pays subit des blocages divers.
Sur le plan social, sur fond de ralentissement de l’accroissement naturel et de vieillissement de la population, les paysans et les
ouvriers voient diminuer leur rôle social. Les paysans ne représentent plus que 10 % de la population active contre 30 % en 1945,
tandis que les ouvriers constituent encore 38 % des actifs jusqu’au milieu des années 1970.
La classe moyenne prend de l’ampleur. Le revenu réel des Français a certes doublé entre 1949 et 1973, mais la progression des
revenus se ralentit sous l’effet de la crise.
De plus, en dépit d’une croissance de près de 5% par an, les inégalités et la pauvreté restent un problème majeur, avec 5 millions
de personnes disposant d’un revenu inférieur ou égal au SMIC (Salaire minimum interprofessionnel de croissance, créé en 1969 en
remplacement du SMIG [Salaire minimum interprofessionnel garanti]).
Le chômage augmente sensiblement et dépasse les 500 000 personnes en 1974.
Peu à peu apparaît une société « à deux vitesses », avec le phénomène de marginalisation et d’exclusion.
Georges Pompidou s’affiche en héritier de la politique gaulliste en promettant « l’ouverture dans la continuité ». Le pouvoir fait face
aussi aux revendications des mouvements étudiants (réforme de l’université par Edgar Faure), aux attentes des courants féministes
et à l’essor du régionalisme qui amorce la décentralisation.
Pompidou s’applique à l’élargissement de la CEE, avec l’entrée de la Grande-Bretagne, du Danemark et de l’Irlande. Il témoigne
d’une volonté permanente d’appliquer une politique extérieure d’indépendance nationale.
Malade, Georges Pompidou s’éteint le 2 avril 1974, dans un contexte où la gauche s’affirme de plus en plus (influence de François
Mitterrand pour l’union des gauches). Finalement, Valéry Giscard d’Estaing est élu président de la République en mai 1974, face à
François Mitterrand.
Conclusion
La conclusion doit vous permettre de rappeler les grandes lignes de l’époque considérée : l’achèvement de la décolonisation, le
développement économique et la pérennité de réformes sociales qui demeurent plus ou moins en suspens ; la consolidation de la
construction européenne avec l’effort de la République française pour le maintien de l’indépendance nationale.
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