Faits marquants 2004
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Faits marquants 2004
Faits marquants 2004 Édité par ALTANA Pharma Janvier 2005 Un service scientifique d'ALTANA Pharma ALTANA Pharma vous propose de recevoir chaque quinzaine, dans votre boîte e-mail, un accès à la version intégrale d'articles des plus prestigieuses revues à comité de lecture. ALTANA Pharma vous offre un numéro spécial “Faits marquants 2004” constitué d’une synthèse des articles les plus lus par la majorité des pneumologues français au cours de l’année 2004. Pour plus d'informations concernant la Lettre d'ALTANA Pharma, reportez-vous à la fin de ce document. EDITORIAL S’informer, se former La lettre d’ALTANA Pharma est un outil d’information maintenant connu de tous. La qualité de la sélection des articles et de leur synthèse, avec la possibilité d’accéder à l’intégralité de la publication, sont les atouts de ce service. C’était là un objectif affiché du groupe informatique de la SPLF ! Plutôt que d’investir dans une prestation similaire, il nous est apparu plus cohérent de proposer de faire route commune. Je suis donc très reconnaissant à ALTANA Pharma d’avoir accepté d’offrir également ce service en ligne aux membres de la SPLF via la partie intranet du site de la Société. Une information claire, ciblée, complète et validée pour une formation efficace constitue un des enjeux majeurs des années à venir. Merci à ALTANA Pharma de contribuer à relever ce défi avec dynamisme et convivialité. MPC0018/12-2003 Pr B. Housset Président de la SPLF F ■ Etude VENT : Etude internationale de la valve endobronchique pour le traitement palliatif de l’emphysème. Présentation de protocole en cours : chez les patients BPCO atteints d’un emphysème sévère, les lésions pulmonaires sont responsables de contraintes mécaniques sur l’appareil respiratoire (notamment de distension thoracique) qui provoquent des symptômes respiratoires très invalidants. L’efficacité des traitements médicaux est limitée dans cette population de patients, et l’étude NETT (National Emphyseme Treatment Trial) a démontré un bénéfice clinique supérieur de la Chirurgie de Réduction de Volume Pulmonaire (CRVP). Au regard des indications restreintes de la chirurgie, mais également en raison de sa morbimortalité et de son coût, certaines équipes médicales ont envisagé des alternatives endoscopiques. Les premiers résultats suggèrent que la mise en place de valves unidirectionnelles endobronchiques (VEB) permettant l’exclusion des zones pulmonaires les plus lésées ou distendues permettraient une amélioration du VEMS, et du test de marche de 6 minutes (TM6). Les complications restent rares mais sont parfois sévères (un décès sur pneumonie du segment occlus, plusieurs pneumothorax…). Dans cet article, Leroy et al. présentent l’étude clinique VENT actuellement en cours (Etude internationale de la Valve EndobroNchique pour le Traitement palliatif de l’emphysème) : elle a pour objectif de valider le rapport bénéfice/risque de cette technique, d’évaluer le bénéfice à 6 mois sur le VEMS et le TM6 (ainsi que sur les autres paramètres fonctionnels respiratoires), de définir les critères prédictifs de réponse positive, d’identifier les mécanismes physiopathologiques influençant la réponse au traitement et enfin d’évaluer la survie. Cet essai clinique ambitieux, international, multicentrique et randomisé inclura 270 patients ; après une réhabilitation respiratoire optimale, deux tiers des patients seront traités par une VEB et une réhabilitation respiratoire d’entretien, un tiers par la réhabilitation respiratoire seule. La mise en place de VEB pourrait être à terme une alternative moins agressive et réversible à la CRVP. Rev Mal Respir 2004 ; 21 : 1144-52. ■ Les limites de la prescription médicamenteuse chez le sujet atteint de BPCO Les recommandations nationales et internationales ont récemment précisé la place des bronchodilatateurs (BD) et des corticoïdes inhalés (CSI) dans la prise en charge de la BPCO. La BPCO est définie par une réversibilité incomplète du VEMS. Mais une réversibilité cliniquement significative du VEMS est souvent observée après BD, chez les patients BPCO, et la reproductibilité de la réversibilité du VEMS reste faible. Enfin, l'évaluation de la réversibilité doit inclure en plus du VEMS, la mesure des indices de distension thoracique (capacité inspiratoire (CI) et volume résiduel rapporté à la capacité pulmonaire totale (VR/CPT)). Il est donc recommandé d'utiliser systématiquement A I T S un traitement BD, même si la réversibilité du VEMS n'est pas obtenue. L'association de deux classes médicamenteuses de BD n'a pas démontré d'amélioration significative de la symptomatologie. Les CSI seuls n'ont pas d'AMM en France dans la prise en charge de la BPCO, et aucun CSI n'a permis de ralentir le déclin de la fonction ventilatoire. Il n'y a pas de relation entre la réponse à la corticothérapie orale et un traitement par CSI au long cours. De plus, l'influence des CSI sur la qualité de vie et sur la réduction du nombre d'exacerbations reste assez faible, sans que l'on puisse définir une population de malades répondeuse aux CSI. Récemment une AMM européenne a été octroyée à deux combinaisons associant un BD de longue durée d'action et un CSI. Cette AMM en restreint l'usage aux patients ayant un VEMS < 50% et des exacerbations fréquentes. La place des BD et des CSI est très différente dans la BPCO et dans l'asthme. Il est important de connaître les limites d'usage et d'efficacité des ces médicaments dans la prise en charge de la BPCO afin de ne pas majorer le risque d'effets secondaires. Rev Pneumol Clin 2004; 60(4):203-8. ■ Approche anatomo-pathologique et radiologique de l'évaluation des bronches distales dans l'asthme: les limites de la corticothérapie usuelle M A R Q ■ Influence du tabagisme chronique sur l'allergie médiée par les IgE, sur la fonction pulmonaire et sur le parenchyme pulmonaire au scanner chez les patients asthmatiques âgés Le tabagisme chronique augmente les marqueurs d'inflammation de l'allergie IgE médiée. L'augmentation du taux d'IgE totales chez les sujets fumeurs a déjà été décrite. La comparaison de sujets asthmatiques, de plus de 70 ans, ex-fumeurs (49,1 paquets-années en moyenne) et non fumeurs n'objective pas d'augmentation du taux d'IgE totales, mais objective une augmentation de l'hyperréactivité bronchique, du taux de leucotriènes B4 et C4 produits par les leucocytes ainsi qu'une augmentation de la distension thoracique (VR/CPT) et une diminution de la DLCO, chez les ex-fumeurs. L'augmentation de l'hyperréactivité bronchique, du taux de leucotriènes B4 et C4 et les modifications des résultats spirométriques sont également observées chez 20 patients BPCO (55,1 paquets-années en moyenne) non allergiques. Le tabagisme chronique pourrait majorer l'inflammation IgE médiée chez les sujets asthmatiques. Clin Exp Allergy 2004; 34(1):59-64. ■ Asthme induit par l'aspirine : ce que nous savons L'asthme est une maladie inflammatoire chronique qui atteint les bronches proximales et distales, mais la contribution de l'inflammation bronchique distale à la sévérité de la maladie ou à la survenue des exacerbations est difficile à préciser. De nouvelles techniques permettent de mieux appréhender l'inflammation bronchique distale. L'étude anatomo-pathologique des pièces opératoires de patients asthmatiques objective une atteinte distale plus sévère que l'atteinte proximale. Mais l'approche anatomopathologique reste limitée aux biopsies bronchiques et donc à l'étude des bronches proximales. De plus, la fibroscopie bronchique chez un sujet asthmatique est toujours un geste difficile et dangereux, donc le plus souvent proscrit. Le scanner thoracique permet d'évaluer directement (épaississement des parois bronchiques) et indirectement (distension thoracique, atélectasie sous-segmentaire) les modifications de l'arbre bronchique distal. Les opacités en verre dépoli reflètent la distension thoracique. L'inflammation distale, parfois difficile à évaluer simplement, joue certainement un rôle important dans l'évolution de la maladie. Un meilleur contrôle de cette inflammation distale, notamment en utilisant des corticoïdes inhalés capables d'atteindre les bronches les plus distales, pourrait améliorer la qualité de la prise en charge de l'asthme. L'asthme induit par l'aspirine (AIA) débute en général par une rhinite sévère associée à une polypose naso-sinusienne responsable de symptômes invalidants (obstruction nasale et anosmie). L'asthme apparaît secondairement. Il n'existe pas de test biologique permettant d'affirmer le diagnostic. Le diagnostic est affirmé par un test de provocation orale à l'aspirine positif ou par une rhinomanométrie nasale avant et après provocation nasale à l'aspirine. La prévalence de l'AIA est plus élevée chez les patients asthmatiques sévères ou présentant une polypose naso-sinusienne. L'absence de symptômes associés à la prise d'AINS inhibiteur de la COX-2 (Cyclo-oxygénase-2) est un argument supplémentaire en faveur du rôle de l'inhibition de la COX-1 par l'aspirine et les AINS classiques, entraînant une augmentation de la synthèse de leucotriènes cystéinés. La désensibilisation à l'aspirine semble être efficace. Elle permet d'éviter les symptômes, parfois graves, liés à l'ingestion d'aspirine ou d'AINS inhibiteur de COX-1. Elle permet également d'améliorer les symptômes, notamment l'obstruction nasale et l'anosmie. Allergology International 2004; 53(1):1-9. ■ Quelle est la cause des allergies ? Clinical Pulmonary Medicine 2004; 11(1):1-5. Rôle de l'alimentation Plusieurs études prospectives ont montré une association entre l'exposition à des allergènes alimentaires avant 4 à 6 mois de vie et le risque de développer une allergie alimentaire ou une dermatite atopique. A l'inverse, l'allaitement U A N T S maternel exclusif pendant les 3 à 4 premiers mois de vie protège et diminue le risque de développer une dermatite atopique ou un asthme avant l'âge de 10 ans. L'allaitement protège également les enfants à haut risque d'eczéma atopique, d'allergie alimentaire et d'allergie aux protéines du lait de vache. L'importance de l'alimentation dans les premiers mois et le risque de développer une allergie nécessitent d'être évalués par des études longitudinales prospectives afin de mieux connaître l'histoire naturelle des maladies allergiques. Pediatric pulmonology 2004; 26:S223224. ■ SRAS de l'enfant, infections à Coronavirus et asthme Les Coronavirus sont les virus les plus fréquemment responsables de rhume chez l'homme après les Rhinovirus. Les infections à Coronavirus sont généralement limitées aux voies aériennes supérieures et ne sont pas différentes des autres infections virales respiratoires. Le SRAS est une infection respiratoire, parfois mortelle, liée à un nouveau Coronavirus. Le SRAS est beaucoup plus rare chez l'enfant, où il évolue comme une infection virale respiratoire classique. L'évolution du SRAS de l'adulte comprend une première phase marquée par des symptômes respiratoires bénins, puis une seconde phase, huit jours plus tard, marquée par une aggravation respiratoire et l'apparition d'un syndrome de détresse respiratoire de l'adulte associée à des signes digestifs. Cette seconde phase n'existe pas chez l'enfant. Cela pourrait être en partie lié à une réponse immune spécifique variable selon l'âge. D'autre part à Singapour, comme à Hong Kong, l'incidence des infections virales respiratoires et des asthmes aigus a considérablement diminué pendant l'épidémie de SRAS. Il semble donc que le Coronavirus responsable du SRAS n'induise pas d'hyperréactivité bronchique à la différence des autres Coronavirus dont l'infection est significativement corrélée au risque d'asthme aigu. Pediatr Allergy Immunol 2004; 15(3):206-9. ■ Infections à Pseudomonas chez les patients BPCO L'évolution de la BPCO est marquée par la survenue d'exacerbations aiguës responsables d'une aggravation progressive de la maladie. Les infections bactériennes jouent un rôle prépondérant dans la moitié de ces exacerbations et notamment Pseudomonas aeruginosa. Le taux de colonisation à Pseudomonas des patients BPCO stables est faible. Pseudomonas est isolé dans l'expectoration dans 4 % des exacerbations de BPCO, mais ce taux atteint 8 à 13% des exacerbations survenant chez des patients BPCO sévères, et 18% lorsque l'exacerbation justifie une ventilation mécanique. Toutefois, la très grande majorité des exacerbations, justifiant une ventilation mécanique ou non, est liée à la présence du Pneumocoque, 2 0 0 4 d'Hemophilus influenza ou de Moraxella catarrhalis. L'antibiothérapie des sujets BPCO sévères ventilés doit donc tenir compte du Pseudomonas et des résultats des examens bactériologiques réalisés avant le début de l'antibiothérapie. Votre inscription à la Lettre d'ALTANA Pharma Am J Respir Med 2003; 2(6):459-68. ■ Efficacité respective de trois antibiothérapies différentes dans la prise en charge des exacerbations de BPCO Afin d'évaluer l'administration empirique d'une antibiothérapie dans la prise en charge des exacerbations de BPCO, 1456 patients ont été inclus en ouvert dans 252 centres en Espagne. Les patients recevaient amoxicilline (500 mg) + ac. clavulanique (125 mg) trois fois par jour pendant 10 jours, ou clarythromycine 500 mg deux fois par jour pendant 10 jours, ou moxifloxacine 400 mg une fois par jour pendant 5 jours. Les symptômes étaient évalués à 3, 5, 10, puis à 30 jours. Les taux de guérison clinique (définie par la disparition des trois symptômes cardinaux de l'exacerbation que sont la majoration de l'expectoration, la purulence de l'expectoration et la majoration de la dyspnée) étaient significativement plus élevés à 3 et à 5 jours dans le groupe moxifloxacine, mais identiques, dans les trois groupes, à 10 et 30 jours. Les auteurs concluent que l'antibiothérapie permet de réduire la durée d'évolution des symptômes. Cette durée d'évolution des symptômes est significativement réduite dans le groupe traité par moxifloxacine. Clinical Drug Investigation 2004; 24(2):63-72. ■ Education thérapeutique de l'enfant asthmatique L'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé (ANAES) propose des recommandations pour l'éducation thérapeutique de l'enfant asthmatique. Ces recommandations s'appuient sur les données exhaustives de la littérature. L'éducation thérapeutique est recommandée dans la prise en charge de tout enfant asthmatique. Elle aide l'enfant et ses parents à acquérir les connaissances et les compétences permettant une gestion idéale de l'enfant et de sa maladie. Elle contribue à atteindre l'absence ou un minimum de symptômes, une fonction pulmonaire normale, une scolarisation normale, et l'absence de retentissement sur les activités quotidiennes et sportives. Il n'y a pas de recommandation sur une méthode d'éducation unique, mais les méthodes privilégiant la communication sont conseillées. Un plan d'action personnalisé doit être défini et respecté afin de préciser la conduite à tenir en cas de crise d'asthme, l'intérêt du traitement de fond et les conseils personnalisés vis-à-vis des facteurs environnementaux. Ce rapport est disponible sur le site: http://www.anaes.fr/. Revue de Pneumologie Clinique 2004; 60(3): 182-7. Pour vous inscrire : Utilisez la carte T jointe en inscrivant bien lisiblement votre adresse e-mail. Vous recevrez la confirmation de votre inscription ainsi que vos codes d'accès. 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