L`Assassin Royal (tomes 1 à 6)

L’ASSASSIN ROYAL
Aussi publié sous le nom LA CITADELLE DES OMBRES
L’Apprenti assassin (I)/ L’Assassin du Roi (II) / La Nef du Crépuscule (III) /
Le poison de la vengeance (IV) / La voie magique (V) / La Reine solitaire (VI)
ROYAL ASSASSIN
Auteur : Robin Hobb
Pays : USA
Traduction : Arnaud Mousnier-Lompré
Edition : J’ai Lu Fantasy
Dimensions : 6 x (18 x 11 x 2,5 cm)
510, 415, 414, 349, 382 et 381 pages
300g environ chaque
Publication :
Prix de vente : de 6,8 à 20,6€ le livre (selon éditions)
Genre : aventures/fantastique
Pour résumer…
Fils illégitime d’un défunt prince-héritier, Fitz
grandit à Castelcerf, côtoyant ses oncles Vérité et
Royal. Le roi Subtil le prend vite sous son aile et décide
de faire de lui son assassin royal. Il est donc formé par le mystérieux Umbre, qui lui enseigne à agir
secrètement, pour ménager les intérêts de Castelcerf. Parallèlement à cette formation éprouvante,
Fitz s’évertue à développer ses talents d’artiseur. Un don particulièrement rare et éventuellement
puissant, qui pourrait s’avérer rapidement très précieux : des Pirates commencent à attaquer les côtes
maritimes, semant la désolation et transformant les villageois attaqués en d’abominables êtres
cupides et déshumanisés. Mais malgré ces périls, le mariage de Vérité avec la future reine des
Montagnes qui serait un avantage commercial pour les Six-Dûchés, semble se dessiner selon les
désirs de Subtil. Et alors que le reste de la famille régnante semble tout occupé à ces préparatifs et
évènements extérieurs, Royal semble viser des objectifs supérieurs. Au milieu de cela, Fitz sera bien
malgré lui le catalyseur d’évènements qui auront une influence capitale sur l’avenir des Six-Dûchés…
Cette série est impressionnante. Six livres pour une saga fleuve, mêlant les voyages
initiatiques, de l’aventure, de la fantasy, et de complexes affaires de complots politiques. Un vrai régal.
Sur l’étendue de son œuvre, Robin Hobb se donne le temps de développer ses personnages en leur
donnant une réelle profondeur psychologique et émotive, les rendant sincèrement attachants. Ces
personnages font la force du récit, avec leurs qualités et défauts. Les pensées et relations de Fitz
avec nombre des personnages qui l’entourent sont d’une subtilité réjouissante et Kettricken est un
personnage absolument sublime qui a l’unique défaut d’être malheureusement fictif.
Si l’édition française s’est sévèrement loupée en saucissonnant les trois romans initiaux en six
volumes, le plaisir est malgré tout au rendez-vous. Certains passages sont parfois dérangeants (le
début du quatrième tome est à cet égard assez étonnant à lire) et le final semble un tantinet trop
court ? Qu’importe, on est porté par les mots tout au long de l’intrigue, cherchant à mettre à jour les
multiples personnages secondaires aux positions difficiles à cerner au premier abord. Les séquences
à Castelcerf rappellent par certains points l’ambiance du Seigneur des Anneaux, mais la comparaison
avec l’œuvre de Tolkien s’arrête là. Ici point de gnomes, elfes, fée ou nain. Le côté fantasy de l’œuvre
apparaît en fait surtout sur la fin de la série, et s’insère finalement assez bien dans le ton du récit.
La force de cette œuvre est peut-être d’avoir réussi à intégrer des éléments fantastiques (les
Pirates, l’Art et le Vif notamment) à une narration qui prend sa base sur une histoire finalement archiclassique : histoire d’amour, complots à la cour, voyage initiatique, périls extérieurs… Tout cela aurait
pu se passer dans quelque contrée de la vieille Europe. Car si les Pirates décrits nous sont
redoutables et détestables, ils n’ont finalement que leur étrange pouvoir, habilement exploité, pour les
rendre quasi-uniques dans la littérature. On se sent bien dans les Six-Dûchés, Fitz est touchant par
ses faiblesses et ses échecs successifs et on a l’impression de lire quelque chose que l’on connaît,
mais qui malgré tout n’a jamais été vu sous cet angle. Un véritable plaisir, qu’il serait bête de se
refuser… (18/20)
NB : Deux séries complètent L’Assassin Royal : Les Aventuriers de la Mer et L’Homme Fauve, mais leur publication
française n’est pas achevée, pour l’une comme pour l’autre…
G.H. septembre 2004