La compagnie Le sourire au pied de l`échelle
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La compagnie Le sourire au pied de l`échelle
La compagnie Le sourire au pied de l’échelle En coco-production avec le Théâtre Au Bout LàLà-bas du 7 au 28 Juillet 2012 - 17 h 45 Relâche le 17 juillet 23 rue Noël Biret, 84000 AVIGNON Réservation : 06.99.24.82.06 LE RESUME Ecrite en 1945, la nouvelle « Premier amour » de Samuel Beckett est la première œuvre que l’écrivain irlandais a rédigé directement en français. Elle n’a été publiée qu’en 1970. Dans ce texte à la première personne, un homme se souvient de certains épisodes de sa vie. A la mort de son père, il est chassé de la maison familiale et se met à errer dans des cimetières où il pique-nique la journée et dort la nuit. Il fait alors la connaissance de Lulu/Anne, avec qui il parle peu mais dont la compagnie lui est agréable. Avec cette femme, il sent pour la première fois monter en lui « l'affreux nom d'amour ». « Je ne me sentais pas bien à côté d'elle, sauf que je me sentais libre de penser à autre chose qu'à elle, et c'était déjà énorme. » Lulu/Anne lui propose de venir habiter chez elle ; il accepte. Ainsi s’organise une vie sans exaltation amoureuse ni sexuelle. Lulu/Anne, qui se prostitue, reçoit ses clients chez elle. Un jour, elle lui annonce qu’elle est enceinte de lui. Il reste jusqu’à la naissance de l’enfant mais les hurlements du nouveau-né le décident à partir. Sa fuite est vaine, les hurlements le poursuivent. « Pendant des années, j'ai cru qu'ils allaient s'arrêter. Maintenant, je ne le crois plus. Il m'aurait fallu d'autres amours, peut-être. Mais l'amour, cela ce ne se commande pas » Étrange, parfois cruelle, cette histoire est souvent drôle. Beckett y rit avec tout, de tout, même du pire, et dresse le portrait d’un homme à la fois troublant et attachant. NOTES DE MISE EN SCENE Ce texte m'a avant tout séduit par son humour. Je trouve le personnage drôle, parfois malgré lui. Il est pour moi éminemment subversif par le regard qu’il porte sur ce qui l’entoure, jamais là où on l’attend. Il suit son intuition, une chose en entraînant une autre. La construction de cette pensée tressée, de digression en digression, qui ne fait jamais perdre le fil du récit (sauf quand il décide de ne pas finir une phrase qui a « assez duré ») crée un voyage dont on ne sort pas indemne. Au détour d'un souvenir, sa pensée va prendre une tournure métaphysique, sans jamais se détacher de ses désirs les plus concrets. Cette parole est fascinante par sa liberté totale, détachée de toute contrainte superflue (simplement les « mesures à prendre pour ne pas mourir de froid, ou de faim»). La sincérité avec laquelle cet homme explore et livre son intimité lui permet d'atteindre une profonde humanité. En dépit de ses hésitations et de ses trous de mémoires, il paraît toujours avancer « gaiement » dans les méandres de son passé. Il joue à se faire peur, à se surprendre, lui et son auditoire. Jérôme Garnier - Comédien Dans « Premier amour », comme souvent chez Samuel Beckett, ce n'est pas l’histoire en elle-même qui est intéressante, mais le regard à travers lequel elle nous est racontée. Le personnage porte un regard sur sa vie, à la fois naïf et décalé. Il établit une distance troublante visà-vis des choses et des êtres qui l’entourent. On le croit d’abord sans cœur. Il ne cesse ensuite de nous surprendre et de nous émouvoir. Car il pense à haute voix et nous livre tout, sans trier, sans bonnes manières, ni recul. Il ne se juge jamais, ne se regarde pas parler, il se souvient et comme dans un monologue intérieur, digresse sans arrêt. Qui est cet homme ? Où sommes-nous ? Quelle est la part de sincérité et d'invention dans ce qu'il nous confie ? Est-il vivant ou mort ? Samuel Beckett ne nous donne que des indices, s’amusant même à brouiller les pistes, quitte à se contredire parfois. Ce qui importe ce n'est pas l'homme qui parle mais ce qu'il dit et comment il le dit. Parfois nous avons la sensation que, seul, il parlerait quand même, comme pour tuer le silence ou pour se libérer de quelque chose. Les personnages de Samuel Beckett se définissent essentiellement par leur voix. Dans « Premier amour », il ne se passe rien puisque ce qui est raconté est déjà passé, le corps est au service de la parole. Le présent est à la pensée, une pensée en mouvement qui tente de se souvenir, digresse, toujours prête à déraper dans l'imaginaire du sens. « Premier amour » n'est pas un texte de théâtre mais une nouvelle et si sa théâtralité est évidente, l'écriture parfois résiste avec le danger de devenir explicatif. Cela demande une grande vigilance pour le comédien car il ne doit jamais anticiper sur ce qui suit. Il doit simplement avancer pas à pas, et toujours se laisser surprendre par « cette saloperie de logique », comme disait Beckett. En opposition à ce flux de paroles continu, le corps, lui, s'économise. Souvent assis, parfois errant dans l'espace, l'existence du personnage semble en suspens. Un personnage condamné à être là, mangeant des cacahuètes, la tête dans les étoiles. Manon Allouch – Metteur en scène L’AUTEUR Samuel Beckett (1906-1989) Samuel Beckett est né le 13 avril 1906 à Dublin, d’une famille irlandaise protestante. Il étudie le français, l'italien et l’anglais au Trinity College de Dublin. En 1928, il est nommé lecteur d’anglais à l’École Normale Supérieure de Paris, et fait la connaissance de James Joyce, dont il traduit en 1930 Anna Livia Plurabelle. Cette rencontre lui donnera envie de devenir écrivain et aura une profonde influence sur son œuvre. Il écrit son premier roman, « Murphy », qui fit l'objet de trente-six refus avant d'être finalement publié en 1935, en anglais. Jusqu’à la guerre, Beckett écrit ses livres en anglais. De 1931 à 1937, il effectue de nombreux voyages, résidant tantôt en France, tantôt en Angleterre. Il finit par s’installer définitivement à Paris en 1938. Au début de la guerre, il se trouve en Irlande. Il regagne alors précipitamment la France, préférant « la France en guerre à l'Irlande en paix ». Membre actif de la Résistance, il rejoint alors le Vaucluse. Il y écrit son deuxième roman, « Watt » et invente la figure du « clochard » que l'on retrouvera constamment dans son œuvre. Après 1945, il commence à traduire ses ouvrages antérieurs en français et à écrire des nouvelles - notamment « Premier amour »- et des poèmes, dans cette langue. Par la suite, il écrira la majeure partie de son œuvre en français, choisissant ainsi volontairement de travailler avec et sur une langue qui n'est pas la sienne. « En attendant Godot » paraît en 1952 et marque le début de son aventure théâtrale (« Eleutheria », « Fin de Partie »...). Les années 1960 représentent une période de profonds changements pour Beckett. Le triomphe que rencontrent ses pièces l'amène à voyager dans le monde entier pour assister à de nombreuses représentations, mais aussi participer dans une large mesure à leur mise en scène. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1969. Il meurt en 1989 dans une maison de retraite. L'EQUIPE Manon ALLOUCH – Metteur en scène Après 17 années passées entre l’île de la Réunion et la Nouvelle Calédonie où elle découvre et se passionne pour l’art dramatique aux côtés de Stéphane Piochaud, Manon Allouch s’installe en Avignon, en 2004. Elle se forme au Conservatoire d’Avignon sous la direction de Pascal Papini où elle travaille avec différents intervenants comme Martine Viard, Jean-Louis Hourdin et Eric Jacobiak. En 2007, elle intègre l’ERAC (Ecole Régionale d’Acteur de Cannes) où elle bénéficiera de l’enseignement de Catherine Marnas, André Markovitch, Michel Corvin, Gildas Milin ou encore Nadia Vonderheyden. Elle s’intéresse de près à la direction d’acteur et à la mise en scène qu’elle pratique à l’ERAC sur un texte de Jean-Luc Lagarce « Juste la fin du monde ». A sa sortie d’école, en juillet 2010, elle est assistante à la mise en scène de Kheireddine Lardjam de la Compagnie El Ajouad, sur deux projets : « Les Bornes ou le colonialisme intérieur brut » de Mustapha Benfodil et « De la salive comme oxygène » de Pauline Sales (festival du CDN de Sartrouville « Odyssée en Yveline »). « Premier amour » est sa première création. Jérôme GARNIER – Comédien Comédien issue du conservatoire d’Avignon (2003-2006), Jérôme Garnier est cofondateur en 2011 de la compagnie « Le sourire au pied de l’échelle». Avant cela, il a travaillé, en tant que comédien, avec « Les éphémères réunis » (« L’enfant froid » de Mayenburg), la compagnie « Double résonance » (« Les rêves » d’Ivan Viripaev), « La compagnie des champs » (« Mission biodiversité » de Pierre Fernandez), en tant que comédien-danseur, avec la compagnie « k3mk » sur le spectacle « La matrice des anges » du chorégraphe Karry Kamal Karry, créé et joué au théâtre du Merlan, à Marseille, en 2009. Son travail de comédien se nourrit également de nombreuses recherches sur le corps (eutonie, taï chi, yoga, choréosophie…) en parallèle de son métier de masseur-kinésithérapeute. Mêlant ses deux activités, il a d’ailleurs créé en 2007 « les tympans de l’épiderme », forme dîtes de « massage conté » joué dans différents festivals (« Rencontre entre les mondes », « Vice et versa », etc.). LA COMPAGNIE La compagnie « Le sourire au pied de l’échelle », créée en 2011, par Manon Allouch et Jérôme Garnier est née d‘un désir de travailler ensemble qui remonte au conservatoire d’Avignon en 2005. Ce projet se concrétise aujourd’hui autour de « Premier amour » de Samuel Beckett. Ce spectacle a été joué au festival off d'AVIGNON 2011, ainsi qu'au festival « Printemps de l'Etincelle 2012 » à SORGUES. Après le festival d'AVIGNON 2012, d'autres représentations sont en préparation pour la saison 2012-2013. Plusieurs projets sont en chantier pour la saison prochaine : . « Juste la fin du monde » de Jean-Luc LAGARCE . Un projet autour de l’œuvre EDWARD HOPPER . Un projet autour du livre d’HENRY MILLER qui a donné son nom à la compagnie : « Le sourire au pied de l’échelle ». La compagnie souhaite être un lieu de création pluridisciplinaire et d’échanges entre comédiens, metteurs en scène, compositeurs, chorégraphes… LA PRESSE 2011 - Festival d'Avignon Premier amour, Samuel Beckett (théâtre Au bout là-bas, OFF) Beckett est cette année l'un des auteurs les plus joués du festival. Premier amour y est d'ailleurs représenté sur deux scènes différentes. La nôtre se joue dans le ravissant théâtre Au bout là-bas, à la programmation aussi éclectique que qualitative. Premier amour, c'est un peu L'Etranger à la sauce Beckett. Le monologue étrange d'un être en marge de la société. Un texte poétique et incongru servi par une scénographie minimaliste (quelques ampoules flottant dans l'espace) et, surtout, une interprétation remarquable. Aucun surjeu chez Jérôme Garnier. Ce jeune acteur parvient à maintenir (globalement) son public en éveil, avec un texte exigeant, sans jamais recourir à l'exagération théâtrale. Un tour de force tranquille. Antoine Buéno, www.atlantico.fr … Le théâtre Au Bout Là-bas où est joué Premier amour porte bien son nom. L'auteur, Samuel Beckett, qui avait rédigé cette nouvelle juste après la guerre, et son serviteur - Jérôme Garnier de la compagnie "Le sourire au pied de l'échelle" - poussent dans leurs derniers retranchements les spectateurs, ils vont jusqu'au bout du mot, de l'expression, de la phrase. Un univers à la fois sobre et sombre où l'amour -avec Lulu/Anne- parvient à se frayer un chemin, au milieu des petits tracas quotidiens. Le texte, véritable exercice de mémorisation et d'expression s'amuse à égarer l'auditeur, le spectateur au coin de deux digressions ou transgressions de la logique, des mœurs. Un spectacle mis en scène par Manon Allouch sans superflu comme pour laisser aux écrits de Beckett leur saveur, leur pesanteur. Et une performance étonnante de Jérôme Garnier, homme seul qui va à la rencontre des autres pour trouver des réponses à ses interrogations." Tristan JAUREGUY, La Provence, 25 juillet 2011 QUELQUES PHOTOS CONTACTS La compagnie Le sourire au pied de l’échelle [email protected] 06 84 69 90 69 06 25 79 04 04 Blog du spectacle : http://beckettpremieramour.artblog.fr/ … Le Théâtre Au Bout Là-bas [email protected] 06 99 24 82 06