Bout de la rue Saint-Pierre

Transcription

Bout de la rue Saint-Pierre
Bout de la rue
Saint-Pierre
- Théâtre en rue -
Projet de création en résidence
Contacts
Marie-Alice THIMOLEON - 06 77 25 61 27
Le projet de création, Bout de la rue Saint Pierre
A l’origine
L’envie de revenir à la rue, aux spectacles plein vent.
Fleuris par le travail, les aventures du plateau ; replonger dans la rue…
Pour voir si les années nous ont un peu précisés ; un peu épurés…
Et pour le vent !
En gros, l’histoire
Deux hommes Rue Saint Pierre, on ne sait pas trop à quelle époque. Mais ce n’est pas loin
de nous…
Deux hommes vivant en des temps encadrés-encartés, où la surveillance et les « nécessités
sécuritaires » ont phagocyté la technique et les moyens de communication, ont « rétréci
l’humain ».
Deux témoins qui racontent le même « fait divers ».
Deux êtres en inquiétude, en peur de trop dire ; ou de mal dire…
Mais qui pourtant vont dire ! Qui vont trouver au fond d’eux-mêmes le courage du mot.
Courage d’aller contre.
Courage des rencontres.
Premières notes
Des pensées qui cheminent…
Regarder ce qui se joue, ce qui s’opère à notre insu.
Et puis comment en pas se laisser corseter par les normes ? Ne pas se laisser
déshumaniser ?
Comment rester en vigilance imaginative face à « tout terrorisme technique sécuritaire ».
Des corps dans la rue…
Paroles dans la foule…
Juste cela ; pas de décor, juste la chose dite ; mots qui se donnent, se partagent.
Chercher cette nécessité, cette évidence brute.
Cette urgence première.
Distribution
Metteur en scène
Jean-Luc PERIGNAC
Comédiens
Jean-Michel GUINDET
Thierry PATARIN
Contacts
Marie-Alice THIMOLEON - 06 77 25 61 27
Extraits de Bout de la rue Saint Pierre
1:
C’était la semaine dernière. Mardi matin il faisait chaud. A 10 heures
50 pour être plus précis.
2:
La semaine dernière, mardi matin il faisait chaud, à 10 heures 50
pour être plus précis.
1:
Il faisait chaud déjà. Même pour la saison.
2:
Il faisait chaud déjà, je me suis dis c’est pas normal, même pour la
saison.
1:
A 10 heures 50
2:
A 10 heures 50
1:
(petit temps) Pour être plus précis.
2:
Au nord ça brûlait, on voyait la fumée.
1:
Il faisait chaud déjà. Et la poussière tout autour, qui vous tombait
dessus…
2:
Bout de la rue Saint Pierre, devant la pharmacie, un écran clignotait.
1:
Au nord ça brûlait.
2:
Ils nous disaient faut pas sortir, ne pas faire d’effort, respirer
doucement.
1:
On voyait la fumée…j’entendais les sirènes aussi.
2:
Sur l’écran ils nous disaient, devant la pharmacie.
1:
Toujours je sais l’heure. Je regarde ma montre. Surtout quand j’ai
pas bien dormi.
2:
Je me souviens de l’heure. J’avais reçu le bip. L’école de mon fils.
1:
J’avais pas bien dormi. Des crampes dans le ventre, qui m’avaient
pris pendant la nuit.
2:
Mon fils il est petit encore, c’est sa première année, première année
d’école.
1:
A pas pouvoir se lever. Et pas rester couché non plus.
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2:
Ils disaient dans le bip qu’ils le retrouvaient plus, mon fils ils le
retrouvaient plus !
1:
Pas savoir quoi faire pour que le mal passe…
2:
Faut dire dans l école, tous les enfants ils ont des puces, des puces
électroniques, pour les suivre partout.
Alors après quand ils s’égarent, dépassent les limites, ils avertissent
les parents. Pour qu’ils arrivent tout de suite.
1:
Presque comme des morts.
2:
Faut qu’ils arrivent tout de suite, les parents, j’veux dire.
1:
Qui me reviennent chaque nuit.
2:
Alors j’avais couru.
1:
Au nord ça brûlait. Et puis même encore plus. Plus que d’habitude.
2:
Au nord ça brûlait, il y avait des cris.
1:
Un homme est arrivé, il était tout en nage.
2:
J’avais couru sur le chemin, je m’étais dépêché.
2:
Je voulais pas surtout que l’on dise du mal, que ça m’inquiétait pas,
si mon enfant était perdu.
1:
Bout de la rue Saint Pierre un homme est arrivé.
2:
Je m’étais dépêché
1:
En le voyant courir, j’ai pensé aux baleines.
2:
Un enfant c’est petit, c’est petit forcement, c’est juste pour de rire, ça
pense pas à mal. Je voulais dire ça, leur expliquer aux surveillants,
pour qu’ils le marquent pas…
1:
Bout de la rue Saint Pierre
2:
Après c’est difficile, quand ils les marquent je veux dire…
Après toujours ils ont des doutes, ils les surveillent plus,
Ils disent que c’est des enfants avec du mal, des choses dans leurs
gènes, même avant la naissance,
Alors il faut les mettre à part, et les rééduquer.
Leur changer la pensée.
C’est ça qu’ils disent.
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1:
J’ai pensé aux baleines. Aux animaux d’avant. Comme elles
chantaient, comme elles dansaient tout au fond de la mer… (Temps)
J’aime bien les baleines.
Devant la pharmacie un écran clignotait, avec un numéro pour les
urgences.
Alors en le voyant courir, tout essoufflé comme il était, je me suis dis
c’est pas normal, il faut les avertir.
Et puis j’ai pas osé. J’avais pas de raison d’être dans ce quartier.
Aucune de valable…
Après on sait jamais…
Il a couru jusqu’à l’école. Et puis s’est arrêté d’un coup.
C’est la Bénédiction l’école. Comme cela qu’elle s’appelle.
2:
En arrivant devant l’école, juste devant la porte avec le nom dessus,
groupe scolaire de la Bénédiction…
Ils m’ont bipé les surveillants.
Ils l’avaient repéré.
Et je devais rentrer chez moi…
1:
A 10 heures 50 (un temps)
On sait jamais après ce qu’ils vont demander. Pourquoi vous étiez là,
si vous le connaissiez…Tout plein d’accusations, toujours…Faut
rester sur ses gardes. Surtout pas dire trop.
2:
Après devant la pharmacie, il y avait cet homme, il avait l’air
chiffonné.
1:
On est restés ainsi, à regarder l’écran, devant la pharmacie. J’avais
son souffle près de moi.
2:
Il avait l’air chiffonné, le ventre j’ai pensé, j’ai pensé tout de suite,
comme mon père j’ai pensé.
Mon père il avait des soucis toujours dans le ventre, des choses qui
tournaient, saignaient dans le dedans.
Cela n’arrêtait pas.
Un jour il a plus supporté, il sauté par la fenêtre.
Mais je parle d’avant, d’avant qu’ils mettent des produits dans l’eau
du robinet pour que les gens ne sautent plus.
1:
On est restés ainsi, devant la pharmacie. J’avais son souffle près de
moi…
C’était pas raisonnable, avec les caméras…
2:
Il était chiffonné. Comme mon père j’ai pensé.
1:
Après les crampes m’ont poussé. Et c’était pas mon jour, pour les
médicaments.
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2:
En le voyant tout près de moi, devant la pharmacie, j’ai fouillé ma
poche, lui ai tendu ma carte, pour les médicaments…
C’est ridicule évidement. On peut pas échanger. Il y a les empreintes.
1:
Mon jour c’est jeudi.
Il m’a tendu sa carte. C’était pas raisonnable.
2:
Je ne sais pas ce qui m’a pris.
1:
Après la voix est arrivée.
2:
On peut pas échanger il y a les empreintes, ils ont crié dans le micro
1:
Il faisait chaud déjà.
2:
J’ai pensé à mon père, à la flaque de sang qui était restée sur le
trottoir. Et puis les chiens qui la léchaient. Il y avait des chiens
encore dans cette époque là. (Petit temps).
Après il a fallu partir. Après la mort de mon père. Après qu’il ait
sauté. Sauté par la fenêtre. (Un temps)
1:
Il faisait chaud déjà. Et puis mes crampes dans le ventre… (un
temps)
2:
Il a fallu partir on pouvait plus payer. (un temps)
Et puis dans ce quartier, c’était pas dans les normes, une femme seule
et son enfant. (un temps)
1:
La semaine dernière (un temps)
2:
Et les voisins aussi ils voulaient plus de nous. « Fils de suicidé »ils
disaient dans l’école.
1:
Surtout pas dire trop. (un temps)
2:
Au fond de la ruelle, celle qui débouche rue Saint Pierre, un homme
qui dormait à même le trottoir, s’est levé tout à coup.
1:
Un homme s’est levé. Au fond de la ruelle. Bout de la Rue Saint
Pierre.
2:
S’est levé tout à coup.
1:
Du sang coulait de son oreille.
2:
Du fond de la ruelle.
1:
Je me souviens l’oreille gauche.
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2:
Un homme s’est levé. S’est levé tout d’un coup.
1:
Un homme s’est levé.
2:
Et puis s’est rapproché.
1:
Il avançait dans la ruelle.
2:
Du sang coulait de son oreille, me souviens plus laquelle oreille.
1:
Il venait Rue Saint Pierre lorsque la voix a retenti.
2:
Le micro a crié.
1:
Vous pouvez pas passer par là. Il faut vous nettoyer. Et vous habiller
mieux.
2:
Il a fait demi tour. (Un temps)
Faut dire après c’était l’école, ils n’aiment pas cela, les hommes en
sang près des écoles.
1:
Ils voulaient pas qu’il passe, aille devant l’école.
2:
D’après que le sang pousse au sang.
1:
C’est souvent maintenant qu’ils tirent dans l’école…
2:
A la Bénédiction, ils ont des gardes, des gardes dans la cour, pour la
Sécurité.
1:
Même les professeurs…Parfois ils sont armés.
2:
Ils n’aiment pas cela.
1:
L’oreille gauche.
2:
Mon fils, il est petit encore, parfois à la maison j’allume les écrans, et
je regarde dans sa chambre, voir si tout va bien.
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La Compagnie Caboch’Art
Depuis sa création en 2001, la Compagnie Caboch’Art a pour objectif de promouvoir la
diffusion culturelle en milieu rural et de créer des passerelles entre différentes disciplines
artistiques: Poésie/Art de rue (Les Passeurs de Poésie), Théâtre d'objets/Art de rue (Pinces
sans Rire), Art de la piste/Art de rue (Le Diable aux Cordes), Théâtre, pièce jouée dans le
noir (3 ou 4 heures, ça dépend...), "Installation théâtrale" (Le Parcours des Humiliés,
réflexion artistique sur la négation des Droits de l'Homme), Théâtre, seul en scène (Être…,
correspondances de prison de Rosa Luxemburg), Textes et Chants entremêlés (En Mer et
Contre Tout).
Parallèlement au travail de création, les membres de la Compagnie Caboch’Art
poursuivent leur travail pédagogique dans les écoles, collèges et lycées, organismes de
formation, les interventions auprès d'amateurs, centres sociaux, foyers ruraux, centres de
loisirs et en milieu pénitentiaire, les répétitions publiques, l’engagement auprès du Pays
des Vals de Saintonge, les lectures ouvertes, etc.…
La Compagnie Caboch’Art, partenaire du Pays des Vals de Saintonge, est conventionnée
avec le département de Charente-Maritime, et la Région Poitou-Charentes.
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Parcours artistique de…
…Jean-Luc Pérignac, metteur en scène
Il faut du temps peut-être, pour que les bouts de vie, étapes de voyage, fassent reliance...
Les débuts à Londres avec le théâtre shakespearien, la rencontre avec Boal, et celle avec
Fladzen (co-fondateur avec Grotowski du théâtre laboratoire).
Puis des compagnonnages d'acteur, avec entre autres :
- Le théâtre de la Potence à Grenoble (Oncle Vania de Tchécov – Mère Courage de
Brecht...)
- Le théâtre en Lisière à Nîmes (L'ouest le vrai de Sam Shepard – Le bouc de Fassbinder...)
- Le théâtre du Fil à Rambouillet (La tempête de Shakespeare, La conférence des oiseaux
d'Aristophane...)
Avec le Théâtre du Fil, travail dans les prisons et les banlieues pour donner aux
populations négligées par la société, droit à la culture et à la citoyenneté.
Cette nécessité restera prégnante tout au long de mon parcours.
Dans la maturation, une écriture voit le jour :
- « Lune Rousse »
- « Nuit »
- « Petites nouvelles du désert »
- « Bribes »
Encouragement de la D.M.D.T.S. (Bourse d'auteur) et de La Chartreuse à Villeneuve lez
Avignons (Résidence).
Et la mise en scène !
- Bélibaste d'après Henri Gougaud
- La Mouette de Tchékov
- Le Premier d'Israël Horovitz
- Un riche trois pauvres de Louis Calaferte
- Comme un printemps – écriture et mise en scène
- Trois ou quatre heures ça dépend… - écriture et mise en scène
Travail de recherche autour de l'art de l'acteur et passerelles avec les « arts voisins »
(musique, théâtre gestuel, opéra, danse).
Engagement artistique avec la compagnie Caboch'Art. Dix ans déjà...
Voilà peut-être ce qui fait reliance : le temps, l'engagement, l'envie de faire sens...
…Jean-Michel Guindet, comédien et fondateur de la Compagnie
Après une formation de technicien son avec l’Association Création Spectacle de Poitiers
(86), il découvre la scène avec la Compagnie Ribouldingue Circus (17) en tant que musicien
et clown.
Il participe à la formation du S.N.O.B (fanfare de rue, 79) en qualité de comédien, puis
intègre les cours de théâtre de Jean-Louis Gonfalone à Saint-Jean d’Angély (17) et JeanLuc Pérignac, au théâtre de la Coupe d’Or à Rochefort (17).
Il continue sa formation artistique en effectuant différents stages (Pradinas, Comedia Del
Arte, intervention en milieu scolaire par le Théâtre du Trèfle à Poitiers).
Parallèlement, il joue avec différentes Compagnies (Compagnie de l‘Eperon, Théâtre du
Grain de Sable, Théâtre du Ballon Rouge) en Charente-Maritime.
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Marie-Alice THIMOLEON - 06 77 25 61 27
En 2001, il regroupe divers artistes pluridisciplinaires, créé la Compagnie Caboch’Art et
monte un premier spectacle : Le Cabaret Caboche.
Depuis, il précise sa démarche artistique au sein de cette Compagnie, au travers de
créations théâtrales (« Le Premier » d’Israël Horowitz, « Mickey la Torche » de Natacha
de Pontcharra, « Le Parcours des Humiliés », réflexion artistique autour de la négation
des Droits de l’Homme, « Trois ou quatre heures, ça dépend… » de Jean-Luc Pérignac),
poétiques (« Les Passeurs de Poésie », créé chaque année à l’occasion du Printemps des
Poètes).
Il se forme à l’art de la marionnette en 2003, et créé un spectacle de théâtre d’objets :
« Pinces sans Rire » en 2005. Il poursuit une formation de manipulation de marionnettes
avec le Moulin Théâtre (17) en vu de la création d’un nouveau spectacle.
Explorer différents univers du comédien, le rôle de l’artiste dans la société sont les
questions essentielles qui guident son parcours artistique
…Thierry Patarin, comédien
Formé à partir de 1994 au sein de 1er A.C.T.E (Fontenay-le-Comte, 85) principalement
aux techniques des arts de la rue (théâtre, échasses, feux) et aux jeux de Café-théâtre, il
complète sa formation en s'intéressant à l'approche du clown, de la voix parlée et chantée,
du tuba, de la danse et du masque. Puis il intègre la compagnie Caboch’Art dont il est
devenu compagnon actif depuis 10 ans.
C'est au sein de cette structure qu'il rencontre l'écriture contemporaine et s'aguerrit auprès
de Jean-Luc Pérignac.
Depuis il a joué des auteurs tel que Xavier Durringer, Christian Rullier (Compagnie
Maritime de Théâtre) Eugène Durif, Sylvaine Zaborowski, Frédéric Vossier, Jean-Paul
Quéinec (Cie Toujours à l'horizon), Israël Horowitz, Jean-Luc Pérignac (Cie Caboch’Art).
Restant proche du travail de rue et du cirque il jouera également «Carnabulle» et «Déenbulle » (Compagnie Volubilis), «les Amphibiens» (Compagnie Aléa Citta), «Rock à Lili
Cabaret» (Compagnie Aire de cirque), «Arzakel», « Le Premier » d’Israël Horowitz, «Les
Passeurs de Poésie», « Le Parcours des Humiliés » et « Trois ou quatre heures, ça
dépend… » (Compagnie Caboch'Art).
Contacts
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Compagnie Caboch’Art
Association loi 1901
Licence cat. II 1005110
SIRET : 44050272200034
APE : 9001 Z
2, Rue de l’Ardillière - 17770 Saint-Hilaire de Villefranche
http://perso.orange.fr/cabochart/
[email protected]
Metteur en scène
Jean-Luc Pérignac
05 46 85 23 07 – 06 79 28 13 44 – [email protected]
Trésorière
Marie-Alice Thimoléon
06 77 25 61 27 - [email protected]
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