universite libre de kigali
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Le niveau d’instruction des Batwa et son impact sur les relations socio-économiques au sein de la société rwandaise, cas du district de Gasabo Catheline Uwayezu Memoire pour l'Université Libre de Kigali (Kigali Independent University) 1 INTRODUCTION GENERALE 1. CHOIX ET INTERET DU SUJET Le choix de ce sujet tient à notre souci de découvrir l’impact de l’instruction des Batwa sur les relations socio-économiques. Comme le montre l’intitulé de notre sujet, il est nécessaire que notre recherche s’oriente vers le niveau d’étude des Batwa. 1.1. INTERET PERSONNEL Il est remarqué que depuis longtemps la communauté Batwa s’écarte des autres groupes. Ils ne fréquentent pas souvent les écoles, ils s’enferment dans la poterie. Personnellement, nous aimerions que notre contribution porte sur la compréhension du développement des Batwa. 1.2. INTERET SCIENTIFIQUE ET ACADEMIQUE En ce qui concerne l’intérêt académique, cette étude va renforcer les connaissances théoriques en rapport avec la formation acquise. Ce travail a une importance car il sera au service des autres chercheurs qui voudraient travailler sur ce domaine. Il y a lieu d’ajouter que les données trouvées vont compléter d’autres déjà existantes et approfondir notre domaine de recherche. 1.3. INTERET SOCIAL Notre étude va jouer de plaidoyer des Batwa et son impact sur les relations socio-économiques. Nous avons choisi ce sujet pour sa pertinence sociale car la sociabilité joue un rôle déterminant dans le développement socioéconomique du pays. L'instruction est identifiée comme un outil de réduction de la pauvreté et peut être un élément important dans l’amélioration des 2 conditions de vie des Batwa. Il s’agira donc à travers cette étude, de contribuer au développement socio-économique des Batwa. 2. DELIMITATION DU SUJET Nous avons limité notre sujet dans le temps, dans l’espace et dans le domaine. Dans le temps : Nous avons limité ce sujet sur la période allant de 2002-2005 avec la création de la CAURWA comme O N G indépendante oeuvrant pour la promotion des Batwa au Rwanda. Dans l’espace : Notre travail s’étend dans le district de GASABO dans les secteurs où il y a beaucoup de Batwa. Dans le domaine : Notre travail se place dans plusieurs domaines notamment : Sociologie économique, Sociologie de l’éducation, Changement social, Gestion de conflits, Théories des classes et mobilité sociale, Sociologie du travail, Psychologie social et droit. 3. PROBLEMATIQUE Pour mieux appréhender notre sujet consacré à l’étude du niveau d’instruction des Batwa et son impact sur les relations socio-économiques au sein de la société rwandaise, il importe de relever la situation générale des Batwa à travers quelques exemples, tirés des pays et Australie, le travail réalisé par le centre continents différents : En de documentation de recherche d’information (journal docip 59-60, 2004 : p7) nous montre que l’Australie a soutenu que l’éducation et la détermination de chacun sont essentielles au progrès des autochtones vers la liberté. Ils accèdent plus facilement à des emplois et à des postes très qualifiés. 3 La commission nationale du Mexique pour le développement des Peuples Autochtones, selon le même journal, travaille dans cinq domaines se rapportant aux autochtones : la santé, le développement économique et l’accès aux ressources, l’éducation et la formation, la promotion des droits, l’identité et la culture. Selon LEWIS (2001 :5), parlant de la région des Grands Lacs dans son rapport dit que : Les pygmées Batwa vivent dans des régions du sud de l’Ouganda, de l’Est de R DC, du Rwanda et du Burundi. On estime que cette population Batwa compte de 70000 à 87000 personnes dispersées sur une zone d’environ 100.000km2. Les Batwa sont minoritaires en nombre et aussi politiquement, rassemblant de 0,02% à 0,7% de la population des divers pays qu’ils occupent aujourd’hui. Ils ne constituent ni une force ni un groupe politique important. Les Batwa se considèrent comme un peuple colonisé : tout d’abord par les agriculteurs, puis par les pasteurs en maints endroits et enfin par les Européens. Dans certaines zones, les Batwa ont défendu avec acharnement leurs forêts ancestrales contre les empiétements de ses envahisseurs. Mais aujourd’hui, ils ont presque tous vu leurs forêts disparaître ou leur droit d’y vivre dénié. Chaque groupe colonisateur a fait peser une forte pression sur la forêt d’origine, en transformant la majeure partie en terre cultivée, en pâturage, en plantation commerciale et, plus récemment, en zones protégées pour les réserves de chasse et les exercices militaires. Bien que les européens soient partis, la décolonisation reste un problème pour les Batwa (APDHAC 1999 :155) Cet Auteur continue en disant que dans ces régions, de nombreux Batwa furent incapables aux dix-neuvième et vingtième siècles, de subsister uniquement grâce à la chasse et à la cueillette à cause d’une déforestation à grande échelle. Peu intéressés par des stratégies de subsistance requerrant 4 des investissements à long terme, de nombreux Batwa choisirent des activités économiques au revenu immédiat. Ils sont devenus travailleurs du bois, rétameurs, forgerons, potiers, travailleurs journaliers, griots et artistes. Selon CAURWA, (2003 :6-7), économiquement, les Batwa sont généralement caractérisés par une pauvreté extrême. Comme partout ailleurs les Batwa du Rwanda seraient parmi ceux qui ont peuplé le Rwanda dans les premières heures. Cette population avait au départ un mode de vie particulier, du temps des forêts au Rwanda, ils vivaient de la chasse et de la cueillette. Ils étaient toujours nomades, se déplaçant à la recherche du gibier. Une partie de la population Batwa qui vivait dans les forêts y a été expulsée. Actuellement, ils vivent dans des conditions vraiment déplorables et inhumaines, ils vivent sans terre ni logement du tout. Ceux qui n’ont pas été victimes d’expulsion qui ont appris à s’adapter à la vie sédentaire n’ont malheureusement pas eu la chance de s’adapter facilement aux conditions de vie. Ils ont été victimes d’une farouche marginalisation de la part des autres membres de la population. A cause de l’exclusion qu’ils ont vécue ce qui ne les a pas du tout avantagé, au contraire ils en ont récolté de graves conséquences qui les rendent victimes d’une injustice sociale. Socialement cette partie de la population est la plus arriérée. Elle compte plus de 99% d’analphabètes, leurs enfants en âge scolaire n’étudient pas pour plusieurs raisons : Leurs parents n’ont pas encore compris le bien fondé des études, ils n’ont pas des moyens nécessaires, ils ne parviennent pas à nourrir leurs familles convenablement et ils ne peuvent vêtir leurs enfants, les familles qui vivent sans maisons d’habitation pour toutes ces raisons. 5 Les enfants Batwa souffrent d’un complexe qui les rende trop vulnérable au sein de la société et constitue pour eux un véritable poids, psychique qui est un frein à leur épanouissement tant moral qu’intellectuel et physique. L'état de santé de cette partie de la population est déplorable à cause de la pauvreté et de l’ignorance des membres de la communauté qui n’accèdent pas aux soins de santé modernes. Ils enregistrent un taux de mortalité le plus élevé surtout chez les femmes avec un taux de décès maternel sans précèdent et nulle part ailleurs (CAURWA, 2004 :29). Suite à ces problèmes, on se poserait les questions suivantes : -Quel serait l’impact de l’instruction des Batwa sur leur intégration Socio-économique dans la société rwandaise ? -Quelle serait la voie de sortie pour leur intégration socio-économique ? 6 4. HYPOTHESES Suivant la problématique de notre recherche, nous avons formulé les hypothèses suivantes : -L’instruction des Batwa contribue à leur intégration dans la société rwandaise. -Les activités génératrices de revenus autres que la poterie constituent l’une des voies pour l’intégration socio-économiques des Batwa au Rwanda. 5. OBJECTIFS DU TRAVAIL 5.1. OBJECTIF GENERAL En choisissant cette étude sur le niveau d’instruction des Batwa et son impact sur les relations socio-économiques dans la société rwandaise, nous avons l’objectif global d’analyser l’importance et la valeur des Batwa instruits dans la société. 5.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES - Examiner les relations socio-économiques des Batwa. - Analyser le niveau d’instruction des Batwa et son impact socio-économique dans la société rwandaise. - Faire des suggestions susceptibles d’aider les Batwa à mieux comprendre l’importance d’étudier. 7 6. CHOIX DES METHODES ET TECHNIQUES 6.1. LES TECHNIQUES. La technique est définie comme ensemble des moyens et des procédés qui permettent au chercheur de rassembler les données et informations sur son sujet de recherche, (GRAWITZ, 2001 :771). Dans ce travail nous avons utilisé 5 techniques à savoir : la technique documentaire, l’échantillonnage, la technique d’interview, l’observation et la technique par questionnaire. 6.1.1. LA TECHNIQUE DOCUMENTAIRE Cette technique est orientée vers une fouille systématique de tout ce qui est écrit en relation avec le domaine de recherche (RWIGAMBA, 2000). Pour réaliser notre travail nous avons consulté des ouvrages, les mémoires, les différents rapports, les sources électroniques, des articles et des revues sur la communauté Batwa. 6.1.2. ECHANTILLONNAGE Comme il n’est pas facile de mener une enquête auprès de toute la population choisie par l’étude, nous avons fait un recours à l’échantillonnage.Cette technique consiste à choisir un nombre limité d’individus, d’objets ou d’événements, dont l’observation permet de tirer des conclusions applicables à la population entière à laquelle le choix est fait. Il s’agit de l’échantillon représentatif de la population où chaque individu a la chance d’y figurer. Dans notre recherche, la population mère est constituée de 426 299 personnes provenant de deux catégories : les Batwa et le reste de la population se trouvant dans le district de GASABO dont nous avons choisi 4 secteurs dans 15 secteurs composants ce district. Il s’agit : Secteur Kacyiru, 8 Secteur Kimironko, Secteur Gisozi et Secteur Remera. La raison de ce choix c’est qu’il y a beaucoup de Batwa par rapport aux autres Secteurs. L’univers de notre enquête était estimé à 208 Batwa. Nous ne pouvons pas interroger tout le monde à défaut de temps, moyens matériels et financiers. Donc, nous avons tiré notre échantillon représentatif de la population mère à l’aide de la formule proposée par Alain BOUCHARD. N =nxN = NXn 1+n N+n N+n Donc nous obtenons = 208x96 = 208+96 19968 = 65,68 304 = 66 Ces soixante-six personnes figurant dans notre échantillon, ont été partagées aux deux catégories c’est-à-dire 33 pour les Batwa et 33 pour la population qui reste. 6.1.3. TECHNIQUE D’INTERVIEW Cette technique consiste à des entretiens au cours desquels le chercheur interroge des personnes qui lui fournissent des informations relatives à son sujet de recherche (GRAWITZ, 2001 :773). Nous avons procédé à des interviews avec les bénéficiaires de la CAURWA. 6.1.4. LA TECHNIQUE D’OBSERVATION Cette technique nous a permis de recueillir les données nécessaires à notre travail de recherche étant sur terrain d'enquête. Elle a consistée aussi en une observation libre ou nous avons eu le temps d'observer les comportements des bénéficiaires de la CAURWA. 9 6.1.5. LA TECHNIQUE D’ENQUETE PAR QUESTIONNAIRE Le questionnaire comprend une série des questions concernant plusieurs indicateurs sur lesquels nous avons voulu recueillir les informations. Notre questionnaire a été établi de façon à atteindre les objectifs et indicateurs que nous nous sommes fixés, pour vérifier nos hypothèses. Il a été élaboré sur la base des questions de type fermé pour la plupart, mais aussi de type ouvert et semi-ouvert dans une moindre mesure. Pour recueillir assez d’informations sur les problèmes qui nous intéressent, il a fallu nous entretenir assez longuement avec la communauté Batwa. 6.2. LES METHODES La méthode se définit comme un ensemble ordonné des principes, des règles et des opérations intellectuelles permettant de faire les analyses en vue d’atteindre un résultat (GRAWITZ, 2001 :349). Dans notre travail nous nous sommes servies de 3 méthodes à savoir : la méthode analytique, la méthode historique et la méthode statistique. 6.2.1. LA METHODE ANALYTIQUE Celle-ci permet d’analyser d’une façon systématique toutes les informations et données récoltées (GRAWITZ, 2001 :349). Par cette méthode, nous avons fait l’analyse des informations recueillies pour tirer des conclusions. 6.2.2. LA METHODE HISTORIQUE Celle-ci permet aux chercheurs de saisir les faits passés pour mieux comprendre les faits présents et envisager les perspectives d’avenir (RWIGAMBA, 2000). Dans le cas de notre recherche, cette méthode nous a aidé à connaître l’évolution des faits dans le temps. 10 6.2.3. LA METHODE STATISTIQUE Elle consiste à récolter les données chiffrées d’une recherche. Ces données seront présentées sous forme des tableaux que nous avons interprétés. Cette méthode nous a été de grande importance surtout lors du dépouillement du questionnaire. SUBDIVISION DU TRAVAIL Notre travail est axé sur 3 chapitres, entre une introduction générale et une conclusion générale. L’introduction générale comporte le choix et l’intérêt du sujet, la délimitation du sujet, la problématique, les hypothèses, les objectifs du travail, les méthodes et les techniques. Le premier chapitre de cette étude s’intitule « Cadre conceptuel » consacré á la définition des concepts clés du sujet comme : instruction, impact, relation, éducation, pygmées, autochtones, comportement et socio-économique. Les deuxième et troisième chapitres portent sur la présentation, interprétation et analyse des données de l’enquête. Quant à ces deux chapitres à savoir « la contribution de l’instruction à l’intégration sociale » et « les activités menées par les Batwa afin de leurs procurer les moyens nécessaires à leur survie quotidienne et à la scolarisation de leurs enfants ». Enfin, notre travail est clôturé par une conclusion générale accompagnée des suggestions aux personnes concernées pour l’amélioration des conditions de vie des Batwa. 11 CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL I.1. Définition de concepts clés Dans ce chapitre composé de 3 sections, nous allons définir les concepts clés de notre sujet de recherche. Cela nous aide à mettre au courant des autres chercheurs qui vont approfondir l’importance de l’instruction. Nous avons les concepts suivants : I.1.1. Instruction Selon le dictionnaire Petit Larousse illustré (1980 : 532) le mot « Instruction » signifie l’action d’instruire, de donner des connaissances nouvelles, enseignements. Instruire c’est former l’esprit de quelqu’un en lui donnant des connaissances nouvelles. I.1.2. Impact Selon Petit Larousse (1975 : 453), impact est la collision de deux ou plusieurs corps. Influence décisive de quelqu’un sur le déroulement de l’histoire des événements, effet d’une action. Selon Petit Larousse (2000 : 523), l’impact est défini comme un effet produit par quelque chose, l'influence qui en résulte. I.1.3. Relation Selon Petit Larousse (1975 :789), relation signifie rapport existant entre deux grandeurs, deux phénomènes : relation entre la cause et l'effet. Correspondance, liaison d'affaires, d’amitié : être en relation avec quelqu'un. Personne avec laquelle on est en rapport. 12 I.1.4. Comportement D'après VIRTON (1964 :352), c'est précisément par le comportement des autres que nous arrivons à connaître quelque chose de leurs attitudes, de leurs valeurs. A ce propos, il est à noter que le langage fait partie lui aussi des comportements dont on parle ici. Il en est de même au plan social et collectif. C'est par le comportement et par l'action qu'on juge les autres, quand on veut connaître leur '' intégration'', c'est bien souvent leurs ''attitudes'' que l'on cherche à connaître. En fait, c’est par notre comportement et notre action que nous nous intégrons les uns aux autres. I.1.5. Education Selon Petit Larousse (1980 :343) éducation est l’action ou manière d'éduquer, d'être éduqué; ensembles des aptitudes intellectuelles et physiques et des acquisitions morales de quelqu'un. I.1.6. Pygmées Relatif à une personne de petite taille (Petit Larousse 1980 :823). I.1.7. Autochtone Selon Petit Larousse en couleurs (1972 :72), originaires du pays qu'il habite dont les ancêtres ont toujours habité le pays. I.1.8. Socio-économique Le dictionnaire Grand Larousse (1982 :858), définit le socio-économique comme ce qui intéresse la société, en terme économique. Le Petit Larousse 13 illustré (1992 :917) considère le « socio-économique » comme adjectif relatif aux problèmes sociaux dans leurs relations avec les problèmes économiques. I.2. REVUE DE LA LITTERATURE Depuis jadis, les Batwa formaient un groupe social sous-estimé et marginalisé ça se concrétisait par le fait que même pendant les cérémonies ils étaient mis à l’écart. Même au cas où un mutwa devrait être récompensé, il ne recevait qu’une récompense non valorisé ex : viande de mouton (une viande qui n’était mangée que par les Batwa). Néanmoins les Batwa formaient une section ou une troupe d’élite, il y avait même un corps d’armée ex : Abagiga. Certaines compagnies de Batwa sont restées célèbres. Ex : MVEJURU son commandant était Aloys SEMUTWA (KALIMBA, 2005). Depuis longtemps la population Batwa a été toujours tenue en marge de la société rwandaise ne prenant pas part aux décisions en rapport avec le développement, les droits de l’homme, la scolarisation etc., comme ses frères Hutus et Tutsis. A partit de 1990 la guerre de libération entreprise par l’armée patriotique rwandaise fut le début de plusieurs rencontres, déclaration à ARUSHA, aucun membre du groupe des Batwa n’a assisté à ces rencontres. Cela explique qu’ils sont considérés par les autres groupes comme des gens sans importance. Les événements sanglant de 1994 ne les ont pas épargnés. Parmi eux un grand nombre a été massacré, d’autres sont portés disparus et d’autres sont éparpillés dans les prisons et les cachots communaux où ils rencontrent les problèmes divers. Un Mutwa Mungwa cité par LEWIS dit ceci : « A propos du Burundi, Nos grands-pères nous disaient que les Batwa étaient ici bien avant les autres. Ceux qui se sont assis sur les bancs de l’école le savent aussi. Quand les Bahutu et les Batutsi disent que Les Batwa sont des potiers et n’ont pas de maison c’est parce que les Batwa ont toujours été nomades. Quand un Mutwa 14 mourait, nous changions de campement le jour même. Quand les Bahutu sont venus ils ont entrepris de développer la terre de planter et de cultiver. Tandis que nous les Batwa nous continuions d’errer avec des pots sur nos têtes. Les Batutsi sont arrivés avec des vaches. Les Batwa ont continué à être méprisés parce qu’ils n’exerçaient qu’un seul métier la poterie comme une chèvre qui ne mange que de l’herbe ». Les Batwa se définissent clairement comme un peuple autochtone, et partagent bon nombre des caractéristiques de ces peuples, qui sont énumérés à l’article 1 de la convention no 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) relative aux peuples autochtones et tribaux dans les pays indépendants. I.2.1. Différentes définitions du terme « Peuples Autochtones » Selon IWIGIA (2005 :101) Le rapport récemment publié par Rodolf Stavenhgen , Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits humains et des libertés fondamentales des peuples autochtones affirme que : Il n’y a pas de définitions convenues au niveau international de l’expression « Peuples autochtones ». Les définitions varient d’un Etat à l’autre, selon leurs circonstances et leurs contextes particuliers. D’après IPACC (2003-2004 :23), définit le terme « autochtone » les groupes se réclament être autochtones sont surtout ceux qui ont vécu de la chasse et de la cueillette ou de pastoralisme transhumant. Ce sont les communautés qui essaient de garder ou de maintenir leur identité dans un monde changeant rapidement, ces peuples sont passés par le stade d’être hautement autonome au stade d’être culturellement vulnérables. Selon ledit comité, certains gouvernements africains considèrent leurs besoins spéciaux en regard aux politiques économiques, aux politiques fonciers, à l’éducation, aux droits de langages et à la gestion du patrimoine culturel. Les peuples autochtones de l’Afrique centrale, (Rwanda, Burundi, RDC, Congo- 15 Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, Cameroun, Centrafrique, Ouganda) sont traditionnellement des chasseurs fourrages de la forêt connus communément comme pygmées. Ce terme est utilisé par quelques organisations mais est considéré comme dérogation par d’autres. Les pygmées sont culturellement et économiquement différents de leurs voisins fermiers Bantous. Bien qu’ils aient sûrement précédé les peuples bantouphones par des dizaines de milliers d’années, ils ont existé en symbiose avec les fermiers, faisant le commerce du miel et du gibier contre des tubercules ou d’autres produits agricoles. Pendant l’aire pré coloniale, les peuples bantouphones ont pris des parties des territoires des pygmées, surtout dans la région des Grands Lacs. A cette époque là, quelques pygmées Batwa ont servi comme Animateurs à la cour royale, d’autres comme potiers, d’autres encore comme gardes du corps royal. Pendant la période coloniale et post-coloniale, la plupart des pygmées, étaient ignorés et marginalisés. Dans quelques pays, ils n’étaient pas considérés comme de vrais citoyens, ce qui est un héritage de l’idéologie politico- économiques de la France, qui après l’indépendance, tendait à ignorer les besoins des peuples autochtones assumant que le développement réclame une villagisation et une sédentarisation. Selon IPACC (2003-2004 :76) l’expression « indigène » est souvent utilisée de façon interchangeable avec d’autres termes, comme par exemple les termes « aborigène », « autochtone », « Originaire », « de première » ou bien « tribal », ou d’autres concepts similaires. Certains Etats utilisent couramment des termes locaux dont les définitions ne sont pas faciles à trouver. Dans d’autres pays, il n’existe pas d’appellation formelle, même s’il est généralement reconnu que ce type de population habite effectivement dans certains de leurs régions. 16 Dans d’autres pays encore, l’existence des groupes autochtones est en général niée, ce qui fait que la définition de ces derniers devient difficile, voire impossible. Cependant, si l’on admet que les peuples autochtones existent, l’absence de leur définition reconnue au niveau international ne devait pas empêcher une action constructive de promotion et protection de leurs droits. Selon Erica-Irene Daes cité par IWIGIA (2005 : 104-105), la proposition de 4 critères peut être utilisée dans l’identification des peuples autochtones. 1. L’occupation et l’utilisation d’un territoire spécifique, 2. La perpétuation volontaire de caractéristiques culturelles, qui pourraient comprendre les aspects touchant à la religion et à la spiritualité, au mode de production ainsi qu’aux lois et institutions, 3. L’auto identification et la reconnaissance par le reste de la société en tant que collectivité distincte. 4. Une expérience d’assujettissement, de marginalisation, d’expropriation, d’exclusion ou de discrimination. Ces 4 critères sont les principes directeurs caractérisant les peuples autochtones, même s’ils ne doivent pas nécessairement intervenir en même temps dans une situation donnée. Cette approche basée sur les principes directeurs a aussi été adoptée par la convention no 169 de l’OIT de 1989 concernant les peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants. La convention no 169 met l’accent sur le principe de l’auto identification et spécifie en son article 1(2) que l’auto identification en tant qu’autochtone ou tribal est considérée comme un critère fondamental dans la détermination des groupes pour lesquels les dispositions de cette convention s’appliquent. La convention s’applique : 17 - Aux communautés tribales des pays indépendants qui se distinguent des autres catégories de la communauté nationale par les conditions sociales, culturelles et économiques qui sont les leurs et dont le statut est régi partiellement ou totalement soit par leurs propres coutumes ou leurs traditions, soit par des lois et règlements spécifiques, - Aux peuples qui se trouvent dans les pays indépendants et qui sont considérés comme autochtones sur la base de leur descendance des populations qui habitaient le pays ou une région géographique à la quelle le pays appartenait au moment de la conquête, de la colonisation ou de la création des frontières et qui, contrairement à leur statut juridique, gardent une partie ou la totalité de leurs propres institutions sociales, économiques, culturelles et politiques. I.2.2. La discrimination : Le problème majeur Selon LEWIS (2001 :14), la discrimination contre les Batwa revêt trois formes principales : les stéréotypes négatifs, la ségrégation et le déni des droits. Au mépris de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, ces types de discrimination vis-à-vis des peuples autochtones sont courants et représentent un problème grave dans un certain nombre de pays d’Afrique. Les chasseurs-cueilleurs et les anciens chasseurs–cueilleurs sont parmi ceux qui subissent les types les plus graves de discrimination ethnique en Afrique aujourd’hui principalement de minuscules minorités qui sont reconnues par elles-mêmes et par leurs voisins comme étant la véritable population autochtone, descendant des premiers habitants des zones qu’ils occupent. En contraste avec les points de vue locaux populaires, des études comparatives montrent que la discrimination est très grave et très dommageable lorsque les chasseurs-cueilleurs ont perdu presque toute possibilité de vivre de la chasse 18 et de la cueillette, et ont dans une large mesure, adopté le mode de vie de leurs voisins. La discrimination est bien plus un problème à la campagne fait des populations locales y compris des fonctionnaires locaux. La situation des Batwa en est un exemple cruel. I.2.2.1. Les stéréotypes négatifs En général, selon Lewis (2001 :14), leurs voisins pasteurs et agriculteurs associent étroitement les chasseurs-cueilleurs à la vie sauvage, à la brousse inculte. Tout comme la vie sauvage, les Batwa sont méprisés mais aussi craints. Ils sont comme des animaux dont la sexualité n’est pas limitée par des interdits culturels, des gens qui comme des animaux insatiables, se nourrissent d’aliment écœurant et tabous, qui sont incapables de ressentir la moindre honte ou décence, des gens qui sont capables de tout. Ils ne sont bons que pour emplois sales et fastidieux et soient identifiables par leur attitude et leur petite taille. Ces stéréotypes, impliquant une infériorité physique et innée, sont caractéristiques d’idéologies racistes présentes dans le monde entier. En certains endroits, notamment au Rwanda où faire référence à des différences ethniques est contraire à la politique du gouvernement, la discrimination s’exprime plus personnellement à travers des expressions significatives et est justifiée de manière croissante en faisant référence à des stéréotypes négatifs et non plus à l’identité ethnique. Le fait de ne pas s’asseoir près d’un Mutwa sera justifié en expliquant qu’ils sont sales, celui de refuser un mariage avec un Mutwa, par l’idée qu’ils sont probablement incestueux. On affirme aussi que les Batwa ne cultivent pas la terre parce qu’ils sont paresseux. 19 I.2.2.2. La ségrégation Selon Lewis (2001 :15), parmi les populations de la région des Grands Lacs, qui sont apparentées aux Bahutu et aux Batutsi, le trait qui est le plus souvent relevé comme répugnant chez les Batwa est qu’ils enfreignent l’interdiction de manger du mouton. Le proverbe rwandais « on ne doit pas mélanger les moutons et les chèvres » explique ce thème et est utilisé comme justificatif de la ségrégation des Batwa. Dans d’autres endroits, la ségrégation des Batwa est justifiée par le fait qu’ils sont associés au nomadisme forestier, qui est considéré comme un mode d’existence proche de celui des animaux. Malgré des accentuations idéologiques différentes, les types de ségrégation pratiqués par les voisins des Batwa sont semblables et tout aussi extrêmes. D’autres ne mangent ni ne boivent avec eux, ne se marient pas avec eux, ne leur permettent pas de s’approcher de trop près, ni de s’asseoir à côtés d’eux sur le même banc ou de toucher les instruments de cuisine ou les couverts. Ils doivent vivre à l’écart, puiser l’eau en aval des autres, rester aux limites des espaces publics et lorsqu’ils vendent des marchandises sur les marchés, ils doivent s’asseoir à l’écart des autres vendeurs. I.2.2.3. Déni des droits à l’existence et à leur propre développement Selon IWIGIA (2005 : 65), les articles 20 et 22 de la charte africaine des droits de l'homme et des peuples soulignent que tous les peuples ont droit à l’existence et au développement économique, social et culturel de leur choix et conformément à leur propre identité. Ces droits collectifs fondamentaux sont dans une grande mesure refusés aux peuples autochtones. L’analyse exposée plus haut sur l’expropriation des peuples autochtones de leurs terres, la discrimination et le déni des droits culturels, etc., témoignent de ce fait. 20 Les différents types de violation des droits humains dont souffrent les peuples autochtones confirment toute ces questions fondamentales : ils sont tous marginalisés et beaucoup n’ont pas droits à l’existence en tant que peuples, ni le droit de déterminer leur propre développement. I.2.3. Marginalisation dans les services sociaux Selon IWIGIA (2005 :58), citant le rapport du groupe de travail d’experts de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur les populations, dans beaucoup de régions occupées par les peuples autochtones, les infrastructures sont insuffisantes voire inexistantes. Les services sociaux comme les écoles, les infrastructures sanitaires, les réseaux routiers sont rares et éloignés ou légers. Cela a eu un impact négatif sur le nombre d’employés et la qualité de leurs services. En conséquence, le taux d’analphabétisme et le taux de mortalité dans ces régions sont beaucoup plus élevés, considération faite aux régions occupées par le reste de la société. Le manque de leurs propres professionnels dans les domaines de l’éducation, de la santé humaine et animale, du système judiciaire et de l’administration publique prive les peuples autochtones de la représentation dans les instances importantes de prise de décision à tous les niveaux. Vivant dans des endroits éloignés, retirés, isolés, beaucoup d’autochtones n’ont pas d’accès suffisant à l’école. Ce qui fait que le taux de scolarisation est souvent de moins de 50% inférieur au niveau national et le taux d’alphabétisation sont aussi très faibles en général. En raison des faibles niveaux d’instruction, les peuples autochtones se retrouvent avec des faibles revenus par habitants, une espérance de vie faible et décroissante à cause de la faiblesse des normes nutritionnelles et du niveau insuffisant des soins de santé primaire. A cela s’est récemment ajouté l’abus de l’alcool, le niveau élevé de violence conjugale, le crime et la dépression. Des exemples de la 21 marginalisation sociale des peuples autochtones sont de plusieurs ordres et nous en citerons juste quelques-uns : - Le droit aux soins de santé et à l’assistance médicale - Le droit à l’éducation - Le droit de déterminer son propre avenir - Les droits fonciers I.2.3.1. Le droit aux soins de santé et à l’assistance médicale Les Batwa du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda sont très discriminés en ce qui concerne les soins du fait de leur pauvreté et de leur marginalisation. L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité et ils ne reçoivent aucune assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Les taux de malnutrition et les statistiques de la santé sont généralement mauvais dans la région des Grands Lacs et dans ces conditions, les Batwa, qui n’ont ni terre ni d’autres ressources pour se nourrir sont parmi les premiers à souffrir (IWIGIA 2005 :59). Les taux de mortalité infantile sont très élevés chez les Batwa. Les autorités reconnaissent que les niveaux de mortalité infantile chez les Batwa sont extrêmement élevés et que leur nombre dépasse toutes proportions. Les Batwa connaissent beaucoup de difficultés dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition et les enfants batwa souffrent de malnutrition chronique. Ils n’ont pas accès à l’eau potable parce qu’ils vivent dans des régions éloignées. Par manque d’argent pour s’acheter des médicaments et en raison de la discrimination dont ils sont victimes, les Batwa ne vont pas aux centres de santé et il ne leur reste qu’à espérer que la maladie guérira d’elle-même ou à faire de l’automédication. 22 Beaucoup de Batwa, spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent de paludisme parce qu’ils ne peuvent pas s’acheter de médicaments. Les Batwa ont un niveau très bas de vaccination des enfants et ces derniers sont exposés aux maladies les plus dangereuses (tétanos, coqueluche, rougeole et poliomyélite). Les mères enceintes ne fréquentent pas les centres de santé, elles ne reçoivent pas les vaccins nécessaires et généralement, elles accouchent à la maison dans de mauvaises conditions d’hygiène. Beaucoup de mères et enfants Batwa meurent ainsi pendant l’accouchement. I.2.3.2. Le droit à l’éducation Selon MRG (2003 :42), au Rwanda, au Burundi et en Ouganda, le préjudice courant consiste à considérer les Batwa comme des retardés mentaux, et la grande majorité ne va pas à l’école. Même ceux qui commencent l’école ne peuvent résister jusqu’au bout simplement du fait de se sentir discriminés, marginalisés par les enseignants et leurs camarades. Les raisons de ce mépris et de cette discrimination sont que les enfants Batwa sont mal habillés, mal nourris, et sans assurance devant les autres enfants en raison de l’isolement qui caractérise leur vie. Le mépris de certains enseignants est reflété par exemple dans le fait que lorsqu’un enfant Twa commet une erreur, l’enseignant affirme que l’enfant est un bon à rien, un rétrogradé ou un retardé mental. A cause de leur pauvreté, les parents Batwa ne sont pas à même de trouver pour leurs enfants le nécessaire pour l’école à savoir l’uniforme scolaire, les livres, les cahiers, les stylos, etc. Tout cela a pour conséquence pour les enfants Batwa d’une part de ne pas fréquenter l’école, d’autre part de quitter ou abandonner l’école pour ceux qui s’étaient déjà inscrits. Le taux de fréquentation de l’école primaire chez les Batwa de RDC est de 11% contre 23 72% pour l’ensemble du pays. L’analphabétisme en RDC tourne autour de 20% à 53%, mais il est de 94% pour les Batwa (WOODBURN, 1997). Le niveau d’instruction au sein des Bagyeli et des Baka du Cameroun et de RCA ainsi que des Baka Babendjelle et des Balongo du Congo Brazzaville est également très faible. Une des nombreuses illustrations est qu’en 1988, seulement 9 enfants Baka ont été inscrits à l’école primaire de la réserve de Dzanga-Sangha en RCA, la plupart ont abandonné d’abord à cause du mépris de leurs camarades, ensuite parce qu’ils parcouraient un long trajet pour arriver à l’école, le ventre creux et regagner la forêt avec leurs parents. CAURWA (2004 :17), pour le cas du Rwanda, comparativement au niveau national, le taux net de scolarisation à l’école primaire des bénéficiaires de la CAURWA est trop faible (48%) contre 72,8% du niveau national. Au primaire le taux net de scolarisation chez le sexe féminin est un peu plus élevé par rapport à celui du sexe masculin c’est-à-dire 55% contre 45%. I.2.3.3. Le droit de déterminer son propre avenir Selon ROGER (1994 :8), en violation de l’article 22 de la charte africaine, l’idée fondamentale de la plupart des gouvernements et des ONG pour la politique de développement des Batwa et des autres peuples Pygmées est profondément discriminatoire envers leur culture et leurs valeurs traditionnelles. On considère souvent que le développement des Batwa va de pair avec la cessation de leur savoir et de leur technologie traditionnelle. Les activités traditionnelles des Batwa comme la chasse, la cueillette, le partage et le nomadisme sont souvent perçues à tort, comme représentant un stade inférieur de l’évolution sociale, conduisant à des famines et à des privations constantes. Ces suppositions ne sont pas confirmées par les études 24 sur pygmées chasseurs-cueilleurs qui montrent qu’ils ont une meilleure alimentation que la plupart des peuples de l’Afrique subsaharienne. L’idée de moderniser la technologie de la chasse et de la cueillette est écartée d’emblée. Alors qu’on encourage les paysans à acheter des charrues et des pesticides, les pasteurs à agrandir leurs troupeaux, à les vacciner et à les décontaminer, on empêche activement les Batwa qui continuent à chasser et à faire la cueillette d’obtenir des armes et des munitions adéquates pour remplacer leurs lances, leurs arcs et leurs flèches. Alors qu’on encourage les fermiers à vendre leurs récoltes, les gardiens de troupeaux leurs bétails et leurs chèvres et que les pêcheurs peuvent vendre leurs prises, on ne permet pas aux Batwa de chasser légalement et de vendre la viande du gibier qu’ils abattent. Quelles que soient les justifications invoquées, tout cela implique clairement une discrimination contre le mode de vie traditionnel des Batwa (LEWIS et KNIGHT 1996 :34) Les stéréotypes négatifs sur les Batwa sont profondément ancrés qu’il est rare que les organisations qui proclament le « développement », « l’intégration », ou « l’assimilation » des Batwa les consultent, parce qu’ils sont considérés comme « arriérés » et sans opinion valant la peine d’être entendue. Les solutions sont planifiées et imposées de l’extérieur très fréquemment par des non-Batwa vivant dans les centres urbains. Dans certaines régions, les Eglises rivalisent entre elles dans leur effort pour convertir et « fixer » les Batwa (ADRIAENSSENS ,1996). Ces initiatives ne font fréquemment que substituer, à la dépendance envers les fermiers, la dépendance envers une autre institution extérieure. De telles entreprises peuvent avoir de sérieuses conséquences pour les Batwa. Les communautés se divisent, de faux leaders émergent, soutenus par ces projets, opposant les progressistes, aux « traditionalistes », utilisant les 25 bénéfices de ceux-ci pour en favoriser certains et en isoler d’autres, parfois causant l’effondrement de leur organisation sociale (DOCIP :(59-60). I.2.3.4. Les droits fonciers Selon LEWIS (2001 :18), au mépris flagrant de la charte africaine, le déni des droits fonciers des chasseurs cueilleurs est presque universel en Afrique, bien que ces droits aient été reconnus dans d’autres parties du monde comme l’Australie et le Canada. La chasse et la cueillette sont souvent considérées comme écologiquement non viables ou comme un usage rétrograde et non économique de la terre. La terre utilisée de cette manière est considérée comme disponible et est librement, voire sans ménagements, prise, sans aucune considération des droits de propriété des chasseurs-cueilleurs. L’idée largement répandue et fortement discriminatoire est que la chasse et la cueillette ne sont pas un usage légitime de la terre et ne confèrent pas de droits à son occupation continue. Cela contraste avec la vision largement répandue que l’agriculture et parfois aussi l’élevage, constituent un usage légitime de la terre pour lequel les occupants peuvent réclamer des droits exclusifs et ne peuvent pas être dépossédés irrégulièrement et sans obtenir réparation. Beaucoup de communautés Batwa conçoivent leur droit à la terre en terme de droit collectif, à titre plus souvent clanique qu’individuel. Ceci est spécialement vrai pour les Batwa vivant en forêt. La faible responsabilité des Batwa a rendu difficile l’organisation d’une résistance contre l’empiètement des étrangers sur la terre possédée en commun spécialement quand cette terre est constituée de forêt. Le droit collectif à la terre n’est pas reconnu dans le droit foncier actuel dans la région. 26 Seuls des particuliers ou des institutions officiellement reconnues peuvent demander des titres de propriété foncière. De plus, les règlements relatifs à l’occupation continue dans les demandes de titres fonciers font une discrimination envers les Batwa nomades en ne tenant pas compte du fait que la majeure partie de leur terre semble être inoccupée la plupart du temps. On continue de refuser aux Batwa le même accès à la terre qu’aux autres peuples. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux est sans terre, ils sont relégués comme locataires ou squatters sur des terres qui appartiennent à d’autres particuliers, à des Eglises ou au gouvernement. S’ils possèdent quelque terre, ce n’est souvent que celle où se trouve leur maison. En Ouganda (1995), 82% des Batwa étaient insuffisamment sans terre, ceux qui en possèdent la trouvaient insuffisante pour leurs besoins alimentaires (ROGER, 1994 :40). LEWIS et KNIGHT (1995 :38), au Rwanda en 1993 seulement 1,6% des Batwa avaient suffisamment de terre pour cultiver. C’est seulement de manière exceptionnelle que des Batwa ont été inclus dans la redistribution des terres après l’indépendance, la plupart des terres toujours occupées par les Batwa l’étaient déjà avant l’indépendance. Dans le passé, des Batwa avaient reçu de la terre des chefs de lignage pour les services rendus. Quelques communautés batwa créèrent même leurs propres terres de cultures par débroussaillage dans la forêt. Aujourd’hui, plusieurs de ces communautés restent sur une petite partie de leur terre originelle. Il a cependant été difficile pour les Batwa de garder leur terre, même quand ils possédaient des droits reconnus. La région montagneuse habitée par les Batwa est extrêmement fertile et convient très bien à l’agriculture. Il s’est produit une migration si intense de fermiers que ces régions ont une des plus fortes densités de population de l’Afrique rurale. 27 La compétition pour la terre est féroce. Un très petit reste inexploité et les propriétés sont distribués inégalement entre les groupes de fermiers et pasteurs. Avec de telles pressions sur la terre, les Batwa sont des victimes faciles pour l’expropriation. Cela peut arriver de plusieurs façons : - Expulsion de la terre appartenant aux Batwa Selon LEWIS (2001 :19), beaucoup de Batwa sont locataires de fermes privées. Comme les installations des fermiers s’agrandissent et que la demande de terre s’intensifie, les endroits occupés par les locataires sont récupérés pour pourvoir aux besoins des parents des propriétaires des terres. Les Batwa ressentent souvent cela comme une injustice, surtout quand ils résident sur place depuis de nombreuses années. Beaucoup refusent de partir, provoquant des conflits dans lesquels les probabilités de succès penchent lourdement en leur défaveur. - Diminution des terres des Batwa Des communautés Batwa pourvues de terres racontent fréquemment comment des voisins étendent les limites de leurs champs pour incorporer la terre batwa, particulièrement si celle- ci est forestière ou en jachère. Cela est souvent fait subtilement et sur de longues périodes mais peut aussi se produire par intermittence, souvent avec menaces et intimidations. Dans certains cas, les autorités locales sont elles-mêmes impliquées dans la guerre d’usure. Il est à remarquer que des fermiers locaux entrent en collusion avec les autorités locales pour s’accaparer des terrains des Batwa. Ce qui nous pousse à dire que le vol de terre est commun (LEWIS, 2001 :20). 28 - Epuisement des ventes de terre Bien qu’à l’origine les Batwa aient possédé suffisamment de terres cultivables pour leurs besoins, comme leur population s’est accrue, souvent en raison de locataires expulsés et d’autres parents Batwa sans terre venus chercher refuge chez eux, la terre cultivable disponible pour chaque famille a diminué. Quand les Batwa n’ont plus assez de terre pour se nourrir toute l’année, ils sont exposés au cercle vicieux de famine et de perte de terre. Généralement, les Batwa qui sont dans cette situation souffrent d’une grande disette durant la période juste avant la moisson, quand les récoltes mûrissent encore, et quand les provisions de l’année précédente sont épuisées (et surtout que les réserves sont presque inexistantes chez eux). Les voisins qui convoitent leurs terres viennent dans la colonie batwa avec des moutons ou de la banane et les persuadent de vendre ou de leur accorder le droit d’utiliser la terre en échange de nourriture. De cette façon, de nombreuses communautés Batwa ont perdu toutes leurs terres cultivables. Dans d’autres endroits, il arrive que de l’alcool soit fourni en abondance aux propriétaires batwa pour leur faire accepter de vendre leur terre, souvent pour une bouchée de pain. Il est probable que dans des circonstances sociales et économiques moins éprouvantes, ils ne se laisseraient pas si facilement persuader d’abandonner leur terre (LEWIS, 2001 :21). I.2.4. Période avant la colonisation Le Rwanda pré colonial était caractérisé par l ‘unité nationale, la concorde sociale et une diversité administrative. Le Rwanda se révélera aux européens à leur grande surprise, il y a quelques cinquante ans sous la forme d’un Etat unitaire, organisé hiérarchiquement, amalgamant en un corps homogène des 29 populations disparates, bref d’une entité politique comparable à celle des pays civilisés (LAGGER ,1939 :67). Selon KAGAME (1975 :24), les premiers habitants du Rwanda auraient été les Twa, populations apparentées aux pygmées qui vivaient dans la forêt, se nourrissaient de la cueillette et de la chasse, ensuite seraient arrivés les Hutus, appartenant aux groupes bantous en provenance du Tchad et du Cameroun et enfin au XIIIème au XIVème siècle seraient arrivés les Tutsi en provenance d’Ethiopie qui auraient conquis par la ruse ou par la force. La majorité Hutu ainsi que les Twa les auraient depuis servis. Selon KANYAMACUMBI cité par NIYITURINDA (2005 :26), « Les Hutu, les Tutsi et les Twa sont tous originaires du Rwanda et cela est attesté par l’histoire des traditions orales, la linguistique mais aussi grâce aux découvertes de l’archéologie ». Selon KAGAME (1975 :248), avant la colonisation, le Rwanda connaissait un Etat nation avec des institutions bien définies et bien organisées. A la tête du pays, le Roi, personnage sacré et protecteur de la nation était l’unificateur suprême et exerçait son rôle de père à tous les lignages. Le roi était audessus des ethnies. Dès son intronisation, il cessait d’être Tutsi. Il devenait le parent par excellence de tout son peuple. Il appartenait à son peuple et vice-versa. Les conseillers, les notables « Abiru » provenaient de toutes les ethnies. Le roi était le juge de tous les conflits et partageait ce pouvoir avec les chefs d’armée, les chefs de lignage et les chefs de foyers sans oublier la Reine mère. Cet auteur continue en disant que du point de vue hiérarchique, après le roi et la reine mère venaient les « Abiru » qui étaient justement un corps de fonctionnaires ayant la tache de préserver les connaissances rituelles qui 30 accomplissaient les cérémonies essentielles à l’existence du Rwanda et de son gouvernement. Ils avaient aussi en charge le respect de la tradition. I.2.5. La vie sociale des Batwa Selon LEWIS (2001 :10), la plupart des Batwa d’aujourd’hui, environ 60.000 à 76.000 personnes, font partie de cette catégorie qui reflète assez mal les activités de la plupart des Batwa (potiers) aujourd’hui, mais doit être comprise dans le contexte historique d’adaptation des Batwa alors que les fermiers immigrants et les bergers ont colonisé sans répit leur habitant forestier. Au fur et à mesure que de nouveaux arrivants s’installaient dans les forêts batwa et les transformaient en terre agricole ou en pâturages, les batwa diversifiaient leur activité. En plus de la chasse et de la cueillette, ils allaient de ferme en ferme, les hommes offrant leurs services en tant que protecteurs, artisans et ouvriers, tandis que les femmes travaillent comme potières. Comme un nombre croissant d’immigrants est arrivé, transformant la forêt en terres agricoles, il est devenu de plus en plus difficile pour de nombreux batwa de trouver de la nourriture sauvage et d’autres ressources de la forêt. Bien que s’installant parfois pour de longues périodes comme clients ou locataires de fermes particulières, la plupart des Batwa restaient très mobiles, vivant dans des huttes de feuillage et de feuilles de bananiers et semblaient peu se soucier, jusqu’ à une époque récente, du fait qu’ils n’avaient pas de terre (LEWIS, 2001 :8). Tout en maintenant leurs propres valeurs et leur mode de vie, ces groupes ont adopté de plus en plus les langues et les pratiques religieuses de leurs voisins. Ils partagent leurs noms de clans et leurs pratiques matrimoniales et tiennent des rôles de première importance pendant les rites en l’honneur des chefs et les rites de fertilité de la terre. 31 En raison de la transformation de la forêt en terres arables et pâturages, un grand nombre de Batwa en est venu à dépendre de la poterie si bien que celle-ci a remplacé la forêt et la chasse comme symbole de l’identité Batwa. Le fait que ce soit une activité féminine qui en soit venu à symboliser leur identité reflète l’importance croissante des femmes dans l’apport de moyens d’existence pour le groupe. Avec la mise hors la loi stricte de la chasse non autorisée et aucune terre à cultiver, la contribution des hommes à l’économie du ménage a diminué considérablement. Aujourd’hui les femmes sont le noyau de la vie familiale. En général, les mariages sont instables et de nombreuses femmes interviewées avaient déjà eu plusieurs maris :(LEWIS ,2001 :9). Les enfants restent toujours avec leur mère et quand celle-ci est malade ou se trouve dans l’incapacité de travailler pour la famille, ils perdent leur rôle de soutien de famille, ils perdent également leur amour propre et leur valeur sociale. De nombreuses femmes se plaignent de l’alcoolisme de leur mari. Les hommes quant à eux, se plaignent d’avoir du mal à garder leurs femmes parce qu’ils sont trop pauvres pour leur acheter des vêtements ou des cadeaux (LEWIS, 2001 :10). I.3. PRESENTATION DE LA CAURWA La Communauté des Autochtones Rwandais (CAURWA) est une organisation apolitique et sans but lucratif. Elle a été fondée en mai 1995. Elle intervient sur tout le territoire national et travaille pour les Batwa au Rwanda. Son siège se trouve à Kigali avec le coordinateur et les antennes dans chaque province du pays. Les Batwa sont évalués à environ 33.000 individus soit 0,4 de la population rwandaise. Ils sont parmi les groupes les plus vulnérables du Rwanda. Leur niveau de revenu, d’éducation, de santé, d’emploi et de participation à la 32 société civile reste très bas sans oublier leur accès difficile à la propriété foncière (CAURWA, 2003 :12). I.3.1. OBJECTIFS DE LA CAURWA Les objectifs de la CAURWA sont de deux ordres : - objectif général et - objectifs spécifiques I.3.2. Objectif Général La CAURWA a pour objectif principal de renforcer les capacités de la communauté Batwa afin qu’ils puissent participer activement à leur développement socio-économique et œuvrer pour la protection et la défense de leurs droits en vue d’améliorer leurs conditions de vie. I.3.3. Objectifs Spécifiques La CAURWA vise à : - renforcer l’auto promotion et améliorer les conditions socio-économiques des Batwa de Kigali City, Sud et Ouest. - promouvoir la scolarisation des enfants dans des écoles primaires et secondaires et apprendre aux hommes et femmes Batwa à lire, écrire et compter (par la méthode REFLECT) afin de pouvoir augmenter leurs revenus. - promouvoir les droits des Batwa et lutter contre la marginalisation. Les Batwa ont plus de capacités de discerner leurs problèmes, le programme de développement, prendre l’initiative et participer activement au processus du pays et leurs droits sont reconnus par les institutions politico administratives et la société civile. Le but de la CAURWA est de soutenir le développement durable de communautés Batwa, promouvoir l’égalité de droit pour les peuples Batwa comme des citoyens rwandais et augmenter leur participation et 33 représentation, pour que les Batwa fassent partie inclusive d’une société civile au Rwanda. I.3.4. ACTIVITES DE LA CAURWA - Aider les communautés Batwa à s’organiser efficacement pour qu’ils participent à leur auto- promotion et qu’ils aient un impact sur la politique au niveau local, national et international. - Aider les Batwa à comprendre l’importance de leur participation dans la prise de décisions publiques. - Rendre plus accessible aux communautés Batwa de nouvelles opportunités socio-économiques en fournissant de l’information pertinente, de la formation dans les nouvelles techniques, faciliter l’accès au crédit et soutenir les projets communautaires de base et les activités génératrices de revenus. I.3.5. LES REALISATIONS DE LA CAURWA - Elle a aidé 148 communautés Batwa à créer leurs propres coopératives et réaliser les activités agricoles et autres activités de revenu. - Elle s’est restructurée en augmentant le personnel et en adhérant d’autre 245 membres et devenu une organisation indépendante reconnue par le gouvernement de l’unité nationale. - Elle a organisé les formations en plaidoyer pour les antennes, les animateurs sociaux d’une part et d’autre part des représentants des bénéficiaires. - Elle a distribué plus de 600 chèvres aux familles Batwa. - Elle a établi 16 centres d’alphabétisation en utilisant la méthode de REFLECT. - Elle a soutenu plus de 100 élèves au secondaire. - Elle a construit 79 maisons pour les Batwa au Sud. - Elle a affecté 12 représentants communautaires (antennes) dans 5 provinces afin de mener une liaison entre les communautés Batwa, les autorités 34 locales et la CAURWA et de promouvoir la participation des Batwa dans la société civile. - Elle a établi un magasin de vente à Kigali pour la poterie - Elle a organisé les formations techniques en entreprenariat, agriculture élevage, voyage d’études. I.3.6. Membres de la CAURWA Avant les membres étaient des associations Twa à Kigali. En restructurant la CAURWA comme une ONG indépendante, l’organisation peut recruter les individus comme membres. Les guides donnent une bonne structure pour ouvrir les portes de la CAURWA. C’est-à-dire recruter les membres qui par exemple, représentent les Batwa dans les milieux ruraux dans les provinces. Ce qui augmente la représentativité de la CAURWA en travaillant pour les Batwa selon leurs besoins et souhaits. Les membres peuvent influencer et participer à la prise de décisions de l’organisation. I.3.7. Relations sociales au sein de la CAURWA La plupart des membres de la CAURWA sont des Batwa, les Batwa se sous estiment. En général les relations sont bonnes. De fait, nous avons remarqué une bonne collaboration entre le personnel, du fait que quelqu’un qui perd un membre de famille, les autres le réconfortent dans le cadre de la sociabilité. I.3.8. Financement et service des partenaires Les activités de la CAURWA bénéficient d’un soutien de plusieurs institutions : TROCAIRE finance la CAURWA pour mener un projet sur la promotion des droits des Batwa au Rwanda. 35 L’Union Européenne appuie la CAURWA dans le cadre de plaidoyer pour la promotion des droits de l’homme et de l’appui institutionnel. Tandis que le FPP travaille avec la CURWA pour développer un plan de formation coordonné conformément au besoin de CAURWA, les aider à améliorer leur situation socio-économique et à obtenir l’accès à l’éducation, les services médicaux et à soutenir le plaidoyer. I.3.9. Perspectives d’avenir La CAURWA a pour perspectives d’avenir de : -Etendre le programme des activités génératrices de revenus aux communautés Batwa partout dans le pays en augmentant leur capacité organisationnelle et en fournissant les ressources techniques sur l’agriculture et les activités génératrices de revenus, - Etablir un département pour l’éducation afin d’appuyer l’éducation primaire et secondaire et l’alphabétisation des adultes parmi les Batwa. - Développer les services de soutien juridique et étendre les activités de plaidoirie et l’éducation publique, - Elargir le réseau des représentants Batwa (Antennes) dans les provinces et soutenir la participation élevée des Batwa à la politique et aux programme locaux et nationaux de développement, - Faire une enquête socio-économique des communautés au niveau national, - Renforcer la capacité organisationnelle de la CAURWA . 36 CHAP II : LA CONTRIBUTION DE L’INSTRUCTION A L’INTEGRATION Introduction Dans ce chapitre nous avons présenté les résultats de notre enquête effectuée dans le district de Gasabo auprès de la population Batwa au cours du mois de juin 2006. Notre échantillon est composé de 66 personnes dont 33 Batwa provenant dans 208 ménages et 33 restes de la population, tous tirés dans 5 secteurs parmi les 15 composantes de ce district. Ce chapitre a pour objectif de vérifier notre hypothèse de recherche selon laquelle l'instruction des Batwa contribue à leur intégration sociale dans la société rwandaise pour la confirmer ou l'infirmer. II.1 : Identification des personnes enquêtées La majorité des enquêtés ont l’âge entre 21-55, le tableau ci-dessous nous les montre. II. 1. 1 : Les tranches d'âge des personnes enquêtées L’âge est un élément qui nous a permis de cibler les personnes auprès de qui nous pourrons récolter les informations. 37 Tableau 1 Répartition des enquêtés selon la tranche d'âge. Tranche Effectif Pourcentage 21-25 8 12.12 26-30 14 21.21 31-35 22 33.33 36-40 14 21.21 41-45 2 3.03 46-50 2 3.03 51-55 4 6.06 Total 66 100 d'age Source : Résultats de notre enquête, juin 2006 Notre échantillon est de 66 personnes; l’âge varie entre 21et 55ans. 8 personnes soit 12,12% des enquêtés ont un âge compris entre 21-25ans; 14 personnes; soit 21,21% ont un âge compris entre 26-30, 22 personnes; soit 33,33% ont un âge compris entre 31-35; 14 personnes , soit 21,21% ont un âge compris entre 36-40; 2 personnes, soit 3,03% ont un âge compris entre 41-45 et d'autres 2 personnes dont 3,03% ont un âge compris entre 46-50 et 4 personnes, soit 6,06% ont un âge compris entre 51-55. II. 2. Le sexe des personnes enquêtées L’élément sexe nous a aidé à repartir nos enquêtés quels genres plus instruits que l’autre. 38 Tableau 2: Répartition des enquêtés selon le sexe Sexe Effectif Pourcentage Féminin 17 25,76 Masculin 49 74,24 Total 66 100 Source : Résultats de notre enquête, juin 2006 Les données relatives à la répartition selon le sexe présenté dans le tableau 2 révèlent que le pourcentage des hommes est plus élevé soit 74,24%. Les femmes ne représentent que 25,76%. Selon l'avis des enquêtés, les femmes Batwa ne sont pas actives à la participation des affaires politiques même quand on les invite, elles disent que ce sont les affaires des hommes. Souvent, ce sont les hommes qui répondent à l’invitation car ils sont toujours souples. II. 1. 3 : Le statut matrimonial des personnes enquêtées Le mariage étant un des facteurs de consolidation du ménage,le tableau cidessous nous décrit la répartition de notre échantillon selon leur état matrimonial. Tableau 3 : Répartition des enquêtés selon l'état matrimonial. Etat matrimonial Effectif Pourcentage Célibataire 10 15,15 Marié 41 62,12 Veufs 15 22,72 Total 66 100 Source : Résultats de notre enquête, juin : 2006 39 En considérant l'état matrimonial des Batwa, les mariés viennent en première position. Ils représentent 41 personnes, soit 62,12% des personnes enquêtées. Après les mariés viennent les veufs qui représentent 15 personnes, soit 22,72% des personnes enquêtées. Les célibataires viennent en dernière position ils représentant 10 personnes, soit 15,15% des personnes enquêtées. La plupart des Batwa se marient à bas âge, c'est une raison qui peut expliquer la domination des mariés dans notre échantillon. Ce mariage prématuré est du à plusieurs causes : - La vie nomade qui pousse les jeunes garçons à se marier tôt. - La sécurité alimentaire qui pousse surtout la jeune fille à fonder son foyer afin de se débrouiller personnellement, pour éviter la charge de ses petits frères et sœurs. - La cohabitation parents-enfants dans une même maison d’une à deux chambres et qui pousse les jeunes à l’age de puberté d’aller fonder leurs foyers. Suite à ces raisons, il est à remarquer que les batwa font le mariage endogamique, c’est-à-dire que le garçon cherche la femme au sein de son clan. A cause de ce mariage, il y a risque de consanguinité. Raison pour laquelle le taux de mortalité infantile est très élevé (KANYAMASORO, 2004 :37). II. 1 4 : Les occupations socioprofessionnelles Depuis longtemps la majorité des batwa pratiquait et continue à pratiquer la poterie, telle que le montre le tableau suivant. 40 Tableau 4 : Répartition des enquêtés selon la profession Occupation Effectif Pourcentage Agriculteurs 17 25,76 Potiers 29 43,93 Fonctionnaires 14 21,21 Chômeurs 3 4,55 Commerçants 1 1,51 Maçonnerie 1 1,51 Elèves 1 1,51 Total 66 100 professionnelle Source : Résultats de notre enquête, juin : 2006 Il ressort de ce tableau qu'un grand nombre d'enquêtés 29 personnes, soit 43,93% sont potiers. Les 25, 76% personnes enquêtées sont des agriculteurs, suivi des 14 personnes, soit 21,21% sont des fonctionnaires, les 3 chômeurs occupent 4,55%, les autres occupations englobent chacun 1,51% personnes enquêtées. La profession de poterie se trouve en premier rang suite à ce que presque tous les Batwa sont des potiers. A part la poterie, les batwa n’ont pas assez de terre pour cultiver, ils cultivent pour les autres afin de trouver à manger. 41 II .1.5. Niveau d’instruction des personnes enquêtées Niveau d’instruction étant un élément susceptible d’influencer la vie quotidienne, nous présentons dans le tableau ci-dessous la répartition de nos enquêtées selon leur niveau d’instruction. Tableau 5 : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction Niveau Effectif Pourcentage 25 37,88 de 11 16,67 Primaire 22 33,33 Post primaire 2 3,03 Secondaire 6 9,09 Total 66 100 d'instruction Analphabète Méthode reflect Source : Résultats de notre enquête, juin 2006 Le tableau ci-dessus montre que 37,88% sont des analphabètes, nous voyons 16,67% sont des personnes qui accèdent le centre des alphabétisations des adultes, 33,33% sont des gens qui ont fait l’école primaire seulement, 3,03% ont fait le CERAI et 9,09% ont fait l’école secondaire. Cela freine l’accès à l’emploi, source de pauvreté et avoir l’ignorance aux soins médicaux. 42 II.2 : Instruction des Batwa comme facteurs de leur intégration sociale II.2.1. Relation entre les batwa et le reste de la population Dans la culture rwandaise les rwandais vivaient dans l’unité, ils échangeaient tout c’est-à-dire ils vivaient de troc. Tableau 6. Relation entre les batwa et l’autre population Réponse Bonne Catégories Effectif % Effectif % Batwa 15 22,73 18 27,27 la 21 31,82 12 18,18 36 54,55 30 45,45 Reste de Mauvaise pop Total Source : Résultats de notre enquête, juin 2006 Quant aux 22,73% des batwa vivant au moins dans les centres différents de la campagne affirment que cohabitation est bonne car elles peuvent étudier l’école primaire. Ils expliquent cette relation en disant ceci : « Ils partagent tout, ils s’entraident sans problèmes, ils se visitent, ils prennent le feu chez les voisins ». Cependant un nombre non négligeable des personnes enquêtées 27,27% dont la majorité sont les batwa vivant dans les campagnes trouvent mauvaise leurs relations avec les autres peuples suite aux mépris, en disant qu’ils ne se lavent pas, qu’ils ne sont pas comme les autres. Ceci nous montre que même s’ils cohabitent bien, il y a aussi les problèmes de marginalisation. Des mésententes se remarquent entre les batwa et le reste de la population surtout ceux qui vivent en campagne. Dans ces endroits 27,27% disent qu’ils sont isolés par les autres populations. Du coté du reste de la population 12 personnes sur 33 interrogés, soit 18,18% ont dit que la relation n’est pas bonne car ils les marginalisent, ils les méprisent . 43 II.2.2. Participation des batwa aux différentes manifestations sociales (ou collectives) Comme tout le monde est invité dans les cérémonies, les batwa sont aussi des personnes comme tant d’autres, quand il y a des fêtes ils sont invités. Tableau 7. Invitation des batwa dans les cérémonies Réponse Ils sont invités Ils ne sont pas invités Catégorie Effectif % Effectif % Batwa 33 50 0 0 la 25 37,88 8 12,12 58 87,88 8 12,12 Reste de population Total Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Les résultats de l’enquête montrent que 87.88% des personnes interrogées, sont invités dans les cérémonies des autres, mais pendant la réception, on le met à coté pour ne pas partager avec eux sur un même plat. Ici on peut citer l’exemple d’un élève du Petit Séminaire de Nyundo qui était marginalisé, les autres élèves tutsi et hutu ne voulaient pas partager quoique ce soit avec lui. Pour briser cette marginalisation, le Directeur du Petit Séminaire qui était au courant du problème a fait préparer une bière de sorgho qu’on a mise dans une cruche et il a demandé aux élèves de partager ensemble cette bière. Les élèves tutsi et hutu s’attendaient à ce qu’on verse dans une calebasse la boisson réservée au Mutwa comme c’était l’habitude. Mais à leur grande surprise, le Directeur a demandé au mutwa d’être le premier à s’approcher de la cruche de boisson. Il a pris le chalumeau et il a commencé à boire. Après il a ordonné aux autres élèves de venir boire, allaient-ils boire ou refuser de boire ? Le Directeur de l’école qui était, bien entendu, prêtre a pris lui aussi le 44 chalumeau utilisé par le mutwa et il commença à boire. Après il a ordonné aux autres élèves de venir boire, ils ne pouvaient évidemment pas refuser étant donné la discipline des séminaristes qui consistait à obéir à leur supérieur. Ainsi donc tous les élèves ont bu sur la cruche. Le Directeur a montré qu’il ne fallait pas et qu’il ne faudra jamais marginaliser qui était très intelligent par rapport aux autres élèves. Mais malgré tout cela, il n’a pas pu être ordonné prêtre car la marginalisation continuait sous une autre forme. II.2.3. Participation des batwa aux activités collectives Beaucoup de personnes se demandent comment les batwa peuvent participer aux activités collectives. Tableau 8. Participation des batwa aux activités collectives Réponse Participation aux Non-participation activités collectives activités collectives Catégorie Effectif % Effectif % Batwa 33 50 0 0 la 30 45,45 3 4,54 66 95,45 3 4,54 Reste de aux population Total Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Dans ce tableau nous constatons que les deux catégories, 33 personnes soit 50% des batwa acceptent qu’ils s’intéressent aux activités collectives. Ils ont montré l’importance de ces activités : ils s’associent avec les autres pour être au courant de l’évolution ou du développement du pays, avoir la sociabilité, exclusion de discrimination, participer aux élections des vrais gouvernants. 45 45,45% du reste de la population ont accepté que les batwa participent à ces activités en disant : qu’ils sont les rwandais comme les autres, travailler ensemble leur permet de connaître les activités de développement. Ils sortent de la solitude, ils se sentent heureux d’être avec les autres, ils échangent les idées. Toute fois 4,54% ignorent que les batwa participent à ces activités. II.2.4. Existence des batwa dans les structures de base Dans les structures de base, il y a plusieurs personnes y compris aussi les batwa. Tableau 9. Batwa dans les structures de base Réponse Présence batwa dans structures Catégorie les batwa dans des les de structures de base base Batwa Reste des Non-présence de Effectif % Effectif % 19 28,79 14 21,21 la 12 18,18 21 31,82 31 46,97 35 53,03 population Total Source : Résultas de notre enquête juin, 2006 Les données de recherche nous ont montré que 28,79% disent qu’il y a un certain nombre de batwa dans les structures de base. C’est à- dire intègres dans le GACACA. 21,21% n’ont pas accepté cette existence à cause d’être en marge depuis longtemps même aujourd’hui ils pensent qu’ils sont marginalisés à cause de 46 mauvaises conditions de vie, de ne pas avoir un parti politique cela empêche d’être nombreux dans les structures de base. 12 personnes, soit 18,18% du reste de la population affirment qu’il y a très peu de batwa dans les structures de base à cause de l’ignorance, qu’ils n’ont pas confiance et qu’ils se marginalisent eux-mêmes. Quant au point négatif, 21 personnes soit 31,82% confirment qu’il n’y a pas de batwa dans les structures de base. II.2.5. Existence des batwa dans le gouvernement Par le manque d’étudier suffisamment, il n’y a pas beaucoup des batwa au gouvernement Tableau 10. Batwa dans le gouvernement Réponse batwa Catégories dans le au gouvernement gouvernement Batwa Reste des Non –présence des batwa Présence de Effectif % Effectif % 19 28,79 14 21,21 la 11 16,67 22 33,33 30 45,46 36 54,54 population Total Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Concernant l’existence des batwa aux hautes fonctions, le tableau ci-dessus nous montre que 28,79% ont dit que c’est très peu des batwa qui sont dans le gouvernement à cause de ne pas étudier suffisamment, de ne pas se montrer capables de diriger les autres. 21,21% batwa refusent catégoriquement que pas de batwa au gouvernement, et 21 personnes soit 31,82% du reste de la population ont dit que les batwa ne sont pas dans le gouvernement, à cause de manque de niveau d’étude élevé. 47 II.2.6. Fréquentation des batwa à l’église Avant les rwandais adoraient un seul dieu « RYANGOMBE »comme la croyance a changé, aujourd’hui on prie le Dieu Tout Puissant. Tableau 11 : Fréquentation des batwa à l’église Selon les batwa Reste de la population Fréquentation Adhérence Effectif % Effectif % à 27 40,91 10 15,15 à 6 9,09 23 34,85 50 33 50,00 l’église Non-adhérence l’église Total 33 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Nous avons vu que 40,91% ont accepté qu’ils fréquentent l’église, sauf qu’ils se sentent isolés des autres groupes de personnes. Quand ils entrent dans l’église, les autres commencent à les écarter. Jadis, les batwa priaient Ryangombe et dans leurs familles pratiquaient le culte de Ryangombe auprès de leurs enfants, c’est pourquoi dans ces jours-ci il n’y a pas beaucoup de batwa qui fréquentent l’église et n’ont pas aussi les noms chrétiens. 15,15% dans le reste de la population affirment que les batwa vont à l’église, 34,85% n’acceptent pas que les batwa fréquentent l'église et que les batwa n’ont pas les noms chrétiens en disant qu’ils se sous-estiment eux- mêmes et qu’ils se mettent à part. 48 II.2.7. Présence des enfants batwa à l’école La majorité d’enfant batwa commence à fréquenter l’école, le tableau dessous nous le montre. Tableau 12. Présence des enfants batwa à l’école Réponse Catégories Batwa Reste de Présence des batwa Non-présence des batwa dans les écoles dans les écoles Effectif % Effectif % 25 37,88 8 12,12 4,54 30 45,45 42,42 38 57,57 la 3 population Total 28 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Comme tous les rwandais, les batwa aussi n’ont pas été épargnés du problème d’analphabétisme. 37,88% sont des enfants batwa qui fréquentent l’école. Cela implique que les batwa ont compris l’importance et le rôle d’étudier parce que partout où il y a les centres, on remarque un taux d’accroissement qui fait l’école primaire. A l’école secondaire, il y a très peu parce que les autres enfants les menassent en leur disant qu’ils sont les batwa. Même le taux de réussite pour continuer l’école secondaire est très bas. II.2.8. Fréquentation des centres d’alphabétisations Un grand nombre de batwa qui n’a pas pu fréquenter l’école, ils apprennent à lire et écrire. 49 Tableau 13. Les batwa dans les centres d’alphabétisations Réponse Présence batwa des Non-présence des batwa dans les dans centres d’alphabétisation centres d’alphabétisation Catégories Batwa Reste les de Effectif % Effectif % 21 31,82 12 18,18 13,64 24 36,36 45,46 36 54,54 la 2 population Total 30 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Dans l’ensemble, 31,82% batwa enquêtés savent lire et écrire contre 18,18% qui ne savent ni lire ni écrire. On remarque qu’un grand nombre composé de femmes s’intéresse à savoir lire et écrire. Surtout, ceux qui habitent en ville savent l’importance de fréquenter l’école mais pour les campagnards ignorent cette méthode et on remarque que les batwa se trouvent dans des conditions déplorables qui ne les permettent pas d’étudier. II.2.9. Instruction des batwa comme facteur de leur intégration sociale Au long de notre étude sur l’instruction des batwa, nous avons voulu savoir si leur instruction contribue de leur intégration sociale. Le tableau ci-dessous montre l’importance d’étudier. 50 Tableau 14. La contribution de l’instruction des batwa à l’intégration sociale Réponse Importance Pas d’instruuction batwa Catégorie Batwa Reste de dans de contribution Neutre des d’instruction à l’intégration leurs des batwa intégration Effectif % Effectif % Effectif % 19 28,79 10 15,15 4 6,06 la 22 33,33 3 4,54 8 12,12 41 62,12 13 19,69 12 18,18 pop Total Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Voyant ce tableau, 28,79% batwa ont montré l’importance d’être instruit. Ils disent que si les batwa parvenaient à étudier, il y aurait beaucoup de changement au niveau de la sociabilité. Un grand nombre de batwa pouvaient devenir fonctionnaires, devraient aussi aller dans le gouvernement et avoir la capacité de combattre l’ignorance et la marginalisation. 33,33% de population restante ont dit que si les batwa étudiaient, il n’y aurait pas l’ignorance à eux, ils se sentent indépendants, ils peuvent se retrouver dans les activités de développement. 6,06% batwa et 12,12% de population restée sont neutres, ils n’ont rien dit concernant l’importance d’instruction. 51 Vérification de la première hypothèse Notre première hypothèse selon laquelle : « L’instruction des batwa contribue à leur intégration dans la société rwandaise »dépend de leur intégration sociale. Les résultats de notre enquête montrent que si les batwa étudient, ils sortiront progressivement de la pauvreté, ils se sentiront heureux comme les autres, il y aura une bonne cohabitation, et la complémentarité sans aucune discrimination. Ensuite, les explications du tableau 6 où on nous montre les relations entre les batwa et le reste de la population et qui se trouve à la page 43 nous ont suffisamment éclairé en ce qui concerne les mésententes entre ces deux catégories. 52 CHAPITRE III : IMPACT DES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENU SUR LE BIEN ETRE DES BATWA III.1.1. Distribution des principales activités des personnes regroupées En Associations et coopératives Introduction Ce chapitre doit fournir davantage de précision sur les voies de sortie pour l’intégration socio-économique des Batwa dans la société rwandaise et la vérification de la 2ème hypothèse. Comme dans le chapitre précédant, nous procèderons à la présentation et à l’interprétation des données recueillies sur terrain. III.1.2. Existence des associations Les enquêtés ont répondu que les associations existent et ont affirmé leur importance. Tableau 15. Avis des enquêtés sur l’existence des associations Réponse existence des Non-existence associations Catégorie des associations Effectif % Effectif % 25 37.88 8 12.12 Reste de la 20 30.30 13 19.69 68.18 21 31.81 Batwa population Total 45 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 53 La majorité des enquêtés est pour la création des associations. 68.18% attestent l’existence des associations : 38.88% de Batwa et 30.30% du reste de la population. Seulement 31.81% ignorent cette existence. Pour ceux qui connaissent les associations, ils y voient beaucoup des avantages. III.1.3. Participation aux associations Les associations étant un des facteurs de renforcement enfin de trouver les vivres, le tableau ci-dessous nous montre les avantages d’adherer dans les associations. Tableau 16. Participation aux associations. Adhésion dans Non-adhésion Réponse les dans les associations associations Catégorie Effectif % Effectif Batwa 27 40.91 6 9.09 Reste de 14 21.21 19 28.79 41 62.12 25 37.88 % population Total Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 La majorité des enquêtés est pour l’existence font partie des associations. 62.12% se trouvent dans les associations dont 40.91% font des poteries, 21.21% de la population restante font l’agriculture. 37.88% n’appartiennent pas dans les associations : 6 personnes, soit 9.09% de Batwa et 19 personnes, soit 28.79% du reste de la population n’y adhèrent pas. Ceux qui 54 font partie des associations ont pu réparer leur maison, certains même avaient pu payer le minerval, par contre, ceux qui ne sont pas dans les associations restent toujours dans la pauvreté et ils vivent de la mendicité. Sur cette question d’appartenance dans les associations, nous avons voulu savoir si ces associations étaient mixtes c’est-à-dire des batwa et le reste de la population. Les enquêtés ont répondu affirmativement sauf que les groupes sont déséquilibrés. III.1.4. Distribution selon les activités pour survivre Certaines activités permettent aux enquêtés de trouver des moyens de subsistance. Tableau 17. Distribution selon activités pour survivre Types d’activités Agri élevage Poterie effectif % effectif 8 Commerce Total % effectif % effectif % 12.12 25 37.88 0 0 33 50 0 28 42.42 5 7.57 33 50 12.12 53 80.30 5 7.57 66 100 Catégorie Batwa Reste de la 0 population Total 8 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 La principale activité 80.30% demeure la poterie. C’est autour de ce secteur qu’on trouve concentrées plusieurs associations. L’agri- élevage vient en deuxième lieu avec 12.12% alors que le commerce occupe la troisième place 55 avec 7.57%.Comme les Batwa ne disposent pas de terre, la majorité d’entre eux ne s’investissent pas dans l’agriculture. Toutefois ceux qui s’y investissent en raison d’une toute petite portion de terre à leur disposition, déclarent dépenser trop d’énergie pour un très faible rendement, ce qui ne les encourage pas à poursuivre cette activité. III.1.5. Amélioration des conditions de vie Nos enquêtés nous ont montré que les conditions de vie des batwa laissent à désirer. Tableau 18. Avis des enquêtés sur l’amélioration des conditions de vie Réponse Bonne alimentation Sous alimentation Effectif % Effectif % 10 15.15 23 34.85 12.12 25 37.88 27.27 48 72.73 Catégorie Batwa Reste de 8 population Total 18 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 L’observation de ce tableau 18 montre que les conditions de vie de Batwa sont à améliorer. 72.73% des personnes enquêtées expliquent ceci : Ils mangent une fois par jour, mais une nourriture qui n’est pas équilibrée. Ils manquent du travail, du marché d’écoulement des produits de leurs activités. Le reste de la population estime que les Batwa mangent une fois par jour à cause de la pauvreté, du manque de terre et qu’ils cherchent la nourriture ailleurs. 56 III.1.6. Moyens des soins de santé Les batwa ne trouvent pas de moyens suffisants pour se faire soigner. Tableau 19. Moyens des soins de santé Moyens Réponse Moyens suffisants des insuffisants soins de santé des soins de Catégorie santé Effectif % Effectif % Batwa 3 4.54 30 45.45 Reste de 5 7.57 28 42.42 12.12 58 87.87 population Total 8 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Les résultats de l’enquête montrent que 30 personnes, soit 45.43% affirment que les Batwa n’ont pas les moyens de se faire soigner à cause de pauvreté, du manque de soutien. Mais il y a un certain nombre de Batwa 4.54% qui reconnaissent avoir ces moyens ou à défaut que l’Etat a commencé à les aider afin d’accéder à des mutuelles de santé. 57 III.1.7. Fréquence dans les mutuelles de santé Un nombre écrasant de nos batwa enquêtés n’a pas de mutuelle de santé Tableau 20. Accès aux mutuelles de santé Accès Réponse aux Non-accès aux mutuelles de mutuelles de santé santé Catégorie Effectif % Effectif % Batwa 3 30 45.45 Reste de 9 13.64 24 36.36 18.18 54 81.81 4.54 population Total 12 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 D’après le tableau 20 la population enquêtée est de 66 personnes, soit 33 batwa et 33 du reste de la population. 30 personnes, soit 45.45% ne sont pas affiliées aux mutuelles de santé à cause du manque de moyens à cotiser. 24 personnes, soit 36.36% de population qui reste reconnaissent aussi que les batwa n’ont pas l’accès aux mutuelles. Quant aux affiliés, ils montrent les bienfaits d’avoir les mutuelles : on cotise peu d’argent pour se faire soigner. Dans les années passées, les batwa ne voyaient pas la nécessité de se faire soigner car plusieurs d’entre eux recouraient à la médecine traditionnelle basée sur les plantes médicinales. III.1.8. Capacité de paiement de minerval Suite à leur pauvreté la majorité des batwa n’a pas de moyens de payer le minerval de leurs enfants. 58 Tableau 21. Capacité de paiement de minerval Capables Réponse Incapables Effectif % Effectif % 7 10.61 26 39.39 de 11 16.67 22 33.33 18 27.27 48 72.69 Catégorie Batwa Reste population Total Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Le tableau ci-dessus montre que 7 personnes, soit 10.61% ont la capacité de payer le minerval surtout à l’école primaire. 39.39% ne peuvent pas payer. En général dans les écoles primaires et secondaires, il y a très peu d’enfants batwa. Toutefois, vu que la scolarisation est la clef de voûte du développement humain, le gouvernement rwandais a pris des dispositions de nature à favoriser l’accès privilégié des batwa aux écoles primaires et secondaires. En effet le MINALOC a donné des consignes pour que ces enfants étudient gratuitement le primaire et le secondaire. III.1.9. Acceptation des Batwa par le gouvernement Les batwa sont des citoyens comme les autres rwandais, l’administration en tient compte, ils ne sont pas exclus. 59 Tableau 22. Acceptation des Batwa par le gouvernement Egalité Acceptation des Non-égalité populations des populations Participation Effectif % Effectif % Batwa 20 30.30 13 19.69 12.12 25 37.88 42.42 38 57.57 Reste de population Total 28 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 La majorité des enquêtés apprécient le gouvernement de l’unité et de la réconciliation nationale. 30.30% des Batwa disent qu’ils sont bien accueillis comme les autres, les autorités reçoivent leurs problèmes sans difficultés. S’ils ont besoins des papiers de voyage ils les trouvent facilement. 12.12% du reste de la population disent qu’ils se sous-estiment parce qu’ils sont pauvres et qu’ils n’ont pas suffisamment étudié. III.1.10. Nombre des enseignants Batwa Suivant la non qualification des Batwa on voit que dans l’enseignement il n’y a pas beaucoup de cadres Batwa 60 Tableau 23. Avis des enquêtés sur le nombre des enseignants Batwa Réponse Beaucoup Peu d’enseignants d’enseignants Effectif % Effectif % Catégorie Batwa 7 Reste de 3 10.61 26 39.39 4.54 30 45.45 15.15 56 84.84 population Total 10 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 D’après les résultats de notre recherche, 84.84% montrent que dans l’enseignement, il y a peu des batwa et ils avancent les arguments : ils n’ont pas étudié. 15.15% seulement affirment qu’il y a beaucoup d’enseignants batwa et non batwa dans les écoles informelles. III.1.11. Les problèmes dans les associations et coopératives Les batwa travaillent péniblement et ils produisent peu. 61 Tableau 24. Avis des enquêtés sur les problèmes dans les associations et coopératives Difficultés dans Manque Réponse de les associations difficultés dans les Catégorie associations Effectif % Effectif % Batwa 29 43.94 4 6.06 Reste de po 5 7.57 28 42.42 Total 34 51.51 32 48.48 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Au regard de ce tableau, 43.94% montrent leurs difficultés rencontrées dans leurs associations. Ils travaillent beaucoup mais, suite au changement du climat, la production n’est pas appréciable. Quand il y a beaucoup de pluie les poteries s’abîment dans les saisons sèches, les pots se conservent mieux. 42.42% du reste de la population n’ont pas des associations mais plutôt des coopératives. III.1.12. Les moyens de communication utilisés par les Batwa La plupart des batwa utilise la radio pour être informé 62 Tableau 25. Les moyens de communication utilisés par les Batwa Ceux qui ont les Qui Catégorie moyens n’ont pas de moyens de de communication communication. Médias Effectif % Effectif % Radio 23 34.85 10 15.15 Journaux 6 9.09 27 40.90 Total 29 43.94 37 56.06 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Les données de notre enquête nous montrent que 34.85% utilisent la radio comme moyen de communication. Il y en a ceux qui l’écoutent chez les voisins. 9.09% utilisent les journaux pour connaître l’actualité. 56,06% n’ont ni radio ni journaux. III.1.13. Connaissances sur le Sida Le SIDA ne cesse de faire des ravages dans le monde en général, en Afrique et au Rwanda en particulier, sur ce fléaux la plupart des Batwa a été sensibilisée sur le SIDA. 63 Tableau 26. Connaissances sur le Sida Connaissances Manque Réponse sur le sida de connaissances sur le sida Catégorie Effectif % Effectif % Batwa 25 37.87 8 12.12 Reste de 33 50 0 0 87.87 8 12.12 population Total 58 Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 A travers les résultats de notre enquête, nous remarquons que 37.87% des batwa sont sensibilisés concernant sur la transmission du sida. Seulement 12.12% ne sont pas sensibilisés. Parmi les batwa, beaucoup d’entre eux ont plusieurs femmes, raison pour laquelle ils s’exposent à la transmission du sida. Il est conseillé d’avoir une seule femme et d’être fidèle à son conjoint et de ne pas être dans le« vagabondage » sexuel. III.1.14. Les voies de sorties vers le développement des batwa Pour être développé les Batwa préfèrent qu’un grand nombre soit étudié. 64 Tableau 27. Les voies de sorties vers le développement des Batwa Positives Suggestion Négatives Effectif % Effectif % Batwa 28 42.42 5 7.57 Reste de 30 45.45 3 4.54 58 87.87 8 12.11 Participants population Total Source : Résultats de notre enquête juin, 2006 Comme le montre ce tableau, 42.42% batwa estiment que les voies de sortie en vue de leur développement dépendent des facteurs suivants : - L’existence des batwa instruits et actifs au sein des associations, des instances de décision de base et dans une large mesure, au sein du gouvernement et de plus hautes institutions de l’Etat, - L’accroissement du taux de scolarisation des enfants à travers des mesures contre des discriminations, - L’existence d’un vrai programme de plaidoyer envers les batwa en vue d’une plus grande insertion dans la vie socio-économique. 45.45% du reste de la population ont les mêmes avis que les batwa et qu’ils doivent avoir des projets rentables. 65 Vérification de la deuxième hypothèse Telle que formulée : « Les activités génératrices de revenus autres que la poterie constituent une des voies pour l’intégration socio-économique des batwa dans la société rwandaise » ; de celles-ci dépend leur intégration sociale. Cette hypothèse est vérifiée et confirmée dans la mesure ou il a été démontré que les batwa et le reste de la population vivent d’autres activités que la poterie. Dans toutes ces catégories, le plus grand nombre des composants sont d’accords du développement. Ce qui est plus important encore, c’est que la grande majorité d’enquêtés a une perception positive vis-à-vis du développement ci haut évoqué. Les résultats de notre enquête montrent que si les batwa prenaient d’autres activités, ils seraient développés, ils auraient les moyens de payer le minerval, de nourrir la famille. Ensuite, les explications du tableau 15 où on nous montre l’existence des associations et leur utilité qui se trouve à la page 53 nous ont suffisamment expliquée sur l’importance d’être dans les associations. 66 CONCLUSION GENERALE 1. SYNTHESE DU TRAVAIL Notre travail a porté sur « le niveau d’instruction des batwa et son impact sur les relations socio-économiques au sein de la société rwandaise, cas du district de Gasabo ». Notre objectif principal est d’analyser l’importance et la valeur des batwa instruits dans la société. Afin d’éviter un blocage à un changement positif de la société. Nous pouvons dire que les hypothèses de travail ont été confirmées. Nous nous sommes posées des questions qui constituent notre problématique à savoir : -Quel serait l’impact de l’instruction des batwa sur leur intégration socioéconomique dans la société rwandaise ? -Quelle serait la voie de sortie pour leur intégration socio-économique ? Des essais de réponses à ces questions ont été formulés comme principales hypothèses à notre étude. L’instruction des batwa contribue à leur intégration dans la société rwandaise. Les activités génératrices de revenus autres que la poterie constituent une des voies pour l’intégration socio-économique des batwa dans la société rwandaise. Nous avons eu à recourir à plusieurs techniques telle que : La technique documentaire pour le recueil des différentes idées à travers les écrits disponibles - Technique d’échantillonnage pour cibler les personnes à enquêter - Technique d’interviews pour collecter les données et les informations orales - Technique de questionnaire pour récolter les données écrites chez les enquêtés 67 - Technique d’observation pour pouvoir analyser les comportements des batwa . - Technique de sondage dans le dépouillement des questionnaires d’enquête pour pouvoir analyser et interpréter les résultats d’enquête. Nous avons aussi employé certaines méthodes notamment : - La méthode analytique qui permet d’analyser des informations recueillies pour tirer la conclusion - La méthode historique permet de saisir les faits passés pour mieux comprendre les faits présents pour envisager les perspectives d’avenir dans notre recherche. - La méthode statistique pour réunir les données en quantité en vue de les synthétiser et les présenter sous forme de tableau Après la collecte, l’analyse et l’interprétation des résultats d’enquête, nous avons constaté que nos hypothèses ont été confirmées. La première hypothèse est vérifiée dans le second chapitre où nous avons analysé comment l’instruction des batwa contribue à leur intégration dans la société rwandaise. Nous avons constaté que les batwa ont la soif de se développer à travers les études. Nous avons aussi vérifié la deuxième hypothèse dans le troisième chapitre où nous avons analysé l’impact des activités génératrices de revenus comme voie de sortie de la pauvreté. Les analyses faites à partir d’enquête faite et les résultats obtenus ont montré qu’il y a une forte acceptation de participer aux autres activités autres que la poterie. C’est pour cela que notre deuxième hypothèse a été confirmée et nos objectifs ont été atteints. 2. SUGGESTIONS Nous pensons que l’Etat, les ONG oeuvrant sur le territoire national ont tous une part de responsabilité dans la réintégration sociale des batwa. 68 C’est dans cet ordre d’idées que nous suggérons : 2.1. Aux Batwa - D’encourager leurs enfants d’aller à l’école - De cesser de se sous-estimer - De se grouper en associations afin de combattre la pauvreté - Ceux qui ont étudié devraient sensibilisé leurs frères de ne pas s’auto marginaliser. 2.2. Aux O.N.G Batwa - De conscientiser les batwa pour leur développement. - De soutenir les activités génératrices des revenus afin de trouver les vivres facilement. - De faire le plaidoyer pour les droits des batwa au niveau local, national et international. 2.3. A la population rwandaise - De comprendre que la sociabilité des rwandais interpelle la conscience de tous et chacun. 2.4. A l’Etat - D’organiser beaucoup de séances de convivialités réunissant toute la population. - De renforcer les capacités des batwa économiquement aliénées. - De faciliter aux batwa l’accès aux soins de santé - De distribuer la terre en faveur des batwa. en tant que personnes 69 -D’élaborer un programme spécifique pour l’instruction des enfants batwa. - De favoriser la formation professionnelle : Les batwa qui n’ont pas eu la chance de continuer leurs études suivent au moins un métier qui leur permettra de se prendre en charge et de subvenir aux besoins de leurs familles. Ils peuvent suivre la couture, la plomberie, la soudure, la menuiserie et la mécanique automobile. A la fin de la formation, qu’ils bénéficient d’un équipement nécessaire pour la mise en pratique des services acquis. - D’impliquer les batwa dans le processus national, surtout dans le programme de réduction de la pauvreté. -De mettre en place un programme spécial de construction des logements pour tous les batwa dans les agglomérations. 3. PERSPECTIVE DES RECHERCHES ULTERIEURES - Contribution des batwa dans le développement socio-économique du pays. - Analyse la cause de marginalisation. 70 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGE 1) APDHAC, Formes contemporaines d’esclavage, UCAC . Yaoundé 1999. 2) BELMONDE ,T ., Peuples indigènes et tribaux et du stratégies de Réduction de la pauvreté du Caméroun, Yaoundé 2005. 3) FERGUS, M ., Guide des droits des peuples autochtones dans l’organisation Internationale du travail,FPP, Angleterre, 2004 . 4) IPACC , Peuples autochtones d’Afrique, Afrique du Sud, 2003-2004. 5) GRAWITZ, M , Lexique des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2000. 6) JAVEAU, C. , Enquête par questionnaire, manuel à l’usage du praticien, 3ème édition, 2ème tirage, édition de l’Université lible de Bruxelles, 1985. 7) LEWIS ,J. , Les pygmées Batwa de la région des grands Lacs, Londre,2001 8) KAGAME,A.,Un abrégé de l’histoire du Rwanda de 1853 à1972, Butare, Edition de l’Université Nationale du Rwanda,1952. 9) LAGGER, L ., Le Rwanda ancien, Edition, Namur, 1939-1959. 10) OIT, Les peuples indigènes et tribaux, Genèse, Royaume Uni 2006. 11) ROGER, P., Les droits fonciers et les minorités, Angleterre, 1994. 12) VIRTON, P. , Les dynamiques sociaux, initiation à la sociologie,tome III Paris, collection Points d’appuis, 1994. 13) WOODBURN, J . ,Indigenous disrimination in subsaharan Africa,1997 . 71 DICTIONNAIRE ET ENCYCLOPÉDIE 1) Boudon, R , Dictionnaire de sociologie, paris, Larousse , 2003 2) Petit Larousse,1975 3) Petit Larousse, 1980 4) Petit Larousse,2000 5) Petit Larousse rouge, 1989 6) Petit Larousse en couleurs, 1972 MEMOIRES 1) KANYAMASORO, M . , Analyse de la situation socio-économique des Pygmées « Batwa » ULK, Kigali, 2004. 2) NIYITURINDA, E., Analyse de la réintégration sociale des personnes qui ont passé aux aveux pour crime de génocide de 1994 au Rwanda Libéré provisoirement, UNR, Butare ,2005. COURS 1) GATARAYIHA, G ., Sociologie de l’éducation, ULK Kigali,inédit 2005. 2) KALIMBA ,E., Histoire du Rwanda, 2005. 3) MBONYINKEBE,D., Méthodologie de la recherche scientifique, ULK, Kigali, 2002. 4) RURANGWA, JMV., Psychologie sociale, 2005. 5) RWAKAYIRO, I., Changement social, 2005. 72 RAPPORTS 1) CAURWA ., Enquête sur les conditions de vie socio-économique des ménages bénéficiaires de la communauté rwandaise, 2004. 2) IWGIA., Rapport du groupe de travail de la commission Africaine des droits de l’homme, Danemark, 2005. 3) LEWIS,J., et KNIGHT,J.,Les twa du Rwanda, rapport d’évaluation de la situation des twa et pour la promotion des droits des twa dans le Rwanda d’après guerre, Londres, 1996. 4) MRG, Rapport de la conférence sous régionale sur le thème : marginalisation des Batwa au niveau de l’accès à l’éducation dans les pays des grands Lacs (Burundi,Rwanda,RDC,Uganda) Bujumbura, 2003. SOURCE ELECTRONIQUES 1) ADRIAENSSEUS, J., La vie économique du Rwanda-Urundi Nyakinama, Rwanda, 1957 www.reliefweb 8 /4/2006. 2) BRACKMAN, C ., Rwanda : Histoire d’un génocide, paris, 1994 www .mineusorg 11/4/2006. 3) GUICHAONA, A., Les crises politiques au Burundi et au Rwanda (1993-1994), Analyse, faits et documents, Paris, 1995. www .unpo.org 21/5/2006. 73 ANNEXES