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N o 3 // 19 septembre 2005 LA «ALL-HOLDER-VALUE» AUX DÉBATS D’ARGENT La «all-holder-value», une vision basée sur la transparence ainsi que la responsabilité environnementale et sociale: Patrick Hohmann montre comment l’entreprise textile Remei vit cette démarche. 5 RENDEMENTS ÉLEVÉS: FARDEAU OU BIENFAIT? Quel rendement est admissible du point de vue écologique et social? Werner Vontobel, journaliste économique, et Olaf Weber, conseil d’administration de la BAS, tentent de répondre à cette question. 7 AZB 4601 Olten 3 «DONNER AU MONDE L’ÉNERGIE D’ÊTRE DURABLE» Postcode 1 Cette devise est celle des fondateurs des sociétés Solstis et Sunseed, dont le but est la promotion de l’énergie photovoltaïque, grâce aussi à un crédit d’encouragement de la BAS. Economie réelle contre économie financière Photo et collage: c.p.a. Clerici Partner Le clivage entre économie financière et économie réelle ne cesse de se creuser. Les rendements exigés dans le monde de la finance sont irréalisables en respectant le développement durable. Aussi des milliards sont-ils consacrés à la spéculation au lieu d’être investis dans l’économie. Les idées manquent pour créer des emplois, de même que les fonds nécessaires, car pour beaucoup, l’essentiel est de dégager de juteux rendements. La course au rendement provoque d’immenses bulles. Quelques privilégiés se remplissent les poches, et il ne reste que des miettes pour les autres. La Banque alternative BAS travaille autrement depuis quinze ans. En innovant et en privilégiant l’éthique, elle crée le lien entre le monde de la finance bancaire – indispensable à une économie moderne – et l’économie réelle. De plus, le renoncement aux intérêts lui permet d’octroyer des crédits d’encouragement à des conditions préférentielles. Pages 3–6 SOMMAIRE INFORMATION moneta ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE ÉCONOMIE FINANCIÈRE Départ à la rédaction 3 FROMAGE EN ENTRÉE 3 «ALL-HOLDER-VALUE» PLUTÔT QUE «SHAREHOLDER-VALUE» La vision de Patrick Hohmann de l’entreprise Remei 5 L’AVIS DE DEUX SPÉCIALISTES 6 De la liberté d’action alternative et de ses limites dans le monde bancaire Qu’est-ce qu’une rentabilité décente? Six années durant, moneta a été du ressort de Ruth Hugi. A sa propre demande, celle-ci a récemment remis sa fonction de rédactrice en cheffe, afin de pouvoir se consacrer davantage à son bureau de communication. Sous son égide, moneta a été doté d’un nouveau visage, divers points thématiques ont été mis en lumière et la version française a été développée. moneta a bénéficié de l’expérience journalistique de Ruth Hugi, de son pragmatisme et de son professionnalisme. La rédaction et l’association éditrice la remercient vivement de son travail et lui souhaitent beaucoup de succès en tant que journaliste indépendante et conseillère en communication, ainsi qu’à titre de responsable de la rédaction de «bio.logisch» – le journal de Biofarm. SOLSTIS ET SUNSEED Deux entreprises pionnières du courant solaire photovoltaïque PAGES BAS 8 Nous fêtons notre 20 000¨ client(e)! 8 Bilan intermédiaire au 30 juin 2005 9 Les nouveaux membres du Conseil d’administration de la BAS 9 Crédits octroyés au 1¨¬ semestre 2005 10 Cinq nouveaux fonds de placement socio-écologiques 11 Procédure de sélection des titres composant les fonds 12 La BAS au Tessin moneta Ruth Hugi Claudia Nielsen Présidente de l’association éditrice moneta CRÉDIT BAS 7 Photo: mad 2 15 ans de succès pour la Banque alternative BAS UN ANNIVERSAIRE PARTICULIER__ Le 29 octobre 1990, la Banque alternative BAS ouvre ses guichets à Olten, consécration d’une décennie de préparatifs et de travaux préliminaires. Aujourd’hui elle est fière de pouvoir fêter ses 15 ans de succès. Initié par de nombreux particuliers et organisations, le projet d’une banque alternative s’est imposé sur le marché et la BAS est aujourd’hui devenue un institut bancaire reconnu par ses pairs. Son succès se reflète non seulement au niveau de son bilan, qui ne cesse de croître, mais aussi au niveau de ses clientes et clients, dont le nombre a franchi le seuil de 20 000 cet été. Juste à temps pour son 15¨ anniversaire, la BAS confirme sa volonté de proposer une alternative aux activités bancaires dans le pays entier, en ouvrant un bureau d’information au Tessin, à Bellinzone plus précisément. La situation financière de la BAS est également saine, ce qui lui assure une marge de manœuvre confortable pour lancer de nouveaux projets. Quant au moneta, celui-ci est même un peu plus ancien que la BAS. En effet, l’association de soutien en vue de la création d’une banque alternative, fondée en novembre 1987, estimait nécessaire d’instituer un organe de communication ouvert à des voix critiques, pour dénoncer les pratiques dominantes du monde financier et proposer des voies alternatives. LE JOURNAL POUR UN USAGE DIFFÉRENT DE L’ARGENT // N¿ 3 // 19 SEPTEMBRE 2005 moneta paraît au moins quatre fois par an en français et en allemand. La reproduction de textes est soumise à une autorisation écrite de la rédaction et doit impérativement indiquer la source // Editrice Association éditrice moneta, c/o Banque alternative BAS, case postale, 4601 Olten // Rédaction Urs Walter (responsable), Aldo Clerici, Claudia Nielsen, Dominique Roten et Dominique Zimmermann // Rédaction française moneta, c/o Banque alternative BAS, représentation romande, case postale 161, 1001 Lausanne, téléphone 021 319 91 00 // Ont collaboré à ce numéro Cristina Gianocca, Regula Götsch, Ralph Hug, Werner Vontobel, Olaf Weber; Pierre-Hervé Pache, Irene Stumm (traduction) // Graphisme et réalisation Clerici Partner, Zurich // Impression ROPRESS Genossenschaft, Zurich // Tirage de cette édition 5300 exemplaires // Publicité et encarts Banque alternative BAS, case postale, 4601 Olten, téléphone 062 206 16 16 // Abonnements Annuel Fr. 20.– / Soutien Fr. 50.– // Encarts et annonces Nous attirons votre attention sur le fait que les encarts qui n’émanent pas de la BAS ou de moneta sont assimilés à des publicités qui nous permettent de couvrir les frais de production. ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE ÉCONOMIE FINANCIÈRE // 3 N¿ 3 // 19 septembre 2005 Vacances dans les montagnes grisonnes. Après une heure de marche, j’arrive à l’alpage et achète au vacher un kilo de fromage pour 16 francs. Avec cet argent, ce même vacher achètera peut-être quelques bouteilles de bière ou des mouchoirs lorsqu’il descendra dans la vallée. Bref, ce dont il a besoin. J’aurais aussi pu lui apporter la bière ou les mouchoirs sur l’alpe et payer ainsi le fromage. Mais vu que je ne sais pas ce dont il a besoin, il est préférable qu’il l’achète lui-même. L’argent sert de moyen d’échange ou d’information. Grâce à lui, le vacher peut signifier au négociant en textile qu’il m’a vendu pour 16 francs de fromage et qu’il a droit de ce fait à un lot de mouchoirs coûtant au maximum ce montant. Jusqu’ici, tout est simple. Les choses se compliquent dès qu’on étend un peu le modèle: il faut bien que mes sous viennent de quelque part et le négociant en textile veut peut-être utiliser l’argent du fromage pour acheter une machine à coudre. Les banques et les institutions apparentées entrent en lice. Elles amènent l’argent là où on en a besoin et où il est utilisé et perçoivent pour cela un dédommagement. C’est encore simple, clair et logique. Le problème est que l’argent lui-même est devenu un business. Plus rien n’est simple et l’ampleur des mouvements de fonds qui ont lieu chaque jour sur les marchés financiers et des changes dépassent l’entendement. Il est fort possible qu’au lieu d’acheter de la bière et des outils, mon vacher consacre une bonne partie de ses sous au paiement d’intérêts et de frais bancaires. Peut-être s’est-il laissé appâter par l’argent facile que l’on peut apparemment gagner avec les «produits» sans cesse renouvelés de l’industrie financière. Il investit donc le bénéfice d’un bon été en actions au lieu de refaire son étable. S’il a de la chance, il pourra rénover cette dernière avec son gain. Sinon, pas de chance pour moi non plus, car il ne fabrique plus de fromage, l’étable s’étant effondrée. Question de chance ou de malchance? Malgré une myriade de conseillers et d’experts? Et oui! La poule aux œufs d’or – soit des gains élevés assurés pour tous – est tout simplement un leurre, même si bon nombre d’investisseurs préfèrent y croire plutôt que de réfléchir à la provenance de leurs gains et aux répercussions que la spéculation boursière peut avoir sur leur propre emploi. Certes, il est très difficile de garder une vue d’ensemble et ceux qui font de bonnes affaires en exploitant les zones d’ombre du système n’ont pas forcément intérêt à communiquer ouvertement. Néanmoins, il incombe à chacun de faire attention à ce qui se passe avec son argent et de veiller à ce que l’économie réelle et l’économie financière soient en harmonie. Car même si le vacher peut accumuler des montagnes d’argent, Regula Götsch seul son fromage est comestible. [email protected] Photo: mad Traduction: Pierre-Hervé Pache Regula Götsch vit à Kloten, où elle représente le PS au conseil communal. En tant que conseillère cantonale zurichoise, elle est membre de la commission de l’économie et des redevances. Mère de deux garçons, elle étudie la sociologie et gère la fondation SP Bildung. Photo: mad Fromage «All-holder-value» plutôt que «shareholder-value» PARTENARIATS__ Voici plus d’une décennie que Patrick Hohmann met en pratique un modèle d’affaires socio-écologique avec son entreprise textile Remei. L’objectif consistant à créer une «all-holder-value», soit de faire participer toutes les parties prenantes à la réussite, est atteint. Patrick Hohmann remettant des actions de Maikaal bioRe (India) Ltd. aux paysans indiens. Ceux-ci reprendront progressivement la moitié des actions de la filiale de Remei née du projet de coton bio. //__«Shareholder value» est devenu le mot péjoratif de la décennie. Quoi de plus odieux qu’un modèle de gestion axé sur la seule maximisation à court terme des gains du management et de l’actionnariat? Le vocable a entre-temps à nouveau disparu. Seule est restée la maximisation du profit et du rendement. Mais les contre-modèles à fondement éthique ont le vent en poupe – et du succès. Patrick Hohmann est au nombre de ceux qui testent de tels modèles dans la pratique. En 1983, il a créé à Rotkreuz ZG la société Remei S. A., qui est aujourd’hui le leader du marché des textiles écologiques. La matière première, du coton de production biologique, provient d’Inde et de Tanzanie. Remei commercialise deux mille tonnes de coton bio par an, qui permettent de produire 400 000 vêtements. Ceux-ci sont confectionnés en Inde et dans les pays baltes. En Suisse, ils sont vendus par Coop sous le label «Naturaline». Principe de la «all-holder-value» La particularité de Remei S. A. est qu’elle exploite une chaîne textile basée strictement sur les principes de la transparence, du développement durable et de la responsabilité sociale. Lorsque Patrick Hohmann évoque son affaire, il ne parle pas seulement de Remei S. A. Il est surtout question de partenariat et de réseau. Son modèle économique alternatif fonctionne selon le principe de la «all-holder-value», un vocable créé par Hohmann lui-même. Le but n’est pas la maximisation du profit de quelques-uns, mais l’optimiSuite à la page 4 > 4 Suite de la page 3 sation de l’équilibre entre tous les partenaires impliqués. Pour cela, il faut porter un regard neuf sur la chaîne de création de valeur: l’entreprise doit être considérée dans le contexte d’un réseau au sein duquel elle opère avec d’autres entreprises. Avec pour effet que, «lorsque le réseau va bien, tout le monde va bien», explique Hohmann. Au final, une plus-value est générée pour tous au lieu d’un profit pour quelques-uns. Révolutionner la pensée Cela ne fonctionne pas si l’on ne se préoccupe pas du bienêtre du partenaire, souligne le fondateur de Remei, qui fait peu de cas du théorème libéral d’Adam Smith, selon lequel la prospérité de la communauté dans son ensemble découle de l’attitude égoïste de l’individu. Par ailleurs, loin de lui l’idée que la communauté seule doive servir de point de référence pour une économie humaine. «Il faut que l’individu s’engage», déclare-t-il. A travers ces propos transparaissent le dynamisme et la force créatrice de cet ingénieur textile, qui définit sa vision de la «all-holder-value» ainsi: «C’est l’art d’inclure la responsabilité sociale et le développement durable, en tant qu’impulsions pour l’avenir, dans notre pensée économique.» Hohmann est persuadé que ceci est possible dans le cadre d’une économie de marché. Il n’est pas nécessaire de changer de système, mais de révolutionner la pensée. Hohmann a tout d’abord initié ses partenaires producteurs de coton en Inde aux principes du développement durable. Il cherche à créer avec eux des partenariats à long terme. Au lieu d’acheter du coton à bas prix, Hohmann veut permettre à ses partenaires de mettre en place une production écologique assortie de conditions de travail sociales. A partir de cette idée, Remei a mis sur pied dès 1995 une chaîne textile transparente allant du coton brut au vêtement fini, en passant par la confection. «La mise en place d’une telle structure aurait été impossible sur le court terme», relève Hohmann. Cela a pris des années et les déceptions ont été nombreuses. Mais il dispose aujourd’hui d’une chaîne textile fonctionnant parfaitement, qui perce sur le marché européen sous le label «bioRe». Un modèle pionnier reproductible Hohmann a créé ainsi quelque chose d’unique dans l’économie textile. Il n’existe aucun modèle d’affaires comparable. La société est en quelque sorte «sans concurrence» et a un caractère de pionnier. La BAS est doublement ravie d’avoir pu contribuer à cette réussite avec un crédit d’encouragement. Bien entendu, Remei est aussi en concurrence avec les négociants en textile classiques et doit satisfaire au mieux les besoins du marché. Néanmoins, Hohmann est persuadé que les besoins changent. De plus en plus de consommatrices et de consommateurs veillent à acheter des produits socio-écologiques. Ils ne se moquent pas de savoir dans quelles conditions ceux-ci ont été fabriqués. La voie choisie par Remei peut-elle servir de modèle pour une activité économique alternative? Le pionnier du textile n’aime pas être présenté comme le grand exemple à suivre. Il est trop modeste pour cela et se considère non pas comme un théoricien, mais comme un bâtisseur et un pragmatique: «Ma place est à la base, auprès des paysans.» Il laisse la question en suspens. Mais: Patrick Hohmann a prouvé, à travers sa démarche entrepreneuriale, qu’il ne s’agit nullement d’une douce utopie, mais d’une possibilité concrète. Le succès de Remei S. A. le prouve.__// Ralph Hug, [email protected] Traduction: Pierre-Hervé Pache Comment fonctionne la «all-holder-value»? Patrick Hohmann et Remei S. A. appliquent avec succès, avec leurs partenaires, le principe de la «all-holder-value». Œuvrer ensemble au sein d’un réseau partenarial au lieu d’agir égoïstement, tel est le leitmotiv de ce producteur de textile bio – il est à ce titre fournisseur de la gamme Naturaline chez Coop. La société Remei S. A. est également preneur de crédit de la BAS avec un crédit d’encouragement dans le secteur «coopération au développement» de 500 000 francs. Patrick Hohmann expliquera comment il met son approche en pratique et la vit au quotidien lors des «Débats d’argent de la BAS». Ceux-ci auront lieu cette année, le jeudi 29 septembre de 18 à 20.30 heures à Lausanne (voir annonce ci-dessous). Les débats d’argent de la BAS Dans la série «Les débats d’argent de la BAS» qu’elle organise cette année pour la première fois en Suisse romande, la Banque alternative BAS invite le public ainsi que ses clientes, clients et actionnaires à la conférence ci-dessous. Jeudi 29 septembre, de 18 h à 20h 30, à l’Espace Culturel des Terreaux, Rue des Terreaux 14, Lausanne Y Entrée libre Y SUR LE THÈME Placements durables: Effet de mode ou réel impact? Y Ne sont-ils qu’un outil de marketing? Y Influencent-ils réellement la société? Y Quels sont les critères pour classifier la durabilité des entreprises? AVEC LA PARTICIPATION DE Y François Dermange, Professeur ordinaire en éthique Y Beat Bürgenmeier, Professeur ordinaire de politique économique, économiste Y Caroline Schum, Fondation Ethos Y Patrick Hohmann, Remei S. A. Y Jean-Claude Huot, Déclaration de Berne Pour plus d’informations consulter Suivi d’un débat avec les intervenants ci-contre et Dominique Roten, Responsable de la représentation romande de la Banque alternative BAS. La manifestation se terminera avec un apérobuffet offert par la BAS. www.bas-info.ch ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE ÉCONOMIE FINANCIÈRE // 5 N¿ 3 // 19 septembre 2005 Qu’est-ce qu’une rentabilité décente? RENTABILITÉ MAXIMALE__ Autrefois, les dirigeants d’entreprises et les actionnaires se contentaient d’une rentabilité de seulement quelques pour cent sur le capital investi. De nos jours, les grands groupes se concurrencent dans ce domaine, jusque sur les marchés financiers: ils visent un pourcentage de rendement sur capitaux propres de deux chiffres au minimum, débutant de préférence par un «2». Il est évident que cela n’est pas durable. En outre, de graves conséquences sont à déplorer pour l’économie réelle. Mais du point de vue écologique et social, qu’est-ce qu’une rentabilité décente? Werner Vontobel et Olaf Weber tentent d’apporter une réponse à cette question. Photo: Susi Lindig Qu’est-ce que la rentabilité durable? Olaf Weber, Dr. rer. nat., dipl. psych., directeur et associé GOEm.b.H., ZH, membre du Conseil d’administration BAS. Il présente son avis personnel. //__Du point de vue de la durabilité, la rentabilité n’est pas durable lorsque, pour l’obtenir, on amoindrit la satisfaction des besoins de la génération présente et /ou lorsqu’on restreint les possibilités des générations futures. Pour définir si c’est le cas, il convient de tenir compte de tous les facteurs: écologiques, sociaux et économiques. Il est tout à fait admissible que la rentabilité de certaines entreprises dépasse la croissance moyenne réelle de l’économie. Elle pourrait s’expliquer par le fait que d’autres entreprises aient une rentabilité inférieure à cette même croissance. Mais cela n’est pas nécessairement contraire à l’exigence de durabilité. A titre d’exemple, qui s’insurgerait si demain, l’industrie du solaire améliorait sa rentabilité au détriment de l’industrie du pétrole, tout en contribuant à une économie des ressources naturelles et à une diminution des émissions de CO2 ? Dans le cas des placements financiers, la rentabilité dépend de la réussite (attendue) de l’entreprise dans laquelle on investit. Que cette entreprise poursuive une stratégie durable ou non importe peu: dans les deux cas, il existe des sociétés qui réussissent, d’autres moins. Toutefois, une étude a démontré que les entreprises dont les titres font partie de fonds de placement à orientation durable ont un meilleur succès économique que les entreprises qui n’y figurent pas. Les fonds «durables» présentent donc un rendement légèrement supérieur à celui des produits conventionnels comparables. Tout rendement obtenu par une gestion visant à satisfaire les besoins de la génération actuelle, sans restreindre les possibilités des générations futures, est un rendement durable. Ceci indépendamment de la hauteur de ce rendement.__// Olaf Weber, [email protected] Traduction: Irene Stumm Photo: mad Quel taux de rentabilité le monde peut-il se permettre? Werner Vontobel, journaliste économique //__Lorsque vers le milieu des années 1980, le banquier zurichois Martin Ebner revendiqua pour ses investissements une rentabilité de 15 pour cent, une clameur parcourut le pays. De nos jours, le rendement sur capitaux propres des banques dépassent les 25 pour cent. C’est pourquoi, la cible a-t-elle été relevée à 30 pour cent. Il s’agit là d’un mauvais calcul, principalement pour deux raisons: d’abord, il fausse considérablement le rapport travail–capital, ensuite, c’est une vision à court terme. En résumé, le produit national brut provient de deux facteurs de production: le travail et le capital, le terrain faisant également partie du capital. Pour la Suisse, on estime la valeur totale du capital investi (machines et constructions) à 1200 milliards de francs et au moins 1000 milliards pour le terrain. Notre produit national brut (PNB) s’élève à 450 milliards de francs. Le capital représente donc cinq fois le PNB. Si chaque capitaliste exigeait 30 pour cent de rendement sur son capital, cela représenterait 150 pour cent du produit national brut – et pour le facteur travail, il resterait moins 50 pour cent. Ceci n’est évidemment pas possible. Nombreux sont ceux qui ont un rendement quasi nul Dans la pratique, la majeure partie du capital n’est justement pas investie avec des fonds propres, mais est financée par des crédits. Les propriétaires des fonds prêtés – les épargnantes et épargnants ayant placé de l’argent sur des livrets et en obligations – n’en retirent quasiment aucune rentabilité, compte tenu de l’inflation et des impôts, tant leur intérêt est bas. C’est par ce processus que certaines banques et grandes entreprises obtiennent des rendements élevés. Le taux d’intérêt et le niveau de rendement des capitaux propres reflètent donc la répartition du revenu national entre les travailleurs, les épargnants et les actionnaires. Depuis quelques années, la part des travailleurs diminue clairement, alors que celle des actionnaires et des hauts dirigeants augmente. A la longue, cette évolution est non seulement périlleuse, mais contreproductive, car toute pression sur les salaires ralentit la consommation. Penser à court terme, agir à courte vue En outre, si 25 pour cent devient la norme en matière de rendement sur capitaux propres, les investissements, pour être intéressants, doivent être amortis au bout de quatre ans. Pour dégager une rentabilité de 15 pour cent, la durée d’amortissement est d’environ sept ans. Conséquence: les dirigeants d’entreprises pensent à court terme; pour eux, envisager des investissements à long terme, par exemple dans la recherche et le développement – ou encore dans des procédés écologiques – n’est plus d’actualité. L’industrie pharmaceutique ne fait exception qu’en apparence: le développement de nouveaux produits y est généralement très long, raison pour laquelle nous payons nos médicaments «à des prix d’apothicaire».__// Werner Vontobel, [email protected] Traduction: Irene Stumm 6 // ÉCONOMIE RÉELLE CONTRE ÉCONOMIE FINANCIÈRE De la liberté d’action alternative et des ses limites dans le monde bancaire PROFESSION DE FOI__ Si devenir alternatif n’est pas (trop) difficile, l’être l’est beaucoup plus. Depuis quinze ans, l’activité de la Banque alternative BAS s’articule autour de l’économie réelle. //__«Le rôle essentiel de la BAS a toujours consisté à collecter des fonds et à les attribuer de façon ciblée à des entreprises», déclare Edy Walker, membre de la direction. Lorsque l’afflux de fonds dépasse les besoins, une partie doit être «parquée» dans des emprunts de premier ordre aisément réalisables. Ces placements financiers ont pour seul but de placer les fonds en attente jusqu’à ce que l’économie réelle en ait besoin, soit jusqu’à ce qu’ils puissent être affectés à de nouveaux crédits. Les fonds de la BAS ne sont jamais placés dans ces produits financiers sophistiqués et opaques totalement déconnectés de l’économie réelle. Cette profession de foi en faveur de l’économie réelle signifie que l’examen et l’octroi de crédits aux PME est une tâche essentielle de la BAS. Pour Thomas Bieri, à la BAS depuis 1990 et aujourd’hui chef du service Production de crédits, c’est souvent un exercice d’équilibre entre les exigences de la clientèle et celles posées par la gestion d’une banque. Il peut arriver qu’un projet aussi concret qu’intéressant pour l’économie réelle ne puisse pas bénéficier d’un crédit parce que les conditions techniques bancaires ne sont pas remplies. Cependant, cet exercice d’équilibre ne lui donne pas le vertige. Des innovations, telles que le Rating immobilier de la BAS® , la transparence lors de l’octroi de crédits ou des placements fiduciaires dans des projets concrets, permettent à un nombre croissant ANNONCES de gens de mettre leur argent à disposition d’une économie réelle soucieuse du développement durable. Les crédits d’encouragement et le Fonds d’innovation sont d’autres instruments éprouvés. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas son argent que la banque prête, mais les dépôts des épargnantes et épargnants. Même si les déposants attendent de la BAS une politique de crédit alternative, la sécurité prime toujours. Ce n’est pas seulement une exigence de la Loi sur les banques, mais aussi une question d’éthique. «Les réserves à disposition pour amortir les pertes possibles sont limitées», explique Bieri. La BAS finance l’essentiel des hypothèques avec des fonds d’épargne, à peine un cinquième l’étant au moyen d’obligations de caisse à terme fixe. C’est pourquoi le volume des hypothèques fixes BAS est limité. La «règle d’or du banquier», selon laquelle la durée du passif doit coïncider avec celle de l’actif, donc des prêts, s’applique aussi à une banque alternative. De nombreux projets dans l’économie réelle bénéficient néanmoins d’un crédit: en effet, environ 80 pour cent du total du bilan sont investis de la sorte. En renonçant aux intérêts sur les obligations d’encouragement, les clientes et clients permettent à la BAS d’octroyer des crédits d’encouragement à taux réduit. Des projets valables mais peu rentables peuvent ainsi également être financés. Le Fonds d’innovation, une entité juridique indépendante, est entièrement dédié à des projets dignes de soutien. Il dispose d’une marge de manœuvre plus large que la BAS lors de l’octroi de crédits. Il encourage des entreprises, des projets et des organisations en leur fournissant des fonds propres à titre de participation, ou en leur attribuant des prêts et des cautions. Lorsque la marche des affaires le permet, la BAS lui verse chaque année 100 000 francs, prélevés sur son bénéfice. Par ailleurs, un tiers environ du dividende versé par la BAS est injecté dans le Fonds sous forme de don (2005: 45 000 francs). La BAS exploite la marge d’action dont elle dispose. Ainsi, la maximisation du bénéfice n’est pas son but. «En tant que banque, nous supportons le risque de chaque affaire de crédit et nous devons par conséquent dégager les revenus nécessaires pour la constitution de réserves et du bénéfice», explique Edy Walker quant au principe régissant la couverture des coûts formulé dans les lignes directrices. Ensuite, la répartition du bénéfice est importante: «1. alimenter les réserves, 2. dividende, 3. dons au Fonds d’innovation». Le fait que la rémunération des membres de la direction n’est pas, comme dans les grandes banques, plusieurs centaines de fois (!) supérieure à celle des employés les moins bien payés entre également dans le chapitre de la répartition. A la BAS, le rapport ne doit pas dépasser un pour cinq; il est actuellement de un pour trois. En introduisant la transparence des crédits et l’accompagnement éthique – tout d’abord par le conseil d’éthique puis, depuis mai 2005, par l’instance de contrôle éthique indépendant – la BAS a posé de nouveaux jalons. Sa politique en matière d’égalité n’est pas seulement différente, elle est unique. Ce que les règlements prescrivent est appliqué. Les clientes savent particulièrement l’apprécier. La BAS compte non seulement plus de clientes que de clients, mais celles-ci lui confient aussi plus d’argent que ces messieurs.__// Urs Walter, [email protected] Traduction: Pierre-Hervé Pache CRÉDIT BAS // 7 N¿ 3 // 19 septembre 2005 Solstis veut dynamiser l’utilisation du solaire PHOTOVOLTAÏQUE__ Source d’énergie inépuisable aux applications innombrables, le courant solaire photovoltaïque est l’aiguillon qui Photo: Solstis, Lausanne anime les fondateurs de Solstis. Un crédit d’encouragement de la BAS les a aidé à mettre sur pied leur seconde société Sunseed. //__Dans un petit bureau situé proche du centre de Lausanne, cinq personnes se vouent entièrement au soleil, source d’énergie propre s’il en est. En 1996, Jacques Bonvin et Pascal Affolter créaient la société Solstis qui a réalisé depuis lors quelque trente installations photovoltaïques dans toute la Suisse romande, couvrant une surface de 5000 m2 . Mais les débuts ont été difficiles: «Il a d’abord fallu convaincre», se souvient Jacques Bonvin. Personne ne s’intéressait aux cellules solaires. Pourtant, la technique est au point depuis longtemps, souligne ce docteur en physique. De nos jours, un module solaire obtient vingtcinq ans de garantie. Bornes de recharge alternatives Photo: Daniel Ammann Inaugurée au printemps 2003, la plus grande installation réalisée par Solstis, est située sur le toit de la Halle 6 de Palexpo à Genève. Panneaux solaires sur une surface de 546 m 2 . Ce système est la propriété de la Société Suisse pour l’Energie Solaire, dont il est l’une des installations pilotes. L’énergie produite alimente la halle d’exposition elle-même, mais aussi un réseau de bornes de recharge publiques de la ville de Genève, où les véhicules électriques peuvent recharger leurs batteries. D’ailleurs, Jacques Bonvin se déplace lui aussi avec un scooter électrique. Pour Jacques Bonvin les applications des panneaux solaires en couche mince (ruban flexible dans ses mains) sont quasi illimitées. Chez Solstis, on trouve des bureaux, des ordinateurs et des tables à dessin, mais pas d’ateliers. Les panneaux solaires finis sont importés du Japon, d’Allemagne et des EtatsUnis et ensuite montées par Jacques Bonvin et son équipe. Un incontestable savoir-faire s’est développé au cours des années; que les panneaux soient installés sur un toit plat, en pente, végétalisé ou contre une façade, des techniques de fixation adéquates ont été mises au point pour chaque cas de figure. Panneaux en couche mince flexibles Des solutions individuelles ont la cote. Ainsi, les cellules solaires peuvent être fixées sur un toit, mais aussi directement intégrées à ce dernier, ce qui leur confère une fonction protectrice directe en plus de la production d’énergie. Les panneaux solaires en couche mince flexibles sont le dernier cri en provenance des Etats-Unis. Jacques Bonvin présente un ruban de plastique souple équipé de cel- «La technique est au point depuis longtemps. De nos jours, un module solaire obtient vingt-cinq ans de garantie.» Jacques Bonvin lules photovoltaïques. Il faut se départir de l’idée que l’énergie solaire ne peut être produite qu’avec des surfaces de verre rigides. Intégrés dans la toiture, les rubans de plastique sont pratiquement invisibles. Le préjugé selon lequel les cellules solaires enlaidissent une propriété est de moins en moins justifié. Au contraire, les panneaux solaires permettent une créativité pratiquement sans borne. Pourquoi ne pas les utiliser comme marquise? Solstis a réalisé à St-Sulpice, dans une maison Minergie, cette idée amusante d’un objet qui protège du soleil tout en exploitant sa force. Quand conviction rime avec réussite Comment le Valaisan Jacques Bonvin est-il devenu un chantre de l’énergie solaire? Après avoir étudié la physique à l’EPF de Lausanne, Les cellules photovoltaïques classiques restent utilisables en maints endroits. il s’est fixé pour but, avec l’ingénieur électricien Pascal Affolter, d’aider l’énergie solaire à percer en Suisse romande. «Donner au monde l’énergie d’être durable» est alors la devise de l’entreprise. La société a vu sa notoriété renforcée par les commandes des pouvoirs publics, par exemple les concepts pour le «courant vert» ou les campagnes en faveur de l’énergie solaire. C’est dans ce contexte qu’est née la seconde société Sunseed S. A. qui cherche et équipe des producteurs de courant solaire pour la ville de Lausanne. Un crédit d’encouragement de 485 811 francs lui a été octroyé par la BAS à cet effet. En outre, une tante de Jacques Bonvin a vendu un verger d’abricotiers et injecté le capital dans la société. C’est pourquoi l’installation porte le nom d’«abricotier». Elle a été rejointe dans l’intervalle par un «pommier», puis un «prunier» et d’autres arbres suivront. L’AMIE qui vous fait économiser de l’énergie Un appareil de mesure, qui sera bientôt produit en série, témoigne de l’inventivité des fondateurs de Solstis et de Sunseed. Le système AMIE (Aide à la Maîtrise Individuelle de l’Energie) consiste en un boîtier doté d’un affichage électronique de la consommation. Après un montage simple sur le compteur électrique, cet appareil mesure par radio la consommation momentanée de courant, établit un profil de consommation, fournit des indications sur les coûts et incite ainsi à économiser l’énergie. Aujourd’hui, une prise de conscience quant à l’utilité de l’énergie solaire a eu lieu, mais en Suisse, celle-ci est encore peu répandue face à certains pays tels que l’Allemagne. Aucun doute, l’équipe de Solstis et de Sunseed a encore du pain sur la planche.__// Ralph Hug [email protected] Traduction: Pierre-Hervé Pache 8 // Pages BAS Adresses et heures d’ouverture Banque alternative BAS Représentation romande Rue du Petit-Chêne 38 1003 Lausanne Tél. 021 319 91 00 Fax 021 319 91 09 www.bas-info.ch [email protected] > Du mardi au vendredi 8 h 30–12 h, 14 h–17 h Bureau genevois d’information 2, bd Carl-Vogt 1205 Genève Tél. 022 800 17 15 Fax 022 800 17 12 > Le Bureau d’information genevois n’effectuera pas de conseils à la clientèle durant le 2¨ semestre 2005. Durant cette période, ces activités sont assurées par la représentation romande à Lausanne. Il demeure toutefois possible de se faire remettre les documents d’informations concernant la BAS et de faire certifier les pièces d’identité nécessaires lors de l’ouverture d’un compte (les jours ouvrables de 13 h 30 à 17 h). Dès le 25 octobre 2005: Ufficio ticinese d’informazione Viale Stazione 2 6500 Bellinzona Tél. 091 968 24 71 [email protected] www.bancaalternativa.ch > Les mardis de 9 h 30 à 12 h ou sur rendez-vous. Formation interne La représentation romande est fermée les après-midi suivants: 22 septembre, 20 octobre et 17 novembre. Merci de votre compréhension. Nous fêtons notre 20 000¨ client(e)! En ouvrant un compte à la Banque alternative BAS, Peter et Ursula Zundel, d’Obfelden ZH, ont été agréablement surpris en devenant les 20 000 e clients de la BAS! Christa Joss et Bruno Bisang les ont félicités et leur ont remis, en plus d’un bouquet de fleurs suisses de saison, un bon pour un week-end à l’éco-hôtel L’Aubier. «La BAS cadre bien avec nous», déclarent Peter et Ursula Zundel, «il y a longtemps que nous voulions y ouvrir un compte.» Agés d’un peu plus de soixante ans, ils ont trois enfants adultes qui étudient et travaillent dans le domaine écologique et social. Peter Zundel dirige une imprimerie à Frauenfeld et Ursula Zundel travaille en tant qu’employée de commerce et femme au foyer. Pendant les vacances, le couple sillonne l’Europe à vélo. Cette année, le tour les a menés du Mecklenbourg-Poméranie occidentale à la Baltique. La BAS souhaite à Ursula et Peter Zundel un agréable séjour à L’Aubier. L’Aubier est un preneur de crédit de la BAS. Cette société exploite à Montézillon un hôtel/restaurant avec boutique et ferme Demeter, ainsi qu’un café et un hôtel à Neuchâtel. L’hôtel de Montézillon a obtenu le certificat cinq bouquetins (label écologique de oe-plus); voir aussi www.aubier.ch, www.oe-plus.ch. Bilan intermédiaire au 30 juin 2005 Le total du bilan de la BAS s’est accru au premier semestre de 26,8 millions de francs, soit de 3,5 %, ce qui correspond à nos anticipations. Nous avons accepté pour 15 millions de francs supplémentaires de fonds d’épargne et de placement. L’augmentation des prêts a été inférieure au budget. Il a été procédé en janvier à une augmentation du capital de 3,8 millions de francs. Nous avons constitué des correctifs de valeurs et des provisions dans les proportions nécessaires. ACTIFS CHF Liquidités 6 283 335.50 Créances sur les banques 85 386 931.70 Créances sur la clientèle 63 216 246.93 Créances hypothécaires 461 678 523.00 Immobilisations financières * 46 714 133.60 Immobilisations corporelles 7 804 102.18 Comptes de régularisation 887 368.64 Autres actifs Total du bilan 786 165.70 672 756 807.25 Total des créances de rang subordonné - OPÉRATIONS HORS BILAN CHF Engagements conditionnels Engagements irrévocables 268 250.00 1 064 000.00 Produits financiers dérivés ** – valeurs de rachat positives – – valeurs de rachat négatives – – volume des contrats Placements/crédits fiduciaires – 2 830 000.00 * Il s’agit d’obligations de la Confédération (CHF 29 millions), d’obligations de la Banque cantonale de Zurich, de la Centrale de lettres de gage des banques cantonales et du canton de Bâle Ville (CHF 2 millions chacun) ainsi que d’obligations de la Banque cantonale de Zurich (CHF 5 millions) et de la Banque Coop (CHF 4 millions). PASSIFS CHF Engagements envers les banques - Engagements envers la clientèle sous forme d’épargne et de placement 432 407 533.38 Obligations de caisse 126 558 000.00 Autres engagements envers la clientèle Comptes de régularisation 41 286 911.21 3 283 947.50 Autres passifs 520 405.40 Correctifs de valeurs et provisions 22 794 052.36 Capital social 38 016 000.00 Réserves pour risques bancaires généraux Réserve légale générale 3 000 000.00 3 124 720.00 Autres réserves 200 000.00 Bénéfice reporté 368 876.75 Bénéfice semestriel / bénéfice de l’exercice Total du bilan 1 196 360.65 672 756 807.25 ** Produits financiers dérivés: Il s’agit d’opérations à terme sur devises à terme de clients, traitées avec une contrepartie. La BAS ne détenait aucune position ouverte. Ces opérations reposaient sur des transactions commerciales réelles, par exemple des achats de marchandises à l’étranger. Modification des taux d’intérêt La BAS a réduit au 1. 8. 2005 les taux des obligations de caisse pour s’adapter à l’évolution du marché. Obligations de caisse: Obligations de caisse (2–3 ans) Obligations de caisse (4–5 ans) dès le 1. 8. 2005 ancien 1X% 2% 1W% Les taux d’intérêt suivants demeurent inchangés: Obligations de caisse: Obligations de caisse (6–8 ans) Obligations d’encouragement 2V% 1% 1V% Comptes: Compte de placement Compte d’épargne Compte salaire-épargne Compte de dépôt Compte courant Compte de prévoyance BAS 3 Compte de libre-passage BAS 2 Taux maximal W% B/i % B/i % B/i % B/bg % 1W% X% Pages BAS // N¿ 3 // 19 septembre 2005 9 Photos: Susi Lindig Les nouveaux membres du Conseil d’administration de la BAS Christina Aus der Au Conrad Lutz Raymond Plüss En sa qualité d’éthicienne et de théologienne, Christina Aus der Au fera bénéficier le Conseil d’administration de son savoir approfondi en matière d’éthique. «Ma tâche consiste aussi, en collaboration avec les autres membres, à exiger et à concrétiser, en fonction du contexte, les normes et les valeurs morales auxquelles nous adhérons.» Car pour cette Thurgovienne domiciliée à Bâle, l’éthique n’est pas une discipline théorique, elle doit affronter le quotidien et y faire ses preuves. C’est pourquoi elle s’est volontiers mise à la tâche au sein du Conseil d’administration de la BAS, «parce que dans cette banque, la réflexion éthique n’est pas confinée dans une tour d’ivoire, mais ose s’exposer au monde, à l’économie, à la concurrence». Christina Aus der Au entend veiller à ce que la Banque alternative BAS reste une banque éthique, fondant ses critères et plaçant ses objectifs à un haut niveau et à ce qu’elle soit en pleine mesure de rendre des comptes à ce propos. Simultanément, elle suivra de très près, à titre d’interlocutrice compétente, le travail de la nouvelle instance de contrôle éthique mise en place à la BAS. Christina Aus der Au est occupée par un poste d’assistante en théologie systématique (professeur R. Bernhardt) à l’Université de Bâle. En 2002, elle a défendu sa thèse sur l’éthique environnementale. Elle œuvre par ailleurs au sein de diverses commissions d’éthique. Il en résulte des échanges enrichissants nés de la confrontation avec différents spécialistes d’autres domaines. Christina Aus der Au est mariée depuis 2004 à Berthold Heymann, un gestionnaire de risque originaire de Hambourg. Agée de 39 ans, elle aime le patin en ligne, les randonnées à vélo, les excursions en montagne, les romans policiers et la science fiction. Conrad Lutz souhaite faire bénéficier la BAS de son expérience. Etant bilingue pour avoir vécu un temps en Suisse alémanique et résidant depuis de longues années à Fribourg, cela lui permet de construire des ponts audessus du «Röstigraben», voire de le remblayer ici et là. «J’espère ainsi asseoir davantage la communication externe de la BAS, notamment en Suisse romande.» Architecte et planificateur expérimenté, dirigeant depuis 25 ans son propre bureau, il connaît par le menu sa branche d’activité. Le domaine de la banque ne lui est pas étranger, puisque Conrad Lutz a fait partie du Conseil d’administration de la Caisse d’Epargne de la ville de Fribourg pendant cinq ans. «Comme la BAS accorde une grande partie de ses crédits sous forme d’hypothèques, mon réseau de relations permettra d’élargir sa visibilité en Suisse romande», explique Conrad Lutz. S’intéressant depuis longtemps à l’écobiologie du bâtiment et s’étant orienté vers la construction de maisons portant le label «Minergie», il a l’habitude d’appliquer les principes du développement durable à la construction et connaît parfaitement les questions qui se posent dans ce segment de marché, essentiel pour la BAS. Jusqu’à présent, le secteur de la construction n’était pas représenté par un spécialiste au sein du Conseil d’administration de la BAS. D’ailleurs, même dans sa vie privée, Conrad Lutz érige des ponts au-delà des frontières linguistiques et culturelles. Son père a vécu plusieurs années en Equateur, un de ses frères vit depuis trente ans au Brésil, où il pratique la culture biologique de la canne à sucre. A 52 ans, Conrad Lutz est père de trois enfants adultes. Côté loisirs, Conrad Lutz et son épouse sont très attirés par la montagne, «pas par l’escalade, mais par la grande randonnée». C’est à l’unanimité que l’Association du personnel de la BAS a choisi Raymond Plüss pour représenter le personnel auprès du Conseil d’administration. Après son élection par l’Assemblée générale, sa mission principale au sein de ce dernier consiste à «faire valoir par de bons arguments les souhaits et l’opinion des collègues». Il travaille depuis 2001 dans le secteur Logistique, plus précisément à la Comptabilité, où il s’occupe notamment du registre des actionnaires et du négoce avec les actions BAS. Il apprécie tout spécialement le respect mutuel régnant au sein de l’équipe et manifesté par l’entreprise envers ses employés, ainsi que l’esprit d’ouverture et de réflexion requis à la BAS. Il veut également œuvrer en faveur de ces objectifs par le biais de sa contribution au sein du Conseil d’administration. Les points de friction entre la théorie enseignée pendant les études et la réalité vécue à la BAS suscitent chez Raymond Plüss des questions qu’il entend partager. Agé de 33 ans, Raymond Plüss plus, qui a grandi près d’Olten, a suivi la «naissance» de la BAS pendant son apprentissage dans une Banque Raiffeisen de la région. Après quoi il a voyagé pendant trois ans avec l’organisation musicale internationale «Up with People». En octobre 2003, Raymond Plüss a entrepris des études en économie d’entreprise à l’école de commerce d’Aarau. L’orientation de la BAS donne régulièrement lieu à des controverses avec les professeurs. «Il est intéressant de voir que certains économistes ‹purs et durs› ne veulent pas admettre qu’une banque alternative peut fonctionner.» Pendant ses loisirs, il apprécie les discussions intéressantes avec ses amis, le jazz moderne, entre autres styles de musique et, de temps en temps, un bon verre de scotch. Traduction: Pierre-Hervé Pache Traduction: Irene Stumm Traduction: Pierre-Hervé Pache Û La liste des crédits actuels figurant sur cette page PDF est «cachée» pour des questions de protection de la clientèle. La Banque alternative BAS ne renonce pas pour autant à la tranparence en la matière. Les personnes intéressées peuvent se référer au moneta ou commander la liste des crédits actuels complète au tél. 021 319 91 09 ou par e-mail: [email protected] 10 // Pages BAS Cinq nouveaux fonds de placement socio-écologiques à la BAS La BAS élargit son offre et propose cinq fonds de placement socio-écologiques supplémentaires. Les clientes et clients peuvent désormais choisir parmi sept fonds au total. La Banque alternative BAS vend depuis trois ans les deux fonds de placement Sarasin «OekoSar Portfolio» et «ValueSar Equity», auxquels s’ajoute désormais le «Sustainable Bond Euro». La BAS propose en plus les quatre fonds Futura du Groupe Raiffeisen, «Swiss Franc Bond», «Global Bond», «Swiss Stock» et «Global Stock». Ceux-ci ont été conçus par la Banque Vontobel conformément aux critères définis par INrate (qui attribue le rating de durabilité). Largement diversifiée, l’offre de fonds est structurée selon un système modulaire. Il est ainsi possible d’investir à la BAS dans des portefeuilles sur mesure composés exclusivement de fonds socio-écologiques. A partir d’un montant minimal de 10 000 francs, les clientes et clients de la BAS peuvent participer à l’évolution boursière d’entreprises qui contribuent au développement durable. La BAS reverse une partie de la commission d’émission à une organisation s’étant donné pour but d’encourager les entreprises cotées à respecter et à développer leurs engagements écologiques et sociaux. Vous obtiendrez de plus amples informations et des conseils avisés en appelant la BAS au 021 319 91 00. Vente de fonds de placement à la BAS Il y a trois ans, la BAS se lançait dans la vente de fonds de placement. En mai dernier, la gamme a été élargie à sept fonds de placement socio-écologiques. Il a tout d’abord fallu sélectionner les fonds cadrant le mieux avec la BAS. Parler des «sept merveilles» serait excessif: «Pour la BAS, proposer des fonds constitue en tout cas un compromis», déclare Edy Walker, membre de la direction. «Nous sommes conscients que les placements en fonds ne soutiennent pas l’économie réelle aussi directement que les crédits octroyés par la BAS à des entreprises soucieuses du développement durable. Toujours est-il que les fonds socio-écologiques investissent dans des sociétés cotées qui figurent, parmi leurs semblables, au nombre des meilleures du point de vue de la durabilité. L’argent est investi là où les choses bougent dans la bonne direction, même si le souci du développement durable n’est pas porté à son comble. En outre, notre offre de fonds nous permet de satisfaire le besoin croissant de produits de placement durables.» Bruno Bisang (Marketing, BAS Olten) a questionné Muriel Gerber (conseillère en placement, BAS Lausanne), Markus Pfister et Daniel Schär (conseillers en placement, BAS Olten) sur leurs expériences avec la vente de fonds. BRUNO BISANG__ Pourquoi les gens achètent-ils des fonds socio-écologiques? MARKUS PFISTER__ Nous constatons un besoin de diversification des placements parmi la clientèle plutôt fortunée, qui ne veut pas mettre tous les œufs dans le même panier et souhaite pouvoir choisir chez nous entre différentes formes de placements. MURIEL GERBER__ Ils cherchent une bonne solution satisfaisant à la fois leurs exigences de rendement et celles d’un engagement vert. Quels sont, pour la clientèle, les principaux critères de décision? MARKUS PFISTER__ Notre clientèle a une conscience élevée du risque. Certains recherchent aussi un rendement supérieur. S’agissant du développement durable, la clientèle part de l’hypothèse que la surveillance constante des critères de durabilité peut avoir un effet positif sur les multinationales, qui sont aussi représentées dans les fonds. DANIEL SCHÄR__ Les clientes et clients mettent les avantages et les inconvénients dans la balance et veulent lever un maximum de doutes. S’ils ont un bon sentiment, ils achètent le fonds. Pour beaucoup, il est essentiel que la procédure de sélection des titres soit transparente. Comment se déroule un entretien de conseil? MURIEL GERBER__ Nous conseillons nos clientes et clients de façon à ce qu’ils comprennent ce qu’est un fonds et sachent si c’est un instrument approprié pour eux. MARKUS PFISTER__ Souvent, le conseil en fonds fait partie du conseil en placement et son déroulement est très individuel. Certaines personnes sont déjà bien renseignées. Elles connaissent la différence entre fonds normaux et fonds socio-écologiques. En mai dernier, la BAS a étendu son offre de fonds socio-écologiques. Les demandes se sont-elles multipliées? MARKUS PFISTER__ Oui, leur nombre a augmenté. Notre offre s’est étoffée et nous serons ravis de conseiller les personnes intéressées. Traduction: Pierre-Hervé Pache Veuillez me faire parvenir: les documents pour la souscription d’actions de la BAS Prénom, Nom les documents pour la souscription d’obligations d’encouragement ou de caisse de la BAS Adresse le rapport d’activité 2004 les documents d’information une demande d’ouverture de compte les statuts de la BAS un abonnement à moneta (fr. 20.–/an, gratuit pour les clientes et clients de la BAS) NPA/Lieu N¿ du compte E-mail Téléphone Meilleure heure pour appeler Veuillez remplir ce coupon-réponse et l’envoyer à: Banque alternative BAS, représentation romande, Rue du Petit-Chêne 38, case postale 161, 1001 Lausanne, ou par téléphone 021 319 91 00, ou E-mail: [email protected] 3 | 05 Pages BAS // N¿ 3 // 19 septembre 2005 Sarasin utilise un système d’évaluation bidimensionnel Procédure de sélection pour les titres composant les fonds Raiffeisen Futura INrate identifie les titres admissibles parmi l’ensemble des entreprises disponibles. Ensuite, la Banque Vontobel détermine dans cet univers, selon les critères de l’analyse financière classique, les actions et les obligations dans lesquelles le fonds investira. 1¬¨ ÉTAPE: exclusion à partir de critères négatifs Les entreprises exerçant des activités éthiquement inacceptables sont exclues sur la base de critères négatifs: – Energie nucléaire – Génie génétique agricole – Génie génétique médical controversé – Armement – Soutien de régimes politiques fondés sur la violence – Blanchiment d’argent – Corruption – Violation des droits fondamentaux de la personne et des droits du travail – Travail des enfants et travail forcé – Rémunération insuffisante de la population indigène / biopiraterie – Alcool, tabac, pornographie, jeux de hasard 2¨ ÉTAPE: analyse à partir de critères positifs Les entreprises restantes sont analysées quant à leur durabilité écologique et sociale. La procédure est illustrée par l’exemple ci-contre fourni par Vestas, le numéro un mondial de la technologie éolienne. 3¨ ÉTAPE: approche «Best in Service» L’approche «Best in Service» permet de comparer entre elles et d’évaluer, même au-delà des limites sectorielles classiques, des entreprises saRATING ÉCOLOGIQUE VESTAS Produit Charge production Charge consommation Risque Optimisations écologiques Processus Propre production Acquisition Stratégie Système gest. environnement. Développement écol. produits Optimisation écol. processus Politique d’acquisition Politique placement écol. Communication/information Gestion envir. interentreprises 1 2 3 4 5 Vestas Domaine de prestations de l’énergie Est évaluée la charge environnementale des produits sur l’ensemble de leur cycle de vie, ainsi que les processus et instruments de gestion permettant d’améliorer la durabilité écologique. Rating Vestas = excellent. tisfaisant les mêmes besoins («services») dans un domaine de prestations. Exemple: le domaine «service de l’énergie» La comparaison ne se limite pas au pétrole et au gaz naturel, ce qui correspondrait à la vision classique de la branche; elle porte sur toutes les sources de production d’énergie et de chaleur. Outre les énergies hydraulique, solaire, éolienne et marémotrice, les pompes à chaleur, les chauffages au bois et les produits d’avenir tels que les piles à combustible sont inclus. La charge environnementale par kWh sur l’ensemble du cycle de vie est prise en considération. C’est le seul moyen de comparer une pompe à chaleur avec un chauffage au bois. Exemple: si la pompe à chaleur ne produit pas d’émissions, elle consomme peut-être du courant produit par une centrale à mazout; le chauffage au bois utilise quant à lui des ressources renouvelables, mais son exploitation est polluante. Les entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables telles que l’eau, le soleil, le vent ou le bois sont nettement mieux notées, si bien que jusqu’ici, aucune entreprise pétrolière n’a obtenu un rating de durabilité positif. Résultat de la notation La note sociale et la note écologique sont attribuées au terme d’évaluations séparées. Pour que le rating de durabilité soit positif, il faut qu’une des notes soit dans la moyenne et une supérieure de 5% à cette dernière. Lorsqu’un rating de durabilité positif devient négatif à la suite d’un réexamen par INrate, le gérant du fonds doit vendre le titre dans les trois mois. Traduction: Pierre-Hervé Pache RATING SOCIAL VESTAS Relation avec le personnel Santé/sécurité Formation Rémunération Egalité des chances Liberté syndicale Equilibre travail/vie privée Dignité au travail Clientèle Marquage des produits Livraison Respect normes sociales Actionnaires Gouvernement d’entreprise Public Fair-play/transparence Lois/conséquences sociales Management Système management social 1 11 2 3 4 5 Est évaluée la relation avec les parties prenantes (personnel, clientèle, fournisseurs, actionnaires et public). Sont aussi analysés les instruments de gestion permettant d’améliorer la durabilité sociale. Rating Vestas = dans la moyenne. Face à l’influence croissante des thèmes écologiques et sociaux dans la gestion de fortune, la Banque Sarasin a lancé en 1994 le Sarasin OekoSar Portfolio, le premier fonds «écoefficient» du monde. L’efficience écologique consiste à choisir des entreprises qui figurent dans leur branche parmi les leaders en matière d’économie durable. Pour les identifier, la Banque Sarasin évalue la durabilité des secteurs et des entreprises au moyen d’un système bidimensionnel. Cette subdivision permet de comparer directement aussi bien des entreprises que des secteurs. Pour la notation des secteurs, chaque branche est évaluée quant aux chances et aux risques pour l’environnement et quant aux aspects sociaux. L’impact sur l’environnement (par exemple, les compagnies aériennes consomment beaucoup d’énergie, les prestataires peu) et l’impact social (par exemple, problèmes de santé dus au tabac) sont déterminants. Pour la notation des entreprises, l’analyse porte sur la façon dont elles gèrent les chances et les risques sectoriels. Les résultats sont portés dans la Sarasin SustainabilityMatrix®. Pour tous les fonds Sarasin distribués par la BAS, les exigences posées aux entreprises augmentent plus la contribution du secteur au développement durable est faible. Le volume des capitaux gérés est encore modeste. Du fait de leurs contacts directs avec les dirigeants des sociétés, les spécialistes en durabilité de la Banque Sarasin suscitent et renforcent toutefois la conscience écologique dans les entreprises. En outre, les droits de vote liés aux fonds sont exercés activement. Des informations détaillées et des études sur le processus d’analyse et d’investissement figurent sous www.inrate.ch et www.sarasin.ch/nachhaltigkeit 12 // BAS La BAS présente dans les trois grandes régions linguistiques GRÂCE À L’ENGAGEMENT DU «GRUPPO»__ Dès la constitution de l’Association de soutien pour une banque alternative Photos: mad en Suisse, des Tessinois et des Tessinoises s’y sont engagés. Juste à temps pour son 15¨ anniversaire, la BAS ouvre le 25 octobre un bureau au Tessin. //__A l’époque de la création de la BAS, les espoirs d’une représentation en Suisse italienne étaient grands. Bien qu’essentiellement ancrée en Suisse alémanique, l’Association de soutien comprenait, dès le début des membres de la Suisse francophone et italophone. Eu égard aux défis majeurs du lancement, l’idée de représentations dans toutes les régions linguistiques fut cependant reportée. Mais les Tessinois et les Tessinoises persévérèrent, réclamant périodiquement un bureau régional. Romana Camani, représentante du Tessin au sein du groupe de travail de l’Association de soutien, a assuré durant ce temps le contact avec les milieux intéressés: personnes engagées dans la coopération, entreprises autogérées, agricultrices et agriculteurs, néoruraux, consommatrices et consommateurs, personnes proches du monde syndical ou des milieux écologiques. Le mouvement fut également rejoint par des personnes résidant en Italie et soutenant les mêmes idées. De 1989 à 1992, l’Association a disposé d’un secrétariat distinct pour le Tessin. Nouvelle initiative En 2003, Peter Treichler et Simone Stefanini se penchent à nouveau sur la possibilité, inscrite dans les lignes directrices de la BAS, d’ouvrir un bureau au Tessin. C’est dans ce but qu’ils ont créé un groupe de travail, le «Gruppo». Celui-ci se compose de spécialistes du secteur bancaire et de personnes intéressées par une orientation éthique de monde financier; parmi elles, Fabiano Cavadini, un nouveau venu, et d’autres personnes s’étant déjà engagées pour la BAS et qui continuent à considérer ce projet comme important. Un groupe plutôt hétérogène se forme ainsi, avec l’avantage de disposer de contacts avec des milieux très variés. Luca Buzzi, ancien président de l’Association tessinoise de magasins du Tiers-Monde et membre fondateur de la BAS, rejoint également le «Gruppo». Selon lui, il est essentiel Luca Buzzi (g.), membre fondateur de la BAS, et Fabiano Cavadini, futur représentant de la BAS à Bellinzone. de disposer d’un bureau BAS au Tessin, non seulement pour offrir une alternative concrète à tous ceux qui préfèrent travailler avec une banque aux principes éthiques, mais aussi pour ranimer le débat fondamental sur l’éthique dans le monde financier. Luca Buzzi a en effet constaté que certaines personnes, pourtant sensibles à la justice sociale et au développement durable, ne se préoccupent guère des ces aspects dans leurs relations financières. Pourtant, à l’époque des scandales relatifs à l’Afrique du Sud, ces questions étaient discutées ouvertement. La BAS ayant désormais un bureau au Tessin, elle pourra y réactiver le débat touchant à ces thèmes toujours d’actualité. Hausse à venir de la clientèle tessinoise Reto Medici, président de l’Associazione Cultura Popolare Balerna (ACP), fait également partie du «Gruppo». L’ACP est actionnaire fondatrice de la BAS. En plus des arguments susmentionnés ayant plaidé pour un nouveau bureau, l’ACP et ses adhérents espèrent que la présence de la BAS au Tessin favorisera le financement de plus de projets locaux Romana Camani, voix de la première heure pour la BAS au Tessin. grâce à des fonds d’épargne provenant de la région. Afin de préparer ce terrain, le «Gruppo» s’est adressé dès 2003 à la direction de la BAS, qui a ensuite chargé Fabiano Cavadini d’élaborer un projet de présence tessinoise pour la Banque alternative BAS. Ce projet ayant été soumis au Conseil d’administration et adopté par celui-ci, Fabiano Cavadini a été désigné comme responsable de la BAS au Tessin. Il ouvrira le bureau tessinois d’information à Bellinzone, fin octobre 2005. Le «Gruppo» restera actif, notamment pour favoriser la prospection.__// Cristina Gianocca [email protected] Traduction: Claudia Radczuweit/Irene Stumm La BAS ouvre un bureau d’information au Tessin Dès le 25 octobre 2005, la BAS disposera d’un bureau d’information à Bellinzone, à la Viale Stazione, qui relie la Gare à la vieille ville. La responsabilité de ce bureau sera confiée à Fabiano Cavadini et les horaires d’ouverture seront les mardis de 9.30 à 12.00 h. ou sur rendez-vous. Fabiano Cavadini aura pour tâche de traiter les demandes de renseignement émanant de la clientèle italophone existante ou potentielle et de la conseiller lors de l’ouverture d’une relation bancaire à la BAS. En outre, il sera possible d’y faire certifier gratuitement les pièces d’identité nécessaires à l’ouverture d’un compte. Les activités de relations publiques concernant la Suisse italienne seront assurées également depuis ce bureau. Avec cette implantation tessinoise, la BAS remplit son objectif d’être présente dans les principales régions linguistiques de la Suisse. moneta dressera le portrait de Fabiano Cavadini dans sa prochaine édition. Banca alternativa BAS, Ufficio ticinese d’informazione, Viale Stazione 2, 6500 Bellinzona, tél. 091 968 24 71, fax 091 968 24 78, [email protected], www.bancaalternativa.ch