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SCHEMA DIRECTEUR D’ACCESSIBILITE DES TRANSPORTS DU DEPARTEMENT DE LA SAVOIE EXTRAIT Janvier 2009 SOMMAIRE 1. L’ENVIRONNEMENT REGLEMENTAIRE ET LE CONTEXTE ........................................................ 3 1.1. RAPPEL DES PRINCIPES DE LA LOI DE FEVRIER 2005 ....................................................................... 3 2. LES PROPOSITIONS POUR LA MISE EN ACCESSIBILITE DES TRANSPORTS DU DEPARTEMENT DE LA SAVOIE ........................................................................................................... 7 2.1. L’ACCESSIBILITE PHYSIQUE : LES PRINCIPES DE HIERARCHISATION DU RESEAU ................................. 7 2.1.1. Un réseau principal et périurbain progressivement accessible .......................................... 8 2.1.2. Un service de substitution pour les lignes touristiques ....................................................... 9 2.1.3. Un réseau de maillage à la demande accessible ............................................................... 9 2.1.4. Le transport des scolaires ................................................................................................. 10 2.1.5. Les gares routières ........................................................................................................... 11 2.1.6. Les aménagements et équipements à apporter aux véhicules ........................................ 12 2.2. LES PROPOSITIONS CONCERNANT L’INFORMATION ET LA PREPARATION AU VOYAGE ........................ 13 2.2.1. Un travail sur les supports d’information préparant au voyage ........................................ 13 2.2.2. Un travail sur les supports d’information pendant le voyage ............................................ 14 2.2.3. La sensibilisation des transporteurs ................................................................................. 16 2.2.4. Un accompagnement accru des Personnes à Mobilité Réduite ....................................... 16 2.3. UNE NECESSAIRE MUTUALISATION ENTRE LES ACTEURS DU TRANSPORT DANS LE DEPARTEMENT .... 17 3.1 Le suivi et l’évaluation du Schéma Directeur D’Accessibilité….20 1 Dans le cadre de la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », le Schéma Directeur d’Accessibilité des transports énonce les grands principes de la mise en oeuvre de l’accessibilité du Réseau Départemental de Transports de la Savoie. Il constitue un cadre pour : • Définir les modalités et les grandes phases de la mise en accessibilité • Préciser les dispositions prises pour l’intermodalité avec les autres réseaux • Etablir les principes des dérogations • Prévoir les mises à jour du schéma et l’évaluation de la politique d’accessibilité 2 1. L’ENVIRONNEMENT REGLEMENTAIRE ET LE CONTEXTE L’accessibilité est une condition primordiale pour permettre à tous de participer à la vie sociale et d’exercer les actes de la vie quotidienne avec la plus grande autonomie possible. Ainsi, une personne handicapée peut, comme tout autre habitant du département, vivre au sein du territoire et disposer d’un ensemble de services d’intérêt général (école, poste, logements, services sanitaires), eux-mêmes impactés par la loi handicap. Le transport collectif est au cœur du dispositif puisqu’il permet de relier ces différents équipements sur le territoire départemental. Il contribue ainsi à l’aménagement du territoire et à la mise en œuvre de politiques de déplacement adaptées aux enjeux de développement durable. 1.1. Rappel des principes de la loi de février 2005 L’ESPRIT DE LA LOI : DES EXIGENCES ELARGIES La loi du 11 février 2005 a élargi la notion d’accessibilité des systèmes de transport collectif au travers des principes fondateurs suivants : • La prise en compte de tous les handicaps, non seulement moteurs, mais aussi sensoriels, cognitifs et psychiques, et également des personnes dites « à mobilité réduite » (personnes âgées, de petite taille, ayant une gêne temporaire pour se déplacer). • La volonté de traiter toute la chaîne de déplacement (dont les aménagements des espaces publics, les systèmes de transport et l’intermodalité), afin d’éliminer toute rupture dans les déplacements pour les personnes affectées d’une déficience. • Des obligations non seulement de moyens, mais aussi de résultats pour les Autorités Organisatrices de Transport, assorties de délais à respecter. • La notion de large concertation de tous les acteurs de la chaîne de déplacement, avec notamment l’implication de représentants de personnes à mobilité réduite le plus en amont possible dans le processus, et une procédure de dépôt de plainte pour défaut d’accessibilité. 3 LES PRINCIPAUX D’APPLICATION PRE-REQUIS DE LA LOI DU 11 FEVRIER 2005 ET DE SES TEXTES La loi de février 2005 a été suivie et complétée par des décrets et arrêtés spécifiquement applicables aux transports collectifs. L’ensemble des obligations concernant la chaîne des déplacements figure donc dans les documents suivants : La Loi globale du 11 février 2005 2 articles de la loi : 45 et 46 3 décrets différents et leurs arrêtés, à coordonner : Matériel Roulant (décret du 9 février 2006 et arrêté du 3 mai 2007), Voirie (décrets du 21 décembre 2006 et arrêté du 15 janvier 2007), Etablissements recevant du public (décret du 17 mai 2006 et arrêté du 1er août 2006). L’article 45 de la loi prévoit notamment : • L’Elaboration d’un plan de mise en accessibilité de la voirie et des Espaces Recevant du Public (E.R.P.) dont font partie les agences commerciales et gares routières • En transport, l’obligation pour les Autorités Organisatrices de Transport (A.O.T.) d’élaborer un Schéma Directeur d’Accessibilité (S.D.A.) dans les 3 ans • La mise en accessibilité des réseaux de Transport Collectif d’ici février 2015 pour les Personnes à Mobilité Réduite (P.M.R.) • Un matériel roulant obligatoirement accessible dès la publication de la loi en cas de renouvellement du matériel ou d’extension de réseaux N.B. : Une exonération transitoire (2015) est mise en œuvre pour les transports scolaires par la circulaire du 3 mai 2007, si les autocars sont équipés de ceintures et s’il existe des services spécialisés scolaires. Des dérogations possibles L’article 45 prévoit également des dérogations possibles en cas : D’impossibilité technique avérée De contraintes liées à la conservation du patrimoine architectural De disproportion entre améliorations à apporter et les conséquences financières. La loi autorise alors la mise en place de moyens de substitution, sous réserve que le coût de l’usager ne soit pas supérieur au coût du transport existant. Ces dérogations sont examinées au cas par cas et par type de handicap par une Commission Consultative Départementale. 4 L’article 46 donne le cadre organisationnel pour les instances consultatives, avec l’obligation de créer une commission communale ou inter communale pour l’accessibilité dans les communes ou EPCI de 5 000 habitants et plus. Les deux missions de cette commission, dont le rôle est consultatif, sont d’établir Un état des lieux de l’accessibilité Un rapport annuel avec des propositions. Elle est composée du maire et de représentants de la commune, Président et représentants de l’EPCI concerné, associations d’usagers et de personnes handicapées et éventuellement représentants de l’Etat. Au-delà de ces articles à portée générale, les conséquences de la loi sur les réseaux de transport sont reprises de façon concrète dans les décrets et arrêtés complétant la loi. Ainsi, les principales contraintes à respecter pour les éléments de la chaîne du déplacement concernent à la fois l’accessibilité physique aux équipements, mais aussi l’information : • Les emplacements d’arrêt : Les informations visuelles sont facilement compréhensibles, lisibles en toutes conditions, y compris d’éclairage, en position debout comme assise et contrastées ; elles peuvent être doublées par un signal sonore. La bordure de trottoir doit être de hauteur adaptée. L’environnement doit inclure au moins un cheminement sans obstacle et une aire de manœuvre suffisante pour un fauteuil roulant. • Les gares routières (considérées comme des Etablissements Recevant du Public) : Les éléments d’information et de signalisation destinés au public doivent être visibles et transmis par des moyens adaptés aux différents handicaps, notamment cognitifs et mentaux. Les banques d’accueil sont soumises à des contraintes de hauteur, d’éclairage et de sonorisation. L’accessibilité concerne le cheminement extérieur, l’accès au bâtiment, les aménagements pour l’accueil du public, les circulations intérieures, les revêtements, portes, sanitaires, sorties et l’éclairage. • Les véhicules : Toute information délivrée à bord ou nécessaire au bon déroulement du voyage est diffusée sous forme à la fois sonore et visuelle et adaptée aux capacités de perception et de compréhension des PMR. 5 Une information sonore asservie au bruit ambiant doit être mise en œuvre pour informer sur la ligne et la destination des véhicules (haut parleur avant ou conducteur) pour les passagers étant à l’arrêt de car. Le numéro de ligne et la destination (girouettes) doivent être lisibles et contrastés. Une Information sonore et visuelle du prochain arrêt doit être mise en œuvre, ainsi qu’une annonce vocale doublée d’un signal lumineux pour les perturbations. Le comblement des lacunes doit être fait par les dispositifs adéquats, à quai ou embarqués ; une porte au minimum doit être accessible à un Utilisateur de Fauteuil Roulant (UFR), un emplacement minimum pour UFR et des sièges réservés PMR identifiés. Le revêtement, les emmarchements, les barres de maintien doivent être contrastés. 6 2. LES PROPOSITIONS POUR LA MISE EN ACCESSIBILITE DES TRANSPORTS DU DEPARTEMENT DE LA SAVOIE Le présent Schéma Directeur a pour objet de présenter, à la lumière de l’état de lieux précédent, des propositions de mise en accessibilité progressive et réaliste du réseau de transport pour les habitants du département de la Savoie. Deux axes sont développés dans le présent schéma : • La mise en accessibilité physique des lignes départementales, qui conjugue l’aménagement des arrêts et gares routières, et l’équipement des véhicules pour la montée / descente des personnes à mobilité réduite. • L’accessibilité en termes d’information et de préparation au voyage, qui concerne également les arrêts et les véhicules sous l’angle de l’information, mais aussi les moyens de se renseigner sur le transport avant d’effectuer un déplacement. La formation des personnels sera notamment développée dans cette partie. 2.1. L’accessibilité physique : hiérarchisation du réseau les principes de De même que le réseau de transport actuel présente une hiérarchie dans le niveau d’offre mise à disposition des habitants, la mise en accessibilité respectera des règles de priorité en fonction de la population potentiellement impactée. Rappelons ici que la loi prévoit des cas de dérogations à la mise en accessibilité, en cas : d’impossibilité technique avérée (I.T.A.), de contraintes liées à la conservation du patrimoine architectural, de disproportion entre les travaux à effectuer et les conséquences financières. Une impossibilité technique avérée doit être autorisée par le préfet, après avis de la Commission Consultative départementale de Sécurité et d’Accessibilité. Pour ces cas dérogatoires, des moyens de substitution devront être mis en place. Le coût pour l’usager de ce moyen de substitution ne doit pas dépasser le coût du transport existant. 7 2.1.1. Un réseau principal et périurbain progressivement accessible Le réseau principal de lignes régulières annuelles, appelé aussi réseau « armature », verra son accessibilité améliorée progressivement par l’aménagement d’arrêts accessibles. Ces arrêts seront : les arrêts de centre-bourg ( soit 1 arrêt par commune desservie), les arrêts de correspondance avec les bus dans les agglomérations. Les arrêts communs avec les services routiers Ter de la région. Grâce à ces mesures les principaux arrêts des lignes départementales deviendront accessibles prioritairement. Ils représentent les principaux points de montée et de descente du réseau. L’aménagement de ces arrêts se fera au cas par cas. L’échéancier sera lié à l’avancement de l’accessibilité des autres collectivités. Pour les habitants susceptibles d’utiliser habituellement d’autres arrêts, une solution innovante sera mise en œuvre : le département de la Savoie soutiendra le développement de systèmes complémentaires de transport spécifique de proximité permettant aux personnes à mobilité réduite d’atteindre ces arrêts accessibles dans les centres de villages (voir ci après). A titre d’exemple, l’association Trans Service intervient sur le secteur d’Albertville pour aider les personnes âgées ou handicapées dans leurs déplacements de proximité. Basé sur le bénévolat, le système permet l’accompagnement de 300 personnes inscrites permanentes. A court terme, il sera proposé a minima un aller / retour quotidien avec un véhicule accessible sur réservation sur chacune des lignes « pricipales ». Les arrêts dont les difficultés techniques (topographie, enneigement habituel, …) rendent impossible l’aménagement, seront présentés aux commissions habilitées pour acter de l’Impossibilité Technique Avérée prévue par la loi et obtenir une dérogation. Pour autant, des moyens de substitution seront recherchés au travers des systèmes de transport de proximité cités ci-dessus. 8 2.1.2. Un service de substitution pour les lignes touristiques Pour répondre aux périodes d’affluence générées par la desserte des stations en saison, un service spécifique accessible aux Personnes à Mobilité Réduite sera proposé : en doublage des lignes de desserte des stations (mêmes horaires, mêmes destinations), les samedis en saison, sur réservation préalable, au même coût pour l’usager que la desserte classique. Ce service sera réalisé soit par des véhicules spécifiques accessibles en réutilisation des services à la demande proposés la semaine, soit par des artisans taxis disposant de véhicules spécialement aménagés. Le service sera proposé au départ de 7 gares routières reliant les stations , Modane, Saint-Michel de Maurienne, Saint-Jean de Maurienne, Bourg-SaintMaurice, Aime, Moutiers, Albertville) 2.1.3. Un réseau de maillage à la demande accessible En dehors des lignes du réseau armature et des lignes touristiques traitées au paragraphe précédent, le Conseil Général proposera la mise en place d’un réseau de transport de maillage avec un système de service à la demande territorialisé ou le renforcement des lignes d’intérêt local. Le principe sera un service de transport à la demande ouvert à tous, et non seulement aux personnes à mobilité réduite : composé de lignes virtuelles (horaires et arrêts prédéfinis), déclenché sur demande avec réservation préalable, exploité avec des véhicules accessibles A noter qu’un service à la demande existe déjà au travers de la ligne Le Châtelard - Aix-lesBains existant actuellement et desservant le territoire des Bauges, il devra toutefois être rendu accessible pour être en cohérence avec les autres lignes. Exemple de véhicule accessible petite capacité (Modèle Noventis 420) 9 Le fonctionnement du service sera défini avec chacun des 7 territoires, et les collectivités qui les composent, mis en place dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire du Département de la Savoie. Les différents territoires de la Savoie 2.1.4. Le transport des scolaires La Directive du Ministère des transports du 13 avril 2006 stipule : « dès lors que le nombre d’emplacements d’arrêts à rendre accessibles est très élevé, l’impossibilité technique avérée pourra s’apprécier en fonction des secteurs desservis (urbains, périurbains ou ruraux) au regard, d’une part, de la disproportion manifeste entre les travaux à réaliser et l’impact sur le fonctionnement normal du service de transport et sur les conditions générales de sécurité et, d’autre part, les mesures prises au titre du schéma directeur de mise en accessibilité des services de transport public élaboré par l’A.O.T responsable concernée, et après concertation avec les associations représentatives de personnes handicapées ». Ainsi, compte tenu de la disproportion entre le nombre d’arrêts scolaires, leur caractère éphémère et l’investissement nécessaire pour les rendre accessibles, le Conseil Général de la Savoie prévoit de poursuivre la prise en charge des élèves handicapés comme précédemment, c'est-à-dire grâce au service dédié tel qu’il existe actuellement. Le Conseil Général a bien entendu les attentes de certaines associations de bénéficier d’une intégration totale de la personne handicapée dans le réseau de transport au même titre que les personnes valides. Toutefois, le service personnalisé apporté aux élèves handicapés par le système existant est aussi plébiscité par les familles. En outre, l’installation de systèmes pour les Utilisateurs de Fauteuils Roulants diminue de 4 places la capacité des autocars scolaires, ce qui pose le problème du dimensionnement des véhicules et des moyens financiers à mettre en oeuvre en plus de l’aménagement improbable d’un très grand nombre d’arrêts. 10 2.1.5. Les gares routières La mise en accessibilité physique des 8 gares routières départementales passe par : • l’aménagement d’au moins un quai accessible, • quand il y a une structure d’accueil, aménagement physique du guichet (abords, hauteur du guichet). Elle se fera progressivement d’ici 2015, une hiérarchisation sera établie en fonction : des flux de voyageurs, du caractère multimodal du lieu (selon les gares, de 1 à 3 autorités organisatrices de transport sont concernées), de la desserte de stations labellisées comme accessibles. Cette classification tiendra compte de celle établie par la Région Rhône Alpes et la SNCF dans le cadre de l’élaboration en cours du schéma régional d’accessibilité des transports. Ainsi sont classées « niveau 1 » les gares SNCF de : Chambéry Aix les Bains Albertville Saint Jean de Maurienne Le niveau 1 correspond pour les gares SNCF à des gares très fréquentées, assurant un maillage du territoire. Leur mise en accessibilité sera faite grâce à des investissements lourds, visant une autonomie maximale des personnes quel que soit le handicap. En attendant la mise en accessibilité totale, un accompagnement des personnes sera possible à titre provisoire. Sont classées « niveau 2 » les gares SNCF de : Bourg Saint Maurice Moutiers Aime - La Plagne Modane Le niveau 2 correspond pour les gares SNCF à des gares fréquentées, assurant un maillage complémentaire du territoire. 11 Les investissements de mise en accessibilité seront ciblés afin d’améliorer l’autonomie des personnes pour le maximum de handicaps. Il sera prévu dans le dispositif un accompagnement humain des personnes. Afin d’assurer une continuité dans la chaîne de déplacement, l’accessibilité des gares routières départementales situées à côté de ces gares SNCF sera pensée en concertation avec la Région Rhône Alpes et avec la SNCF. Ainsi par exemple, l’accueil en gare routière, déjà mutualisé avec la SNCF lors des périodes de forte affluence, pourra être généralisé à l’ensemble de l’année afin de réaliser des missions d’information et d’accompagnement des personnes en situation de handicap. 2.1.6. Les aménagements et équipements à apporter aux véhicules Les véhicules seront rendus accessibles, tels que le prévoit la loi, au fur et à mesure de leur renouvellement. Toutefois, compte tenu des services de substitution, mise en place, du niveau de service offert sur la ligne ce principe pourra être modulé. Exemple de car accessible (Modèle Crossway - Irisbus) Bien entendu, l’affectation progressive des véhicules accessibles aux lignes régulières sera faite en cohérence avec les travaux d’aménagement des arrêts sur les lignes structurantes du réseau armature. A noter que les véhicules scolaires bénéficient par la circulaire du 3 mai 2007 d’une dérogation transitoire jusqu’en 2015, si toutefois ils satisfont aux obligations en matière de sécurité (notamment ceinture de sécurité) et s’il existe des services spécialisés dédiés pour les scolaires handicapés, ce qui est le cas en Savoie. 12 2.2. Les propositions concernant l’information et la préparation au voyage Le présent schéma directeur dresse les grandes lignes de la mise en accessibilité non seulement physique, mais aussi de l’accès à l’information avant et pendant le voyage. En effet, de bons supports d’information doivent faciliter aux individus la préparation de leur voyage. Ce point a été relevé comme particulièrement important lors des réunions de concertation avec les associations. Notamment, une information mal conçue en amont du voyage peut se révéler bloquante pour les handicaps visuels, auditifs ou cognitifs, et les dissuader d’emprunter les transports en commun. 2.2.1. Un travail sur les supports d’information préparant au voyage L’outil central du système d’information est le développement d’une « centrale de mobilité ». Le Conseil Général prévoit la création d’une centrale de mobilité à l’échelle de la Savoie. Cette centrale, intégrant un module d’information multimodale, permettra de renseigner les utilisateurs sur l’ensemble de la chaîne de leur déplacement dans le département. La centrale de mobilité permettra d’améliorer le service d’information donné actuellement aux usagers, grâce à : • un site internet dédié au transport départemental, • une centralisation de l’information sur un numéro de téléphone unique. Par ailleurs, la centrale de mobilité permettra de centraliser les réservations pour les services à la demande mis en place dans le cadre des politiques de territoires et du présent schéma. A terme, un système d’alerte SMS pourra s’intégrer aux fonctionnalités de la centrale. Ce système permettra d’envoyer aux voyageurs qui le souhaitent une information en cas de perturbation sur le réseau de transport. Cette meilleure information en situation perturbée correspond à une attente forte des voyageurs quels qu’ils soient, et tout particulièrement de ceux en situation de handicap sensoriel ou cognitif. 13 Bien entendu, cette centrale de mobilité sera conçue selon les normes d’accessibilité en vigueur. Ainsi, sa conception prévoira a minima l’intégration des normes W3C (Word Wide Web Consortium), voire les 92 critères du label Accessweb, qui comporte 3 niveaux d’accessibilité. Concrètement cela se traduira par les possibilités de consultation et d’utilisation accrues pour les handicapés comme par exemple les non ou mal voyants ou les malentendants : • Respect de contrastes de couleurs et possibilité de changer la couleur du fonds d’écran ou des textes • Augmentation possible de la taille de la police de caractères • Possibilité de brancher un logiciel de synthèse vocale ou un afficheur braille pour lire les textes et traduire les images par une description explicite Pour les personnes malentendantes : • Possibilité de disposer d’une alternative textuelle pour tous les documents sonores De façon générale, l’ergonomie du site sera étudiée pour que tous les internautes puissent naviguer de manière simple et intuitive sur un site structuré. Parallèlement, un travail sera réalisé pour améliorer la lisibilité des fiches horaires et un plan du réseau. Ce travail sera validé par les associations et communiqué aux autres acteurs du transport dans le département (communautés d’agglomération, Région,…) pour s’assurer d’un minimum d’homogénéité dans les codes retenus (couleurs, tailles des caractères, identification des correspondances, etc…). 2.2.2. Un travail sur les supports d’information pendant le voyage A partir de cette centrale de mobilité, un schéma d’information cohérent sera décliné, comprenant : les éléments de signalétique pour guider les voyageurs, les fiches horaires, l’information aux points d’arrêt. 14 L’INFORMATION AUX ARRETS Un effort particulier sera porté sur l’information aux arrêts, pour améliorer la lisibilité des informations clés (ligne, destination, numéro de téléphone, etc.) ; éventuellement, des solutions spécifiques telles que le gaufrage (mise en relief) de certains éléments seront testées auprès des associations de malvoyants afin d’en évaluer l’opportunité. A moyen terme, le déploiement du Système d’Aide à l’Exploitation et d’Information Voyageurs (S.A.E.I.V.), avec la géolocalisation, permettra de dispenser une information en temps réel aux principaux points d’arrêt des centres-bourgs. Cette information pourra être délivrée à la fois sous forme visuelle et sonore. L’INFORMATION EN GARE ROUTIERE Lorsqu’il y a un guichet de vente et d’information, le personnel de guichet sera sensibilisé aux différents handicaps. Les poteaux de quais contenant actuellement une information théorique dynamique devront être progressivement équipés d’un doublage sonore de cette information. A court terme, un effort particulier sera mis sur la recherche de solutions d’information en cas de situation perturbée et en cas d’absence de personnel (borne interactive avec interphonie, développement de la présence en gare). Comme dans le cas des points d’arrêt, le développement du S.A.E.I.V. sera l’occasion de revoir le système de bornes de quai afin d’y dispenser une information en temps réel, en situation normale et perturbée, sous forme à la fois visuelle et sonore. UNE MEILLEURE INFORMATION A L’EXTERIEUR ET A L’INTERIEUR DES VEHICULES A l’occasion du renouvellement des conventions entre le Conseil Général et les transporteurs, le Conseil Général obligera les transporteurs à développer une identification extérieure plus forte des véhicules (livrée, girouette), ainsi que l’information visuelle et sonore à l’intérieur des véhicules. 15 2.2.3. La sensibilisation des transporteurs Une sensibilisation du personnel à la prise en compte des différents types de handicaps Le Conseil Général sera le maître d’œuvre d’une vaste opération de sensibilisation des transporteurs aux différents types de handicaps. Cette démarche touchera deux types de personnels : le personnel d’accueil des gares routières, et le personnel de conduite. Ainsi, l’ensemble du personnel en contact avec les voyageurs sera sensibilisé aux mêmes questions. Le contenu de cette formation portera prioritairement sur les points suivants : • Reconnaissance et identification des différents types de handicaps. • Accueil spécifique par type de handicap (utilisation du système d’accès au véhicule, mode de communication orale ou écrite simples : l’utilisation d’une ardoise pour écrire des messages à l’attention des malentendants a été évoquée lors de la concertation). • Délivrance d’une information claire : les différents moyens de renseigner, que ce soit en situation normale ou perturbée. Le Conseil Général recherchera les synergies possibles avec les autres Autorités Organisatrices de transport ou la SNCF. En effet, une formation commune des personnels d’accueil des gares multimodales permettrait par exemple des échanges enrichissants entre les personnels et une mutualisation des connaissances. 2.2.4. Un accompagnement accru des Personnes à Mobilité Réduite Dans certains cas, les mesures prises pour améliorer l’accessibilité ne peuvent remplacer l’accompagnement humain. C’est pourquoi le Conseil Général développera la présence humaine dans les lieux ou aux moments les plus délicats des déplacements, notamment lors des correspondances ou lors de la première utilisation des transports : • Dans les gares routières intermodales : extension de la présence de personnes de type « gilets rouges » pour renseigner, orienter et accompagner (ce personnel bénéficiera d’une formation spécifique). 16 • Hors agglomération : développement de partenariat avec des associations (bénévolat ou emplois aidés de type contrats pour la réinsertion à l’emploi). • Mise en place d’une opération d’apprentissage d’utilisation des lignes départementales sur demande : accompagnement de la personne sur la ligne souhaitée pour effectuer un aller-retour en toute sécurité. 2.3. Une nécessaire mutualisation entre les acteurs du transport dans le département Le Schéma Directeur d’Accessibilité en cours d’élaboration par chaque Autorité Organisatrice de transports pour les transports qui relèvent de sa compétence, doit être l’occasion de repenser le territoire en termes de flux multimodaux et de continuité de chaîne de déplacement. La démarche doit permettre d’harmoniser le niveau de service entre les différents lieux et modes de transport, tout en mutualisant les moyens, car l’effort financier global consenti par l’ensemble des collectivités pour la mise en accessibilité est très important. C’est pourquoi la loi incite implicitement les différentes autorités organisatrices à se coordonner et à se concerter, dans une recherche d’efficacité et de cohérence entre les actions et les investissements à mener. Au niveau du réseau départemental, cela se traduit particulièrement pour : • L’aménagement des zones d’arrêt de lignes régulières (voirie + équipement de l’aire d’arrêt) situées dans les communes ou les agglomérations, notamment ceux commun avec les services TER de la région. • La mise en accessibilité des gares routières, à l’interface de plusieurs Autorités Organisatrices de transport : La hiérarchisation des gares routières à rendre accessibles en priorité tiendra compte de la classification établie par la Région Rhône Alpes dans le cadre de l’élaboration en cours du schéma régional d’accessibilité des transports. • L’accueil en gare routière, déjà mutualisé avec la SNCF lors des périodes de forte affluence, pourra être généralisé à l’ensemble de l’année afin de réaliser des missions d’information et d’accompagnement des personnes en situation de handicap. • La formation du personnel des gares routières et des transporteurs aux différents types de handicap pourra être mutualisée avec les autres Autorités Organisatrices de transport ou la SNCF. 17 3. LE SUIVI ET L’EVALUATION D’ACCESSIBILITE DU SCHEMA DIRECTEUR La mise en accessibilité du réseau départemental est un processus long et progressif. C’est pourquoi, au-delà du plan d’action initial, il est important que les acteurs du projet puissent suivre régulièrement l’avancement des travaux, valider la faisabilité des solutions techniques et connaître les éventuelles difficultés rencontrées. La loi de février 2005 demande d’ailleurs explicitement que soit prévue une procédure de suivi et d’évaluation du schéma. Ainsi, la Direction des Transports du Conseil Général de la Savoie mettra en place dès que possible le dispositif suivant : UNE RENCONTRE ANNUELLE AUTOUR DE L’ACCESSIBILITE DES TRANSPORTS Chaque année, aura lieu une rencontre avec les associations et les acteurs du transport (Autorités Organisatrices de Transport et transporteurs) ; la composition sera identique aux réunions plénières initiées dans le cadre de l’élaboration du présent schéma. L’objet de cette rencontre annuelle sera de faire le point sur l’avancée des travaux de mise en accessibilité, les éventuelles difficultés rencontrées, les solutions techniques apportées. UN GUICHET UNIQUE ET LE DEPOT DE PLAINTE Afin qu’entre ces rencontres annuelles le plus grand nombre de personnes concernées puisse s’exprimer, la Direction des transports mettra à disposition de la population un « guichet unique » pour centraliser les propositions, remarques, réclamations concernant l’accessibilité du transport départemental. Notamment, la procédure prévue par la loi de « dépôt de plainte pour défaut d’accessibilité », pour ce qui concerne la partie transport, sera ainsi intégrée dans le dispositif puisque les plaignants pourront s’adresser, grâce au média de leur choix, à une seule instance pour leurs réclamations et s’assurer ainsi de la traçabilité de la réponse. 18 Ces éléments seront recueillis grâce à un choix de plusieurs moyens de communication aboutissant à une seule et même cellule de la Direction des transports. Parmi les médias possibles : une adresse mail en lien avec le site internet accessible (lien centrale de mobilité - partie accessibilité), une adresse postale, un numéro de téléphone unique (qui pourra être celui de la centrale de mobilité). Ainsi, un dialogue permanent sera instauré avec les habitants qui souhaitent s’impliquer pour un transport départemental accessible au plus grand nombre. 19