La LEISHMANIOSE du Chien

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La LEISHMANIOSE du Chien
La LEISHMANIOSE du Chien
La leishmaniose du chien est une maladie due à
l’inoculation d'un parasite, Leishamnia, par la
piqûre d'un moustique, le phlébotome.
Importance
L'importance médicale est liée à la gravité de la maladie qui évolue progressivement vers la mort
de l'animal. Le traitement ne permet qu'une guérison momentanée, il n'entraîne pas l'élimination des
parasites et des rechutes ont lieu régulièrement.
L'importance hygiénique est liée au fait que les chiens représentent le réservoir de parasites pour
l'Homme. Elle n'est cependant pas contagieuse directement du chien à l'Homme.
Répartition géographique
Leishmania est présent dans le Bassin Méditerranéen, au Proche- et Moyen- Orient, en Asie
Centrale et en Chine ainsi qu'en Afrique occidentale sub-saharienne. Elle a été importée en
Amérique du Sud et Centrale par les colons européens.
En France, 3 foyers de fort risque permanent sont distingués (zones d'endémie):
• le foyer Cévennes- Languedoc ;
• le foyer Provence- Côte d'Azur qui s'étend au nord dans la vallée du Rhône ;
• le foyer Corse.
Dans certaines localités de ces zones, plus de 10% des chiens sont atteints.
On compterait chaque année en France plus de 30 000 nouveaux cas de chiens malades, et en 15 ans
le nombre de départements où plus de 50 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année a doublé.
A côté de ces zones, des foyers d'extension sont observés. Ils sont liés au retour de chiens infectés et
à la présence de phlébotomes pouvant étendre le nombre de cas. Des cas peuvent être observés sur
tout le territoire et concerner des chiens ayant séjourné dans les zones d'endémie.
Pour qu'un chien se contamine, il doit être piqué par un phlébotome.
Deux espèces principales sont connues en France. L'une est un phlébotome actif l'été,
essentiellement présent en Languedoc et Cévennes. Il est présent à l'extérieur des habitations, sur
les petites collines. Il confère un caractère rural aux zones à risque.
Le deuxième est présent sur l'ensemble du territoire français. Il n'est cependant abondant que dans
la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, durant une période assez longue Il vit près des habitations,
avec une activité crépusculaire. Sa démographie montre un pic printanier et un pic automnal. Il
craint le vent et ne se rencontre pas sur le rivage. Il est responsable des contaminations en zone périurbaine.
Comment reconnaître la maladie ?
Les symptômes apparaissent après une phase d'incubation très variable ( entre 3 mois et 1 an).
Le chien atteint présente des symptômes généraux : le chien est apathique triste. Cet état peut aller
jusqu'à la torpeur. L'appétit est diminué. Les chiens subissent une fonte musculaire. Elle intéresse
surtout la tête (muscles temporaux et masticateurs). L'animal maigrit prend une allure de vieux
chien misérable et triste
Il présente aussi une atteinte de la peau : peau sèche avec très nombreuses pellicules,
éclaircissement du pelage sans dépilations nettement localisées bien que plus marquée sur les
membres, la tête (pourtour des yeux, oreilles), la queue. Enfin on remarque souvent une pousse
constante et rapide des griffes (« ongles de fakir »).
Evolution de la maladie
Maladie d'évolution chronique, au cours de laquelle un état général satisfaisant peut se maintenir
pendant plusieurs mois. Cependant l'évolution vers la cachexie puis la mort est de règle, seuls 10%
des chiens vont rester « porteurs sains » ou se débarrasser de ce parasite. Le traitement ne permet
pas d'obtenir une stérilisation parasitaire de l'organisme et les rechutes sont possibles.
Comment protéger son chien contre la maladie ?
Il n'est pas possible de détruire tous ces moustiques piqueurs, aussi les foyers de maladie persistent
dans le temps.
Il faut éviter les piqûres de phlébotomes. Pour cela, certaines mesures simples comme le fait de
rentrer les chiens au crépuscule sont utiles.
Certains antiparasitaires externes peuvent être utilisés sur le chien, qui ont un effet répulsif sur les
moustiques. Ils sont assez efficaces, mais doivent être utilisés avant l'arrivée du chien dans les zones
à risque, et pendant toute la durée du séjour.
S'ils sont aussi efficaces pour réduire la contamination par la dirofilariose (parasite qui vit dans les
vaisseaux sanguins et le coeur, qui n'existe en France Métropolitaine qu'au bord de la
Méditerranée), ils présentent une toxicité nette pour les chats, les jeunes enfants, et certains chiens
ne les supportent pas.
Depuis quelques semaines, un VACCIN vient d'être mis au point.
Ce vaccin est utilisé pour vacciner les chiens à partir de l'âge de six mois afin de réduire le risque de
développer une infection active et une maladie clinique après être entré en contact avec Leishmania.
Il n'est utilisable que chez les chiens qui n'ont jamais été en contact avec le parasite. La détection
de l'infection par la leishmaniose au moyen d'un test diagnostique rapide est recommandé avant la
vaccination.
Le vaccin est administré aux animaux, sous la forme de trois injections, à trois semaines
d'intervalle, sous la peau. La première injection peut être administrée à partie de l'âge de six mois, la
deuxième est effectuée trois semaines plus tard et la troisième trois semaines après la deuxième.
Ensuite, il convient d'administrer une seule dose de rappel chaque année afin de maintenir l'effet du
vaccin.
Quelles études ont été menées sur ce vaccin?
La sécurité du vaccin a été étudiée dans le cadre de deux études de sécurité réalisées en laboratoire
chez des chiens non infectés par la leishmaniose ( en surdose et en administration unique et répétée)
et d'un essai sur le terrain. Le vaccin était généralement bien toléré, comme le démontrait l'absence
de réactions indésirables majeures.
L’efficacité du vaccin a été étudiée dans un essai principal sur le terrain qui s'est étendu sur deux
ans et a porté sur des chiens vaccinés et des chiens de contrôle soumis à l'exposition naturelle à
l'infection dans des zones à risque d'infection élevé. Un certain nombre d'essais de laboratoire dans
le cadre desquels les chiens ont été soumis à une infection expérimentale ont également été
présentés.
Quels ont été les effets bénéfiques démontrés par le vaccin au cours des études ?
Le bénéfice de la vaccination a été évalué dans des zones à risque élevé où il a été démontré que,
chez des chiens non infectés, elle réduisait le risque de développer une infection active et une
maladie symptomatique après un contact avec le parasite. Le nombre de chiens développant une
infection active et une maladie symptomatique a été significativement réduit dans le groupe
vacciné.
L’efficacité du vaccin n'a pas été étudiée chez des chiens déjà infectés et ne peut dès lors pas être
recommandé. Chez les chiens développant une leishmaniose( infection active ou maladie) malgré la
vaccination, la poursuite des injections de vaccin n'a pas fait apparaître de bénéfice.
Le risque d'une infection induite par le vaccin peut être exclu, étant donné que le vaccin ne contient
pas de parasites.
Quels sont les risques associés à l'utilisation de ce vaccin?
Après l'injection, des réactions locales modérées et transitoires telles que gonflement, douleur à la
palpation ou rougissement peuvent survenir chez certains chiens. Ces réactions disparaissent
spontanément en deux à quinze jours. D'autres signes temporaires communément observés après la
vaccination peuvent également survenir, tels que hyperthermie (augmentation de la température du
corps), apathie (manque de vitalité) et troubles digestifs durant un à six jours. Les réactions de type
allergique sont inhabituelles.
La clinique reste à votre disposition pour vous expliquer plus en détail cette maladie, et l'intérêt
éventuel de protéger votre chien, soit avec des antiparasitaires externes, soit par dépistage puis
vaccination.
Aider vos animaux de compagnie selon vos souhaits - Dr Vre P. Romand, Morteau
www.romand-veterinaire.fr

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