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Avant Santos-Dumont et les frères Wright, il aurait été le premier à faire décoller un engin motorisé plus
lourd que l’air en 1890. Il innove aussi dans le vélocipède, le rail sans fin et le téléphone.
On lui doit le mot « avion ».
Clément ADER
(Né Clément Agnès ADER)
Né le 2 avril 1841 à 23 heures, à Muret Haute-Garonne 31, selon acte n°62
Décédé le 3 mars 1925 à Toulouse 31 Haute-Garonne
Il ne sera pas menuisier comme son père, mais ingénieur, passionné par le vol des oiseaux
Chez les Ader, on est menuisier depuis plusieurs générations et Clément est destiné tout naturellement à prendre,
dans la menuiserie familiale, la suite de son père. Mais ce dernier se résigne quand l’instituteur conseille, pour son
fils unique, de suivre des études secondaires.
Ainsi, Clément part, à 12 ans, comme pensionnaire dans l’institution Assiot. Elève, « sérieux et doué en
mathématiques et en dessin » selon ses professeurs, il obtient son baccalauréat à 15 ans.
Habitée par une imagination bouillonnante et une inventivité des plus ingénieuses, il a dans l’idée de voler.
A 14 ans, il fabrique, avec deux bâtons et un morceau de lustrine, une sorte d’enveloppe qu’il s’attache aux bras et
aux jambes. Ainsi transformé en épouvantail, il gagne, la nuit venue, un terrain en pente. L’inventeur en herbe
s’imagine que le vent l’emportera et lui fera quitter le sol… Hélas, si la rafale l’emporte bien, elle le roule aussi, mais
ne le fait pas décoller et l’apprenti Icare se retrouve quelques mètres plus bas, tout meurtri.
Ader, d’un naturel optimiste, ne se décourage pas pour si peu et songe que pour voler, l’homme doit percer le secret
des oiseaux.
Après le baccalauréat, il fait partie de la 1ère promotion d’ingénieur d’industrie de son établissement et en sort
diplômé en 1861. Puis, il se met en quête d’une situation stable.
Tout en songeant à une machine volante,
il consacre son génie inventif au vélocipède, au rail et au téléphone
Venu à Paris pour l’Exposition Universelle de 1867, il découvre les vélocipèdes Michaux et imagine de remplacer le
bandage en fer par du caoutchouc, bien avant les frères Michelin (1891).
En 1868, il se lance dans la fabrication de vélocipèdes et innove encore en utilisant un cadre tubulaire de section
carrée, fait en tôle, ce qui procure une légèreté encore inconnue. Mais la guerre de 1870 stoppe cette entreprise.
Pendant ce conflit, il tente, en vain, de réaliser un cerf-volant capable d’emporter un homme.
Il construit, en 1874 un planeur de 9 m d’envergure, pesant 24 kg, et qui peut recevoir un moteur. Pour ses
recherches et travaux, il reçoit l’aide généreuse et avisée du banquier Pereire.
Puis, alors qu’il travaille à la Compagnie des chemins de fer du Midi, il imagine en 1875 une machine à poser les rails
qui est utilisée pendant des dizaines d’années.
Clément Ader songe toujours à voler et, en créatif enthousiaste, il construit, en 1873, un oiseau mécanique aux ailes
articulées et couvertes de plumes d’oie au centre duquel il peut se glisser. Avec cet engin, il s’élève à 1,50m du sol.
Le téléphone lui apporte une prospérité bien utile pour réaliser « L’Eole »
Ader a besoin d’argent pour faire vivre sa famille et aussi pour construire un engin volant plus lourd que l’air.
Intéressé par cette invention naissante qu’est le téléphone, il commercialise le système de Graham Bell. Le
téléphone de Clément Ader est l’un des premiers modèles à être installé chez les abonnés de la Société Générale des
Téléphones. Le microphone à crayons de charbon est logé sous la planchette en sapin. Il est de fait, le premier
téléphone français à équiper un réseau.
Téléphone Ader (1880)
Puis il invente le théâtrophone, réseau téléphonique relié à l’Opéra de Paris et qui permet d’écouter l’opéra en
restant chez soi (1880).
L’affaire est prospère et lui permet en peu de temps de disposer d’une grande fortune et de nouer des contacts
influents auprès du gouvernement, qui seront précieux pour placer son projet (L’Eole) auprès du ministère de la
Guerre.
Poursuivant ses recherches et aidé de cinq ouvriers, Ader conçoit et réalise, dans l’odeur de sciure de pin et de colle
forte, L’Eole. C’est une étrange machine faite de bois, recouverte de toile, dont les ailes évoquent celles d’une
chauve-souris. Le 19 avril 1890, il dépose le brevet n°20 5155, pour un appareil ailé pour la navigation aérienne
dénommé AVION.
Déjà, ce précurseur décline ce mot en :
- « aviation » : science générale de la translation aérienne avec des ailes
- « aviateur » : qui voyage dans l’air sur des avions
- « avionnerie » : art de construire des avions.
Dans le plus grand secret, l’inventeur va l’essayer au château de Gretz-Armainvilliers. La grande pelouse est rasée de
façon que la trace des roues de son « avion » puisse y dessiner un sillon bien net. Et le 9 octobre 1890, Ader s’élance
avec L’Eole… Lorsqu’il s’arrête et que, descendu de sa machine, il revient sur ses pas, il constate qu’il n’y a pas de
traces de roues sur 50 mètres. L’Eole a bien quitté le sol !
La réalité de ce premier vol effectué sans témoins officiels (hormis les employés d’Ader) a été contestée par certains,
mais lorsqu’Ader meurt en 1925, le monde entier salue en lui un « pionnier de l’aviation ».
Parvenu à se faire financer ses travaux, par le ministre de la Guerre, il met au point, avec l’aide d’un ingénieur, des
prototypes dont la voilure est inspirée de la chauve souris. Il comprend d’ores et déjà, qu’il ne faut pas reproduire le
battement des ailes d’oiseau mais adopter le concept de voilure fixe
Entre 1890 et 1897, il construit 3 appareils : L’Eole (l’Avion) qu’il autofinance, le Zéphyr (Ader Avion II) et l’Aquilon
(Ader Avion III) financés par des fonds publics. Ader les équipe de moteurs à vapeur légers qu’il propose ensuite pour
la propulsion des dirigeables.
Puis il se lance dans la fabrication de moteurs à explosion.
Comme on le voit sur cette photo de l’Avion III, les hélices faites de 4 pales ont l’apparence de plumes. Cet avion est
exposé à Paris au musée des Arts et Métiers.
Quittant l’aéronautique, il demeure passionné par la mécanique des transports
Comme le gouvernement tourne ses budgets vers le dirigeable du colonel Renard, Ader abandonne définitivement
l’aéronautique pour se tourner vers la fabrication de ses propres automobiles qui remportent quelques prix sportifs.
En 1901, il obtient le brevet d’une embarcation munie d’ailes rasant la surface de l’eau, précurseur des engins à effet
de sol comme le « navion » et en 1904, il modifie son invention et obtient un engin à effet de sol et à portance
augmentée. Il dénomme « canot à patins pneumatiques » ce « bateau glissant sur l’eau ».
Chez Ader les idées fourmillent en abondance et son génie inventif ne tarit guère. Ainsi, on trouve également dans
ses carnets de notes des croquis de turbines et de réacteurs !
Il termine sa vie près de Toulouse dans ses vignes.
De temps en temps, Panhard et Levassor lui demandent de tester leurs derniers modèles. Il décède en 1925 après
une reconnaissance nationale tardive.
Il demeure l’inventeur du mot « avion » venant de « avis » signifiant « oiseau » en latin.
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