Le domaine de la ferme Moore, Gatineau

Transcription

Le domaine de la ferme Moore, Gatineau
Le domaine de la ferme Moore, Gatineau
Une propriété agricole devenue un domaine équestre
De la famille Wright aux Parker-Moore, 150 ans d’histoire
Rapport synthèse
Janvier 2006
Michelle Guitard
MG
Historienne-conseil
Sommaire exécutif
Un domaine agricole devenu un domaine équestre
L’étude de l’évolution du site de la ferme Moore nous fait découvrir un lieu à
l’histoire très riche, beaucoup plus ancien que nous serions portés à le croire au
premier coup d’œil. L’historique de l’évolution de la ferme Moore révèle une
quantité impressionnante d’information sur le développement du chemin d’Aylmer
et du milieu équestre outaouais et canadien. Le site offre une riche histoire, longue
de 150 ans. Les premiers développements qui s’y effectuent remontent en effet au
premier quart du XIXe siècle.
D’abord une propriété agricole, reliée aux premiers établissements de la famille
Wright, le site évolue graduellement pour devenir au milieu du XXe siècle un
domaine équestre et ce, dans le contexte particulier du développement des activités
de courses et de chasses à courre dans la région de la capitale nationale. L’histoire
du site de la ferme Moore se place dans le contexte particulier du développement
des abords du chemin d’Aylmer à Gatineau.
Avant d’être légué en 1973 au gouvernement du Canada, par l’entremise de la
Commission de la capitale nationale (CCN), le terrain où est situé le domaine de la
ferme Moore a successivement été occupé par quatre familles :
- Wright, de 1824 à 1872 ;
- Moore, de 1872 à 1906 ;
- Slater, de 1906 à 1951 ;
- Parker-Moore, de 1951 à 1973.
La famille Wright, 1824-1872
L’histoire du site s’amorce avec l’achat du lot par Philemon Wright (1760-1839),
pionnier par excellence de la région outaouaise.
La famille Wright est propriétaire du site actuel de la ferme Moore de 1824 à
1872. La propriété concerne trois générations.
Les propriétaires du site actuel de la ferme Moore à l’époque des Wright
Philemon Wright
Ruggles Wright père
Ruggles Wright fils
Frances M. Russell – épouse de Ruggles Wright fils
1824-1825
1825-1863
1863-1872
1872
À sa mort, Ruggles Wright lègue la ferme du lot no 8A à son fils, qui porte le
même prénom que lui. Ce dernier décède en 1872. Son épouse, Frances M.
Russell, héritière, vend le lot à David Moore, marchand de bois et propriétaire des
lots voisins à l’est.
La famille Moore, 1872-1906
La famille Moore est propriétaire de l’actuel domaine de la ferme Moore (lot
no 8A) de 1872 à 1906. La propriété concerne deux générations. David Moore
père, de son côté, exploite le lot no 7, situé à l’est du lot no 8A.
Les propriétaires du site actuel de la ferme Moore à l’époque de David Moore
David Moore fils
Frederick David Moore – garçon de David Moore fils
Louisa Augusta Moore – fille de David Moore fils
William Balmer McAllister
1872-1891
1891-1895
1895-1906
1906
La famille Slater, 1906-1954
La famille Slater est propriétaire de l’actuel domaine de la ferme Moore de 1906 à
1951. La propriété concerne deux générations. À l’époque des Slater, plus
précisément en 1923, le vaste lot no 8A est subdivisé. Au sud-ouest de l’actuel
domaine de la ferme Moore, sera construit le château Stoneleigh (Monsarrat) au
début des années 1930.
Les propriétaires du site actuel de la ferme Moore à l’époque des Slater
Robert Nicholas Slater
1906-19211
Nicholas James Slater
1923-1937
Dorothy Willina Small – épouse de Nicholas James Slater 1937-1951
1
Le règlement de la succession s’étend sur deux ans.
Virginia Parker et Thomas Alexander Gzowski (T.A.G.) Moore, 1951-1973
Le 12 juin 1951, un couple d’Ottawa, Virginia Rosalie Parker et Thomas
Alexander Gzowski (T.A.G.) Moore achète, sous le nom de Rosalie Securities, la
ferme qui portera leur nom. Virginia Rosalie Parker, née à Janesville dans le
Wisconsin en 1902, est la fille du fondateur des célèbres plumes Parker, George
Safford Parker.
En 1973, les Parker-Moore cèdent le domaine au gouvernement canadien, par
l’entremise de la Commission de la capitale nationale (CCN), avec le souhait qu’il
soit conservé comme un domaine public accessible à tous. Les Parker-Moore
demandent en effet que le domaine soit géré par la CCN afin d’en faire bénéficier
l’ensemble de la population.
Le bâti actuel du domaine de la ferme Moore
Le domaine de la ferme Moore comprend actuellement quatre édifices :
- l’écurie ;
- le manège;
- la maison du régisseur;
- la glacière.
Un domaine d’une grande rareté aux potentiels multiples
Le domaine de la ferme Moore est, à notre connaissance, la seule propriété
équestre encore conservée dans la région et une des rares propriétés domaniales du
chemin d’Aylmer qui possède encore, en bonne partie, sa superficie d’origine.
Tout autour, les propriétés domaniales du XIXe siècle sont morcelées et leurs
bâtiments en bonne partie disparus ou enclavés par des développements
contemporains.
Même si le cadre bâti du domaine actuel de la ferme Moore a lui aussi connu une
évolution et des transformations, les bâtiments qui s’y trouvent possèdent une
histoire et des particularités qui leur sont propres. La qualité architecturale de
l’écurie et sa rareté ne sont plus à démontrer. Par contre, des bâtiments comme le
manège présentent eux aussi un grand intérêt. En plus d’être édifié sur des
fondations datant du XIXe siècle, le manège offre des particularités intéressantes,
dont la charpente du toit qui se veut un bel exemple de la technologie utilisée pour
les bâtiments après la Seconde Guerre mondiale. En outre, la glacière s’est révélée
beaucoup plus ancienne qu’on le croyait à prime abord.
Un site à mettre en valeur, dans le respect des volontés des derniers propriétaires
Bien qu’il reste encore à faire pour raffiner les biographies des propriétaires de la
ferme Moore, celles de Virginia Parker et de T.A.G. Moore révèlent l’intérêt qu’ils
portaient non seulement aux chevaux, mais aussi aux enfants et aux jeunes gens. Il
est évident que les Parker-Moore possédaient un sens profond de la pédagogie.
Dans ce contexte, on comprend mieux l’intérêt que peut constituer le legs de la
ferme Moore au gouvernement du Canada par les Parker-Moore. Grâce au legs de
Virginia Parker, les Canadiens et les Canadiennes disposent désormais d’un site
d’une extrême rareté aux potentiels multiples, au cœur de la région de la capitale.

Documents pareils