Serge Renaudie

Transcription

Serge Renaudie
La Fenêtre
Communiqué de presse
Serge Renaudie
Les paysages de la ville
Commissaire d’exposition
Christian Gros
Dates
Du 30 mai au 29 juin 2013
Vernissage
Jeudi 30 mai 2013 à 18h en présence de Serge Renaudie
Visuels sur demande
[email protected]
Serge Renaudie
Les paysages
de la ville
En mai-juin 2013, dans le cadre du mois
de l’architecture organisé par la DRAC
LR, la Fenêtre fera découvrir l’approche
« paysagère » de l’Atelier Ville Paysage
créé par Serge Renaudie, architecte,
paysagiste et urbaniste.
Serge Renaudie invitera la jeune
paysagiste Faustine Clair à présenter
ses premières réalisations.
Objectif
Serge Renaudie est un architecte reconnu
et à la pensée originale qui se caractérise
par la volonté d’articuler dans une vision
d’ensemble trois domaines de création
bien spécifiques : une activité d’étude et
d’interventions dans le domaine paysager,
un travail portant sur la ville et les
aménagements urbains et un concernant
la création architecturale accordant
une place privilégiée à la réalisation
d’équipements publics à finalité
sociale et culturelle (crèches, hôpitaux,
médiathèques, collèges, logements
collectifs, etc.)
L’architecture en dépit de la place
considérable qu’elle occupe dans la cité et
pour chacun d’entre nous est mal connue
du grand public. Un travail d’information
et de formation s’impose pour lequel La
Fenêtre entend jouer son rôle. Le travail
qu’elle conduit en ce sens depuis sa
création lui a permis de se constituer
un public fidèle. Après avoir présenté
l’œuvre de l’architecte Bernard Kohn et
organisé des manifestations autour de
l’architecture et de la question urbaine,
la dernière en date étant la présentation
de 3 grands prix de l’architecture (2009,
2010, 2011) – organisé en partenariat
avec la MALR et l’Ordre des architectes
du LR –, La Fenêtre présentera le travail
de Serge Renaudie qui depuis son atelier
d’Architecture urbaine se situe à la
croisée de trois disciplines : l’architecture,
l’urbanisme et le paysage.
M’attacher à observer et
à travailler sur les manières
de vivre ensemble des humains…
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une association au service de la cité
Saint Martin d’Hères (38)
La Cerisaie - 1985-1991
Biographie
Fragments
« À partir de 1986, je créais l’Atelier
d’Architecture urbaine et j’engageais
une période architecturale tournée vers
les regroupements et les superpositions
de maisons individuelles cherchant
à constituer des structures urbaines
intermédiaires et concurrentes aux
maisons individuelles et aux collectifs
en m’attachant à traiter l’espace
non bâti, le “vide” entre les volumes,
qui constituait le liant entre les habitants.
Auxerre (89)
Eco-quartier des Brichères – 2002-2010
C’est dans le cadre de cette recherche
d’un autre type d’habitat que j’ai réalisé
72 “maisons superposées”, réellement
superposées jusqu’au 3e étage, à SaintMartin-d’Hères dans une opération
nommée “La Cerisaie”. Ce fut également
une des premières opérations de cette
ampleur réalisée intégralement en bois.
Chaque pièce du logement possède sa
propre “forme-maison“ et le logement
est le résultat d’une agglomération de
ces différentes pièces disposant alors
de mezzanines, de vides sous toiture,
de greniers et de grandes serres. »
« À partir de 1990 et parallèlement à cet
engagement à Saint-Dizier, l’activité de
mon atelier s’orienta définitivement vers
l’urbanisme. Mon attachement à réunir
paysage et urbanisme m’ont conduit à
réaliser un “écoquartier” à Auxerre où
la présence des espaces vides et plantés
crée le lien entre des aires résidentielles
où on retrouve un habitat de maisons
superposées (jusqu’à 4 niveaux), créant
ainsi un nouveau type de paysage urbain.»
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une association au service de la cité
« À partir de 1998, mon activité se tournera
majoritairement vers l’urbanisme et le
paysage, pour le diagnostic et l’analyse,
le projet et les aménagements urbains
et paysagers. […] j’ai réalisé plusieurs
marchés d’études urbaines, souvent sous
forme de marchés de définition, dans
ou en dehors du cadre des différentes
procédures (Recomposition,
Renouvellement, Renouveau urbains) de
la Politique de la Ville. […] Ces maîtrises
d’œuvres urbaines et d’aménagements
urbains concernent des projets urbains
très différents suivant qu’il s’agit de
construire des quartiers nouveaux comme
à Auxerre, à Beauvais et à Sedan ou
de recomposer des quartiers existants
comme à Saint-Denis ou à Saint-Nicolasles-Arras. »
Plaine Saint Denis
Schéma directeur du Parc-Canal
Etude de programmation
et de faisabilité
« En 2001, Plaine Commune nous confia
une étude pour la programmation et la
faisabilité d’un Schéma Directeur pour le
Parc-Canal avec une maîtrise d’ouvrage
qui regroupait outre la Communauté de
Communes, la Région, le Département
et l’État. Cette étude qui associait
l’urbanisme et le paysage s’étendait
d’Épinay à la Porte-de-la-Chapelle,
de part et d’autre du canal Saint-Denis.
Le Parc-Canal fut conçu comme une
entité dont la colonne vertébrale était
Cherbourg-Octeville (50)
Zac des Bassins, étude de Zac
Suivi des études et réalisations
2006-2012
constituée par le canal et qui étendaient, à
l’est et à l’ouest, ses surfaces s’immisçant
à l’intérieur du tissu urbain, rejoignant et
irriguant les zones les plus denses. »
3
une association au service de la cité
Hong Kong National Library
«Light opens space» – 2006
Exposition en l’honneur des 90 ans du
Professeur Jao Tsung I, universitaire, poète,
calligraphe, peintre réputé de Hong Kong
avec la participation du photographe français
: Paul Maurer. Lieu : National Library of Hong
Kong ; Concept et Design : Pui Yee
et Serge Renaudie)
« Depuis 2000, je m’intéresse au
développement des villes d’Asie : Viet
Nam, Cambodge, Pékin et Hong Kong que
je visite très souvent. J’y ai refusé à ce
jour toute association dans des aventures
urbaines ou architecturales. Je n’ai pas
encore vraiment trouvé ma place dans
ce monde de folie urbaine. J’observe et
j’apprends beaucoup, comme j’ai appris
des villes italiennes dans les années
70 puis des villes américaines dans les
années 80. »
« Les “murs” de ce double espace,
composés comme un déhanchement du
célèbre dessin du yin-yang, sont vides
et pleins. Les pleins accueillent sur une
face intérieure les calligraphies du Sûtra
du Cœur*, traitant du Vide, et sur l’autre
face les photographies de Paul Maurer
montrant la sculpture, Wisdom Path,
réalisée par Jao Tsung I dans les collines
de l’île de Lautau à l’est de Hong Kong. »
Pékin (Chine)
Étude sur les quartiers traditionnels
Hutongs - 2006
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une association au service de la cité
Textes (extraits)
Vers le paysage et le vide
« Depuis toujours je me suis senti plus à
l’aise avec le vide qu’avec le plein, avec
“l’espace libre” qu’avec l’espace bâti.
Ce vide me met en empathie physique
et spirituelle avec la ville et le paysage,
avec ses formes minérales et végétales,
humaines et animales. Mon souci du
“vide” dans les analyses urbaines comme
dans les projets d’aménagements urbains
et mon attachement au “corps de la ville”
m’ont progressivement rapproché des
démarches paysagères.
Un quartier est un ensemble de
personnes qui vivent et qui entretiennent
des relations entre elles, dans un
ensemble de lieux qui constituent le corps
de cette vie sociale. Vie sociale et corps
du quartier sont portés par une histoire,
c’est-à-dire par ce qui a déjà eu lieu et qui
a laissé des marques et des souvenirs. Ce
passé constitue un terreau dans lequel
des graines qui n’ont pas encore germé
ou des rhizomes enfouis ne demandent
qu’à ressurgir quand on commence
à retourner, à fouiller, à creuser, à
rechercher, dans les strates du temps, les
raisons de ce qui existe aujourd’hui. […]
C’est à m’attacher à observer et à
travailler sur les manières de vivre
ensemble des humains à travers les
pays, les villes, les campagnes, les
cultures et le temps que la question du
“milieu” m’est apparue comme plus
pertinente que celle de “l’environnement”
trop axialisée sur l’humain. Le travail
sur le paysage permet de voir loin
tout en regardant ce qui est de l’ordre
de la proximité. En travaillant avec le
vivant, une relation particulière s’établit
avec le temps. En travaillant avec les
éléments naturels, soleil, vent, eau, avec
la faune et la flore, le paysagiste réinvoque l’ensemble du vivant, et sort du
nombrilisme de l’humain. L’aménagement
d’une ville ou d’un quartier retrouve
alors des mesures et des dimensions
plus complexes que la fonctionnalité
ou l’esthétisme. Dès lors, le projet
d’aménagement ne concerne plus les
seuls humains mais également le monde
végétal et le monde animal. Je ne réalise
donc plus de projets uniquement pour
les humains, et quand je plante, je plante
pour les plantes elles-mêmes. »
5
une association au service de la cité
Suis-je architecte, urbaniste,
paysagiste ?
Fidélité
« Un projet urbain, comme un projet
de parc, nécessite du temps. Et dans
ces délais toujours longs, de nouveaux
paramètres apparaissent qui nécessitent
de pouvoir faire évoluer le projet initial.
Le projet doit donc être flexible et évolutif,
ce qui sera d’autant plus aisé qu’il sera
bien fondé sur le site à partir de principes
clairs. Passer des années sur un site
nous permet également d’enrichir nos
connaissances et de les faire évoluer.
Comment prétendre traiter d’un sujet
urbain en deux ans seulement ?
Cette présence au long des années
nous permet de suivre l’évolution des
hypothèses émises au commencement
d’un projet et d’en réajuster les
dispositions. Le projet est pour nous un
processus de prise de connaissances qui
ne s’interrompt jamais. »
J’ai 60 ans cette année 2012, et j’ai mis
du temps pour parvenir à comprendre
que le vide m’habitait. J’ai emprunté de
nombreux chemins, parfois même escarpés
et solitaires, mais jamais d’autoroutes ;
et si je me suis souvent attardé, je n’ai
jamais perdu de temps.
Le moindre formulaire ou questionnaire,
la moindre déclaration administrative,
la moindre candidature imposent de
décliner sa fonction et son pedigree,
et de s’expliquer sur ses qualités,
ses qualifications, ses compétences,
ses diplômes, ses formations, etc.
Mon parcours semble en perturber certains.
Si on accepte que je sois architecte et
urbaniste, en revanche paysagiste, malgré
la production des documents appropriés
et de références conséquentes, n’est pas
possible. Cette fonction brouille-t-elle les
deux précédentes ? Ou les deux précédentes
nuisent-elles à la clarté de l’identité de
la troisième ? Chacun cantonné dans son
territoire, son domaine, son point de vue,
ne peut-il plus considérer que l’on puisse
embrasser plusieurs regards ?
Serge Renaudie, le 24 décembre 2011
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une association au service de la cité
Faustine Clair
remarquable de cette ville endormie.
Le travail présenté dans le cadre de mon
diplôme en juin 2012, a proposé de donner
un nom à la plaine en l’appelant « Parc
des îles ». Par cette définition nouvelle, la
plaine prend un sens au cœur d’une ville
aujourd’hui en construction. Un dialogue
entre la ville et sa campagne est renoué.
Cet échange est primordial pour assurer au
territoire du Biterrois une cohérence totale
et maîtrisée...
L’exposition qui sera proposée au mois
de juin à la Fenêtre, aura pour objectif
de dévoiler de nouvelles « fenêtres » aux
habitants de la région. Ces « fenêtres » se
porteront sur les paysages oubliés du canal
du Midi au cœur de Béziers. Ces paysages
sont aujourd’hui effacés, oubliés ou
abimés. En partant, les visiteurs pourront
emporter avec eux une carte de la plaine
qui leur donnera les clefs d’un parcours
« découverte » au cœur de la plaine.
Proposition détaillée pour l’exposition
Note d’intention
... La plaine de Béziers est aujourd’hui un
espace vacant, délaissé et presque oublié.
Pourtant le paysage et le patrimoine
présents dans cette plaine pourraient
sublimer l’image d’une ville aujourd’hui
détériorée.
Native de Béziers, j’ai, comme la plupart
des Biterrois, eu, pendant de nombreuses
années, l’image d’une ville triste, insalubre
et dangereuse. Au cours de ma formation
de paysagiste, mon regard sur ces lieux
familiers a changé. Pour clôturer la fin de
ces années d’études, j’ai souhaité revenir à
ces paysages d’enfance avec mon bagage
de paysagiste. De là, est née la volonté
de dévoiler le paysage et le patrimoine
7
une association au service de la cité