LA VALISE ROUGE

Transcription

LA VALISE ROUGE
IDEES FRÔLES
J’essaie de me décoller de l’édulcation qu’on m’a donné.
Ben ouais : le sucre a tendance à plomber !
Comme après ces repas interminables dont le seul prétexte est cette mini galette, genre
Epaphinie !
Et puis y’a le Riton dont on doit supporter l’immonde odeur d’excrémiste !
J’me disais « Vivement l’adolescence pour les soirées folles ! »
Mais ma première fut une catastrophe !
On se serait cru à un castring géant pour une pub alimentaire :
Un ballet de rôtis de dindes aux ficelles multicolores qu’on pouvait même utiliser comme du
fil dentaire.
Ou, version vergétarienne, un étalage de lolitartes aux fruits vénériens !
Ah ! La féminité moderne Hi-Tech ! Où la pulsion nymphormatique est de mise : trouver le
bon fournisseur d’accès pour un maximum de bits, le tout arrosé de 10 méga Cocktails !
L’amitié est un concept flou, mais tu n’as pas de mal à trouver une conflidente.
L’anorexie domine, c’est le règne des légumes verts, on évite de prendre du jambonpoint.
Côté mâle, c’était l’enfer !
T’as le choix entre le genre parkanoïaque
Qui ne quitte jamais son blouson, même par 30° par peur qu’on lui braque,
Ou le genre cloportuniste répugnant,
Incapable de parler, n’exposant que ses premiers barbutiements,
Atteint de conjonctinvite aigüe, assommant sa victime
À coups de 40 clins d’œil/mn.
Pour eux, c’est trop la classe d’être bernévole dans une assoc,
Et de s’entasser l’été dans une mini tente.
Vive le cramping !
Ils redoutent l’intelloxication mais vénère l’ikéalisme !
Le sms lol mdr les rend adeptes de l’orthodafé et de la littératerre,
Et ils ne connaissent comme ponctuation que l’accent circorn-flakes.
Quand à la relation mâle/femelle, plutôt du genre planctonique.
Quand il s’agit de sortir son fusil, t’as droit à la kanichlakov :
De brèves petites secousses, puis le coup part en manquant la cible.
C’est donc ici que mon côté optimixte a sombré.
Je compris que l’égalité des sexes n’était qu’une utopique idée !
Pétage de câble ! Çamisole de force !
J’ai pris ma claque et fuis la clique,
La valise de mots à la main, de l’autre un bic en plastique,
Pour me réfugier dans l’écriture éthylique.
Une folle envie de noyer ma désillusion dans un flot de rimes, de vers
Et de vodkabulaire.
Mais la rime est ailleurs …
Je demeure kéblo dans ma prose…
Beurréka ! que je me suis dit !
Auteur : U-Bic (Lucie Rivaillé) 1
Je vais essayer les proservatifs !
Mais le vice du vers les fit éclater comme un explosif.
J’avais alors de l’encre plein les doigts à cause de ce Maudit-Bic !
J’avais le kafkard,
Et passais mon temps à inonder des tonnes de spleenex blafards.
Je devins un génie du non-sens, incapable de la moindre note d’humour, trop éclectrique !
J’obtins le La-belle-Verte : « absurdouée, tendance à se retrouver calembourbée ».
J’avais pourtant enfin réussi à devenir une artriste autobidacte :
Fière de faire un bide en un seul acte !
Alors j’ai frotté et gratté ma prose,
Illustratifié mes idées les plus frôles.
Fais sonner mon raviolon de Music-Ball.
J’ai édulcorsé les battements de mes cils,
Prêtre à mettre dans mon Baba-hors-norme une pincée de sel.
J’ai farçonné des métrognomes à grande ivresse,
Et nourrit mon rêverigérateur de caresses et de promesses.
Auteur : U-Bic (Lucie Rivaillé) 2