Une femme de challenges - Direxi du côté des assurés

[ portrait ]
n Forte de sa triple formation ingénieur, MBA
et actuariat, Ève-Laure Boutonnet s’est construit une
solide expertise dans le management de transition,
avec une griffe bien à elle, à la fois exigeante et sociale.
èVE-LAURE BOUTONNET
Directeur général de Direxi
D
ifficile d’imaginer quand on
croise ève-Laure Boutonnet
que cette pétillante quadragénaire, à la tête du courtier du
groupe 3SI, a commencé sa vie
professionnelle dans la forêt des
Landes, entre plans de chasse, réserves naturelles et prévention
des incendies… « J’ai eu le déclic
en classe de 3e, lors d’un forum des
métiers, lorsque j’ai rencontré un
ingénieur forestier. »
Après une prépa parisienne, elle
intègre l’École nationale du génie
rural des eaux et forêts en 1987 et,
bien classée, intègre la fonction publique en 1991, à la direction départementale de Mont-de-Marsan.
« J’ai vite déchanté. Moi qui me
voyais en forêt, je passais mon temps
en réunions de négociation. »
Des forêts à l’assurance
Cette expérience longue de sept
années s’est toutefois révélée très
utile, puisque la jeune femme se
découvre un goût prononcé pour
le management, mais constate
aussi que sa formation d’ingénieur, très solide techniquement,
comporte des lacunes. Elle se met
en « disponibilité » et choisit le collège des ingénieurs pour effectuer
un MBA en alternance en 1998.
« Je n’étais pas dans une vision scolaire mais très concrète : je me suis
surtout investie dans les matières
qui me faisaient défaut : stratégie,
marketing, comptabilité, gestion de
crise... » Douée en maths, Ève-Laure
Boutonnet profite de ce retour sur
les bancs de l’école pour passer la
partie théorique du diplôme d’actuaire IAF. Et une semaine sur deux,
elle rejoint les équipes d’Axa pour
contribuer à créer Maxis, réseau in­
ternational de pooling du groupe.
Son MBA en poche, et malgré les
postes que lui propose la compagnie d’assurances, trop techniques à son goût, elle préfère se
diriger vers le management de
transition. « Je n’avais alors jamais
rédigé de CV ni passé un entretien.
On n’apprend pas ça dans la fonction publique. » En 1999, elle opte
pour Mornay, en tant que directeur de projet multisite, avec pour
mission la réorganisation de huit
centres du groupe (2 200 personnes). Comme pour tous ses autres postes par la suite, c’est la
dimension de challenge qui la
guide. Ainsi que la rencontre avec
des dirigeants brillants et dotés
d’une certaine « éthique ».
À chaque fois, Ève-Laure Boutonnet
recherche les défis et les situa-
direxi
Une femme
de challenges
son PARCOURS
n Son âge
tions sociales délicates : réorganisation orientée client chez Mornay, gestion de fusion chez D & O
(600 collaborateurs) de 2006 à
2009… « Je prends les postes dont
personne ne veut, avec un œil neuf.
Ensuite, on me juge aux résultats. »
Son secret : la recherche de l’intérêt collectif, une confiance très
communicative, un sens aigu de
l’équité dans le management, et
beaucoup de fun… qui font que
les équipes la suivraient n’importe
où. Sa plus grande fierté : avoir
toujours fait grandir les gens, tout
en évitant des plans sociaux.
« C’est simple, j’aime les gens. »
Accompagner
le changement
Pendant quelque temps, elle fait
le choix du consulting indépendant en relance économique :
dans la distribution auprès de
Maty, dans l’industrie avec les
Charbonnages de France, puis au
sein du délégataire de gestion Télergos… Revenue au salariat, elle
L’ A rgus de l’ A s s u ra nc e . N ° 73 09 . 19 av r i l 2013 . a rg usdelassu ra n ce. com
69
44 ans.
n Sa formation
ingénieur des Ponts, Eaux
et Forêts, MBA collège
des ingénieurs
et actuariat IAF.
n Sa fonction
directeur
général de Direxi.
est directeur général de Direxi,
spécialiste du marketing connecté
en assurance, depuis août 2011.
En moins de deux ans, Ève-Laure
Boutonnet a redynamisé le courtier du groupe 3SI (3 Suisses) grâce
à une stratégie de partenariats
avec les e-players et les mutuelles.
Et ce tout en perpétuant un management convivial et festif, cher
à l’ambiance du Nord. Son ancrage ? Son compagnon, chercheur dans l’aéronautique, qui la
porte vers l’intuition et la méditation… Ses évasions ? Sillonner des
sentiers de grande randonnée ou
plonger dans les mers chaudes du
globe. Avec un seul leitmotiv : « Il
faut que ça booste ! »
n Aurélie Nicolas