Découpage « L`occupant » de Gabriel Le Bomin (176 plans
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Découpage « L`occupant » de Gabriel Le Bomin (176 plans
Découpage « L’occupant » de Gabriel Le Bomin (176 plans) – Clermont-Ferrand 2009 Séq. Photogramme 0 Descriptif Dialogues et musique Durée Générique Bella Ciao : 0’14 Time Code 00’00 Una mattina mi son svegliata O bella ciao Una mattina mi son svegliata Eo ho trovato l'invasor 00’14 1 Un chemin de pierres et de terre qui traverse le maquis. Pierre, un adolescent sec et vif (12-13 ans), marche à grande enjambée. Il est essoufflé, sur ses gardes. Il cherche à ne pas être vu. Il porte en bandoulière une gibecière pleine et une bouteille de vin à la main. Un texte s’inscrit sur cette image. Bella ciao : 0’18 Le matin, à peine levée O bella ciao Le matin, à peine levée Et j'ai trouvé l'envahisseur 3 plans 00’32 2.1 Pierre dépose le contenu de sa gibecière (fromage, pain, vin) à l’entrée d’une grotte. Des ruines d’anciennes bergeries se mêlent aux trous qui percent la roche. Un homme, caché à l’intérieur de la grotte récupère la nourriture en demeurant caché. On ne distingue pas vraiment son visage, à peine une main, une silhouette. On devine un uniforme de soldat dépenaillé. 1’01 11 plans 01’33 2.2 0’13 Pierre semble attendre quelque chose en retour. Quelques secondes passent. L’occupant, toujours sans se montrer, fait passer une page déchirée. - 01’46 3 Pierre court dans le maquis, en sens inverse de la première séquence. Il s’arrête près d’un mur et récupère rapidement un lièvre pris à l’un d’un piège qu’il a posé. Bella ciao : 0’39 Oh partisan emmène-moi O bella ciao Oh partisan emmène-moi Je me sens prêt à mourir 5 plans 02’25 4 0’11 Pierre, sa gibecière autour des épaules contenant le lièvre mort, pousse la porte de sa maison. Une maison bourgeoise, au cœur du village, donnant sur la mer. Il traverse le petit jardin qui précède la maison et y croise un groupe de cinq soldats italiens qui rejoignent la rue. 1 plan 02’36 5 Pierre pénètre dans le hall. Il enlève sa veste qu’il pose sur un porte manteau et observe la vaste entrée. Plus loin, le commandant Calvini, un officier italien, discute avec son aide de camp qui lui lit un compte-rendu. Sa mine est sombre, il est préoccupé. Deux fillettes traversent le hall en s’amusant et disparaissent dans une pièce. Pierre quitte l’entrée. L’officier lui adresse un petit sourire. L’AIDE DE CAMP (en italien) : 0’41 Les Alliés ont débarqué à Alger. Le corps expéditionnaire a été dépêché vers Bizerte… Les renseignements annoncent une opération prochaine vers la Sicile. 10 plans 03’17 6.1 Dans la cave, éclairée par une simple ampoule, Pierre ouvre sa gibecière et déroule délicatement la feuille que l’occupant de la grotte lui a donnée. Il s’agit d’une reproduction d’architecture de palais toscan. Il la regarde, laisse glisser sa main dessus, suivant les tracés des colonnes et des frontons... 0’23 Il dégage des bouteilles, des caisses, des pots, et accède à une sorte de cachette. Il ouvre une boite métallique contenant des feuilles visiblement issues du même livre d’art (même format, même papier). Il les regarde : des gravures de palais italiens, d’églises... Pierre range rapidement sa nouvelle image au milieu des autres, referme la boite et la remet dans sa cache. Au pied de l’escalier, Angèle transmet un plateau au commandant Calvini, vêtu d’une très élégante robe de chambre. Sur le plateau : une assiette fumante (le lièvre cuisiné), un verre de vin, du pain. Angèle est fermée, presque hostile. Calvini est plutôt avenant, bien que dans son rôle. Calvini emprunte le grand escalier et rejoint sa chambre à l’étage. A l’entresol, il échange un regard avec Angèle. Un trouble, furtif. Angèle s’en va. Autour de la table, on se régale du lièvre et de quelques pommes de terre. Il y a Pierre, son frère Antoine, 20 ans, Marie la sœur d’Angèle et la petite fille de cette dernière (que l’on a aperçu dans la séquence 5). Angèle revient dans la salle à manger et s’assoit à côté de Pierre. Sourire complice entre Pierre et sa mère. On entend le début d’un air d’opéra qui provient de l’étage. Exaspération d’Antoine. On frappe à la 0’22 6 plans 03’40 6.2 7 8 - 04’02 CALVINI : Grazie signora 0’27 Grimaldi. Grazie mille. Buona sera. 6 plans 04’29 ANGÈLE : Vous pouvez remercier Pierre pour ce bon repas. ANTOINE (vindicatif) : Il en a pas beaucoup laissé l’italien. ANGÈLE : C’est comme ça Antoine. On n’a pas le choix. ANTOINE : Réquisition mon cul ! On va bientôt 0’50 17 plans 05’19 9.1 9.2 porte. Surprise générale. Angèle va ouvrir. On continue d’entendre les échos de l’opéra provenant de la chambre de l’officier Italien. Angèle ouvre et accueille Orso et Baptiste (cinquante et trente ans). Ils portent des fusils de chasse en bandoulière. Tout le monde parle à vous basse. Angèle mesure l’étendue du danger. Antoine les rejoint. Tous se dirigent vers la cave. Angèle, déterminée, sûre d’elle, déplace divers objets qui masquent une cache : elle enlève une pile de linge derrière laquelle se trouve une caisse en bois. Elle tire la caisse, visiblement lourde. Orso l’aide. Dans la caisse : de l’explosif, un détonateur, des fils…) On devine un sentiment pour Angèle de la part d’Orso, elle esquive son regard proche. Echange de regards entre Orso et Baptiste. Ils approuvent. tous les mettre dehors. ANGÈLE : Vous êtes 0’11 fous… ORSO (tendu) : C’est pour ce soir. BAPTISTE : Il est là ? ANTOINE : Dans sa 11 plans chambre et bien nourrit. ANGÈLE : Suivez-moi. 05’30 ORSO : La patrouille d’italiens quitte le village à minuit. Dix minutes après ils sont sur le pont. ANTOINE : Je veux y aller. BAPTISTE : Il surveillera. 0’40 - 06’10 10 Pierre dépose les victuailles à l’entrée de la grotte. Le soldat caché les prend et lui fait passer une nouvelle planche représentant une église vénitienne. Le visage de l’occupant apparaît dans l’obscurité de la grotte. Ils échangent un regard. D’un geste vif, il lui ordonne de partir. Bella ciao : 1’18 Tu m'enterreras là haut dans la montagne O bella ciao Tu m'enterreras là haut dans la montagne Sous l'ombre d'une belle fleur 18 plans 07’28 11 12 A l’écart du village, assis sur le muret d’un petit pont, Pierre regarde avec les images d’architecture. La dernière image, celle de l’église vénitienne l’émerveille particulièrement. Son frère Antoine arrive par le bord de la rivière, un chapelet de truites à la main. Pierre tente de ranger rapidement ses gravures. Antoine lui arrache gravures. Pierre se défend, il tente de les reprendre. Antoine le repousse, regarde les gravures et le texte en italien. Le commandant Calvini est debout dans le parc de la maison, face à la mer. ANTOINE : Qu’est-ce que 1’02 c’est ? Qu’est-ce que tu fabriques ? PIERRE : Laisse-moi tranquille. 18 plans À travers le carreau de la fenêtre, Angèle, le visage grave, observe Calvini. Pierre est assis face à Marie la sœur d’Angèle qui observe les gravures. Antoine fait les cent pas. Angèle frémit à l’idée que la nouvelle s’ébruite. Dans le parc, Calvini se sentant observé, se retourne légèrement et adresse un signe à Angèle. Elle quitte son observation, comme prise en faute. PIERRE : Je les ai pris sur 08’30 0’06 1 plan 08’36 13.1 1’04 un mort. LA SOEUR : Tu mens. ANTOINE : Il faut le dire à Orso. 41 plans ANGÈLE : Personne ne saura rien. Où est-il ? 09’40 13.2 14.1 14.2 Mutisme de Pierre. La sœur déchire les gravures. Pierre la regarde sans comprendre ce geste, profondément choqué, peiné. La sœur se lève, ouvre le tiroir d’une table et en sort une arme : un pistolet enveloppé dans un linge blanc. Elle le pose sur la table, près des images déchirées. Elle pousse l’arme jusque vers Pierre. Angèle laisse faire. Pierre traverse le maquis, encombré par l’arme qu’il porte à la main. On conserve le point de vue de Pierre, assez lointain : un soldat italien sort L’occupant de la grotte sans aucun ménagement. Un deuxième soldat monte la garde. Pierre, planqué, observe la scène : tout va très vite ; d’un coup de poing, l’occupant déstabilise le premier soldat. Avec un couteau, sorti de sa veste, il donne un coup dans le ventre du deuxième qui s’écroule. Pierre, son arme à la main, demeure sous le choc. L’occupant ne tarde pas à apparaître devant lui. Pierre est tiraillé, on le sent prêt à tirer. L’occupant sort de sa veste un vieux carnet qu’il lui tend. Pierre l’ouvre : il y découvre la photo d’identité de l’occupant, le regard clair, souriant, bien peigné et vêtu. Au dessus, son nom : “Andrea Bertini”. Une date de naissance et en caractères gras : “Accademia di Belle Arti di Roma”. Il parcourt le reste du carnet dont les feuilles sont couvertes d’esquisses d’architecture. GENERIQUE DE FIN ANTOINE : Protéger un italien. Si papa était encore là ! ANGÈLE : Tais-toi ! 0’43 - 10’23 LE PREMIER SOLDAT (en italien) : Honte sur ta 0’29 famille... 28 plans LE DEUXIÈME SOLDAT (il lui crache dessus) (en italien) : Salaud de déserteur... 10’52 Bella ciao : Et les gens qui passeront O bella ciao Et les gens qui passeront Me diront « Quelle belle fleur » Car c'est la fleur du partisan O bella ciao Car c'est la fleur du partisan Mort pour la liberté 2’43 - 12’35 13’50