La tension au sein des équipes
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La tension au sein des équipes
UN BULLETIN DE HARVARD BUSINESS PUBLISHING RÉIMPRESSION D’ARTICLE Nº U0901C La tension au sein des équipes Par Jim Kling Pour voir la liste complète des bulletins de Harvard Business Publishing : Harvard Management Update – Réimpressions et inscriptions : Commandes personnalisées et groupées de réimpressions : http://newsletters.harvardbusiness.org http://hmu.harvardbusinessonline.org Téléphone : 617 783-7627 Téléphone : 1 800 988-0866 ou 617 783-7500 ou télécopieur : 617 783-7658 Autorisation de copier ou publier à nouveau : Téléphone : 617 783-7587 La tension au sein des équipes Comment minimiser les effets négatifs et maximiser les effets positifs. Par Jim Kling es conflits au sein d’une équipe sont inévitables. Et c’est une bonne chose parce qu’ils sont aussi essentiels à la collaboration créative qui est la raison d’être d’une équipe. Sans divergence d’opinion, il ne peut pas y avoir de débat au sujet de problèmes importants ou de synthèse d’idées. « Comme William Wrigley Jr. le disait : “si deux individus dans l’entreprise sont toujours d’accord, l’un d’eux ne sert à rien” », affirme Paul Hennessey, viceprésident directeur du marketing, de la recherche et du développement chez BayGroup International, une société de conseils et de formation située à Larkspur (Californie). Comment pouvez-vous, en tant que chef d’équipe, gérer les conflits pour tirer le meilleur de votre équipe? L COMMENCEZ PAR FIXER QUELQUES RÈGLES DE BASE Une des clés de la gestion des conflits au sein d’une équipe consiste à fixer des règles de base en avance. « D’après mon expérience, le chaos n’est pas en soi source de génie, bien que ce soit parfois le cas », affirme Stever Robbins, un coach de dirigeants basé à Cambridge (Massachusetts). À la place, il est judicieux d’établir des directives pour aider à gérer les désaccords. La règle la plus importante est la suivante : les conflits doivent être gérés ouvertement. « Donnez-leur deux options : faire face au conflit et le gérer, ou lâcher prise, indique Howard Guttman, directeur de Guttman Development Strategies, Inc. (Ledgewood, New Jersey). Il s’agit des deux seules options acceptables. Il devrait être interdit de faire pression près de la fontaine à eau et d’envoyer des missiles par courriel. » Puisque lâcher prise est plus facile à dire qu’à faire, dans la plupart des cas les conflits devraient être traités directement. « Dès que je remarque quelque chose, je l’aborde et le traite directement, déclare Morris R. Shechtman, ancien président de Shechtman Group (Kalispell, Montana). Le but est d’avoir un environnement propice au feedback où chaque membre de l’équipe a la responsabilité d’évoquer ce qui le dérange. » Et quand le feedback suscite de la colère, ne vous précipitez pas toujours pour apaiser les tensions. « Laissez la tension subsister, affirme M. Hennessey. Dans le cadre de notre travail, les meilleures équipes et leurs chefs sont capables de supporter la tension et de continuer à envisager des options créatives. Il est bien plus probable que des solutions novatrices se présentent. » Pour empêcher que les choses deviennent trop personnelles, vous pouvez placer les membres de l’équipe pour faire en sorte qu’ils soient concentrés sur le problème et non sur les uns et les autres. « Inscrivez les éléments sur un tableau blanc et placez les membres de l’équipe en demi-cercle autour du tableau pour qu’ils s’allient contre le conflit », suggère M. Robbins. Quand le feedback suscite de la colère, ne vous précipitez pas toujours pour apaiser les tensions. Toutes les équipes sont uniques et les personnalités individuelles imposeront certaines des règles de gestion des conflits. Jeff Weiss, un associé de la société de conseils Vantage Partners LLC située à Boston (Massachusetts), suggère que les équipes lancent des idées au début pour imaginer les pires scénarios ainsi que des stratégies concernant la façon de les gérer. Voici certains de ces scénarios : Une décision doit être prise immédiatement et l’équipe n’a pas le temps de se réunir au complet pour en discuter. Qui doit prendre la décision? Seul ou après avoir consulté quels autres membres de l’équipe? Une crise affecte le travail d’un ou de plusieurs membres de l’équipe en dehors de l’équipe. L’équipe doit-elle ou non aller de l’avant sans le ou les membres manquants? Qui prend la décision dans tous les cas? RENFORCER LA COHÉSION ET LA CONFIANCE Non seulement des règles de procédure bien définies aident l’équipe à faire face aux surprises, mais elles renforcent aussi la confiance. « J’ai vu des équipes faire des exercices dans lesquels les membres déclarent seulement qu’ils se feront mutuellement confiance. Cela marche rarement » indique M. Weiss. Quand tous les membres de l’équipe comprennent qui peut prendre des décisions pour l’équipe dans certaines situations, il est peu probable que quelqu’un se sente rabaissé ou négligé lorsque des circonstances inhabituelles surviennent. Il est aussi plus simple de gérer les conflits quand les Droits d’auteur © 2008 Harvard Business School Publishing Corporation. Tous droits réservés. Équipes (suite) membres de l’équipe se connaissent sur le plan personnel. Demandez à chacun de faire le point sur les plans personnel et professionnel au début des réunions. « Cela renforce les relations avant d’aller dans le vif du sujet lors de la réunion et cela a un formidable effet sur la communication qui suit », indique M. Shechtman. RESTEZ-EN AUX FAITS Une bonne façon de faire en sorte que le conflit reste productif et impersonnel consiste à mettre l’accent sur les faits. « Les conflits surviennent parce que les individus ont les mêmes données et les interprètent différemment, ou parce qu’ils ont des données différentes en premier lieu », explique M. Robbins. RESSOURCES « How Management Teams Can Have a Good Fight » (article publié dans le Harvard Business Review) Juillet 1997 • Nº 97402 « Eight Ways to Build Collaborative Teams » (article publié dans le Harvard Business Review) Novembre 2007 • Nº R0711F « Managing Teams for High Performance » (Collection d’articles HMU) Septembre 2007 • Nº 2304 « Handling Conflict in Teams » (article publié dans la Harvard Management Communication Letter) Avril 2000 • Nº C0004F Alors aidez les membres de l’équipe en conflit à examiner ce qui est arrivé. Trop souvent, les personnes supposent qu’elles comprennent l’avis des autres. Ne vous basez pas sur des hypothèses, paraphrasez plutôt ce que chacun dit. « Ce simple exercice peut rétablir les faits et rendre les interlocuteurs plus ouverts à l’autre version de l’histoire », indique M. Hennessey. DONNEZ L’EXEMPLE Montrez le comportement que vous aimeriez que les autres adoptent face au conflit : Soyez complètement transparent. Lors d’une dispute ou d’une discussion, les membres de l’équipe doivent révéler tous leurs arguments et exposer clairement pourquoi ils ont adopté un avis particulier. Ce comportement doit commencer à l’échelon supérieur. « Les dirigeants les moins efficaces sont opaques, personne ne sait rien d’eux. Ils sont comme des personnages mythologiques, déclare M. Shechtman. Pour que les autres vous fassent confiance, vous devez 4 être transparent. Vous devez prendre des risques au préalable pour obtenir du feedback et gérer les conflits, et cela commence avec une ouverture aux autres. » Envisagez le conflit comme une expérience d’apprentissage. Quand les choses vont mal, envisagez la situation comme une expérience d’apprentissage plutôt que comme une occasion d’accuser les autres. En donnant l’exemple, vous influencerez les membres de l’équipe à se comporter de la même façon. « Encouragez l’examen des causes de l’échec et de ce qui pourrait être changé la prochaine fois. Faites en sorte que le processus soit réparateur plutôt que punitif. Si vous mettez l’accent sur la solution, vous dites aux autres que même si une personne a raison et que l’autre a tort, ce qui compte est l’apprentissage », explique M. Robbins. Faites-vous plus voir qu’entendre. « Le ratio d’entente et de prise de parole doit être de 90:10 », indique M. Shechtman. Au lieu de prendre des décisions, favorisez-les. Quand vous prenez la parole, réaffirmez les arguments ainsi que les avis des membres de l’équipe, et encouragez les personnes en désaccord à faire de même. Cet exercice souligne les divergences des hypothèses ou interprétations sous-jacentes qui pourraient faire évoluer les désaccords en conflits personnels. Intervenez quand les choses deviennent personnelles. Quand le conflit entre les membres de l’équipe devient personnel, il est temps d’intervenir. « En tant que chef d’équipe, je pourrais favoriser une conversation si arriver à une résolution prend beaucoup de temps. Je vais passer du temps avec chaque partie pour comprendre ce qui rend les choses si difficiles pour elles afin de leur donner une perspective du problème différente », affirme M. Weiss. Si cela ne marche pas, la meilleure chose à faire est de trouver un médiateur, peut-être quelqu’un d’un autre service, n’ayant aucun intérêt dans le dénouement du problème. « L’autorégulation est votre objectif », indique M. Guttman. Une fois que les membres de l’équipe apprennent à gérer les difficultés eux-mêmes, ils vont surmonter les conflits plus efficacement et de façon plus constructive pour qu’en fin de compte, ils contribuent au travail créatif de l’équipe. Jim Kling est un écrivain à la pige basé à Bellingham (Washington). Vous pouvez lui écrire à l’adresse [email protected]. Réimpression nº U0901C : Pour commander une réimpression de cet article, composez le 1 800 668-6705 ou le 617 783-7474. HARVARD MANAGEMENT UPDATE | JANVIER 2009