2016-2017 Spécialité « Environnement, développement, territoires

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2016-2017 Spécialité « Environnement, développement, territoires
2016-2017
Spécialité « Environnement, développement, territoires et sociétés »
(EDTS)
Proposition de stage de Master 2 « recherche »
Titre du stage :
Vulnérabilité des pêcheurs côtiers de la zone de Petit Cul-de-sac Marin
OHM Port Caraïbes
Equipe d’accueil
UMR PALOC Patrimoines locaux et gouvernance, UMR BOREA Biologie des Oragnismes et
Ecosystèmes aquatiques
Encadrants
Frédérique Chlous (PR MNHN, UMR PALOC)
Pascal-Jean Lopez, (CR CNRS, UMR BOREA)
Cadrage :
Les milieux marins tropicaux subissent d’importantes transformations. Dans la mer des
Antilles, et plus précisément en Guadeloupe, le changement climatique, les invasions
biologiques, les pollutions terrestres, mais également la création de nouvelles infrastructures
(par exemple l’extension du Grand Port Maritime) et plus généralement l’artificialisation des
sols impactent les écosystèmes. La vulnérabilité des écosystèmes entraine une vulnérabilité des
populations qui en tirent bénéfices comme c’est le cas des marins-pêcheurs de Guadeloupe, et
notamment de la pêche artisanale. L’insularité (notamment les difficultés économiques) et la
faible zone économique exclusive renforcent l’impact des événements et évolution. Un travail
réalisé en 2016-2017 dans le cadre de la préfiguration de l’OHM Port Caraïbes par Gabriela
Guterres (Master 2 Environnement : dynamiques des territoires et des sociétés du Muséum
national d’Histoire naturelle) a permis d’appréhender les changements auxquels étaient soumis
les pêcheurs côtiers de six communes de la Guadeloupe (Saint-François, Lauricisque/Pointe-àPitre, Goyave, Bananier/Capesterre, Trois-Rivières et Vieux-Fort). L’objectif était de
comprendre quels changements dans l’environnement qu’ils exploitent étaient pensés par les
patrons pêcheurs interrogés, les représentations sociales construites, et les stratégies
adaptatives, qu’elles soient individuelles ou collectives. Les représentations sociales sont liées
au contexte socio-économique dans lequel sont immergés les pêcheurs, aux caractéristiques des
métiers pratiqués, aux possibilités de réponses à leur disposition et à la perception qu’ils ont de
leur propre capacité d’action. Plusieurs travaux ont caractérisé les transformations de la filière
pêche. Si dans les années 1960, l’activité était caractérisée par une pluriactivité restreinte au
plateau insulaire, une faible motorisation, elle évolue vers une activité professionnalisée qui
exploite les ressources pélagiques hauturières et une puissance des moteurs. Par ailleurs, des
DCP (dispositifs de concentration de poissons) ont été disposés en plusieurs espaces. Cette
étude a révélé que les marins-pêcheurs construisent les représentations des contraintes
environnementales à partir de l’évaluation de l’état des ressources. La polyvalence des bateaux
permet aux marins pêcheurs des adaptations à court terme avec, l’utilisation de différents engins
de pêche ou des changements dans les territoires de pêche. Cependant, la mise en place des
adaptations à long terme peut se heurter à des contraintes financières et organisationnelles, ou
encore à des conflits d’usage lorsque de nombreux pêcheurs se retrouvent sur les mêmes zones.
Objectifs :
Sur tout l’archipel, les professionnels exploitent les fonds coralliens du plateau insulaire, les
talus insulaires, et des espèces pélagiques au large. La pêche se différentie géographiquement
entre les îles de Basse-Terre et de Grande-Terre en fonction des milieux exploitables. L’enjeu
pour ce second travail est de centrer sur les pêcheurs du « Petit Cul-de-sac Marin », pêcheurs
qui seront principalement impactés par l’extension portuaire. Les objectifs pour ce second
travail sont triples. D’une part, il s’agit d’étudier de façon très précise les pêcheurs du « Petit
Cul-de-sac Marin », pêcheurs qui seront principalement impactés par la construction et la mise
en service du Port Caraïbes. L’objectif est d’identifier les individus concernés, les pratiques
(souvent multi-activité) et territoires de pêche de ce territoire afin de pouvoir suivre, sur le longterme, leurs évolutions. D’autre part, la volonté est également d’interroger la vulnérabilité
sociale des pêcheurs du Petit Cul-de-sac Marin. Celle-ci peut être décomposée en sensibilité et
exposition aux changements, et doit tenir compte de la capacité d’adaptation des personnes
concernées. Nous postulons que l’exposition aux changements est importante dans cette zone,
que la sensibilité dépendra notamment du ou des métiers pratiqués, de la part de la pêche dans
les revenus familiaux… mais également de la manière dont les pêcheurs appréhendent à la fois
les variations dans l’environnement marin pouvant perturber leur activité. Si dans la recherche
précédente, la diminution de la ressource a principalement été citée comme indicateur, le but
de cette recherche est d’investiguer plus spécifiquement les transformations de l’environnement
identifiées par les professionnels. Concernant l’adaptation, elle sera considérée selon l’absence
ou la présence de préjudices, la manière dont ceux-ci peuvent être limités, contournés ou encore
dont on peut en tirer profit. La capacité d’adaptation peut être individuelle ou organisationnelle,
cette dernière nous intéressera plus spécifiquement. Le travail précédent a permis de montrer
comment le poisson lion, d’une position d’espèce invasive avait assez rapidement pu devenir
une espèce commerciale si ce n’est recherchée, en tous les cas dont on pouvait tirer bénéfice,
grâce à l’organisation de la filière. Une brigade bleue constituée par des marins pêcheurs est
actuellement en cours de création, à la fois moyens à la mer et hommes disponibles pour
permettre la mise en œuvre d’études scientifiques. De telles initiatives sont particulièrement
intéressantes à étudier pour comprendre les stratégies d’adaptation organisationnelles ou au
contraire les réticences et les freins. L’étude de l’organisation sociale et du regroupement des
marins-pêcheurs en association (Comité Défense Marins Pêcheurs et Plaisanciers De
Lauricisque, Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des iles de
Guadeloupe, Coopérative maritime des pêcheurs des îles de Guadeloupe …) nous renseignera
sur les potentialités d’adaptation organisationnelle.
Enfin, la question de l’équité face aux transformations de l’environnement doit être abordée,
Une approche ciblée sur quelques acteurs travaillant sur des sites géographiques autour du Petit
Cul-de-sac Marin (i.e., Port de Lauricisque, Port de Goyave, Le port polyvalent de la vinaigrerie
de Petit-Bourg ...) présentant des contraintes environnementales et réglementaire partagées sera
mise en œuvre pour permettre les comparaisons.
Conditions et financement du stage :
Durée : 6 mois
Date de début : 1er mars
Date de fin : 31 août
Gratification de stage : 6 mois
Lieux : MNHN et Guadeloupe
Profil souhaité
Le/la candidat-e sera issu-e d’une formation en sciences sociales. Il/elle pourra avoir suivi un
parcours bidisciplinaire : une formation de licence en sciences de la nature, puis une
formation de master prenant en compte les dimensions socio-anthropologiques des relations
homme-nature. Les techniques d'enquêtes qualitatives doivent être maîtrisées. Une
connaissance du milieu maritime sera appréciée.
Merci de transmettre les candidatures (CV et lettre de motivation) avant le 15 janvier 2017 :
[email protected]
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