du 12 au 18 janvier 2007 n°158 Sommaire Edito
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du 12 au 18 janvier 2007 n°158 Sommaire Edito
Sommaire 158 du 12 au 18 janvier 2007 n° Edito: 8 février, le message des fonctionnaires et des cheminots Manifs : près de 190.000 personnes dans les rues SNCF : négociations salariales le 1er mars Emploi intérimaire : +4,8% sur un an et +10,1% chez les ICT Alcatel-Lucent : mobilisation contre 12.500 suppressions d’emplois Airbus : la CGT Métallurgie propose une nouvelle mobilisation le 20 février Pôles de compétitivité : inquiétudes sur le devenir de CROLLES2 près de Grenoble Renault : santé financière remarquable, mais salariés perdants Crédit foncier : les syndicats interpellent la commission bancaire et l’AMF Seine-Saint-Denis : grève dans cinq collèges contre la réforme des statuts Marseille : grève et mécontentement dans des collèges «ambition réussite» Hôpitaux : la Cour des Comptes critique le système des urgences Prix du gaz : la CGT réclame une baisse de 10% Congrès de l’Ugict-CGT : quoi de neuf sur le blog du congrès Edito 8 février : le message des fonctionnaires et des cheminots L e gouvernement peut toujours ergoter sur les pourcentages de grévistes et le nombre de manifestants, il n’y a aucun doute, les fonctionnaires, les cheminots se sont invités avec force au cœur du débat social. Dans tout le pays des manifestations très largement unitaires ont rassemblés près de 190.000 personnes avec une très forte participation des enseignants. A Paris, plus de 40.000 cheminots actifs et retraités venus de la France entière ont grossi le flot des cortèges des fonctionnaires. Ce qui est remarquable dans cette mobilisation, c’est d’abord son caractère largement unitaire et une construction très en amont dans les différentes branches. C’est ainsi que les fonctionnaires des impôts ont mené plusieurs journées de grève ces derniers mois contre le démantèlement de leurs missions. Chez les fonctionnaires, il est aussi à noter que le récent petit « bougé » gouvernemental annoncé sur le pourcentage d’augmentation générale n’a pas suffi à apaiser les esprits chauffés à blanc par des années de disette salariale. Dans la recherche, les personnels étaient également mobilisés ce 8 février. Du côté des cheminots, l’unité et la persévérance syndicale sur la question des salaires ont débouché sur une manifestation nationale de 40.000 personnes à Paris et cela sans même un appel à la grève. L’Ugict-CGT se félicite de l’ampleur de la mobilisation et de la participation de nombreux cadres et techniciens à cette journée. Et maintenant ? Que doit-il se passer ? Côté cheminots, l’unité et la puissance de la mobilisation ont fait bouger AnneMarie Idrac, la nouvelle présidente de la SNCF, qui accepte d’ouvrir des négociations le 1er mars. Côté gouvernemental, il faut que les ministres passent à table. Le gouvernement, les partis politiques en campagne ne pourront esquiver les questions salariales, d’effectifs, de missions du service public. Depuis plus de vingt ans, les politiques salariales dans le privé comme dans le public ont porté un coup sérieux au niveau des salaires. Les cadres, ingénieurs, techniciens et agents de maîtrise comme les autres salariés en font les frais. Un cadre A de la fonction publique (un enseignant ou un attaché administratif par exemple) démarre aujourd’hui sa carrière à 1,24 le SMIC contre 1,87 en 1983. Dans le même temps, les prix ne cessent d’augmenter et le pouvoir d’achat des salariés ne cesse de se dégrader. e patronat et le gouvernement introduisent de nouveaux modes de rémunération du travail, développent la part variable du salaire et remettent en cause les garanties collectives. Les primes discrétionnaires se multiplient. Les cadres sont de plus en plus nombreux à dénoncer l’absence de transparence des critères d’évaluation et d’attribution source d’arbitraire. Les jeunes font leur entrée dans le monde du travail dans des conditions complètement dégradées. Plus diplômés que leurs aînés, ils se voient proposer des salaires nettement plus bas. Leurs qualifications largement exploitées ne sont pas rémunérées à leur juste niveau. Après des années d’études, des stages gratuits ou sous-payés, des petits boulots ou le chômage, le public comme le privé ne leur proposent qu’un salaire et une vie au rabais. L’Ugict-CGT qui mène en ce moment les débats préparatoires de son congrès, propose aux ICT de construire les mobilisations afin de donner un coup de frein aux formes aléatoires et non-salariales des rémunérations ; de reconquérir des garanties collectives en matière d’évolution de carrière et des règles négociées d’évaluation collective et individuelle ; d’imposer la reconnaissance des qualifications dans les grilles ; d’obtenir une revalorisation immédiate des salaires. L Manifs : près de 190.000 personnes dans les rue Paris (80.000) ; Marseille (20.000) ; Rouen (8.000) ; Rennes (8.000) ; Toulouse (4.000) Bordeaux (4.000) ; Lyon( 4.000) ; Saint-Etienne (4.000) ; Montpellier (3.500) ; Caen (3.500) ; Nancy (3.500) ; Nantes (3.000) ; Lille (3.000) ; Lorient (3.000) ; Nice (3.000) ; Le Havre (3.000) ; Clermont-Ferrand (2.000) ; Grenoble (2.000) ; Strasbourg (2.000) ; Limoges (2.000) ; Perpignan (2.000) ; Albi (2.000) ; Nîmes (2.000) ; Tarbes (1.500) ; Mont-de-Marsan (1.500) ; Tulle (1.500) ; Tours (1.300) ; Orléans (1.300) ; Poitiers (1.300) ; Metz (1.000) ; Roanne (1.000). SNCF : négociations salariales le 1er mars La direction de la SNCF a annoncé mardi 6 février aux syndicats de cheminots l’ouverture de négociations sur les salaires et les pensions à la SNCF le 1er mars. Dans un communiqué le 8 février à l’issue de la manifestation nationale unitaire des cheminots à Paris, la CGT appelle ses militants et syndiqués à « amplifier le débat avec les cheminots et à décider d’initiatives locales pour prolonger cette journée du 8 et gagner sur les revendications, notamment pour peser sur la table ronde salariale du 1er mars 2007, l’emploi et les conditions de travail». Emploi intérimaire : +4,8% sur un an et +10.1% chez les ICT Selon les derniers chiffres de l’assurance chômage, l’emploi intérimaire occupait 658.000 personnes fin décembre 2006 en France, soit un recul de 0,7% par rapport à novembre mais une hausse de 4,8% par rapport à décembre 2005. Le recours à l’intérim restait prépondérant dans l’industrie, un secteur qui emploie 45,4% des intérimaires, alors qu’il ne représente que 21,3% de l’emploi salarié total. Globalement, l’intérim a progressé; comparé à décembre 2005; dans toutes les catégories socioprofessionnelles, excepté les ouvriers non qualifiés (-0,5%): +5,2% pour les employés, +9,1% pour les ouvriers qualifiés et +10,1% pour les cadres et professions intermédiaires. Alcatel-Lucent : mobilisation contre 12.500 suppressions d’emplois L’équipementier en télécommunications a revu à la hausse le nombre des suppressions d’emplois, à 12.500 contre 9.000. Sur les 80.000 personnes que compte le groupe, les coupes concernent désormais plus de 15% des effectifs, dans le cadre d’un plan d’économies de 1,7 milliard d’euros sur trois ans. Les syndicats ont vivement réagi à ce «désastre humain» et appelé les salariés à un arrêt de travail de deux heures le 15 février contre cette décision «inacceptable ». «La direction a décidé de transformer la fusion entre Alcatel et Lucent en cauchemar», selon l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO) qui souligne que le nombre de suppressions d’emplois a augmenté de près de 40% par rapport aux premières annonces en avril dernier. «Alors que les défis commerciaux et technologiques sont immenses, que la concurrence est rude, la direction veut amoindrir sa capacité de réactivité et d’innovation. C’est un contresens économique, c’est un désastre humain», réagit de son côté la CGT, précisant que «l’avenir de notre entreprise est d’abord subordonné à ses salariés». Le syndicat américain Communications workers of America (CWA) a apporté son soutien à l’intersyndicale. Airbus : la CGT Métallurgie propose une nouvelle mobilisation le 20 février La CGT Métallurgie propose une «mobilisation» sur tous les «les pistes engagées dans le plan Power sites «d’Airbus en Europe le 20 février», jour de la présentation 08 - qui sera présenté au comité de groupe officielle du plan d’économie Power 08, au Comité Européen. européen ce jour là - en privilégiant la Mardi 6 février, plus de 40.000 salariés Airbus ont manifesté en croissance de la rentabilité financière, sont France et en Allemagne pour défendre l’emploi. Selon la CGT dangereuses pour l’avenir de notre industrie». La fédération «propose une mobilisation dans toute la branche, en Europe le 20 février». Pôles de compétitivité : inquiétudes sur le devenir de CROLLES2 près de Grenoble En région grenobloise, le pôle de compétitivité MINALOGIC associe un pôle de recherche publique MINATEC et une trentaine d’entreprises, dans le domaine des nano technologies et de la technologie des circuits intégrés. Sur cette thématique, trois entreprises majeures : STMicroélectronics (ST), Freescale et NXP coopéraient dans l’accord CROLLES2, pour développer des circuits avec une finesse de gravure allant jusqu’à 30 nanomètres contre 90 aujourd’hui. Mais cet édifice est fragilisé par deux opérations de rachats en LBO (Le lewerage buy out est un mécanisme financier à effet de levier utilisé par les fonds spéculatifs pour s’approprier les sociétés) qui entraînent un repli industriel de ces partenaires. Pour le SNTRS-CGT, l’Ugict-CGT et le syndicat CGT du CEA, « ces fonds cherchent la rentabilité maximale, sans tenir compte ni des salariés ni des engagements industriels pris auparavant. » Ils rappellent « la nécessité d’une véritable politique industrielle de l’Etat qui ne peut pas se résumer à des aides fiscales sans contrepartie, ni à une politique d’attractivité des territoires. […]Les pôles de compétitivité ne sont pas actuellement des outils de développement industriel profitable à tous. Il est nécessaire en tout premier lieu d’établir un partenariat qui ne subordonne pas la recherche et l’enseignement supérieur à l’industrie. » Renault : santé financière remarquable, mais salariés perdants Renault a dégagé un bénéfice net de 2,869 milliards d’euros en 2006, en recul de 14,8% comparé à 2005, où il avait atteint un niveau record. La CGT du constructeur automobile estime que ces résultats 2006 montrent que «malgré la baisse en volume des ventes, le groupe Renault continue d’afficher une santé financière remarquable» et que «les salariés sont les grands perdants». «En privilégiant une forte marge sur ses véhicules, le groupe garantit la rente de l’actionnaire, qui ne dépend pas de l’effet volume. En revanche, la recherche de la rentabilité a fait baisser l’activité dans les usines, induisant une pression sur les salariés ainsi que du chômage technique partiel» en Europe de l’ouest. Pour la CFDT, ces résultats 2006, «avec un outil industriel maintenu et une situation financière saine ne doivent pas dissimuler, sur le plan social, les difficultés auxquelles le personnel se trouve confronté». Crédit foncier : les syndicats interpellent la commission bancaire et l’AMF L’intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, Sud et SU-SNA-Unsa) a adressé vendredi 9 février une lettre ouverte à la Commission bancaire et à l’Autorité des marchés financiers (AMF), au sujet du rapprochement avec le groupe immobilier Nexity qui doit être lancé le 12 février. L’intersyndicale s’interroge notamment sur l’évaluation des deux groupes. «Lors de la création de Natixis» en novembre 2006, le CFF était évalué à 2,5 milliards d’euros mais «la Caisse nationale des Caisses d’Epargne (CNCE) n’évaluerait plus sa filiale qu’à 2,2 milliards d’euros», écrivent les syndicats. Par ailleurs, Nexity, qui «valait à peine plus de 500 millions d’euros» en octobre 2004 serait «portée à 2,160 milliards d’euros» dans le cadre du rapprochement, ajoutent-ils. Les syndicats demandent «à qui profite le crime» et craignent qu’il n’y ait «autre chose de caché derrière tout cela». Mardi 6 février, l’intersyndicale avait déclenché son droit d’alerte lui permettant de faire appel à un expert extérieur aux frais de l’entreprise, estimant que la direction n’avait pas donné «d’éléments précis sur la valorisation». Seine-Saint-Denis : Marseille : Cinq collèges de Seine-Saint-Denis ont été affectés vendredi 9 février par une grève des enseignants qui protestent contre le décret réformant les statuts des enseignants allongeant le temps de travail de certains enseignants de collèges et lycées et instaurant leur possible bivalence (enseignement de deux matières). Ce texte, qui révise les dispositions statutaires d’un texte de 1950, prévoit de retirer à environ 50.000 enseignants des heures dites de «décharges», correspondant à un surplus de travail ou à un paiement en heures supplémentaires. En grève du 29 janvier au 2 février pour dénoncer la suppression de 88,50 heures, «soit trois classes et cinq postes d’enseignants» à la rentrée prochaine, les enseignants de trois collèges « ambition réussite » de Marseille ont pu rencontrer le recteur le 9 février. Selon le délégué de la CGT éducation pour les Bouches-du-Rhône, Fayçal Benoît Cheik Ali, également professeur de mathématiques au collège Henri-Barnier, «le recteur s’est dit disposé à recevoir chaque collège qui subira une baisse importante de sa dotation horaire à la rentrée prochaine». Les enseignants du collège Henri-Barnier (13e arrondissement de Marseille) étaient encore en grève jeudi 8 et vendredi 9 et ont déposé un nouveau préavis pour mardi 13 février. Ils seront rejoints ce jour-là par leurs collègues du collège Rostand. grève dans cinq collèges contre la réforme des statuts grève et mécontentement dans des collèges «ambition réussite» Hôpitaux : la Cour des Comptes critique le système des urgences Dans son dernier rapport publié la semaine dernière, la Cour des comptes porte un regard sévère sur les urgences médicales par lesquelles passent chaque année 14 millions de personnes. Un chiffre qui a doublé entre 1990 et 2004, passant de 7 à 14 millions, en grande majorité des patients de moins de un an ou de plus de 80 ans. Mais selon le rapport, les urgences «au sens des manuels médicaux» ne concernent cependant que 3% des motifs d’intervention. Seuls 20% des patients admis aux urgences sont hospitalisés à la suite de leur passage. Les urgences sont ainsi devenus «des services de consultations non programmées», remarque la Cour. Une pratique coûteuse puisque le montant moyen d’un passage aux urgences (223 euros), est nettement supérieur à celui d’un acte effectué par un médecin libéral (48 euros). Ce constat est révélateur du déficit criant de praticiens sur le territoire, mais aussi de la dégradation du niveau de vie et de couverture sociale qui pousse les plus modestes à recourir à l’hôpital public en première intention plutôt que d’avoir à faire l’avance d’argent auprès d’un médecin de ville. En cela la Cour des Comptes reconnaît le rôle éminemment social des urgences hospitalières. Ces dernières souffrent d’une saturation en raison de leur sous dimensionnement par rapport à la croissance des entrées, mais surtout d’un engorgement en aval des urgences faute de lits d’hospitalisation. Prix du gaz : la CGT réclame une baisse de 10% La fédération CGT Mines-énergie a réclamé vendredi 9 février une baisse de 10% du prix du gaz, rappelant que les prix du pétrole sur lesquels sont «indexés» ceux du gaz avaient «fortement baissé depuis octobre dernier. […] Pour justifier les 30% de hausse depuis 2004, la direction de GDF a répété que les prix du gaz étaient indexés sur les cours du baril de pétrole. Comment expliquer que ce ne soit pas pareil à la baisse?», s’interroge-t-elle. Congrès de l’Ugict-CGT : quoi de neuf sur le blog du congrès A 6 semaines du Congrès, de nouvelles questions montent à travers le blog... sur la réduction du temps de travail, la maîtrise des horaires, les prud’homales et se poursuit sur la pertinence de partir de la place dans le travail et de la notion de prescription pour identifier nos catégories.