Le livret des communications des journées de 2011

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Le livret des communications des journées de 2011
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SOMMAIRE
EDITORIAL DU PRÉSIDENT DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
p
3
PROGRAMME DES 4ÈMES JOURNÉES SCIENTIFIQUES
p
4-5
COMMUNICATIONS ORALES :
- Orateurs invités ............................................................................. p
6
- Communications libres ................................................................... p
11
- Session jeunes chercheurs .............................................................. p
Communications par ordre alphabétique................................... p
16
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RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS AFFICHÉES
- Axe 1 ........................................................................................... p
32
- Axe 2 ........................................................................................... p
81
- Axe 3 ........................................................................................... p
88
- Axe 4 ........................................................................................... p
99
- Axe 5 ........................................................................................... p
106
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Editorial du Président
Bienvenue aux 4èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest !
Ces journées seront l’occasion de célébrer la reconduction de la labellisation du
Cancéropôle par l’INCa jusqu’en 2014. Grâce à la mobilisation de tous, acteurs de
la recherche sur le cancer dans toutes ses dimensions, responsables d’axes et de
plates-formes, équipe d’animation du Cancéropôle, nous avons pu présenter un bilan
solide et un projet convaincant, qui nous ont valu une évaluation très positive du jury
international mis en place par l’AERES. C’est donc avec enthousiasme que nous allons
nous engager dans la deuxième phase du plan cancer, dont Jean-Pierre Grunfeld nous
décrira l’état d’avancement. Les cancéropôles n’étaient pas seuls à subir l’évaluation
de l’AERES en 2010. Les universités de la vague B, dont celles d’Amiens, Rouen et
Caen étaient également concernées. Cette évaluation a été l’occasion d’une redénition des stratégies de recherche qui seront menées sur chacun de ces sites pour les
5 prochaines années. Dans le domaine du cancer ces stratégies doivent bien évidemment s’articuler avec celle du Cancéropôle. Il en va de même pour le projet de Site de
Recherche Intégrée sur le cancer (SIRIC) de Lille. C’est la raison pour laquelle, nous
avons prévu dans le programme une session consacrée à ces enjeux de structuration.
Nos journées sont d’abord une manifestation scientique, que nous avons placée cette
année sous le signe de la recherche tournée vers l’application clinique. L’accélération
du transfert des résultats de la recherche vers les patients et l’augmentation des
inclusions de patients dans les essais cliniques sont en effet des priorités réafrmées
dans le plan cancer. Le programme comporte cinq conférences plénières et quatre
communications libres, sur des sujets très variés, auxquelles s’ajoutent treize communications orales faites par des jeunes chercheurs et la session de posters. Donner
l’opportunité aux jeunes chercheurs de présenter leurs résultats et d’échanger avec
leurs pairs et avec leurs aînés est en effet une de nos priorités. Ils seront cette année
encore très nombreux à participer, avec le soutien nancier du Cancéropôle. Un point
sur les tumorothèques sera également fait, au moment où la tumorothèque virtuelle
du Cancéropôle se met en place, après un long travail de préparation. C’est l’occasion de dynamiser l’accès aux ressources disponibles et la mise sur pied de projets
ambitieux.
Enn, un mot de remerciement à nos sponsors, qui contribuent à la réussite de ces
journées et notamment aux prix accordés aux meilleures communications orales ou
par afche.
Bonnes journées à tous !
Pierre Formstecher
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Programme
Jeudi 5 mai 2011
9h00 - 9h30
Café d’accueil
9h30 - 9h45
Introduction des journées / Labellisation du CNO (Pierre
Formstecher)
9h45 - 10h30
Où en est le Plan Cancer 2009 - 2013 ? (Jean-Pierre Grunfeld)
10h30 - 11h00
Pause et visite stands
11h00 - 12h00
STRUCTURATION DE LA RECHERCHE DANS L’INTERRÉGION NORDOUEST :
BLILLE : Site de Recherche Intégrée sur le Cancer de Lille
(Eric Lartigau)
BROUEN : Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de
Haute Normandie (Thierry Frebourg)
BCAEN : Institut Régional du Cancer de Basse Normandie
(Khaled Meah)
12h00 - 12h45
Mémoire, identité et leurs pathologies : quelques illustrations
(Francis Eustache)
13h00 - 14h00
Cocktail déjeunatoire
14h00 - 14h45
L’évolution du design des essais cliniques en cancérologie (Marc
Buyse)
14h45 - 15h15
Pharmacogénétique des anticancéreux: Principes, applications
et perspectives (Franck Broly)
15h15 - 15h45
Bénéces et risques des thérapies ciblées : un focus sur les thérapies anti-angiogéniques (Gilles Pages)
15h45 - 17h45
Visite des posters
17h45 - 19h00
SESSION JEUNES CHERCHEURS [1]
5 communications orales
19h30
Dîner de Gala aux «Terrasses» Centre International de Deauville
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Programme
Vendredi 6 mai 2011
8h30 - 9h00
Café d’accueil
9h00-10h00
SESSION JEUNES CHERCHEURS [2]
4 communications orales
10h00-10h30
Biomarqueurs en oncologie : de la paillasse à la clinique, vers un
traitement personnalisé des cancers. (Gérard Zalcman)
10h30 - 12h00
Visite des posters
12h00 - 13h00
Les tumorothèques dans le Cancéropôle Nord-Ouest. (Françoise
Galateau Sallé, Jean-Christophe Sabourin)
13h00 - 14h00
Cocktail déjeunatoire
14h00 - 15h00
SESSION JEUNES CHERCHEURS [3]
4 communications orales
15h00 - 16h00
COMMUNICATIONS LIBRES :
BDépistage du cancer colorectal cancer: des performances identiques sont obtenues par un test immunologique de recherche de sang
occulte avec un ou deux prélèvements. (Lydia Guittet)
BTEP/TDM synchronisée à la respiration : quel intérêt dans le bilan
des nodules pulmonaires ? (Joël Daouk)
BCaractérisation multimodale de la microvascularisation et de l’hypoxie sur deux modèles de tumeurs cérébrales chez le rat en réponse
ou non à un traitement anti-angiogénique. (Samuel Valable)
BComparaisons de l’expérience émotionnelle et de la perception
des risques chez les sujets à risque de cancers sein-ovaire et du colon.
(Carole Fantini)
16h00 - 16h30
Remise des prix jeunes chercheurs
Conclusion et n des 4èmes journées du Cancéropôle NordOuest (Pierre Formstecher)
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Jeudi 5 mai 2011
Où en est le Plan cancer 2009-2013 ?
Jean-Pierre GRÜNFELD
PU émérite à l’Université Paris Descartes –PH bénévole à l’hôpital Necker , Paris
Les informations que je vais développer peuvent être trouvées sur le site www.plan-cancer.gouv.fr : en effet le Comité
de pilotage du Plan se réunit tous les 3 mois ( dernière réunion le 28 mars 2011) et produit un rapport semestriel sur
le suivi des indicateurs de résultats , de l’avancement des actions et de l’exécution budgétaire . 100 actions ont avancé
selon le planning prévu . J’en donnerai des exemples dans le soutien à la recherche ( par ex. sur les inégalités sociales
de santé face au cancer) , sur l’évaluation des Cancéropoles , sur les guides ALD et de suivi , sur la radiothérapie , sur
les hébergements de proximité , sur le dossier communicant en cancérologie expérimenté dans 7 régions , sur le PPAC
expérimenté sur 35 sites pilotes (environ 5000 patients inclus ) pour aboutir à une application nationale en 2012 , sur
l’étude sur les délais entre les différentes étapes du diagnostic et du traitement pour les cancers du sein et du poumon ,
dans 7 régions , selon les caractéristiques cliniques mais aussi selon le statut social etc..Mais il reste des points de vigilance sur l’application de la convention AERAS 2 , sur les postes hospitalo-universitaires , sur l’accompagnement social
et la réinsertion professionnelle , notamment .La mobilisation de tous les partenaires et leur vigilance sont les meilleurs
gages de succès du Plan , au bénéce des personnes malades .
Structuration de la recherche dans l’interrégion Nord-Ouest :
Site de Recherche Intégrée sur le Cancer de LILLE
Eric LARTIGAU
Président de la S.F.R.O. -Directeur de la Recherche et des relations avec l’Université
Chef du Département Universitaire de Radiothérapie - Centre Oscar Lambret, 59000, Lille
Le lancement par l’INCa de l’appel à projet Site de Recherche Intégrée sur le Cancer (SIRIC) va permettre de structurer
davantage la recherche sur le cancer sur le site de Lille, seul candidat du Cancéropôle Nord-Ouest à cet appel national
très compétitif. Le cahier des charges très clair de cet appel à projet stimule puissamment rapprochement thématique
et collaboration entre équipes de recherche en biologie et en sciences humaines et sociales et équipes cliniques. Ce
mouvement largement lancé par le cancéropôle, est maintenant considérablement amplié par la nécessité de présenter un projet de SIRIC cohérent. Toutes les équipes du cancéropôle du site de Lille sont impliquées dans le projet et de
nouvelles équipes, notamment en SHS, sont en train de le rejoindre.
Le SIRIC Lille Nord de France se propose de développer 5 programmes intégrés :
Deux seront centrés sur l’incidence régionale des cancers « évitables » et porteront sur les tumeurs ORL, œsophagiennes et hépatiques.
•
Le programme 1 développera une base de données économétrique autour du « Registre du cancer de Lille et de sa
proximité », intégrant des données des SHS, cliniques et biologiques (nouveaux marqueurs).
•
Le programme 2 s’intéressera à l’accès au soin des patients à travers l’étude des réticences socio économiques
à la prise en charge et à travers l’adaptation des modèles de recherche clinique à cette population. Ce programme
aura une très forte interaction avec le programme 1.
Trois autres programmes seront basés sur la compréhension des mécanismes de la récidive tumorale associant d’autres
modèles de tumeurs (prostate et mélanome).
•
Le programme 3 développera des modélisations du suivi des patients en s’appuyant sur la base de données (programme 1) et sur des projets de réinsertion socio professionnels.
•
Le programme 4 sera totalement dévolu à l’intégration du modèle de la dormance tumorale dans le champ des
tumeurs solides.
•
Le programme 5 développera les concepts de traitements basés sur l’image pour améliorer la prise en charge de
la tumeur initiale et de ses éventuelles récidives.
Basé sur de très fortes interactions entre tous les acteurs de la recherche et du soin, soutenu par l’Université et les
instances politiques (Communauté Urbaine, Région, ARS…), le SIRIC Lille Nord de France est une réelle opportunité de
mise en œuvre d’un site de recherche intégrée sur le cancer en France.
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Jeudi 5 mai 2011
Structuration de la Recherche dans l’interrégion Nord-Ouest :
Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie
Thierry FREBOURG
Service de Génétique, CHU de Rouen
Inserm U 614, IFRMP, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Rouen
A partir du prochain quadriennal, toutes les équipes de recherche du secteur biomédical de Haute-Normandie seront regroupées au sein d’une nouvelle Structure Fédérative de Recherche, l’Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie (IRIB). L’IRIB fait suite à l’Institut Fédératif Multi-disciplinaire sur les Peptides (IFRMP23)
crée il y a 18 ans et dirigé par Hubert Vaudry.
L’objectif de l’IRIB est développer une recherche biomédicale de haut-niveau focalisée en particulier sur la compréhension de la physiopathologie des maladies et le développement de nouveaux outils diagnostiques et thérapeutiques grâce à la complémentarité de cliniciens, biologistes et chimistes de l’Université de Rouen.
Cette structure fédérative regroupe 5 Unités Mixtes de Recherche Inserm - Université de Rouen, une Unité Inserm multi-site, 2 Unités Mixtes de Recherche CNRS - Université de Rouen, 8 Equipes d’Accueil de l’Université
de Rouen, un Centre d’Investigation Clinique Inserm-CHU de Rouen et 10 plates-formes et services communs
dont 2 plate-formes labellisée IbiSA en imagerie et protéomique, soit 362 personnes (215 Enseignants-chercheurs, 36
chercheurs Inserm/CNRS et 111 ITA). Les 4 axes de recherche prioritaires de cette SFR sont :
I. L’Axe Neurosciences (Différenciation neuronale et neuroendocrine, neurosécrétion ; tumeurs neuroendocrines et
tumeurs gliales ; Alzheimer ; handicap neurologique périnatal).
II. L’Axe Génétique - Cancer - Immunologie (Génétique du cancer et des lymphomes ; Micro environnement - cancer
et reproduction ; Maladies auto-immunes musculaires, articulaires et cutanées)
III. L’Axe Cardiovasculaire - Nutrition (Insufsance cardiaque; Pathologies endothéliales; Troubles de la nutrition)
avec une forte volonté transversale de recherche translationnelle, d’innovation diagnostique et thérapeutique.
L’IRIB avec 3 unités Inserm (U614, U918, U982) et 3 équipes d’accueil (UPRES EA 3829, 4108 et 4308) très impliquées
en cancérologie, ses plateaux techniques, devrait renforcer le positionnement du Cancéropole Nord-Ouest, en particulier
dans le domaine des formes héréditaires de cancer, de la génétique des lymphomes, des tumeurs neuro-endocrines, des
thérapeutiques ciblées, de l’imagerie, du rôle du micro-environnement et de la préservation de la spermatogenèse sous
chimiothérapie.
Structuration de la Recherche dans l’interrégion Nord-Ouest :
Institut Régional du Cancer de Basse-Normandie
Khaled MEFLAH
Directeur général du Centre François Baclesse, Caen
Créé à l’initiative conjointe du CHRU et du CLCC François Baclesse, l’Institut Régional du Cancer de Basse-Normandie
est un groupement de coopération sanitaire (GCS) qui vise à promouvoir l’enseignement, les soins et la recherche en
cancérologie, dans une démarche pluridisciplinaire ouverte à tous les acteurs du domaine. Sous l’égide de l’Université
de Caen Basse-Normandie, la réexion dans le champ de la recherche conduite au sein de l’IRCBN, impliquant les
équipes de recherche fondamentale et clinique directement orientées vers le cancer, ou désireuses de participer à cette
thématique, a conduit à une structuration selon quatre axes thématiques :
1. Prévention. Facteurs de risque (dont cohorte AGRIculture et CANCer), dépistage, qualité de vie, disparités sociales
et géographiques
2. Innovation thérapeutique. Stratégies pro-apoptotiques et anti-angiogéniques (tumeurs cérébrales, cancers de
l’ovaire, mésothéliome, hémopathies malignes). Synthèses et évaluation de nouvelles molécules. Elaboration et évaluation préclinique des nouvelles stratégies thérapeutiques visant à surmonter la chimiorésistance. Recherche translationnelle
3. Hadronthérapie-radiobiologie. Dosimétrie et hétérogénéité de faisceaux d’ions carbone. Efcacité thérapeutiques
et effets secondaires des irradiations par les ions carbone
4. Imagerie. Imagerie macroscopique atraumatique, dont imagerie TEP. Imagerie microscopique grand champ. Identication de nouveaux marqueurs pour le diagnostic et le pronostic et l’évaluation de la réponse précoce
La recherche en cancérologie est identiée comme un axe prioritaire dans le prochain quadriennal de l’Université, au
sein du pôle « Biologie intégrative, Imagerie, Santé, Environnement ». Les travaux des sept équipes de recherche bénécient de la présence d’outils structurants : tumorothèque Caen Basse-Normandie et plateforme GENECAN, plateaux
techniques de cytométrie en ux, d’’histoimagerie quantitative et de post-génomique de la Structure Fédérative de
Recherche ICORE (Interactions cellules, organismes, environnement), Centre Universitaire de Ressources Biologiques,
plateforme d’Imagerie Cycéron.
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Jeudi 5 mai 2011
Mémoire, identité et leurs pathologies : quelques illustrations
Francis EUSTACHE
U923 Inserm-EPHE-Université de Caen
La mémoire autobiographique représente un ensemble d’informations et de souvenirs, particuliers à un individu, accumulés depuis son plus jeune âge et qui lui permettent de construire un sentiment d’identité et de continuité. Elle se
caractérise par son aspect dynamique et reconstructif, les représentations mentales se modiant au l du temps. Cet
aspect non gé de la mémoire est en lien avec l’identité et les aspirations du sujet, ces dernières évoluant en fonction
de son environnement et de son statut.
Ainsi, toute atteinte de l’identité ou rupture dans la continuité de vie entraîne une distorsion de la mémoire. Ce type de
distorsion est observé dans différents syndromes psychiatriques comme la dépression ou l’état de stress post-traumatique. La dépression est caractérisée notamment par un état de congruence à l’humeur (rappel préférentiel d’événements négatifs), ainsi que, et ceci de façon commune avec l’état de stress post-traumatique, par une sur-généralisation
des souvenirs (rappel préférentiel d’événements répétés ou étendus dans le temps) et l’existence de souvenirs intrusifs
(souvenirs spontanés, pénibles et vivaces).
De tels troubles de mémoire sont observés à des degrés divers chez des patients atteints d’un cancer après l’annonce
du diagnostic. Nous rapportons des travaux qui tentent d’établir un lien entre ces syndromes psychiatriques et la pathologie cancéreuse. Cette façon d’interpréter les troubles de mémoire permet de poser de nouvelles hypothèses physiopathologiques qui pourront être testées grâce à des études d’imagerie cérébrale et qui ouvrent également de nouvelles
perspectives thérapeutiques.
Evolution du design des essais cliniques en cancérologie
Marc BUYSE
ScD - IDDI, Louvain-la-Neuve et
I-BioStat, Université de Hasselt, Diepenbeek, Belgique
L’une des évolutions récentes les plus prometteuses en oncologie clinique est l’avènement de marqueurs qui permettent
de mesurer l’évolution des tumeurs et/ou leur réponse aux traitements (1). Les marqueurs pronostiques permettent de
prédire plus précisément le devenir d’un malade que les seuls facteurs cliniques ou pathologiques. Les marqueurs prédictifs permettent quant à eux d’identier des sous-groupes de malades qui répondent mieux ou moins bien au traitement,
et dès lors d’évaluer de manière plus précise le rapport bénéce – risque prévisible pour un malade donné. Ces deux
types de marqueurs requièrent une validation statistique avant leur utilisation en pratique clinique (2). Une validation
partielle est parfois possible sur base de données rétrospectives (3), mais le plus souvent des essais cliniques prospectifs
(4), ou des méta-analyses d’essais prospectifs (5), sont nécessaires pour la validation complète d’un marqueur. Dans
cet exposé, nous passerons en revue la plupart des designs d’essais cliniques intégrant des marqueurs, que ce soit pour
sélectionner ou stratier les malades, adapter l’allocation de traitements randomisés, modier le traitement ou prédire
son efcacité (6).
Références
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Buyse M. Les biomarqueurs en recherche clinique. Journal du Réseau Cancer de l’Université Libre de Bruxelles 12: 20-2, 2009.
Buyse M, Sargent D, Grothey A, Matheson A, de Gramont A. Biomarkers and surrogate endpoints – the challenge of validation. Nature Rev Clin Oncol
7:309-17, 2010.
Buyse M, Loi S, van’t Veer L, Viale et al, on behalf of the TRANSBIG Consortium. Validation and clinical utility of a 70-gene prognostic signature for
patients with node-negative breast cancer. J Natl Cancer Instit 98: 1183-1192, 2006.
Bogaerts J, Cardoso F, Buyse M, et al, on behalf of the TRANSBIG Consortium. Gene signature evaluation as a prognostic tool: challenges in the design of
the MINDACT trial. Nature Clin Practice Oncol 3: 540-551, 2006.
Buyse M. Use of meta-analysis for the validation of surrogate endpoints and biomarkers in cancer trials. Cancer J 15: 421-5, 2009.
Buyse M, Michiels S, Sargent D, et al. Integrating biomarkers in clinical trials. Expert Rev Mol Diagn 11: 171-182, 2011.
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Jeudi 5 mai 2011
Pharmacogénétique des anticancéreux: Principes, applications et perspectives
Franck BROLY
Unité de «Pharmaco/Toxicogénétique », Centre de Biologie et Pathologie, CHRU de Lille et,
EA4483 « Impact de l’environnement chimique sur la santé humaine», Pôle Recherche, Faculté de Médecine, Lille.
Grâce à l’application d’outils provenant en particulier de la biologie moléculaire et de l’immunochimie, des progrès considérables ont pu être réalisés ces dernières années dans la compréhension des mécanismes moléculaires à l’origine de
la variabilité d’effets de médicaments. De nombreux gènes de récepteurs, de transporteurs, d’enzymes ou d’autres protéines, impliqués dans la cinétique et la dynamie de médicaments ont été localisés, clonés et séquencés. Des anomalies
de la séquence nucléotidique, de la structure et/ou des mécanismes de régulation de l’expression de ces gènes, responsables de la survenue d’effets anormaux (toxicité, inefcacité) de médicaments, ont aussi été identiées. Parallèlement,
des techniques ont été développées pour permettre de détecter directement (génotypage) et/ou indirectement (phénotypage) les patients porteurs de ces anomalies. Les possibilités offertes aux cliniciens par ces nouvelles techniques, sont
remarquables. Lorsqu’elles sont appliquées rétrospectivement, elles devraient leur permettre de comprendre pourquoi
certains patients ont développé des effets indésirables ou une inefcacité thérapeutique à des médicaments d’usage
courant et/ou d’intérêt thérapeutique majeur. Lorsqu‘elles sont appliquées prospectivement, avant la mise en route d’un
traitement médicamenteux, elles devraient surtout leur permettre d’identier les individus à risque, de modier et/ou
d’adapter la prescription et les modalités de surveillance du traitement médicamenteux au statut génétique des patients
et, d’éviter ainsi la survenue d’accidents thérapeutiques. Plusieurs de ces techniques sont actuellement proposées en
cancérologie pour améliorer l’efcacité et la sécurité d’utilisation de médicaments à visée anti tumorale. Le nombre et
l’impact clinique de ces techniques est encore globalement limité, mais on peut raisonnablement penser qu’elles vont
se multiplier, compte tenu des progrès réalisés dans le domaine tant sur le plan cognitif que méthodologique. A terme,
seules et surtout combinés aux informations générées par l’analyse du génome tumoral (prol d’expression de gènes,
mutations) et/ou de son protéome (prol d’expression des protéines), elles devraient permettre de proposer une médecine plus personnalisée et contribuer à améliorer la réponse à la chimiothérapie des patients atteints de cancer. Cet
exposé propose de faire le point sur les connaissances actuelles dans ce domaine, d’en évoquer les perspectives, et d’en
montrer quelques exemples d’applications cliniques.
Bénéces et risques des thérapies ciblées : un focus sur les thérapies anti-angiogéniques
Gilles PAGÈS,
Université de Nice Sophia Antipolis, UMR CNRS 6543, Centre Antoine Lacassagne, Nice
La compréhension des mécanismes moléculaires associés à la progression tumorale a permis le développement de
thérapies ciblant de manière spécique la cause de l’apparition des tumeurs. Dans de nombreux cancers, deux stratégies ont été extensivement développées ces dernières années : des inhibiteurs de kinases ou des anticorps humanisés
ciblant spéciquement des récepteurs à activité tyrosine kinase ou des facteurs de croissance surexprimés dans de
nombreuses tumeurs.
Le chef de le des inhibiteurs de Kinase est l’Imatinib mesylate dont l’efcacité dans des cas de leucémies myéloïdes
chronique a été amplement démontrée. A la suite de cette réussite clinique de nombreux autres inhibiteurs, notamment
le Getinib et l’Erlotinib ont vu le jour notamment ceux ciblant les récepteurs de la famille de l’EGF dont l’implication
dans les tumeurs du poumon et du colon a largement été décrite. La xation de l’ATP sur chacune des kinases étudiées
dépend d’un domaine très particulier permettant de générer des inhibiteurs très spéciques d’une kinase évitant ainsi
des effets secondaires. Cependant, ce ciblage excessivement spécique est il bénéque ou non ? Ainsi, des inhibiteurs
de kinases à large spectre ont vu le jour notamment ceux de dernière génération utilisés en clinique pour le cancer du
rein mais aussi les tumeurs endocrines, le Sunitinib et le Sorafenib. Le ciblage de la voie de signalisation mTOR impliquée dans la croissance cellulaire et l’angiogenèse est aussi d’actualité dans ce type de cancers notamment par des
dérivés de la rapamycine, ie Temsirolimus/Everolimus. La deuxième stratégie utilisée, celle des anticorps thérapeutiques
a donné des résultats spectaculaires dans le cas de cancer de sein surexprimant le récepteur HER2. Pour ces tumeurs
très agressives, l’Herceptine/Trastuzumab a révolutionné le pronostic vital chez les patientes touchées. Si les deux stratégies précédentes affectent la croissance des cellules tumorales, la stratégie ciblant l’angiogenèse a apporté un nouveau
concept thérapeutique original stipulant que le ciblage des vaisseaux sanguins irriguant la tumeur entrainerait une fonte
tumorale irréversible. Ainsi, 20 ans après la découverte du « Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF) » un facteur de
croissance des vaisseaux sanguins impliqués dans la vascularisation tumorale, le Bevacizumab a obtenu sont autorisation d’utilisation dans de nombreux cancers notamment le cancer du colon du poumon du sein et du rein. Dans tous les
cas ces thérapies ont amélioré la survie sans progression. Cependant, différents bémols sont venus entacher ces bénéces thérapeutiques ; i) l’apparition de mutations de la cible rendant inefcace le traitement ; ii) des effets secondaires
chez certains patients entrainant l’interruption du traitement ; iii) l’accélération de la propagation métastatique malgré
un effet avéré sur la tumeur primaire.
Un des challenges actuel est de découvrir des marqueurs prédictifs de l’efcacité des traitements ciblées de références
puisque ces thérapies sont très onéreuses et représentent environ 60% des dépenses de santé. Une meilleure compréhension des mécanismes de résistance ou d’ « évasion » aux thérapies ciblées permettra probablement de découvrir de
nouvelles cibles thérapeutiques plus pertinente ou permettant une réactivité interventionnelle plus rapide à l’issue de
l’échec des traitements de référence.
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4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Vendredi 6 mai 2011
Biomarqueurs en Oncologie : de la paillasse à la clinique, vers un traitement
personnalisé des cancers.
Gérard ZALCMAN
Service de Pneumologie & Fédération de Cancérologie, CHU de Caen
ER3 Inserm « Cancers et Populations », Université de Caen
Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique (IFCT)
L’essor des thérapeutiques ciblées et l’apparition de cytotoxiques de 3ème génération à l’orée des années 2000, a modié
le pronostic de certains sous-groupes de patients avec des survies prolongées, particulièrement dans les Cancers Bronchiques Non à Petites Cellules (CBNPC).
L’identication a priori (au moment du diagnostic) des patients qui bénécient le plus de ces thérapeutiques souvent
coûteuses, constitue le nouvel enjeu de la cancérologie. Pour les inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK) de l’EGFR dans
les CBNPC, le ciblage repose sur l’identication de mutations de l’EGFR, à l’origine de la première AMM conditionnée
par le diagnostic moléculaire en cancérologie thoracique, facilitée en France par l’effort considérable de nancement de
l’INCA des 28 plates-formes régionales de biologie moléculaire, pour le diagnostic de routine des mutations de l’EGFR.
Pour la plupart des cytotoxiques, les biomarqueurs pronostiques ou prédictifs proposés (protéines de réparation de l’ADN
ou du cytosquelette), reposant sur l’immunohistochimie, nécessitent encore des étapes de validation méthodologique
prospective avant de passer à la routine. En effet, les études réalisées sont pour la plupart rétrospectives, bien qu’adossées à des essais thérapeutiques, et de ce fait n’on souvent concerné qu’une fraction des patients inclus dans ces essais,
donnant lieu à des biais. Le groupe international REMARK a établi des règles méthodologiques pour la validation de tels
biomarqueurs, qui comprennent, entre autres, la nécessité d’une validation interne (étude multivariée validée par rééchantillonnage ou “bootstrap”), et une validation externe (étude du biomarqueur sur plusieurs cohortes indépendantes
de patients de même stade, mais de recrutements géographiques variés). Les études prospectives de validation de
ces biomarqueurs permettant d’évaluer la capacité à prédire la survie des patients avec un traitement donné (valeur
« prédictive »), nécessitent de larges cohortes prospectives, avec centralisation des prélèvements histologiques, et
méthodologie statistique rigoureuse. De telles études sont en cours actuellement en France sous l’égide de l’Intergroupe
Francophone de Cancérologie Thoracique (IFCT), et plusieurs exemples seront présentés. Des études prospectives de
stratégie “à la carte”, dans lesquelles les traitements sont alloués selon le statut moléculaire des tumeurs, sont aussi en
cours, et pourraient représenter la principale révolution de la prochaine décennie dans la prise en charge des cancers
broncho-pulmonaires.
ZALCMAN G., BERGOT E., CREVEUIL C, LEVALLET G, LECHAPT E.
« Integrating biomarkers into clinical trials : a new paradigm in non-small cell lung cancer (NSCLC) »
Curr. Op. Oncol. 2011 ; 23(1):106-11.
E . BERGOT, G. LEVALLET, C. CREVEUIL, E. LECHAPT, G. ZALCMAN
Biomarqueurs pronostiques et prédictifs des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) : des AMM conditionnées à la cartographie molécualire de
routine, les limites méthodologiques.
Presse Med. 2011, 40 DOI : 10.1016/j.lpm.2011.01.016
10
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
COMMUNICATIONS
LIBRES
11
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Vendredi 6 mai 2011
Communications libres
Dépistage du cancer colorectal cancer: des performances identiques sont obtenues
par un test immunologique de recherche de sang occulte avec un ou deux prélèvements (Lydia GUITTET)
J
1
GUITTET L. , BOUVIER V.
1,2
1
3
3
3
, GUILLAUME E. , LEVILLAIN R. , RUIZ A. , LANTIERI O. , LAUNOY G.
1
A
1
3
INSERM ERI3 Cancers & Populations, Chu de Caen, Université de Caen Basse-Normandie ; 2 Association Mathilde, Caen ;
Institut inter-régional pour la Santé de Tours, La Riche
Introduction : Les tests de recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) au gaïac sont utilisés avec six prélèvements an de maximiser leur sensibilité pour la détection des néoplasies avancées (cancers ou adénomes à haut risque)
dont le saignement est intermittent. Pourtant plusieurs études ont montré que les tests immunologiques de RSOS
peuvent avoir des performances identiques pour le dépistage du cancer colorectal avec un ou deux prélèvements.
Méthode : Les données issues de 32 225 sujets âgés de 50 à 74 ans à risque moyen ayant réalisé simultanément deux
tests de RSOS, le test immunologique Magstream (2 prélèvements) et le test au gaïac Hemoccult II (6 prélèvements),
ont été ré-analysées en faisant varier le seuil de positivité du Magstream pour deux modes de révélation du test (un
(MG1) et deux (MG2) prélèvements).
Résultats : Les performances identiques obtenues pour MG1 et MG2 à l’échelle de la population (moyennant un seuil
de positivité plus faible pour MG1) s’expliquaient par des prols de saignement opposés selon la présence de néoplasies
avancées (saignement faible et intermittent en l’absence de néoplasie avancée, versus saignement plus important et
régulier en présence de néoplasie(s) avancée(s)).
Elles correspondaient à des discordances entre les deux tests à l’échelle de l’individu.
Par exemple, l’obtention d’un gain identique en population de 50% en sensibilité et de 25% en spécicité par rapport au
test au gaïac pour MG1 (seuil 42 ng Hb/ml) et MG2 (seuil 67 ng Hb/ml) impliquait que 27,4% des sujets positifs pour
l’un des modes de révélation du test (MG1 ou MG2) auraient été considérés comme négatifs par l’autre, et que 18,8%
des sujets porteurs de néoplasies avancées détectés par l’un de ces modes (test positif) auraient été manqués par l’autre
(test négatif).
Conclusion : L’utilisation d’un seuil de positivité plus élevé avec deux prélèvements par rapport à un seul pour les tests
immunologiques de RSOS est tout à fait cohérent avec l’utilisation de 6 prélèvements pour les tests au gaïac, puisque le
seuil de détection de ce test est beaucoup plus élevé. Les performances identiques du test immunologique pour un ou
deux prélèvements sont vraies à l’échelon collectif, l’échelon approprié pour un dépistage de masse.
NOTES
12
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Communications libres
TEP/TDM synchronisée à la respiration : quel intérêt dans le bilan des nodules pulmonaires ? ( Joël DAOUK)
Joël DAOUK 1, Loïc FIN 1,2, Pascal BAILLY 1,3, Marc-Etienne MEYER 1,3
1
Laboratoire TIDAM – Université de Picardie Jules Verne ; 2 Direction de la recherche clinique et de l’innovation – CHU
Amiens ; 3 Service de médecine nucléaire – CHU Amiens
Contexte : Les mouvements respiratoires peuvent être une cause de dégradation des images en tomographie par émission de positons (PET) au 18F-uorodéoxyglucose. Ceci peut ainsi conduire à d’éventuelles erreurs de diagnostic surtout
si une valeur seuil de xation (typiquement la SUVmax) est utilisée pour discriminer les lésions pulmonaires malignes des
lésions bénignes .
Objectif : Le but de cette étude était de comparer la méthode d’acquisition classique de la TEP (« ungated ») / tomodensitométrie (TDM) à celle asservie à la respiration (« CT-based »), pour la caractérisation des nodules pulmonaires.
La sensibilité et la spécicité de chaque méthode ont été déterminées pour des lésions dans les poumons globalement,
puis séparément dans les lobes inférieurs d’une part et les lobes supérieurs et moyens d’autre part pour les méthodes
ungated et CT-based.
Matériel et Méthodes : L’acquisition TEP asservie à la respiration a été suivie d’une acquisition TDM de 7 sec en apnée
en n d’expiration. Seuls les évènements TEP correspondant à la position des tissus lors de la TDM en apnée ont été
utilisés pour former l‘image « CT-based ». Nous avons étudié 48 lésions chez 43 patients en termes de SUVmax, de localisation et de taille.
Résultats : A l’aide d’une analyse ROC, les seuils optimaux de SUV pour les méthodes ungated et CT-based ont été calculés à 2,0 et 2,2, respectivement. Les valeurs de sensibilité correspondantes étaient de 83% et 92%, respectivement,
avec une spécicité de 67% pour les deux méthodes. La sensibilité obtenue par la méthode CT-based a été supérieure à
celle obtenue par ungated (pour une spécicité identique) dans les lobes inférieurs pour des lésions de moins de 15 mm.
Les différences de SUVmax mesurées avec les deux méthodes sont statistiquement différentes en dessous de la grande
scissure pulmonaire. En revanche, pour les lobes supérieurs et moyens, on n’observe pas de différence entre les SUVmax
mesurées sur les images TEP cliniques et CT-based.
Conclusion : La méthode CT-based a augmenté la sensibilité sans diminuer la spécicité, par rapport à la méthode clinique non synchronisée. Notre méthode CT-based semble plus efcace que ungated pour les petites lésions situées dans
les lobes inférieurs, plus soumis aux mouvements respiratoires.
NOTES
13
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Communications libres
Caractérisation multimodale de la microvascularisation et de l’hypoxie sur deux
modèles de tumeurs cérébrales chez le rat en réponse ou non à un traitement antiangiogénique (Samuel VALABLE)
Samuel VALABLE, Edwige PETIT, Aurélien CORROYER-DULMONT, Simon ROUSSEL, Léna MARTEAU, Jérome TOUTAIN,
Didier DIVOUX, Franck SOBRIO *, Jérôme DELAMARRE *, Louisa BARRE *, Myriam BERNAUDIN
UMR 6232 CINAPS, équipe CERVOxy “Hypoxie et physiopathologie cérébrovasculaire” ; * équipe GDM-TEP , CNRS ;
CEA ; Université de Caen Basse-Normandie; Université Paris-Descartes. G.I.P CYCERON, 14 074 Caen, France.
L’hypoxie représente un élément majeur de la croissance des (GBM)[1] ainsi qu’un élément déterminant de la réponse à la
radiothérapie et la chimiothérapie. A ce titre, pouvoir évaluer l’hypoxie d’une manière atraumatique permettrait non seulement d’orienter la prise en charge thérapeutique mais aussi le suivi de l’efcacité de thérapies. L’objectif de notre étude a donc
été de mettre en place une approche de suivi de l’hypoxie par tomographie par émission de positons (TEP) sur deux modèles
orthotopiques de tumeurs cérébrales et de confronter ces résultats avec des analyses de la vascularisation obtenues par IRM et
immunohistochimie. Nous avons ensuite étudié l’effet d’un traitement anti-angiogénique sur la composante hypoxique au sein
de la tumeur.
Les modèles de tumeur C6 et 9L ont été utilisés après implantation des cellules chez des rats Wistar et Fischer 344. Les IRM ont
été réalisées sur un aimant IRM 7 Tesla (Bruker, Pharmascan) pour suivre les tumeurs (T2w, RARE) et le Volume Sanguin Cérébral (VSC). L’hypoxie a été étudiée sur un appareil microTEP (Inveon, Siemens) après injection de [18F]-FMISO (600Ci/rat).
La vascularisation de la tumeur a été analysée par immunohistochimie après marquage avec un anticorps anti-RECA (Serotec).
Le Sunitinib (Sutent®, Pzer) a été administré par gavage (20 mg/kg) à J17 pendant 5 jours aux rats porteurs de tumeurs C6
et la TEP FMISO a été réalisée à la n du traitement.
Bien que les tumeurs C6 et 9L soient détectables en IRM ainsi qu’en TEP [18F]-FDG, nous montrons que seul le modèle C6 présente une forte captation de [18F]-FMISO. L’étude de la vascularisation par IRM et par immunohistochimie montre que le modèle
C6 présente un VSC stable avec toutefois des vaisseaux moins nombreux mais plus gros, ceci induisant une augmentation
importante de la distance entre les vaisseaux. En revanche, le modèle 9L est lui caractérisé par une forte augmentation du VSC.
Suite au traitement anti-angiogénique, nous observons, sur le modèle de GBM C6, une diminution du volume hypoxique ainsi
que de l’intensité du signal hypoxique. Ces résultats semblent là aussi être en relation avec des modications de volume sanguin
puisque nous détectons une légère augmentation du CBV dans la tumeur traitée avec le Sunitinib par rapport aux tumeurs du
groupe Contrôle.
En conclusion, les résultats que nous avons obtenus montrent pour la première fois qu’il est possible d’analyser in vivo l’hypoxie
sur des modèles orthotopiques de tumeurs cérébrales. En effet, 1/ nous avons montré en accord avec des résultats obtenus de
façon invasive, que le modèle C6 est très hypoxique par rapport au 9L [2]. 2/ nous avons également montré l’évolution de ce
signal hypoxique en réponse à un traitement anti-angiogénique. Par ailleurs, sur ces modèles, il est aussi possible d’exploiter le
signal hypoxique par lui-même pour en extraire des informations telles que le Volume Hypoxique mais aussi la valeur moyenne
ou maximale de l’hypoxie. Grâce à l’approche mutimodale, nous avons également proposé une cartographie de l’hypoxie tumorale à partir d’informations anatomiques ou de vascularisation provenant de l’IRM [3].
Nous remercions l’INCa et l’Institut Lilly ainsi que la Société Guerbet SA
[1] A. Spence (2008) Clin Cancer Res, 14, pp. 2623-30. [2] N. Khan (2009) Int J Radiat Oncol Biol Phys, 73, pp. 878-85. [3] Valable S (2011) Nucl. Med. Biol.,
In press.
NOTES
14
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Vendredi 6 mai 2011
Communications libres
Comparaisons de l’expérience émotionnelle et de la perception des risques chez les
sujets à risque de cancers sein-ovaire et du colon (Carole FANTINI)
FANTINI-HAUWEL C. 1,2, CORBEIL M. 1,3, LEJEUNE-DUMOULIN S. 1, LE BEC C. 1, NICOLAS V. 1, CHRISTOPHE V. 3,
VENIN P. 4, FRÉBOURG T. 5, CHEVRIER A. 6, MATHIEU M. 7, BERTHET P. 8, MANOUVRIER S. 1
1
Service de Génétique Clinique Guy Fontaine - Hôpital Jeanne de Flandre – CHRU de Lille ; 2 Université Aix-Marseille 1,
Centre Psycle ; 3 Université de Lille 3, Laboratoire URECA, Equipe FASE - Villeneuve d’Ascq ; 4 Centre Oscar Lambret de
Lille ; 5 INSERM U 614, CHU de Rouen ; 6 Centre Henri Becquerel - Rouen ; 7 Hôpital Nord – CHU d’Amiens ; 8 Centre de
Lutte Contre le Cancer François Baclesse - Caen
A mesure que les techniques moléculaires et les connaissances liées aux dépistages des prédispositions génétiques des
formes familiales de cancer évoluent, les recherches en sciences humaines se font plus denses. Les cancers Sein-Ovaires
(BRCA) ainsi que les syndromes de Lynch (cancer du côlon, HNPCC) sont probablement les plus investigués. Cependant,
si les recherches se centrent principalement sur la détresse, la perception des risques ou la régulation émotionnelle dans
ces contextes, les études comparant ces dimensions entre ces deux syndromes de prédisposition tumorale sont rares. Or
dans les représentations professionnelles, il n’est pas rare de considérer que les formes héréditaires de cancers du sein
sont probablement les plus traumatiques.
Nous avons ainsi inclus 134 participants asymptomatiques appartenant à une famille dans laquelle une mutation génétique de prédisposition aux cancers sein-ovaires (n=66) ou du colon (n=69) a été identiée. Ces participants sont
engagés dans une démarche de diagnostic présymptomatique au sein de la l’inter-région du Canceropôle Nord-Ouest.
La perception du risque de prédisposition génétique et du risque de développer un cancer, la régulation émotionnelle
(stratégies de coping, suppression émotionnelle et réévaluation cognitive) et l’anxiété ont été évaluées : 1) Avant la
consultation de génétique, 2) 15 jours après celle-ci et 3) 15 jours après l’annonce du résultat.
Il apparait que les sujets BRCA ne se différencient pas des sujets HNPCC en regard de la perception de leur risque d’être
porteur de l’anomalie génétique, ni en regard de la perception de leur risque de développer un cancer, et ce aux différents temps de mesures. Il n’y a pas d’effet d’interaction entre le statut génétique et le syndrome dépisté sur le niveau
d’anxiété après l’annonce du résultat. Cependant, le niveau d’anxiété initiale, le fait d’être porteur de l’anomalie génétique et les stratégies de coping centrées sur les émotions sont des prédicteurs signicatifs de l’anxiété éprouvée après
l’annonce du résultat. Les sujets porteurs de l’anomalie génétique utilisent des stratégies de coping centrées sur les
émotions de manière plus fréquente, et observent de plus hauts niveaux de suppression émotionnelle que les sujets non
porteurs. Alors que les cliniciens tendent à considérer que le diagnostic de prédisposition au cancer sein-ovaire est plus
intense émotionnellement, il s’avère que les deux syndromes ne se distinguent pas, que ce soit en termes d’expérience
émotionnelle ou de perception du risque.
NOTES
15
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SESSION
JEUNES CHERCHEURS
Eligible au concours
16
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Les communications par ordre alphabétique
NOM
ABONNET
Prénom
Véronique
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
10
42
NOM
LAUNAY
Prénom
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
71
107
Ludivine
ANOUAN
Koutoua Joseph
55
89
LAURENT
Carine
63
97
ARMENGOL-DEBEIR
Laura
24
56
LECOINTRE
Céline
67
102
AURY-LANDAS
Juliette
com orale 11
28
LEFEBVRE
Jonathan
46
78
BAUGE
Catherine
62
96
LELANDAIS
Benoît
com orale 12
29
BIBAULT
Jean-Emmanuel
64
98
LEMOIGNIE
Sylvie
72
108
BOBOWSKI
Marie
17
49
LEPERS
Capucine
6
38
BOONE
Mathieu
65
100
LHEUREUX
Stéphanie
com orale 1
18
BOUILLEZ
Audrey
43
75
LINDET
Clothilde
18
50
BRUYERE
Emilie
39
71
MABY
Pauline
31
63
CAHU
Julie
50
83
MARCEAU
Alice
54
87
CAHU
Julie
51
84
MARTEAU
Léna
70
105
CALIPEL
Armelle
com orale 3
20
MELNYK
Oleg
47
79
68
CALIPEL
Armelle
CHATILLON
Jean-François
61
95
MERLIN
Johann
36
com orale 6
23
MORALES
Olivier
5
CLATOT
37
Florian
4
36
MORISSE
Hélène
9
41
COGET
Julien
25
57
MOUND
Abdallah
13
45
CORNET
Edouard
52
85
MRIZAK
Dhafer
CREUSY
Colette
30
62
N'DIAYE
Monique
DE BLASI
Géraldine
73
109
DENOYELLE
Christophe
22
54
DUBOIS
Martine
69
104
com orale 7
24
20
52
NHILI
Raja
42
74
NIBOUREL
Olivier
53
86
NOAL
Sabine
com orale 4
21
29
61
7
39
EZZOUKHRY
Zakaria
41
73
NORMAND
Sylvain
FAFEUR
Véronique
26
58
OBSTOY
Bérengère
FAOUZI
Malika
12
44
OLIVIER
Stéphanie
23
55
FIN
Loïc
56
90
ONOMA
Dago Pacôme
58
92
FRENOIS
Frédéric
37
69
PACIENCIA
Maria
11
43
GAILDRAT
Pascaline
28
60
PALIE
Odré
59
93
GHAMLOUCH
Hussein
49
82
PERATO
Serge
21
53
GUERNOU-REMACHE
Malika
15
47
PERES
Elodie
com orale 13
30
GUILLAMO
Jean-Sébastien
GUNEY
Suzan
HAMIEH
Mohamad
60
94
PORNET
Carole
com orale 9
26
com orale 8
25
POURTAU
Lionel
74
110
3
35
POURTIER
Albin
2
34
HAMMADI
Mehdi
14
46
RICHARD
Audrey
45
77
HOULE
Solène
8
40
ROLLIN
Laetitia
com orale 5
22
JARRY
Marie
66
101
RYBARCZYK
Pierre
35
67
JONCKHEERE
Nicolas
38
70
SABBAGH
Charles
34
66
JOYARD
Yoann
57
91
SANTORO
Francesca
48
80
KRIEGER
Sophie
19
51
SARAFAN-VASSEUR
Nasrin
33
65
LABIS
Elise
com orale 2
19
SKRYPEK
Nicolas
40
72
Aude
32
64
STEENACKERS
Agata
16
48
LANGE
Marie
68
103
TIAN
Tian
com orale 10
27
LASALLE
Philippe
44
76
TINAT
Julie
27
59
TOUIL
Yasmine
1
33
LAMY
17
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
Jeudi 5 mai 2011
Communications orales
1) Recherche des facteurs prédictifs de toxicités liées à la chimiothérapie sans platine : Etude longitudinale en Basse Normandie (Stéphanie LHEUREUX)
S. LHEUREUX 1,3, B. CLARISSE 1, V. LAUNAY-VACHER 2, K. GUNZER 3, C. DELCAMBRE-LAIR 3, K. BOUHIER-LEPORRIER 3,
L. KALUZINSKI 4, D. MARON 5, M.D. NGO 6, S. GROSSI 1, B.DUBOIS 7, G. ZALCMAN 8, F. JOLY 1,3,8
1
Départment de recherche clinique, Centre François Baclesse, Caen, France
Service ICAR, Nephrology department, Pitié-Salpétrière Hospital, Paris, France
3
Départment d’oncologie médicale, Centre François Baclesse, Caen, France
4
Départment d’oncologie médicale, Louis Pasteur Hospital, Cherbourg, France
5
Départment d’oncologie médicale, Polyclinique, Avranches, France
6
Départment d’oncologie médicale, Jacques Monod Hospital, Flers, France
7
Centre de traitement des données du Cancéropôle Nord-Ouest, Caen, France
8
Départment d’oncologie médicale, Côte de Nacre Hospital, Caen, France
2
Les toxicités des Chimiothérapies (CT) ont été essentiellement étudiées dans le cadre d’essais cliniques avec des critères d’inclusions strictes. En pratique quotidienne, ces toxicités sont fréquentes et induisent souvent à une adaptation
précoce de la posologie en fonction de la surface corporelle (exceptée pour les sels de platine). L’objectif de l’étude est
d’étudier de façon longitudinale la survenue de toxicités des CT sans platine chez des patients (pts) non sélectionnés à
l’échelle d’une région (Basse Normandie), et de déterminer des facteurs de risque utilisables en routine.
502 pts, traités dans 6 hôpitaux, cliniques et Centre de Lutte Contre le Cancer (CLCC) de Basse-Normandie, débutant
une CT sans platine, ont été inclus d’octobre 2007 à décembre 2008 dans une étude observationnelle prospective multicentrique régionale. Les caractéristiques cliniques, l’hémogramme, l’albuminémie et la fonction rénale ont été évalués
avant le traitement.
La moyenne d’âge était de 58 ans et 70% des patients étaient des femmes. Les localisations les plus fréquentes étaient
mammaires (54%) et digestives (30%). L’indication de la chimiothérapie était néo adjuvante (3%), adjuvante (51%) et
métastatique (46%). Les pts >65 ans en situation métastatique représentaient 68% des pts pris en charge en périphérie
contre 47% en CLCC et 39% en Centre Hospitalier Universitaire. Durant la CT, 62% des pts ont développé une toxicité
de grade (G) 2-4, survenus en moyenne au 3ième cycle de CT. 34% des pts ont présenté une toxicité hématologique
(aplasie fébrile, anémie G2, neutropénie G3 et thrombopénie G2) parmi lesquels 20% ont présenté une infection
nécessitant une antibiothérapie. Les toxicités observées ont été globalement homogènes dans l’ensemble des centres
investigateurs. Des modications du schéma thérapeutique ont été observées chez 54% des pts (59% de réduction de
dose, 16% d’arrêt prématuré du protocole et 25% de report de cure), avec une disparité en fonction des différents hôpitaux. En analyse multivariée, l’altération du PS, le cancer du sein, l’hypoalbuminémie, la lymphopénie et la clearance de
la créatinine (Clcreat) <60mL/min étaient des facteurs de risque initiaux de toxicité hématologique. L’altération du PS,
l’hypoalbuminémie et la Clcreat <90mL/min étaient des facteurs prédictifs initiaux de modication du protocole de CT.
Une majorité des pts en cours de CT sans platine vont présenter des toxicités précoces modiant le protocole standard de
CT. L’évaluation en routine du taux de lymphocytes, de l’albuminémie et de la fonction rénale permettrait une meilleure
prise en charge des pts.
NOTES
18
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
A
Jeudi 5 mai 2011
Communications orales
2) Implication du gène NF1 dans les leucémies aiguës myéloïdes de novo de l’adulte :
une étude du groupe ALFA (Elise LABIS)
E. LABIS 1; C. ROCHE-LESTIENNE 1; O. NIBOUREL 2; N. BOISSEL 3; C. TERRE 4; S. GEFFROY 2; N. HELEVAUT 2;
S. QUIEF 5; M. FIGEAC 6; J. SOULIER 7; H. DOMBRET 3; C. PREUDHOMME 2
1
Institut de Génétique Médicale, Hôpital Jeanne de Flandre, Lille;
Institut d’Hématologie, Centre de Biologie Pathologie, Lille;
3
Service d’Hématologie Clinique, Hôpital Saint-Louis, Paris;
4
Laboratoire d’ Hématologie, Hopital Mignot, Chesnay;
5
Inserm U837 - Institut de Recherche Sur le Cancer de Lille, Centre de Recherche Jp Aubert, Lille;
6
Plateforme de Génomique Fonctionnelle Ifr 114 - Institut de Recherche Sur le Cancer de Lille, Centre de Recherche Jp
Aubert, Lille;
7
Laboratoire Central d’Hématologie, Hôpital Saint-Louis, Paris.
2
Des altérations germinales de NF1, gène suppresseur de tumeurs codant pour la neurobromine 1, sont responsables de
la neurobromatose de type 1, et des altérations somatiques du second allèle sain conduisent à des tumeurs malignes
et/ou à la leucémie myélomonocytaire juvénile (LMMJ). De plus, plusieurs études ont retrouvé des délétions hétérozygotes somatiques de la région 17q11.2 incluant NF1 dans diverses hémopathies myéloïdes. Les fréquences rapportées
de ces anomalies varient de 2.6% à 11% dans les LAM, et ces variations peuvent s’expliquer par l’hétérogénéité ou
la taille des cohortes analysées. Initialement, 131 LAM de novo (LAM3 exclues) ont été analysées par CGH sur puces
Agilent™ 105K dans notre laboratoire. 6/131 patients (4.6%) présentaient une délétion somatique en 17q11.2 et une
région minimale délétée de 300 kb incluant la totalité du gène NF1 a été dénie. Nous avons donc souhaité préciser
l’incidence de la délétion du gène NF1 dans les LAM adultes de novo et établir des corrélations clinico-biologiques.
357 LAM de novo supplémentaires issues des protocoles cliniques ALFA 9801 et 9802 (LAM3 exclues) ont donc été dépistées pour la délétion de NF1 par RQ-PCR en utilisant les amorces et sondes Taqman Hs01778367_cn d’Applied Biosystems. La technique FISH utilisant les sondes NF1 et MPO KBI-40144 de Kreatech a été réalisée pour conrmer la perte
de NF1 chez les patients ayant un nombre de copies inférieur à 1.5 par RQ-PCR.
La délétion de NF1 a ainsi été observée chez 17/488 (3.5%) LAM de novo. Les données clinico-biologiques disponibles
pour 14 patients délétés pour NF1 et 380 patients non délétés n’ont révélé aucune différence signicative entre les
deux groupes en termes d’âge, de sexe ratio, de leucocytose, de classication FAB ou de statut mutationnel de FLT3,
NPM1, CEBP et IDH1/2. De façon intéressante, la délétion NF1 a été signicativement corrélée à une cytogénétique
défavorable (50% vs 18%, p=0.008) et notamment aux caryotypes présentant au moins une monosomie (29% vs 9%,
p=0.03). Cependant, aucune différence statistique n’a été observée en termes de taux de rémission complète (p=0.11),
de risque de rechutes à 3 ans (p=0.83) ou de survie globale à 3 ans (p=0.24).
En conclusion, les délétions du gène NF1 ne représentent que 3.5% des LAM de novo et sont associées à un caryotype
défavorable. Cette fréquence relativement faible peut cependant être sous-estimée et contrebalancée par d’autres altérations (mutations, anomalies transcriptionnelles) qui restent à être étudiées. Par ailleurs, le dépistage d’une éventuelle
inactivation bi-allélique des patients délétés pour NF1 est actuellement en cours par séquençage haut débit.
NOTES
19
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Jeudi 5 mai 2011
Communications orales
3) Etude comparative des effets des irradiations par rayon X et par ions carbone sur
les mélanocytes choroïdiens sains et tumoraux (Armelle CALIPEL)
CALIPEL A. 1, LUX A-L. 1 et MOURIAUX F.
1,2
.
1
Equipe CERVOxy « Hypoxie et physiopathologie cérébrovasculaire », UMR CI-NAPS 6232 Centre CYCERON, Bd Henri
Becquerel, BP5229, 14074 Caen Cedex France.
CHRU, Avenue de la côte de Nacre, 14033 CAEN.
2
En France, le mélanome de l’uvée (MU) représente 5 % des mélanomes, touche en majorité les personnes âgées de plus de 50
ans avec une incidence de 7/106 par an. En dépit d’importants progrès dans le traitement local, les taux de survie des MU sont
restés stables : environ 15 à 30% à 5 ans et 50% à 15 ans des patients traités décèdent de métastases. Le traitement proposé
du MU primitif, est généralement la radiothérapie (protonthérapie ou plaques), le reste des patients étant traité par chirurgie
d’exérèse (ablation de l’œil). Les résultats à long terme de ces traitements montrent un contrôle tumoral supérieur à 92%.
Cependant le traitement par irradiation aboutit à une cécité de l’œil dans 60% des cas. Aucun traitement préventif ou curatif
n’existe à ce jour pour prévenir ces complications. L’hadronthérapie est une nouvelle modalité de radiothérapie qui utilise non
plus des faisceaux de rayons X classiques, mais des faisceaux de particules appelées des hadrons (soit des protons, soit des
ions carbone) de meilleures efcacités biologique et balistique. Aucune étude à ce jour n’a évalué l’impact d’une exposition aux
hadrons qui possèdent un Transfert d’Energie Linéaire (TEL) plus élevé que la radiothérapie conventionnelle (rayon X et ) sur
les mécanismes moléculaires et cellulaires des mélanocytes de l’uvée tumoraux et le tissu oculaire sain. Si une multitude de voie
est envisageable, la découverte des cibles majeures de l’irradiation pourrait permettre l’élaboration de thérapies alternatives à
l’irradiation ou optimiser une radiothérapie ciblée sans les effets délétères différés. Le but de notre projet est d’analyser les effets
positifs et négatifs de l’irradiation sur le MU et sur les mélanocytes sains humain. Malgré une origine embryologique commune
avec le mélanocyte cutané (la crête neurale), les melanocytes choroïdiens ont un comportement cellulaire distinct. La dérégulation majeure trouvée à plus de 86 % des MU est l’activation constitutive de la voie ERK1/2 en absence de mutation dans les
gènes RAS et B-Raf. Nos précédents travaux mettent en évidence le rôle clé de la voie B-RAF/MEK/ERK dans le contrôle de la
prolifération cellulaire des MU. Une meilleure compréhension des mécanismes menant à l’arrêt de la prolifération cellulaire après
l’irradiation (parce que cliniquement la tumeurs arrête de proliférer et régresse sur plusieurs mois ou années) permettraient de
proposer des thérapies ciblées. Il semble ainsi intéressant d’analyser les effets de l’irradiation sur l’activation de la voie ERK1/2
qui a un rôle dans l’activation du cycle cellulaire. Dans l’attente du ux de protons du cyclotron du projet ARCHADE, nous caractérisons les effets des irradiations par rayons X (ORION 4-5 MV, Orion, Centre F. Baclesse, Caen) et par ions carbone (75 MeV/u
on IRABAT D1 line, GANIL, Caen) sur nos modèles cellulaires. Nous avons comparé la radiosensibilité après irradiation par rayons
X et par ions carbone de 6 lignées cellulaires (92.1, Mel 270, SP6.5, MKT-Br, 2 and TP17) et de 2 types de cellules saines (les
mélanocytes de la choroïde humain et les cellules épithéliales de la rétine humaine (ARPE19). D’une façon intéressante, nous
avons démontré que la radiosensibilité des lignées de MU après irradiation par rayons X n’était pas modié par le niveau d’oxygénation. Nous montrons que les ions carbone présentent par rapport aux rayons X une Efcacité Biologique Relative (EBR) de
1.86 à 2.46 à 10% de survie. De plus, nous montrons que la synchronisation des cellules en phase Go/G1 du cycle cellulaire
n’a pas d’inuence sur la sensibilité des différentes lignées. Les irradiations par rayons X et ions carbone induisent les mêmes
effets en provoquant un arrêt du cycle cellulaire en G2/M, mais la phase Sub-G1 apparait plus précocement pour les ions carbone. En fonction du type d’irradiation, deux mécanismes sont observés sur l’activation de ERK1/2, les rayons X induisent une
suractivation transitoire de ERK1/2 tandis qu’ERK1/2 sont inhibées par les ions carbone. En conclusion, ces résultats préliminaires montrent que les ions carbone présentent une meilleure efcacité biologique que les rayons X dans le MU entrainant une
inhibition constante d’ERK1/2.
NOTES
20
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Jeudi 5 mai 2011
Communications orales
4) Impact sur la fatigue, la qualité de vie et les fonctions cognitives des traitements
anti-angiogéniques chez les patients atteints d’un cancer du rein en situation métastatique. Etude COG-ANGIO (Sabine NOAL)
S. NOAL 1, M. LANGE
F JOLY 1,4
1,2
, B. ESCUDIER 3, E. SEVIN 1, S. DAUCHY 3, B. CLARISSE 1, A. DAIREAUX 1, I. LEGER 3, C. RIEUX 1,
1
Service de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, 14076 Caen
U923 Inserm-EPHE-Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France
Institut Gustave Roussy, 94805 Villejuif
4
CHU Caen, 14033 Caen
2
3
Les traitements anti-angiogéniques ont révolutionné le pronostic des cancers du rein métastatiques, au prix d’importants
effets secondaires, comme la fatigue ou les troubles mnésiques.
L’objectif principal de l’étude était d’évaluer la fatigue en cours de traitement. Les objectifs secondaires évaluaient les
fonctions cognitives, la qualité de vie (QdV), l’anxiété et la dépression.
3 évaluations ont été menées : avant le début du traitement (T0) puis à 3 et 6 mois (T3 et T6), par des autoquestionnaires validés évaluant la fatigue (MFI-20), la QdV (FACT-G et FKSI), l’anxiété (Spielberger) et la dépression (Beck). Une
évaluation des symptômes gênants a été réalisée respectivement par le médecin et le patient.
Les fonctions cognitives ont été évaluées par des tests spéciques (Indice de Mémoire de Travail (WAIS-III), Grober
et Buschke, gure de Rey, uences verbales et Trail Making Test), explorant la mémoire de travail, la mémoire épisodique, l’attention, les fonctions exécutives et visuo-constructives. La plainte cognitive a été évaluée par le questionnaire
FACT-Cog.
Les résultats préliminaires sont présentés.
49 patients ont été évalués à T0, 34 à T3, et 28 à T6.
La fatigue était l’effet secondaire majeur dont se plaignaient les patients sous traitements anti-angiogéniques. Elle semblait augmenter à 3 mois (65% des patients vs 59% à T0), correspondant à une augmentation de la fatigue générale et
physique, associée à une altération signicative de la QdV (p<0,05).
11% des patients développaient une dépression modérée sous traitement anti-angiogénique.
Des troubles cognitifs existaient dès T0 chez 59% des patients. La fonction la plus touchée était la mémoire épisodique
(37-46% des patients). On retrouvait individuellement peu de variation au cours du temps. En revanche, la plainte
cognitive augmentait sous traitement, et était liée à la fatigue et à la dépression (p<0,05).
Si la fatigue était correctement estimée par les médecins, de nombreux symptômes mineurs étaient sous-estimés
comme la sècheresse buccale ou le reux gastro-œsophagien, qui peuvent altérer la QdV des patients.
Ces résultats préliminaires devront être conrmés sur la cohorte des 120 patients inclus.
NOTES
21
4èmes Journées Scientiques
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Jeudi 5 mai 2011
Communications orales
5) Apport d’une consultation spécialisée dans le retour au travail après un cancer
(Laëtita ROLLIN)
ROLLIN L. 1, DE BLASI G. 1, EDER GOUEL K. 1, GEHANNO JF. 1, CAILLARD JF. 1.
1
Centre de Consultations de Pathologie Professionnelle et environnementale, CHU de Rouen
Contexte : La reprise du travail après un cancer est un élément important dans la qualité de vie des patients. En effet, elle ne
représente pas seulement une source de revenus, elle signie également une réintégration sociale, un retour à une vie «normale» et une «victoire sur la maladie». La consultation multidisciplinaire d’aide à la reprise du travail après un cancer, créée en
2006 au CHU de Rouen est l’un des rares dispositifs pilote en France dédié à la réinsertion professionnelle des patients. Elle est
composée d’un médecin du travail, d’une assistante sociale et d’une psychologue.
Objectifs : L’objectif de cette communication est de présenter cette consultation et de décrire les problématiques des patients
dans le cadre du retour au travail.
Méthode : Les dossiers médicaux des patients ayant consulté entre 2006 et 2008 ont été examinés. Chaque patient a été
recontacté par téléphone entre avril et juin 2009 an d’évaluer son devenir professionnel.
Résultats : 70 patients se sont adressés à la consultation entre 2006 et 2008. Ils étaient dans l’une des 3 situations
suivantes : 49% étaient en arrêt de travail et s’interrogeaient sur les modalités de la reprise, 14% avaient déjà repris une activité mais rencontraient des difcultés, 37% n’avaient pas de poste de travail. Dans cette dernière catégorie, 62% disposaient
d’un poste de travail avant la découverte de la maladie et l’ont perdu pour diverses raisons (n de contrat en CDD, intérimaires,
démission, fermeture d’entreprise, licenciement…). L’activité de la consultation consiste donc à maintenir les personnes au travail
(environ 2/3 des cas), mais également à les réinsérer dans le cas où ils n’ont plus de poste (environ 1/3 des cas), ce qui implique
des démarches tout à fait différentes.
Les principales séquelles physiques et psychologiques représentant une contrainte pour le retour à l’emploi étaient les
suivantes : asthénie intense (69%), douleurs (44%), syndrome dépressif avec syndrome de Damoclès ou de Lazare (47%), limitation des amplitudes articulaires de l’épaule et contre indication au port de charges pour le cancer du sein (63%), difcultés de
communication orale pour les cancers ORL (6%), épilepsie et contre indication à travailler à un poste de sécurité pour les cancers
du système nerveux central (4%). Si certaines de ces séquelles étaient temporaires, d’autres étaient dénitives et nécessitaient
un aménagement prolongé du poste de travail voire une reconversion professionnelle. Plusieurs dispositifs apportant une aide au
patient et à son employeur ont été mis en place : mise en relation avec le médecin du travail (63%), reconnaissance en qualité
de travailleur handicapé (47%), soutien et préparation de la reprise avec le psychologue (47%), bilan de compétence (14%),
aménagement ergonomique et horaire du poste avec compensations pour l’employeur, intervention du Service d’Appui au Maintien dans l’Emploi des Travailleurs Handicapés…
Par ailleurs, le retour au travail ne concerne pas seulement les patients en rémission ou guérison. En effet, une partie non négligeable des patients était atteinte d’un cancer évolutif (14%) ou d’un cancer de mauvais pronostic (12%) et souhaitait reprendre
une activité professionnelle. La reprise du travail et sa poursuite dans le temps sont donc conditionnées par une réévaluation et
adaptation régulière de la situation, ainsi que par le soutien du patient.
Conclusion : La réussite de la reprise du travail dépend de nombreux facteurs : état de santé du patient sur le plan physique,
psychologique, poste de travail, préparation des conditions de reprise (relations avec les collègues, aménagement du poste),
implication de l’employeur et démarches sociales d’aide de l’entreprise pour l’adaptation du poste… La mise en place de ces
conditions favorisantes nécessite des compétences multidisciplinaires et spécialisées. La consultation pilote mise en place dans
le Centre de Consultation de Pathologie Professionnelle du CHU de Rouen semble être un outil intéressant pour répondre à cette
problématique particulière du retour au travail. Le développement de ce type de consultations spécialisées peut être encouragé.
NOTES
22
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
J
Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
6) Development of a new immunotherapy strategy against melanoma based on the
use of articial antigen-presenting cells (Jean-François CHATILLON)
Jean-François CHATILLON 1, Emilie FAUQUEMBERGUE 2, Florence BAYEUX 1, Aurélie DROUET 2, Philippe MUSETTE 1, JeanBaptiste LATOUCHE 2
1
Inserm U905, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen ;
2
Inserm U614, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest
Adoptive immunotherapy based on in vitro activation and expansion of tumor antigen-specic cytotoxic T lymphocytes
(CTLs) is a very promising approach against cancers. Numerous techniques have been proposed to circumvent the difculty in activating such CTLs, including the culture of peripheral T lymphocytes with allogeneic tumor cells (Labarrière
et al, Cancer Immunology, Immunotherapy, 2008).
Our team has developed a strategy based on the use of articial antigen-presenting cells (AAPCs) co-cultured with
peripheral T lymphocytes (Latouche and Sadelain, Nature Biotechnology, 2000). These AAPCs have been transduced to
express molecules involved in the immunological synapse, restricted to the HLA-A2.1 molecule, and essential to activate CTLs against MART-1, an auto-antigen which is overexpressed in melanoma. We dened, starting from peripheral
blood lymphocytes of six A2.1+ healthy donors, the optimal conditions to expand MART-1-specic CTLs using AAPCs. By
sorting anti-MART-1 PE-coupled pentamer-stained cells with anti-PE magnetic beads, we highly puried specic CD8+ T
lymphocytes which were then co-cultured with AAPCs to amplify them. Cytotoxic assays showed the capacity of these
cells to specically lyse MART-1-pulsed T2 cells and A2.1+ melanoma cells. Flow cytometry analysis revealed their high
potency to produce TNF-, IFN- and Granzyme B.
In a preclinical setting, we applied this strategy to stage II melanoma patients. Highly functional CTLs were obtained,
with similar phenotypic and functional characteristics as in healthy donors. T cell receptor V repertoire study as well as
CDR3 sequencing revealed that the CTL population was composed of a few expanded V subfamilies which were similar
to the ones found in anti-tumor immune responses mounted in melanoma patients with «natural» presenting cells.
In conclusion, we show that in vitro activation of CTLs with our AAPCs allows rapid and easy expansion of highly functional anti-tumor cells with physiological features. This work constitutes the rst step in the development of a new immunotherapy strategy against melanoma.
NOTES
23
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
7) Evaluation d’une stratégie d’immunothérapie peptidique anti-virale dans le carcinome du nasopharynx (CNP) associé au virus d’Epstein Barr (Dhafer MRIZAK)
Dhafer MRIZAK1, Olivier MORALES1, Nathalie MARTIN1, Magalie SÉNÉCHAL1, Véronique PANCRÉ1, Pierre BUSSON2, Yvan
DE LAUNOIT1, Nadira DELHEM1.
1
2
CNRS, UMR8161 Immunorégulation des cancers viro-induits (IRCV)
CNRS, UMR 8126 Institut Gustave Roussy
Le virus d’Epstein Barr (EBV) est impliqué dans différentes pathologies tumorales qui se distinguent par leur prol
d’expression des antigènes de latence, dont la latence de type II qui est limitée à l’expression des antigènes non-immunodominants EBNA-1, LMP-1 et LMP-2. De nombreux arguments suggèrent que les lymphocytes T CD4+ jouent un
rôle primordial dans le contrôle des tumeurs associés à cette latence. C’est pourquoi, nous avons envisagé une approche
d’immunothérapie peptidique basée sur l’utilisation de 6 peptides promiscuous dérivés des antigènes de la latence II
d’EBV, ayant une forte afnité pour les molécules HLA II et capables d’induire une réponse T CD4+ spécique (Morales
et al, Vaccine 2010). Le carcinome indifférencié du nasopharynx (CNP) qui est presque systématiquement associé à EBV
(98%), est par dénition «le carcinome associé à une latence de type II d’EBV» et est donc une cible préférentielle de
nos peptides. Cependant, il a été montré que les cellules de CNP sécrétaient des quantités importantes d’exosomes,
capables d’induire une apoptose massive des T CD4+ et potentiellement d’activer les T régulateurs (Treg). Dans ce
contexte, notre principal objectif consiste à valider l’utilisation de notre «cocktail vaccinal » dans le CNP, en essayant (i)
de favoriser l’expansion et l’efcacité des effecteurs anti-tumoraux, notamment des lymphocytes CD4+ Th1 anti-EBV et
(ii) de neutraliser les facteurs immunosuppresseurs notamment les Treg et les exosomes.
Pour ce faire, dans un premier temps, nous avons généré, ex-vivo, des lignées T CD4+ spéciques d’EBV à partir de PBMCs de donneurs sains. Ces lignées cellulaires ont été caractérisées au niveau phénotypique et fonctionnel par l’évaluation
de leur prolifération, de leur viabilité cellulaire par mesure du métabolisme mitochondrial et de leur production cytokinique en criblant des cytokines de type Th1 (IL2, IFN), Th2 (IL4) et suppressives (IL10, TGF) par ELISA. Nous avons
également mesuré la variation des proportions lymphocytaires par cytométrie en ux (T CD4, NK, LB), de l’expression
de gènes associés à la réponse Th1, Th2 et régulatrice par RT-Q-PCR, ainsi que la capacité des lignées EBV spéciques
à lyser des cibles cellulaires issues de CNP (C666-1).
Les lignées cellulaires T CD4+ générées sont spéciques d’EBV et répondent au cocktail peptidique par la production de
cytokine de type Th1 (IL-2, IFN). Nous avons également montré qu’elles sont cytotoxiques vis-à-vis des cibles de CNP
(C666-1 et C15) et que cette cytotoxicité dépend, du moins en partie, de la voie des granules lytiques. Par ailleurs, nous
sommes parvenus à isoler et caractériser des exosomes à partir des LCL et des lignées de CNP (C15 et C17) xénotransplantées dans un modèle murin (NUDE). Nous avons commencé à évaluer l’effet de ces exosomes sur des PBMC humains
et des co-culture de PBMC et de Treg autologues, et montré un effet immunosuppressif très important des exosomes.
Cet effet suppresseur massif ne semble pas être contrebalancé par l’ajout du cocktail peptique.
En conclusion, nous montrons que les T CD4+ cytotoxiques générées par les peptides EBV sont capables de lyser spéciquement des cellules de CNP et que les exosomes semblent favoriser l’immunosuppression malgré la présence du cocktail. Ces premiers résultats suggèrent que la neutralisation de ces exosomes (notamment par des anticorps bloquants)
est un pré-requis indispensable à l’utilisation de nos peptides EBV dans une stratégie immunothérapeutique.
NOTES
24
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
8) Caractérisation moléculaire de délétions des gènes CDKN2A et CDKN2B identiées
par hybridation génomique comparative dans les lymphomes diffus à grandes cellules B (Suzan GUNEY)
Suzan GUNEY 1,3, Fabrice JARDIN 1,2,3, Philippe BERTRAND 1,3, Philippe RUMINY
Pierre KERCKAERT 4, Hervé TILLY 1,2,3 et Christian BASTARD 1,3
1,3
, Catherine MAINGONNAT
1,3
, Jean-
1
INSERM U918, Groupe d’étude des Proliférations Lymphoïdes, Institut Fédératif de Recherches multidisciplinaires sur
les Peptides 23 (IFRMP23);
2
Departement d’hématologie, Centre Henri Becquerel, Rouen, France;
3
Laboratoire de génétique oncologique Centre Henri Becquerel, Rouen, France;
4
INSERM U837, Institut de Recherche sur le Cancer de Lille, Lille, France.
Les lymphomes non-Hodgkiniens (LNH) sont des proliférations malignes monoclonales de cellules lymphoïdes B ou T.
Parmi ces lymphomes, les plus fréquents, qui représentent 30 à 40 % des cas, sont de type diffus à grandes cellules B
(LDGCB). Il s’agit de proliférations diffuses de lymphocytes B, survenant de novo ou résultant de la transformation de
lymphomes de faible grade histologique de malignité.
Soixante cinq tumeurs de patients atteints de lymphomes diffus à grandes cellules B (LDGCB) ont été analysées en
Hybridation génomique Comparative (CGH micro array). Cette étude a montré que 38% des cas (soit vingt cinq patients)
présentent une délétion des gènes CDKN2A et CDKN2B en 9p21. La perte de ces gènes, qui codent respectivement les
protéines p16INK4a, p14ARF et p15INF4b impliqués dans le contrôle de la phase G1/S du cycle cellulaire, constitue la deuxième
anomalie de nombre la plus fréquente dans ces lymphomes après les délétions de la région 6q. Dans un premier temps
nous avons mis au point une technique de dosage génique an d’approcher les points de cassure, dénis par CGH avec
une résolution de 100kb, jusqu’à les rendre possible au clonage par PCR directe ou par Long Distance Inverse PCR (LDIPCR). Cette stratégie nous a permis d’identier douze points de cassure de tailles variables mais contenant tous une
région minimale délétée de 22.4 kb comprenant l’exon 1 de CDKN2A et l’exon 2 de CDKN2B. L’analyse de ces jonctions
montre que certaines d’entre elles sont localisées dans une région de quelques centaines de paires de bases et qu’elles
contiennent quelques bases similaires aux séquences de recombinaison des gènes d’Immunoglobulines (VDJ).
L’étude de l’expression de ces gènes en RT-PCR quantitative chez les patients, pour lesquels les points de jonctions de
délétions ont été clonés, a monté une diminution signicative de l’expression par rapport au patients atteints de LDGCB
mais ne portant pas de délétion en 9p21. Cette signicativité est d’autant plus importante pour le gène qui code la protéine p14ARF (p14ARF (P = 0.0001), p15INK4b (P = 0.0258), and p16INK4a (P= 0.0169)). L’application de la QMPSF à ces 65
cas a permis de déterminer le caractère homozygote et hétérozygote de ces délétions chez les 25 patients portant une
délétion des gènes CDKN2A et CDKN2B. Ainsi l’étude de l’expression de ces gènes chez ces 65 patients a révélé une
diminution très signicative de l’expression chez les patients avec une délétion homozygote, et une diminution moins
importante chez les patients portant une délétion hétérozygote.
Nos résultats suggèrent dans un premier temps que les délétions des gènes CDKN2A et CDKN2B dans les LDGCB ne
surviennent pas de façon aléatoire du fait de la récurrence de ces délétions. L’implication particulière du gène qui code
la protéine p14ARF suppose que celui-ci joue un rôle important dans le processus de lymphomagenèse. Enn le chevauchement des résultats entre les délétions homozygotes et hétérozygotes montre qu’un second mécanisme d’inactivation
tel que les mutations et les hyperméthylations des promoteurs des gènes CDKN2A et CDKN2B intervient dans les cas de
délétions hétérozygotes.
NOTES
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
9) Déterminants sociogéographiques de la participation aux dépistages organisés
des cancers du sein et du colon-rectum (Carole PORNET)
Carole PORNET 1, Olivier DEJARDIN 1, Marie-Christine QUERTIER 2, Fabrice MORLAIS 1, Lydia GUITTET 1, Ludivine
LAUNAY 1, Véronique BOUVIER 1, Guy LAUNOY 1
1
2
ERI 3 Inserm « Cancers & Populations » Faculté de médecine, CAEN
Association Mathilde, CAEN
Contexte : Diagnostiqués tôt, les cancers du sein et colorectal peuvent être guéris dans plus de 9 cas sur 10. Malgré
l’existence de tests de dépistage efcaces, la participation aux dépistages organisés des cancers du sein et colorectal est
insufsante. Alors qu’il est clairement établi que la faible participation est étroitement liée à un faible niveau socioéconomique individuel, les raisons de cette participation insufsante ne sont pas totalement élucidées. Le dépistage du cancer
nécessite une interaction entre les services de santé et l’environnement plus large dans lequel ces services existent,
social et culturel. L’environnement social des individus est souvent difcilement appréciable au niveau individuel et les
études utilisent souvent une évaluation agrégée de cet environnement. Pour ces deux raisons, les études recherchant
à comprendre les comportements liés au dépistage utilisent de façon croissante des techniques d’analyse multiniveaux
et plus récemment des indices composites de défavorisation pour approcher l’environnement socioéconomique des
personnes. En France, il n’existe pas à l’heure actuelle d’indice publié, de haute résolution et valide sur l’ensemble du
territoire.
Objectif : Analyser l’inuence écologique du statut socioéconomique et de l’offre de soins sur la participation aux dépistages organisés des cancers du sein et colorectal, en population générale.
Méthodes : Les données individuelles de participation du Calvados en 2004-2006 et les données socioéconomiques
agrégées, issues respectivement de la structure responsable des dépistages organisés et du recensement de la population, étaient analysées simultanément par un modèle multiniveaux, à l’aide d’un nouvel indice écologique de défavorisation. Cet indice repose sur la combinaison de données individuelles, issues d’un questionnaire européen spéciquement
dédié à l’étude de la pauvreté (European Union–Statistics on Income and Living Conditions), et de données agrégées à
l’échelle la plus ne disponible. Le principe général de construction de cet indice était d’identier les variables disponibles
en routine au niveau agrégé et associées au statut individuel de défavorisation.
Résultats : Les participants au dépistage du cancer colorectal étaient plus âgés (âge moyen : 61,2 ans) que les non
participants (60,5 ans ; p<0,01) ; les femmes participaient plus que les hommes (OR=1,33 ; IC95%: 1,21-1,45). La
participation au dépistage du cancer du sein était plus faible chez les plus jeunes (50-54 ans) et les plus âgées (70-74
ans), comparée aux femmes âgées de 55 à 69 ans, respectivement OR=0.73 (0.64-0.83) et OR=0.78 (0.67-0.91). Dans
les unités géographiques les plus défavorisées, la participation est réduite par rapport aux zones les plus favorisées, de
31% pour le dépistage du cancer du sein et de 30% pour le celui du cancer colorectal. Aucune inuence signicative de
la densité de médecins généralistes pour les deux types de dépistage, ni de radiologues pour le dépistage du cancer du
sein, n’a été retrouvée.
Conclusion : Les analyses multiniveaux ont permis de détecter des zones de faible participation, aux deux types de
dépistage, statistiquement liées aux zones de forte défavorisation. L’inuence de l’environnement socioéconomique sur
la participation est aussi forte chez les femmes cibles du dépistage du cancer du sein que chez les hommes et les femmes
cibles du dépistage du cancer colorectal. Ces résultats suggèrent que les inégalités sociales de dépistage seraient réduites
par des actions ciblées sur les populations à risque de faible participation identiées socialement et géographiquement.
NOTES
26
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
10) Etude du gène de fusion TMPRSS2-ERG dans les métastases osseuses dérivées
du cancer de la prostate (Tian TIAN)
Tian V. TIAN 1,2,3,4, Sébastien FLAJOLLET 1,2,3, Anne FLOURENS 1,2,3, Nathalie TOMAVO 1,2,3, Arnauld VILLERS 4,8, Edith
BONNELYE 6,7, Sébastien AUBERT 4,8, Yvan DE LAUNOIT 1,2,3, Xavier LEROY 4,8, Martine DUTERQUE-COQUILLAUD 1,2,3.
1
CNRS UMR 8161, Lille,
Université de Lille Nord de France, Lille,
Institut Pasteur de Lille/IFR142, Lille,
4
Faculté de Médecine Henri Warembourg, Université du Droit et de la Santé Lille 2, Lille,
5
Service d’Urologie-Hôpital Huriez-Centre Hospitalier Régional et Universitaire, Lille,
6
Unité INSERM U1033, Lyon,
7
Université Claude Bernard Lyon 1, Lyon,
8
Institut de Pathologie-Centre de Biologie-Pathologie-Centre Hospitalier Régional et Universitaire, Lille.
2
3
La découverte récente des gènes de fusion, TMPRSS2-ERG, issus de remaniements chromosomiques, dans plus de 50% des
cas des cancers de la prostate (CaP), a ouvert une nouvelle voie dans la compréhension du processus de cancérisation de ce
type de cancers. De nombreuses études cliniques démontrent l’association de sa présence avec un mauvais pronostic. Erg est
un facteur de transcription dont l’expression est associée, en particulier, à la mise en place du cartilage et plus largement du
squelette. Une étude transcriptomique, en comparant les transcriptomes des chondrocytes embryonnaires de souris sauvages
et de souris transgéniques qui expriment une protéine ERG tronquée, à l’effet trans-dominant négatif, nous a permis d’identier
de nombreux marqueurs osseux et gènes associés à la métastase osseuse comme gènes cibles du facteur de transcription ERG.
Les CaP, lorsqu’ils évoluent, provoquent dans la plupart des cas (80%) des métastases osseuses. Une des hypothèses pour comprendre le tropisme osseux des cellules tumorales, est leur acquisition d’un « ostéomimétisme » qui correspond, entre autres, à
l’expression des marqueurs osseux. Cette observation est particulièrement intéressante à étudier dans le cadre de notre projet.
Nous essayons de comprendre si ce gène de fusion, et ses gènes cibles, jouent un rôle important dans la formation de métastases osseuses du CaP.
Pour notre étude, nous avons établi des lignées de cellules cancéreuses prostatiques qui expriment stablement TMPRSS2-ERG.
Dans un premier temps, un des marqueurs osseux identié a été étudié. Il s’agit du gène de l’OSTEOPONTINE (OPN) dont
l’expression est associée à la métastase dans de nombreux cancers. Nos résultats ont montré que son expression est augmentée
dans les cellules qui expriment stablement TMPRSS2-ERG et ERG pleine longueur (p55). Par l’immunoprécipitation de la chromatine (ChIP), nous avons identié que TMPRSS2-ERG, tout comme p55, est capable de se xer sur le promoteur de l’OPN dans ces
cellules. A partir des ARN d’échantillons humains de CaP, nous avons associé l’expression du gène OPN à celle du gène de fusion
TMPRSS2-ERG de manière signicative. Enn, dans les tissus cancéreux prostatiques, l’immuno-marquage de l’OPN co-localise
avec celui de TMPRSS2-ERG. Ces résultats suggèrent que l’OPN est un gène cible direct de TMPRSS2-ERG dans le cancer de la
prostate, et pourrait jouer un rôle dans la formation de la métastase osseuse.
Par ailleurs, les cellules qui expriment stablement TMPRSS2-ERG et p55 montrent des caractéristiques associées à la transition
épithéliale-mésenchymateuse (EMT), dont témoignent un changement morphologique des cellules, une augmentation de la
capacité de la migration, et une variation d’expression des marqueurs d’EMT. Considéré comme un processus clé au cours de
l’invasion tumorale, l’EMT induite par l’expression ectopique de TMPRSS2-ERG dans les cellules cancéreuses prostatiques pourrait favoriser la formation des métastases.
Néanmoins, nous envisageons, d’une part de valider les régulations de TMPRSS2-ERG sur deux autres marqueurs osseux, et
d’autre part, d’établir un modèle murin pour étudier l’effet in vivo de TMPRSS2-ERG dans l’os. L’ensemble des résultats nous
permettra de comprendre l’inuence qualitative et quantitative de l’implication de TMPRSS2-ERG dans la formation des métastases osseuses dérivées du CaP.
NOTES
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
11) Détection de CNV rares par CGH array à façon chez des patients évocateurs d’un
syndrome de Li-Fraumeni sans mutation du gène TP53 (Juliette AURY-LANDAS)
Juliette AURY-LANDAS 1, Gaëlle BOUGEARD 1, Isabelle TOURNIER 1, Laurence BRUGIERES 2, Olivier CARON 3, Brigitte
BRESSAC-DE PAILLERETS 4, Dominique LEROUX 5, Christine LASSET 6, Isabelle COUPIER 7, Thierry FREBOURG 1,8, JeanMichel FLAMAN 1
1
Inserm U614, Faculté de Médecine-Pharmacie, Université de Rouen, Institut pour la Recherche Biomédicale et l’Innovation, Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest;
2
Département de Pédiatrie, Institut Gustave Roussy, Villejuif;
3
Département de Médecine, Institut Gustave Roussy, Villejuif;
4
Département de Génétique, Institut Gustave Roussy, Villejuif;
5
Département de Génétique, Centre Hospitalier Universitaire, Grenoble;
6
Oncogénétique, CRLCC Léon Bérard, Lyon;
7
Département de Génétique, CRLCC Val d’Aurelle Paul Lamarque, Montpellier;
8
Département de Génétique, Centre Hospitalier Universitaire, Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest.
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) représente l’une des formes mendéliennes de cancer les plus graves, compte-tenu du
large spectre tumoral (sarcomes, ostéosarcomes, tumeurs du système nerveux central, cancers du sein...) et de la précocité de survenue des tumeurs. Ce syndrome résulte de mutations constitutionnelles du gène suppresseur de tumeurs
TP53. Grâce à un recrutement national, plus de 1 000 familles évocatrices du LFS ont bénécié à ce jour d’une analyse
moléculaire du gène TP53, ce qui a permis d’identier une mutation chez 156 familles. An d’estimer la contribution
de CNV (Copy Number Variations) délétères dans le déterminisme génétique du LFS chez les familles sans altération
détectable du gène TP53, nous avons développé une puce de CGH à façon. Cette puce à ADN à haute densité contient
28 000 sondes, 4 000 réparties sur une région de 400 kb englobant le locus TP53 et 24 000 couvrant des gènes de la
voie p53, 150 000 sondes couvrent le reste du génome. L’analyse, sur cette puce de CGH à façon de haute densité, de
30 familles très évocatrices du LFS sans mutation détectable du gène TP53, nous a permis (i) de cartographier pour la
première fois, une duplication délétère intragénique du gène TP53, (ii) de montrer l’absence d’altération quantitative
touchant les régions régulatrices 5’ et 3’ du gène TP53 et (iii) de détecter 9 CNV non répertoriés dans la Database of
Genomic Variants. Puisque les données actuelles de la DGV ne permettent pas d’estimer les fréquences alléliques des
CNVs de petite taille, nous avons étudié par QMPSF ciblée la fréquence des CNVs détectés chez des témoins d’origine
Caucasienne. L’analyse de ces 9 CNV chez 500 témoins a mis en évidence le caractère polymorphique d’un CNV couvrant
un miRNA et le caractère exclusif des 8 autres CNV. De façon remarquable, 3 de ces CNV touchent des gènes impliqués
dans la voie p53. Ces résultats suggèrent que des tableaux évocateurs d’un syndrome de Li-Fraumeni pourraient s’expliquer dans certaines familles par des CNVs rares touchant la voie p53.
NOTES
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Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
12) Fusion d’images TEP multi-traceurs par la théorie des fonctions de croyance
(Benoît LELANDAIS)
Benoît LELANDAIS 1, Isabelle GARDIN 2, Laurent MOUCHARD 1, Sébastien THUREAU 3, Bernard DUBRAY 3, Su RUAN 1,
Pierre VERA 2
1
LITIS EA 4108 - QuantIF, Université de Rouen.
Département de médecine nucléaire, centre Henri-Becquerel & LITIS EA 4108 - QuantIF, Université de Rouen.
Département de radiothérapie et physique médicale, centre Henri-Becquerel & LITIS EA 4108 - QuantIF, Université de
Rouen.
2
3
Objectif : Nous étudions, dans le cadre du traitement du cancer par radiothérapie externe, l’apport de l’imagerie TEP (Tomographie par Emission de Positons) par utilisation de plusieurs radiotraceurs. Le 18F-FDG (18F-FluoroDesoxyGlucose), témoin du
métabolisme glucidique, permet la dénition précise des volumes cibles tumoraux. La 18F-FLT (18F-FLuoroThymidine) témoigne
de la prolifération cellulaire et présente une meilleure spécicité que le 18F-FDG. Le 18F-FMISO (18F-FluoroMISOnidazol) met en
évidence les lésions hypoxiques pour lesquelles une augmentation de dose de radiothérapie est envisageable. Nous proposons
une méthode pour le ciblage du volume tumoral fonctionnel par fusion mono/multi-modales d’images TEP par la théorie des
fonctions de croyance.
Méthode : Cette méthode se décompose en trois phases. Tout d’abord, nous appliquons l’algorithme FCM (Fuzzy C-Means) aux
images 18F-FDG et 18F-FLT et calculons le Z-score pour l’image 18F-FMISO. Cela permet d’estimer les degrés d’appartenance
des voxels vis-à-vis d’un hyper-métabolisme glucidique, d’une hyper-prolifération et d’une hypoxie. Ensuite, nous effectuons la
fusion mono-modale (intra-image) par la théorie des fonctions de croyance. Elle consiste en la combinaison disjonctive suivie
de la combinaison conjonctive de chaque voxel avec son voisinage, et permet la réduction des incertitudes dues au bruit et la
modélisation des imprécisions dues à l’effet de volume partiel. Enn, nous effectuons la fusion multi-modale (inter-image) par
l’opérateur de combinaison conjonctive. Elle permet la construction d’images paramétriques témoignant de l’hyper-métabolisme
glucidique, de l’hyper-prolifération, ainsi que de l’hypoxie.
Résultats : La méthode proposée a été appliquée à trois volumes TEP (18F-FDG, 18F-FLT et 18F-FMISO) d’un patient atteint
d’un cancer broncho-pulmonaire (Figure 1). Les trois examens ont été réalisés à moins de 72 h d’intervalle. Notre fusion offre
des images paramétriques témoignant de la corrélation entre l’hyper-métabolisme glucidique, l’hyper-prolifération, et l’hypoxie.
En outre, elle permet la mise en évidence des régions conictuelles : régions hypoxiques et hyper-prolifératives qui ne sont pas
inclues dans le volume hyper-métabolique.
Figure 1 : De gauche à droite : Images TEP au 18F-FDG, à la 18F-FLT et au 18F-FMISO. Images paramétriques correspondant à
l’hyper-métabolisme glucidique, l’hyper-prolifération, l’hypoxie, leur superposition, puis le conit.
Conclusion : Actuellement, peu d’études portent sur le ciblage du volume tumoral fonctionnel multi-modal en imagerie TEP.
Outre la robustesse au bruit et la capacité à tenir compte de l’effet de volume partiel de notre méthode, elle permet, de manière
automatique, de visualiser les régions corrélées et conictuelles entre les différentes images TEP.
NOTES
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
Vendredi 6 mai 2011
Communications orales
13) Rôle de l’EPO dans la chimiorésistance des GBM induite par l’hypoxie ? (Elodie
PERES)
Elodie PÉRÈS, Edwige PETIT, Emmanuèle LECHAPT-ZALCMAN, Jean-Sébastien GUILLAMO, Myriam BERNAUDIN et Samuel VALABLE
Equipe CERVOxy “Hypoxie et physiopathologie cérébrovasculaire”, UMR 6232 CI-NAPS ; CNRS ; CEA ; Université de
Caen Basse-Normandie; Université Paris-Descartes. G.I.P CYCERON, 14 074 Caen, France.
En dépit des traitements conventionnels combinant une résection chirurgicale dès que possible à la radiothérapie couplée à une
chimiothérapie par témozolomide (TMZ), la médiane de survie des patients atteints de glioblastomes (GBM) n’excède pas 12 à 15
mois1. Cependant le TMZ, agent alkylant induisant des méthylations de l’ADN, ne présente pas la même efcacité selon les patients. Cette résistance au TMZ s’expliquerait en partie par la présence de l’O6-methylguanine-DNA methyltransferase (MGMT),
enzyme de réparation de l’ADN2. Il a été également suggéré que l’hypoxie, impliquée dans l’angiogenèse tumorale et la progression tumorale, serait un facteur de chimiorésistance des GBM3 bien que cette hypothèse soit controversée dans la littérature4.
Dans ce contexte, l’objectif de ce travail a été d’évaluer si certains gènes induits par le facteur de transcription HIF-1 (hypoxia
inducible factor-1) comme l’érythropoïétine (EPO) pouvaient moduler la chimiorésistance des cellules de GBM. En accord avec
cette hypothèse, des travaux antérieurs ont montré qu’un apport d’EPO protège les cellules de GBM contre la cytotoxicité induite
par une chimiothérapie à base de TMZ combinée à une radiothérapie5. De plus, nous avons récemment montré l’existence d’une
synthèse endogène de l’EPO par les cellules de GBM ainsi que la présence du récepteur à l’EPO (EPOR) sur ces mêmes cellules.
Le but de cette étude a donc été 1) d’étudier l’inuence de l’hypoxie dans la chimiorésistance des GBM et 2) d’identier le rôle
de l’EPO endogène dans l’efcacité d’un traitement chimiothérapeutique.
Nous avons utilisé 2 lignées humaines de GBM ayant des caractéristiques distinctes : les cellules U87 qui ne possèdent pas le
gène de MGMT6, et les cellules U251 pour lesquelles une méthylation du promoteur du gène MGMT a été observée, induisant
l’absence d’expression de la protéine MGMT. Par ailleurs, ces cellules présentent également des phénotypes différents : les cellules U251 étant plus invasives que les cellules U87, connues pour être prolifératives. Dans un premier temps, l’effet cytotoxique
du TMZ a été caractérisé in vitro en plaçant les cellules en conditions normoxiques (21% O2). En accord avec le statut de MGMT,
un effet cytotoxique du TMZ dépendant de la dose utilisée (50 M à 800 M) et du temps d’exposition du traitement (de 3 à 6
jours post-traitement) a été observé pour les 2 types cellulaires. En revanche, lorsque ces cellules on été incubées en conditions
hypoxiques (1% O2), la cytotoxicité du TMZ mesurée 72 heures après traitement est réduite d’environ 50 % pour les cellules U87
et U251, et ce quelle que soit la dose utilisée (p<0,01). De façon à étudier l’inuence de l’EPO endogène dans la réponse de ces
cellules à la chimiothérapie, l’expression de l’EPO par les cellules U251 a été inhibée de façon stable en utilisant une stratégie
d’ARN interférents. Pour les deux doses de TMZ étudiées (25 et 100 M), les cellules U251 ayant une extinction de l’expression
de l’EPO, semblent être plus sensibles au TMZ en hypoxie par rapport aux cellules naïves. Ces résultats sont en accord avec les
travaux de Hassouna et al.5 et suggèrent que l’EPO synthétisée par les cellules tumorales, à l’instar de l’EPO exogène, pourrait
moduler la chimiosensibilité des cellules dans des lignées de GBM. An de conrmer ces résultats obtenus in vitro, une étude in
vivo est actuellement en cours.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Dresmann (2010) Onco Targets Ther. 3, 139-146
Stupp et al (2009) Lancet Oncol. 10, 459-466
Li et al (2006) Clin Cancer Res. 12, 4747-4754
Wouters et al (2007) Oncologist. 12, 690-712
Hassouna et al. (2008) Int J Radiat Oncol Biol Phys. 72, 927-934
Boulay et al. (2009) Int J Oncol. 35, 1123-1131
Ces travaux sont soutenus par l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) et par la Ligue Contre le Cancer (Comité du Calvados).
NOTES
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
COMMUNICATIONS
AFFICHÉES
Axe 1
p 32
à
80
Axe 2
p 81
à
87
Axe 3
p 88
à
98
Axe 4
p 99
à
105
Axe 5
p 106 à
110
31
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 1 :
«Du développement et la
validation de biomarqueurs
pronostiques et prédictifs
à l’innovation thérapeutique»
32
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 1
1) L’inhibition de la voie AKT/PI3K augmente les cellules excluant la Rhodamine 123
qui présentent des caractéristiques de cellules souches tumorales dans le mélanome
(Yasmine TOUIL)
TOUIL Yasmine 1, ZULIANI Thomas 1, WOLOWCZUK Isabelle 2, MORTIER Laurent 3, KURANDA Klaudia 1, SEGARD Pascaline 1, MASSELOT Bernadette 1, QUESNEL Bruno 1, FORMSTECHER Pierre 1, POLAKOWSKA Renata 1
1
2
3
Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert -Inserm U837, Inserm, Lille, France,
UMR 8199 Institut Pasteur de Lille, CNRS, Lille, France,
Service de Dermatologie, Centre Hospitalier et Universitaire de Lille, Lille, France
De nombreux travaux ont pu mettre en évidence la présence d’une sous-population distincte de cellules souches cancéreuses (CSC) au sein de plusieurs types de tumeurs solides. Les CSC seraient les cellules responsables de la formation
de la tumeur, nous offrant ainsi une cible thérapeutique intéressante. Notre équipe s’est donc intéressée à la caractérisation des cellules souches tumorales dans le mélanome, cancer très agressif qui est malheureusement quasi-incurable
au stade métastatique. Notre modèle d’étude est une lignée de mélanome (MEL4M) que nous avons établi à partir des
cellules d’une métastase cutanée d’un mélanome.
An d’isoler les cellules souches tumorales de mélanome, nous avons utilisé la sélection fondée sur la capacité à exclure
la rhodamine 123 (Rh123), une caractéristique très employée pour la séparation de cellules souches tumorales. Nous
avons ainsi mis en évidence une sous-population de cellules Rh123 négatives au sein de notre modèle MEL4M mais également dans des cellules tumorales fraîches et 3 autres lignées établies de mélanome (0.6%-6.4%). En accord avec les
propriétés connues des cellules souches, seules les cellules Rh123- sont capables de générer des sphères semblables à
la tumeur initiale notamment en ce qui concerne l’expression de marqueurs de différenciation classique des mélanocytes
(Mart-1 et MCAM) mais aussi de marqueurs des cellules souches (nestin, Oct 3-4, CD133, ABCB5 et ABCC2). A l’aide
d’un comarquage Pyronine Y / Hoescht, nous avons pu mettre en évidence la quiescence des cellules Rh123- (40 %
de cellules en Go) et une diminution signicative des cellules en phase G2/M. Ces résultats ont pu être corrélés par la
sous-expression de la protéine Cyclin D1 par la sous-population des Rh123-. De plus, les cellules Rh123- sont plus résistantes à la staurosporine mais également contre la fotemustine, la cisplatine et la camptothécine utilisés actuellement
en chimiothérapie contre le mélanome.
An de déterminer les voies de signalisation impliquées dans la résistance des cellules souches Rh123-, nous avons
utilisé la génération de sphères en tant qu’indicateur des cellules initiatrices de tumeur. De manière intéressante, nos
résultats ont montré que l’inhibiteur (LY294002) de la voie de survie Akt, inhibait la formation de sphères, mais aussi
augmentait signicativement le pool de cellules Rh123- (3x) accompagnée d’une augmentation de cellules quiescentes
(2x). L’effet observé de LY294002 semble spécique étant donné que ni la rapamycine (Inhibiteur de la voie mTOR) ni
le PD98059 (Inhibiteur des MAPkinases) n’ont d’effet sur la formation de sphères ou sur le pool de cellules Rh123-. Ces
résultats suggèrent que la voie Akt (autre que mTOR) est impliquée dans le contrôle du pool de cellules souches quiescentes expliquant ainsi leur résistance contre les traitements anticancéreux.
En conclusion, nos résultats montrent clairement que les cellules Rh123- présentent des caractéristiques de cellules
souches dans le mélanome et d’autre part que la voie AKT/PI3K semble réguler leur activation.
NOTES
33
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 1
2) L’axe MMP-PAR1 est activé au cours du vieillissement de la peau et contribue aux
stades précoces de la carcinogenèse (Albin POURTIER)
Nicolas MALAQUIN 1,2,3,4,5, Sébastien MARTIEN 1,2,3,4,5, Chantal VERCAMER 1,2,3,4,5, Fatima BOUALI 1,2,3,4,5, Emeric
DERUY 1,2,3,4,5, Maggy CHWASTINYAK 5,6, Florence PINET 5,6, Corinne ABBADIE 1,2,3,4,5 and Albin POURTIER 1,2,3,4,5
Cancéropôle Nord-Ouest et :
1
Univ Lille Nord de France, F-59000 Lille, France.
2
CNRS, UMR8161, Institut de Biologie de Lille, 1 rue Calmette, F-59000 Lille, France.
3
USTL, F-59650 Villeneuve d’Ascq, France.
4
UDSL, F-59000 Lille, France.
5
Institut Pasteur de Lille, F-59000 France.
6
Inserm, UMR 744, Institut Pasteur de Lille, F-59000 France
Les carcinomes sont les cancers les plus fréquent chez l’homme et ont une incidence fortement liée à l’âge, au contraire
des sarcomes et lymphomes (données du NIH). Les cancers non-mélanocytaires de la peau sont parmi les plus communs
de la population vieillissante, d’une morbidité considérable (particulièrement les carcinomes squameux), et au cinquième
rang des cancers les plus couteux en impact sociétal, représentant un challenge de santé publique en constante augmentation avec le vieillissement de la population. Ceci illustre la nécessité de mieux dénir les mécanismes d’initiation des
cancers de la peau. Une hypothèse actuelle est que l’augmentation de l’incidence des carcinomes avec l’âge résulterait
de changements dans le stroma vieillissant.
Ainsi, les broblastes vieillissant se comporteraient comme les broblastes associés au cancer décrits dans des échantillons tumoraux et participeraient au développement lié à l’âge de cancers épithéliaux. En effet, ces dernières années,
les broblastes sénescents ont été montrés comme stimulant la croissance de cancers issus de lignées cellulaires cancéreuses prostatiques ou mammaires. Ces cellules ont mis en avant l’importance de facteurs sécrétés par les broblastes,
notamment pro-inammatoires. Il a été déni un Phénotype Sécrétoire Associé à la Sénescence (SASP). Cependant il
n’a pas encore été étudié en quoi un stroma vieillissant pouvait contribuer aux phases très initiales de la carcinogenèse,
probablement faute d’un modèle adapté.
Nous avons récemment montré in vitro que des cellules transformées, néoplasiques in vivo, présentant des altérations intrinsèques et une Transition Epithélium/Mésenchyme (TEM) précoce, émergent d’une fraction de kératinocytes
primaires de peau sénescents. Cette émergence de kératinocytes néoplasiques post-sénescence (PS-) représente un
modèle approprié pour étudier les phases initiales de la carcinogenèse non-mélanocytaire depuis des cellules primaires
normales humaines.
L’analyse par protéomique du sécrétome des broblastes de derme sénescents a été faite. Il s’est révélé pro-carcinogène, présentant des similarités avec les sécrétomes décrits pour les broblastes sénescents d’autres organes. Les MMP1 et MMP-2 sécrétées par les broblastes sénescents ont conditionné les capacités migratoires associées à le TEM des
kératinocytes PS-émergeants néoplasiques cultivés à long terme en présence de sécrétome des broblastes sénescents.
Nous montrons que l’effet des MMP-1 et -2 des sécrétomes des broblastes sénescents passe par l’activation conditionnée du récepteur PAR-1 sur les membranes des kératinocytes. Ce récepteur (à la thrombine) a été récemment impliqué
dans des phénomènes de métastase. L’axe MMP-PAR-1 est donc aussi impliqué de façon inédite dans des étapes clés
contrôlant l’initiation et l’agressivité cancéreuses sous l’inuence du stroma sénescent. Il pourrait faire l’objet d’une
meilleure dénition pronostique de ces cancers.
NOTES
34
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 1
3) Optimisation de la synapse immunologique au niveau de Cellules Présentatrices
d’Antigène Articielles en vue du développement de nouvelles stratégies d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale (Mohamad HAMIEH)
Mohamad HAMIEH 1, Jean-François CHATILLON 2, Virgile DEZEUSTRE 1, Aurélie DROUET 1, Florence BAYEUX 2, Emilie
FAUQUEMBERGUE 1, Thierry FREBOURG 1, Jean-Baptiste LATOUCHE 1
1
Inserm U614, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest ;
Inserm U905, Physiopathologie et Biothérapies des maladies inammatoires et auto-immunes, Institut de Recherche et
d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen.
2
L’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale nécessite le développement ex vivo d’une réponse immunitaire
conduisant à l’obtention d’un nombre important de cellules effectrices à la fonction optimale in vivo. L’utilisation de
Cellules Présentatrices d’Antigène Articielles (CPAA) permet de contourner un obstacle important de l’immunothérapie
cellulaire adoptive anti-tumorale lié à la difculté d’activer rapidement et efcacement des lymphocytes T cytotoxiques
(LTC) spéciques d’antigènes associés aux tumeurs. Des CPAA construites dans notre laboratoire à partir de broblastes
murins, exprimant après transduction une molécule du CMH de classe I (A2.1), un antigène immunogène et les trois
molécules essentielles de co-stimulation B7.1, ICAM1 et LFA3, ont déjà fait la preuve expérimentale de leur efcacité.
Cependant, même en utilisant ce système performant, pour certains antigènes faiblement immunogènes, il faut parfois
plusieurs stimulations lymphocytaires an de générer une réponse immunitaire qui, somme toute, reste modérée. Dans
le but d’obtenir une réponse immunitaire plus efcace, nous avons optimisé la synapse immunologique au niveau de
nos CPAA, en exprimant des molécules co-stimulatrices nouvellement décrites, appartenant à la superfamille du Tumor
Necrosis Factor (CD70, 4-1BBL et OX40L) ou à la superfamille des Immunoglobulines (CD83). A ce jour, toutes les
CPAA exprimant ces nouvelles molécules ont été générées. Avec CD70, une réponse plus forte contre l’antigène MART-1
associé aux mélanomes à déjà été obtenue chez plusieurs donneurs. L’amélioration de la réponse était liée à une plus
grande expansion lymphocytaire et à une augmentation de la capacité cytotoxique des LTC spéciques obtenus. Le rôle
des autres molécules nouvellement exprimées par nos CPAA est en cours d’évaluation. Nos résultats déboucheront, nous
l’espérons, dans un avenir proche, sur la proposition de nouvelles stratégies d’immunothérapie cellulaire adoptive antitumorale performantes.
NOTES
35
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 1
4) Valeur pronostique du taux de SDF-1 intratumoral dans les carcinomes épidermoïdes ORL (Florian CLATOT)
F. CLATOT 1, JM. PICQUENOT 2, O. CHOUSSY 3, S. GOUERANT 1, C. MOLDOVAN 1, D. SCHULTHEIS 4, M. CORNIC 2,
A. FRANÇOIS 5, E. BLOT 6, S. LABERGE-LE-COUTEULX 2
1
2
3
4
5
6
Département
Département
Département
Département
Département
Département
d’Oncologie Médicale, Centre Henri Becquerel, 76038 Rouen cedex
d’Anatomopathologie, Centre Henri Becquerel, 76038 Rouen cedex
de Chirurgie ORL, Hôpital Charles Nicolle, 76031 Rouen cedex
de Chirurgie ORL, Centre Henri Becquerel, 76038 Rouen cedex
d’Anatomopathologie, Hôpital Charles Nicolle, 76031 Rouen cedex
d’Oncologie Médicale, CH Bretagne Atlantique & Centre Saint Yves, 56000 Vannes
Introduction : La chémokine SDF-1, et son récepteur CXCR4, sont impliqués dans des phénomènes physiologiques de
homing cellulaire lors de l’embryogénèse, ou en cas d’hypoxie. Une implication de cet axe SDF-1/CXCR4 a été rapportée
dans la dissémination métastatique de nombreux cancers solides. Nous avons souhaité savoir si l’expression intratumorale de SDF-1 et de CXCR4 était corrélée à l’évolution métastatique et à la survie des patients présentant un carcinome
épidermoïde ORL.
Patients et méthodes : Les caractéristiques cliniques et histologiques des carcinomes épidermoïdes ORL de 71 patients
traités à visée curative ont été analysées. L’analyse de l’expression de CXCR4 et de SDF-1 a été réalisée par RT-PCR
quantitative, à partir d’échantillons frais congelés collectés au moment de la prise en charge initiale de la maladie. Les
différents paramètres analysés ont été corrélés à l’évolution de la maladie et à la survie du patient.
Résultats : Après un suivi median de 45 mois, 25 patients (35%) étaient décédés de l’évolution de leur cancer (Groupe
D), tandis que 46 patients (65%) étaient en vie, ou décédés d’une autre cause que de l’évolution de leur carcinome
ORL (Groupe V). Le niveau d’expression médian de CXCR4 était de 0.33 pour le groupe V et 0.29 pour le groupe D
(P =0.93), sans corrélation avec l’évolution de la maladie. A l’opposé, le niveau d’expression médian de SDF-1 était
signicativement différent entre les groupes V et D (2.41 vs 1.16, respectivement, P =0.018). En utilisant le niveau
médian d’expression comme cut-off, les patients présentant un faible niveau d’expression de SDF-1 avaient une survie
sans métastase (P =0.026), une survie sans progression (P =0.006) et une survie globale spécique (P =0.002) moins
bonne que les patients à haut niveau d’expression de SDF-1. La valeur pronostique du taux de SDF-1 a été conrmée en
analyse multivariée. Les autres paramètres inuant sur la survie étaient la présence d’une rupture capsulaire ganglionnaire, ou l’existence d’embols lymphovasculaires.
Conclusion : Dans cette série de 71 patients atteints d’un carcinome épidermoïde ORL, un faible niveau d’expression
intratumoral de SDF-1 est signicativement corrélé à un risque d’évolution métastatique et de décès.
NOTES
36
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AXE 1
5) Evaluation de l’effet des exosomes tumoraux associés à EBV sur le phénotype et
l’activité des lymphocytes T régulateurs CD4+CD25+CD127- (Olivier MORALES)
Nathalie MARTIN 1, Dhafer MRIZAK
DELHEM 1*, Olivier MORALÈS 1*.
1
, Magalie SÉNÉCHAL
1
, Véronique PANCRÉ 1, Yvan DE LAUNOIT
1
, Nadira
1
CNRS UMR 8161, Immunorégulation des cancers viro-induits,
* co-auteurs.
Objectif : Le virus d’Epstein-Barr est un Herpèsvirus infectant plus de 95% de la population adulte mondiale. Premier
virus oncogène décrit et caractérisé, l’EBV est associé à de nombreuses pathologies tumorales, en fonction du prol des
gènes de latences exprimés (Lymphome de Burkitt, carcinome du nasopharynx (CNP), Lymphome de Hodgkin…). La
plupart de ces tumeurs ont en commun, un environnement tumoral et systémique immunosuppressif très important,
supporté notamment par les lymphocytes T régulateurs CD4+CD25+CD127- (Treg), dont on sait qu’ils sont associés à un
mauvais pronostic dans les cancers. Par ailleurs, des études récentes ont montré que des microvésicules (ou exosomes)
dérivées de cellules tumorales sont retrouvés en quantité importante dans les uides biologiques de patients atteints de
cancers. Il est fortement suggéré que ces exosomes puissent jouer un rôle dans les mécanismes de progression tumorale
par inhibition des cellules effectrices de l’immunité. Dans ce contexte, l’objectif de notre étude est de déterminer
si les exosomes de différentes origines cellulaires (EBV+ ou -) sont également susceptibles de modier le
phénotype et/ou la fonction des Treg.
Matériel et méthodes : Pour cela, nous avons rassemblé une collection de cellules tumorales d’origine lymphocytaire
ou épithéliale, associées ou non à l’EBV (LCL, Ramos, Ramos EHRB, Namalwa, Raji, C15 et C17) et présentant des prols
de latence variés. Les exosomes tumoraux dérivés de ces cellules ont été extraits, puriés et caractérisés sur la base
de marqueurs membranaires (WB). Ces exosomes ont été mis au contact avec des Treg fraichement isolées du sang de
donneurs sains et les modications du phénotype et de l’activité des Treg ont été évaluées par différentes techniques
(Q-PCR, FACS, ELISA, et MLR).
Résultats : Nous avons été en mesure, à partir des différents types cellulaires, de produire des exosomes en quantité
importante et de valider leur phénotype par l’expression de LMP-1, HLA-DRD, CD63 et l’absence d’expression de la
Grp-94. Ces exosomes semblent capables de potentialiser la prolifération induite des Treg et leur activité suppressive
sur le PBMC autologues.
Conclusion : Dans cette étude, nous montrons pour la première fois que les exosomes tumoraux pourraient favoriser
l’environnement immunosuppresseur délétère dans une tumeur EBV+. L’interaction entre des exosomes dérivés de cellules tumorales associées à l’EBV et les Treg, pourrait alors représenter un nouveau mécanisme impliqué dans la régulation de la tolérance périphérique par les tumeurs en support aux mécanismes d’échappement à la réponse immune
dans les cancers.
NOTES
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AXE 1
6) Génotoxicité et mutagénicité d’un aérosol atmosphérique particulaire (PM2.5)
d’origine urbano-industrielle (Capucine LEPERS)
Capucine LEPERS 1,2, Sylvain BILLET 1,2, Véronique ANDRÉ 3, Imane ABBAS 1,2, Vincent PAGET 3, Jérémie LE GOFF 3, Anthony VERDIN 1,2, Fabienne ESCANDE 4, Guillaume GARÇON 1,2, Pirouz SHIRALI 1,2, François SICHEL 3
1
Université Lille Nord de France
Unité de Chimie Environnementale et Interactions sur le Vivant - EA4492, Université du Littoral Côte d’Opale, Dunkerque
3
GRECAN EA1772, Université de Caen-Basse Normandie et CLCC François Baclesse, Caen
4
Laboratoire d’Oncologie et Génétique Moléculaires, Centre de Biologie Pathologie, Centre Hospitalier Régional et Universitaire, Lille
2
La pollution atmosphérique présente un réel problème de santé publique, comme l’illustrent les 5% des cancers des voies
aériennes inférieures qu’elle est suspectée d’induire. Cependant, les mécanismes physiopathologiques sous-jacents à cette
cancérogénicité restent méconnus, particulièrement pour la fraction ne des particules atmosphériques (Particulate Matter 2.5,
PM2.5). Celle-ci contient en effet de nombreux éléments toxiques et/ou génotoxiques, qui peuvent agir de manière additive ou
synergique, voire antagoniste. Dans ce contexte, nous nous sommes attachés à étudier in vitro les conséquences génotoxiques
de l’exposition de différents modèles cellulaires à des échantillons réels de PM2.5 collectés à Dunkerque, ville marquée par une
industrialisation intense. Un échantillon de PM2.5 a été prélevé par impaction en cascade, puis a fait l’objet d’une caractérisation
physique et chimique approfondie. Ces particules sont ainsi riches en métaux (e.g. Fe, Al, Pb) et en composés organiques (e.g.
benzène, benzo[a]pyrène, dioxines). Une partie de l’échantillon a ensuite subi une désorption thermique sous vide progressif,
an d’extraire les composés organiques adsorbés en surface. La génotoxicité des particules désorbées (dPM) ou collectées (PM),
initialement étudiée par mutagenèse bactérienne a été approfondie dans deux lignées de cellules pulmonaires humaines (A549
et L132) après 72 h d’exposition aux PM et aux dPM à leur concentration létale à 50 % (CL50).
Le test d’Ames, réalisé sur les souches TA98, TA102 et YG1041 avec ou sans activation métabolique, a mis en évidence une
mutagénicité signicative des PM sur la souche YG1041 (± S9), ainsi que des dPM et PM sur la souche TA102 (-S9). Le post-marquage au 32P a, quant à lui, révélé la formation d’adduits encombrants à l’ADN suite à l’exposition aux dPM et PM, exclusivement
dans les cellules A549 mais à un niveau n’autorisant cependant pas une quantication able. De plus, le Functional Analysis of
Separated Alleles in Yeast (FASAY) a permis d’établir le spectre mutationnel de TP53 après exposition des cellules A549 aux dPM
et PM ; parmi les types de mutations détectées, les transitions étaient les évènements les plus fréquents. Enn, une perte d’hétérozygotie (LOH) et une instabilité microsatellitaire (MSI) au niveau de multiples régions critiques du bras court du chromosome
3 ont été détectées dans les cellules L132 exposées aux dPM et aux PM.
Ce travail a démontré le potentiel génotoxique des particules nes présentes dans l’atmosphère de la ville de Dunkerque, par
une approche novatrice reposant sur l’étude d’échantillons réels, contrairement aux extraits organiques le plus souvent utilisés.
Cette génotoxicité se traduit par (i) une mutagénicité pour différentes souches de Salmonella typhimurium, liée à la présence
de composés organiques ou d’espèces oxydantes, (ii) la formation d’adduits encombrants à l’ADN de cellules métaboliquement
compétentes, (iii) une altération de la fonctionnalité de P53 due à différents types de mutations, dont 56 % ont déjà été décrites
dans des cancers bronchiques, et (iv) une LOH et/ou une MSI au niveau de multiple régions de 3p connues pour être impliquées
dans différentes pathologies pulmonaires, dont des pathologies malignes. Cette approche multiparamétrique fournit ainsi des
éléments de réponse quant à l’induction, par l’exposition aux PM2.5, de mécanismes physiopathologiques impliqués précocement
dans le phénomène multi-étape de la cancérogénèse pulmonaire. Le consortium poursuit ce travail par l’étude de la fraction
ultrane dans le cadre du programme AeroCaracTox nancé par l’INCa.
NOTES
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AXE 1
7) Micro-imagerie confocale in-vivo des lésions précancéreuses de la sphère respiratoire. Application au modèle de cancérisation de la poche jugale du Hamster. Validation du chlorure de méthylthioninium comme uorophore exogène pour le diagnostic
et comme agent photodynamique in vivo (Bérengère OBSTOY)
Bérengère OBSTOY 1, Loraine HEYMAN 1, Mathieu SALAÙN 2, Pierre VERA 1, Luc THIBERVILLE
1
2
1,2
.
Laboratoire QuantiF-Litis, EA 4108, Université de Rouen.
Clinique Pneumologique du CHU de Rouen.
Introduction : La microscopie confocale brée en uorescence (FCFM) permet la réalisation d’une imagerie microscopique in-vivo, in situ des muqueuses. Elle utilise une sonde souple d’un millimètre de diamètre pouvant être insérée dans
le conduit opératoire de tout broscope.
Méthodologie : Ce travail préclinique portera sur l’étude de la muqueuse jugale de hamster à différents stades de la
cancérisation (modèle dit du «Cheek Pouch»). Son objectif est de tester la valeur diagnostique de la technique de FCFM
en conjonction du bleu de méthylène, agent uorophore réputé non toxique.
Dans un premier temps, nous appliquerons le bleu de méthylène sur la poche jugale saine des hamsters comparativement à l’acriavine et au crésyl violet de façon à tester à la fois la qualité de l’imagerie et la toxicité éventuelle des
uorophores sur l’ADN par le test «COMET».
Dans un deuxième temps, la cancérisation de la poche jugale droite des hamsters sera induite par la technique de Heller.
Tous les dix jours suivant l’application des cancérigènes, chaque poche jugale sera soumise à l’imagerie confocale avec
l’un des trois uorophores.
Dans un troisième temps, nous testerons le bleu de méthylène comme agent phototoxique en injection in situ dans les
lésions invasives en utilisant une diode laser à 665nm.
Résultats attendus : D’une part, nous déterminerons les meilleures conditions d’imagerie et la valeur diagnostique de
l’imagerie confocale obtenue avec le bleu de méthylène, comparée à une imagerie de référence par Acriavine et Crésyl
violet. D’autre part, nous analyserons après examen anatomopathologique les résultats obtenus après photothérapie
dynamique locale en utilisant le bleu de méthylène sur les lésions in situ (pourcentage de régression tumorale, nombre
de réponse complète, effets secondaires locaux).
Perspectives : Cette recherche pourra être appliquée à la prise en charge diagnostique et thérapeutique des lésions
précancéreuses bronchiques chez l’homme.
NOTES
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AXE 1
8) Etude de marqueurs prédictifs mutationnels EGFR/KRAS/BRAF et immunohistochimique TP53 chez des patients porteurs d’un adénocarcinome pulmonaire traités
par inhibiteurs de tyrosine kinase (Solène HOULLE)
S. HOULLE 1, A. PEREL 2, F. BLANCHARD 1, A. LAMY 1, P. COURVILLE 1, L. THIBERVILLE 2, JC SABOURIN
1
1
Laboratoire de Génétique Somatique des Tumeurs, Service de Pathologie,
Service de Pneumologie
CHU de Rouen, 1 rue de Germont 76000 Rouen
2
Introduction : Les adénocarcinomes représentent 35% des carcinomes pulmonaires et leur mortalité reste encore élevée de nos jours. Une thérapie ciblant le domaine tyrosine kinase de l’EGFR (TKI) est utilisée pour traiter des patients
atteints d’un carcinome à un stade avancé, à la condition que ces tumeurs présentent des mutations activatrices de
l’EGFR. En effet des études récentes ont montré que certains marqueurs moléculaires jouent un rôle sur l’efcacité des
TKI : alors que des mutations d’EGFR et de TP53 sont des facteurs de sensibilité aux TKI, les mutations de KRAS et
BRAF semblent être des facteurs de résistance. Notre étude a pour but d’analyser ces 4 marqueurs moléculaires au sein
d’une série rétrospective de patients porteurs d’un adénocarcinome pulmonaire et de les corréler aux données cliniques
(épidémiologique, survie) et histologiques.
Matériels et Méthodes : 70 patients porteurs d’adénocarcinome pulmonaire (16 pièces opératoires et 54 biopsies) ont
été analysés, ainsi que 25 métastases et 7 récidives. 53 patients étaient traités par Erlotinib. Le génotypage d’EGFR s’est
fait par séquençage des exons 18,19, 20 et 21, ceux de KRAS et BRAF par SNaPshot multiplex sur les codons 12, 13 et
61 pour KRAS et au niveau de l’exon 15 pour BRAF. L’étude de l’expression de TP53 s’est faite par immunohistochimie
sur 27 patients traités par TKI.
Résultats : 8,6% de mutations EGFR, 47,1% de mutations KRAS (aucune au niveau du codon 61) et aucune mutation BRAF ont été identiées. Ces mutations sont exclusives. 64,3% des adénocarcinomes expriment TP53. Sur le plan
épidémiologique, les mutations KRAS sont retrouvées plus fréquemment chez les fumeurs (p value = 0.006926) et les
mutations EGFR semblent survenir plus fréquemment chez la femme. Sur le plan histologique, il existe une corrélation
signicative entre le caractère bien différencié d’une tumeur et la présence d’une mutation (p value=0.01635), mais pas
de corrélation signicative entre le type histologique et le prol mutationnel, ni entre la présence d’emboles vasculaires
et le statut mutationnel et entre le statut mutationnel et le prol IH TP53. La discordance mutationnelle entre primitif/
métastase et primitif/récidive représente 9% pour EGFR et 31% pour KRAS avec pour certaines tumeurs l’existence de
mutations différentes entre le primitif et la métastase. De manière signicative, on retrouve une meilleure réponse au
TKI chez les patients mutés EGFR. La survie globale des patients traités par TKI, mutés EGFR, tend à être meilleure que
celle des patients mutés KRAS. L’étude de TP53 est encore en cours d’analyse.
Conclusion : Le génotypage EGFR est aujourd’hui un standard dans la prise en charge des patients traités par TKI. La
connaissance du statut KRAS et le rôle de TP53 pourraient également aider à mieux sélectionner les patients bon répondeurs. Cette étude permet d’évaluer de nouveaux facteurs prédictifs et de rééchir aux mécanismes pouvant expliquer
la réponse au traitement. La détection des mutations de KRAS (plus fréquentes, techniquement plus faciles à rechercher
et mutations le plus souvent exclusives de celles d’EGFR) pourrait être aussi réalisée avant d’administrer des TKI. Notre
étude suggère aussi que BRAF ne semble pas être impliqué dans la carcinogénèse de ces tumeurs. De plus les discordances mutationnelles entre primitif et métastase incitent à multiplier les prélèvements.
NOTES
40
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AXE 1
9) Diagnostic in vivo de l’infection aspergillaire pulmonaire par mise en évidence
directe de l’Aspergillus fumigatus en microscopie confocale brée en uorescence
(Hélène MORISSE)
Hélène MORISSE 1,2, Loraine HEYMAN 1, Mathieu SALAUN
Luc THIBERVILLE 1,2
1
2
3
4
1,2
, Loic FAVENEC 3, Jean-Michel PICQUENOT 4, Pierre BOHN 1,
Laboratoire LITIS-QuantIF, EA 4108, Université de Rouen.
Clinique Pneumologique, CHU Charles Nicolle Rouen
Service de Parasitologie, ADEN EA 3234, Rouen.
Service d’anatomopathologie, Centre Henri Becquerel, Rouen.
Introduction : L’aspergillose pulmonaire invasive (API) est une mycose opportuniste grave qui peut toucher les patients
immunodéprimés par une chimiothérapie. Le diagnostic d’API ne peut être afrmé que par un prélèvement histologique
profond. En raison du caractère invasif d’une telle procédure et de la fragilité des patients, celle-ci est rarement réalisée.
Ainsi, un traitement présomptif doit souvent être débuté. La microscopie confocale brée en uorescence (MCFF) est
une imagerie basée sur la détection in situ, dans les tissus, de la uorescence émise par des uorophores endogènes ou
exogènes. La MCFF permet l’observation de la microarchitecture tissulaire in vivo. La MCFF est aujourd’hui utilisée chez
l’homme au cours de procédures bonchoscopiques pour explorer les alvéoles pulmonaires. Elle pourrait permettre d’afrmer l’aspergillose en produisant des biopsies optiques du poumon profond malade. Toutefois l’Aspergillus fumigatus ne
présente pas les propriétés de uorescence pour être directement observé en MCFF, l’utilisation d’un traceur uorescent
exogène semble être nécessaire.
Matériel et méthodes : Pour caractériser les images d’une API en MCFF, nous avons dans un premier temps développé
un modèle d’API uorescente, chez des rats immunodéprimés (n=6), en utilisant une souche d’Aspergillus transformée
pour être auto-uorescente. Puis nous avons évalué l’utilisation d’un traceur uorescent, spécique de l’Aspergillus fumigatus, pour la détection des souches sauvages (non uorescente). In vitro, nous avons étudié la spécicité de la liaison
du traceur à l’Aspergillus versus un champignon contrôle Geosmithia argilacea. In vivo, 10 rats immunodéprimés ont
été infectés avec une souche d’A. fumigatus sauvage, 10 rats contrôles ont été infectés avec le champignon Geosmithia
argilacea . Dans chaque groupe, la moitié des rats ont reçu l’injection IV du traceur uorescent. Les micro-abcès pulmonaires ont ensuite été étudiés en MCFF à travers une fenêtre thoracique.
Résultats : A la différence des champignons sauvages, les hyphes aspergillaires de la souche auto-uorescente sont
directement visualisés en MCFF in vitro et in vivo dans le poumon profond. In vitro, grâce au traceur uorescent, l’Aspergillus sauvage devient spéciquement détectable versus le G. argilacea. In vivo, dans le modèle animal expérimental, le
traceur injecté en IV permettait de diagnostiquer l’aspergillose pulmonaire avec une sensibilité et une spécicité de 94
% de 97% respectivement. En l’absence de l’utilisation du traceur, les sensibilité et spécicité diagnostiques n’étaient
que de 53 et 56 %. Le traceur ne se xait pas sur le poumon infecté par G. argilacea.
Discussion et conclusion : Ce travail montre pour la première fois que la MCFF est une technique intéressante pour
le diagnostic de l’API après injection d’un traceur spécique uorescent révélant le champignon. Ces données pourront
servir de base pour le diagnostic spécique in vivo en temps réel de l’aspergillose pulmonaire par MCFF au cours d’une
simple bronchoscopie chez l’homme.
NOTES
41
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AXE 1
10) Technique de CGH array sur une série de cas de Mésothéliomes Malins xés et
inclus en parafne (Véronique ABONNET)
Véronique ABONNET
GALATEAU-SALLÉ 1
1,2
, Maria PACIENCIA
1,2
, Marie BREVET
1,2
, Martin FIGEAC 3, , Nolwenn LE STANG
2
and Françoise
1
MESOPATH Center, CHU, Caen, France,
MESONAT Registry
3
Platform of Genomic and sequencing IFR 114, Institute of Cancer research, Lille, France.
2
Le Mésothéliome Malin (MM) est une tumeur primitive des séreuses rare, touchant moins de 0,5/10000 de la population. Il s’agit
d’un cancer incurable, faute notamment de traitement efcace. Ainsi, la recherche fondamentale moléculaire est essentielle pour
transposer les découvertes scientiques à l’application clinique, en terme de thérapies ciblées. MESOPATH, centre de référence
national français et international d’excellence pour la certication du diagnostique des mésothéliomes, a pour but de valider
dénitivement les cas de mésothéliome malin ainsi que de recueillir des prélèvements tissulaires congelés et xés de tissus de
différents laboratoires d’anatomie pathologique qui ont chacun leur méthodes de xation et de conservation. La puce d’hybridation génomique comparative, encore appelée Array comparative genomic hybridization (aCGH) serait un outil prometteur pour la
caractérisation moléculaire des MM. Il est nécessaire d’étudier la faisabilité de cette méthode sur tissus xés.
Le but de notre étude est de valider la technique aCGH sur tissus xés en comparaison avec du tissus congelés, de comparer les
deux méthodes d’analyse des aCGH (méthode ULS et Klenow) et enn d’effectuer une validation des aberrations moléculaires
trouvé en aCGH par la technique FISH.
Des cas de MM ont été sélectionnés dans la base de données MESOPATH France sur une période de 1992 à 2006. L’ADN total est
extrait de 42 mésothéliomes certiés incluant : 17 mésothéliomes épithélioïdes (10 échantillons de tissus congelés comparés
à 17 tissus xés), 22 mésothéliomes sarcomatoïdes (3 tissus congelés comparés à 19 tissus xés) et 3 mésothéliomes biphasiques. L’étude aCGH est réalisée avec des puces pangenomique Agilent 180K. Le pourcentage minimum de cellules tumorales
et la quantité d’ADN ont également été évalués.
D’après les résultats obtenus, la méthode d’analyse Klenow est la meilleure pour les tissus xés. L’un des points cruciaux a été
la co-hybridation d’ADN de même qualité. Par conséquent, nous avons extrait l’ADN tumoral et non tumoral à partir de tissus
ayant eu le même mode de conservation. Comme attendu, des faux positifs ont été observés sur des échantillons xés et inclus
en parafne à cause de la dénaturation de l’ADN induite par la xation au formol. En outre an d’avoir une haute sensibilité, il a
été nécessaire d’avoir une dissection minutieuse du tissus pour obtenir au moins 70% de cellules tumorales.
Parmi les échantillons tumoraux en parafne, dans 88% des résultats de haute qualité obtenus en aCGH, nous avons observé
une délétion et une amplication de taille allant de 3,5kb jusqu’a la délétion totale du chromosome. Parmi les aberrations détectées les plus intéressantes, nous avons trouvé un gain de JUN (3,5kb) et une amplication de FOS (37,5kb fragment amplié).
La délétion homozygote en 9p21(p16) observée dans 64% des cas est corrélée avec la perte de l’immunoexpression de p16
dans 85% des cas. Ces résultats ont été validés par FISH. La concordance entre l’analyse par FISH et l’analyse par CGH pour la
délétion de p16 est respectivement de 94% pour les tissus congelés et 82% pour les tissus xés.
Toutes les anomalies moléculaires trouvés sur tissus congelés ont été observées sur tissus xés. Même si ce premier est un
matériel d’excellence, la méthode aCGH semble utilisable en tissus xés. Il s’agit d’un outil prometteur pour des études rétrospectives an de caractériser les anomalies moléculaires dans le MM.
NOTES
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AXE 1
11) Facteurs inuençant la longue survie chez les patients atteints de mésothéliome
pleural malin. Étude sur 182 cas du registre Mésonat et du Programme National de
Surveillance du Mésothéliome (Maria PACIENCIA)
Dr Maria PACIENCIA 1, Nolwenn LE STANG 2, Gaëtane BLAIZOT
Pr Françoise GALATEAU-SALLÉ 1,3
2
, Carole DROUGARD 2, Marie-Christine PETIT 1,
1
Service d’anatomie pathologique,
Registre MESONAT,
Groupe MESOPATH,
CHU de Caen
2
3
Le mésothéliome pleural malin (MPM) est une tumeur agressive avec une médiane de survie de 1 an. Cependant de rares
patients ont une survie supérieure à 3 ans. Notre but est d’identier des facteurs pronostiques associés à une survie
prolongée chez des patients atteints de MPM.
Nous avons réalisé une étude rétrospective sur 182 cas du registre Mésonat et du PNSM, de 1998 à 2006. Les facteurs
épidémiologiques, étiologiques et cliniques ont été étudiés. Nous avons évalué l’impact de l’aspect macroscopique, du
type histologique et de l’expression immunohistochimique de l’EMA, de la mésothéline, de p53, de p16 et de l’EGFR. De
plus, l’inammation, la nécrose, l’angiogenèse et les atypies cytonucléaires ont été analysées, chez 52 patients ayant
une survie de plus de 3 ans et chez 57 patients ayant une survie moindre.
Nos résultats montrent en analyse univariée que les facteurs pronostiques positifs sont l’âge inferieur à 70 ans, le sexe
féminin, le type histologique épithélioïde, la chimiothérapie, l’absence de dyspnée, d’altération de l’état général et de
perte de poids, l’expression de p16, l’absence de surexpression de p53. Hormis les symptômes et les facteurs épidémiologiques, tous ces paramètres sont retrouvés en analyse multivariée. Chez les patients atteints de MPM ayant une survie
supérieure à 3 ans, l’inammation riche en lymphocytes T CD8+ est intense, la vascularisation est marquée, la nécrose
est absente et les atypies cytonucléaires sont minimes.
Notre étude a permis de mettre en évidence des marqueurs pronostiques intéressants qui pourraient être des cibles thérapeutiques potentielles comme l’expression en immunohistochimie de p16 et de p53. Nos résultats encouragent aussi
le développement de l‘immunothérapie stimulant la réponse immunitaire cytotoxique CD8+ chez les patients atteints
de MPM.
NOTES
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AXE 1
12) Les canaux Orai3 régulent la prolifération et la survie des cellules cancéreuses
mammaires via l’activation de l’oncogène c-myc (Malika FAOUZI)
FAOUZI M.1, HAGUE F.1, AHIDOUCH A.1,2, Sevestre H.1,3, OUADID-AHIDOUCH H.1
1
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire, « JE 2530: Canaux ioniques dans le cancer du sein », Faculté des
Sciences, UPJV, Amiens, France.
Laboratoire de Physiologie animale, Faculté des Sciences, Université Ibn-Zohr, Agadir, Morocco.
3
Service d’Anatomie Pathologique, CHU d’Amiens, France.
2
Des recherches considérables concernant la compréhension moléculaire du cancer du sein ont été réalisées durant les
dernières décennies et ont permis le développement d’un certain nombre de stratégies pronostiques et thérapeutiques
de cette pathologie. Toutefois, malgré ces progrès irréfutables, le cancer du sein reste à l’aube du troisième millénaire
un enjeu majeur de santé public. Les stratégies mises en jeu se focalisent essentiellement sur les gènes dérégulés dans
le cancer et qui sont responsables du phénotype cancéreux. Ces gènes sont dans leur grande partie impliqués dans les
processus prolifératifs et/ou apoptotiques. Eu égard de son rôle primordial dans la prolifération, la progression dans le
cycle cellulaire et l’apoptose, le gène c-myc semble représenter une voie prometteuse dans la thérapie anticancéreuse
(Albihn et al., 2010; Vita and Henriksson, 2006). Dans le cancer du sein, cette protéine est surexprimée dans 50 à 100 %
des cas (Liao and Dickson, 2000) et son inhibition dans les cellules cancéreuses mammaires génère un arrêt de la prolifération et une entrée en apoptose (Bergan et al., 1996; Watson et al., 1991). c-myc représente également un marqueur
pronostique souvent lié à des cancers de plus mauvais pronostique que les cancers surexprimant l’oncogène HER2/neu
(Berns et al., 1992; Park et al., 2005; Schmitt and Reis-Filho, 2003).
Nous avons récemment montré que les canaux Orai3 sont surexprimés dans plus de 70 % des tumeurs mammaires testées. Les études réalisées in vitro sur des lignées cancéreuses et normales du sein ont mis en évidence le rôle des canaux
Orai3 dans la prolifération, la progression dans le cycle cellulaire et la survie des cellules cancéreuses. L’inhibition de ces
canaux n’affectant ni la prolifération ni la survie des cellules normales (Faouzi et al., 2011). Dans ce travail, nos résultats
montrent que les canaux Orai3 régulent la prolifération et la survie des cellules cancéreuses du sein via la voie c-myc
en modulant à la fois l’activité et l’expression de cet oncogène. La régulation de c-myc par les canaux Orai3 implique la
phosphorylation des protéines ERK1/2. L’étude du taux d’expression des canaux Orai3 et de l’oncogène c-myc dans les
tumeurs mammaires révèle une surexpression et une corrélation positive de ces deux acteurs dans les tissus tumoraux
vs. les tissus non tumoraux adjacents.
L’ensemble de nos résultats démontrent ainsi que la voie c-myc est la voie majeure dans la signalisation déclenchée
par les canaux Orai3 et proposent ces canaux comme de nouvelles cibles moléculaires prometteuses dans la thérapie
anticancéreuse.
NOTES
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A
AXE 1
13) Interaction fonctionnelle entre les canaux potassiques BK et les récepteurs de
l’inositol triphosphate dans les cellules cancéreuses mammaires humaines (Abdallah
MOUND)
Abdallah MOUND1; Halima OUADID-AHIDOUCH1; Fabrice MATIFAT1
1
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire (JE-2530), UFR des Sciences, 33 Rue ST Leu, 80039, Amiens,
France.
Le cancer du sein est le premier cancer en termes de fréquence et de mortalité dans la population féminine française.
Dans les processus de carcinogenèse incluant une dérégulation de la prolifération, de la migration et de l’invasion des
cellules cancéreuses, le rôle des canaux ioniques est de plus en plus étudié.
L’implication de la signalisation calcique, et particulièrement la signalisation impliquant les récepteurs de l’IP3 (IP3R)
dont il existe 3 types (IP3R1, IP3R2 et IP3R3), a été montrée dans plusieurs cancers. Par ailleurs, les canaux KCa sont
connus pour leurs rôles dans le développement de plusieurs pathologies néoplasiques. Les résultats de notre laboratoire
ont montré que la signalisation calcique dépendante de l’IP3 est impliquée dans la prolifération des cellules cancéreuses
mammaires humaines MCF-7[1]. En effet, les Inhibiteurs des IP3Rs (caffeine, 2-APB et xestospongin C) inhibent l’élévation de Ca2+ et la croissance des cellules MCF-7 induites par le sérum ou l’œstradiol (E2). Nos résultats montrent par
ailleurs que l’E2 engendre une élévation de l’expression de l’IP3R3 et que cet effet serait responsable, en partie, de la
prolifération des cellules MCF-7. Notre laboratoire a montré également que les canaux KCa des types BK et hIK1 sont
impliqués dans la prolifération des cellules cancéreuses mammaires humaines.
Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés au rôle de la signalisation calcique dépendante de l’IP3 et à son interaction avec les canaux KCa dans la physiopathologie des cellules cancéreuses mammaires. Nos résultats montrent que
les 3 types d’IP3Rs sont exprimés dans la plupart des lignées normales ou cancéreuses mammaires et qu’un couplage
fonctionnel existe entre les IP3Rs et les canaux KCa et notamment les canaux de type BK avec l’IP3R3. En effet, l’application d’ATP (5 M) engendre une élévation de Ca2+ accompagnée d’une hyperpolarisation membranaire inhibée par le TEA
(0,5 mM) et très fortement réduite dans des cellules transfectées par un siRNA dirigé contre l’expression du IP3R3. Les
perspectives que nous souhaitons apporter à ce travail concernent l’étude de l’éventuelle co-localisation des différents
protagonistes moléculaires et l’incidence de ce couplage sur la prolifération cellulaire.
[1] Szatkowski et al. (2010) Molecular Cancer 9,156
NOTES
45
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AXE 1
14) Le canal potassique hEag1 régule la migration des cellules cancéreuses mammaires MDA-MB-231 via l’inux calcique (Mehdi HAMMADI)
Mehdi HAMMADI 1, Valérie CHOPIN 1, Fabrice MATIFAT 1, Isabelle DHENNIN-DUTHILLE 1, Henri SEVESTRE
OUADID-AHIDOUCH 1.
1
2
1,2
, Halima
Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire. UFR des Sciences. 33 rue St Leu. 80000 Amiens
Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques. CHU Amiens Nord.
Le cancer du sein est une maladie multifactorielle se développant principalement à partir des canaux galactophores de
la glande mammaire. Il est dit « in situ » lorsque les cellules cancéreuses sont connées à l’intérieur des canaux, et «
invasif » lorsque les cellules cancéreuses dégradent la lame basale et envahissent les tissus adjacents. Au niveau épidémiologique, 75% à 80% des cancers du sein sont canalaires inltrants. Cette capacité à former des métastases constitue
un facteur de mauvais pronostic.
Les données bibliographiques démontrent une surexpression des canaux potassiques dans de nombreux cancers
(sein, prostate, foie...). Ainsi, plusieurs études indiquent notamment que les canaux potassiques hEag1 (human Ether
à go-go K+ channel 1) ont une expression qui est augmentée dans de nombreux cancers, alors que ces canaux ne sont
pas exprimés dans les tissus sains, à l’exception du cerveau [1]. Les canaux hEag1 sont connus pour être directement
impliqués dans le développement tumoral [2]. Les travaux menés par notre laboratoire ont déjà démontré l’implication
de ces canaux dans la prolifération des cellules cancéreuses mammaires non invasives MCF-7 [3]. Dans le travail proposé, nous mettons en évidence le rôle du canal hEag1 dans la migration des cellules cancéreuses mammaires invasives
MDA-MB-231, connues pour leur grand pouvoir métastatique, ainsi que l’un des principaux mécanismes de régulation de
la migration hEag1-dépendante.
Nos travaux démontrent que le canal hEag1 est exprimé et fonctionnel dans les cellules MDA-MB-231. L’inhibition de
hEag1, pharmacologiquement ou par ARN interférence, induit une réduction signicative des capacités de migration de
ces cellules. Par ailleurs, nos résultats montrent que l’inhibition de hEag1 réduit le courant K+ et induit une forte dépolarisation du potentiel membranaire. Ces résultats ont été conrmés sur une lignée cellulaire transfectée stablement
par hEag1 (HEK-hEag1). De plus, cette dépolarisation du potentiel de membrane induite par l’inhibition du canal hEag1
s’accompagne d’une réduction de l’entrée basale de calcium, second messager indispensable à la migration des cellules
MDA-MB-231 [4]. Enn, les tests de migration réalisés en présence de faibles concentrations calciques et du siRNA
ciblant hEag1 nous permettent de conclure que la migration médiée par hEag1 utilise des voies calcium-dépendantes.
Les travaux menés au cours de cette étude montrent, pour la première fois, qu’en plus de son importance dans la croissance tumorale, le canal hEag1 participe aux capacités de migration des cellules cancéreuses de sein par augmentation
de l’inux de calcium dans les cellules cancéreuses, processus indispensables à la formation de métastases.
1.
2.
3.
4.
Hemmerlein B, Weseloh RM, Mello de Queiroz F, Knotgen H, Sanchez A, et al. (2006). Mol Cancer 5: 41.
Pardo LA, del Camino D, Sanchez A, Alves F, Bruggemann A, et al. (1999). EMBO J 18: 5540-5547.
Ouadid-Ahidouch H, Le Bourhis X, Roudbaraki M, Toillon RA, Delcourt P, et al. (2001). Receptors Channels 7: 345-356.
Yang S, Zhang JJ, Huang XY (2009). Cancer Cell 15: 124-134.
NOTES
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AXE 1
15) Expression des canaux potassiques Kv1.3 et Hik1 et calciques TRPM7 et TRPV6
au cours du cancer (Malika GUERNOU-REMACHE)
GUERNOU-REMACHE Malika 1, BENZERDJEB Nazim 1, OUADID-AHIDOUCH Halima 2, SEVESTRE Henri
1
1
Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU d’Amiens, F-80054 Amiens et JE2530, Université de Picardie Jules
Verne ;
2
Laboratoire de Physiologie cellulaire et Moléculaire, JE 2530, UFR de Sciences, Université de Picardie Jules Verne
De nombreux travaux ont montré l’implication des canaux ioniques potassiques (K+c) et calciques (Ca2+c) dans les
mécanismes de prolifération, d’apoptose et de cancérogenèse dans plusieurs modèles de carcinomes (prostate et sein
surtout).
Nous nous sommes attachés à l’identication de l’expression des canaux potassiques Kv1.3 et Hik1 et calciques TRPM7
et TRPV6 par immunomarquage de tissue-arrays constitués de fragments de tissus normaux (témoins) et de tissus cancéreux dans différentes variétes de tumeurs humaines. Ces tumeurs ont été choisies dans le triple but (i) d’obtenir un
panel des différents types histologiques de tumeurs, (ii) d’étudier l’expression au cours de carcinomes fréquents, à la
recherche de marqueurs à orientation thérapeutique, et (iii), d’obteenir des données sur des tumeurs plus rares, mais
de mauvais pronostic, peu sensibles aux traitements actuels (pancréas, gliome,mélanome).
Un nombre égal de cancers et de tissus sains a été examiné pour les carcinomes mammaires (25),prostatiques (27),
broncho-pulmonaires (27), des voies aérodigestives supérieures (27), coliques (27), rénaux (27), ovarien(19), pour les
mélanomes (35) et les glioblastomes (20).
Nous avons observé par mesure semi-quantitative par rapport au tissu sain une augmentation d’expression du canal
TRPM7 dans les carcinomes épidermoïdes des VADS, les adénocarcinomes bronchopulmonaires et prostatiques, une
augmentation d’expression des canaux Hik1 et Kv1.3 dans les carcinomes épidermoïdes des VADS et une diminution
d’expression du canal Hik1 dans l’adénocarcinome du sein.
Cette augmentation d’expression de TRPM7 n’avait pas encore été rapportée sur des coupes histologiques de tumeurs
humaines ; les canaux ioniques semblent particulièrement importants au cours des cancers des VADS, comme en atteste
aussi l’expression de des canaux potassiques testés.
Ces travaux initiaux de screening de canaux au cours de cancers humains sont en cours de conrmation par Western blot
et RT-PCR. La validation sur de plus grandes séries pourrait déboucher vers l’identication de thérapies ciblées.
NOTES
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AXE 1
16) Effet de l’expression de la GD3 synthétase dans les cellules cancéreuses de sein
MCF-7 et MDA-MB-231 (Agata STEENACKERS)
Agata STEENACKERS 1, Marie BOBOWSKI 1, Aurélie CAZET 1, Xuefen LE BOURHIS
1
2
2
and Philippe DELANNOY
1
Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, Université Lille 1
INSERM U908, Université de Lille 1
Les gangliosides sont des glycosphingolipides caractérisés par la présence d’un ou plusieurs résidus d’acide sialique.
La majorité des tissus normaux exprime des gangliosides des séries 0- et a- alors que les gangliosides complexes des
séries b- et c- s’expriment dans les tissus en développement et se limite chez l’adulte au système nerveux . Une augmentation d’expression des gangliosides complexes est observée dans certaines conditions pathologiques comme les
maladies neurodégénératives ainsi que certains cancers dont le cancer du sein. Il a été montré que 50 % des carcinomes
canalaires inltrants expriment des gangliosides de la série b- et la GD3 synthétase est surexprimée dans les tumeurs
estrogène-récepteur négatives. Nous avons précédemment montré que l’expression de la GD3 synthétase dans les cellules cancéreuses mammaires MDA-MB-231 induisait une expression de gangliosides complexes à la surface des cellules,
le GD2 étant le ganglioside majoritairement exprimé. Ce changement induit une augmentation de la migration cellulaire
et un phénotype prolifératif en l’absence de facteurs de croissance par l’activation GD2-dépendante du récepteur c-Met.
Nous avons également exprimé la GD3 synthétase dans les cellules MCF-7 par transfection stable et sélection clonale. Les
clones ont été analysés par QPCR, cytométrie en ux, microscopie confocale et spectrométrie de masse. L’expression
de la GD3 synthétase dans les cellules MCF-7 se traduit également par un changement de composition en gangliosides
et par l’expression de gangliosides complexes à la surface cellulaire, le GD1b étant dans ce cas le ganglioside majoritaire.
Cette différence dans la composition en gangliosides des cellules MCF-7 est associée à une expression plus élevée de la
GD1b synthétase (3GalT4) qui convertit le GD2 en GD1b. Parallèlement, l’expression de la GD3 synthétase ne modie pas la
prolifération cellulaire des cellules MCF-7, ce qui semble conrmer le rôle spécique du GD2 dans le phénotype prolifératif
observé pour les cellules MDA-MB-321. L’inhibition de l’expression de la GD1b synthétase par ARN interférence, dans le
but d’induire l’expression du GD2 à la surface des cellules MCF-7, nous permettra de conrmer cette hypothèse.
NOTES
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AXE 1
17) Régulation de l’expression de la GD3 synthétase dans le cancer du sein (Marie
BOBOWSKI)
Marie BOBOWSKI 1, Agata STEENACKERS 1, Aurélie CAZET 1, Sylvain JULIEN 2, Philippe DELANNOY
1
2
1
Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, Université Lille Nord de France, France.
Breast cancer Biology Group, Guy’s Hospital, King’s Health Partners AHSC, Londres, Royaume-Uni
La GD3 synthétase (ST8Sia I) est l’D2,8-sialyltransférase qui synthétise le disialoganglioside GD3 à partir du GM3. Elle
contrôle ainsi la biosynthèse de l’ensemble des gangliosides des séries b- et c- (tels que le GD2 ou le GT3). Exprimés au
cours de l’embryogénèse et dans les tissus en développement, l’expression de ces gangliosides se limite au système
nerveux chez l’adulte. Par ailleurs, les di- ou trisialogangliosides sont surexprimés dans certaines tumeurs d’origine
neuro-ectodermique. Ainsi, le GD3 et le GD2 sont considérés comme des marqueurs onco-fœtaux dans le mélanome, où
ils jouent un rôle clef dans la progression tumorale. Le GD3 est également surexprimé dans environ 50 % des carcinomes
mammaires canalaires inltrants et un niveau élevé d’expression de la GD3 synthétase a été détecté dans les tumeurs
mammaires négatives pour le récepteur à l’œstrogène (ER-). Récemment, nous avons montré que la surexpression de
la GD3 synthétase dans les cellules de cancer du sein MDA-MB-231 conduit à l’apparition d’un phénotype prolifératif indépendant des facteurs de croissance. An de déterminer les mécanismes qui conduisent à la surexpression de la GD3 synthétase dans le cancer du sein, nous avons entrepris l’analyse de la région 5’ non-traduite du gène ST8SIA1 codant la GD3
synthétase. Nous avons analysé l’expression de ST8SIA1 dans 20 tissus de tumeurs de sein ER- et montré une relation
entre un niveau élevé d’expression de ST8SIA1 et la fréquence des métastases. Par 5’-RACE sur plusieurs échantillons
de tumeurs de sein et sur deux lignées de cancer du sein, nous avons mis en évidence 5 isoformes de transcrits (T1 à
T5), différents dans leur extrémité 5’. Des analyses par PCR-Q ont montré que le transcrit T1 est majoritaire dans la plupart des tissus de tumeurs mammaires. La séquence génomique de 2,3 kpb en amont de T1 a été clonée et différentes
constructions tronquées de cette séquence ont été insérées dans le vecteur rapporteur pGL3basic. Des tests luciférase
sont actuellement en cours an de déterminer une séquence promotrice minimale essentielle à la transcription de ce
gène. Une analyse bioinformatique a déjà mis en évidence des sites consensus putatifs pour la xation de facteurs de
transcription, tels que p53 ou ERE (Estrogen Response Element). Leur implication dans la régulation de la GD3 synthase
dans le cancer du sein reste à déterminer.
NOTES
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AXE 1
18) Relation entre les isoformes des récepteurs de progestérone et la voie des récepteurs HER et leurs ligands chez 299 patientes atteintes de cancer du sein (Clothilde
LINDET)
LINDET C. 1, REVILLION F. 1, LHOTELLIER V. 1, HORNEZ L. 1, BONNETERRE J. 2, PEYRAT J-P. 1.
1
Laboratoire d’Oncologie Moléculaire Humaine, 2Département de Sénologie, Centre Oscar Lambret, Lille, France.
Introduction : L’effet de la progestérone est médié par deux types de récepteurs nucléaires distincts appelés RP-A et
RP-B qui sont régulés par un gène commun. Dans le tissu mammaire normal, ces deux isoformes sont exprimés de
façon égale alors que le cancer du sein est caractérisé par une expression différente de RP-A par rapport à RP-B avec
une prédominance de l’une de ces isoformes. Dans cette étude, nous analysons la relation entre ces deux isoformes et
la voie des récepteurs de HER et leurs ligands dans le cancer du sein.
Matériels et Méthodes : Cette étude inclue 299 patientes atteintes d’un cancer du sein localisé, opérées dans notre
centre entre mai 1989 et décembre 1991. Etant donné que le RP-A n’a pas de séquence spécique permettant de le
distinguer de RP-B, l’expression de l’ARNm de RP-A+B ainsi que RP-B a été évalué. Leur expression a été quantiée par
RT-PCR en temps réel en utilisant des sondes TaqMan.
Résultats : Le niveau d’expression d’ARNm de RP-A+B et RP-B est étroitement corrélé avec le niveau de protéine de RP
et RE déterminé par radioligand. RP-A+B et RP-B sont corrélés négativement avec le grade histo-pronostic. Considérant
la voie des récepteurs HER et leurs ligands, il est trouvé d’une part une corrélation positive de RP-A+B avec HER3, HER4,
EGF et AREG et d’autre part une corrélation négative avec EGFR, TGF, HB-EGF, EREG, et NRG2. De façon similaire, une
corrélation positive a été mise en évidence entre RP-B et HER3, HER4, EGF, NRG3, NRG4 et AREG alors que RP-B est
corrélé négativement avec EREG.
Conclusion : Nos résultats démontrent une forte corrélation entre les isoformes RP et la voie HER, renforçant les observations que les interactions entre RP et la voie HER sont impliqués dans la croissance tumorale dans le cancer du sein.
NOTES
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AXE 1
19) Contribution des prédictions bioinformatiques de l’épissage et des tests fonctionnels d’épissage pour l’interprétation des variants de signication inconnue des gènes
BRCA (Sophie KRIEGER)
S. KRIEGER *1, JC THERY *2, P. GAILDRAT 2, F. REVILLON 3, MP. BUISINE 2, A. KYLLIAN 2, C. DUPONCHEL 2, A. ROUSSELIN 1, D. VAUR 1, JP. PEYRAT 3, P. BERTHET 4, T. FREBOURG 2,5, A. MARTINS 2, A. HARDOUIN 1, M. TOSI 2.
* Les auteurs ont contribué de manière équivalente à la réalisation de ce travail
Laboratoire de Biologie Clinique et Oncologique, Centre F. Baclesse, Caen.
Inserm U614, IFRMP, Faculté de Médecine et Département de Génétique, Institut de Recherche Biomédicale, Rouen.
3
Laboratoire d’Oncologie Moléculaire Humaine, Centre O. Lambret, Lille.
4
Consultation d’Oncogénétique, Centre F. Baclesse, Caen.
5
Unité de Génétique Clinique, CHU de Rouen
1
2
Parmi les variants de signication inconnue (VSI) dans les gènes de susceptibilité aux cancers du sein et/ou de l’ovaire
BRCA1 et BRCA2, certains peuvent avoir un impact au niveau de l’épissage. Nous avons analysé 53 VSI dans BRCA1 et
BRCA2 détectés lors du criblage moléculaire de ces gènes, en utilisant 5 programmes de prédiction de l’épissage, et nous
les avons classés en 2 groupes en fonction de la force de ces prédictions. En parallèle nous les avons testés en utilisant
un test fonctionnel de l’épissage. Dix VSI ont été prédits comme diminuant la force des sites d’épissage ou créant des
sites cryptiques d’épissage ou comme générant des sites d’épissage, par au moins 2 de ces programmes. Les tests fonctionnels d’épissage utilisant des minigènes conrment 4 de ces prédictions. Cinq VSI supplémentaires, tous en position
exonique interne, pour lesquels il n’était pas prédit d’altération de l’épissage, ont révélé un saut d’exon à des niveaux
variables, probablement du à la modication d’un site exonique régulateur de l’épissage. En raisons des données parfois
contradictoires de la littérature, nos résultats renforcent le caractère pathogénique des variants BRCA1 c.212+3A>G
et BRCA1 c.5194-12G>A. Ces variants induisent des ARNm présentant un décalage du cadre de lecture. De plus, le
nouveau variant BRCA2, c.7977-7C>G induit l’inclusion des 6 nucléotides en position 3’ de l’intron 17, en respectant
le cadre de lecture. Les nouveaux variants BRCA2, c.520C>T et BRCA2 c.7992T>A induisent un saut incomplet mais
fort des exons 7 et 18, respectivement. Nous conrmons la sensibilité des algorithmes actuels pour détecter des VSI,
qui induisent des changements de la force des sites d’épissage ou génèrent ou activent de nouveaux sites d’épissage.
Cependant, près de 10% de ces VSI, en position exonique interne, échappe à la détection bioinformatique, soulignant la
nécessité d’une cartographie fonctionnelle de ces éléments régulateurs de l’épissage et/ou au développement de prédictions bioinformatique plus exactes pour les variants en position exonique interne.
NOTES
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AXE 1
20) Intérêt de l’association d’une molécule BH3-mimétique, l’ABT-737, avec les dérivés du platine in vitro et ex vivo dans les cellules de cancer de l’ovaire
(Monique N’DIAYE)
Monique N’DIAYE 1, Stéphanie LHEUREUX 1,2, Karin SIMONIN 1, Claire LOUSSOUARN 1, Soizic DUTOIT 1, Mélanie
BRIAND 1, Cécile BLANC-FOURNIER 1,3, Florence JOLY 1,2,4 et Laurent POULAIN 1
1
Unité de Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs (BioTICLA), GRECAN, EA 1772 et IFR146
ICORE, Université de Caen Basse-Normandie, Centre de Lutte Contre le Cancer F. Baclesse, Caen.
2
Unité de recherche clinique, Centre de Lutte Contre le Cancer F. Baclesse, Caen.
3
Laboratorire d’anatomopathologie Centre de Lutte Contre le Cancer F. Baclesse, Caen.
4
Département d’oncologie médicale, CHU de Caen.
Les cancers ovariens restent très meurtriers du fait de l’acquisition d’une chimiorésistance au cours des traitements. La
protection contre la mort cellulaire par apoptose occupe une place essentielle dans cette chimiorésistance. Les protéines
anti-apoptotiques Bcl xL et Mcl-1 sont particulièrement importantes, leur inhibition concomitante induisant la mort des
cellules chimiorésistantes. La dénition d’outils utilisables en clinique pour inhiber ces deux cibles est donc essentielle
pour le succès clinique de cette stratégie. Les molécules BH3-mimétiques constituent les outils les plus performants pour
l’inhibition de Bcl-x.L, et l’ABT-737 représente la molécule la plus puissante de cette famille. Cependant, elle n’est pas
capable d’inhiber la protéine Mcl-1 alors que cette inhibition est indispensable à la mort cellulaire en réponse à l’ABT-737.
Dans cette étude, nous avons étudié in vitro et ex vivo l’intérêt des dérivés du platine (cisplatine et carboplatine) pour
inhiber l’expression de Mcl-1 ou son activité an de sensibiliser les cellules de carcinome ovarien à l’ABT-737. SKOV3
et IGROV1-R10, lignées de cellules cancéreuses ovariennes résistantes au platine, ont été exposés à ces médicaments,
comme agents seuls ou associés, en utilisant des protocoles d’exposition différents in vitro ou ex vivo (tumeurs xénogreffées issues des lignées SKOV3 et IGROV1-R10 développées chez la souris nude, puis tranchées pour le traitement ex
vivo). Nous avons étudié l’induction de l’apoptose, l’expression des protéines Bcl xL et Mcl 1 ainsi que celle des protéines
pro-apoptotiques BH3-only (inhibitrices de l’activité de Mcl-1).
In vitro, alors que ni le cisplatine, le carboplatine ou l’ABT-737 ne présentent d’effet en agents seuls, l’association de
l’ABT-737 et du platine est fortement cytotoxique dans les deux lignées cellulaires. Différents protocoles ont été testés et
nous avons montré la nécessité d’inhiber l’expression ou l’activité de Mcl-1 par le platine avant l’exposition à l’ABT-737
pour induire la mort cellulaire. Le cisplatine et le carboplatine inhibent, de façon dose dépendante, l’expression de Mcl-1
ou son activité via l’induction de l’expression des protéines BH3-only (en particulier Noxa et Puma). Ces observations
sont corrélées à la capacité du platine à sensibiliser à l’ABT-737. Ces résultats ont été conrmés ex vivo.
En conclusion, cette stratégie associant l’ABT-737 au platine apparaît donc attractive pour lever la résistance aux dérivés
du platine qui restent les agents de chimiothérapie les plus actifs dans les cancers de l’ovaire. Cette étude démontre
que les dérivés du platine agissent comme des sensibilisateurs à l’ABT-737 via l’inhibition directe ou indirecte de Mcl-1,
ouvrant de nouvelles perspectives pour l’application clinique de cette molécule BH3-mimétique prometteuse.
NOTES
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AXE 1
21) Oligomères (hétéro)aromatiques, perturbateurs des interactions protéine-protéine : application a la recherche d’inhibiteurs des protéines anti-apoptotiques de la
famille Bcl-2 pour le traitement des cancers de l’ovaire chimiorésistants
(Serge PERATO)
S. PERATO 1, A.S. VOISIN-CHIRET 1, L. POULAIN 2, J. SOPKOVÁ-DE OLIVEIRA SANTOS 1, M. SEBBAN 3, H. OULYADI 3,
S. RAULT 1
1
Université de Caen Basse-Normandie, U.F.R. des Sciences Pharmaceutiques, CERMN, UPRES EA-4258, FR CNRS 3038
INC3M, Bd Becquerel, F-14032 Caen Cedex.
2
Unité BioTICLA (Biologie et Thérapies Innovantes des Cancers Localement Agressifs) du Groupe Régional d’Etudes sur
le Cancer (EA 1772, Université de Caen Basse-Normandie et IFR146 ICORE), Centre de Lutte Contre le Cancer François
Baclesse, Avenue du Général Harris, BP5026, F-14076 Caen Cedex 05.
3
L.C.O.B.S., I.R.C.O.F., UMR 6014 CNRS C.O.B.R.A., rue Tesnière, F-76821 Mont Saint-Aignan.
Les interactions protéine-protéine (IPP) jouent un rôle fondamental dans les voies de signalisation régulant de nombreuses
fonctions cellulaires. Notre équipe s’intéresse à de nouveaux agents anticancéreux ciblant ces IPP opérant dans les processus
d’apoptose, en particulier les interactions entre les protéines membres de la famille Bcl-2 (membres anti-apoptotiques tels que
Bcl-xL ou Mcl-1 et pro-apoptotiques tels que Bak ou Bax). Ces interactions reposent sur une région spécique, le domaine d’oligomérisation BH3, petit peptide qui forme une hélice alpha.
Dans les cellules cancéreuses ou en échappement thérapeutique, on n’observe plus ce processus d’apoptose : on observe une
séquestration des membres pro-apoptotiques par les membres anti-apoptotiques.
La stratégie que nous mettons en place pour libérer les protéines pro-apoptotiques est l’utilisation de petites molécules capables
de mimer ce domaine BH3. Ces molécules fonctionnent comme des « leurres » pour les protéines anti-apoptotiques qui sont
en fait des chaînes plus ou moins longues qui portent des bras, qui vont pouvoir interagir avec les acides aminés cruciaux des
membres anti apoptotiques.
La conception de ces mimes (longueur de la chaine et nature
des bras) nécessite une caractérisation tridimensionnelle détaillée associée à la mise au point de méthodes de simulations de
modélisation moléculaire (qui permettent d’estimer correctement
l’hélicité et la distribution des groupements). Le dé chimique est
de construire ces chaînes : pour cela on utilise le savoir faire du
laboratoire CERMN dans la mise en place de réactions de couplages itératifs (Garlanding) : les résultats de cette étude seront
présentés.
L’évaluation biologique des molécules oligomériques synthétisées
est actuellement réalisée au sein de l’unité BioTICLA. Elle a pour
objectif d’évaluer le caractère cytotoxique propre des molécules,
d’évaluer leur potentiel BH3 mimétique vis-à-vis de Bcl-xL et d’évaluer leur potentiel inhibiteur de Mcl-1.
Ce travail se place dans la thématique développement et innovation thérapeutique des axes de recherche Cancéropôle NordOuest et cette communication fera état des récentes avancées de
ce programme.
NOTES
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AXE 1
22) L’induction de Bim par le miR-491-5p ciblant Bcl-xL ou par le miR-193b ciblant
Mcl-1 est un déterminant essentiel pour conduire à la mort des cellules ovariennes
chimiorésistantes (Christophe DENOYELLE)
Christophe DENOYELLE 1, Bernard LAMBERT 1, Matthieu MERYET-FIGUIÈRE 1, Charlotte LECERF 1, Florence GIFFARD 1,
Pascal GAUDUCHON 1, Sophie KRIEGER 1 and Laurent POULAIN 1
1
Unité BioTICLA (Biologie et thérapies innovantes des cancers localement agressifs) du Groupe Régional d’Etudes sur
le Cancer (EA1772, Université de Caen Basse-Normandie et IFR146 ICORE), Centre de Lutte contre le Cancer François
Baclesse, Avenue du Général Harris, BP5026, 14076 Caen cedex 05, France
La chimiorésistance est un problème majeur dans le traitement des cancers de l’ovaire. Récemment, nous avons montré
que les protéines anti-apoptotiques Bcl-xL et Mcl-1 sont essentielles pour protéger les cellules de la mort chimioinduite
et que leur inhibition concomitante suft à induire la mort des cellules tumorales ovariennes chimiorésistantes. Compte
tenu de la capacité des miRNAs à réguler simultanément l’expression de multiples cibles, nous avons cherché à identier
des miRNAs impliqués dans la régulation commune de l’expression de Bcl xL et Mcl-1.
Bien qu’une approche in silico nous ait permis d’identier onze miRNA putatifs, les études fonctionnelles montrent qu’aucun de ces miRNAs ne cible à la fois les deux gènes dans les cellules tumorales ovariennes chimiorésistantes (IGROV1R10 et SKOV3). Néanmoins, nous avons observé que le miR 193b et le miR 491-5p diminuent respectivement l’expression de Mcl-1 et Bcl-xL dans les deux lignées. La transfection de chacun des deux miRNAs induit un effet cytostatique sur
les cellules SKOV3 alors qu’elle conduit à la mort cellulaire dans la lignée IGROV1 R10. Par ailleurs, les miR 193b et miR
491-5p ont des effets plus importants que ceux observés avec un siRNA ciblant Mcl-1 ou Bcl-xL sur les cellules IGROV1R10, suggérant que l’effet cytotoxique de ces deux miRNAs n’est pas du uniquement à l’inhibition de ces cibles (Mcl-1
et Bcl-xL) respectivement. En utilisant une approche bioinformatique, nous avons identié que le membre anti-apoptotique Bcl-w pouvait être une cible potentielle des miR-193b et miR-491-5p. Nous avons conrmé cette hypothèse pour
les deux miRNA et montré que Bcl-w est une cible directe du miR 491-5p mais pas du miR-193b. Toutefois, l’inhibition
concomitante de Bcl xL et Bcl-w ou de Mcl-1 et Bcl-w avec des siRNA n’induit pas une mort cellulaire aussi importante que
celle constatée avec les miRNA, suggérant que les effets biologiques observées avec les miRNA ne dépendent probablement pas de l’inhibition de Bcl-w. Nous avons alors étudié les niveaux d’expression des membres pro apoptotiques de la
famille Bcl-2 (notamment des protéines « BH3-only ») en réponse aux miRNA. Nous avons observé que la transfection
des miR-193b et miR 491-5p induit une augmentation de l’expression du « BH3-only » activateur et « pan inhibiteur »
Bim. A l’inverse, la transfection d’un siRNA dirigé contre Bim supprime complètement la mort cellulaire induite par ces
miRNA. Ce résultat montre que la capacité des miRNA à induire Bim est à l’origine de leur effet cytotoxique et explique
également la différence d’effet par rapport aux siRNA ciblant uniquement Bcl xL ou Mcl-1. Dans les cellules SKOV3, qui
n’expriment pas (ou très peu) Bim, cette coopération ne peut avoir lieu, et l’apoptose ne peut donc être induite. Ce travail montre que dans les cellules tumorales où la survie dépend essentiellement de la coopération entre Bcl-xL et Mcl-1,
l’inhibition de l’une des deux cibles par un effet direct du miRNA et de l’autre via l’induction de Bim par le miRNA est
sufsante pour conduire à l’apoptose.
En conclusion, ce travail pose les bases de l’utilisation de miRNA « tueurs » comme nouvelle alternative thérapeutique
pour le traitement des cancers chimiorésistants.
NOTES
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AXE 1
23) Incidence de la O-GlcNAcylation sur les propriétés oncogéniques de la
E-caténine : la E-caténine O-GlcNAcylée, un nouveau marqueur précoce des cancers
colorectaux ? (Stéphanie OLIVIER)
Stéphanie OLIVIER, Anne-Marie MIR, Ikram EL YAZIDI, Jean-Claude MICHALSKI and Tony LEFEBVRE
CNRS-UMR 8576, Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, IFR 147, Université de Lille 1, Cité Scientique,
59655 Villeneuve d’Ascq, France
La voie de signalisation Wnt/-caténine est la première à subir de profondes modications au cours du processus de
tumorisation de la muqueuse colorectale: on constate en effet dans ce groupe de pathologies une stabilisation aberrante
de l’oncoprotéine -caténine, élément central de cette voie, ce qui entraîne une perte de contrôle de la prolifération cellulaire. La régulation des propriétés de la -caténine est donc un point essentiel dans la compréhension des mécanismes
de cancérisation. Au cours de ce processus, les modications post-traductionnelles (MPT) de la -caténine jouent un
rôle fondamental. Parmi ces MPT, la phosphorylation de quatre résidus dans la «destruction-Box» située au niveau de
l’extrémité N-terminale provoque la dégradation protéasomale de la protéine et régule ainsi son activité oncogénique.
Au laboratoire, nous étudions l’impact d’une autre MPT, la O-GlcNAcylation, glycosylation réversible des compartiments
cytosolique, nucléaire et mitochondrial, sur les propriétés de la -caténine. Nous avons notamment montré qu’une augmentation des niveaux de O-GlcNAcylation de la -caténine entraîne sa stabilisation. Cette observation est renforcée par
la mise en évidence d’un site majeur de O-GlcNAcylation au sein de la «Destruction-Box», créant ainsi un antagonisme
phosphorylation/O-GlcNAcylation qui régule sa dégradation. L’utilisation de mutants de ces sites de O-GlcNAcylation
permet notamment de réguler son activité transcriptionnelle.
Il est actuellement admis que les niveaux de O-GlcNAcylation sont affectés par la concentration en glucose extracellulaire
(glycémie) via la voie de biosynthèse des hexosamines. Dans ce sens, nous avons également montré que l’utilisation de
milieux hyperglucosés stabilise la -caténine, favorise son activité transcriptionnelle et la prolifération cellulaire, traduisant une augmentation de l’activité oncogénique. Ce dernier résultat est en accord avec des données de la littérature
montrant la forte probabilité de développer un cancer colorectal chez les individus souffrant de désordres métaboliques
(diabètes, obésité, syndrome métabolique). Plus généralement, l’augmentation des niveaux de O-GlcNAcylation promeut
l’activité proliférative de cellules en culture tandis que la diminution de ces mêmes niveaux stoppe leur croissance. Ces
résultats sont notamment corrélés avec une augmentation de l’interaction entre la -caténine et l’OGT, enzyme responsable de l’ajout du résidu de GlcNAc sur les protéines au cours de la reprise du cycle cellulaire. La -caténine sous sa
forme O-GlcNAcylée semble donc être un candidat de choix pour diagnostiquer le développement précoce des cancers,
mais également de mieux comprendre la mise en place d’adénocarcinomes en réponse aux facteurs de risques environnementaux tels que la suralimentation.
NOTES
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AXE 1
24) Valeur pronostique d’un code barre moléculaire chez des patients opérés d’un
cancer du colon stade II et III (Laura ARMENGOL-DEBEIR)
L. ARMENGOL-DEBEIR 1,2, A. KILLIAN 2, R. SESBOUÉ 2, A. LAMY
P. MICHEL 1,2, F. DI FIORE 1,2
2,4
, JJ. TUECH 3, JC. SABOURIN
2,4
, T. FREBOURG 2,
1
Unité d’oncologie digestive,
Unité Inserm U-614,
Département de chirurgie digestive,
4
Département d ‘anatomopathologie
Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen
2
3
Introduction: Dans le cancer colorectal non métastatique, la classication TNM est la seule classication pronostique
actuellement validée. Toutefois, ce critère pronostique reste insufsant puisque le risque de récidive à 5 ans est supérieur
à 20%. Dans ce contexte, l’identication de marqueurs moléculaires pronostiques permettant d’identier les patients à
haut risque de récidive représente un enjeu majeur. Dans le cancer colorectal, l’instabilité chromosomique est caractérisée par des altérations moléculaires quantitatives (perte en 5q, 8p, 17p, 18q, gain en 20q). Si l’impact pronostique de
ces altérations a été étudié individuellement, l’analyse simultanée et prospective de la combinaison de plusieurs altérations n’a jamais été réalisée.
Objectif: L’objectif du travail a été d’étudier, chez les patients opérés d’un cancer colique de stade II et III, l’impact
pronostique de l’analyse simultanée de plusieurs altérations moléculaires quantitatives par la méthode QMPSF.
Patients et méthodes: L’étude a inclus prospectivement depuis 2003 tous les patients opérés de tumeurs coliques
de stade II et III, sans instabilité microsatellitaire (MSS), dont un fragment tumoral avait été conservé congelé en
tumorothèque. Pour chaque patient, les caractéristiques cliniques et histo-pathologiques ainsi que les caractéristiques
moléculaires des tumeurs obtenues par QMPSF (ampl./del.) ont été recueillies. Le critère principal de jugement était la
survenue d’une récidive.
Résultats: Au total, 92 patients opérés d’une tumeur colique de stade II ou III entre 2003 et 2008 répondaient aux
critères d’inclusion. Le suivi médian était de 31 mois. Les tumeurs étaient classées en stade III dans 48.9% (n=45)
des cas. Une chimiothérapie a été réalisée dans 44.6% des cas. Au total, 12.6% des patients (n=11) ont présenté une
récidive tumorale sur la période de suivi. Sur le plan moléculaire, l’altération isolée la plus fréquemment observée était
l’ampl.20q (61.4%). La combinaison d’altérations la plus fréquente était (del.18q ET ampl.20q) (31,8%). L’altération
isolée del.18q ainsi que la combinaison (del.18q ET del.8p) et la combinaison (del.18q ET del.8p ET ampl.20q) étaient
signicativement associées à la survenue d’une récidive.
Conclusion : Nos résultats suggèrent que l’analyse simultanée par QMPSF de plusieurs altérations moléculaires quantitatives pourrait avoir un intérêt pronostique dans le cancer du colon de stade II et III MSS. Ces résultats préliminaires
sont en cours de validation sur une plus large cohorte de patients.
NOTES
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AXE 1
25) Évaluation de la méthode ScreenCell® pour la détection des cellules tumorales
circulantes chez les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique (Julien
COGET)
Julien COGET 1 , France BLANCHARD 1, Aude LAMY 1, Emmanuel TOURE 2, Frederic DI FIORE 3, Pierre MICHEL 3, Francis
MICHOT 4, Jean-Christophe SABOURIN 1.
1
2
3
4
Laboratoire de Génétique Somatique des Tumeurs – CHU Rouen/Unité Inserm U614
Service d’anatomie et de cytologie pathologiques – CHU Rouen/Unité Inserm U614
Département d’oncologie digestive – CHU Rouen/Unité Inserm U614
Service de chirurgie viscérale – CHU Rouen/Unité Inserm U614
Objectif : La présence de Cellules Tumorales Circulantes (CTC) semble être associée à un pronostic défavorable chez
les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique (CCRm). La technologie ScreenCell® de séparation des CTC
des autres cellules circulantes par ltration au travers d’une membrane de polycarbonate comportant des pores de 7Pm
pourrait permettre l’utilisation en pratique clinique de ce nouveau biomarqueur du fait de sa simplicité technique et de
son faible coût en comparaison des autres technologies développées actuellement. L’objectif de cette étude, pilote au
projet de recherche clinique CoCaCOLON est de montrer la faisabilité de la détection des CTC par ltration puis études
cytologique et moléculaire.
Matériel et méthodes : Nous avons réalisé un prélèvement de sang veineux périphérique chez 20 patients CCRm avant
le début ou le changement de ligne de chimiothérapie.
Pour la partie cytologie, 4 ml de sang ont ainsi été ltrés dans 4 colonnes ScreenCell Cyto®. Après coloration par
l’hématoxyline, chaque ltre a été analysé par un cytopathologiste. Les cellules visualisées sur le ltre en microscopie
optique ont été considérées comme tumorales si elles répondaient aux critères morphologiques suivants : diamètre
nucléaire>7Pm, anisocytose, irrégularités membranaires, présence de volumineux nucléole(s).
Pour la partie biologie moléculaire, 4ml de sang ont été ltrés sur 2 colonnes ScreenCell BM®, l’ADN des cellules isolés
est ensuite extrait pour détection d’anomalies génétiques spéciques.
Résultats : L’ensemble des échantillons a pu être ltré dans les 4 heures suivant le prélèvement. Les différentes étapes
d’identication par étude cytologique peuvent être réalisées en moins de 60 minutes. La présence de CTC a pu être
identiée chez 18 patients CCRm (90%).
La deuxième partie de notre étude consiste en l’étude des altérations moléculaires présentes au niveau des CTC. En effet,
la détection de mutations, comme celle de KRAS est un enjeu majeur pour la prise en charge de ces patients métastatiques. Les analyses moléculaires sont en cours.
Conclusion : La technologie ScreenCell®, associée à l’étude cytologique, semble être efcace et rapide pour la détection des CTC chez les patients atteints d’un CCRm. La détection des anomalies moléculaires au sein des cellules isolées
conrmera de façon objective leur origine tumorale, éliminera la possibilité de faux positifs et permettra d’envisager la
réalisation de tests moléculaires caractérisant les tumeurs directement à partir d’un prélèvement sanguin peu invasif.
NOTES
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26) Etude-Pilote: Les sans-gênes de la métastase dans le cancer colorectal
(Véronique FAFEUR)
V. Fafeur 1, P. Michel 2, G. Zalcman 3
1
2
3
CNRS UMR 8161 ; Institut de Biologie de Lille ; 1, rue Calmette, BP 447 ;59021 Lille Cedex, FRANCE
CHU de Rouen, unité d’oncologie digestive
CHU de Caen, département d’oncologie médicale
Le cancer colorectal est souvent d’emblée métastatique dans le foie, ce qui pose un grand problème pour son traitement.
Un travail collaboratif entre cliniciens, anatomopathologistes et chercheurs a été mis en place en 2010, impliquant les
sites de Rouen, Caen et Lille. L’objectif pour 2011 est de réaliser une étude-pilote permettant de tester la faisabilité du
projet et de répondre à des questions originales et spéciques.
L’étude-pilote, soutenue par le CNO, consiste à rechercher des mutations dans une centaine de gènes, dans une série de
tissus sélectionnés. La sélection des tissus est effectuée par les anatomopathologistes (Françoise Galateau-Sallé, JeanChristophe Sabourin, Marie-Christine Copin) en interaction avec les cliniciens (Gérard Zalcman, Pierre Michel). Il s’agit
de dénir un trio de tissus, conservés dans les tumorothèques et annotés, issus d’un même patient (trio : métastase
hépatique, adénocarcinome colorectaux, tissu sain) et naïfs de traitement. Les 100 gènes seront sélectionnés selon des
critères bibliographiques croisés. Par exemple, les gènes seront choisis parmi une liste d’oncogènes et de suppresseurs
de tumeurs déjà identiés dans le cancer colorectal, mais aussi parmi les gènes impliqués dans la transition épithéliummésenchyme ou le « homing », parmi les gènes impliqués dans la signalisation du récepteur tyrosine kinase MET, ou
impliqués dans les signalisations RAS dépendantes et indépendantes, etc. Il s’agira ensuite de séquencer cette centaine
de gènes par les méthodes de séquençage à haut débit (M. Figeac, plate-forme de séquençage du CNO). A l’issue du
séquençage, il sera possible de répondre à la question suivante : les 100 gènes prédits, sont-ils effectivement plus mutés
dans la métastase que dans le cancer primaire ? Une deuxième phase du travail consistera à valider les gènes identiés.
Les perspectives de ce travail à plus long terme seront de rechercher les gènes de résistance aux anti-EGFR dans les
cancers colorectaux, voire dans les cancers pulmonaires.
NOTES
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27) Apport du séquençage Haut Débit au diagnostic moléculaire du Syndrome de
Lynch : Identication d’altérations délétères et recherche de nouveaux types d’altérations (Julie TINAT)
Julie TINAT 1,2, Pascal CHAMBON 2,3, Sophie COUTANT 4, Francis ROUSSEAU 5, André BLAVIER 6, Stéphanie BAERT-DESURMONT1,2, Thierry FREBOURG1,2
1
Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle NordOuest;
2
Inserm U614, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest;
3
Laboratoire de Cytogénétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen;
4
LITIS EA 4108-Traitement de l’Information en Biologie et Santé Université de Rouen;
5
IntegraGen SA, Evry;
6
Interactive Biosoftware, Rouen
Le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) est la forme la plus fréquente de cancer
colorectal héréditaire. De transmission autosomique dominante, il résulte de la mutation constitutionnelle de l’un des 4 gènes du
système MMR de réparation de l’ADN : MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2. L’altération du système MMR induit un phénotype tumoral
caractéristique : une instabilité microsatellitaire ou phénotype RER et une perte d’expression protéique révélée par un marquage immunohistochimique. Cependant le criblage de la région codante des gènes MMR ne permet d’identier une altération
que chez 70 % des patients sélectionnés sur ces critères stricts et il est donc légitime de penser que des altérations délétères
puissent être localisées en dehors des régions codantes de ces gènes. Nous avons évalué l’apport du Séquençage Haut Débit
pour l’identication d’altération des gènes MMR à la fois dans la séquence codante mais également dans les introns et régions 5’
et 3’. Vingt-quatre patients très évocateurs d’un syndrome de Lynch ont été sélectionnés à la fois sur leur histoire personnelle et
familiale, ainsi que sur les caractéristiques somatiques de leurs tumeurs, signant l’atteinte du système MMR avec une perte de
l’hétérodimère MLH1-PMS2 pour 7 d’entre eux et MSH2-MSH6 pour les 17 autres. Des ARN biotynilés (Agilent) complémentaires
de la région cible ont permis, après masquage des régions répétées détectées par le programme repeat masker, la capture de
804 kb correspondant au locus MSH2-MSH6 sur le chromosome 2, de 457 Kb (locus MLH1) sur le chromosome 3, de 622 Kb
(locus MSH3) sur le chromosome 5 et de 435 kb (locus PMS2) sur le chromosome 7. Les données obtenues ont été analysées
par le logiciel EVA (Exome Variant Analyser), initialement développé par le département de bioinformatique de l’Université de
Rouen pour le ltrage, la classication et l’interprétation des données d’exomes et qui permet d’instaurer un système de tri des
variations selon leur type et leur localisation. Cet outil permet également de ltrer les données selon le seuil de qualité obtenu
pour chaque altération identiée, sa description dans des bases de données répertoriant les SNPs, son existence à l’état homozygote chez les patients analysés. Dans un deuxième temps, toutes les variations d’intérêt ont été interprétées avec l’aide du
logiciel Alamut. A ce jour, l’analyse des régions exoniques, introniques et 5’ et 3’ non traduites des gènes MSH2, MSH6 et MLH1,
nous a permis de mettre en évidence une mutation non-sens du gène MSH2, une délétion d’une paire de base, entraînant un
décalage du cadre de lecture dans le gène MSH2, ainsi qu’une mutation délétère d’épissage récurrente du gène MSH2 chez deux
patients. Une variation de signication inconnue et une mutation faux-sens probablement délétère du gène MSH6, ont également
été identiées. Ces premiers résultats montrent la abilité du Séquençage Haut Débit dans la détection des altérations constitutionnelles des gènes MMR. La poursuite de l’analyse des données obtenues pour les régions situées 200 kb en amont et en aval
permettra probablement d’identier d’autres altérations plus rares, chez les 18 patients restant. Notre stratégie d’analyse est
désormais basée sur la soustraction des données obtenues chez les 4 patients avec une altération délétère, la comparaison des
données obtenues pour les 2 patients apparentés et sur le ciblage de régions très conservées situées à distance de ces gènes
et potentiellement impliquées dans leur régulation pour identier le mécanisme causal chez les 18 patients très évocateurs d’un
syndrome de Lynch.
NOTES
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AXE 1
28) Détection des défauts d’épissage dans le cadre du diagnostic moléculaire du syndrome de Lynch : évaluation de l’effet des variants de signication inconnue dans les
gènes MMR à l’aide d’un test fonctionnel ex vivo d’épissage (Pascaline GAILDRAT)
Pascaline GAILDRAT 1, Audrey KILLIAN 1, Isabelle TOURNIER 1, Stéphanie BAERT-DESURMONT 1,2, Myriam VEZAIN 1,
Julie TINAT 1,2, Thierry FREBOURG 1,2, Alexandra MARTINS 1, Mario TOSI 1 et le réseau national des laboratoires d’oncogénétique
1
Inserm U614, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest;
Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle NordOuest
2
Un des dés majeurs actuels en génétique médicale est l’interprétation des variants de signication biologique inconnue
(VSI) identiés par criblage génétique chez les patients et cette problématique sera de plus en plus importante avec
l’implémentation du séquençage haut débit dans les laboratoires de diagnostic. Une fraction importante de ces variations
pourrait être délétère du fait de l’altération du processus d’épissage. Depuis 2007, nous avons introduit dans le cadre
du diagnostic moléculaire du syndrome de Lynch un test fonctionnel ex vivo d’épissage qui permet d’étudier, à partir de
l’ADN génomique, l’impact des variants détectés dans les gènes de prédisposition MMR (MLH1, MSH2) impliqués dans
le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer), forme la plus fréquente de
cancer colorectal héréditaire. Au sein du Cancéropôle Nord-Ouest, cette activité s’est structurée sous la forme d’une
prestation de service national, en réponse à la demande du réseau français des laboratoires d’oncogénétique. Nous
avons ainsi évalué l’impact sur l’épissage de 167 VSI (105 dans le gène MLH1 et 62 dans le gène MSH2), identiés dans
les familles françaises suspectes de présenter un syndrome de Lynch et correspondant à 50 variants introniques et 117
variants exoniques. A l’aide du test fonctionnel ex vivo d’épissage, nous avons pu montrer que 49 VSI (29%) ont en
fait un effet sur l’épissage. Parmi ceux-ci, 32 variants sont responsables d’un défaut majeur d’épissage du fait, soit de
l’altération des sites naturels d’épissage, soit par la création d’un nouveau site d’épissage ou par l’activation d’un site
cryptique d’épissage; 17 VSI sont à l’origine d’une altération partielle de l’épissage. L’analyse de ces VSI, par un second
test ex vivo d’épissage ESE (Enhancer Splicing regulatory Element)-dépendant, a révélé que 4 de ces VSI modient des
éléments de régulation de l’épissage. De plus, cet essai a permis d’identier 12 autres régions exoniques présentant des
propriétés de type ESE, dont 8 dans le gène MLH1 et 4 dans le gène MSH2. L’ensemble de ces données montre que les
tests fonctionnels basés sur l’utilisation de minigène représentent un outil performant qui, mis à prot dans le cadre du
diagnostic moléculaire, contribue à la classication d’un nombre important de variants et ainsi à l’optimisation de la prise
en charge des patients porteurs et de leurs familles. De plus, cette approche permet la cartographie des éléments de
régulation de l’épissage et contribue à une meilleure compréhension des mécanismes fondamentaux de ce processus.
NOTES
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AXE 1
29) Régulation de la réparation tissulaire et de la tumorigénèse intestinale par
NLRP6 (Sylvain NORMAND)
Sylvain NORMAND1,2,3,4, Anne DELANOYE-CRESPIN1,2,3,4, Aude BRESSENOT5, Ludovic HUOT1,2,3, Teddy GRANDJEAN1,2,3,4,
Laurent PEYRIN-BIROULET5, Yves LEMOINE1,2,3, David HOT1,2,3, Mathias CHAMAILLARD1,2,3,4.
1
Université Lille Nord de France, F-59000 Lille, France.
Institut Pasteur de Lille, Centre d’infection et d’immunité de Lille, F-59019 Lille, France.
CNRS, UMR 8204, F-59021 Lille, France.
4
INSERM, U1019, Team 7, Equipe FRM, F-59019 Lille, France.
5
INSERM, U954, F-54500 Vandoeuvre-lès-Nancy, France.
2
3
Rationnel : Le colon se caractérise par sa capacité à se renouveler tous les 2-3 jours, tout en limitant l’intrusion d’agents
infectieux. Les patients atteints de maladies inammatoires chroniques de l’intestin (MICI), comme la maladie de Crohn
(MC), se caractérisent par des défaillances de la réponse antimicrobienne, tout en présentant un risque doublé de
développer un cancer colorectal (CCR). Cependant, les mécanismes cellulaires et moléculaires favorisant l’évolution de
lésions inammatoires persistantes vers une progression tumorale restent encore mal connus.
Objectifs : Dans ce contexte, notre projet de recherche vise à étudier l’impact d’un récepteur de l’immunité innée,
NLRP6, sur le développement tumoral dans un modèle expérimental récapitulant les observations cliniques du CCR chez
patients MICI.
Matériel et méthodes : Des souris contrôles ou décientes pour NLRP6, âgées de 7 à 8 semaines, ont été soumises à
une injection d’un agent cancérogène, l’azoxyméthane (8 mg/kg), puis exposées à 4 cycles d’une période de 7 jours de
Dextran Sodium Sulfate (DSS à 2%) suivie de 10 jours d’eau de boisson normale. La progression tumorale a été évaluée
tout au long du protocole grâce à un endoscope rigide. Les colons ont ensuite été étudiés par des analyses macroscopiques, histologiques, et moléculaires par microarray et qRT-PCR.
Résultats : Dans notre modèle expérimental, l’incidence et la croissance tumorale est signicativement augmentée au
niveau du colon descendant et du rectum des souris décientes pour NLRP6 en comparaison avec les souris contrôles.
Une étude pangénomique de l’expression de gènes au niveau de zones tumorales ou non du colon nous a permis d’identier une signature moléculaire impliquée dans le renouvellement épithélial en absence de NLRP6. Exprimé majoritairement au niveau de la muqueuse intestinale, les conséquences de l’absence de NLRP6 sur la cicatrisation du colon ont
ensuite été étudiées. A l’aide d’un endoscope rigide et d’une pince à biopsie, une lésion a été réalisée au niveau du colon
descendant de souris décientes ou non pour NLRP6. Dès 6 jours après la lésion, celle-ci est résorbée à 72% chez les
souris contrôles alors qu’elle n’est résorbée qu’à 42% chez les souris mutantes (P<0,01). Ce défaut de réparation de la
muqueuse des souris décientes en NLRP6 est également observé après une exposition aigue au DSS.
Conclusion : Nos résultats nous ont permis d’identier NLRP6 comme un acteur majeur du contrôle de la tumorigénèse
intestinale liée à une inammation chronique de l’intestin. En effet, l’absence de NLRP6 induit un retard dans la réparation de la muqueuse intestinale lors d’une lésion et engendre le développement de tumeurs si la lésion est induite de
manière chronique. Ces résultats nous amènent à envisager NLRP6 comme une cible thérapeutique potentielle lors de la
prévention de la tumorigénèse intestinale dans les MICI.
NOTES
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AXE 1
30) Un nouvel exemple d’oncogénèse induite par un parasite : le rôle de cryptosporidium parvum dans la survenue de néoplasies digestives chez des hôtes immunodéprimés (Colette CREUSY)
Colette CREUSY 1, Gabriela CERTAD 2, Sadia BENAMROUZ- HAMRAOUI 2,3, Karine GUYOT 2, Claude CUVELIER 4, Anthony
MOURAY 5, Thierry CHASSAT 5, Baptiste DELAIRE 1, Valérie CONSEIL 2,3, Marleen PRAET 4, Pierre GOSSET 1, Eduardo
DEI-CAS 2,6
1
Service d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, Groupe Hospitalier de l’Université Catholique de Lille,
2
Biologie et Diversité des Pathogènes Eucaryotes Emergents (BDPEE), Centre d’Infection et d’Immunité de Lille (CIIL),
Institut Pasteur de Lille, Inserm U1019, CNRS UMR 8402,
3
Laboratoire Environnement et Santé, FLST, Université Catholique de Lille,
4
Département universitaire d’anatomie pathologique Université de Gand (Belgique),
5
Plateau d’Expérimentation Animale, Institut Pasteur de Lille,
6
Service de Parasitologie-Mycologie, CHRU de Lille
Chez l’homme, plusieurs parasites sont liés au processus d’oncogenèse tels que Schistosoma haematobium et carcinoma vésical,
Opistorchis viverrini et cholangiocarcinome parmi d’autres…
La cryptosporidiose est un problème majeur de santé publique, cause fréquente de diarrhée et d’infections opportunistes chez
des sujets immunodéprimés. Cependant, les mécanismes d’infestation, de transmission, et la pathogénie de cette maladie
restent mal connus car jusqu’à récemment il n’existait pas de modèle expérimental d’étude valable pour étudier la propagation
des différentes espèces de Cryptosporidium.
An de comparer les propriétés biologiques des différentes espèces de Cryptosporidium notre équipe a développé un modèle
expérimental animal hautement reproductible. Il s’agit de souris (SCID) immunodéprimées, traitées par la dexaméthasone. Pour
des tailles différentes d’inoculum, des durées d’infestations différentes, les manifestations cliniques ont été étudiées et l’étude
histopathologique des différents organes après euthanasie de l’animal a été effectuée. Cette étude histopathologique a porté sur
des prélèvements de foie, de pancréas, d’estomac, de duodénum, de jéjunum, de caecum et de colon.
Nous avons noté que les souris sont réceptives à l’infection par C. parvum (souches IOWA et TUM1) et par C. muris (souche
RN66) et ne sont pas susceptibles aux espèces C. hominis et C. molnari. Nous avons noté que les souris sont réceptives à l’infection par C. parvum (souches IOWA et TUM1) et par C. muris (souche RN66) et ne sont pas susceptibles aux espèces C. hominis
et C. molnari.
C. parvum s’est avéré capable d’induire des néoplasies intra-épithéliales de bas et de haut grade et des adénocarcinomes de
la zone antropylorique envahissant la paroi jusque dans la musculeuse, des lésions dysplasiques de bas et de haut grade et des
adénocarcinomes de la région iléo-caecale envahissant la paroi jusque dans l’adventice avec présence d’embolies vasculaires
tumorales et des cholangiocarcinomes de la région hilaire hépatique. Toutes ces lésions sont associées à la présence de très
nombreux parasites. La souche TUM1 s’est montrée particulièrement agressive. Dans tous les cas, il existait une corrélation
nette entre l’intensité de l’infection et la sévérité des lésions néoplasiques. Le modèle souris SCID-Dexaméthasone permet en
outre de mettre en évidence des différences marquantes du pouvoir pathogène d’espèces et souches de Cryptosporidium. La
capacité de C.parvum à induire une néoplasie digestive semble être une propriété liée à l’espèce parvum et non rattachée à une
souche donnée.
Cette découverte majeure de notre équipe de recherche : la capacité du protiste Apicomplexa Cryptosporidium parvum à induire
des processus néoplasiques digestifs chez la souris SCID représente la première observation de néoplasies induites par un protiste chez un mammifère. Des travaux en cours devraient permettre de dire si d’autres espèces de Cryptosporidium que parvum
peuvent induire des néoplasies. Également, des études immunohistochimiques, génétiques et de biologie moléculaire sont en
cours pour tenter d’élucider les mécanismes de ce processus de cancérogénèse.
Une extrapolation de ces travaux de recherche à l’homme immunodéprimé, en particulier atteint par le VIH/SIDA parait justiée
et pourrait contribuer à clarier le lien entre infection VIH/SIDA et cancer et aussi à améliorer la prise en charge de patients
infectés par le VIH/SIDA par un dépistage systématique de l’infection par C. parvum.
NOTES
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AXE 1
31) Construction de Cellules Présentatrices d’Antigène Articielles en vue du développement de stratégies d’immunothérapie cellulaire adoptive personnalisées dans
les cancers colorectaux avec instabilité microsatellitaire (Pauline MABY)
Pauline MABY1, Nicolas ELIE2, Aurélie DROUET1, Emilie FAUQUEMBERGUE1, David TOUGERON3, Richard SESBOÜE1, Marie
CORNIC4, Michèle LAURENT5, Jacques MAUILLON6, Thierry FREBOURG1,6, Jean-Baptiste LATOUCHE1
1
Inserm U614, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest ;
2
EA 1772, GRECAN, Université de Caen ;
3
Service d’Hépatogastroentérologie, CHU de Poitiers ;
4
Service d’Anatomie Pathologique, CRLCC Henri Becquerel de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest ;
5
Laboratoire de Génétique Somatique des Tumeurs, Service d’Anatomie Pathologique, CHU de Rouen, Cancéropôle
Nord-Ouest ;
6
Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle NordOuest
Les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, observés en particulier dans le syndrome de Lynch, forme la plus
fréquente de cancer colorectal héréditaire, sont caractérisés par l’accumulation de mutations décalant le cadre de lecture
de gènes contenant des séquences répétées codantes. De telles mutations peuvent engendrer la synthèse de nouvelles
protéines exprimées uniquement dans les cellules tumorales, dont la dégradation libère des néo-peptides potentiellement immunogènes. En effet, ces peptides, présentés au sein de molécules du CMH à la surface des cellules tumorales
mutées, peuvent être la cible d’une réponse immunitaire cellulaire spécique. An de déterminer quelles mutations
pourraient être à l’origine des néo-peptides les plus immunogènes, nous avons quantié l’inltrat de lymphocytes T
cytotoxiques dans 78 tumeurs à instabilité microsatellitaire, et avons analysé la corrélation avec les mutations décalant
le cadre de lecture de 19 gènes cibles de cette instabilité. La densité de lymphocytes cytotoxiques au sein des tumeurs
augmentait avec le nombre total de mutations observées et était particulièrement forte en cas de mutation des gènes
PTEN, BAX et ASTE1/HT001. En parallèle, nous avons validé la capacité des Cellules Présentatrices d’Antigène Articielles
(CPAA), développées par notre laboratoire, à stimuler des lymphocytes T contre des néo-peptides. Dans ce but, nous
avons construit dans un premier temps des CPAA exprimant le peptide FSP02 décrit comme immunogène et résultant
de la mutation du TGFRII retrouvée chez 80% des patients atteints de cancer colorectal à instabilité microsatellitaire.
Nous avons stimulé des lymphocytes T de patients présentant un syndrome de Lynch avec ces CPAA et nous avons pu
constater que ces lymphocytes, après expansion, étaient effectivement capables de lyser spéciquement des cellules
présentant à leur surface le peptide dérivé du TGFRII muté. Nous envisageons maintenant d’activer les lymphocytes
T de patients contre des peptides issus des mutations de PTEN, BAX et ASTE1/HT001, particulièrement associées à la
réponse T cytotoxique dans les tumeurs. Nos résultats soulignent la pertinence d’une stratégie d’immunothérapie adoptive basée sur l’utilisation de nos CPAA, en particulier pour traiter les patients présentant un syndrome de Lynch.
NOTES
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AXE 1
32) Expérience du génotypage KRAS/BRAF par une plate-forme d’oncologie moléculaire : enseignements, pièges et chausse-trappes du criblage à grande échelle (Aude
LAMY)
Aude LAMY 1,2, France BLANCHARD 1, Florence LE PESSOT 1,3, Richard SESBOÜÉ 2, Frédéric DI FIORE
BOSSUT 1, Elodie FIANT 1, Thierry FRÉBOURG 2,4,5, Jean-Christophe SABOURIN 1,2,3.
2,6
, Jessie
1
Laboratoire de Génétique Somatique des Tumeurs, CHU de Rouen;
Inserm U614, Faculté de Médecine et Pharmacie de Rouen;
Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologique, CHU de Rouen;
4
Laboratoire de Génétique Moléculaire, CHU de Rouen;
5
Service de Génétique Clinique, CHU de Rouen;
6
Service d’Hépato-Gastroentérologie, CHU de Rouen.
2
3
Introduction : La présence d’une mutation activatrice de l’oncogène KRAS est un biomarqueur de résistance dans le
traitement des cancers colorectaux métastatiques par des anticorps monoclonaux (Cetuximab et Panitunimab) ciblant
le récepteur de l’Epidermal Growth Factor. Aussi, depuis 2008, le génotypage KRAS est un pré-requis pour une prise en
charge efcace des patients et dans un futur proche, la recherche de la mutation p.V600E de BRAF, facteur de mauvais
pronostic reconnue dans le cancer colorectal pourrait être réalisée simultanément à la recherche des mutations KRAS.
Nous rapportons notre expérience du génotypage KRAS/BRAF dans une activité de routine diagnostic sur une série de
1130 tumeurs xées au formol et inclus en parafne correspondant à 992 patients. Grâce à nos résultats, nous dégageons les pièges à éviter dans ce génotypage à grande échelle et proposons une démarche qualité en pathologie moléculaire.
Matériel et méthode : L’ADN génomique tumorale est extrait après macrodissection d’une zone tumorale repérée par
un pathologiste et les mutations des codons 12 et 13 de KRAS ainsi que la mutation p.V600E de BRAF sont recherchées
à partir d’une même réaction d’extension d’amorces par la technologie SNaPshot®. Chaque mutation est conrmée par
une seconde analyse totalement indépendante.
Résultats : Les mutations KRAS et BRAF ont respectivement été trouvées pour 41,8% et 6,5% des tumeurs analysées.
Si les mutations KRAS et BRAF étaient mutuellement exclusives, quatre échantillons présentaient deux mutations concomitantes de KRAS. Le génotypage KRAS/BRAF a pu être réalisé sur les couples tumeurs primitives-métastases de 44
patients : pour 5 d’entre eux (11,4%) les statuts mutationnels KRAS de la tumeur primitive et de sa métastase étaient
discordants. De plus, une hétérogénéité du statut mutationnel KRAS a également été observée au sein de la tumeur
primitive pour 7 échantillons. Enn, des mutations artéfactuelles de KRAS (multiples pour un même échantillon, non
reproductibles et de faibles intensités) ont été détectées pour 53 échantillons (4,7%). Nous avons pu montrer que le
principal mécanisme à l’origine de ces mutations artéfactuelles était l’hyperfragmentation de l’ADN probablement liée à
la préparation et à la conservation des échantillons tumoraux.
Conclusion : Le génotypage KRAS/BRAF à grande échelle est possible à partir de tissus xés au formol et inclus en parafne mais requiert une série d’adaptations : sélection de la zone tumorale la plus pertinente pour l’analyse, utilisation
d’amplicons de petites tailles, vérication des mutations par deux analyses indépendantes. Ces adaptations constituent
une véritable démarche qualité en pathologie moléculaire.
NOTES
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AXE 1
33) Fréquence des mutations des répétitions nucléotidiques polymorphiques dans le
gène du récepteur au facteur de croissance épidermique (EGFR) (Nasrin SARAFANVASSEUR)
Nasrin SARAFAN-VASSEUR 1, Emilie FAUQUEMBERGUE 1, David TOUGERON 2, France BLANCHARD 3, Elodie COLASSE 3,
Frédéric DI FIORE 4, Richard SESBOÜE 1, Jean-Baptiste LATOUCHE 1, Thierry FREBOURG 1
1
Inserm U614, Faculté de Médecine, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université
de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest ;
2
Service d’Hépatogastroentérologie, CHU de Poitiers ;
3
Laboratoire de Génétique Somatique de Tumeurs, Service d’Anatomie Pathologique, CHU de Rouen, Cancéropôle NordOuest ;
4
Unité de Tumeurs Digestives, Service d’Hépatogastroentérologie, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle
Nord-Ouest
Alors que l’efcacité des anticorps monoclonaux anti-EGFR (Cetuximab, Panitumumab) chez des patients présentant
un cancer colorectal (CCR) métastatique a clairement démontré que l’activation de la voie EGFR est oncogénique dans
les CCR, le mécanisme d’activation de la voie EGFR reste à élucider. Deux répétitions nucléotidiques polymorphiques,
soupçonnées de moduler le niveau d’expression de l’EGFR, existent dans la séquence du gène EGFR : la première est
une répétition dinucléotidique de type CA située dans l’intron 1 et la seconde correspond à un motif polyA situé dans la
partie 3’ non codante du gène. Pour déterminer la fréquence des mutations somatiques touchant ces deux répétitions,
nous avons analysé par PCR multiplex l’ADN extrait de tumeurs colorectales et du tissu sain correspondant. Le prol
obtenu sur la tumeur a été superposé à celui du tissu sain avec normalisation sur un gène témoin. Deux cohortes de
sujets atteints de cancer colorectal ont été étudiées : 79 malades présentant un CCR avec instabilité microsatellitaire ou
phénotype RER+ chez lesquels on attend une fréquence élevée de mutations au niveau de ces répétitions, et 89 cancers
CCR de phénotype RER-. Parmi les 79 patients présentant un CCR de phénotype RER+, nous avons détecté chez 29 (soit
36.7%) une mutation de la répétition CA et chez 54 (68.3%) une mutation de la répétition polyA. Parmi les 82 patients
présentant un CCR de phénotype RER-, seulement 1 (1.1%) présentait une mutation de la répétion CA mais 11 (soit
12.4%) une mutation de la répétition polyA. Les résultats obtenus sur les CCR de phénotype RER+ sont en accord avec
une étude récemment publiée et portant essentiellement sur des lignées dérivées de CCR de phénotype RER+ (Yuan Z
et al., Cancer Research 2009). Nos résultats montrent que les mutations de la région polyA du gène EGFR sont particulièrement fréquentes dans les CCR de phénotype RER+ et révèlent que plus de 10 % des cancers de phénotype RERprésentent également une mutation du motif polyA, ce qui suggère que cette mutation de l’EGFR confère un avantage
sélectif. Ces données doivent maintenant être complétées par l’étude de l’expression de l’EGFR dans les tumeurs (par
immuno-histochimie et/ou RT-PCR) et, à plus long terme, par la recherche de corrélation avec la réponse aux thérapeutiques anti-EGFR chez les patients.
NOTES
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AXE 1
34) Chirurgie rectale pour cancer chez les patients aux antécédents d’irradiation pelvienne (Charles SABBAGH)
SABBAGH C. 1, BREHANT O. 1, FUKS D. 1, BROWET F. 1, MAUVAIS F. 2, REGIMBEAU JM. 1
1
2
Service de chirurgie viscérale et digestive CHU Nord Amiens,
Service de chirurgie viscérale CH Beauvais
Introduction : Le traitement néoadjuvant des cancers du bas et moyen rectum localement avancés est validé pour
diminuer le taux de récidive locale. Les patients ayant reçu une radiothérapie pelvienne pour un autre cancer ne peuvent
pas avoir de radiothérapie néoadjuvante. Le but de cette étude était d’analyser les données opératoires, post opératoires
et carcinologiques des proctectomies pour cancer sur pelvis radique.
Matériels et méthodes : De janvier 2007 à juillet 2009, l’ensemble des patients pris en charge pour un cancer du bas et
du moyen rectum localement avancé avec ou sans métastases étaient inclus dans l’étude. Les données opératoires (voie
d’abord, anastomose), post opératoires (morbidité) et carcinologiques (distribution des stades, envahissement de la
marge circonférentielle, marge pariétale distale) étaient comparées entre le groupe de patients irradiés en pré opératoire
(Groupe I) et le groupe de patients non irradiés pour cause d’antécédent d’irradiation pour un autre cancer (Groupe NI).
Résultats : Durant la période de l’étude, 55 patients étaient pris en charge pour un cancer du bas ou du moyen rectum
localement avancé (25 hommes, 28 femmes, âge moyen 69 ans (extrêmes: 45-88 ans). Il y avait 46 patients dans le
groupe I et 9 patients dans le groupe NI. Dans le groupe I, 65,2% des patients étaient opérés sous coelioscopie (n=30)
et 11% dans le groupe NI (n=1) (p=0,01). Dans le groupe I, une anastomose était réalisée dans 56% des cas (n=26) et
dans 22% dans le groupe NI (n=2) (p=0,1). La morbidité post opératoire globale était de 30% dans le groupe I (n=14)
et de 55% dans le groupe NI (n=5). Il n’y avait pas de différence signicative dans la distribution des stades entre les
deux groupes (p=0,9). La marge circonférentielle était envahie dans 13% des cas dans le groupe I (n=6) et dans 62,5%
des cas dans le groupe NI (n=5) (p=0,02). La marge pariétale distale moyenne était de 3,48 cm (extrêmes : 0-8) dans
le groupe I et de 2,55 cm (extrêmes : 1-5) dans le groupe NI (p=0,9).
Conclusion : Les patients ayant été irradié pour un autre cancer ne peuvent bénécier du traitement moderne du cancer
du rectum. Ceci a pour conséquence un taux élevé d’envahissement de la marge circonférentielle. Une amélioration de
la prise en charge de ces patients est nécessaire.
NOTES
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AXE 1
35) Expression du canal TRPM7 dans l’adénocarcinome canalaire pancréatique et
implication dans la migration cellulaire des cellules cancéreuses pancréatiques humaines (Pierre RYBARCZYK)
Pierre RYBARCZYK1, Mathieu GAUTIER1, Frédéric HAGUE1, Isabelle DHENNIN-DUTHILLE1, Denis CHATELAIN2, Henri
SEVESTRE1,2 and Halima OUADID-AHIDOUCH1.
1
2
Université de Picardie Jules Verne, Laboratoire de Physiologie Cellulaire et Moléculaire - JE 2530, Amiens, France.
Service d’Anatomie Pathologique et Tumorothèque de Picardie, Centre Hospitalier Universitaire, Amiens, France.
L’adénocarcinome canalaire pancréatique est un cancer particulièrement meurtrier, sans aucune réelle issue thérapeutique et pour lequel la découverte de nouveaux biomarqueurs est primordiale. Le canal TRPM7 est un canal cationique
non-sélectif connu pour être impliqué dans la prolifération des cellules cancéreuses du sein et du pancréas (Guilbert
et al., 2009, Yee et al., 2011) ainsi que dans la migration cellulaire associée aux cancers du nasopharynx (Chen et al.,
2010).
Le but de cette étude a été de caractériser par des techniques d’immunohistochimie et de RT-PCR quantitative l’expression du canal TRPM7 dans des tissus sains et tumoraux pancréatiques et de corréler cette expression à la progression
tumorale. La caractérisation et le rôle physiopathologique du canal TRPM7 seront ensuite étudiés dans la lignée cancéreuse pancréatique BxPC-3 par des techniques d’électrophysiologie et d’imagerie cellulaires ainsi que par des tests de
migration cellulaire en chambre de Boyden et par des tests MTT de prolifération cellulaire.
Nos résultats montrent une augmentation de l’expression des ARNm codant pour le canal TRPM7 dans les tissus tumoraux par rapport au tissu sain ainsi qu’une augmentation de cette expression en fonction de l’évolution du cancer pancréatique. Dans la lignée BxPC-3, le courant cationique caractéristique de l’activité du canal TRPM7 a pu être enregistré,
il est inhibé par le magnésium intracellulaire à une dose de 1mM et ce courant est sensible aux cations divalents. L’inhibition de l’expression du canal TRPM7 par la technique de l’ARN interférence diminue le courant cationique et engendre
une baisse de la concentration basale en magnésium intracellulaire ainsi qu’une forte inhibition de la migration cellulaire
(70%), sans affecter la prolifération des cellules BxPC-3. De plus, cette diminution de la migration est restaurée par
l’ajout de magnésium (1 mM) dans le milieu de culture.
En conclusion, nos résultats montrent que le canal TRPM7 est surexprimé dans l’adénocarcinome canalaire pancréatique par rapport au tissu sain. Ce canal régule la concentration de magnésium intracellulaire et il est impliqué dans la
migration des cellules cancéreuses pancréatiques humaines de la lignée BxPC-3. Le canal TRPM7 est donc un marqueur
potentiel du cancer du pancréas.
NOTES
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AXE 1
36) Régulation par la Galectine-3 du trac intracellulaire de MUC1 et de l’EGFR et de
l’activation de l’EGFR dans un modèle cancéreux pancréatique (Johann MERLIN)
Johann MERLIN 1, 2, Laurence STECHLY 1, 2, 3, Simon DE BEAUCÉ 1, 2, 4, Didier MONTÉ 5, Emmanuelle LETEURTRE
Isabelle VAN SEUNINGEN 1, 2,Guillemette HUET 1, 2 ,3 & Pascal PIGNY 1, 2, 3.
1, 2, 4
,
1
INSERM, U837, Equipe 5, « Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales », place de Verdun, 59045 Lille
cedex, France
² Université de Lille 2, Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert, Place de Verdun, 59045 Lille cedex, France
3
Laboratoire de Biochimie & Hormonologie, Centre de Biologie & Pathologie, CHRU, 59037 Lille cedex, France
4
Service d’anatomie-pathologique, Centre de Biologie & Pathologie, CHRU, 59037 Lille cedex, France
5
Institut de Recherche Interdisciplinaire, USR3078 CNRS, F-59658 Villeneuve d’Ascq, France
La mucine membranaire MUC1 est capable d’interagir avec l’EGFR et de jouer un rôle sur la transduction des signaux.
Dans la cellule tumorale pancréatique, MUC1 présente des anomalies de distribution cellulaire, essentiellement une
délocalisation membranaire vers le pôle basolatéral et une rétention à l’intérieur de la cellule. Cette séquestration pourrait être à l’origine de signaux oncogéniques et est utilisée par les pathologistes comme indicateur de malignité après
ponction sur des lésions pancréatiques. Cependant, les mécanismes permettant cette rétention cytoplasmique ne sont
pas connus. La Galectine-3, lectine endogène susceptible d’interagir avec les motifs glycanniques des mucines et aussi
des récepteurs membranaires, représentait un candidat pouvant être potentiellement impliqué dans ces mécanismes.
But : A partir de lignées cellulaires pancréatiques polarisées CAPAN-1 Knocked-down pour la Galectine-3, le but était
d’étudier l’implication de la Galectine-3 : (i) dans le trac intracellulaire de MUC1 et l’EGFR (ii) dans l’interaction entre
MUC1 et l’EGFR (iii) sur les voies de signalisation de l’EGFR.
Matériel et méthodes : Les taux transcriptionnels et protéiques ont été étudiés respectivement par RT-PCR, qRT-PCR
et Western-Blot. La microscopie confocale a permis de déterminer la distribution cellulaire de la Galectine-3, de MUC1 et
de l’EGFR dans nos modèles cellulaires.
Résultats : Les cellules tumorales pancréatiques CAPAN-1 présentent les anomalies de distribution cellulaire de MUC1
observées dans les tumeurs pancréatiques humaines, notamment la rétention de MUC1 à l’intérieur des cellules. Le
silencing de la Galectine-3 entraîne la disparition de cette anomalie de distribution cellulaire, MUC1 retrouvant la distribution membranaire normale. Nous avons montré que l’inhibition de l’expression de la Galectine-3 est associée (i) à
une augmentation de la translocation nucléaire de l’EGFR (ii) à une inhibition de l’endoyctose de MUC1 et de l’EGFR en
condition de sevrage. Ce phénomène s’accompagne d’une augmentation de l’interaction entre MUC1 et l’EGFR et d’une
activation accrue de ce récepteur tyrosine kinase lorsqu’il est soumis à l’EGF : augmentation de la phosphorylation de
l’EGFR et augmentation de la phosphorylation des MAPK Erk1 et 2.
I
v
d
d
c
e
c
d
e
d
d
g
à
C
o
o
Conclusion : La galectine-3 régule l’internalisation et la localisation sub-cellulaire de MUC1 et de l’EGFR, l’activation de
la voie ERK1,2 et la translocation nucléaire de l’EGFR dans les celllules pancréatiques.
NOTES
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R
M
AXE 1
37) Etude de la relation structure-fonction du complexe Muc4-ErbB2 dans la régulation de la cancérogenèse épithéliale (Frédéric FRENOIS)
Frédéric FRÉNOIS 1, Céline SCHULZ 1, Nicolas SKRYPEK 1, Nicolas JONCKHEERE 1 et Isabelle VAN SEUNINGEN
1
1
Inserm UMR837, Centre de Recherche Jean Pierre Aubert, Equipe 5 « Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales » - rue Polonovski, 59045 Lille cedex, France
Introduction : L’adénocarcinome pancréatique est la 4ème cause de mort dans les pays occidentaux. Le taux de survie à 5 ans est très faible à cause d’un diagnostic tardif à un stade où les traitements sont inefcaces. La recherche
de nouvelles cibles thérapeutiques est donc une priorité. La mucine MUC4, glycoprotéine membranaire et partenaire
d’ErbB2 à la membrane, favorise la croissance tumorale en inuençant les propriétés biologiques des cellules. De plus,
cette glycoprotéine possède dans sa partie extracellulaire trois domaines de type « Epidermal Growth Factor » (EGF).
Dans le contexte actuel des connaissances, le mécanisme d’action du complexe MUC4-ErbB2 au niveau moléculaire est
encore méconnu.
Buts : 1- Mettre en évidence in vitro et in vivo l’interaction d’un ou de plusieurs domaines de type EGF de MUC4 avec
le proto-oncogène ErbB2. 2- Identier les résidus d’acides aminés impliqués directement dans l’interaction avec ErbB2.
Matériel et Méthodes : Les protéines de fusion-GST représentatives des trois domaines EGF de MUC4 seuls ou en
combinaison : MUC4EGF1, MUC4EGF2, MUC4EGF1-2, MUC4EGF1-2-3 ont été clonées dans le vecteur pGEX4T1. Après vérication
de la séquence par séquençage (GATC, Konstanz), MUC4EGF1-2,et MUC4EGF1-2-3 ont été exprimées en système procaryote
(souche bactérienne BL21 B834pLysS) et puriées sur système FPLC (Afnité glutathione). Les effets biologiques (prolifération, invasion et migration) des domaines recombinants puriés ont été testés sur des lignées humaines d’adénocarcinome pancréatique (PANC-1, MiaPaCa2). Trois constructions du domaine extracellulaire d’ErbB2 (ErbB223-629,
ErbB223-646, ErbB223-652) ont été clonées, séquencées et exprimées en vecteur pET15b.
Résultats : Les protéines recombinantes hMUC4EGF1-2 et hMUC4EGF1-2-3 ont été puriées avec un degré de pureté de 90%
en quantité satisfaisante (5mg). Les deux protéines puriées présentent une stabilité à 4°C supérieure à 21 jours. Les
domaines extracellulaires recombinants ErbB223-629, ErbB223-646, ErbB223-652 ont été exprimés de manière satisfaisante
dans la souche bactérienne BL21pLysS. Les domaines hMUC4EGF1-2 et hMUC4EGF1-2-3 possèdent un effet positif sur la migration (test de blessure) des cellules cancéreuses pancréatiques humaines PANC-1 et MiaPaCa2. Cet effet est semblable
à celui obtenu avec l’EGF recombinant.
Conclusion : Les protéines recombinantes des domaines de type EGF de MUC4 et du domaine extracellulaire d’ErbB2
ont été clonées, exprimées et puriées. Ces outils vont maintenant nous permettre de caractériser précisément l’interaction entre les deux partenaires protéiques d’un point de vue moléculaire. Pour cela, nous envisageons de déterminer
la structure tridimensionnelle du complexe protéique par radiocristallographie. D’autre part, les domaines EGF de MUC4
ont une activité biologique et activent la migration cellulaire.
Recherche nancée par la LNCC : Equipe labellisée LIGUE 2011 (I.V.S)
Mots clés : Cancer, MUC4, mucine, ErbB2, pancréas, structure-fonction
NOTES
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AXE 1
38) Les mucines membranaires et sécrétées ont un prol d’expression altéré dans le
modèle murin de cancérogenèse pancréatique Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D. Implication pour leur rôle dans le cancer pancréatique (Nicolas JONCKHEERE)
Nicolas JONCKHEERE, Nicolas SKRYPEK, Belinda DUCHÊNE, Emmanuelle LETEURTRE et Isabelle VAN SEUNINGEN
UMR837 Inserm - Université de Lille 2-CHRU - Jean-Pierre Aubert Research Center, Equipe 5 «Mucines, différenciation
et cancérogenèse épithéliales», Lille, France
Introduction : Le cancer du pancréas présente un pronostic désastreux avec un taux de survie à 5 ans inférieur à 5%.
Une meilleure compréhension des mécanismes responsables de la progression tumorale pancréatique permettra donc
l’identication de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux biomarqueurs. La mucine transmembranaire MUC4
a été proposée comme nouvelle cible thérapeutique du cancer pancréatique. Chez l’homme, MUC4 n’est pas exprimée
dans le pancréas sain alors qu’elle est néoexprimée dans les lésions précurseurs néoplasiques appelées Pancreatic
Intraepithelial Neoplasia (PanIN) et son expression augmente au cours de la séquence carcinogénétique.
Objectif : Etudier le rôle de MUC4 dans la cancérogenèse pancréatique avec le modèle triple transgénique Muc4KO; Pdx1Cre LstopL-KrasG12D.
Matériel et méthodes : L’expression des mucines Muc1, Muc2, Muc4 et Muc5ac a été étudiée par immuno-histochimie
dans des tissus pancréatiques de souris Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D sacriées à 2, 5, 9 et 12 mois. Un modèle d’invalidation
de Muc4 (Muc4KO) a été obtenu par recombinaison homologue des exons 6 et 7 et remplacement par une cassette EGeo.
Résultats : L’expression endogène de l’oncogène KrasG12D constitutivement actif au sein des progéniteurs pancréatiques
induit l’initiation et la progression des stades néoplasiques PanINs vers l’adénocarcinome. Les souris Pdx1-Cre LstopLKrasG12D présentent des lésions néoplasiques PanIN1A et 1B dès 2 mois et PanIN2 et 3 à 12 mois. Le nombre de PanIN
augmente au sein du pancréas au cours du temps. Les mucines Muc4 et Muc5ac sont néo-exprimées dès 2 mois dans les
lésions précurseurs néoplasiques PanIN1 et PanIN2 alors qu’aucune expression n’est observée dans les souris contrôles.
Muc1 est exprimée dans le pancréas normal dans les cellules acinaires et est surexprimé dans les PanIN. La mucine
sécrétée Muc2 n’a jamais été mise en évidence. Le récepteur oncogénique ErbB2, partenaire de Muc4 à la membrane,
est également exprimé dans les lésions PanIN. Dans un adénocarcinome issu de souris Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D;
Smad4KO, une forte expression de Muc4 est observée. Enn, le modèle murin Muc4KO est viable et fertile. L’absence de
Muc4 dans les souris Muc4KO a été conrmée dans l’intestin et le côlon alors qu’elle présente chez les souris sauvages.
Conclusion : Le modèle murin Pdx1-Cre LstopL-KrasG12D est un modèle de choix pour l’étude in vivo du rôle des mucines
dans la cancérogenèse pancréatique. Dans le futur, ces souris seront croisées avec le modèle Muc4KO dans le but d’élucider le rôle de cette mucine dans la cancérogenèse pancréatique et ainsi proposer par la suite de nouvelles stratégies
thérapeutiques pour ce cancer.
Travaux nancés par la Ligue Nationale Contre le Cancer. “Equipe Labellisée LIGUE 2011” (I.V.S)
NOTES
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AXE 1
39) Impact du reux sur le développement de l’adénocarcinome œsophagien. Identication de marqueurs associés à la progression tumorale (Emilie BRUYERE)
BRUYERE E.1, BRIEZ N.1.2, GRONNIER C.1.2, PIESSEN G.1.2, BOT J.1.2, BUOB D.3, LETEURTRE E.1.3, MARIETTE C.1.2 et VAN
SEUNINGEN I.1.
1
Unité INSERM UMR 837, centre de recherche Jean-Pierre Aubert, Equipe 5 « Mucines, différenciation et cancérogenèse
épithéliales » 1 rue Polonovsky, 59045 Lille cedex
2
Service de chirurgie digestive et générale, Hôpital C. Huriez, centre hospitalier régional universitaire de Lille, rue Polonovsky, 59037 Lille cedex
3
Service d’anatomie et cytologie pathologiques, centre de biologie et pathologie, centre hospitalier régional universitaire
de Lille, place de Verdun, 59037 Lille cedex
Introduction : L’adénocarcinome de l’œsophage, problème majeur en santé publique, est en constante augmentation
depuis une trentaine d’année. Son pronostic est très sombre avec un pourcentage de survie à 5 ans inférieur à 10%,
dû à son dépistage tardif. Il est donc important de le détecter de manière précoce. L’adénocarcinome œsophagien se
développe à partir d’une métaplasie intestinale (Œsophage de Barrett), causée par une exposition de l’œsophage au
reux gastro-œsophagien. Il a été montré que lors de cette carcinogenèse il existe une augmentation d’expression des
mucines membranaires MUC1 et MUC4. Notre hypothèse est que ces mucines pourraient jouer un rôle dans l’initiation et
le développement de ce cancer et être de bons marqueurs diagnostiques et/ou pronostiques.
But : Grâce au modèle animal de carcinogenèse œsophagienne sur reux chronique induit par chirurgie chez le rat, notre
but est (i) d’étudier les marqueurs présents lors des phases de progression tumorale vers l’adénocarcinome œsophagien,
(ii) d’étudier le prol d’expression de Muc1 et Muc4. Dans un second temps, nous voulons étudier les rôles de ces marqueurs sur des cellules œsophagiennes adénocarcinomateuses humaines (OE33).
Matériel et méthodes : Nous réalisons 3 types de chirurgies soumettant l’œsophage à un reux (i) biliaire, (ii) acide et
biliaire, ou (iii) à une absence de reux (groupe témoin). Après 30, 40 ou 50 semaines, sont effectuées (i) une analyse
histologique de l’œsophage an d’établir une corrélation entre reux et lésions tumorales, (ii) une étude de des marqueurs de progression tumorale et des mucines Muc1 et Muc4 (ARN et protéines). Nous étudions ensuite les rôles de ces
marqueurs sur les propriétés biologiques des cellules OE33 (sh et siRNA).
Résultats : Tous les rats opérés montrent une néo-expression des mucines Muc1 et Muc4 dans l’œsophage distal. Des
lésions carcinogénétiques sont observées à 30 (métaplasie), 40 (dysplasie), and 50 (adénocarcinome) semaines. Les
prols d’expression génique et protéique indiquent une altération de marqueurs impliqués dans la prolifération (cycline
D1, Hnf1-D), l’adhésion (E-cadhérine), l’inammation (Cox2), et la formation de métastases (Mmp-3, Mmp-7, Mmp-9,
Vegf, Muc1) ainsi que les voies de signalisation PI3K et NFNB. D’autres gènes moins connus dans les cancers semblent
participer à cette carcinogenèse (S100a4, Mcm6 et Htatip2). Les rôles de ces derniers, ainsi que ceux de MUC1 et de
MUC4 sont actuellement étudiés dans les cellules OE33.
Conclusion : Nos résultats montrent que le reux gastro-œsophagien induit une progression tumorale vers un adénocarcinome œsophagien. La néo-expression de Muc1 et Muc4 ferait de ces 2 mucines de potentiels marqueurs diagnostiques/pronostiques et des cibles potentielles pour améliorer le traitement des patients atteints de ce cancer.
NOTES
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AXE 1
40) Rôle de la mucine MUC4 dans la résistance à la gemcitabine des cellules tumorales pancréatiques humaines (Nicolas SKRYPEK)
Nicolas SKRYPEK 1, Belinda DUCHÊNE 1, Isabelle VAN SEUNINGEN
1
and Nicolas JONCKHEERE
1
1
UMR837 Inserm - Université de Lille 2-CHRU - Jean-Pierre Aubert Research Center, Team 5 «Mucins, epithelial differentiation and carcinogenesis», Lille
Introduction : Le cancer du pancréas est de mauvais pronostic avec une survie à 5 ans inférieure à 5% et une médiane
de survie de 6 mois. La gemcitabine (Gemzar®), un analogue uoré de la désoxycytidine, est le seul traitement efcace
actuellement en chimiothérapie, mais la survie reste faible car les tumeurs pancréatiques présentent une forte résistance. La modication d’expression d’acteurs du métabolisme des nucléosides, tel que les transporteurs Equilibrative/
Concentrative Nucleoside Transporter (hENT1, hCNT1/3) et les enzymes désoxycytidine kinase (dCK) et la ribonucléotide réductase (RRM1 et M2), pourrait participer à l’efcacité de la drogue, de même que l’augmentation de canaux
détoxiants de la famille des Multidrug-resistance Related Protein (MRP). Des travaux récents ont montré que certaines
mucines, tel que la mucine membranaire MUC4, confèrent un avantage aux cellules tumorales et peuvent modier leur
sensibilité envers des drogues chimiothérapeutiques.
But : Étudier les mécanismes cellulaires responsables de la sensibilité des cellules pancréatiques cancéreuses à la gemcitabine liés à l’expression de MUC4.
Matériel et Méthodes : La lignée d’adénocarcinome pancréatique CAPAN-2 a été utilisée an d’établir des clones
décients en MUC4 (MUC4-KD) par ARN interférence (shRNA). La dose IC50 de la gemcitabine a été déterminée par un
test au sel de tétrazolium (MTT). L’expression de dCK, hENT1, hCNT1/3, RRM1/2 et MRP 3/4/5 a été évaluée par PCR
quantitative et l’activation des voies Akt, Erk1/2, Bax et Bcl-XL par western-blot sur les clones cellulaires traités ou non
à la gemcitabine.
Résultats : La perte de MUC4 entraine une augmentation de la sensibilité à la gemcitabine (IC50 = 34.8 ± 1.2 nM) par
rapport aux clones contrôles (IC50 = 52.9 ± 2.2 nM). Dès 48h de traitement, MRP4 est diminué alors que hCNT1 est
augmenté. L’augmentation de sensibilité des clones MUC4-KD s’accompagne d’une augmentation de Bax (pro-apoptotique) et d’une diminution de Bcl-XL (anti-apoptotique), ainsi que d’une diminution de l’activation des voies Erk1/2 et
PKA. L’implication de MRP4 et hCNT1 sera évalué par siARN transitoire, et des inhibiteurs pharmacologiques permettront
d’étudier le rôle des voies Erk1/2 et PKA dans la résistance à la gemcitabine.
Conclusion : La mucine membranaire MUC4 confère aux cellules tumorales pancréatiques une résistance à la gemcitabine en modiant notamment l’expression d’acteurs importants tels que le canal détoxiant MRP4 et le transporteur
hCNT1. Ces travaux permettront de proposer MUC4, et les marqueurs associés, comme gènes d’intérêts dans la réponse
à la chimiothérapie dans le cancer du pancréas.
Recherche nancée par la LNCC : Équipe labellisée LIGUE 2011 (I.V.S)
Mots clés : Pancréas, cancer, MUC4, mucine, chimiorésistance, gemcitabine.
NOTES
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AXE 1
41) Les protéines de la famille BCL2, cibles thérapeutiques potentielles dans le Carcinome Hépatocellulaire (Zakaria EZZOUKHRY)
Zakaria EZZOUKHRY 1, Christophe LOUANDRE 1, Corinne GODIN 1, Bruno CHAUFFERT 2, Jean-Claude BARBARE 3, JeanClaude MAZIÈRE 1, Antoine GALMICHE 1,4
1
Service de Biochimie,
Service d’oncologie,
Délégation à la Recherche Clinique et l’Innovation,
CHU Amiens, 80054 Amiens Cedex.
4
correspondance : [email protected]
2
3
L’apoptose est une forme de mort cellulaire programmée qui joue un rôle fondamental dans l’apparition et l’évolution des
cancers. La perte de sensibilité à l’apoptose est une caractéristique essentielle des cellules cancéreuses. En même temps,
le traitement médical des cancers vise à induire la mort des cellules cancéreuses pour faire régresser la tumeur. Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la forme la plus fréquente de cancer primitif du foie, et nous étudions les mécanismes
qui régulent l’apoptose des cellules de CHC. Pour cela, nous sommes intéressés par les protéines de la famille BCL2, qui
agissent comme de véritables points de convergence dans la régulation de l’apoptose, et dont le niveau d’expression et
l’activation sont fréquemment altérés dans les tumeurs humaines 1. Dans un travail récent, nous avons mis en évidence
une nouvelle anomalie moléculaire consistant en la baisse d’expression de BAD, un des membres pro-apoptotiques de la
famille BCL2, dans une série de CHC réséqués chirurgicalement 2. Nous avons montré que la protéine BAD est impliquée
dans les effets cytotoxiques du sorafenib, un bloqueur de kinases qui est à l’heure actuelle le seul traitement efcace
pour les CHC évolués 2. BAD est donc un régulateur essentiel de l’apoptose dans les CHC et un déterminant moléculaire
de leur réponse au sorafenib 2. Récemment, nous avons poursuivi notre étude en montrant qu’il est possible de moduler
pharmacologiquement l’effet cytotoxique du sorafenib sur les cellules de CHC : ABT-737, un composé chimique développé récemment par le laboratoire Abbott et neutralisant les protéines anti-apoptotiques de la famille BCL2 3, potentialise l’effet apoptotique du sorafenib sur les cellules de CHC. Nos données indiquent que la protéine BAD fait l’objet d’une
régulation post-traductionnelle, car elle subit un turn-over rapide par dégradation protéasomale. Ce turn-over est régulé
par l’interaction de BAD avec BCL-XL, de façon modulable par ABT-737. Nous montrons qu’ABT-737 stabilise la protéine
BAD, permettant ainsi une efcacité accrue du sorafenib. En conclusion, nos données montrent l’importance de BAD
dans la régulation de l’apoptose dans le CHC. En même temps, elles constituent la première étude suggérant l’intérêt du
ciblage pharmacologique des protéines BCL2 dans le CHC.
1. Frenzel et al. Apoptosis 2009 ; 14: 584-96.
2. Galmiche et al. Mol Cancer Res 2010; 8 : 1116-25.
3. Oltersdorf et al. Nature 2005; 435: 677-81.
NOTES
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AXE 1
42) Sélectivité d’inhibition du facteur de transcription oncogène Erg par le DB1255
(Raja NHILI)
NHILI Raja1, DEPAUW Sabine1, PEIXOTO Paul1,
David3, DAVID-CORDONNIER Marie-Hélène1.
DUTERQUE-COQUILLAUD Martine2, BOYKIN David W.3, WILSON W.
1
INSERM U-837, JPARC, Equipe 4 « Ciblage Moléculaire et Cellulaire pour le Traitement des Cancers », Institut pour la
Recherche sur le Cancer de Lille, Place de Verdun, 59045 Lille, France. IMPRT-IFR114, Lille, France.
2
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université de Lille Nord de France, Institut Pasteur de Lille, 59021 Lille
IFR 142, France.
3
Department of Chemistry, Georgia State University, Atlanta, GA 30303-3083, USA.
En raison de la toxicité et de la faible efcacité des traitements actuels, de nouvelles thérapies plus ciblées pour le traitement des cancers sont à l’étude. Parmi ces nouvelles approches thérapeutiques l’une d’entre elles vise à contrôler
l’expression de gènes en lien avec la pathologie. Pour cela, l’un des moyens est d’inhiber l’interaction à l’ADN de facteurs
de transcription oncogènes par des ligands séquences-spéciques de l’ADN. Tel est le cas du facteur de transcription Erg
(Ets related gene) dont la surexpression est observée dans les leucémies et d’autres types de cancers à l’instar du cancer
de la prostate ou du sarcome d’Ewing.
Appartenant à la famille des facteurs de transcription Ets, Erg possède un domaine de xation à l’ADN de type hélice-tour-hélice (nommé winged helix-turn-helix) interagissant avec une séquence d’ADN consensus de type
5’-agCAGGAAGTtcg-3’ nommé EBS (Ets binding sequence, site minimal souligné). L’inhibition de l’interaction à l’ADN de
cet oncogène a été obtenue in vitro par l’utilisation de ligands de l’ADN de type diamidine-diphényl-dithiophènes. Ainsi,
nous avons sélectionné in vitro le composé DB1255 comme composé le plus actif dans l’inhibition de la formation du
complexe Erg-ADN à travers l’interaction sur une séquence chevauchant en 3’ le site EBS : 5’-agCAGGAAGTtcg-3’ (site
d’interaction avec le DB indiquée en italique). De plus cette inhibition a été validée dans un modèle cellulaire par transfection du vecteur rapporteur contenant cette séquence consensus.
Au vu de ces résultats et de la non-disponibilité de séquence promotrice décrite dans la littérature comme régulée in vivo
par Erg, l’objectif de ce travail est de déterminer la sélectivité d’action du composé DB1255 en lien avec la sélectivité
du facteur Erg au consensus. Pour cela, nous avons retenu comme séquence wild type (wt) la séquence EBS décrite
précédemment sur laquelle des points de mutations ont été effectuées ainsi que sur les bases adjacentes au consensus
(du coté 5’ et 3’). Par la technique de retard en gel, nous avons alors mis en évidence l’inhibition de la formation du
complexe Erg-ADN selon la localisation de la base mutée. Si celle-ci est située dans le site EBS, la formation du complexe est inexistante. Par contre si la mutation atteint la dernière base G situé en 3’ du site de xation du DB1255 :
5’-agCAGGAAGTtcg-3’ (en gras), l’inhibition reste identique en comparaison au complexe ERG-ADN formé avec la séquence wt. La même observation est faite pour les séquences adjacentes au site EBS en 5’ : 5’-agCAGGAAGTtcg-3’ (en
gras).
En conclusion, ces résultats ont mis en évidence l’inhibition du complexe Erg-ADN par le composé DB1255 quelque soit la
modication imputée aux trois bases adjacentes au site EBS : 5’-agCAGGAAGTtcg-3’(en gras). Ceci nous conforte dans
le choix de ce composé pour l’inhibition de l’interaction à l’ADN du facteur de transcription Erg dans un modèle cellulaire
de promoteur décrit comme régulé in vivo par Erg.
NOTES
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AXE 1
43) La mucine membranaire MUC1 est un acteur de la progression tumorale dans les
carcinomes rénaux à cellules claires (Audrey BOUILLEZ)
BOUILLEZ Audrey, GNEMMI Viviane, BUTRUILLE Caroline, RINGOT Bélinda, HEMON Brigitte, VAN SEUNINGEN Isabelle,
ZINI Laurent, LEROY Xavier, AUBERT Sébastien & PERRAIS Michaël.
Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, U837, Jean-Pierre Aubert Research Centre, Equipe 5 «Mucines,
Différentiation et Cancérogenèse Épithéliales»
La mucine membranaire MUC1 est une glycoprotéine de haut poids moléculaire fortement O-glycosylée et exprimée au
pôle apical des cellules épithéliales polarisées. Sa surexpression est observée dans les carcinomes et se trouve corrélée
à un mauvais pronostic.
Des travaux antérieurs au laboratoire (Aubert et Al.,) ont mis en évidence que MUC1 était signicativement surexprimée
dans les carcinomes rénaux à cellules claires (cRCC) métastatiques, le sous-type histologique majeur des cancers du
rein, comparativement aux cRCC non-métastatiques. MUC1 a en outre été caractérisé comme étant une cible de la voie
pVHL/HIF-1D, voie majeure de la carcinogenèse rénale.
Dans ce contexte scientique, nos objectifs étaient d’étudier l’impact de la surexpression de MUC1 sur les propriétés des
cellules tumorales rénales. Nous avons utilisé trois lignées cellulaires exprimant MUC1 (Caki-2 et 786.0) ou pas (ACHN).
Les cellules Caki-2 et 786.0 ont été stablement transfectées avec un shARN ciblant MUC1 et les cellules ACHN avec un
vecteur d’expression contenant l’ADNc de MUC1.
Des analyses en cytométrie en ux et en microscopie confocale témoignaient d’une expression homogène de MUC1 à la
membrane mais aussi au cytoplasme et au noyau. Des études in vitro mettaient en évidence le rôle de MUC1 dans les
processus d’invasion, de migration et de croissance indépendante de l’ancrage. En revanche, l’étude in vitro de la viabilité cellulaire, de numération cellulaire, du cycle cellulaire en cytométrie en ux et l’étude de l’expression de la cycline D1
écartaient l’implication de MUC1 dans la prolifération cellulaire. De même, nous montrions que MUC1 n’était pas impliquée dans le phénomène de clonogénicité. Des tests d’agrégation montraient que la surexpression de MUC1 est associée
à une diminution des interactions cellule-cellule et les taux de phosho-p38 observés étaient plus élevés dans les cellules
surexprimant MUC1 comparativement aux contrôles. Les résultats des analyses transcriptomiques sur puce Agilent® 44K
ainsi que ceux des analyses en qPCR proposaient MUC1 comme candidate dans les phénomènes de chimiorésistance.
Nos résultats montrent l’implication de MUC1 dans des processus tardifs de la cancérisation, témoignant de l’acquisition
d’un phénotype agressif. L’utilisation d’un modèle murin nous permettra de mieux comprendre le rôle de MUC1 dans la
progression tumorale rénale.
NOTES
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AXE 1
44) Endocan est un biomarqueur des TIP CELLS et de la néoangiogénèse dans les
cancers (Philippe LASALLE)
Maryse DELEHEDDE 1, Claude-Alain MAURAGE 2,3, Alexis CORTOT 4,5, Xavier LEROY 2,3, Sebastien AUBERT 2,3, Aurélie CORNÉLIUS 2,3, Jacqueline TROUILLAS 6,7, Franco RECCHIA 8, Bogdan GRIGORIU 9, Arnaud SCHERPEREEL 4,5, Marie-Christine
COPIN 2,3, Philippe LASSALLE 1,4,5.
1
Lunginnov, F-59000 Lille, France ;
2
Univ Lille Nord de France, F-59000 Lille, France ;
3
Pôle de Pathologie, CHU Lille, F-59000 Lille, France ;
4
Pôle de Pneumologie, CHU Lille, F-59000 Lille, France ;
5
INSERM U1019E11, F-59000 Lille, France ;
6
Univ Lyon, F-69000 Lyon, France,
7
INSERM U842, F-69000 Lyon, France ;
8
Vanderbuilt Eye Institute, Nashville, TN, USA ;
9
Service de Pneumologie, CH Gustave Dron, F-59208, Tourcoing, France.
Endocan également appelé « endothelial cell-specic-molecule-1 » (ESM-1) est un protéoglycanne produit par les cellules endothéliales, qui est hautement régulé par le « vascular endothelial growth factor » (VEGF) et qui apparaît également être exprimé lors du switch entre les tumeurs dormantes et les tumeurs angiogéniques métastatiques (Almog et al.
2009 ; Sarrazin et al. 2010). Récemment l’endocan / ESM-1 a également été décrit comme un biomarqueur spécique
des « tip cells » les cellules spécialisés dans la néoangiogenèse.
En utilisant l’anticorps monoclonal MEP08 contre l’endocan/ESM-1 humain, nous avons démontré par immunohistochimie
que l’endocan/ESM-1 est surexprimé par les cellules endothéliales des petits et des grands vaisseaux dans les cancers du
poumon non à petites cellules et dans les cancers du rein à cellules claires. Récemment nous avons également démontré
dans le cadre d’un PHRC multicentrique que l’expression vasculaire d’endocan était associée à la récurrence dans les
tumeurs de l’hypophyse. L’endocan vasculaire n’est exprimé que dans les gliomes de haut grade (grade III and grade IV
également appelé glioblastomes). Il n’est jamais exprimé dans les gliomes de grade I ou de grade II à l’exception des
astrocytomes pilocytiques caractérisé par des zones de microprolifération vasculaire. De manière intéressante, dans le
glioblastomes, dans les liposarcomes et dans les hémangioblastomes, l’endocan est exprimé à la fois dans les cellules
endothéliales et dans les cellules tumorales. L’ensemble de ces résultats soulignent l’intérêt d’endocan comme biomarqueur tissulaire de l’endothélium activé.
Parallèlement nous avons étudié l’intérêt d’endocan comme biomarqueur sérique en utilisant un kit ELISA (DIYEK EndoMark H1, Lunginnov, Lille). Nous avons montré que des taux élevés d’endocan sont observés dans les cancers du rein à
cellules claires et dans les cancers du poumon non à petites cellules. De manière intéressante, le relargage d’endocan
induit in vitro par le VEGF est complètement aboli en présence de composés antiangiogéniques tels que les anticorps
anti-VEGF et ou les inhibiteurs de tyrosine kinase comme le sunitinib. Indépendamment, nous avons également étudié et
validé l’intérêt d’endocan comme biomarqueur dans la rétinopathie diabétique grâce à la collaboration avec le Dr Recchia
qui fut le premier a démontrer la présence d’endocan dans les « tip cells » les cellules spécialisées dans la néoangiogenèse dans la rétine.
L’ensemble de ces résultats soulignent le potentiel d’endocan comme biomarqueur tissulaire et comme biomarqueur
circulant dans les pathologies où l’endothélium est perturbé (néoangiogenèse, activation, remodelage vasculaire). Un
format de test rapide est actuellement à l’étude pour optimiser la prise en charge des patients dans certains types de
cancers.
NOTES
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A
AXE 1
45) Clivage par les caspases de la protéine NS1 du parvovirus oncolytique H 1: caractérisation et perspectives thérapeutiques (Audrey RICHARD)
A. RICHARD1, G. MUHARRAM2, C. LEROY1, D. STÉHELIN3, Y. DE LAUNOIT1, J. ROMMELAERE4, D. TULASNE1.
1
2
3
CNRS UMR8161, Lille, FRANCE.
Centre for Biotechnology, University of Turku, FINLANDE.
CNRS UMR8199, Lille, FRANCE.
Le parvovirus H 1 (PVH-1) est un virus à cycle lytique qui se propage préférentiellement dans les cellules cancéreuses.
PVH-1 étant toxique pour ces dernières mais inoffensif pour les cellules normales, il est actuellement considéré comme
un candidat de choix pour le développement de nouvelles approches anticancéreuses, l’idée étant de l’associer aux traitements conventionnels. Cependant, la perspective d’une utilisation chez l’Homme exige de connaître parfaitement son
mode d’action, et notamment ses interactions avec les cellules cancéreuses. Il est déjà connu qu’en réponse à l’entrée
d’un virus, l’induction de l’apoptose, caractérisée par l’activation des caspases, est l’un des premiers mécanismes de
défense mis en jeu par la cellule.
Nous avons pu démontrer que la protéine NS1 du PVH-1, protéine majeure impliquée dans de nombreuses étapes du
cycle viral, est un substrat de la caspase 3, qui clive la protéine au niveau du résidu Aspartyl en position 606. Cette
coupure sépare le domaine de transactivation C terminal du reste des domaines fonctionnels de la protéine, et génère
un produit stable que nous avons nommé NS1-Nterm. Nous avons montré que NS1-Nterm est capable de réprimer
l’activité du promoteur viral P38 dont le transactivateur majeur est la protéine NS1 pleine longueur. De plus, lorsqu’elle
est surexprimée en présence du génome de PVH-1, NS1-Nterm inhibe l’expression des gènes viraux, ce qui engendre
une diminution drastique de la production virale. NS1-Nterm agirait donc comme un dominant négatif capable d’inhiber
le cycle viral. Nous faisons l’hypothèse que le clivage de NS1 par les caspases puisse réduire la production de particules
virales infectieuses dans des cellules apoptotiques. Dans cette optique, nous avons crée un variant de PVH 1 exprimant
une protéine NS1 « non clivable » (PVH-1 DLAN) an d’en étudier ces propriétés. Nos premiers tests indiquent que l’abolition du site de clivage n’empêche ni la production virale ni l’oncolyse. Nous poursuivons actuellement sa caractérisation
en étudiant les capacités du virus à se répliquer dans des cellules en apoptose.
La connaissance de ce mécanisme est particulièrement intéressante dans le cadre d’une utilisation éventuelle de PVH-1
en thérapie. Associé à une chimiothérapie induisant l’apoptose des cellules cancéreuses, l’efcacité de PVH-1 en tant
qu’agent oncolytique pourrait être affectée suite au clivage de NS1. Ainsi, l’utilisation d’un variant de PVH-1 exprimant
une NS1 « non clivable » pourrait être un avantage en thérapie.
NOTES
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AXE 1
46) Contrôle de l’apoptose par un fragment nucléaire du récepteur tyrosine kinase
Met (Jonathan LEFEBVRE)
LEFEBVRE J.1, MUHARRAM G.2, LEROY C.1, FOVEAU B.1, TULASNE D.1
1
Institut de Biologie de Lille, CNRS UMR 8161, Approches fonctionnelles, génétiques et structurales de la Biologie du
Cancer, 1 rue du professeur Calmette 59000 Lille
2
VTT, Turku Centre for Biotechnology, Cell Adhesion and Cancer Itäinen Pitkäkatu 4C, 20520 Turku, Finland
Le récepteur Met et son ligand l’HGF/SF est nécessaire au développement embryonnaire. Ce couple régule un large
panel de réponses biologiques telles que la morphogenèse ou la survie dans des types cellulaires d’origine épithéliale. La
dérégulation de la signalisation de Met est associée à la tumorigenèse et à la progression métastatique dans des cancers
d’origines variées.
Le laboratoire a montré que durant l’apoptose le récepteur Met est clivé par les caspases permettant la génération d’un
fragment stable baptisé p40 Met. Les études ont montré que p40Met possède une activité apoptotique. Bien que les
fonctions de survie du récepteur Met pleine longueur activé par son ligand soient établies, nous ne connaissons pas par
quels mécanismes p40Met est capable de participer au processus apoptotique.
Pour y répondre, nous avons établi des clones de cellules épithéliales exprimant de manière inductible ce fragment. Ces
clones nous ont permis de montrer que p40Met n’est pas un inducteur d’apoptose mais qu’il est capable de la précipiter
lorsque celle-ci est initiée. De plus, nous avons pu montrer que le fragment de Met généré pendant l’apoptose ne possède
pas d’activité kinase. Cependant, des expériences d’immunouorescence et de fractionnement subcellulaire montre qu’il
est capable de se transloquer dans le noyau.
Nos travaux consistent désormais à mettre à jour la relation de cause à effet entre la translocation nucléaire de Met et
sa conversion en facteur apoptotique, notamment en forçant sa localisation membranaire. Dans ce contexte, nos travaux
nous permettent d’avoir une vision originale de la signalisation du récepteur où la création de fragments diversie ses
fonctions. L’étude de ces mécanismes nous permettra de mieux comprendre l’implication de ce récepteur dans le contrôle
de la balance survie/apoptose très souvent dérégulée dans les cancers.
NOTES
78
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AXE 1
47) Synthèse totale de protéines par voie chimique. Application à la synthèse du
domaine K1 de l’HGF/SF (Oleg MELNYK)
Nathalie OLLIVIER 1, Jérome VICOGNE 2, Aurélie VALLIN 2, Hervé DROBECQ 4, Rémi DESMET 1, Bérénice LECLERC 4,
Gauthier GOORMACHTIGH 5, Fatima DAHMANI 2, Véronique FAFEUR 3, Oleg MELNYK 2
1
Institut Pasteur de Lille,
CNRS,
INSERM,
4
Univ. Lille 2,
5
Univ. Lille 1
2
3
La synthèse chimique totale de protéines natives ou modiées est réalisée habituellement en milieu aqueux en assemblant des peptides déprotégés à l’aide de réactions dites de ligation native. Un dé dans ce domaine consiste à découvrir
des méthodes d’assemblage qui permettent un accès rapide et à haut rendement à des protéines de taille moyenne
(<150 acides aminés), qui constituent une part importante des protéines thérapeutiques en cours de développement.
Jusqu’à aujourd’hui, la synthèse totale des protéines a été réalisée principalement en utilisant la chimie des peptides
thioester (Native Chemical Ligation).(1) Dans ce travail, nous avons combiné la réactivité des fragments peptidiques
bis(2-sulfanylethyl)amido (2-3) et thioester (4-5) pour concevoir une méthode d’assemblage simple, efcace et pouvant
être réalisée en un pot. La méthode est compatible avec la chimie en phase solide Fmoc/tert-butyle utilisée habituellement pour la synthèse des peptides. Elle sera illustrée avec la synthèse du domaine K1 du facteur de croissance de hépatocytes (HGF/SF), une protéine de 85 acides aminés, dont le folding et l’activité biologique ont été vériés. Au-delà de
K1, la synthèse de domaines modiés de l’HGF/SF ouvre la voie à l’étude des interactions HGF/SF-MET, qui sont encore
mal comprises, mais aussi au design d’inhibiteurs de la signalisation HGF/SF-MET.
(1) Dawson, P. E., Muir, T. W., Clark-Lewis, I., and Kent, S. B. (1994) Synthesis of proteins by native chemical ligation. Science 266, 776-9.
(2) Ollivier, N., Dheur, J., Mhidia, R., Blanpain, A., and Melnyk, O. (2010) Bis(2-sulfanylethyl)amino Native Peptide Ligation. Org. Lett. 12, 5238-41.
(3) Melnyk, O., Ollivier, N., Dheur, J., and Mhidia, R. (2009), Patent application n° 09 57 639, France.
(4) Dheur, J., Ollivier, N., Vallin, A., and Melnyk, O. (2011) Synthesis of peptide alkylthioesters using the intramolecular N,S-acyl shift properties of bis(2-sulfanylethyl)amido peptides. J. Org. Chem., in press.
(5) Dheur, J., Ollivier, N., and Melnyk, O. (2011) Synthesis of Thiazolidine Thioester Peptides and Acceleration of Native Chemical Ligation. Org Lett, in press.
NOTES
79
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AXE 1
48) Vers de nouveaux allocolchicinoïdes inhibiteurs de la polymérisation de la tubuline à visée antinéoplasique (Francesca SANTORO)
Francesca SANTORO 1,3, Elizabeth CHOSSON
Patrick DALLEMAGNE1
2,1
, Christophe ROCHAIS 1, Maria Stefania SINICROPI 3, Sylvain RAULT1 et
1
Centre d’Etudes et de Recherche sur le Médicament de Normandie - UPRES EA 4258 – FR CNRS 3038 INC3M
UFR des Sciences Pharmaceutiques, Université de Caen Basse Normandie, Bd Becquerel, 14032 Caen cedex France.
2
Université de Rouen, CNRS UMR 6014 - C.O.B.R.A. & FR3038, I.R.C.O.F., Rue Tesnière, 76130 Mont Saint-Aignan,
France.
3
Department of Pharmaceutical Sciences, University of Calabria, 87036 Arcavacata di Rende, Italy.
La colchicine 1, l’un des principaux alcaloïdes contenus dans le colchique (Colchicum autumnale L.) est depuis longtemps
utilisé dans le traitement et la prévention des crises de goutte, dans la chondrocalcinose articulaire, la maladie de Behcet
et la èvre méditerranéenne familiale. La colchicine s’est également montrée efcace dans le traitement de certaines
leucémies myélocytaires chroniques, mais à des doses pour lesquelles son importante toxicité se manifeste fortement. Le
mécanisme pharmacologique qui sous-tend cette dernière activité procède d’une interaction spécique de la colchicine
avec la tubuline, empêchant celle-ci de se polymériser en microtubules et de jouer son rôle dans la formation du fuseau
mitotique et donc dans la division cellulaire.
OMe
OMe
OMe
OMe
MeO
MeO
MeO
MeO
MeO
MeO
aR
O
aR
NHAc
NHAc
AcHN
CO2Me
1
(-)-allocolchicine 2
OR
3R=H
4 R = Me
5 R = P(O)(OH)2
Une avancée importante en cancérologie a consisté à découvrir que le noyau tropolone de la colchicine n’était pas entièrement nécessaire à l’expression de cet effet anti-mitotique puisque le benzologue naturel de la colchicine, l’allocolchicine 2 s’est révélée capable d’exercer la même activité inhibitrice de tubuline. De ce fait des travaux de pharmacochimie
se sont attachés à la synthèse d’analogues de l’allocolchicine, baptisés allocolchicinoïdes, parmi lesquels notamment
le N-acétylcolchinol 3 et son éther méthylique (NSC 51046, 4) qui se sont montrés encore davantage inhibiteurs de la
polymérisation de la tubuline que la colchicine elle-même et pour la plupart moins sujet au phénomène de résistance.
Très récemment, la co-cristallisation de la colchicine avec la tubuline a permis de mieux appréhender les interactions
ligand-récepteurs.
C’est dans ce cadre qu’a débuté au CERMN, un programme visant à la préparation de nouveaux allocolchicinoïdes à
partir de -aminoacides aromatiques, guidés par la modélisation moléculaire. Cette étude a permis de caractériser une
première série de composés originaux prometteurs. En effet certains de ces dérivés se sont révélés très cytotoxiques,
et de bons inhibiteurs de la polymérisation de la tubuline. Cette présentation fera état des récentes avancées de ce
programme.
NOTES
80
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AXE 2 :
«Initiation et évolution tumorales
des hémopathies malignes»
81
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AXE 2
49) Optimisation des conditions de survie des cellules de LLC-B in vitro: Etude comparative de plusieurs facteurs solubles (Hussein GHAMLOUCH)
H. GHAMLOUCH 1; B. GUBLER 1,2; G. DAMAJ 3; K LASSOUED 1; JP. MAROLLEAU 1,3.
1
2
3
Inserm U925, UFR de Médecine UPJV;
laboratoire d’Oncobiologie Moléculaire, CHU d’Amiens;
Service d’Hématologie Clinique, CHU d’Amiens.
Contexte : La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est une accumulation clonale de petits lymphocytes B matures
CD5+ associée à un défaut d’apoptose. Il a été décrit de manière rare et isolée, l’association chez un même patient, d’un
myélome multiple et d’une LLC-B, mais la liation entre ces deux proliférations reste toujours controversée. L’une des
hypothèses pour expliquer le développement concomitant de ces hémopathies est celle de la différentiation de la LLC en
plasmocytes. L’objectif de ce travail est de vérier cette hypothèse en essayant de mettre au point, in vitro, un modèle
de différenciation de cellules B de LLC en plasmocytes.
Matériels et Méthodes : Les cellules B de LLC ont, in vitro, une durée de vie très courte, et meurent rapidement par
apoptose spontanée. Nos premiers travaux se sont focalisés sur l’amélioration de la survie et sur la protection de l’apoptose de ces cellules en culture. Pour cela, des cellules de LLC fraîchement isolées sont exposées à plusieurs molécules et
facteurs de croissance impliqués directement ou indirectement dans la différenciation et le développement des lymphocytes B. L’apoptose est mesuré à 24, 48, 72 et 168 heures en cytométrie de ux par double marquage à l’annexin V-PE
et le 7-amino-actinomycine (7-AAD).
Résultats : Nos résultats montrent que les cellules de LLC ont un niveau de survie très variable in vitro. Parmi les
molécules testées, seuls l’IL-4, le PMA isolés ou associés mais également un cocktail de 8 cytokines (IL-2, -6, -10, -12,
-15, -21, BAFF, APRIL) montrent un effet anti-apoptotique signicatif. L’effet protecteur de l’apoptose du PMA et de l’IL-4
est indépendant de la dose employée. Jusqu’à 7 jours de culture cet effet anti-apoptotique est statiquement signicatif.
Nos résultats montrent que le cocktail de cytokines prolonge signicativement la survie de ces cellules in vitro. Nous
montrons également que le conditionnement de milieu de culture avec 10% de sérum autologue de patient, protège
signicativement les cellules de LLC de l’apoptose à 24h comparativement à un sérum control de donneurs sains.
Conclusion : Ce travail nous a permis d’obtenir une meilleure connaissance des conditions de viabilité des cellules de
LLC in vitro en présence de différentes molécules. Nos données sur l’effet anti-apoptotique du PMA, de l’IL-4 et du cocktail de cytokines nous permettent d’envisager l’exploitation de ces molécules dans le modèle de différentiation de cellules
de LLC en plasmocyte, que nous souhaitons développer.
NOTES
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J
AXE 2
50) La cycline K codée par le virus de l’herpès associé au sarcome de Kaposi (KSHV)
est oncogénique dans les cellules B matures (Julie CAHU)
Julie Cahu, Sophie Bustany, Guergana Tchakarska, Brigitte Sola
Biologie Moléculaire et Cellulaire de la Signalisation, EA 3919, IFR ICORE, Université de Caen Basse-Normandie, Caen
Le sarcome de Kaposi est le cancer le plus courant chez les individus infectés par le VIH (virus de l’immunodécience
humaine). Le virus de l’herpès associé au sarcome de Kaposi (KHSV) ou HHV8 a été identié comme l’agent infectieux
responsable de ce cancer. L’infection par le KHSV est aussi responsable d’un lymphome B, le lymphome des cavités
(ou primary effusion lymphomas, PEL) et de la forme multicentrique de la maladie de Castleman. Comme les autres
membres de la famille des gammaherpesvirinae, le KHSV peut provoquer une infection latente caractérisée par l’expression d’un nombre limité de gènes codés par le génome viral. Ce sont les protéines : LANA (latency-associated nuclear
antigen), vFLICE et v-cyclin ou cycline K. Cette dernière nous a particulièrement intéressés puisqu’elle montre des analogies de structure et de fonction avec la cycline D1 elle-même impliquée dans la tumorigenèse des cellules du lignage B.
La cible du KSHV est une cellule B mature déjà engagée vers la différenciation plasmocytaire. An de comprendre le
rôle de la cycline K dans la pathogenèse des PEL, nous avons établi un modèle de gain de fonction et généré à partir
de la lignée cellulaire LP-1, lignée de myélome multiple, contrepartie tumorale du plasmocyte, une lignée exprimant la
cycline K, la lignée LP-1K. L’expression de la cycline K dans ces cellules ne modie pas le cycle cellulaire mais entraîne
une résistance à différents inducteurs d’apoptose (étoposide, dexaméthasone, bortezomib, rayons X). Cette résistance
est due à la fois à des altérations des niveaux d’expression des molécules de la famille BCL2 (augmentation des protéines
anti-apoptotiques BCL2, BCLX, diminution de la protéine pro-apoptotique MCL1) et à une activation constitutive de la
voie de survie ERK1/2. L’expression de la cycline K entraîne aussi la synthèse de l’interleukine-6 (IL6) et l’activation de
la voie NF-kB. La cycline D1 est connue pour se comporter comme un facteur ou cofacteur de transcription et réguler
l’expression génique. Nous recherchons actuellement un tel rôle de la cycline K. Enn, les cellules LP-1K sont capables
de greffer dans la souris nude au contraire de la lignée parentale. Nos résultats indiquent que la cycline K à elle-seule
est capable de provoquer des effets habituellement attribués au KSHV (interférence avec les cascades de signalisation et
mécanismes d’évasion immune). En conclusion, la cycline K est oncogénique per se et participe à la lymphomagenèse B.
NOTES
83
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AXE 2
51) Etude de la réponse des cellules souches cancéreuses de myélome multiple aux
irradiations par rayons X (Julie CAHU)
Julie Cahu et Brigitte Sola
Biologie Moléculaire et Cellulaire de la Signalisation, EA 3919, IFR ICORE, Université de Caen Basse-Normandie, Caen
Le myélome multiple (MM) est une hémopathie maligne dont la cellule souche cancéreuse (CSC) a récemment été isolée.
Le MM est particulièrement résistant aux agents anticancéreux et notamment aux traitements induisant des dommages
à l’ADN, suggérant que la réponse cellulaire à ces dommages est probablement une des causes du processus de tumorigenèse. Cette réponse étant méconnue dans le MM, nous avons entrepris de l’étudier dans des lignées cellulaires de MM
et dans leurs CSC lors de dommages à l’ADN induits par irradiations aux rayons X (RX) .
Dans un premier temps, nous avons isolé les CSC de MM sur la base de l’expression du CD138 (Matsui et al, Blood,
2004). Des tests de clonogenicité réalisés in vitro et in vivo dans la souris nude ont montré que les cellules CD138
low possèdent un pouvoir clonogénique supérieur à celui des cellules CD138 high, conrmant que les cellules CD138
low ont des propriétés de cellules souches. Nous nous sommes ensuite intéressés à la réponse des cellules CD138 low
après irradiations aux RX. Nos résultats préliminaires montrent que le pourcentage de ces cellules augmentent de façon
temps- et dose-dépendantes après irradiations. De plus, contrairement à la population CD138 high, les irradiations aux
RX n’induisent pas de blocage du cycle cellulaire. En effet, les cellules CD138 low induites après RX demeurent majoritairement en G0/G1. De plus, des tests de clonogenicité in vitro montrent que la capacité clonogénique des cellules de
MM augmente en fonction de la dose d’irradiation reçue. De façon intéressante, ces cellules au fort pouvoir clonogénique
sont enrichies en cellules CD138 low. Des expériences de clonogénicité in vivo sont en cours an de conrmer ou non
ces résultats.
L’ensemble de nos résultats suggèrent que les irradiations aux RX entraînent une augmentation du pourcentage de
cellules CD138 low possédant certaines caractéristiques de CSC. Nous souhaitons poursuivre cette étude et déterminer
si ces cellules CD138 low induites après irradiations proviennent d’un enrichissement de cellules CD138 low ou d’une «
dédifférenciation » des cellules CD138 high.
NOTES
84
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AXE 2
52) La lymphocytose polyclonale à lymphocytes binucléés (LPLB) : identication d’un
prol cytogénétique particulier par cytogénétique conventionnelle et SNP arrays, et
suivi d’une cohorte de 151 patients (Edouard CORNET)
CORNET E. 1, MOSSAFA H. 2, COUREL K. 2, LESESVE JF. 3, SÉBAHOUN G. 4, TROUSSARD X. 1
1
CHU Caen, Laboratoire d’Hématologie, Caen cedex 9, France ;
Laboratoire Cerba. Département Génétique., Cergy Pontoise, France ;
CHU Nancy-Brabois. Service d’hématologie biologique., Vandoeuvre-lès-Nancy, France ;
4
CHU Nord Marseille - Service d’Hématologie, Marseille, France
2
3
Contexte : La LPLB est une entité rare caractérisée par une lymphocytose B polyclonale, chronique et persistante,
associée à la présence de lymphocytes binucléés dans le sang périphérique et à une augmentation polyclonale des
immunoglobulines M.
Objectifs : Nous rapportons ici les caractéristiques cytogénétiques et le suivi à long terme de 151 patients présentant
une LPLB. De plus, une étude pangénomique (SNP arrays) a été effectuée chez 10 patients an de caractériser plus
précisément les anomalies cytogénétiques dans la LPLB.
Méthodes : 151 patients ont été inclus. Un examen cytogénétique conventionnel (caryotype, n=139) complété par
hybridation uorescente in situ (FISH, n=129) a été effectué. Les SNP arrays ont été effectués au diagnostic ou au suivi
chez 10 patients, à l’aide des puces Affymetrix™ Cytogenetics Whole-Genome 2.7M Arrays®. L’ADN hybridé sur les puces
est extrait de cellules puriées CD19+ et CD19-, après tri immunomagnétique (Miltenyi™ AutoMACS Pro Separator®).
Résultats : Au diagnostic, sur nos 151 patients (125 femmes et 26 hommes), un isochromosome 3q surnuméraire
(+i(3)(q10)) est détecté dans 82/139 cas (59%) par caryotype complété par FISH. Une instabilité chromosomique est
observée dans 77/139 patients (55%) au diagnostic et persiste au cours du suivi. Les SNP arrays ont été réalisés chez
10 patients. On observe des CNV non récurrents sur l’ensemble du génome, avec une concentration sur le bras long du
chromosome 3 (3q) (39% CNV sur le 3q), uniquement dans la fraction CD19+. Une anomalie récurrente est observée
en 3q26 chez 7/9 patients, et est en cours de vérication. Après un suivi médian de 34 mois (1-347), trois cas de lymphome B diffus à grandes cellules et 2 cas de lymphome B splénique de la zone marginale ont été également observés.
Conclusion : L’isochromosome 3q a été impliqué dans la progression de cancers du col utérin, par le biais d’une dérégulation du cycle cellulaire et d’une amplication du centrosome. Ces observations, l’instabilité génétique et de l’évolution
possible vers des lymphomes B non hodgkiniens, nous incitent à considérer la LPLB comme un état pré-tumoral imposant
un suivi régulier des patients présentant une LPLB.
NOTES
85
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AXE 2
53) Impact pronostique des différentes mutations du gène IDH2 dans la leucémie
aigue myéloblastique à caryotype normal (Olivier Nibourel)
Olivier NIBOUREL 1, Nicolas BOISSEL 2, Aline RENNEVILLE 1, Pascal HUCHETTE 1, Nathalie HELEVAUT 1, Bruno QUESNEL 1
Hervé DOMBRET 2, and Claude PREUDHOMME 1
1
2
Laboratoire d’hématologie du CHRU de Lille, IRCL, Inserm, U837, Univ Lille Nord de France
Service d’hématologie adulte, Hôpital Saint Louis (AP-HP) ; EA3518, Université Paris VII - Paris
Les mutations des gènes IDH1 et IDH2, initialement observées dans le gliome, ont été récemment rapportées dans la
leucémie aigue myéloblastique (LAM). Les mutations d’IDH1 sont associées à un caryotype normal et aux mutations de
NPM1. Plusieurs études ont mis en évidence un pronostic défavorable de ces mutations, en particulier dans les LAM à
caryotype normal (LAM-CN) avec un génotype favorable déni par la présence de mutation de NPM1 sans duplication
de FLT3. En revanche, l’impact des altérations des résidus R140 et R172 d’IDH2 est plus discuté : les travaux analysant
l’impact de ces deux types de mutations de manière globale montrent une absence d’impact ou un impact favorable. Au
contraire, l’analyse spécique de la mutation IDH2-R172 montre un impact péjoratif. An d’expliquer cette divergence,
nous avons recherché les mutations IDH2 et mesuré leur impact pronostic spécique dans une série de LAM-CN.
La recherche des mutations d’IDH2 a été réalisé par séquençage direct chez 205 patients atteints de LAM-CN inclus
dans les protocoles ALFA9801 et 9802, chez lesquelles les mutations d’IDH1 avaient préalablement été recherchées. En
cas de positivité d’IDH2-R140, l’analyse a été réalisée sur des échantillons appariés obtenus après rémission complète
Les mutations IDH2-R140 et IDH2-R172 ont été observés respectivement chez 12 et 18 patients (6 et 9%). L’absence
de détection d’IDH2-R140 dans l’échantillon de rémission complète de 18 patients possédant IDH2-R140 au diagnostic conrme qu’il ne s’agit pas d’un polymorphisme. A la différence d’IDH2-R172 répartie dans tous les type FAB et
mutuellement exclusives des altérations de NPM1, CEBPA, et FLT3, la mutation IDH2-R140 est associée au type FAB M1
(50%, p=.04) et peut être associée aux autres marqueurs (11 mutations de NPM1, 3 duplications de FLT3, 2 mutations
de CEBPA). Le pronostic des patients atteints de LAM-CN avec mutation IDH2-R140 est plus favorable que celui des
patients avec mutations IDH2-R172. Le taux de rémission complète chez les patients avec mutations IDH2-R140, IDH2R172 ou sans mutation d’IDH2 est respectivement 100%, 58%, and 85% (p=.007), le risque de rechute à 5 ans est
48%, 100% and 61% (p=.03). Cette différence de réponse a un impact direct sur la survie globale à 5 ans (respectivement 67%, 0%, and 43%, p=.004)
Ainsi, les prols biologiques et cliniques des patients avec mutations IDH2-R140 ou IDH2-R172 sont signicativement
différent. La dénition de signatures d’expression spéciques de ces deux mutations sera d’un grand intérêt pour expliquer ces divergences.
NOTES
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A
AXE 2
54) Mécanismes de résistance aux anti-cancéreux dans les leucémies aiguës myéloïdes (Alice MARCEAU)
Alice MARCEAU 1,2, Pauline PEYROUZE 1, Sandrine GEFFROY 1, Olivier NIBOUREL 1,2, Christophe ROUMIER
CHEOK 1, Claude PREUDHOMME 1,2
1
2
1,2
, Meyling
Institut de Recherche sur le Cancer de Lille (IRCL), Centre JP Aubert, Unité Inserm 837, Lille
Centre de Biologie-Pathologie, Laboratoire d’Hématologie, CHRU, Lille
Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) constituent un groupe hétérogène d’hémopathies malignes dont le taux de
rechute est élevé. Notre projet est une étude clinico-biologique des mécanismes individuels de résistance aux anti-cancéreux des blastes de LAM. Le but est de déterminer pour chaque patient les composantes de la présence ou non de
réponse thérapeutique ainsi que de dénir des signatures de prol d’expression génique prédictives de résistance.
Pour atteindre ces objectifs, nous allons associer une caractérisation des blastes leucémiques de chacun des patients par
une étude du prol d’expression génique (transcriptome) couplé à une étude in vitro de la sensibilité des cellules leucémiques (test MTT) aux principales molécules utilisées dans le traitement des LAM et à la recherche du phénotype MDR
par un test fonctionnel d’efux de la rhodamine 123 par la glycoprotéine P (P-gp) en cytométrie en ux. En confrontant
les données obtenues par prol d’expression aux résultats de l’étude in vitro de la sensibilité des cellules leucémiques et
à la réponse clinique effective, il peut être envisagé de dénir des signatures spéciques de réponse à telle ou telle option
thérapeutique. Nous allons donc tester les cellules des patients au moment du diagnostic ou de la rechute pour connaître
leur réponse aux agents communément utilisés. Les anti-cancéreux inclus sont : daunorubicine, idarubicine, cytarabine,
étoposide, amsacrine, mitoxantrone, cladribine et clofarabine. Les valeurs d’IC50 (concentration inhibitrice 50%) seront
analysées en parallèle des données de P-gp et d’expression de gènes pour identier les marqueurs génomiques de la
réponse aux médicaments. Les marqueurs potentiels seront validés expérimentalement. De plus, cette approche devrait
ainsi contribuer à clarier les différences de réponses entre certains sous-types de leucémies. Enn, ces marqueurs
seront validés cliniquement pour guider le traitement.
Actuellement, nous avons recruté 95 prélèvements de LAM. Le test MTT a pu être effectué dans 74 cas (72 diagnostics
et 2 rechutes), le phénotype MDR a été réalisé dans 41 cas et les puces de transcriptome (Affymetrix HG U133 plus 2.0)
dans 35 cas. Nous espérons identier de nouveaux mécanismes de résistance en analysant les données de transcriptome
et l’étude in vitro de la résistance aux anti-cancéreux.
NOTES
87
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AXE 3 :
«Ciblage multimodalités en
cancérologie, programme
CIMULCAN»
88
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AXE 3
55) Correction de l’effet de volume partiel par la méthode des coefcients de recouvrement (Koutoua Joseph ANOUAN)
K. J. ANOUAN 1,2; R. MODZELEWSKI
1
2
3
1,3
; P. VERA 1,3 ; I. GARDIN 1,3 ; S. HAPDEY 1,3
LITIS EA 4108 – Equipe QuantIF, Université de Rouen
Siemens Healthcare France; 9, Boulevard Finot 93527 Saint-Denis
Département de Médecine Nucléaire, Centre Henri-Becquerel
Objectifs : L’effet de volume partiel (EVP) en imagerie fonctionnelle par TEP est un phénomène prépondérant pour les
petites structures dont les dimensions restent difciles à estimer en TEP. Les approches usuellement proposées pour corriger de l’EVP repose donc sur l’hypothèse forte, mais erronée d’une concordance parfaite entre les images anatomiques
et fonctionnelles. Nous proposons de corriger de l’EVP en utilisant l’imagerie fonctionnelle seule pour la segmentation des
hyperxations et en appliquant aux objets ainsi obtenus une méthode de détermination des coefcients de recouvrement
(RC) (Kessler et al., 1984) an d’estimer la perte de signal liée à l’EVP et pouvoir par la suite corriger nos objets affectés
de l’EVP.
Matériel et Méthodes : Des acquisitions d’images TEP ont réalisé sur un fantôme cylindrique contenant 9 sphères de
volume allant de 0,43 à 97,3 ml pour 5 différents contrastes sphère/fond variant de 2.05 à 8.3. Ces acquisitions ont
permis de calculer les différents RC à appliquer. Ces RC, fonctions de la taille de la lésion et de son contraste ont par la
suite été modélisés par une équation mathématique dont les paramètres sont ajustés par les volumes moyens mesurés
des différentes sphères. Les mesures de concentration d’activité mesurées dans les sphères, avec et sans correction
de l’EVP ont ensuite été comparées aux concentrations d’activité réellement présentes dans les sphères au moment de
l’acquisition.
Résultats : Erreurs moyennées (± SD) sur les 5 contrastes pour chacune des sphères
Volume (mL) de sphères
97.3
Erreur (%) sans correction
-25.9±4.9
Erreur (%) avec correction
-2.9±0.8
58.1
27.9
19.3
11.6
-27.6±4.3 -28.6±5.7 -29.9±4.6
-1.6±2.2
-0.5±3.8
-3.6±2.1
3.8
2.1
-33.8±6.0 -36.7±6.8 -52.4±7.2
4.4±5.6
12.5±10.7
-7.1±2.7
1.0
Erreur moy. globale (± SD)
-63.9±4.2
-37.3±13.6
-19.3±7.5
-1.4 ± 9.3
Conclusion : Ces résultats préliminaires ont permis de valider l’approche des RC telle que nous l’avons proposée.
D’autres études de validations sur des fantômes plus réalistes devront être menées. Par ailleurs d’autres approches de
correction de l’EVP sont en cours de développement.
NOTES
89
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AXE 3
56) Méthode originale de reconstruction en TEP intégrant les mouvements respiratoires (Loïc FIN)
J
Loïc FIN 1,2, Joël DAOUK 1, Pascal BAILLY 1,3, Marc-Etienne MEYER 1,3
1
2
3
Laboratoire TIDAM – Université de Picardie Jules Verne
Direction de la recherche clinique et de l’innovation – CHU Amiens
Service de médecine nucléaire – CHU Amiens
Introduction : La correction du mouvement respiratoire en tomographie par émission de positons (TEP) vise à intégrer
les informations des mouvements des organes lors de l’étape de reconstruction des images. Ainsi, la totalité de la statistique de comptage d’une acquisition permet de générer un seul volume sans les effets du déplacement (étalement des
xations et sous évaluation des activités). Ici, nous présentons les résultats d’une méthode originale basée sur un algorithme itératif (OSEM) pour lequel l’opérateur tomographique est calculé en temps réel, en fonction de l’état respiratoire.
Matériel et Méthodes : Notre méthode MOSEM (pour Motion OSEM) repose sur des acquisitions préalables de sources
de 18F-uorodéoxyglucose (de la taille des voxels des images reconstruites) an d’incorporer les différents aspects physiques de la détection des photons. Ces acquisitions permettent d’établir l’opérateur tomographique directement à partir
des coordonnées cartésiennes des voxels.
La performance de cette méthode de reconstruction a été étudiée avec trois ensembles de données: deux simulations
d’une lésion thoracique ayant un déplacement transaxial ou axial et une acquisition d’une sphère de 10 mm de diamètre,
animée d’un déplacement transaxial de 20 mm.
Résultats : L’erreur quadratique moyenne normalisée (NMSE) avec une acquisition de référence (sans mouvement de
l’objet) est de 0,20 pour les images non synchronisées et de 0,01 pour l’image MOSEM avec la simulation de mouvement
transaxial. De même, la NMSE est de 0,30 pour l’image non synchronisée et 0,03 pour l’image MOSEM avec la simulation
de mouvement axial. Pour la sphère, l’erreur passe de 0,78 pour la reconstruction non synchronisée à 0,43 pour MOSEM.
Conclusion : La réduction des erreurs résulte de la diminution de l’effet d’étalement et du rehaussement de l’intensité
des xations. Nos résultats montrent que les images corrigées du mouvement avec MOSEM sont semblables aux images
de référence.
NOTES
90
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AXE 3
57) Synthèse de radiomarqueurs technétiés et uorés pour la détection de cellules
hypoxiques tumorales (Yoann JOYARD)
JOYARD Yoann 1, AZZOUZ Rabah 1, FRUIT Corinne 1, BISCHOFF Laurent 1, PAPAMICAEL Cyril 1, LEVACHER Vincent 1, LABAR
Daniel 2, JAMAR François 2, VERA Pierre 3, BOHN Pierre 3
1
2
3
UMR CNRS 6014, IRCOF Rouen, Université et INSA de Rouen, Mont-Saint-Aignan, France
IMRE, Université Catholique de Louvain, Bruxelles, Belgique
EA4108, LITIS-QuantIF Rouen, Université et INSA de Rouen, Rouen, France
L’hypoxie est connue pour être responsable d’une radio et d’une chimiorésistance. L’accès à toutes les localisations
tumorales par l’imagerie nucléaire est devenu un intérêt majeur pour l’orientation thérapeutique. Depuis les années
70, des marquages par un radionucléide de dérivés nitroimidazoles, classe de molécules connue pour se xer de façon
intracellulaire aux cellules hypoxiques, ont été développés (FMISO, FETA, BMS181321, …).
L’objectif des travaux présentés ici est de réaliser la synthèse de radiotraceurs potentiels de l’hypoxie tumorale. Les
radiotraceurs synthétisés se distinguent en deux catégories : les nitroimidazolés technétiés et les nitroimidazolés uoré.
1. Synthèse de radiotraceurs nitroimidazolés technétiés de l’hypoxie tumorale
Le Technétium est le radionucléide le plus employé en médecine nucléaire du fait de ses propriétés intéressantes (période
plus longue (t1/2 = 6h), 8 états d’oxydation,…), son coût peu élevé et son obtention aisée à partir d’un générateur. Les
deux ligands synthétisés au laboratoire possèdent un motif nitroimidazole et un motif HYNIC connu pour être un bon
complexant du 99mTc.
O
O2N
N
N
N
N
H
N
N
H
NH2
N
NO2
N
NHNH2.HCl
Le marquage par le technétium, ainsi que la stabilité de
ces traceurs seront évalués par radio-HPLC.
EtO
Si
Cl
NaN3, DMF
EtO
Si
N3
H2 / Pd (10%mol)
EtO
Si
NH2
2. Synthèse de radiotraceur nitroimidazolé uoré de l’hypoxie
tumorale
Le uor 18 est un isotope actuellement le plus utilisé en TEP, ainsi le
besoin de techniques permettant une rapide incorporation de l’élément 18F est un réel enjeu industriel. C’est dans ce contexte que le laboratoire a travaillé sur le développement d’analogues silylés du [18F]
uoromisoninidazole dans le but de développer de nouveaux composés radiomarqués pour la détection des régions tumorales hypoxiques.
NO2
Conversion (marquage
du précurseur par le 18F)
Temps
(minutes)
Température
0
TA
0%
5
50 °C
55 %
14
50 °C
78 % (plateau)
43
70 °C
100 %
EDCI/ CH2Cl2
N
N
OH
O
O
O
Si
N
H
N
N
NO2
NOTES
91
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AXE 3
58) Segmentation de tumeurs pulmonaires en TEP au 18F-FDG à l’aide de la marche
aléatoire : Application pour le suivi thérapeutique par radiothérapie externe (Dago
Pacôme ONOMA)
D.P ONOMA 1, S. RUAN 1, R. MODZELEWSKI 2, I. GARDIN 2, P. VERA 2
1
2
LITIS EA 4108 - QuantIF, Université de Rouen
Département de médecine nucléaire, centre Henri-Becquerel & LITIS EA 4108 - QuantIF, Université de Rouen.
Objectif de l’étude : Pour la dénition du volume cible en radiothérapie, l’imagerie par Tomographie d’Emission de Positons
(TEP) au 18F-FDG apporte une information métabolique complémentaire à l’imagerie anatomique TDM. Bien que de nombreuses
méthodes aient été proposées dans la littérature, il se pose le problème de la précision dans la dénition de ce volume en raison
du bruit et de l’effet de volume partiel dans les images. Nous proposons une méthode de segmentation basée sur la marche
aléatoire (MA) pour évaluer le changement volumique des lésions pulmonaires de patients en cours de radiothérapie.
Matériels et méthodes : Six examens TEP-TDM, dont 1 avant et 5 pendant la radiothérapie (tous les 10 Gy), ont été acquis
chez un patient souffrant d’un cancer pulmonaire. Notre algorithme consiste à segmenter la lésion coupe par coupe par MA. Cet
algorithme nécessite la création de deux fois K germes, un par région d’intérêt correspondant ici au volume tumoral et au fond.
Son principe est basé sur le calcul de la probabilité qu’un marcheur aléatoire partant d’un pixel de l’image atteigne en premier
l’un des K germes. Les germes des hyperxations ont été dénis automatiquement par la méthode fuzzy C means. Pour ceux
du fond tous les pixels du contour d’une ROI englobant la tumeur ont été considérés. La méthode a été évaluée sur des images
TEP au 18F-FDG d’un fantôme contenant des sphères de volumes 0,99 ; 2,08 ; 3,78 ; 11,6 ; 19,3 ; 27,9 ; 58,1 et 97,3 mL pour
différents contrastes : 2 ; 3,4 ; 4,9 ; 6,3 et 7,7.
Résultats : Pour chacune des sphères et sur l’ensemble des contrastes, on obtient les erreurs moyennes (en %) respectivement
de 23,23 ; 7,57 ; 18,71 ; 6,67 ; 7,83 ; 8,25 ; 5,08 ; 5,82 qui sont moins importantes que la méthode récente de Vauclin et al
(Phys Med Biol 2009). On obtient avec celle-ci les erreurs (en %) de 67,67; 19,23 ; 9,19 ; 13,08 ; 11,59 ; 16,24 ; 15,92 ; 7,60.
Ce résultat préliminaire montre la pertinence de la méthode. Les résultats de la segmentation sur les 6 examens du patient sont
illustrés sur la gure ci-dessous. Les deux premiers examens pendant radiothérapie (TEP2 et 3) montrent une réponse négative
au traitement avec une augmentation du volume tumoral (33,24 % et 35,93 %) et les trois autres une réponse stable (TEP4),
puis une réponse avec une diminution du volume tumoral (33,19 % et 40,57 %).
TEP1
TEP2
TEP3
TEP4
TEP5
TEP6
Figure : Segmentation d’une tumeur pulmonaire avant (TEP1) et pendant (TEPn, n=2 à 6) la radiothérapie.
Conclusion : Notre algorithme de MA de segmentation des hyperxations 18F-FDG est prometteur pour sa robustesse au bruit
et au faible contraste au bord de la tumeur. La prochaine étape est le développement d’un algorithme de MA en 3D.
NOTES
92
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AXE 3
59) Evaluation de la reproductibilité de la lecture semi-quantitative des TEP-TDM au
FDG dans le cancer de l’œsophage (Odré PALIE)
PALIE O. 1, MECHKEN F. 1, BECKER S. 1, BENYOUCEF A. 2, EDET-SANSON A. 1, ROUSSEAU C. 3, BRIDJI B. 3,
HOUZARD C. 4, GIAMMARILE F. 4, ITTI E. 5, MICHEL P. 6, VERA P. 1
1
Médecine nucléaire & QuantIF-Litis (EA4108), CLCC Centre Henri Becquerel,
Radiothérapie, CLCC Henri Becquerel ;
Médecine nucléaire, Centre René Gauducheau, Nantes ;
4
Médecine Nucléaire, Hospices Civils de Lyon ;
5
Médecine nucléaire, CHU Henri Mondor, Creteil ;
6
Département de gastro-entérologie CHU de Rouen.
2
3
Introduction : Les examens TEP-TDM au 18F-FDG sont fréquemment interprétés selon une échelle semi-quantitative à
5 scores. Très peu d’études ont testé la reproductibilité des résultats en particulier dans le cancer de l’œsophage. Cette
reproductibilité a été testée dans le cadre d’une étude prospective sur l’intérêt de la TEP-TDM au FDG à J21 de la radiochimiothérapie (étude RTEP3).
Matériel et méthodes : 23 patients atteints d’un carcinome épidermoïde de l’œsophage histologiquement prouvé,
stade IIB, III ou IVa ont bénéciés d’une TEP-TDM (Biograph S16, Siemens) au 18F-FDG (5 MBq/Kg), avant et à J21 de
la radio-chimiothérapie concomitante. Les 46 examens ont été relus en aveugle par 4 médecins indépendants : 2 médecins expérimentés (séniors) et 2 internes (juniors). La seule connaissance des médecins était qu’il s’agissait de patients
atteints d’un cancer de l’œsophage. Les hypermétabolismes œsophagiens et extra-œsophagiens (ganglions médiastinaux, métastases et xations de découvertes fortuites) ont été classés en 5 scores (0=absence de xation, 1=xation
minime ou physiologique, 2=xation modérée ou douteuse, 3=xation intense, 4=xation très intense). Dans un 2ème
temps, les hypermétabolismes ont été classés en 2 scores (0=normal; 1=pathologique) avec successivement un seuil
pathologique pour un hypermétabolisme à 2 (S1) et un seuil pathologique pour un hypermétabolisme à 3 (S2). Des
tests de kappa pondérés ont été effectués sur un classement en 5 scores puis en 2 scores.
Résultats : Le seuil S2 (hypermétabolisme pathologique pour un seuil à 3) n’a pas été retenu en raison du trop faible
effectif sur le grade 0 pour les lésions œsophagiennes (kappa non calculable) ou les mauvaises reproductibilités pour
les lésions extra-œsophagiennes. Seul le seuil S1 (hypermétabolisme pathologique pour un seuil à 2) a été utilisé.
Concernant les hypermétabolismes de l’œsophage, la reproductibilité est bonne sur un classement en 5 scores entre
les 2 médecins séniors (K=0,64), sans changement pour un classement en 2 scores (K=0,64). La reproductibilité est
intermédiaire ou faible entre les médecins juniors et seniors, et entre médecins juniors (K entre 0,19 à 0,44). La reproductibilité s’améliore entre les médecins séniors et juniors, et entre les médecins juniors en utilisant le classement en
2 scores (0,33 à 0,78). Concernant les hypermétabolismes extra-œsophagiens, le classement en 5 scores donne une
reproductibilité intermédiaire entre les médecins séniors (K=0,52), et s’améliore en utilisant un classement en 2 scores
(K=0,60). Le classement entre médecins séniors et juniors reste faible à intermédiaire (K=0,28 à 0,63) et s’améliore
grâce à un classement en 2 scores (K=0,39 à 0,82).
Conclusion : La reproductibilité de la lecture d’un hypermétabolisme en TEP-FDG dans le cancer de l’œsophage est
bonne entre médecins séniors mais nécessite un apprentissage, car moins bonne avec les médecins juniors. La reproductibilité est meilleure pour les lésions œsophagiennes que pour les lésions extra-œsophagiennes. Un classement en 2
scores avec un seuil de positivité à 2 améliore la reproductibilité de la lecture semi-quantitative particulièrement pour
les médecins juniors.
NOTES
93
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AXE 3
60) Evaluation non invasive de la prolifération des tumeurs cérébrales en TEP [18F]uorothymidine (FLT) : comparaison avec la TEP [11C]-méthionine (MET), la spectroscopie par résonance magnétique (SRM) et l’index de prolifération histologique
Ki67 (Jean-Sébastien GUILLAMO)
JS. GUILLAMO 1,2, S. VALABLE 2, E. LECHAPT-ZALCMAN
A. ABBAS 6, A. DUGUÉ 7, S. DE BOÜARD 7, L. BARRÉ 6, JM. DERLON 8
1
Service de Neurologie,
2
Equipe CERVOxy, UMR CI-NAPS, CYCERON,
3
Service d’anatomopathologie,
4
Service de neuroradiologie,
5
GIP CYCERON,
6
Equipe GDM TEP, UMR CI-NAPS, CYCERON,
7
Cellule de promotion de la recherche clinique,
8
Service de Neurochirurgie, CHU de Caen
2,3
,
JM.
CONSTANS
2,4
,
A.
MANRIQUE
5
,
S.
GUILLOUET
6
,
Introduction : L’évaluation en imagerie, par TEP ou IRM/SRM, des tumeurs cérébrales est un moyen non invasif de détecter
les tumeurs, d’évaluer leur grade histologique et leur prolifération. La TEP [18F]-uorodéoxyglucose, largement utilisée dans
l’évaluation métabolique des cancers, se heurte à la captation importante du cerveau normal, ce qui rend ce traceur peu utile
dans les tumeurs cérébrales. A l’inverse, la MET est considérée comme le traceur de référence dans les tumeurs cérébrales, car
elle permet une détection précise des tumeurs, y compris des gliomes de bas grade. Cependant, le marquage au carbone 11 de
la MET pose des problèmes de disponibilité et réserve ce traceur à quelques centres de recherche. Dans ce contexte, l’utilisation
du traceur de prolifération FLT est apparue prometteuse pour l’évaluation des tumeurs cérébrales. En effet, ce traceur uoré n’est
pratiquement pas capté par le cerveau normal et semble bien corrélé à l’agressivité des tumeurs.
Méthodes : Nous avons évalué de façon prospective la captation de FLT (SUV moyen et maximum) et MET (ratio moyen et
maximum) en TEP (équipe GDM TEP, GIP CYCERON), ainsi que le ratio choline/créatine en SRM (reet indirect de la prolifération)
de différents types de tumeurs cérébrales avant l’intervention chirurgicale. Les paramètres d’imagerie ainsi recueillis ont été
confrontés au type histologique, au grade et à la prolifération tumorale mesurée sur les pièces opératoires en immunohistochimie (index de prolifération Ki67), considéré comme le biomarqueur dé référence. L’analyse a porté sur 25 tumeurs incluant
: gliomes de grade II (n=5), gliomes de grade III (n=8), gliomes de grade IV (n=7), métastases (n=2), méningiomes (n=2),
pseudo-tumeur vasculaire (n=1).
Résultats : La captation de FLT était élevée dans les tumeurs de grade IV et les métastases. Le contraste entre la tumeur et
le parenchyme cérébral qui ne captait pas le traceur donnait un rapport signal sur bruit excellent. A l’inverse, la captation de la
FLT dans les gliomes de grade II était très faible, proche de 0. Pour les gliomes de grade III, la captation de FLT était variable,
mais semblait liée à la présence d’une prise de contraste en IRM, témoignant d’une rupture de la barrière hémato-encéphalique
(BHE). Pour les gliomes (grade II, III et IV), il existait une forte corrélation entre la captation de FLT (SUV max) et de MET (ratio
max): r=0.83 ; p<0.00001. De plus, il existait une association signicative entre le grade histologique et les trois modalités
d’imagerie FLT (p=0.003), MET (p=0.01) et choline/créatine (p=0.045). Cependant, seules les TEP FLT et MET étaient corrélées
à la prolifération Ki67 en histologie (r=0.57, p=0.009 et r=0.63, p=0.002 respectivement). Il n’y avait pas de corrélation entre
la TEP (FLT ou MET) et la choline/créatine en SRM. Enn, de façon inattendue, nous avons observé une captation élevée de FLT
dans les méningiomes (grade I) et une pseudotumeur vasculaire. Cette captation pourrait être interprétée comme un faux positif
lié à la présence dans ces lésions bénignes d’une rupture de la BHE.
Conclusion : La FLT est un traceur intéressant, comparable à la MET, pour l’exploration des tumeurs cérébrales de haut grade,
car bien corrélée au grade et à la prolifération. Pour les tumeurs de bas grade, la MET reste supérieure pour la détection des
tumeurs. Cependant, la présence de captation de la FLT dans des lésions bénignes, présentant une rupture de la BHE, doit faire
interpréter les résultats avec précaution.
NOTES
94
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AXE 3
61) Comparaison des effets de la radiothérapie conventionnelle et de l’hadronthérapie sur les tumeurs cérébrales : étude in vitro (Armelle CALIPEL)
CALIPEL A., PERES E., PETIT E., GUILLAMO JS, BERNAUDIN M.
Equipe CERVOxy “Hypoxie et physiopathologie cérébrovasculaire”, UMR 6232 CI-NAPS ; CNRS ; CEA ; Université de
Caen Basse-Normandie; Université Paris-Descartes. G.I.P CYCERON, 14 074 Caen, France.
Les gliomes, et en particulier les glioblastomes multiformes (GBM, ou astrocytomes de grade IV) sont les tumeurs cérébrales
primitives les plus fréquentes avec une incidence de l’ordre de 4/105 par an. Les traitements actuels des GBM sont la résection
chirurgicale quand c’est possible, puis une radiothérapie associée ou non à une chimiothérapie. Le traitement de référence
actuel, comprenant un traitement par rayon X de 60 Grays (en fractions de 2 Gy pendant 6 semaines) couplé à l’administration
de témozolomide (Temodal®, TMZ) de façon concomitante et adjuvante, a montré son efcacité mais la médiane de survie des
patients atteints d’un GBM reste toutefois très faible (de 12-15 mois). Les GBM, tumeurs très malignes, très angiogéniques
et hypoxiques, présentent une mauvaise réponse à la radiothérapie conventionnelle, indépendamment de facteurs pronostics
connus. En effet, le principal paramètre de radiosensibilité constamment retrouvé dans les études est le degré d’oxygénation
tissulaire. L’hadronthérapie est une nouvelle modalité de radiothérapie qui utilise non plus des faisceaux de rayons X classiques,
mais des faisceaux de particules que l’on appelle des hadrons (soit des protons, soit des ions comme le carbone) de meilleures
efcacités biologique et balistique. Les caractéristiques de ces ions pourraient être particulièrement adaptées au traitement des
GBM, en optimisant l’efcacité du traitement tout en limitant les atteintes du tissu sain. Par ailleurs, l’efcacité de ces rayonnements serait moins sensible à l’hypoxie. Toutefois, à l’heure actuelle peu de données permettent de l’afrmer, en particulier pour
les tumeurs cérébrales. C’est pourquoi, Notre objectif principal est de comparer les effets des rayons X (radiothérapie classique)
et ceux induits par les ions carbones (hadronthérapie) sur des cellules de GBM placées en condition de normoxie et d’hypoxie.
Nos résultats préliminaires sur la lignée cellulaire de GBM (U251) obtenus par le test standard de formation de colonie ont
permis de déterminer la sensibilité de cette lignée dans des conditions d’hypoxie à 1% d’oxygène comparées à des conditions
normoxiques après une irradiation aux rayons X (SATURNE 41-15 6 MeV, Centre F. Baclesse, Caen). Les caractéristiques de radiosensibilité des cellules U251 que sont les doses létales moyennes D37 et D10, correspondant aux doses nécessaires pour réduire
la fraction de survie à 37 % et 10 %, sont respectivement de 3.2 Gy et de 5.8 Gy en condition de normoxie tandis qu’elles sont
de 5.3 Gy et 8.6 Gy dans des conditions d’hypoxie à 1% d’oxygène. De plus, la fraction de cellules ayant survécu à 2 Gy (SF2)
est de 60.8% en conditions de normoxie et passe à 100% en condition d’hypoxie.
An de comparer les effets des ions carbone aux effets des rayons X, les courbes de survie des cellules U251 ont été établies
en condition de normoxie versus hypoxie 1% après irradiation par les ions carbone (75 MeV/u, IRABAT D1, GANIL, Caen). Nos
résultats préliminaires sur la sensibilité de ces cellules, indiquent que les D37 et D10 sont de 2.5 Gy et 3.7 Gy en conditions de
normoxie et passent à 3 Gy et 5 Gy en condition d’hypoxie à 1% d’oxygène.
L’ensemble de ces résultats montre que les cellules U251, placées en condition hypoxique à un taux d’oxygène de 1%, sont plus
résistantes aux rayons X et que cette résistance est moindre sous exposition aux ions carbone. Notons tout de même que la
SF2, qui est de 100% en condition hypoxique après irradiation par les rayons X, diminue de 40% après irradiation par les ions
carbone. Ces résultats devront être conrmés en comparant notamment les efcacités biologiques des ions carbones par rapport
à celle des rayons X mesurée à travers l’Efcacité Biologique Relative (EBR) qui correspond au rapport des doses absorbées
nécessaires pour produire un effet biologique donné.
Ces travaux sont soutenus par l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) et le Conseil Régional de Basse-Normandie.
NOTES
95
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AXE 3
62) Chondrosarcomes et radiothérapie : effet de la teneur en oxygène dans le microenvironnement tumoral sur la radioresistance (Catherine BAUGE)
CAUVARD O. 1, BÉNATEAU H. 1,2, LECLERCQ S. 1,3, LEFAIX JL., GALÉRA P. 1, BOUMÉDIENE K.
authors contributed equally)
1
2
3
1*
, BAUGÉ C.
1*
. (*these
Laboratoire Matrice Extracellulaire et Pathologie, Université de Caen Basse-Normandie, Caen
Département de chirurgie maxillo-faciale, CHU, Caen
Département de chirurgie orthopédique, Clinique Saint-Martin, Caen
L’hadronthérapie, ou radiothérapie par ions lourds est une alternative efcace au traitement de cancers inopérables et
radiorésistants. Cette nouvelle thérapie anticancéreuse est pratiquée actuellement dans deux centres de traitements
opérationnels (Japon et Allemagne), mais plusieurs autres sont en projet, dont deux (de Recherche et Clinique) en
France. A ce jour, plus de 50% des patients traités par hadronthérapie sont atteints de tumeurs cartilagineuses. En effet,
pour ce type de cancer, de très fortes doses de rayonnements sont indiqués en radiothérapie classique, ce qui pose le
problème de la tolérance des tissus sains environnants qui est relativement faible. Aussi, en raison d’une meilleure efcacité biologique relative (EBR), l’hadronthérapie est particulièrement recommandée, notamment par la Haute Autorité
de la Santé, pour traiter les tumeurs cartilagineuses de la base du crâne. Cependant, cette haute instance nationale
recommande des expériences supplémentaires an de mieux dénir les tumeurs à traiter, la dose d’irradiation à utiliser, et de déterminer les risques sur les tissus sains environnants. Nos travaux visent à répondre à ces questions et
s’intègrent dans un programme de recherche collaboratif plus large (projet ARCHADE : Advanced Ressource Centre for
Hadrontherapy in Europe).
Nos recherches se focalisent sur l’étude des effets des irradiations par ions carbone versus rayons X sur les chondrosarcomes et des chondrocytes sains. Nous nous intéressons plus particulièrement à l’impact du microenvironnement
tumoral. Actuellement, nous étudions plus spéciquement la teneur en oxygène. En effet, il est généralement admis que
l’hypoxie affecte les voies de réparation de l’ADN. Généralement, elle augmenterait aussi la radiorésistance tumorale aux
rayons X, et non aux ions carbone. Au cours de ce projet, nous cherchons à déterminer l’implication de l’hypoxie dans
la radiosensibilité, et dans les mécanismes de réparation de l’ADN de ces tumeurs après irradiations. Par ailleurs, dans
la mesure où les niveaux de HIF1a, le principal facteur mis en jeu dans la réponse cellulaire à l’hypoxie, sont corrélés
au grade des chondrosarcomes, nous cherchons à dénir son implication dans la survie cellulaire de ces cellules après
irradiations (rayons X et ions carbone).
Nos premiers résultats montrent clairement que l’hypoxie modie la survie des chondrosarcomes suite aux irradiations,
que ce soit en rayons X ou en ions carbone. Nous nous intéressons maintenant au rôle de HIF1 dans ce phénomène,
et cherchons à identier le mécanisme cellulaire et moléculaire responsable de la modulation de la radiosensibilité des
chondrosarcomes suite aux irradiations.
Pour conclure, ces travaux présentent un intérêt particulier au pronostic et à l’amélioration des radiothérapies par ions
carbone pour les chondrosarcomes. La comparaison des effets des ions carbone et des rayons X, sur la survie cellulaire
et les mécanismes de réparation de l’ADN apportera des données biologiques indispensables à une meilleure compréhension des mécanismes cellulaires radio-induits par les hadrons ainsi que pour l’élaboration de logiciels de planication
de traitement (TPS, Treatment planning software) an d’améliorer les protocoles de radiothérapie. En effet, cet outil
essentiel en radiothérapie classique n’existe pas encore pour l’hadronthérapie.
NOTES
96
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 3
63) Stress oxydatif après exposition aux ions carbone vs. rayons X dans des cultures
primaires saines (Carine LAURENT)
Carine LAURENT 1, Alexandre LEDUC 1, Jean-Louis LEFAIX 2
1
ARCHADE (Advanced Ressource Centre for HADrontherapy in Europe), Centre François Baclesse, 3 av du Général Harris, BP 5026, 14076 CAEN Cedex 5 ;
2
Laboratoire d’Accueil en Radiobiologie avec les Ions Accélérés, CIMAP-GANIL, CEA-DSV-iRCM-SRO, Bvd Henri
Becquerel, BP 5133, 14070 CAEN Cedex 5
Objectifs : L’efcacité supérieure des ions carbone (i-C) vs. rayons X (RX), avec une EBR (Efcacité Biologique Relative)
de 2 à 3, dans le traitement de différents types de tumeurs a été démontrée dans les principaux centres d’hadronthérapie (GSI, Allemagne et HIMAC, Japon). Cependant, peu d’études approfondies ont été conduites pour évaluer l’impact
de l’exposition à des TEL (Transfert d’Energie Linéique) élevés sur les tissus sains. Pour estimer les effets secondaires
possibles d’un traitement carbone, nous avons comparé l’exposition de cellules humaines normales, des broblastes et
des cellules endothéliales, aux i-C (75 MeV/u) et aux RX.
Méthodes et matériels : Le test de clonogenicité a été effectué pour sélectionner les doses d’irradiation et l’EBR a
été calculée. Le stress oxydatif a été évalué an d’observer les réponses cellulaires induites à court (minutes, heures)
et long terme (jours, mois) après l’irradiation. Les lésions de l’ADN ont été quantiées par la technique des comètes
en milieu alcalin. Les valeurs d’OTM (Olive Tail Moment) ont été établies immédiatement après irradiation et après des
périodes de réparation (1 et 3 heures après exposition). Les produits de peroxydation lipidique (MDA) et de l’oxydation
des protéines (carbonyls) ont été quantiés. Les systèmes de défense enzymatiques (activités catalase, SOD et GPx) et
non-enzymatiques (gluthation reduit/oxydé) ont aussi été investigués.
Résultats : Les courbes de survie ont permis le calcul de l’EBR, 3.3 dans les broblastes et 2.8 dans les cellules endothéliales. Dans les broblastes, la capacité antioxydante est augmentée après exposition aux RX. Après irradiation par i-C,
les défenses enzymatiques sont diminuées et les lésions des macromolécules biologiques augmentées en comparaison
des RX. Des résultats opposés ont été observés dans les cellules endothéliales. CONCLUSION : Ces résultats indiquent
une augmentation de la production de lésions oxydatives après irradiation aux i-C vs. RX dans les broblastes.
NOTES
97
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AXE 3
64) Radiothérapie Stéréotaxique sans duciel pour les carcinomes pulmonaires de
stade précoce : évaluation de l’efcacité et de la tolérance (Jean-Emmanuel
BIBAULT)
J.E. BIBAULT 1, B. PREVOST 1, E. DANSIN 2, X. MIRABEL 1, T. LACORNERIE 1, F. DUBUS 1, E. LARTIGAU 1
1
Département universitaire de radiothérapie, Université Lille II, CyberKnife Nord-Ouest, Centre Oscar Lambret, 3, rue
Frédéric Combemale, BP 307 - 59020 LILLE Cedex
2
Département d’Oncologie Générale, Centre Oscar Lambret, 3, rue Frédéric Combemale, BP 307 - 59020 LILLE Cedex
Objectif : La radiothérapie stéréotaxique permet de traiter les cancers du poumon au stade précoce chez les patients
inopérables. Ce traitement nécessité dans la plupart des cas d’insérer des marqueurs radio-opaques (duciels) au plus
près de la lésion, au risque d’induire un pneumothorax chez des patients déjà fragiles. Le CyberKnife permet un repérage
et un suivi en temps réel sans duciel de la tumeur pendant l’irradiation, laissant le patient respirer librement. Il pourrait
réduire la toxicité de ce type de traitement, tout en apportant le même bénéce. Nous rapportons notre expérience avec
51 patients traités avec ce système.
Patients et méthodes : Les patients ont été présentés et discutés en réunion de concertation pluridisciplinaire avec
un oncologue médical, un chirurgien thoracique et un radiothérapeute. Les critères de sélection comprenaient : tumeur
unique de stade T1 ou T2, entre 15 et 60 mm. Le bilan d’évaluation initial comportait un scanner thoraco-abdominopelvien et une PET au FDG. Lorsqu’une preuve anatomopathologique ne pouvait être obtenue chez ces patients fragiles,
le traitement était proposé si la lésion était considérée comme évolutive (augmentation de taille sur deux scanners
successifs et captation unique du FDG). La réponse a été évaluée selon les critères RECIST tous les 3 mois et la toxicité
avec l’échelle CTCAE v4.0
Résultats : 43 hommes (84%) et 8 femmes (16%) ont été traités pour carcinomes pulmonaires de stade T1 (49%) et T2
(41%). 5 patients ont été traités pour une récidive après chirurgie (4%) ou radiothérapie (6%). Le recul médian était de
15 mois (5-30). l’âge médian était de 69 ans (50-85). Tous les patients étaient fumeurs. La taille médiane de la tumeur
était de 24 mm (15-70). L’histologie était connue pour 19 patients (37%) : 4% d’adénocarcinomes, 19% de carcinomes
épidermoïdes, 8% de carcinomes à grandes cellules et 6% d’indifférenciés. La dose médiane délivrée était de 60 Gy (3660 Gy) en 3 fractions. Le volume tumoral macroscopique traité médian était de 11 cm3 (1,6-115). Le taux de contrôle
local était de 86%, dont 16 réponses complètes, 16 réponses partielles et 12 stabilités. 7 progressions tumorales ont été
objectivées, un patient avec une récidive médiastinale et 6 patients avec des métastases à disance. La survie spécique
à 15 mois est de 98%. 7 patients (14%) ont présenté une pneumopathie radique de grade 1 et deux patients de grade
2 (4%) sur l’évaluation à 3 mois. Aucune toxicité de grade 3 ou 4 n’a été observée.
Conclusion : Le contrôle local est similaire aux taux rapportés dans la littérature et la toxicité est moins importante,
puisque nous n’avons pas eu besoin d’utiliser de duciels. Cette méthode pourrait représenter un traitement totalement
non-invasive pour les patients non-opérables.
NOTES
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AXE 4 :
«Cancer et neurosciences»
99
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AXE 4
65) Evaluation de la valeur pronostique de la méthylation du promoteur du gène
MGMT par la technique de pyroséquençage dans les glioblastomes (Mathieu BOONE)
BOONE M, Service de neurologie, CHU Amiens
RAMIREZ C, Service de neuro-oncologie et de neurochirurgie, Hopital R.Salengro, CHRU Lille
ESCANDE F, Service de biologie moléculaire, CHRU Lille
MAURAGE C-A, Service d’anatomie et de cytologie pathologique, CHRU Lille
DUBOIS F, Service de neuro-oncologie et de neurochirurgie, Hopital R.Salengro, CHRU Lille
Le glioblastome multiforme (GBM) est une tumeur cérébrale maligne du système nerveux central au pronostique sombre.
Le traitement de référence (protocole Stupp) consiste en l’association d’une radiothérapie conformationelle à une chimiothérapie concomitante par Témozolomide oral suivie par cette chimiothérapie seule en adjuvant. L’enzyme de réparation
de l’ADN, O6-methylguanine-DNAmethyltransferase (MGMT) antagonise les effets génotoxiques des agents alkylants.
Son principal mécanisme d’inactivation est la méthylation du promoteur du gène MGMT. Ce silence épigénétique prédirait
une meilleure réponse au traitement des patients atteints de GBM.
Cette étude monocentrique rétrospective incluait 58 patients suivis pour un GBM de novo. Il a été effectué une analyse
de la survie en séparant 2 cohortes selon le prol méthylé ou non méthylé des patients, déni par l’étude de 5 îlots CpG
selon la technique de pyroséquençage.
La médiane de survie globale (SG) et de survie sans progression (SSP) était respectivement de 686 et 426,5 jours avec
une survie à 2 ans de 25,8%. La présence de la méthylation du promoteur du gène MGMT (41% des GBM) était corrélée
signicativement à une plus longue survie (médiane de la SG : 686 versus 426,5 jours; médiane de la SSP: 614 versus 277,5 jours). L’analyse multivariée des co-variables (âge au diagnostic, résection chirurgicale macroscopiquement
complète, réalisation du protocole Stupp) indique que le prol méthylé de la tumeur est un facteur indépendant de bon
pronostique pour la SG.
Ces résultats indiquent que la méthylation du promoteur du gène MGMT, analysé par la technique de pyroséquençage,
est signicativement un élément de bon pronostique dans le suivi du GBM.
NOTES
100
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AXE 4
66) Impact d’une nouvelle classe d’inhibiteurs de kinases dépendantes des cyclines,
sur le développement des gliomes malins (Marie JARRY)
M. JARRY 1, M.T. SCHOUFT 1, S. ARTHAUD 1, V. LE JONCOUR 1, F. LIGER 2, B. MARQUET 2, B. JOSEPH 2, L. MEIJER 3,
H. CASTEL 1 and P. GANDOLFO 1
1
2
3
Lab. DC2N, INSERM U982, IFRMP23, Université de Rouen, France;
ICBMS, Université Claude Bernard - Lyon 1, Villeurbanne, France;
Cell Cycle Group & UPS262, Station Biologique, Roscoff, France.
L’incidence des tumeurs cérébrales primitives de l’adulte est d’environ 5/100 000 habitants/an et ces tumeurs représentent 2% de la mortalité par cancer. La diversité des mécanismes moléculaires impliqués dans la prolifération des
cellules gliales tumorales et l’invasion du parenchyme nerveux sain, explique le pourcentage très élevé de récidive chez
la plupart des patients. En effet, même à l’heure actuelle, la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie présentent
une efcacité limitée dans le traitement des gliomes de haut-grades.
Il est maintenant clairement établi que l’hyperactivité des kinases dépendantes des cyclines (CDK) est l’un des processus
impliqués dans l’hyperprolifération et la croissance tumorale. Des inhibiteurs de CDK (CDKI) ont récemment été caractérisés pour leur activité anti-proliférative associée à des effets cytotoxiques. An d’améliorer la sélectivité et l’efcacité de
ces inhibiteurs de CDK, une série de composés hybrides ont été synthétisés. Dans la présente étude, nous avons testé
la capacité de ces nouveaux CDKI à inhiber la prolifération d’une lignée d’astrocytome anaplasique humain (SW1088)
et de glioblastome (U87).
Notre approche in vitro a montré que parmi les 36 composés testés, 19 sont efcaces dans une gamme de concentration
de 10-9 à 10-6 M, et deux d’entres eux sont particulièrement puissants avec des valeurs d’IC50 proche du nanomolaire. Les
études de cytométrie en ux visant à mesurer les changements de potentiels de la membrane mitochondriale (TMRM),
ont mis en évidence que les deux CDKI-, A et B, présentent des activités pro-apoptotiques sur les cellules SW1088 et
U87, ainsi que sur des cellules souches tumorales en culture, mais aussi sur des cellules endothéliales. Cet effet est associé à une altération du cycle cellulaire puisque, administrés sur deux lignées de glioblastome U87 et GL15, les CDKI A et
B inhibent de 50% la proportion de cellules en phase S et stimule de 20% le pourcentage de cellules en phase G2/M. In
vivo, l’administration journalière du CDKI-B, ralentit la croissance des tumeurs issues de xénogreffes hétérotopiques de
cellules U87 dans les souris Nude. L’analyse des tumeurs montre que l’inhibiteur CKI-B entraine une stimulation de l’activité caspase 3, du nombre de cellules souches CD133, et modie l’architecture vasculaire. En conclusion, nos données
suggèrent fortement que cette nouvelle classe de CDKI représente une famille de molécules qui offrent la perspective de
nouvelles options thérapeutiques dans le traitement des tumeurs gliales.
NOTES
101
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AXE 4
67) Le neuropeptide vasoactif Urotensine II stimule la migration/invasion et/ou
l’adhésion cellulaire dans le développement des tumeurs gliales (Céline LECOINTRE)
C. LECOINTRE 1, F. MORIN 1, M. JARRY 1, V. LE JONCOUR 1, L. DESRUES 1, M-T. SCHOUFT 1, O. LANGLOIS
F. PROUST 1,2, V. COMPÈRE 1,2, P. GANDOLFO 1 and H. CASTEL 1.
1
2
1,2
,
Laboratoire DC2N, Inserm U982, IFRMP23, Université de Rouen, Normandie, France.
Services de Neurochirurgie, Neuroradiologie et Anesthésie-réanimation, CHU de Rouen, France.
Les gliomes malins de haut-grades représentent les tumeurs primitives cérébrales les plus fréquentes chez l’adulte. Elles
sont principalement caractérisées par l’invasion du tissu normal cérébral par les cellules tumorales, et la prolifération
des cellules endothéliales (néo-angiogenèse), deux phénomènes responsables du degré élevé de récidive. Les facteurs
de croissance, mais aussi les neuropeptides vasoactifs participent au recrutement de cellules et/ou facteurs pro-angiogéniques, favorisant la promotion de la néo-angiogenèse in situ.
L’urotensine II (UII) est considéré comme le plus puissant peptide vasoactif connu à ce jour. L’UII et son récepteur couplé aux protéines G, le récepteur UT, sont fortement exprimés dans les tissus cardiaques et vasculaires, et l’UII exerce
de nombreux effets vasoconstricteurs dans diverses espèces étudiées. En particulier, des données récentes ont montré
que l’UII exerce une action pro-néoangiogenique sur des microvaisseaux cérébraux et se comporte comme un facteur
chimiotactique, stimulant la migration des monocytes humains et des cellules progénitrices endothéliales.
Bien que les gènes codant l’UII et le récepteur UT soient exprimés dans le système nerveux central, on connaît peu le
rôle du système urotensinergique dans le cerveau. Notre équipe a démontré la présence du récepteur UT fonctionnel
dans les cellules gliales de cortex de Rat, ainsi que l’expression de l’UII et de l’UT dans 30 extraits de glioblastomes
humains, et dans des lignées d’astrocytomes et de glioblastomes humains. Le but de notre étude est d’identier les
voies de signalisation associées au récepteur UT, impliquées dans la tumorigenèse gliale. Nos résultats de Western-blot,
cytométrie en ux et immunohistochimie montrent que l’UT est exprimé dans des lignées cellulaires de gliomes et des
explants frais de glioblastomes humains. Dans une lignée d’astrocytome anaplasique, l’UII est inactif sur la prolifération
et le cycle cellulaire mais stimule par chimiotactisme (chambres de Boyden) la migration de cellules tumorales gliales
et de cellules HEK exprimant l’UT humain. Lorsque des concentrations homogènes élevées du peptide sont testées sur
les gliomes et des cellules HEK transfectées (test utilisant des anneaux de clonage), la migration cellulaire collective est
inhibée. Nos études de vidéo-microscopie et cell-tracking révèlent que l’UII inhibe fortement la motilité cellulaire, en
renforçant l’adhérence cellule-cellule. L’ensemble de ces observations suggère un mécanisme différentiel relayé par le
peptide UII, i.e. la migration cellulaire induite par un gradient directionnel (faible concentration) et l’adhésion cellulaire
entraînée par une concentration homogène d’UII. Pour identier le mécanisme d’action associé aux différents couplages
du récepteur UT dans la migration/invasion des gliomes, nous étudions actuellement 1) les voies Gio/PI3K, Gq et Rho/
ROCK ainsi que 2) le rôle des partenaires protéiques de l’UT, identiés par double-hybride grâce au criblage d’une banque
d’ADNc issus de cerveaux humains. Jusqu’à présent, plusieurs protéines ont été clairement caractérisées, notamment la
Filamin A, une protéine impliquée dans la migration cellulaire et/ou l’adhésion. L’inhibition, notamment à l’aide de peptidomimétiques, de l’interaction entre récepteurs membranaires signalisant et protéines cytosoliques impliquées dans
la migration/l’invasion, pourrait constituer une piste pour le développement de stratégies thérapeutiques. Nous testons
actuellement cette stratégie in vitro qui vise à boquer l’interaction UT/Filamine A, complexe protéique impliqué dans la
tumorigenèse gliale et la néo-angiogenèse associée.
NOTES
102
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AXE 4
68) Fonctions cognitives dans le cancer du sein localisé chez un groupe de patientes
âgées : Résultats préliminaires d’une étude multicentrique, prospective et longitudinale (Marie LANGE)
M. LANGE 1,2, B. GIFFARD 1, A. DAIREAUX 2, C. RIEUX 2, S. NOAL 2, J. LE FEL 3, V. ROY 3, N. HEUTTE 4, O. RIGAL 5,
F. EUSTACHE 1, F. JOLY 2,6
1
U923 Inserm-EPHE-Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France
Unité de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, Caen, France
3
EA4306, Université de Rouen, Rouen, France
4
GRECAN EA1772, et IUT de Caen, Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France
5
Département d’oncologie médicale, Centre Henri-Becquerel, Rouen, France
6 CHU Côte de Nacre, Caen, France
2
Des troubles cognitifs légers - touchant principalement la mémoire épisodique et les fonctions exécutives - sont souvent
rapportés par les patients traités par chimiothérapie pour un cancer. Ces décits sont également observés avant traitement, soit juste après l’annonce diagnostique. Les patients âgés représentent une population à risque de développer
des troubles cognitifs et l’objectif de cette étude est de clarier la nature et l’origine de ces troubles, auprès d’un groupe
de femmes âgées traitées pour un cancer du sein localisé, en précisant l’impact réel de la chimiothérapie ainsi que
l’inuence de facteurs anxio-dépressifs et de la fatigue avant et après traitement.
Une évaluation longitudinale des fonctions cognitives (batterie de tests neuropsychologiques), de la qualité de la vie, de
la fatigue et du ressenti subjectif des troubles cognitifs (auto-questionnaires validés), de l’anxiété et de la dépression a
été réalisée avant traitement et à 6, 12 et 24 mois après la n du traitement. Les résultats présentés concernent l’analyse initiale et à 6 mois des 63 premières patientes.
Soixante trois patientes âgées de 71 ans (± 4 ans) traitées pour un cancer du sein localisé ont été examinées avant
traitement : 54 patientes ont été revues après traitement (2 sous-groupes : 17 traitées par chimiothérapie adjuvante
et 37 non traitées par chimiothérapie adjuvante). Les fonctions exécutives, la mémoire de travail, la mémoire épisodique, l’attention et les capacités visuo-constructives ainsi que la plainte cognitive, l’anxiété, la dépression et la fatigue
ont été évaluées avant et après traitement. Un décit cognitif a été déni par un score < 2 SD des normes à un test
ou < 1,5 SD des normes à 2 tests ou plus.
Avant tout traitement, comparé aux normes de la population générale, 54 % des patientes avaient un décit cognitif. 17
% des patientes avaient un score signicativement pathologique à au moins une des épreuves exécutives, 25% à une
épreuve de mémoire de travail, 25% à une épreuve de mémoire épisodique, 14% à une épreuve d’attention et 21% à
une épreuve visuo-constructive. L’anxiété, la dépression et la fatigue étaient corrélées (corrélation de Spearman) avec
la plainte cognitive (e.g. Beck et Décits cognitifs perçus, r = -.49, p <0.001) mais non avec les scores cognitifs objectifs. A l’issue du traitement, les performances de mémoire épisodique des 2 groupes diffèrent signicativement (test de
bilatéral de Wilcoxon, p <0.03) en défaveur du groupe traité par chimiothérapie.
Ces résultats préliminaires mettent en évidence que plus de la moitié des patientes âgées avec un cancer du sein présentent des troubles cognitifs initiaux à tout traitement adjuvant. Il existe une relation entre la plainte cognitive et l’anxiété,
la dépression et la fatigue alors que les performances objectives ne sont pas corrélées avec ces variables. Enn, la
chimiothérapie semble avoir un impact délétère sur les processus de récupération en mémoire épisodique.
NOTES
103
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AXE 4
69) Evaluation de l’effet d’un inhibiteur de mTOR, Everolimus, sur les fonctions cognitives et la plasticité cérébrale dans un modèle murin (Martine DUBOIS)
M. DUBOIS 1, V. LE JONCOUR 1, N. LAPINTE 1, V. ROY 2, M. C. TONON 1, P. GANDOLFO 1, F. JOLY 3, P. HILBER 2,
H. CASTEL 1;
1
2
3
U982 Inserm, Mont-Saint-Aignan ;
EA4306, Mont-Saint-Aignan ;
Centre François Baclesse, CHU, Caen.
Le cancer et ses traitements peuvent induire des décits cognitifs chez les patients, tels que des altérations de la mémoire visuelle et spatiale, et/ou des troubles de l’attention et un ralentissement psychomoteur, regroupés sous le terme
de “chemofog”. Nous avons précédemment mis en évidence l’effet direct de chimiothérapies sur les fonctions cognitives
et la neurogenèse, mais l’impact cérébral des thérapies ciblées n’a jusqu’à présent jamais été étudié. Parmi les thérapies ciblées, les inhibiteurs de la voie de signalisation de mTOR présentent une activité anti- proliférative et inhibent
la néo-angiogenèse intratumorale. Les effets de l’Everolimus (Novartis), un de ces inhibiteurs, ont ainsi été recherchés
dans notre modèle animal, sur les processus mnésiques et la plasticité cellulaire (in vivo et ex vivo) dans les aires cérébrales (hippocampe) impliquées dans les tâches comportementales testées. Everolimus (5 mg/kg) a été quotidiennement administré per os à des souris C57BL/6J Rj adultes pendant 2 semaines. Les performances d’apprentissage et de
mémoire ont été évaluées 7 jours après la n de la période de traitement grâce aux tests de la piscine de Morris et de
reconnaissance d’objets. Ex vivo, la neurogenèse a été étudiée au niveau du gyrus dentelé de l’hippocampe chez des
souris ayant reçu du BrdU durant les 5 derniers jours de la période de traitement. Nos résultats montrent que Everolimus
ralentit le gain de poids à partir du dernier jour de la période de traitement jusqu’à la n de la période d’évaluation comportementale. Une semaine après la n du traitement, la réactivité émotionnelle, l’activité spontanée, les performances
d’apprentissage et de mémoire spatiale, ainsi que la exibilité comportementale et la mémoire de reconnaissance
d’objets ne sont pas modiées par Everolimus. Le nombre de cellules souches neurales dans les zones neurogéniques
de l’hippocampe n’est pas modié, bien que la densité des niches vasculaires (marquage IQGAP-1) semble diminuée
chez les souris traitées par l’Everolimus. In vitro, la croissance des cellules souches neurales en culture n’est pas altérée
par des concentrations croissantes d’Everolimus. En conclusion, Everolimus ne modie pas, à court terme, les fonctions
cognitives évaluées grâce à des tâches dépendantes de l’hippocampe et du cortex préfrontal. Ces observations diffèrent
d’études précédentes montrant que la chimiothérapie (5-uorouracil) entraîne des décits cognitifs sélectifs, i.e. exibilité comportementale et mémoire de reconnaissance, sous-tendus par une altération de la neurogenèse. Ces résultats
renforcent l’intérêt de développer des thérapies ciblées pour le traitement du cancer.
NOTES
104
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AXE 4
70) Etude des effets secondaires du Sunitinib en conditions physiologiques chez le
rat adulte (Léna MARTEAU)
Léna MARTEAU 1, Marie-Sophie QUITTET 2, Pascale SCHUMANN-BARD 2, Jean-Sébastien GUILLAMO, Simon ROUSSEL,
Myriam BERNAUDIN 1, Edwige PETIT 1 et Samuel VALABLE 1
1
Equipe CERVOxy, « Hypoxie et physiopathologies cérébrovasculaires », UMR 6232 CI-NAPS ; CNRS ; CEA ; Université
de Caen Basse-Normandie; Université Paris-Descartes; CNRS; CEA. G.I.P CYCERON, Caen, France.
2
Groupe Mémoire et Plasticité comportementale, GMPc EA 4259, UFR des Sciences Pharmaceutiques, Université de Caen
Basse-Normandie, IFR ICORE, 14000 Caen, France
Il est maintenant bien établi que le développement d’une vascularisation intra ou péri-tumorale est un événement clé
pour la croissance des cancers. Ainsi, des traitements anti-angiogéniques sont de plus en plus utilisés comme traitements adjuvants dans les cancers. La reconnaissance du VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) comme un facteur
clé dans ce processus a conduit, ces dernières années, au développement de molécules visant à inhiber la voie du VEGF
en utilisant par exemple des inhibiteurs de tyrosine kinase des récepteurs du VEGF tel le Sunitinib. L’administration par
voie orale de cet inhibiteur permet d’améliorer la survie de patients atteints de tumeurs rénales et gastro-intestinales
et est actuellement en essai dans les tumeurs cérébrales. Cependant, comme la majorité des traitements anticancéreux conventionnels, le Sunitinib peut entraîner l’apparition d’effets secondaires chez le patient. Ces effets secondaires
incluent une hypertension, une fatigue mais aussi des troubles comportementaux et de mémoire nécessitant une prise
en charge particulière et l’adaptation du traitement en fonction du patient. Ces effets pourraient être mis en relation avec
le rôle exercé par le VEGF au niveau cérébral. En effet, en plus de ses effets vasculaires, il a été décrit que ce facteur
angiogénique jouait aussi un rôle neurotrophique et neurogénique pouvant inuencer la mémoire et l état émotionnel du
patient1. Dans ce contexte, l’objectif de cette étude a été de rechercher chez l’animal sain l’impact du Sunitinib sur le
système nerveux central. Dans ce but, nous avons recherché chez le rat adulte sain, les effets du Sunitinib (administré
à une dose de 20 mg/kg selon un mode comparable à celui employé en clinique, 5 jours ON, 2 jours OFF) sur différents
aspects comportementaux que sont la mémoire à long terme (spatiale au moyen du labyrinthe aquatique de Morris et «
émotionnelle » au moyen de l’évitement passif), la mémoire de travail (test d’alternances spontanées), le comportement
de type anxieux (labyrinthe en croix surélevée) et de désespoir comportemental (test de la nage forcée), et enn les
aptitudes sensori-motrices (test de l’agrippement). De plus, des études en imagerie par résonance magnétique (IRM)
et en tomographie par émission de positons (TEP) ont permis d’évaluer les éventuelles modications de la vascularisation cérébrale et leurs conséquences sur le métabolisme cérébral en réponse à ce traitement. Enn, le Sunitinib ayant
la capacité de traverser la barrière hémato-encéphalique, et les cellules cérébrales que sont les neurones et astrocytes
exprimant le système VEGF/VEGFR, nous avons également recherché, in vitro, des effets potentiels de cet inhibiteur sur
ces cellules. Nous avons ainsi montré un effet neurotoxique du Sunitinib à forte dose 10M. En revanche, nous n’avons
pas mis en évidence de différence d’aptitudes mnésiques et sensori-motrices dans les différents tests entre les rats traités et les rats contrôles. De plus, aucune perturbation fonctionnelle n’a été observée sur la vascularisation et le métabolisme cérébral. En revanche, à la dose de Sunitinib utilisée, le traitement entraîne une perte de poids importante des
animaux associée à une moins bonne récupération suite à un stress. Ainsi, nos résultats montrent que le sunitinib n’a pas
d’effet comportemental chez le rat sain. Néanmoins, si cette molécule ne semble pas affecter la composante vasculaire
au niveau cérébral, elle pourrait être toxique à forte dose pour la composante neuronale.
1
Ruiz de Almodovar et al. (2009) Physiological Reviews 89(2):607-48.
NOTES
105
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AXE 5 :
«Cancers, individu et société»
106
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 5
71) Epidémiologie descriptive des patients atteints d’un primo-cancer des voies aérodigestives supérieures dans le Nord-Ouest de la France en 2008 (Ludivine LAUNAY)
L. LAUNAY 1, AV. GUIZARD 3, C. GASNIER 3, C. THOMAS 2, S. BARA 4, O. DEJARDIN 1, B. LAPÔTRE-LEDOUX 5,
G. LAUNOY 1, K. LIGIER 2
1
ERI3 INSERM «Cancers & Populations», UFR de Médecine, Av de la Côte de Nacre, 14032 CAEN.
Registre général des cancers de Lille et de sa région, GRPS, CRRC, 235 avenue de la Recherche cs 50086, 59373 Loos
cedex.
3
Registre général des tumeurs du Calvados, Av Général Harris, BP 5026, 14076 Caen Cedex 5.
4
Registre des cancers de la Manche, CHP du Cotentin, 46 rue Val de Saire, 50102 Cherbourg-Octeville.
5
Registre du cancer de la Somme, Bât de Santé Publique, CHU hôpital nord, 80054 Amiens.
2
Contexte et objectif : En France, bien que l’incidence des cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS)
diminue depuis 25 ans chez les hommes, - 42,9 % pour les cancers Lèvre-bouche-pharynx (LBP) et – 50,4 % pour les
cancers du Larynx, ces cancers restent encore fréquents au regard des autres pays européens. Ce problème de santé
publique est visé par les nombreuses mesures du Plan cancer 2009-2013, notamment par la mesure 17.3 « améliorer la
détection précoce des cancers de la cavité buccale ». Dans le Nord-Ouest de la France, qui présente les taux d’incidence
parmi les plus élevés au niveau national, une étude épidémiologique portant sur les « Déterminants socioéconomiques,
comportementaux et cliniques de la survie des patients atteints d’un cancer des VADS» est en cours. L’objectif de cette
communication est de présenter la description des cas de cancers des VADS de la première année d’inclusion de cette
étude et d’apporter un éclairage spécique sur les cancers de la cavité buccale.
Matériels et méthodes : La population de l’étude était constituée de l’ensemble des patients domiciliés dans le Calvados, la Manche et dans la zone de proximité de Lille, âgés de plus de 20 ans, sans antécédent de cancer, ayant un
diagnostic de cancer des voies aéro-digestives supérieures (C00-C14, C32 et C76 selon l’ICDO 3ème édition) porté en
2008. Les données, recueillies par les registres généraux des zones géographiques citées, concernaient l’identication
du patient, la nature de son cancer (topographie, morphologie) et l’extension au diagnostic.
Résultats : En 2008, 466 patients ont été inclus. Les hommes représentaient 83.5% des cas (sex ratio = 5.0). La médiane d’âge des cas au diagnostic était de 58.0 ans (min. 37; max. 89). Les cancers du larynx, de la cavité buccale, des
amygdales et de l’oropharynx représentaient à eux seuls 77.9% des cas. Le stade d’extension de la tumeur au moment
du diagnostic était coté à 3 ou 4 dans 75.7 % des cas. Pour les cancers du sinus piriforme, de l’hypopharynx et de
l’amygdale, ces stades représentaient plus de 90 % des cas. En dépit de stades avancés, seulement 4.5% des patients
étaient métastatiques au diagnostic.
Les cancers de la cavité buccale représentaient 34.1 % des cas. La médiane d’âge de ces patients était de 58 ans (min.
37; max. 89). Les modes de découverte les plus fréquents étaient l’apparition d’une douleur (58.3% des cas) et l’apparition d’une tuméfaction (11.5%). Les stades de diagnostic les plus précoces (tumeur inférieure à 2 cm, sans adénopathie, sans métastase) ne représentaient que 29.6 % des cas.
Discussion et Conclusion : Les premiers résultats de cette étude montrent que les cancers des VADS sont diagnostiqués à un stade tardif. Ces données constituent une première description qui pourra être reconduite dans quelques
années an de connaître l’évolution des caractéristiques de ces tumeurs suite aux campagnes de sensibilisation de la
population et des professionnels de santé. Dans le cadre de l’étude, les analyses ultérieures étudieront le lien entre le
niveau socioéconomique des patients, le stade de diagnostic et leur prise en charge thérapeutique.
NOTES
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5 et 6 mai 2011 – Deauville
AXE 5
72) Le couple confronté au cancer : quel vécu pour le conjoint de la personne
malade ? (Sylvie LEMOIGNIE)
LEMOIGNIE Sylvie
Université de CAEN, CERReV, Pr. PROIA-LELOUEY Nadine (Université de CAEN, CERReV)
Si le vécu du malade et celui de ses proches ont été beaucoup étudiés ces dernières années, très peu de recherches se
sont penchées sur le couple et le vécu spécique du conjoint de la personne malade. Le couple est le lieu d’importants
conits psychiques individuels inhérents à chacun des conjoints mais il est aussi le lieu de dynamiques groupales bien
spéciques. Le couple constitue un microgroupe particulier (LEMAIRE, 1982) qui occupe, pour chacun de ses membres,
d’importantes fonctions psychiques, en particulier défensives. Les différentes phases de la maladie cancéreuse viennent
bouleverser l’homéostasie du couple, et nécessitent pour le patient et son conjoint, de mettre en place des mécanismes
de défense an de tolérer la souffrance psychique due à la maladie et ses différentes implications dans le présent et
dans le futur. Les défenses mises en place par le conjoint sont très coûteuses psychiquement. Leur atténuation, ou leur
effondrement, constitue un risque majeur.
An d’identier les phases de la maladie pouvant constituer des périodes de plus grandes vulnérabilités psychiques
pour le conjoint, nous avons initié un travail de recherche transversal, axé sur deux moments majeurs de la maladie:
l’annonce du diagnostic et la rémission. Dans une phase exploratoire que nous poursuivons actuellement, nous avons
réalisé des entretiens cliniques de recherche. Ces entretiens ont bien montré l’impact traumatique de l’annonce du diagnostic dans la vie des couples qui y sont confrontés. La charge symbolique du cancer conduit à de fortes angoisses de
mort et de séparation chez le malade mais aussi, par identication, chez son conjoint. Cette confrontation brutale et
massive à ces angoisses conduit à un remaniement de la dynamique du couple, plaçant le malade au centre de l’équilibre
du couple. Le conjoint peut alors éprouver de la culpabilité à exprimer sa souffrance et à bénécier d’un soutien psychologique. Ainsi, un fort risque d’être confronté à un syndrome d’usure (RIZK, 2007) est prégnant. Les couples rencontrés en phase de rémission de la maladie nous ont montré qu’ils gardaient, à titre individuel mais aussi à titre groupal,
des cicatrices psychiques du cancer marqués par la persistance de fortes angoisses et une difculté à se projeter
dans l’avenir. L’annonce de la rémission semble constituer une rupture de la temporalité. Ainsi, le concept de guérison
psychique (BACQUE, BAILLET, 2009) semble pouvoir s’élargir au conjoint du malade. L’étude et le soin de la souffrance
psychique du conjoint de la personne atteinte par le cancer apparait alors comme un nouvel axe dans le domaine de la
psycho-oncologie, puisque aider l’aidant, c’est aussi lutter contre le cancer.
NOTES
108
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AXE 5
73) Cancer et retour à l’emploi : l’expérience d’une consultation pluridisciplinaire
(Géraldine DE BLASI)
DE BLASI Géraldine, Psychologue, CHU de Rouen,
BOUTEYRE Evelyne, MCU, HDR en Psychopathologie, Université de Rouen
ROLLIN Laetitia, Assistante Hospitalo-Universitaire, Médecin du travail, CHU de Rouen
Le retour à l’emploi est un facteur essentiel de la qualité de vie pour les patients après les traitements du cancer. Le
travail est une composante importante du rôle social et de l’identité (Parsons, 2008 ; Rasmussen, 2008). Il assure différentes fonctions dont celle de permettre aux patients de retrouver une forme de « normalité » et de reprendre ou
maintenir le contrôle de leur vie (Peteet, 2000).
La consultation pluridisciplinaire d’aide à la reprise du travail après un cancer, créée en 2006 au CHU de Rouen, est composée d’un médecin du travail, d’une assistante sociale et d’une psychologue. Elle est un des rares dispositifs en France
dédié à la réinsertion professionnelle des patients.
Les 138 dossiers médicaux que nous avons pu exploiter indiquent qu’une majorité de patients (86%) est en rémission
mais aussi que 9% d’entre eux présentent un cancer évolutif ou sont en traitements palliatifs.
Cette communication a pour objectif de montrer les difcultés qu’ils rencontrent. Nous mettrons en avant l’hypothèse que
le travail psychique de la rémission constitue un obstacle potentiel à la réinsertion professionnelle (De Blasi, Bouteyre,
Rollin, 2011). Peu d’études portent sur le retour à l’emploi des patients en soins palliatifs (Schleinlich et al., 2008), mais
certaines difcultés psychologiques apparaissent similaires à celles des patients en rémission, bien que majorées :
-Sentiment d’isolement et difcultés relationnelles : la n des traitements, la rémission et le retour au travail représentent en général pour tout un chacun un retour à la vie « normale », or les patients éprouvent encore souvent les effets
des traitements (fatigue, douleurs, parfois handicap). Ni bien portants, ni malades, cette situation est inconfortable sur
le plan psychique. Pour les patients dont le cancer est évolutif, l’incompréhension de l’entourage par rapport à l’état de
santé est fréquente dans la mesure où la reprise du travail est souvent perçue comme un signe d’amélioration de l’état
de santé.
- Difculté à se projeter dans l’avenir : les patients en rémission ont fréquemment le sentiment d’avoir une épée de
Damoclès au-dessus de la tête, les bilans de contrôle sont anxiogènes et ravivent la crainte d’une récidive. Les conséquences physiques des traitements et cette incertitude quant à l’évolution de la maladie rendent difcile toute projection
dans un poste de travail. Pour les patients au cancer évolutif, l’incertitude est encore plus grande.
Deux vignettes cliniques permettront d’illustrer ces situations et l’accompagnement proposé par la consultation d’aide à
la reprise du travail après un cancer.
En effet, cette consultation œuvre au retour à la vie « normale », à la reprise d’une activité professionnelle en aidant
au dépassement des ressentis et questionnements anxiogènes. Cette démarche s’inscrit pour les patients dans une
recherche d’appui pour faire face à des difcultés, vécues et/ou anticipées. Enn, l’expérience de l’accompagnement de
patients dont le cancer est évolutif met en avant le fait que le retour à l’emploi pourrait être un facteur protecteur face
à un risque de désorganisation psychique. La reprise du travail (ou le projet de reprise, même s’il ne peut pas toujours
aboutir) répond aux besoins de poursuivre une vie « normale », de se projeter en gardant le contrôle de sa vie, d’éviter
la désocialisation et permettre ainsi une forme de survie psychique.
NOTES
109
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AXE 5
74) Les compétences dans le bénévolat associatif de lutte contre le cancer : référentiel fonctionnel et limites des populations (Lionel POURTAU)
Pourtau Lionel (IGR), Quettier Pierre (Paris 8), Bodineau Martine (Paris 8) et Amiel Philippe (IGR)
La communication présentée est un résultat segmentaire d’une étude en cours de l’unité de recherche en sciences
humaines et sociales de l’Institut de cancérologie Gustave Roussy dont l’objet est « Place et valeur des compétences
acquises par les malades et anciens malades et leurs proches engagés dans les actions bénévoles d’auto support en
cancérologie» dans le cadre de son programme « Monde associatif, bénévolat et lutte contre le cancer », nancé par
l’Institut national du cancer. Les méthodologies de recherche sont qualitatives appuyées, sur l’observation directe, l’observation participante, des entretiens semi-directifs (N=80) et l’organisation de 6 focus groups réunissant 40 personnes.
24 associations et 13 comités de la Ligue contre le cancer ont participé à la recherche sur tout le territoire national.
Nous avons pu recomposer les activités des bénévoles en 8 catégories :
- Fonction d’accueil et de soutien : «Etablir et maintenir le lien de soutien moral avec les malades et/ou leur famille»
- Fonction d’information : «Rendre le malade et/ou sa famille « compétent(s) » sur l’information médicale qui le concerne»
- Fonction d’assistance «Evaluer et mettre en œuvre des solutions aux situations qui dépassent les capacités d’action
du malade et/ou de sa famille»
- Fonction d’accompagnement : «Accompagner le malade durant le parcours de soin au long terme, aider à la récupération, améliorer la qualité de vie et contribuer à l’émergence du projet»
- Fonction militante «Evaluer et améliorer les pratiques de lutte contre le cancer (pratiques médicales, pratiques sociales)»
- Fonction prévention : «Organiser et/ou participer aux actions d’information et d’incitation à la prévention des cancers».
- Fonction de collecte de fonds
- Fonction associative : «Participer au fonctionnement et à l’animation de l’association, de la délégation régionale et/ou
du siège»
Réussir dans chacune de ces fonctions nécessite à la fois d’avoir ou de pouvoir développer des compétences propres. Il
apparaît aussi que le rapport à la maladie (bénévoles anciens malades, proches de malades ou membres du corps médical) inue sur la capacité d’intervention et sur la capacité à se maintenir dans l’engagement sans entrer dans un rapport
psychologiquement et/ou socialement toxique.
NOTES
110
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Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest
Plateforme de recherche clinique
du Cancéropôle Nord-Ouest
labellisée par l’INCa en 2007 et soutenue par
la Ligue Nationale Contre le Cancer depuis 2006.
Le Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest a les compétences
et le savoir-faire pour gérer et analyser les données d’études cliniques, diagnostiques,
pronostiques ou épidémiologiques selon les Bonnes Pratiques Cliniques ou
Epidémiologiques Internationales pour les établissements de l’interrégion
(Centres de Lutte Contre le Cancer de Caen, Lille et Rouen et
CHU d’Amiens, Caen, Lille et Rouen).
MISSIONS
B
Fournir l’aide logistique
permettant de garantir la
qualité des informations recueillies : aide à la conception
des questionnaires, saisie et
contrôle de saisie des informations, gestion des bases de
données, suivi à long terme
des études,
B Apporter une expertise
pour la gestion des projets,
B
Apporter une expertise
statistique pour l’analyse des
résultats,
BApporter une aide à la valorisation des résultats et une
collaboration à la publication.
Contact :
Marianne MARCHAND
E-mail : [email protected]
OUTILS
: + 33 (0)2 31 45 40 78
Pour la gestion de données : nous disposons du logiciel Capture
SystemTM (Clinsight/Ennov), logiciel conforme aux attentes de
la FDA et de l’EMEA. Ce logiciel est régulièrement mis à jour en
fonction des versions proposées par son éditeur. Les données sont
accessibles à distance grâce à des identiants et mots de passe
personnels. La pérennité des données est optimisée par le stockage
sur deux serveurs dans des lieux différents et les données sont
sauvegardées tous les jours.
Pour l’analyse statistique : logiciels utilisés
- calcul du nombre de sujets : nQueryAdvisorTM, nTerimTM, nPIITM
- résultats statistiques : SASTM, StataTM, StatXactTM, LogXactTM
111
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Plate-Forme de Génomique du Cancéropôle Nord-Ouest (Lille)
Localisée à l’IRCL, Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille,
la plate-forme de génomique fonctionnelle et structurale est
une STRUCTURE DÉDIÉE À L’ANALYSE GÉNOMIQUE.
La plate-forme a reçu la
labellisation IBiSA
(Infrastructures en Biologie, Santé et Agronomie)
au travers du réseau
LIGAN
(Lille Integrated Genomics
Advanced Network).
Son but : détecter et analyser des séquences
d’ADN ou d’ARN et leurs variations, dans une
région ciblée ou à l’échelle d’un génome.
C’est un service commun de l’université de Lille 2,
IMPRT IFR-114, ouvert à l’ensemble des services
de recherche, académiques ou privés.
CE SERVICE COMMUN SE COMPOSE DE
QUATRE PLATEAUX COMPLÉMENTAIRES :
ÎDeux de ces plateaux correspondent aux technologies de micro-arrays les plus utilisées dans le
monde : LES TECHNOLOGIES AGILENT ET AFFYMETRIX.
Le plateau de micro-arrays Agilent réalise :
Î Finalement, le quatrième plateau,
transversal, permet l’analyse biostatistique et bioinformatique des données générées.
- de la CGH array haute résolution,
 Ce plateau est quant à lui dédié à l’ana-
- du Gene Expression Proling (transcriptome, miRNA),
lyse des CNVs (Copy Number Variation)
avec logiciels commerciaux (DNA Analytics,
Partek) et logiciels développés par la plateforme (WACA, clustering, classication supervisée).
- et du ChIP on chip (promoteurs, méthylome, ...).
 Complémentaire, le plateau de micro-arrays
Affymetrix réalise :
- les analyse sur SNP.6 (génotypage, LOH, Copy Number, ...)
- et Gene Expression Proling (transcriptome)
ÎLe troisième plateau technologique se base sur
LE SÉQUENÇAGE HAUT DÉBIT D’APPLIED
BIOSYSTEMS
(SOLiD), pour proposer des approches génomique
avec une couverture et une précision inégalée.
Le plateau Séquençage Haut Débit (NGS) supporte des projets de RNA-seq, ce qui permet l’analyse qualitative (SNP,
junctions exons-exons, fusions de gènes, nouveaux transcrits)
et quantitative par le séquençage du transcriptome complet,
des projets de Target-seq (all exome et reséquençage ciblé)
pour lesquels nous rechercherons des anomalies génomiques
(SNP, indel, inversion), et enn des projets de ChIP-seq par
une étude de l’immunoprécipitation de la chromatine et de
Méthyl-seq par l’étude de la méthylation de l’ADN génomique.
 Des analyses d’expression sont également faites à l’aide de logiciels commerciaux
(GeneSpring, GeneMath, Bioscope) et de logiciels developpés par la communauté (Tophat,
Cufinks).
 Enn, ce plateau assure une analyse
fonctionnelle (Ingenuity Pathway Analysis,
GeneSpring).
Contact :
Martin FIGEAC
E-mail : [email protected]
: + 33 (0)3 20 16 92 13
http://www.ircl.org
112
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
En 2012, le programme MATWIN devient accessible
aux projets du Cancéropôle Nord-Ouest
PROGRAMME
DE SOUTIEN À LA PREUVE DE
CONCEPT DE LA MATURATION DE PROJETS EN
ONCOLOGIE POUR ACCÉLÉRER LE TRANSFERT
JUSQU’AU LIT DU MALADE
55
113
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Prochains colloques du Cancéropôle Nord-Ouest
GRELL 2011 -Caen - 1er, 2 et 3 juin 2011
sur l’invitation de Guy Launoy, coresponsable de l’axe 5
«Cancer, individus et société» du CNO
La réunion du GRELL 2011 (Groupe des Registres de Langue Latine)
sera organisée à Caen par la fédération des registres de cancers de
basse-normandie. Le programme sera bientôt disponible sur le site
de la Fédération des registres de cancers de Basse-Normandie et
sur le site du GRELL.
Thèmes retenus pour la prochaine réunion :
•
•
•
•
•
•
Outcome Research et Patterns of Care
Etude des prises en charge et de leurs résultats
Etudes collaboratives développées par le GRELL
Cancers Professionnels
Dépistage
Variations Géographiques des Indicateurs du Cancer
Le séminaire du mercredi 1er Juin sera consacré au thème des
Inégalités sociales et cancers – index de défavorisation.
Soumission des résumés pour le 25 mars 2011.
Retrouvez les informations sur :
http://www.registrescancers-bn.org ou sur http://www.
jpcom.fr/new/index.php?2011/06/01/82-greil-2011
3èmes journées d’actualité
clinico-biologique
consacrées cette année aux
pathologies myéloïdes
Les 17 et 18 juin 2011
Hôtel Westminster
Touquet - Paris Plage
Inscription avant le 15 mai 2011,
auprès de [email protected]
Avec le soutien de Novartis
Organisé par Florence Joly, responsable de l’Axe 4
«Cancer et Neurosciences» du CNO
114
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Organisé par Claude Preudhomme,
responsable de l’Axe 2
«Initiation et évolution tumorales des hémopathies
malignes» du CNO
Contacts
Composition du Comité de Pilotage Scientique du Cancéropôle Nord-Ouest
AXE 1 : «Du développement et la validation de biomarqueurs pronostiques et prédictifs à l’innovation thérapeutique»
Y. De Launoit
T. Frebourg
P. Michel
G. Zalcman
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 2 : «Initiation et évolution tumorales des hémopathies malignes»
F. Jardin
J.P. Marolleau
C. Preudhomme
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 3 : «Ciblage multimodalités en cancérologie, programme CIMULCAN»
V. Grégoire
E. Lartigau
P. Véra
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 4 : «Cancer et neurosciences»
H. Castel
B. Giffard
F. Joly
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 5 : «Cancers, individu et société»
V. Christophe
P. Cohen
G. Launoy
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Plate-forme de Génomique :
M. Figeac (Lille)
T. Frebourg (Rouen)
[email protected]
[email protected]
Tumorothèques :
F. Galateau-Sallé
[email protected]
Centre de traitements des données :
M. Henry-Amar
[email protected]
Equipe d’animation du Cancéropôle Nord-Ouest :
P. Formstecher (Président)
[email protected]
J-M Honore (Directeur)
[email protected]
V. Pancré et J-C. Barbare (Coordonnateurs scientiques)
[email protected]
[email protected]
V. Durnez (Assistante de direction)
[email protected]
S. Broutin (Chargée de communication)
[email protected]
L. Bury (Chargé de projet informatique)
[email protected]
P. Potier (Adjointe administrative)
[email protected]
Retrouvez toute l’information du
Cancéropôle Nord-Ouest sur :
www.canceropole-nordouest.org
[email protected]
115
4èmes Journées Scientiques
5 et 6 mai 2011 – Deauville
Ces journées bénécient du soutien de :
Retenez dès aujourd’hui les dates des 5èmes journées scientiques
du Cancéropôle Nord-Ouest qui se dérouleront à Deauville
les jeudi 10 et vendredi 11 mai 2012.
Rendez-vous l’année prochaine !
w w w. c a n c e r o p o l e - n o r d o u e s t . o r g