L`euthanasie à domicile : considérations pratiques 1. Les textes
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L`euthanasie à domicile : considérations pratiques 1. Les textes
L’euthanasie à domicile : considérations pratiques 1. Les textes législatifs L’euthanasie est régie par une loi du 28 mai 2002 (dépénalisation de l’euthanasie sous certaines conditions et procédures), complétée par la loi du 10 novembre 2005 (concernant les pharmaciens). Une loi du 27 avril 2007 traite de la déclaration anticipée. En résumé de ces textes de loi, on peut dire : o le médecin qui pratique une euthanasie ne commet pas d’infraction s’il est assuré que : o le patient est majeur, ou mineur émancipé, capable et conscient au moment de la demande (celle-ci doit être volontaire, réfléchie et répétée). A ce sujet, on distingue la demande d’euthanasie (faite par le malade atteint d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable) d’une déclaration anticipée (qui est une demande faite à l’avance, pour le cas où on se trouverait, à un moment ultérieur de la vie, dans une situation d’inconscience irréversible et souffrant d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable). o Le patient se trouve dans une situation médicale sans issue, et fait état d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée, et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable. o Le médecin doit : o informer le patient de son état de santé et de son espérance de vie, envisager les possibilités thérapeutiques existantes (y compris soins palliatifs), arriver à la conviction avec le patient qu’il n’y a aucune autre solution raisonnable et que la demande du patient est entièrement volontaire. Plusieurs entretiens sont nécessaires. o consulter un autre médecin quant au caractère grave et incurable de l’affection en précisant les raisons de la consultation. Celui-ci doit rédiger un rapport à consigner dans le dossier médical. o s’il est d’avis que le décès n’interviendra manifestement pas à brève échéance, consulter un deuxième médecin psychiatre ou spécialiste de l’affection en précisant les raisons de la consultation. Celui-ci doit rédiger un rapport à consigner dans le dossier médical. o laisser s’écouler au moins un mois entre la demande écrite du patient et l’euthanasie. Cette demande doit être rédigée, datée et signée par le patient lui-même ou par une personne majeure de son choix (sans intérêt matériel au décès du patient) si le patient n’est pas en état de la rédiger lui-même. Cette personne doit mentionner le fait que le patient n’est pas en état de formuler sa demande, et expliquer les raisons en présence du médecin dont le nom doit être mentionné. Ce document doit être versé au dossier médical. o Le patient peut révoquer sa demande à tout moment, auquel cas la demande est retirée du dossier médical. o Le médecin rédige une ordonnance au nom du patient concerné, où il détaille les substances ainsi que leurs nombres en toutes lettres et indique clairement qu’il s’agit du cadre de l’euthanasie. Les médicaments et matériel sont payés au moment e-news médecins-pharmaciens avril 2008 o o o o de la délivrance. Le médecin vient chercher lui-même les produits. Les médicaments et outils médicaux non utilisés doivent être remis à la pharmacie pour destruction. Le médecin qui a pratiqué une euthanasie envoie, dans les quatre jours ouvrables, le document d’enregistrement (voir annexe) par lettre recommandée avec accusé de réception à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation (CFCEE) , rue de l’Autonomie 4, 1070 Bruxelles. Le premier volet de ce document (volet I) est strictement confidentiel et doit être scellé par le médecin, il ne pourra être ouvert qu’après décision de la commission, il comprend l’identité du patient. Aucun médecin n’est tenu de pratiquer une euthanasie, il doit dans ce cas communiquer le dossier médical du patient au médecin désigné par le patient ou par la personne de confiance. La personne décédée à la suite d’une euthanasie pratiquée dans le respect e la loi est réputée décédée de mort naturelle. Le pharmacien o qui délivre les substances euthanasiantes, ne commet aucune infraction s’il le fait sur base d’une prescription où le médecin a indiqué clairement qu’il s’agit d’une prescription dans le cadre de l’euthanasie o doit remettre ces substances au médecin et à lui seul. Un(e) assistant(e) en pharmacie ne peut fournir ces produits. 2. Les substances utilisées Penthotal® vial 10 x 1gr Norcuron® 10 mg 4 ampoules Baxter® NaCl 0,9% VIAFL 250 ml Perfupack Baxter® Tegaderm® IV ref 1633 Seringue Terumo Luer Lock 20 ml Braun® NaCl 0,9% 100 ml Aiguille Terumo 18G1.5 Discofix 3 robinets + rallonge 50 cm Sont facultatifs Aiguille PortaCath gripper 22G 1.9 cm Dormicum® 15 amp15mg/3ml Les noms de marques sont donnés à titre indicatif, le médecin peut s’il le désire utiliser d’autres matériaux d’administration qu’il juge plus appropriés. e-news médecins-pharmaciens avril 2008 3. Procédures Voie IV Sédation préalable (si souhaitée par le patient) Temesta® 2 à 4 mg en IV lente ou Dormicum® 0,5 à 1,5 mg en IV lente ou 0,6 à 2,5 mg/h en perfusion. Induction du coma Penthotal® en IV lente 1 ou 2 grammes dilués dans une seringue avec 10 ml de sérum physiologique ou un Baby-Baxter®de 250 ml en perfusion. Curarisation après la perte de conscience (sauf si le décès est survenu rapidement après administration du Penthotal) Norcuron® 20 mg en IV lente. En cas d’utilisation de la perfusion, attention de bien rincer la tubulure au sérum physiologique avant d’injecter le curarisant car il y a un risque de précipitation avec le Penthotal®. Si le patient est porteur d’une chambre sous cutanée implantable une aiguille spécialement adaptée peut être prescrite (Aig Portacath Gripper 22 G 1.9 cm). Voie Orale Si la voie IV est impossible, un recours à la voie orale est possible Administrer un antiémétique 1h avant : 2 comprimés de Primpéran® ou de Litican®. Anxiolyse (éventuelle si souhaitée par le patient) (Temesta Expidet®) Induction du coma Solution à administrer par voie orale préparée à l’avance, conservation limitée à un mois. Formule : 10 gr de pentobarbital ou secobarbital 10 ml de propylène glycol 20 ml d’alcool 15 ml d’eau 50 ml de sirop d’écorces d’orange amère Curarisation Norcuron® 40 mg en IM Sources : Moniteur Belge 25.9.2006 –ED1 AR du 27/04/2007 L’euthanasie en Belgique : état des lieux. Dr Béatrice Figa. Revue de médecine générale n°230 février 2006 L’euthanasie : considérations pratiques. Dr Béatrice Figa. Revue de médecine générale n°230 février 2006 e-news médecins-pharmaciens avril 2008