LIBERTÉ Un film de Tony Gatlif

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LIBERTÉ Un film de Tony Gatlif
LIBERTÉ
Un film de Tony Gatlif
Long métrage français
Genre: Drame
Durée: 111min.
Date de sortie en France : 24 février 2010
1 SYNOPSIS
Théodore, vétérinaire et maire d’un village situé en zone occupée pendant la seconde guerre
mondiale, a recueilli P’tit Claude, neuf ans, dont les parents ont disparu depuis le début de la
guerre. Mademoiselle Lundi, l’institutrice fait la connaissance des Tsiganes qui se sont installés à
quelques pas de là.
Ils sont venus pour faire les vendanges dans le pays.
Humaniste et républicaine convaincue, elle s’arrange, avec l’aide de Théodore, pour que les
enfants Tsiganes soient scolarisés.
De son côté, P’tit Claude se prend d’amitié pour Taloche, grand gamin bohémien de trente ans
qui se promène partout avec son violon sur l'épaule.
Mais les contrôles d’identité imposés par le régime de Vichy se multiplient et les Tsiganes,
peuple nomade, n’ont plus le droit de circuler librement : Théodore cède alors un de ses terrains
aux bohémiens, désormais sédentarisés.
(Site officiel : http://www.ugcdistribution.fr/liberte/)
REVUE DE PRESSE
(…)Très attaché à cette communauté itinérante, le cinéaste avait jusqu’ici évité de porter un
regard sur l’Histoire. C’est par l’entremise de deux Justes, Théodore et Mlle Lundi, inspirés de
véritables personnages historiques, qu’il nous permet d’approcher cette culture singulière,
presque insaisissable, de ceux qui emmènent leurs maisons avec eux.
(…) Face au drame terrible des déportations, Tony Gatlif impose sa patte joviale et musicale.
Véritable ode à la liberté d’être, les musiques tziganes irriguent cette insatiable volonté
d’émancipation et d’indépendance. Les notes et les mélodies entraînent les personnages, et les
spectateurs par la même occasion, dans un tourbillon d’insoumission momentanée. Image
terrible du film, Taloche trouve sur un rail une montre gousset aux caractères hébreux
abandonnée sur la chaussée. Seule image véritablement fixe du film, le tic-tac assourdissant de
l’objet annonce l’horreur à venir. Sans écarter cette dimension tragique, le réalisateur ne se laisse
pourtant pas piéger par la dramatisation à outrance des faits. Bien au contraire il préfère
souligner l’énergie débordante de vie de ceux qui ne seront bientôt plus
Par David Auvray
http://www.excessif.com/cinema/critique-liberte-4917950-760.html
Il n'y a qu'à regarder la belle affiche du film : Liberté suit à nouveau les mouvements et les fuites
des Tsiganes, ces gens du voyage que Gatlif célèbre depuis ses débuts. Cette fois-ci, il situe son
film à une époque où cette population fut encore plus contrainte que d'habitude... En 1943, dans
un petit village français de la zone occupée, les contrôles d'identité imposés par le régime de
Vichy se multiplient. Une famille de bohémiens est harcelée, forcée à la sédentarisation, puis
arrêtée. Le maire et l'institutrice du village décident de les aider...
Dès qu'il s'agit de reconstituer les exactions commises sous l'Occupation, le film s'essouffle,
statique et scolaire. Il s'épanouit dans les courses à travers les forêts, ces fuites sur les routes, que
Gatlif, cinéaste de la circulation, du roulis, de la migration, filme comme personne. Dès lors,
bien plus que Marc Lavoine et Marie-Josée Croze, c'est l'acteur acrobate James Thiérrée qui
atteint de la danse de Saint-Guy. En lui, Gatlif a trouvé une incarnation poétique de cette liberté
incoercible qu'il continue de défendre de film en film.
Par Guillemette Odicino
http://www.telerama.fr/cinema/films/liberte,392329,critique.php
2 DÉTAILS
Langage :
Les dialogues du film sont en français et en romani (langue des gitans).
Dans des situations de colère (attaque par les paysans français ou quand les gitans sont malmenés
par les gendarmes), quelques mots grossiers sont prononcés : « merde - Nom de Dieu – ta
gueule ». Mr. Pentecôte, un collaborateur veut « débarrasser la France de sa vermine » en
parlant des gitans. Ils sont également traités de « voleurs » par les paysans.
Le langage musical est présent dans tout le film avec la musique tzigane qui décrit si bien les
angoisses et les souffrances de ce peuple.
Violence :
La violence décrite par le film est une violence psychologique : la tristesse des gens du voyage
déclenchée par un enfermement, un manque de liberté qui les tue moralement.
La violence physique se manifeste par des bousculades où les gendarmes et les soldats allemands
poussent les gitans, des coups de crosse des fusils pour faire avancer leurs prisonniers.
Rien de sanglant ou de détails graphiques mais une attitude très offensante.
Lorsque Taloche se fait abattre par un soldat allemand dans le ruisseau, du sang coule. C’est la
seule fois où l’on voit du sang.
Nudité :
À un moment donné, Taloche montre ses fesses à ses compagnons et les tamponne avec le cachet
de la mairie.
Des hommes se lavent torses nus dans un contexte non sexuel.
Activité sexuelle :
Le vétérinaire tombe amoureux de l’institutrice et ils s’embrassent. Aucune activité sexuelle dans
le film.
Tabagisme
On voit des femmes fumer ainsi que le vétérinaire. C’est dans l’esprit du temps où fumer était
très courant en France.
Impact psychologique :
LIBERTÉ est un film émouvant sur la complicité - la bonne et la mauvaise complicité -, ainsi
que sur la loyauté.
• Les collaborateurs
Sous l’occupation allemande, certains Français étaient complices de la persécution des Tziganes
et de leur internement dans des camps de concentration.
Ce détail peut choquer les plus jeunes mais il évoque une situation historique que les ados et les
plus âgés doivent savoir.
3 • Les Justes
L’institutrice compatissante (Mlle Lundi) - et un vétérinaire (Théodore), maire de la commune,
se lient d’amitié avec les Tziganes et les défendent. Tony Gatlif s’est basé sur des personnages
réels pour montrer le bon côté de la nature humaine
• La dualité méchants/bons
Le film illustre cette dualité et sert de leçon d’histoire sur la France de l’Occupation divisée. La
référence aux Justes est bonne aussi pour les personnes qui ont abrité des Juifs au péril de leur
vie
• Les préjugés racistes
Les gens du voyage ne sont pas les bienvenus au village. Tony Gatlif, le réalisateur, se plaît à
montrer les Roms comme un peuple différent, mystérieux et magique (la guérison du cheval par
exemple). Il inspire un sentiment de méfiance car les villageois ne connaissent d’eux que des
histoires qui courent et des rumeurs. C’est un trait qui pourrait impressionner les tout petits et
peut-être encourager les plus âgés à vouloir comprendre ce phénomène du racisme : la peur de
l’autre que l’on ne connaît pas.
• L’histoire du P’tit Claude : une illustration de l’attitude des gens du voyage
Les Tziganes se protègent de toute intrusion extérieure quand il s’agit d’accepter quelqu’un qui
n’est pas de leur groupe. Ceci nous amène au début du film, alors que Claude, jeune orphelin
français qui suivait les Tziganes, est découvert par ces derniers. Ils le prennent avec eux, mais il
est plus toléré qu’accepté. Alors qu’ils passaient par le village, Théodore, le vétérinaire, décide
d’héberger l’enfant. Claude est tiraillé par ces deux mondes différents et y découvre l’amour et
la compassion qui vont dépasser les barrières culturelles. Le vétérinaire, un père de substitution
pour Claude, trouve un parallèle dans le personnage tzigane de Taloche qui prend Claude sous sa
protection, et se lie d’amitié pour lui malgré les appréhensions du groupe.
Cette partie de l’histoire est un trait intéressant pour les jeunes de voir la différence de deux
cultures par rapport à « l’étranger » ou « l’orphelin ». Les préjugés existent de part de d’autre des
cultures.
• Les différences culturelles soulignées par Tony Gatlif
Les concepts de l’habitat sédentaire dans une maison, la fréquentation de l’école (les enfants des
Tziganes doivent être payés car c’est du travail), le fait que les Roms ne se séparent pas de leurs
enfants, l’idée de toujours voyager et de se mouvoir…
Autant de traditions à comprendre et à apprendre des cultures bohémiennes.
• Taloche : l’incarnation de la liberté
Taloche qui a gardé son âme d’enfant, saute, court, bondit aux moindres joies et peurs. Cette
folie pourrait effrayer les jeunes spectateurs. Mais il est évident tout au long du film que Taloche
est totalement inoffensif.
• La douleur de l’enfermement dans le camp de concentration
La tragédie et la tristesse de cette fin peut encore impressionner les petits mais c’est une leçon
d’histoire et d’apprentissage pour les jeunes. Cet enfermement, cette façon de traiter les humains
comme du bétail, sont douloureux mais réalistes et font partie de l’Histoire de la Deuxième
guerre mondiale.
• L’ultime effort des Tziganes pour sauver P’tit Claude
Un épisode à la fin du film est visuellement symbolique. Les Tziganes sont à nouveau sur la
route, ils fuient. Claude suit la caravane à distance. Les Tziganes essaient de le chasser, mais
Taloche se retourne continuellement pour s’assurer que Claude les suit et, finalement, l’invite à
pousser la caravane avec eux. .
4 À la fin, les Allemands et leurs homologues belges arrêtent la caravane des Tziganes et Claude
est trouvé en leur compagnie. Un des Tziganes comprenant ce qui se passe, essaie de sauver
Claude, mais en vain. Le sort de Claude est ironiquement scellé à celui des Tziganes. Ils sont
tous emmenés dans un camp de concentration pour la deuxième et, cette fois-ci, définitivement
dernière fois.
Ce film illustre l’abomination de cet épisode occulté de l’Holocauste des Roms en France sous
l’Occupation. Malgré sa dureté, ce film est un outil d’apprentissage pour les jeunes sur l’histoire,
les traditions des gens du voyage. Cette œuvre pourra aider les jeunes à mieux comprendre leurs
réactions vis-à vis des personnes de croyances, d’apparences différentes.
Quelques photos du film
Taloche dans la classe de Melle Lundi
Thomas le vétérinaire et P’tit Claude
5 Taloche et P’tit Claude
Les soldats allemands et les gendarmes français arrêtent les gens du voyage
L’enfermement dans les camps de concentration
6 L’enfermement dans les camps de concentration
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