Pendant qu`on débat sur la fusion GDF

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Pendant qu`on débat sur la fusion GDF
R&D
Pendant qu’on débat sur
la fusion GDF-Suez,
l’ouverture des marchés aux particuliers
passe en douce
Devant l’échec manifeste de la libéralisation du secteur de l’énergie (cf. bilan au verso), même les députés
UMP traînent des pieds pour entériner le projet de fusion GDF-Suez.
On serait tenté de croire au miracle. Ainsi, ils refuseraient de s’associer à un projet qui :
• ferait un pas de plus dans la voie de la libéralisation du secteur énergétique, rendant un peu plus
difficile un retour à un service réellement public,
• contredirait les promesses faites par le gouvernement en 2004 sur la présence de l’Etat au capital
de GDF,
• s’appuierait sur l’argument fallacieux du « champion national », alors que les activités énergétiques
de Suez se trouvent largement en Belgique, et que la création d’une multinationale – qu’elle soit
française, belge ou italienne - ne garantit aucun contrôle par la collectivité.
Ainsi, ils auraient compris qu’il est suicidaire, dans un contexte de crise énergétique, d’abandonner au
marché tous le moyens de contrôle de la politique énergétique.
Hélas, la situation ne semble pas si claire. Il est à craindre que les inquiétudes bien compréhensibles des
députés quant aux effets de la libéralisation du secteur énergétique pèsent bien peu contre les manœuvres
politiciennes.
Pour la fusion GDF-Suez, les négociations continuent autour de participations croisées qui, si elles évitent
la privatisation totale de GDF, participent à la constitution d’oligopoles énergétiques aux dépens de la
construction d’un service public de l’énergie.
Mais surtout, le deuxième volet du projet, portant sur la transposition de la directive européenne
relative à l’ouverture des marchés du Gaz et de l’Electricité au 1er Juillet 2007 pour les particuliers,
semble maintenu.
En clair, le bilan catastrophique de l’ouverture du marché des entreprises, tout comme la fronde des
députés de la majorité et l’opposition de l’opinion publique, ne suffiraient pas à remettre en cause
l’ouverture des marchés en 2007 ! Quel déni de démocratie.
Les promesses de maintien d’un tarif régulé par l’Etat seront balayées à la prochaine occasion : les prix de
marché sont aujourd’hui deux fois plus élevés que les tarifs régulés. Si ceux-ci sont maintenus, aucun client
particulier ne quittera ces tarifs et l’ouverture des marchés sera totalement fictive. Pourquoi alors s ‘obstiner
dans cette voie ?
Il ne peut être question de troquer la fusion GDF-Suez contre l’ouverture des marchés aux
particuliers. La libéralisation du secteur de l’Energie ne peut conduire qu’à une catastrophe pour
les usagers. Devant cette évidence, les députés doivent prendre leur responsabilité et porter un
coup définitif au processus de libéralisation du secteur énergétique.
Ils doivent passer des hésitations à l’abandon total de ces projets.
C’est là la véritable urgence.
Privatisation d’EDF-GDF
le bilan pour les usagers et les agents
Des prix qui explosent :
Factures de Gaz :
ß + 66% depuis l’ouverture à la concurrence en 2000.
ß + 12% en prévision pour l’année 2006.
Factures d'électricité:
ß + 48 % du prix du marché (tarif dérégulé) entre avril 2005 et avril 2006 *
ß + 75,6 % depuis 2001 et l'ouverture du marché *
ß +10,57 % pour le tarif régulé (tarif fixé par le gouvernement, qui risque de disparaître) *
ß Ceux qui quittent le tarif régulé ne peuvent y revenir.
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source : Nus Consulting
Tandis que certaines entreprises tentent de s’organiser en consortium d’achat pour résister à ces hausses,
les particuliers paieront toujours plus pour assurer la rente des actionnaires privés.
Les bénéfices énormes qu’ont entraîné ces hausses pour EDF et GDF (respectivement +100% et + 29%
par rapport au bénéfice 2004) ont profité pour moitié aux actionnaires, et pour le reste essentiellement aux
investissements hasardeux à l’étranger. Les dirigeants se sont bien servis (primes et augmentations de
salaires vertigineuses pour les 3 premiers de GDF). Le service public et les salariés ont été oubliés …
Un Service public qui ne cesse de se dégrader
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Les agences EDF et GDF situées dans les villes et les quartiers, au plus près des usagers, ferment
les unes après les autres. Elle sont remplacées par des centres d'appel régionaux,
Les interlocuteurs se multiplient en même temps qu’ils deviennent quasiment injoignables,
Les délais pour un rendez-vous ou pour un dépannage sont de plus en plus longs
Les familles démunies sont toujours coupées quand elles ne peuvent plus payer,
Le servie public est progressivement remplacé par un service payant : facturation d’une assurance
dépannage – gratuite auparavant ; triplement du coût d’une mise en service (passé de 11,72€ à
34,19€), etc
Des emplois supprimés, le statut du personnel remis en cause
6000 suppressions de poste sont prévues dans les 2 prochaines années, et cela n’est qu’un début, sans
que cela ne fasse baisser les prix. L’appel à la sous-traitance à moindre coût se développe, comme l’illustre
l’affaire récente des travailleurs polonais embauchés par une entreprise sous-traitante bien en deçà du
SMIC pour intervenir à la centrale de Porcheville.
La sécurité des réseaux et des installations en danger
Cette course à la rentabilité à court terme, qui remet en cause le maintien d’une main-d’œuvre qualifiée, les
budgets de recherche et développement, le respect d’une culture de la qualité, aura fatalement des
conséquences sur la sécurité des installation.
Seuls les effets les plus immédiats de la libéralisation sont aujourd’hui visibles. La désorganisation
et la perte de contrôle du système qu’elle engendre peuvent conduire demain à des catastrophes.
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