¥3424.1 moneta F 3/05

Transcription

¥3424.1 moneta F 3/05
N o 3 // 19 septembre 2005
LA «ALL-HOLDER-VALUE»
AUX DÉBATS D’ARGENT
La «all-holder-value», une vision
basée sur la transparence ainsi que
la responsabilité environnementale
et sociale: Patrick Hohmann
montre comment l’entreprise textile Remei vit cette démarche.
5
RENDEMENTS ÉLEVÉS:
FARDEAU OU BIENFAIT?
Quel rendement est admissible du
point de vue écologique et social?
Werner Vontobel, journaliste économique, et Olaf Weber, conseil
d’administration de la BAS, tentent
de répondre à cette question.
7
AZB 4601 Olten
3
«DONNER AU MONDE
L’ÉNERGIE D’ÊTRE DURABLE»
Postcode 1
Cette devise est celle des fondateurs des sociétés Solstis et
Sunseed, dont le but est la promotion de l’énergie photovoltaïque, grâce aussi à un crédit
d’encouragement de la BAS.
Economie réelle contre
économie financière
Photo et collage: c.p.a. Clerici Partner
Le clivage entre économie financière
et économie réelle ne cesse de se
creuser. Les rendements exigés dans
le monde de la finance sont irréalisables en respectant le développement durable. Aussi des milliards
sont-ils consacrés à la spéculation au
lieu d’être investis dans l’économie.
Les idées manquent pour créer des
emplois, de même que les fonds nécessaires, car pour beaucoup, l’essentiel est de dégager de juteux rendements. La course au rendement
provoque d’immenses bulles. Quelques privilégiés se remplissent les
poches, et il ne reste que des miettes
pour les autres.
La Banque alternative BAS
travaille autrement depuis quinze
ans. En innovant et en privilégiant
l’éthique, elle crée le lien entre le
monde de la finance bancaire – indispensable à une économie moderne –
et l’économie réelle. De plus, le
renoncement aux intérêts lui permet
d’octroyer des crédits d’encouragement à des conditions préférentielles.
Pages 3–6
SOMMAIRE
INFORMATION moneta
ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE
ÉCONOMIE FINANCIÈRE
Départ à la rédaction
3
FROMAGE EN ENTRÉE
3
«ALL-HOLDER-VALUE» PLUTÔT QUE
«SHAREHOLDER-VALUE»
La vision de Patrick Hohmann
de l’entreprise Remei
5
L’AVIS DE DEUX SPÉCIALISTES
6
De la liberté d’action alternative
et de ses limites dans le monde
bancaire
Qu’est-ce qu’une rentabilité
décente?
Six années durant, moneta a été du ressort de Ruth Hugi.
A sa propre demande, celle-ci a récemment remis sa fonction
de rédactrice en cheffe, afin de pouvoir se consacrer davantage à son bureau de communication. Sous son égide, moneta
a été doté d’un nouveau visage, divers points thématiques
ont été mis en lumière et la version française a été développée.
moneta a bénéficié de l’expérience journalistique de Ruth Hugi,
de son pragmatisme et de son professionnalisme. La rédaction et l’association éditrice la remercient vivement de son travail et lui souhaitent beaucoup de succès en tant que journaliste indépendante et conseillère en communication, ainsi
qu’à titre de responsable de la rédaction de «bio.logisch» – le
journal de Biofarm.
SOLSTIS ET SUNSEED
Deux entreprises pionnières
du courant solaire photovoltaïque
PAGES BAS
8
Nous fêtons
notre 20 000¨ client(e)!
8
Bilan intermédiaire au 30 juin 2005
9
Les nouveaux membres du
Conseil d’administration de la BAS
9
Crédits octroyés
au 1¨¬ semestre 2005
10
Cinq nouveaux fonds de placement
socio-écologiques
11
Procédure de sélection
des titres composant les fonds
12
La BAS au Tessin
moneta
Ruth Hugi
Claudia Nielsen
Présidente de l’association éditrice moneta
CRÉDIT BAS
7
Photo: mad
2
15 ans de succès pour
la Banque alternative BAS
UN ANNIVERSAIRE PARTICULIER__ Le 29 octobre 1990, la Banque
alternative BAS ouvre ses guichets à Olten, consécration
d’une décennie de préparatifs et de travaux préliminaires. Aujourd’hui elle est fière de pouvoir fêter ses 15 ans de succès.
Initié par de nombreux particuliers et organisations, le projet
d’une banque alternative s’est imposé sur le marché et la
BAS est aujourd’hui devenue un institut bancaire reconnu par
ses pairs. Son succès se reflète non seulement au niveau
de son bilan, qui ne cesse de croître, mais aussi au niveau de ses
clientes et clients, dont le nombre a franchi le seuil de 20 000
cet été. Juste à temps pour son 15¨ anniversaire, la BAS confirme
sa volonté de proposer une alternative aux activités bancaires
dans le pays entier, en ouvrant un bureau d’information au Tessin, à Bellinzone plus précisément. La situation financière
de la BAS est également saine, ce qui lui assure une marge de
manœuvre confortable pour lancer de nouveaux projets.
Quant au moneta, celui-ci est même un peu plus ancien
que la BAS. En effet, l’association de soutien en vue de la
création d’une banque alternative, fondée en novembre 1987,
estimait nécessaire d’instituer un organe de communication ouvert à des voix critiques, pour dénoncer les pratiques
dominantes du monde financier et proposer des voies
alternatives.
LE JOURNAL POUR UN USAGE DIFFÉRENT DE L’ARGENT // N¿ 3 // 19 SEPTEMBRE 2005
moneta paraît au moins quatre fois par an en français et en allemand. La reproduction de textes est soumise à une autorisation écrite de la rédaction et doit impérativement indiquer la source // Editrice Association
éditrice moneta, c/o Banque alternative BAS, case postale, 4601 Olten // Rédaction Urs Walter (responsable), Aldo Clerici, Claudia Nielsen, Dominique Roten et Dominique Zimmermann // Rédaction française
moneta, c/o Banque alternative BAS, représentation romande, case postale 161, 1001 Lausanne, téléphone 021 319 91 00 // Ont collaboré à ce numéro Cristina Gianocca, Regula Götsch, Ralph Hug, Werner Vontobel, Olaf Weber; Pierre-Hervé Pache, Irene Stumm (traduction) // Graphisme et réalisation Clerici Partner, Zurich // Impression ROPRESS Genossenschaft, Zurich // Tirage de cette édition 5300 exemplaires
// Publicité et encarts Banque alternative BAS, case postale, 4601 Olten, téléphone 062 206 16 16 // Abonnements Annuel Fr. 20.– / Soutien Fr. 50.– // Encarts et annonces Nous attirons votre attention sur le fait
que les encarts qui n’émanent pas de la BAS ou de moneta sont assimilés à des publicités qui nous permettent de couvrir les frais de production.
ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE ÉCONOMIE FINANCIÈRE // 3
N¿ 3 // 19 septembre 2005
Vacances dans les montagnes grisonnes. Après une heure de
marche, j’arrive à l’alpage et achète au vacher un kilo de
fromage pour 16 francs. Avec cet argent, ce même vacher achètera peut-être quelques bouteilles de bière ou des mouchoirs
lorsqu’il descendra dans la vallée. Bref, ce dont il a besoin.
J’aurais aussi pu lui apporter la bière ou les mouchoirs sur
l’alpe et payer ainsi le fromage. Mais vu que je ne sais pas ce
dont il a besoin, il est préférable qu’il l’achète lui-même.
L’argent sert de moyen d’échange ou d’information. Grâce à
lui, le vacher peut signifier au négociant en textile qu’il m’a
vendu pour 16 francs de fromage et qu’il a droit de ce fait à un
lot de mouchoirs coûtant au maximum ce montant. Jusqu’ici,
tout est simple.
Les choses se compliquent dès qu’on étend un peu le modèle: il faut bien que mes sous viennent de quelque part et
le négociant en textile veut peut-être utiliser l’argent du fromage pour acheter une machine à coudre. Les banques et les
institutions apparentées entrent en lice. Elles amènent l’argent là où on en a besoin et où il est utilisé et perçoivent pour
cela un dédommagement. C’est encore simple, clair et logique.
Le problème est que l’argent lui-même est devenu un
business. Plus rien n’est simple et l’ampleur des mouvements
de fonds qui ont lieu chaque jour sur les marchés financiers
et des changes dépassent l’entendement. Il est fort possible
qu’au lieu d’acheter de la bière et des outils, mon vacher
consacre une bonne partie de ses sous au paiement d’intérêts
et de frais bancaires. Peut-être s’est-il laissé appâter par
l’argent facile que l’on peut apparemment gagner avec les
«produits» sans cesse renouvelés de l’industrie financière.
Il investit donc le bénéfice d’un bon été en actions au lieu de
refaire son étable. S’il a de la chance, il pourra rénover cette
dernière avec son gain.
Sinon, pas de chance pour moi non plus, car il ne fabrique
plus de fromage, l’étable s’étant effondrée. Question de
chance ou de malchance? Malgré une myriade de conseillers et
d’experts? Et oui! La poule aux œufs d’or – soit des gains élevés assurés pour tous – est tout simplement un leurre, même si
bon nombre d’investisseurs préfèrent y croire plutôt que de
réfléchir à la provenance de leurs gains et aux répercussions
que la spéculation boursière peut avoir sur leur propre emploi.
Certes, il est très difficile de garder une vue d’ensemble et
ceux qui font de bonnes affaires en exploitant les zones
d’ombre du système n’ont pas forcément intérêt à communiquer ouvertement.
Néanmoins, il incombe à chacun de faire attention à ce
qui se passe avec son argent et de veiller à ce que l’économie
réelle et l’économie financière soient en harmonie. Car
même si le vacher peut accumuler des montagnes d’argent,
Regula Götsch
seul son fromage est comestible.
[email protected]
Photo: mad
Traduction: Pierre-Hervé Pache
Regula Götsch vit à Kloten, où elle
représente le PS au conseil communal. En tant que conseillère cantonale zurichoise, elle est membre de
la commission de l’économie et
des redevances. Mère de deux garçons, elle étudie la sociologie
et gère la fondation SP Bildung.
Photo: mad
Fromage
«All-holder-value»
plutôt que
«shareholder-value»
PARTENARIATS__ Voici
plus d’une décennie que Patrick Hohmann
met en pratique un modèle d’affaires socio-écologique avec son
entreprise textile Remei. L’objectif consistant à créer une
«all-holder-value», soit de faire participer toutes les parties
prenantes à la réussite, est atteint.
Patrick Hohmann
remettant des
actions de Maikaal
bioRe (India) Ltd.
aux paysans indiens. Ceux-ci reprendront progressivement la
moitié des actions
de la filiale de
Remei née du projet de coton bio.
//__«Shareholder value» est devenu le mot péjoratif de la
décennie. Quoi de plus odieux qu’un modèle de gestion axé
sur la seule maximisation à court terme des gains du management et de l’actionnariat? Le vocable a entre-temps à
nouveau disparu. Seule est restée la maximisation du profit et du rendement. Mais les contre-modèles à fondement
éthique ont le vent en poupe – et du succès. Patrick Hohmann est au nombre de ceux qui testent de tels modèles
dans la pratique. En 1983, il a créé à Rotkreuz ZG la société Remei S. A., qui est aujourd’hui le leader du marché des
textiles écologiques. La matière première, du coton de production biologique, provient d’Inde et de Tanzanie. Remei
commercialise deux mille tonnes de coton bio par an, qui
permettent de produire 400 000 vêtements. Ceux-ci sont
confectionnés en Inde et dans les pays baltes. En Suisse, ils
sont vendus par Coop sous le label «Naturaline».
Principe de la «all-holder-value»
La particularité de Remei S. A. est qu’elle exploite une chaîne
textile basée strictement sur les principes de la transparence, du développement durable et de la responsabilité
sociale. Lorsque Patrick Hohmann évoque son affaire, il ne
parle pas seulement de Remei S. A. Il est surtout question
de partenariat et de réseau. Son modèle économique alternatif fonctionne selon le principe de la «all-holder-value»,
un vocable créé par Hohmann lui-même. Le but n’est pas
la maximisation du profit de quelques-uns, mais l’optimiSuite à la page 4 >
4
Suite de la page 3
sation de l’équilibre entre tous les partenaires impliqués.
Pour cela, il faut porter un regard neuf sur la chaîne de création de valeur: l’entreprise doit être considérée dans le
contexte d’un réseau au sein duquel elle opère avec d’autres
entreprises. Avec pour effet que, «lorsque le réseau va bien,
tout le monde va bien», explique Hohmann. Au final, une
plus-value est générée pour tous au lieu d’un profit pour
quelques-uns.
Révolutionner la pensée
Cela ne fonctionne pas si l’on ne se préoccupe pas du bienêtre du partenaire, souligne le fondateur de Remei, qui fait
peu de cas du théorème libéral d’Adam Smith, selon lequel
la prospérité de la communauté dans son ensemble découle de l’attitude égoïste de l’individu. Par ailleurs, loin de
lui l’idée que la communauté seule doive servir de point de
référence pour une économie humaine. «Il faut que l’individu s’engage», déclare-t-il. A travers ces propos transparaissent le dynamisme et la force créatrice de cet ingénieur
textile, qui définit sa vision de la «all-holder-value» ainsi:
«C’est l’art d’inclure la responsabilité sociale et le développement durable, en tant qu’impulsions pour l’avenir, dans
notre pensée économique.» Hohmann est persuadé que
ceci est possible dans le cadre d’une économie de marché.
Il n’est pas nécessaire de changer de système, mais de révolutionner la pensée.
Hohmann a tout d’abord initié ses partenaires producteurs de coton en Inde aux principes du développement
durable. Il cherche à créer avec eux des partenariats à long
terme. Au lieu d’acheter du coton à bas prix, Hohmann
veut permettre à ses partenaires de mettre en place une
production écologique assortie de conditions de travail sociales. A partir de cette idée, Remei a mis sur pied dès 1995
une chaîne textile transparente allant du coton brut au
vêtement fini, en passant par la confection. «La mise en
place d’une telle structure aurait été impossible sur le court
terme», relève Hohmann. Cela a pris des années et les déceptions ont été nombreuses. Mais il dispose aujourd’hui
d’une chaîne textile fonctionnant parfaitement, qui perce
sur le marché européen sous le label «bioRe».
Un modèle pionnier reproductible
Hohmann a créé ainsi quelque chose d’unique dans l’économie textile. Il n’existe aucun modèle d’affaires comparable. La société est en quelque sorte «sans concurrence» et
a un caractère de pionnier. La BAS est doublement ravie
d’avoir pu contribuer à cette réussite avec un crédit d’encouragement. Bien entendu, Remei est aussi en concurrence
avec les négociants en textile classiques et doit satisfaire au
mieux les besoins du marché. Néanmoins, Hohmann est
persuadé que les besoins changent. De plus en plus de
consommatrices et de consommateurs veillent à acheter
des produits socio-écologiques. Ils ne se moquent pas de
savoir dans quelles conditions ceux-ci ont été fabriqués.
La voie choisie par Remei peut-elle servir de modèle
pour une activité économique alternative? Le pionnier du
textile n’aime pas être présenté comme le grand exemple à
suivre. Il est trop modeste pour cela et se considère non pas
comme un théoricien, mais comme un bâtisseur et un
pragmatique: «Ma place est à la base, auprès des paysans.»
Il laisse la question en suspens.
Mais: Patrick Hohmann a prouvé, à travers sa démarche
entrepreneuriale, qu’il ne s’agit nullement d’une douce
utopie, mais d’une possibilité concrète. Le succès de Remei S. A. le prouve.__//
Ralph Hug, [email protected]
Traduction: Pierre-Hervé Pache
Comment fonctionne la «all-holder-value»?
Patrick Hohmann et Remei S. A. appliquent avec succès, avec leurs partenaires,
le principe de la «all-holder-value». Œuvrer ensemble au sein d’un réseau partenarial au lieu d’agir égoïstement, tel est le leitmotiv de ce producteur de
textile bio – il est à ce titre fournisseur de la gamme Naturaline chez Coop.
La société Remei S. A. est également preneur de crédit de la BAS avec un crédit d’encouragement dans le secteur «coopération au développement» de
500 000 francs. Patrick Hohmann expliquera comment il met son approche en
pratique et la vit au quotidien lors des «Débats d’argent de la BAS». Ceux-ci
auront lieu cette année, le jeudi 29 septembre de 18 à 20.30 heures à Lausanne
(voir annonce ci-dessous).
Les débats d’argent de la BAS
Dans la série «Les débats d’argent de la BAS» qu’elle organise cette année pour
la première fois en Suisse romande, la Banque alternative BAS invite le public ainsi que
ses clientes, clients et actionnaires à la conférence ci-dessous.
Jeudi 29 septembre, de 18 h à 20h 30, à l’Espace
Culturel des Terreaux, Rue des Terreaux 14, Lausanne
Y
Entrée libre
Y
SUR LE THÈME
Placements durables:
Effet de mode ou réel impact?
Y Ne sont-ils qu’un outil de marketing?
Y Influencent-ils réellement la société?
Y Quels sont les critères pour classifier
la durabilité des entreprises?
AVEC LA PARTICIPATION DE
Y François Dermange,
Professeur ordinaire en éthique
Y Beat Bürgenmeier, Professeur ordinaire
de politique économique, économiste
Y Caroline Schum, Fondation Ethos
Y Patrick Hohmann, Remei S. A.
Y Jean-Claude Huot, Déclaration de Berne
Pour plus d’informations consulter
Suivi d’un débat avec les
intervenants ci-contre et
Dominique Roten, Responsable de la représentation romande de la
Banque alternative BAS.
La manifestation se
terminera avec un apérobuffet offert par la BAS.
www.bas-info.ch
ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE ÉCONOMIE FINANCIÈRE // 5
N¿ 3 // 19 septembre 2005
Qu’est-ce qu’une rentabilité décente?
RENTABILITÉ MAXIMALE__ Autrefois,
les dirigeants d’entreprises et les actionnaires se contentaient d’une
rentabilité de seulement quelques pour cent sur le capital investi. De nos jours, les grands groupes
se concurrencent dans ce domaine, jusque sur les marchés financiers: ils visent un pourcentage de
rendement sur capitaux propres de deux chiffres au minimum, débutant de préférence par un «2».
Il est évident que cela n’est pas durable. En outre, de graves conséquences sont à déplorer pour
l’économie réelle. Mais du point de vue écologique et social, qu’est-ce qu’une rentabilité décente?
Werner Vontobel et Olaf Weber tentent d’apporter une réponse à cette question.
Photo: Susi Lindig
Qu’est-ce que la rentabilité durable?
Olaf Weber, Dr. rer. nat.,
dipl. psych., directeur et
associé GOEm.b.H., ZH,
membre du Conseil
d’administration BAS.
Il présente son avis
personnel.
//__Du point de vue de la durabilité, la rentabilité n’est pas
durable lorsque, pour l’obtenir, on amoindrit la satisfaction des besoins de la génération présente et /ou lorsqu’on
restreint les possibilités des générations futures. Pour définir si c’est le cas, il convient de tenir compte de tous les
facteurs: écologiques, sociaux et économiques.
Il est tout à fait admissible que la rentabilité de certaines
entreprises dépasse la croissance moyenne réelle de l’économie. Elle pourrait s’expliquer par le fait que d’autres
entreprises aient une rentabilité inférieure à cette même
croissance. Mais cela n’est pas nécessairement contraire à
l’exigence de durabilité. A titre d’exemple, qui s’insurgerait
si demain, l’industrie du solaire améliorait sa rentabilité au
détriment de l’industrie du pétrole, tout en contribuant à
une économie des ressources naturelles et à une diminution des émissions de CO2 ?
Dans le cas des placements financiers, la rentabilité dépend de la réussite (attendue) de l’entreprise dans laquelle
on investit. Que cette entreprise poursuive une stratégie
durable ou non importe peu: dans les deux cas, il existe
des sociétés qui réussissent, d’autres moins. Toutefois, une
étude a démontré que les entreprises dont les titres font
partie de fonds de placement à orientation durable ont un
meilleur succès économique que les entreprises qui n’y figurent pas. Les fonds «durables» présentent donc un rendement légèrement supérieur à celui des produits conventionnels comparables.
Tout rendement obtenu par une gestion visant à satisfaire les besoins de la génération actuelle, sans restreindre
les possibilités des générations futures, est un rendement
durable. Ceci indépendamment de la hauteur de ce rendement.__//
Olaf Weber, [email protected]
Traduction: Irene Stumm
Photo: mad
Quel taux de rentabilité
le monde peut-il se permettre?
Werner Vontobel,
journaliste économique
//__Lorsque vers le milieu des années 1980, le banquier zurichois Martin Ebner revendiqua pour ses investissements
une rentabilité de 15 pour cent, une clameur parcourut le
pays. De nos jours, le rendement sur capitaux propres des
banques dépassent les 25 pour cent. C’est pourquoi, la cible
a-t-elle été relevée à 30 pour cent.
Il s’agit là d’un mauvais calcul, principalement pour
deux raisons: d’abord, il fausse considérablement le rapport
travail–capital, ensuite, c’est une vision à court terme. En
résumé, le produit national brut provient de deux facteurs
de production: le travail et le capital, le terrain faisant également partie du capital. Pour la Suisse, on estime la valeur
totale du capital investi (machines et constructions) à 1200
milliards de francs et au moins 1000 milliards pour le terrain. Notre produit national brut (PNB) s’élève à 450 milliards de francs. Le capital représente donc cinq fois le PNB.
Si chaque capitaliste exigeait 30 pour cent de rendement sur
son capital, cela représenterait 150 pour cent du produit
national brut – et pour le facteur travail, il resterait moins
50 pour cent. Ceci n’est évidemment pas possible.
Nombreux sont ceux qui ont un rendement quasi nul
Dans la pratique, la majeure partie du capital n’est justement pas investie avec des fonds propres, mais est financée
par des crédits. Les propriétaires des fonds prêtés – les épargnantes et épargnants ayant placé de l’argent sur des livrets
et en obligations – n’en retirent quasiment aucune rentabilité, compte tenu de l’inflation et des impôts, tant leur intérêt est bas. C’est par ce processus que certaines banques
et grandes entreprises obtiennent des rendements élevés.
Le taux d’intérêt et le niveau de rendement des capitaux
propres reflètent donc la répartition du revenu national
entre les travailleurs, les épargnants et les actionnaires.
Depuis quelques années, la part des travailleurs diminue
clairement, alors que celle des actionnaires et des hauts
dirigeants augmente. A la longue, cette évolution est non
seulement périlleuse, mais contreproductive, car toute pression sur les salaires ralentit la consommation.
Penser à court terme, agir à courte vue
En outre, si 25 pour cent devient la norme en matière de
rendement sur capitaux propres, les investissements, pour
être intéressants, doivent être amortis au bout de quatre
ans. Pour dégager une rentabilité de 15 pour cent, la durée
d’amortissement est d’environ sept ans. Conséquence: les
dirigeants d’entreprises pensent à court terme; pour eux, envisager des investissements à long terme, par exemple dans
la recherche et le développement – ou encore dans des procédés écologiques – n’est plus d’actualité. L’industrie pharmaceutique ne fait exception qu’en apparence: le développement de nouveaux produits y est généralement très long,
raison pour laquelle nous payons nos médicaments «à des
prix d’apothicaire».__// Werner Vontobel, [email protected]
Traduction: Irene Stumm
6 // ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE ÉCONOMIE FINANCIÈRE
De la liberté d’action alternative
et des ses limites dans le monde bancaire
PROFESSION DE FOI__ Si
devenir alternatif
n’est pas (trop) difficile, l’être l’est
beaucoup plus. Depuis quinze ans,
l’activité de la Banque alternative BAS
s’articule autour de l’économie réelle.
//__«Le rôle essentiel de la BAS a toujours
consisté à collecter des fonds et à les attribuer
de façon ciblée à des entreprises», déclare Edy
Walker, membre de la direction. Lorsque l’afflux de fonds dépasse les besoins, une partie
doit être «parquée» dans des emprunts de premier ordre aisément réalisables. Ces placements financiers ont pour seul but de placer
les fonds en attente jusqu’à ce que l’économie
réelle en ait besoin, soit jusqu’à ce qu’ils puissent être affectés à de nouveaux crédits. Les
fonds de la BAS ne sont jamais placés dans ces
produits financiers sophistiqués et opaques
totalement déconnectés de l’économie réelle.
Cette profession de foi en faveur de l’économie réelle signifie que l’examen et l’octroi
de crédits aux PME est une tâche essentielle
de la BAS. Pour Thomas Bieri, à la BAS depuis
1990 et aujourd’hui chef du service Production de crédits, c’est souvent un exercice
d’équilibre entre les exigences de la clientèle
et celles posées par la gestion d’une banque.
Il peut arriver qu’un projet aussi concret
qu’intéressant pour l’économie réelle ne
puisse pas bénéficier d’un crédit parce que les
conditions techniques bancaires ne sont pas
remplies. Cependant, cet exercice d’équilibre
ne lui donne pas le vertige. Des innovations,
telles que le Rating immobilier de la BAS® ,
la transparence lors de l’octroi de crédits ou
des placements fiduciaires dans des projets
concrets, permettent à un nombre croissant
ANNONCES
de gens de mettre leur argent à disposition
d’une économie réelle soucieuse du développement durable. Les crédits d’encouragement
et le Fonds d’innovation sont d’autres instruments éprouvés.
Il ne faut pas oublier que ce n’est pas son
argent que la banque prête, mais les dépôts
des épargnantes et épargnants. Même si les
déposants attendent de la BAS une politique
de crédit alternative, la sécurité prime toujours. Ce n’est pas seulement une exigence de
la Loi sur les banques, mais aussi une question d’éthique. «Les réserves à disposition
pour amortir les pertes possibles sont limitées», explique Bieri. La BAS finance l’essentiel des hypothèques avec des fonds
d’épargne, à peine un cinquième l’étant au
moyen d’obligations de caisse à terme fixe.
C’est pourquoi le volume des hypothèques
fixes BAS est limité. La «règle d’or du banquier», selon laquelle la durée du passif doit
coïncider avec celle de l’actif, donc des prêts,
s’applique aussi à une banque alternative.
De nombreux projets dans l’économie
réelle bénéficient néanmoins d’un crédit: en
effet, environ 80 pour cent du total du bilan
sont investis de la sorte. En renonçant aux intérêts sur les obligations d’encouragement, les
clientes et clients permettent à la BAS d’octroyer des crédits d’encouragement à taux réduit. Des projets valables mais peu rentables
peuvent ainsi également être financés.
Le Fonds d’innovation, une entité juridique indépendante, est entièrement dédié
à des projets dignes de soutien. Il dispose
d’une marge de manœuvre plus large que la
BAS lors de l’octroi de crédits. Il encourage des
entreprises, des projets et des organisations en
leur fournissant des fonds propres à titre de
participation, ou en leur attribuant des prêts
et des cautions. Lorsque la marche des affaires
le permet, la BAS lui verse chaque année
100 000 francs, prélevés sur son bénéfice. Par
ailleurs, un tiers environ du dividende versé
par la BAS est injecté dans le Fonds sous forme de don (2005: 45 000 francs).
La BAS exploite la marge d’action dont
elle dispose. Ainsi, la maximisation du bénéfice n’est pas son but. «En tant que banque,
nous supportons le risque de chaque affaire
de crédit et nous devons par conséquent dégager les revenus nécessaires pour la constitution de réserves et du bénéfice», explique
Edy Walker quant au principe régissant la
couverture des coûts formulé dans les lignes
directrices. Ensuite, la répartition du bénéfice est importante: «1. alimenter les réserves, 2. dividende, 3. dons au Fonds d’innovation». Le fait que la rémunération des
membres de la direction n’est pas, comme
dans les grandes banques, plusieurs centaines de fois (!) supérieure à celle des employés les moins bien payés entre également
dans le chapitre de la répartition. A la BAS, le
rapport ne doit pas dépasser un pour cinq; il
est actuellement de un pour trois.
En introduisant la transparence des crédits et l’accompagnement éthique – tout
d’abord par le conseil d’éthique puis, depuis
mai 2005, par l’instance de contrôle éthique
indépendant – la BAS a posé de nouveaux
jalons. Sa politique en matière d’égalité n’est
pas seulement différente, elle est unique. Ce
que les règlements prescrivent est appliqué.
Les clientes savent particulièrement l’apprécier. La BAS compte non seulement plus de
clientes que de clients, mais celles-ci lui
confient aussi plus d’argent que ces messieurs.__//
Urs Walter, [email protected]
Traduction: Pierre-Hervé Pache
CRÉDIT BAS // 7
N¿ 3 // 19 septembre 2005
Solstis veut dynamiser
l’utilisation du solaire
PHOTOVOLTAÏQUE__ Source
d’énergie inépuisable aux applications
innombrables, le courant solaire photovoltaïque est l’aiguillon qui
Photo: Solstis, Lausanne
anime les fondateurs de Solstis. Un crédit d’encouragement
de la BAS les a aidé à mettre sur pied leur seconde société Sunseed.
//__Dans un petit bureau situé proche du
centre de Lausanne, cinq personnes se vouent
entièrement au soleil, source d’énergie propre
s’il en est. En 1996, Jacques Bonvin et Pascal
Affolter créaient la société Solstis qui a réalisé depuis lors quelque trente installations
photovoltaïques dans toute la Suisse romande, couvrant une surface de 5000 m2 . Mais
les débuts ont été difficiles: «Il a d’abord fallu convaincre», se souvient Jacques Bonvin.
Personne ne s’intéressait aux cellules solaires.
Pourtant, la technique est au point depuis
longtemps, souligne ce docteur en physique.
De nos jours, un module solaire obtient vingtcinq ans de garantie.
Bornes de recharge alternatives
Photo: Daniel Ammann
Inaugurée au printemps 2003, la plus grande
installation réalisée par Solstis, est située sur
le toit de la Halle 6 de Palexpo à Genève. Panneaux solaires sur une surface de 546 m 2 . Ce
système est la propriété de la Société Suisse
pour l’Energie Solaire, dont il est l’une des
installations pilotes. L’énergie produite alimente la halle d’exposition elle-même, mais
aussi un réseau de bornes de recharge publiques de la ville de Genève, où les véhicules
électriques peuvent recharger leurs batteries.
D’ailleurs, Jacques Bonvin se déplace lui aussi avec un scooter électrique.
Pour Jacques Bonvin les applications des panneaux
solaires en couche mince (ruban flexible dans ses
mains) sont quasi illimitées.
Chez Solstis, on trouve des bureaux, des
ordinateurs et des tables à dessin, mais pas
d’ateliers. Les panneaux solaires finis sont
importés du Japon, d’Allemagne et des EtatsUnis et ensuite montées par Jacques Bonvin
et son équipe. Un incontestable savoir-faire
s’est développé au cours des années; que les
panneaux soient installés sur un toit plat, en
pente, végétalisé ou contre une façade, des
techniques de fixation adéquates ont été
mises au point pour chaque cas de figure.
Panneaux en couche mince flexibles
Des solutions individuelles ont la cote. Ainsi,
les cellules solaires peuvent être fixées sur un
toit, mais aussi directement intégrées à ce
dernier, ce qui leur confère une fonction protectrice directe en plus de la production
d’énergie. Les panneaux solaires en couche
mince flexibles sont le dernier cri en provenance des Etats-Unis. Jacques Bonvin présente un ruban de plastique souple équipé de cel-
«La technique est au point
depuis longtemps. De nos jours,
un module solaire obtient
vingt-cinq ans de garantie.»
Jacques Bonvin
lules photovoltaïques. Il faut se départir de
l’idée que l’énergie solaire ne peut être produite qu’avec des surfaces de verre rigides. Intégrés dans la toiture, les rubans de plastique
sont pratiquement invisibles. Le préjugé selon lequel les cellules solaires enlaidissent
une propriété est de moins en moins justifié.
Au contraire, les panneaux solaires permettent une créativité pratiquement sans borne.
Pourquoi ne pas les utiliser comme marquise?
Solstis a réalisé à St-Sulpice, dans une maison
Minergie, cette idée amusante d’un objet qui
protège du soleil tout en exploitant sa force.
Quand conviction rime avec réussite
Comment le Valaisan Jacques Bonvin est-il
devenu un chantre de l’énergie solaire? Après
avoir étudié la physique à l’EPF de Lausanne,
Les cellules photovoltaïques classiques restent
utilisables en maints endroits.
il s’est fixé pour but, avec l’ingénieur électricien Pascal Affolter, d’aider l’énergie solaire à percer en Suisse romande. «Donner au
monde l’énergie d’être durable» est alors la
devise de l’entreprise. La société a vu sa notoriété renforcée par les commandes des
pouvoirs publics, par exemple les concepts
pour le «courant vert» ou les campagnes en
faveur de l’énergie solaire.
C’est dans ce contexte qu’est née la seconde société Sunseed S. A. qui cherche et
équipe des producteurs de courant solaire
pour la ville de Lausanne. Un crédit d’encouragement de 485 811 francs lui a été octroyé par la BAS à cet effet. En outre, une
tante de Jacques Bonvin a vendu un verger
d’abricotiers et injecté le capital dans la société. C’est pourquoi l’installation porte le
nom d’«abricotier». Elle a été rejointe dans
l’intervalle par un «pommier», puis un «prunier» et d’autres arbres suivront.
L’AMIE qui vous fait économiser
de l’énergie
Un appareil de mesure, qui sera bientôt produit en série, témoigne de l’inventivité des
fondateurs de Solstis et de Sunseed. Le système AMIE (Aide à la Maîtrise Individuelle de
l’Energie) consiste en un boîtier doté d’un
affichage électronique de la consommation.
Après un montage simple sur le compteur
électrique, cet appareil mesure par radio la
consommation momentanée de courant, établit un profil de consommation, fournit des
indications sur les coûts et incite ainsi à économiser l’énergie.
Aujourd’hui, une prise de conscience
quant à l’utilité de l’énergie solaire a eu lieu,
mais en Suisse, celle-ci est encore peu répandue face à certains pays tels que l’Allemagne.
Aucun doute, l’équipe de Solstis et de Sunseed a encore du pain sur la planche.__//
Ralph Hug
[email protected]
Traduction: Pierre-Hervé Pache
8 // Pages BAS
Adresses et
heures d’ouverture
Banque alternative BAS
Représentation romande
Rue du Petit-Chêne 38
1003 Lausanne
Tél. 021 319 91 00
Fax 021 319 91 09
www.bas-info.ch
[email protected]
>
Du mardi au vendredi
8 h 30–12 h, 14 h–17 h
Bureau genevois d’information
2, bd Carl-Vogt
1205 Genève
Tél. 022 800 17 15
Fax 022 800 17 12
>
Le Bureau d’information genevois
n’effectuera pas de conseils à la
clientèle durant le 2¨ semestre 2005.
Durant cette période, ces activités
sont assurées par la représentation
romande à Lausanne. Il demeure
toutefois possible de se faire remettre les documents d’informations concernant la BAS et de faire
certifier les pièces d’identité nécessaires lors de l’ouverture d’un
compte (les jours ouvrables de
13 h 30 à 17 h).
Dès le 25 octobre 2005:
Ufficio ticinese d’informazione
Viale Stazione 2
6500 Bellinzona
Tél. 091 968 24 71
[email protected]
www.bancaalternativa.ch
>
Les mardis de 9 h 30 à 12 h
ou sur rendez-vous.
Formation interne
La représentation romande est fermée
les après-midi suivants:
22 septembre, 20 octobre
et 17 novembre.
Merci de votre compréhension.
Nous fêtons notre 20 000¨ client(e)!
En ouvrant un compte à la Banque alternative
BAS, Peter et Ursula Zundel, d’Obfelden ZH,
ont été agréablement surpris en devenant les
20 000 e clients de la BAS! Christa Joss et Bruno
Bisang les ont félicités et leur ont remis, en plus
d’un bouquet de fleurs suisses de saison, un bon
pour un week-end à l’éco-hôtel L’Aubier.
«La BAS cadre bien avec nous», déclarent
Peter et Ursula Zundel, «il y a longtemps que
nous voulions y ouvrir un compte.» Agés d’un
peu plus de soixante ans, ils ont trois enfants
adultes qui étudient et travaillent dans le domaine écologique et social. Peter Zundel dirige
une imprimerie à Frauenfeld et Ursula Zundel
travaille en tant qu’employée de commerce et
femme au foyer. Pendant les vacances, le couple
sillonne l’Europe à vélo. Cette année, le tour les
a menés du Mecklenbourg-Poméranie occidentale à la Baltique. La BAS souhaite à Ursula et
Peter Zundel un agréable séjour à L’Aubier.
L’Aubier est un preneur de crédit de la BAS. Cette société exploite
à Montézillon un hôtel/restaurant avec boutique et ferme
Demeter, ainsi qu’un café et un hôtel à Neuchâtel. L’hôtel de
Montézillon a obtenu le certificat cinq bouquetins (label écologique de oe-plus); voir aussi www.aubier.ch, www.oe-plus.ch.
Bilan intermédiaire au 30 juin 2005
Le total du bilan de la BAS s’est accru au premier semestre de 26,8 millions de francs, soit de 3,5 %, ce qui correspond à nos anticipations. Nous avons accepté pour 15 millions de francs supplémentaires de fonds
d’épargne et de placement. L’augmentation des prêts a été inférieure au budget. Il a été procédé en janvier
à une augmentation du capital de 3,8 millions de francs. Nous avons constitué des correctifs de valeurs et
des provisions dans les proportions nécessaires.
ACTIFS
CHF
Liquidités
6 283 335.50
Créances sur les banques
85 386 931.70
Créances sur la clientèle
63 216 246.93
Créances hypothécaires
461 678 523.00
Immobilisations financières *
46 714 133.60
Immobilisations corporelles
7 804 102.18
Comptes de régularisation
887 368.64
Autres actifs
Total du bilan
786 165.70
672 756 807.25
Total des créances de rang subordonné
-
OPÉRATIONS HORS BILAN
CHF
Engagements conditionnels
Engagements irrévocables
268 250.00
1 064 000.00
Produits financiers dérivés **
– valeurs de rachat positives
–
– valeurs de rachat négatives
–
– volume des contrats
Placements/crédits fiduciaires
–
2 830 000.00
* Il s’agit d’obligations de la Confédération (CHF 29 millions), d’obligations de la Banque cantonale de Zurich, de
la Centrale de lettres de gage des banques cantonales
et du canton de Bâle Ville (CHF 2 millions chacun) ainsi que
d’obligations de la Banque cantonale de Zurich
(CHF 5 millions) et de la Banque Coop (CHF 4 millions).
PASSIFS
CHF
Engagements envers les banques
-
Engagements envers la clientèle sous
forme d’épargne et de placement
432 407 533.38
Obligations de caisse
126 558 000.00
Autres engagements envers la clientèle
Comptes de régularisation
41 286 911.21
3 283 947.50
Autres passifs
520 405.40
Correctifs de valeurs et provisions
22 794 052.36
Capital social
38 016 000.00
Réserves pour risques bancaires généraux
Réserve légale générale
3 000 000.00
3 124 720.00
Autres réserves
200 000.00
Bénéfice reporté
368 876.75
Bénéfice semestriel / bénéfice de l’exercice
Total du bilan
1 196 360.65
672 756 807.25
** Produits financiers dérivés: Il s’agit d’opérations à terme
sur devises à terme de clients, traitées avec une contrepartie. La BAS ne détenait aucune position ouverte.
Ces opérations reposaient sur des transactions commerciales réelles, par exemple des achats de marchandises
à l’étranger.
Modification des taux d’intérêt
La BAS a réduit au 1. 8. 2005 les taux des obligations de caisse pour s’adapter à l’évolution du marché.
Obligations de caisse:
Obligations de caisse (2–3 ans)
Obligations de caisse (4–5 ans)
dès le 1. 8. 2005
ancien
1X%
2%
1W%
Les taux d’intérêt suivants demeurent inchangés:
Obligations de caisse:
Obligations de caisse (6–8 ans)
Obligations d’encouragement
2V%
1%
1V%
Comptes:
Compte de placement
Compte d’épargne
Compte salaire-épargne
Compte de dépôt
Compte courant
Compte de prévoyance BAS 3
Compte de libre-passage BAS 2
Taux maximal
W%
B/i %
B/i %
B/i %
B/bg %
1W%
X%
Pages BAS //
N¿ 3 // 19 septembre 2005
9
Photos: Susi Lindig
Les nouveaux membres du Conseil d’administration de la BAS
Christina Aus der Au
Conrad Lutz
Raymond Plüss
En sa qualité d’éthicienne et de théologienne,
Christina Aus der Au fera bénéficier le Conseil
d’administration de son savoir approfondi en
matière d’éthique. «Ma tâche consiste aussi,
en collaboration avec les autres membres, à
exiger et à concrétiser, en fonction du contexte, les normes et les valeurs morales auxquelles nous adhérons.» Car pour cette Thurgovienne domiciliée à Bâle, l’éthique n’est
pas une discipline théorique, elle doit affronter le quotidien et y faire ses preuves. C’est
pourquoi elle s’est volontiers mise à la tâche
au sein du Conseil d’administration de la BAS,
«parce que dans cette banque, la réflexion
éthique n’est pas confinée dans une tour
d’ivoire, mais ose s’exposer au monde, à
l’économie, à la concurrence». Christina Aus
der Au entend veiller à ce que la Banque alternative BAS reste une banque éthique, fondant ses critères et plaçant ses objectifs à un
haut niveau et à ce qu’elle soit en pleine mesure de rendre des comptes à ce propos. Simultanément, elle suivra de très près, à titre
d’interlocutrice compétente, le travail de la
nouvelle instance de contrôle éthique mise
en place à la BAS.
Christina Aus der Au est occupée par un
poste d’assistante en théologie systématique
(professeur R. Bernhardt) à l’Université de
Bâle. En 2002, elle a défendu sa thèse sur
l’éthique environnementale. Elle œuvre par
ailleurs au sein de diverses commissions
d’éthique. Il en résulte des échanges enrichissants nés de la confrontation avec différents spécialistes d’autres domaines.
Christina Aus der Au est mariée depuis
2004 à Berthold Heymann, un gestionnaire
de risque originaire de Hambourg. Agée de
39 ans, elle aime le patin en ligne, les randonnées à vélo, les excursions en montagne,
les romans policiers et la science fiction.
Conrad Lutz souhaite faire bénéficier la BAS
de son expérience. Etant bilingue pour avoir
vécu un temps en Suisse alémanique et résidant depuis de longues années à Fribourg,
cela lui permet de construire des ponts audessus du «Röstigraben», voire de le remblayer ici et là. «J’espère ainsi asseoir davantage la communication externe de la BAS,
notamment en Suisse romande.» Architecte
et planificateur expérimenté, dirigeant depuis 25 ans son propre bureau, il connaît par
le menu sa branche d’activité. Le domaine de
la banque ne lui est pas étranger, puisque
Conrad Lutz a fait partie du Conseil d’administration de la Caisse d’Epargne de la ville
de Fribourg pendant cinq ans.
«Comme la BAS accorde une grande partie de ses crédits sous forme d’hypothèques,
mon réseau de relations permettra d’élargir
sa visibilité en Suisse romande», explique
Conrad Lutz. S’intéressant depuis longtemps
à l’écobiologie du bâtiment et s’étant orienté
vers la construction de maisons portant le
label «Minergie», il a l’habitude d’appliquer
les principes du développement durable à la
construction et connaît parfaitement les questions qui se posent dans ce segment de marché, essentiel pour la BAS. Jusqu’à présent, le
secteur de la construction n’était pas représenté par un spécialiste au sein du Conseil
d’administration de la BAS.
D’ailleurs, même dans sa vie privée, Conrad Lutz érige des ponts au-delà des frontières
linguistiques et culturelles. Son père a vécu
plusieurs années en Equateur, un de ses frères
vit depuis trente ans au Brésil, où il pratique
la culture biologique de la canne à sucre.
A 52 ans, Conrad Lutz est père de trois enfants adultes. Côté loisirs, Conrad Lutz et son
épouse sont très attirés par la montagne, «pas
par l’escalade, mais par la grande randonnée».
C’est à l’unanimité que l’Association du personnel de la BAS a choisi Raymond Plüss
pour représenter le personnel auprès du
Conseil d’administration. Après son élection
par l’Assemblée générale, sa mission principale au sein de ce dernier consiste à «faire
valoir par de bons arguments les souhaits et
l’opinion des collègues». Il travaille depuis
2001 dans le secteur Logistique, plus précisément à la Comptabilité, où il s’occupe notamment du registre des actionnaires et du
négoce avec les actions BAS. Il apprécie tout
spécialement le respect mutuel régnant au
sein de l’équipe et manifesté par l’entreprise
envers ses employés, ainsi que l’esprit d’ouverture et de réflexion requis à la BAS.
Il veut également œuvrer en faveur de ces
objectifs par le biais de sa contribution au
sein du Conseil d’administration. Les points
de friction entre la théorie enseignée pendant
les études et la réalité vécue à la BAS suscitent chez Raymond Plüss des questions qu’il
entend partager.
Agé de 33 ans, Raymond Plüss plus, qui a
grandi près d’Olten, a suivi la «naissance» de
la BAS pendant son apprentissage dans une
Banque Raiffeisen de la région. Après quoi il a
voyagé pendant trois ans avec l’organisation
musicale internationale «Up with People».
En octobre 2003, Raymond Plüss a entrepris des études en économie d’entreprise à
l’école de commerce d’Aarau. L’orientation
de la BAS donne régulièrement lieu à des
controverses avec les professeurs. «Il est intéressant de voir que certains économistes
‹purs et durs› ne veulent pas admettre qu’une
banque alternative peut fonctionner.»
Pendant ses loisirs, il apprécie les discussions intéressantes avec ses amis, le jazz moderne, entre autres styles de musique et, de
temps en temps, un bon verre de scotch.
Traduction: Pierre-Hervé Pache
Traduction: Irene Stumm
Traduction: Pierre-Hervé Pache
Û
La liste des crédits actuels
figurant sur cette page PDF
est «cachée» pour des
questions de protection
de la clientèle.
La Banque alternative BAS ne
renonce pas pour
autant à la tranparence
en la matière.
Les personnes intéressées
peuvent se référer au moneta
ou commander la liste des
crédits actuels complète
au tél. 021 319 91 09 ou par
e-mail: [email protected]
10 // Pages BAS
Cinq nouveaux
fonds de placement
socio-écologiques à la BAS
La BAS élargit son offre et propose cinq
fonds de placement socio-écologiques
supplémentaires. Les clientes et clients
peuvent désormais choisir parmi sept
fonds au total. La Banque alternative BAS
vend depuis trois ans les deux fonds de
placement Sarasin «OekoSar Portfolio»
et «ValueSar Equity», auxquels s’ajoute
désormais le «Sustainable Bond Euro».
La BAS propose en plus les quatre fonds
Futura du Groupe Raiffeisen, «Swiss
Franc Bond», «Global Bond», «Swiss
Stock» et «Global Stock». Ceux-ci ont été
conçus par la Banque Vontobel conformément aux critères définis par INrate
(qui attribue le rating de durabilité).
Largement diversifiée, l’offre de
fonds est structurée selon un système
modulaire. Il est ainsi possible d’investir à la BAS dans des portefeuilles sur
mesure composés exclusivement de
fonds socio-écologiques. A partir d’un
montant minimal de 10 000 francs,
les clientes et clients de la BAS peuvent
participer à l’évolution boursière d’entreprises qui contribuent au développement durable.
La BAS reverse une partie de la commission d’émission à une organisation
s’étant donné pour but d’encourager les
entreprises cotées à respecter et à
développer leurs engagements écologiques et sociaux.
Vous obtiendrez de plus amples
informations et des conseils avisés en
appelant la BAS au 021 319 91 00.
Vente de fonds de placement à la BAS
Il y a trois ans, la BAS se lançait dans la vente de
fonds de placement. En mai dernier, la gamme a
été élargie à sept fonds de placement socio-écologiques. Il a tout d’abord fallu sélectionner les
fonds cadrant le mieux avec la BAS. Parler des
«sept merveilles» serait excessif: «Pour la BAS,
proposer des fonds constitue en tout cas un
compromis», déclare Edy Walker, membre de la
direction. «Nous sommes conscients que les placements en fonds ne soutiennent pas l’économie
réelle aussi directement que les crédits octroyés
par la BAS à des entreprises soucieuses du développement durable. Toujours est-il que les fonds
socio-écologiques investissent dans des sociétés
cotées qui figurent, parmi leurs semblables, au
nombre des meilleures du point de vue de la durabilité. L’argent est investi là où les choses bougent dans la bonne direction, même si le souci
du développement durable n’est pas porté à son
comble. En outre, notre offre de fonds nous permet de satisfaire le besoin croissant de produits
de placement durables.»
Bruno Bisang (Marketing, BAS Olten) a questionné Muriel Gerber (conseillère en placement,
BAS Lausanne), Markus Pfister et Daniel Schär
(conseillers en placement, BAS Olten) sur leurs
expériences avec la vente de fonds.
BRUNO BISANG__ Pourquoi les gens achètent-ils
des fonds socio-écologiques?
MARKUS PFISTER__ Nous constatons un besoin
de diversification des placements parmi la clientèle plutôt fortunée, qui ne veut pas mettre tous
les œufs dans le même panier et souhaite pouvoir choisir chez nous entre différentes formes
de placements.
MURIEL GERBER__ Ils cherchent une bonne solution satisfaisant à la fois leurs exigences de
rendement et celles d’un engagement vert.
Quels sont, pour la clientèle, les principaux critères de décision?
MARKUS PFISTER__ Notre clientèle a une conscience élevée du risque. Certains recherchent
aussi un rendement supérieur. S’agissant du développement durable, la clientèle part de l’hypothèse que la surveillance constante des critères de durabilité peut avoir un effet positif sur
les multinationales, qui sont aussi représentées
dans les fonds.
DANIEL SCHÄR__ Les clientes et clients mettent
les avantages et les inconvénients dans la balance et veulent lever un maximum de doutes.
S’ils ont un bon sentiment, ils achètent le fonds.
Pour beaucoup, il est essentiel que la procédure
de sélection des titres soit transparente.
Comment se déroule un entretien de conseil?
MURIEL GERBER__ Nous conseillons nos clientes
et clients de façon à ce qu’ils comprennent ce
qu’est un fonds et sachent si c’est un instrument
approprié pour eux.
MARKUS PFISTER__ Souvent, le conseil en fonds
fait partie du conseil en placement et son déroulement est très individuel. Certaines personnes sont déjà bien renseignées. Elles connaissent la différence entre fonds normaux et fonds
socio-écologiques.
En mai dernier, la BAS a étendu son offre de fonds
socio-écologiques. Les demandes se sont-elles
multipliées?
MARKUS PFISTER__ Oui, leur nombre a augmenté. Notre offre s’est étoffée et nous serons ravis
de conseiller les personnes intéressées.
Traduction: Pierre-Hervé Pache
Veuillez me faire parvenir:
les documents pour la souscription
d’actions de la BAS
Prénom, Nom
les documents pour la souscription
d’obligations d’encouragement
ou de caisse de la BAS
Adresse
le rapport d’activité 2004
les documents d’information
une demande d’ouverture de compte
les statuts de la BAS
un abonnement à moneta
(fr. 20.–/an, gratuit pour les clientes
et clients de la BAS)
NPA/Lieu
N¿ du compte
E-mail
Téléphone
Meilleure heure pour appeler
Veuillez remplir ce coupon-réponse et l’envoyer à: Banque alternative BAS,
représentation romande, Rue du Petit-Chêne 38, case postale 161, 1001 Lausanne,
ou par téléphone 021 319 91 00, ou E-mail: [email protected]
3 | 05
Pages BAS //
N¿ 3 // 19 septembre 2005
Sarasin utilise
un système d’évaluation
bidimensionnel
Procédure de sélection pour
les titres composant les fonds Raiffeisen Futura
INrate identifie les titres admissibles parmi l’ensemble des entreprises disponibles. Ensuite, la
Banque Vontobel détermine dans cet univers,
selon les critères de l’analyse financière classique, les actions et les obligations dans lesquelles le fonds investira.
1¬¨ ÉTAPE:
exclusion à partir de critères négatifs
Les entreprises exerçant des activités éthiquement inacceptables sont exclues sur la base de
critères négatifs:
– Energie nucléaire
– Génie génétique agricole
– Génie génétique médical controversé
– Armement
– Soutien de régimes politiques fondés
sur la violence
– Blanchiment d’argent
– Corruption
– Violation des droits fondamentaux
de la personne et des droits du travail
– Travail des enfants et travail forcé
– Rémunération insuffisante de la population
indigène / biopiraterie
– Alcool, tabac, pornographie, jeux de hasard
2¨ ÉTAPE:
analyse à partir de critères positifs
Les entreprises restantes sont analysées quant à
leur durabilité écologique et sociale. La procédure est illustrée par l’exemple ci-contre fourni
par Vestas, le numéro un mondial de la technologie éolienne.
3¨ ÉTAPE:
approche «Best in Service»
L’approche «Best in Service» permet de comparer entre elles et d’évaluer, même au-delà des limites sectorielles classiques, des entreprises saRATING ÉCOLOGIQUE VESTAS
Produit
Charge production
Charge consommation
Risque
Optimisations écologiques
Processus
Propre production
Acquisition
Stratégie
Système gest. environnement.
Développement écol. produits
Optimisation écol. processus
Politique d’acquisition
Politique placement écol.
Communication/information
Gestion envir. interentreprises
1
2
3
4
5
Vestas
Domaine de prestations
de l’énergie
Est évaluée la charge environnementale des produits sur
l’ensemble de leur cycle de vie, ainsi que les processus
et instruments de gestion permettant d’améliorer la durabilité écologique. Rating Vestas = excellent.
tisfaisant les mêmes besoins («services») dans un
domaine de prestations.
Exemple: le domaine «service de l’énergie»
La comparaison ne se limite pas au pétrole et au
gaz naturel, ce qui correspondrait à la vision
classique de la branche; elle porte sur toutes les
sources de production d’énergie et de chaleur.
Outre les énergies hydraulique, solaire, éolienne
et marémotrice, les pompes à chaleur, les chauffages au bois et les produits d’avenir tels que les
piles à combustible sont inclus. La charge environnementale par kWh sur l’ensemble du cycle
de vie est prise en considération. C’est le seul
moyen de comparer une pompe à chaleur avec
un chauffage au bois. Exemple: si la pompe à
chaleur ne produit pas d’émissions, elle consomme peut-être du courant produit par une
centrale à mazout; le chauffage au bois utilise
quant à lui des ressources renouvelables, mais
son exploitation est polluante. Les entreprises
spécialisées dans les énergies renouvelables
telles que l’eau, le soleil, le vent ou le bois sont
nettement mieux notées, si bien que jusqu’ici,
aucune entreprise pétrolière n’a obtenu un rating de durabilité positif.
Résultat de la notation
La note sociale et la note écologique sont attribuées au terme d’évaluations séparées. Pour que
le rating de durabilité soit positif, il faut qu’une
des notes soit dans la moyenne et une supérieure
de 5% à cette dernière. Lorsqu’un rating de durabilité positif devient négatif à la suite d’un
réexamen par INrate, le gérant du fonds doit
vendre le titre dans les trois mois.
Traduction: Pierre-Hervé Pache
RATING SOCIAL VESTAS
Relation avec le personnel
Santé/sécurité
Formation
Rémunération
Egalité des chances
Liberté syndicale
Equilibre travail/vie privée
Dignité au travail
Clientèle
Marquage des produits
Livraison
Respect normes sociales
Actionnaires
Gouvernement d’entreprise
Public
Fair-play/transparence
Lois/conséquences sociales
Management
Système management social
1
11
2
3
4
5
Est évaluée la relation avec les parties prenantes (personnel,
clientèle, fournisseurs, actionnaires et public). Sont aussi
analysés les instruments de gestion permettant d’améliorer
la durabilité sociale. Rating Vestas = dans la moyenne.
Face à l’influence croissante des thèmes
écologiques et sociaux dans la gestion
de fortune, la Banque Sarasin a lancé en
1994 le Sarasin OekoSar Portfolio, le
premier fonds «écoefficient» du monde.
L’efficience écologique consiste à choisir
des entreprises qui figurent dans leur
branche parmi les leaders en matière
d’économie durable. Pour les identifier,
la Banque Sarasin évalue la durabilité
des secteurs et des entreprises au
moyen d’un système bidimensionnel.
Cette subdivision permet de comparer
directement aussi bien des entreprises
que des secteurs.
Pour la notation des secteurs,
chaque branche est évaluée quant aux
chances et aux risques pour l’environnement et quant aux aspects sociaux.
L’impact sur l’environnement (par
exemple, les compagnies aériennes
consomment beaucoup d’énergie, les
prestataires peu) et l’impact social (par
exemple, problèmes de santé dus au
tabac) sont déterminants. Pour la notation des entreprises, l’analyse porte sur
la façon dont elles gèrent les chances et
les risques sectoriels. Les résultats sont
portés dans la Sarasin SustainabilityMatrix®. Pour tous les fonds Sarasin distribués par la BAS, les exigences posées
aux entreprises augmentent plus la
contribution du secteur au développement durable est faible.
Le volume des capitaux gérés est
encore modeste. Du fait de leurs
contacts directs avec les dirigeants des
sociétés, les spécialistes en durabilité de
la Banque Sarasin suscitent et renforcent toutefois la conscience écologique
dans les entreprises. En outre, les droits
de vote liés aux fonds sont exercés activement.
Des informations détaillées et des
études sur le processus d’analyse et
d’investissement figurent sous
www.inrate.ch et
www.sarasin.ch/nachhaltigkeit
12 // BAS
La BAS présente dans
les trois grandes
régions linguistiques
GRÂCE À L’ENGAGEMENT DU «GRUPPO»__ Dès
la constitution de
l’Association de soutien pour une banque alternative
Photos: mad
en Suisse, des Tessinois et des Tessinoises s’y sont engagés.
Juste à temps pour son 15¨ anniversaire, la BAS ouvre
le 25 octobre un bureau au Tessin.
//__A l’époque de la création de la BAS, les
espoirs d’une représentation en Suisse italienne étaient grands. Bien qu’essentiellement ancrée en Suisse alémanique, l’Association de soutien comprenait, dès le début des
membres de la Suisse francophone et italophone. Eu égard aux défis majeurs du lancement, l’idée de représentations dans toutes
les régions linguistiques fut cependant reportée. Mais les Tessinois et les Tessinoises
persévérèrent, réclamant périodiquement un
bureau régional. Romana Camani, représentante du Tessin au sein du groupe de travail
de l’Association de soutien, a assuré durant
ce temps le contact avec les milieux intéressés: personnes engagées dans la coopération, entreprises autogérées, agricultrices et
agriculteurs, néoruraux, consommatrices et
consommateurs, personnes proches du monde syndical ou des milieux écologiques. Le
mouvement fut également rejoint par des
personnes résidant en Italie et soutenant
les mêmes idées. De 1989 à 1992, l’Association a disposé d’un secrétariat distinct pour
le Tessin.
Nouvelle initiative
En 2003, Peter Treichler et Simone Stefanini
se penchent à nouveau sur la possibilité, inscrite dans les lignes directrices de la BAS,
d’ouvrir un bureau au Tessin. C’est dans ce
but qu’ils ont créé un groupe de travail, le
«Gruppo». Celui-ci se compose de spécialistes
du secteur bancaire et de personnes intéressées par une orientation éthique de monde
financier; parmi elles, Fabiano Cavadini, un
nouveau venu, et d’autres personnes s’étant
déjà engagées pour la BAS et qui continuent
à considérer ce projet comme important. Un
groupe plutôt hétérogène se forme ainsi, avec
l’avantage de disposer de contacts avec des
milieux très variés.
Luca Buzzi, ancien président de l’Association tessinoise de magasins du Tiers-Monde
et membre fondateur de la BAS, rejoint également le «Gruppo». Selon lui, il est essentiel
Luca Buzzi (g.), membre fondateur de la BAS, et Fabiano Cavadini,
futur représentant de la BAS à Bellinzone.
de disposer d’un bureau BAS au Tessin, non
seulement pour offrir une alternative concrète à tous ceux qui préfèrent travailler avec
une banque aux principes éthiques, mais aussi pour ranimer le débat fondamental sur
l’éthique dans le monde financier. Luca Buzzi a en effet constaté que certaines personnes,
pourtant sensibles à la justice sociale et au
développement durable, ne se préoccupent
guère des ces aspects dans leurs relations financières. Pourtant, à l’époque des scandales
relatifs à l’Afrique du Sud, ces questions
étaient discutées ouvertement. La BAS ayant
désormais un bureau au Tessin, elle pourra y
réactiver le débat touchant à ces thèmes toujours d’actualité.
Hausse à venir de la clientèle tessinoise
Reto Medici, président de l’Associazione Cultura Popolare Balerna (ACP), fait également
partie du «Gruppo». L’ACP est actionnaire
fondatrice de la BAS. En plus des arguments
susmentionnés ayant plaidé pour un nouveau bureau, l’ACP et ses adhérents espèrent
que la présence de la BAS au Tessin favorisera le financement de plus de projets locaux
Romana Camani,
voix de la première heure
pour la BAS au Tessin.
grâce à des fonds d’épargne provenant de la
région. Afin de préparer ce terrain, le «Gruppo» s’est adressé dès 2003 à la direction de la
BAS, qui a ensuite chargé Fabiano Cavadini
d’élaborer un projet de présence tessinoise
pour la Banque alternative BAS. Ce projet
ayant été soumis au Conseil d’administration
et adopté par celui-ci, Fabiano Cavadini a été
désigné comme responsable de la BAS au
Tessin. Il ouvrira le bureau tessinois d’information à Bellinzone, fin octobre 2005. Le
«Gruppo» restera actif, notamment pour favoriser la prospection.__//
Cristina Gianocca
[email protected]
Traduction: Claudia Radczuweit/Irene Stumm
La BAS ouvre un bureau d’information au Tessin
Dès le 25 octobre 2005, la BAS disposera d’un bureau d’information à Bellinzone, à la Viale
Stazione, qui relie la Gare à la vieille ville. La responsabilité de ce bureau sera confiée à
Fabiano Cavadini et les horaires d’ouverture seront les mardis de 9.30 à 12.00 h. ou sur rendez-vous.
Fabiano Cavadini aura pour tâche de traiter les demandes de renseignement émanant de
la clientèle italophone existante ou potentielle et de la conseiller lors de l’ouverture d’une
relation bancaire à la BAS. En outre, il sera possible d’y faire certifier gratuitement les pièces
d’identité nécessaires à l’ouverture d’un compte. Les activités de relations publiques concernant la Suisse italienne seront assurées également depuis ce bureau.
Avec cette implantation tessinoise, la BAS remplit son objectif d’être présente dans les
principales régions linguistiques de la Suisse. moneta dressera le portrait de Fabiano Cavadini dans sa prochaine édition.
Banca alternativa BAS, Ufficio ticinese d’informazione, Viale Stazione 2, 6500 Bellinzona,
tél. 091 968 24 71, fax 091 968 24 78, [email protected], www.bancaalternativa.ch

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