+ Homélie du 22ème Dimanche Temps Ordinaire C 2007

Transcription

+ Homélie du 22ème Dimanche Temps Ordinaire C 2007
+ Homélie du 22ème Dimanche Temps Ordinaire C 2007
Par le frère Athanase Mancabou
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L’évangile que nous venons d’écouter, frères et sœurs semble à première vue rebutant. Nous avons
toujours appris que Jésus est doux et humble de cœur, qu’il est le Prince de la paix et qu’il est venu
réconcilier les hommes avec Dieu et entre eux. Voilà qu’aujourd’hui il nous dit : « Je ne suis pas venu
apporter la paix mais la division… »
Qu’est-ce que cela signifie?
Pour des chrétiens avertis qui vont au-delà du sens littéral de cet évangile il est clair que ce que Jésus
vient de nous proclamer est en réalité essentiel. Essentiel parce qu’il nous aime d’un amour inégalé.
La valeur du sacrifice de Jésus n’est pas son sang, c’est son amour. Jésus n’a pas vu sa mort sur la croix
comme un sacrifice et cela on peut le sentir quand il affirme qu’il est venu apporter un feu sur la terre
et il voudrait qu’il soit déjà allumé. L’impatience de Jésus à vouloir sauver l’humanité est liée à son grand
amour pour l’homme pécheur qu’il vient guérir gratuitement.
Face à ce message du Christ on ne peut rester neutre, il faut prendre position : soit être contre lui, soit
être avec lui.
Oui le feu de l’amour vrai peut séparer un instant le mari de sa femme et l’enfant de ses parents comme
dit l’Evangile de ce jour.
Aujourd’hui, nous ne pouvons pas ne pas remarquer la lucidité prophétique de ces paroles de Jésus.
Beaucoup de parents ne cessent de se lamenter en disant que leurs enfants ont rejeté toute pratique
religieuse, ils ne veulent plus se marier, ils refusent même le baptême de leur enfant. Quelle est la
famille chrétienne à l’abri de ces conflits annoncés par Jésus ? Nous sommes alors tentés d’accuser les
autres : si l’Eglise faisait ceci… si notre curé faisait cela…si les éducateurs enseignaient cela… si j’avais
fait ceci…
Dans un récit de la vie des pères du désert, on apprend qu’un certain Père Lot vient trouver l’abbé
Joseph pour lui dire : « Mon père je suis fidèle à la règle, au jeûne à la prière, je purifie mon cœur de
toute pensée mauvaise. Que devrai-je faire de plus ? Pour toute réponse, l’ancien étendit la main vers le
ciel et ses dix doigts devinrent comme dix gerbes de flammes. Puis il dit :
« Transforme-toi complètement en feu. » Voilà ce que chacun de nous doit devenir : un feu brûlant de
charité. En d’autres termes une photocopie de Jésus
Au sein des banalités quotidiennes, nous pouvons faire brûler la vive flamme d’amour. Hélas, qui de nous
n’a pas, un jour ou l’autre, éteint la voix de Dieu qui résonne dans son cœur? Avouons qu’il nous arrive
souvent de dire ou de penser que l’évangile est trop perturbateur…il nous conduirait trop loin si nous
acceptons ses exigences. Alors, on prend l’extincteur, et on supprime cette parole brûlante qui nous
dérange.
Vous savez chers frères et sœurs qu’un chrétien convaincu de sa foi et de la grandeur du nom qu’il porte
ne peut pas se contenter uniquement d’être un pratiquant d’un moment mais plutôt un homme et une
femme engagés à la suite du Christ.
Tout à l’heure à la fin de la Messe il reviendra normalement au diacre la lourde tache de vous dire d’aller
dans la paix du Christ. Cela n’est certainement pas une exhortation d’aller reprendre les activités
quotidiennes mais plutôt d’aller dire à tous ceux que vous rencontrerez que Dieu a visité son peuple, que
Dieu a tellement aimé les hommes qu’il leur a donné son Fils unique, que le Fils Unique à tellement aimé
les hommes qu’il leur à laissé le mémorial de son corps et de son sang pour qu’il ait la vraie vie, la vie
éternelle.
Chers frères et sœurs vous savez bien que quand on a entendu le message de salut et de feu comme
celui que le Christ a apporté sur terre on ne peut pas le garder jalousement pour soi, il faut au contraire
vouloir le partager avec un grand nombre de personnes.
Aujourd’hui comme hier annoncer l’Evangile n’est pas un luxe, ce n’est pas facultatif, c’est un devoir qui
incombe à tout disciple de Jésus. Vous comprenez aisément qu’être chrétien non pratiquant est la pire
des logiques pour un homme doué d’un minimum de bon sens.
Aujourd’hui on parle beaucoup de la dégradation de l’environnement, du sida, de la famine et de
beaucoup d’autres maux mais nous savons que l’oublie de Dieu est le mal le plus grave avec les
conséquences qui en découlent comme la dépravation des mœurs.
Les bons chrétiens que nous voulons devenir devraient être partout des porteurs de lumière, des
révélateurs de sens, dans un monde qui a perdu la boussole. Les chrétiens sont lumière en proclamant la
Bonne Nouvelle. Ils sont lumière surtout en vivant de l’amour de cette Bonne Nouvelle. Un proverbe
africain dit bien qu’ « il ne fait jamais nuit là où on s’aime. »
L’amour fou du Christ s’est r révélé à travers la croix. Mais Jésus n’est pas venu d’abord pour être
crucifié mais pour révéler l’amour du Père. Le salut qu’il nous a obtenu est moins dans la croix, que dans
l’acte d’amour de s’être fait nôtre.
Le bonheur qui vaille vraiment en celle vie, c’est celui qui nous vient de Dieu. Mais malheureusement
l’homme où la femme de ce troisième millénaire se targue souvent de vivre vieux grâce au développement
de la médecine mais il oublie que s’il est encore en vie c’est grâce à Dieu qui patiente pour sa conversion.
Mais à quoi servirait-il de naitre de vivre 100 ou 1000 ans sur cette terre si on n’a pas Jésus dans sa
vie et si c’est pour mourir pour l’éternité?
De nos jours ce témoignage de porter le Christ au monde n’est pas possible si l’on ne s’arme pas de
courage pour dire non au laxisme de nos concitoyens, dire non à la construction d’une cité sans Dieu, non
au mariage contre nature, non au bébé tué dans le ventre de leur maman avant la naissance, non à
l’individualisme, non à l’indifférence…
Mais pour mieux annoncer aux autres le trésor de notre foi un minimum de formation chrétienne est
requis. En d’autres termes nous devons être des hommes de prière, des hommes qui sachent s’arrêter
pendant au moins une demi-heure dans la journée pour se tourner vers l’Auteur de leur vie sans aussi
oublier d’aller consulter un prêtre pour recevoir le pardon de Dieu. Il nous faut connaître la doctrine de
l’Eglise en lisant chaque jour la Bible et le catéchisme de l’Eglise catholique pour mieux connaître et
aimer Dieu.
Pour terminer permettez-moi de vous partager cette petite réflexion d’un ami qui me disait, il y a
quelques temps que si les chrétiens que nous sommes étaient convaincus de la grandeur du message du
Christ comme les hommes politiques le sont de leurs programmes de campagne électorale le monde
changerait de visage. Et je pense que sa réflexion est pertinente.
Seigneur Jésus dans quelques instants nous allons te recevoir, donne nous de brûler du feu de ton amour
pour faire connaître au monde ta miséricorde. Amen !