Filière Lapins

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Filière Lapins
Département
Physiologie animale
et Systèmes d'élevage
www.inra.fr/phase
067-2012
Lapins
L’INDEX DE FREQUENCE DES TRAITEMENTS PAR LES
ANTIBIOTIQUES (IFTA) : UN INDICATEUR DE DURABILITE DES
ATELIERS D’ELEVAGE
L’antibiorésistance est un problème de santé publique qui préoccupe à la fois la médecine humaine et la
médecine vétérinaire. En conséquence, la préservation de la santé humaine et la protection des écosystèmes sont
aujourd’hui des objectifs de durabilité qui sont assignés aux ateliers d’élevage. Pour évaluer la réponse à ces objectifs,
il est important de disposer d’indicateurs permettant de chiffrer l'emploi des antibiotiques. Ces indicateurs permettent
également d’évaluer l’influence des changements de pratiques d'antibiothérapies sur la réponse aux objectifs de
durabilité. Ils peuvent donc être à la fois des outils de diagnostic et des outils d’aide à la décision.
L’objectif de ce travail est de proposer un indicateur de suivi de l’utilisation des antibiotiques en atelier d’élevage.
L’élaboration d’un indicateur impose de prendre en compte la disponibilité de l'information, la connaissance scientifique
du moment et les exigences de simplicité des utilisateurs. Pour être validé, un indicateur doit être facile à mettre en
oeuvre, sensible aux variations de pratique, discriminant, répétable, et adapté aux objectifs. L’indicateur proposé :
l’Index de Fréquence des Traitements par les Antibiotiques (IFTA) correspond au «nombre de molécules à dose
homologuée » reçu par un animal et par jour sur une période de référence. La dose homologuée est définie
comme la dose efficace d’application d’une molécule (ou principe actif antibiotique) pour un organisme cible donné.
L’IFTA reflète la «pression médicamenteuse» exercée sur les animaux et sur l’environnement, ainsi que la dépendance
des éleveurs vis-à-vis de ces produits. L’IFTA est la somme du nombre de jours de traitement sur la période de
référence / durée de la période, soit :
IFTA : Σ (nb de principes actifs utilisés x nb jours de traitement) / durée de la période de référence.
Pour les femelles reproductrices, la période de référence est le cycle de reproduction (IFTAr), tandis que pour les
lapereaux en croissance, la période de référence est la durée de vie de l’animal (IFTAc).
Un indicateur est validé notamment si il est sensible et pertinent. Afin d’être validés, IFTAc et IFTAr ont été
calculés sur une bande d’élevage de 57 ateliers cunicoles français enquêtés en 2010-2011. Les pratiques moyennes
d’utilisation des antibiotiques dans ces 57 élevages montrent que l’IFTA varie entre 0 et 3 et doit être exprimé avec
deux décimales pour être sensible à 1 jour de traitement par un principe actif antibiotique.
Une réduction du nombre de traitements, des principes actifs par traitement ou de la durée des traitements réduit
la valeur de l’index, ce qui correspond aux objectifs assignés, en terme de diagnostic et d’aide à la décision. L’IFTA
offre un bon compromis entre pertinence, sensibilité, facilité de calcul et de compréhension. Un outil (feuille de calcul) a
été développé pour le calcul de cet indicateur (IFTA©). Le réseau de ferme de référence cunicole (Cunimieux) a intégré
cet indicateur dans le suivi de ses ateliers. La filière cunicole a retenu cet indicateur comme outil de suivi de son
plan de démédicalisation. L’outil IFTA© a été diffusé par l’interprofession (le CLIPP) à tous les groupements de
producteurs de lapins pour le suivi des élevages. Cet outil, validé en élevage cunicole, est utilisable sans
modification dans les autres filières.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
L. FORTUN-LAMOTHE
INRA -UMR TANDEM
BP 52627
31326 CASTANET-TOLOSAN Cedex
Tél : 05 61 28 53 18
Fax : 05 61 28 53 19
email :[email protected]
SOURCE : Fortun-Lamothe L., Courtadon H., Croisier A., Gidenne T., Combes S., Le Bouquin S., Chauvin C. 2011. L’index
de fréquence des traitements par les antibiotiques (IFTA) : un indicateur de durabilité des ateliers d’élevage. 14èmes
Journées de la Recherche Cunicole, Le Mans, 22-23 Novembre 2011.
Fortun-Lamothe L., Combes, S. Gidenne, T. 2011, IFTA©. Outil de calcul de l'Index de Fréquence des Traitements
Antibiotiques. Copyright INRA, IDDN.FR.001.420006.000.R.P.2011.000.30100.
Rédaction : Sylvie André - © Inra 2012, tous droits réservés.
Pour tout renseignement concernant ces fiches, envoyez un courriel à [email protected]
Département
Physiologie animale
et Systèmes d'élevage
www.inra.fr/phase
044-2010
Lapins
LIMITER L'INGESTION CHEZ LE LAPEREAU : UNE
NOUVELLE PRATIQUE ALIMENTAIRE QUI RENFORCE SA SANTE
DIGESTIVE ET AMELIORE SON EFFICACITE ALIMENTAIRE
Les stratégies de limitation de l'ingestion chez l'animal en croissance sont anciennes et nombreuses, avec
généralement pour objectif une modulation de la qualité de la carcasse et de la viande, ainsi que cela a été étudié
chez le lapin il y a plus de 20 ans. En revanche, l'impact d'une ingestion restreinte sur la santé du jeune animal
d'élevage est fort peu renseignée, voire pas du tout en ce qui concerne la cuniculture et ce, malgré des
témoignages ou des pratiques ponctuelles en élevage professionnel.
Aussi, depuis 2002, l'INRA a conduit un ensemble d'études sur l'impact d'une limitation de l'ingestion sur la
santé du jeune lapin, en partenariat avec l'ITAVI et l'ensemble des firmes services françaises d'alimentation
animales, au sein d'un réseau nommé "Groupe d'Expérimentation Cunicole (GEC)". Ce réseau est un outil
exceptionnel qui permet grâce à ses six stations expérimentales de mener des études précises sur les interactions
entre nutrition et santé digestive chez le lapin en croissance.
Une réduction (à partir de 20 %) de l’aliment ingéré permet de réduire de 20 à 40 % la fréquence des
troubles digestifs et de 30 à 100% la mortalité entre le sevrage et l'abattage. Les efficacités alimentaires et
digestives sont de plus améliorées. Cet effet favorable est réversible puisqu’il ne perdure pas lors du retour à une
ingestion libre. Les mécanismes sous jacents sont encore mal compris, mais ne semblent pas liés à des
modifications de la morphologie de la muqueuse ou à de forts changements du symbiote bactérien caecal. D'autres
études sont actuellement en cours pour analyser le comportement alimentaire et le bien-être du lapin ainsi que
d'autres composantes de sa physiologie digestive tel que son état inflammatoire.
Actuellement, limiter l'ingestion du lapereau constitue donc une approche préventive pertinente comme
alternative à l'emploi de médicaments pour lutter contre les dysfonctionnements digestifs. Ainsi, la très grande
majorité des ateliers cunicoles professionnels utilise largement ces stratégies, optimisées pour chaque système
cunicole par les partenaires des firmes services de l'alimentation.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Thierry GIDENNE
INRA UMR 1289 TANDEM
BP 52627
31326 CASTANET-TOLOSAN Cedex
Tél : 05 61 28 51 03
Fax : 05 61 28 53 19
e-mail: [email protected]
SOURCE: 1- Gidenne T, Combes S, Feugier A, Jehl N, Arveux P, Boisot P, Briens C, Corrent E, Fortune H, Montessuy S and
Verdelhan S 2009. Feed restriction strategy in the growing rabbit. 2. Impact on digestive health, growth and carcass
characteristics. Animal 3, 509-515.
2- Gidenne T and Feugier A 2009. Feed restriction strategy in the growing rabbit. 1. Impact on digestion, rate of passage and
microbial activity. Animal 3, 501-508.
3- Gidenne T, Murr S, Travel A, Corrent E, Foubert C, Bebin K, Mevel L, Rebours G and Renouf B 2009. Effets du niveau de
rationnement et du mode de distribution de l'aliment sur les performances et les troubles digestifs post-sevrage du lapereau.
Premiers résultats d'une étude concertée du réseau GEC. Cuniculture Magazine 36, 65-72.
4 - Gidenne T, Bannelier C, Combes S and Fortun-Lamothe L 2009. Interaction between the energetic feed concentration and the
restriction strategy - impact on feeding behaviour, growth and health of the rabbit. In 13ème J. Rech. Cunicoles, Le Mans,
France, pp. 63-66.
5- Martignon MH, Combes S and Gidenne T 2010. Digestive physiology and hindgut bacterial community of the young rabbit
(Oryctolagus cuniculus): Effects of age and short-term intake limitation. Comparative Biochemistry and Physiology - Part A:
Molecular & Integrative Physiology 156, 156-162.
Rédaction : Sylvie André - © Inra 2010, tous droits réservés.
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