Tribune de

8 Emploi
Tribune de Genève | Mercredi 7 janvier 2015
Formation
La relation humaine au cœur du métier
d’assistante en soins et santé communautaire
biller, je prépare le petit-déjeuner
et leur prodigue des soins (pansements, injection d’insuline, etc). Je
les assiste aussi pour organiser
leur lieu de vie.»
Par année, Bénédicte et ses
2200 collègues n’assurent pas
moins de 547 000 heures de soins.
En outre, plus de 450 000 repas
sont livrés dans le canton et
4038 appareils de sécurité sont en
location (système d’alarme à porter au poignet, par exemple).
Ce domaine
est exigeant,
mais offre de bonnes
opportunités
d’emploi
Joëlle Rebetez
Office pour l’orientation,
la formation professionnelle
et continue (OFPC)
Quartier des Avanchets, 8 h du
matin. Séance de coordination
dans les locaux de l’institution genevoise de maintien à domicile
(imad). Bénédicte Soulard, 22 ans,
assistante en soins et santé communautaire (ASSC), prend connaissance du programme de sa
journée. Il est chargé: une
dizaine de visites à organiser
auprès de deux jeunes mamans,
une personne handicapée, un
homme souffrant d’une maladie
psychique et plusieurs personnes
âgées.
Travail d’équipe
Sur le terrain
Des clients («on les appelle ainsi»)
que la jeune femme soigne, écoute
et accompagne dans les activités
de la vie quotidienne. Objectif: favoriser leur autonomie. Contrairement aux ASSC rattachés à une
institution médico-sociale, Bénédicte se rend directement au domicile de ses clients avec son savoir-faire et son smartphone en
poche, sans oublier un sac à dos
contenant son matériel médical.
Son intervention est attendue,
voire indispensable: «J’aide mes
clients à faire leur toilette et à s’ha-
Bénédicte Soulard, assistante en soins et santé communautaire à l’imad, se rend directement au
domicile de ses clients avec son smartphone et son sac à dos contenant son matériel médical. OFPC-SISP
A l’agenda de la Cité des métiers et de la formation
14 janvier, de 14 h à 16 h zoom
sur les métiers de l’horlogerie
avec présentation de toutes les
formations du domaine,
de l’AFP au Bachelor HES.
15 janvier, de 17 h à 19 h l’imad
recrute 12 apprentis ASSC pour la
rentrée d’août 2015. Le recrutement se tiendra dans les locaux
de l’OFPC, rue Prévost-Martin, 6.
Les candidats se présentent avec
un dossier complet (lettre de
motivation, CV, trois derniers
bulletins scolaires, attestations et
certificats de travail). Condition
spécifique: avoir 18 ans à l’entrée
de l’apprentissage. Les candidats
jusqu’à 40 ans sont acceptés.
Plus d’infos sur:
www.citedesmetiers.ch/geneve
et sur www.imad-ge.ch. J.R.
Sur le terrain, Bénédicte travaille
de manière autonome. Mais elle
n’est jamais complètement seule:
autour du client se met en place
une prise en charge globale. La
collaboration s’établit d’abord
avec le médecin traitant qui mandate l’infirmier référent. Responsable du dossier, ce dernier suit
l’évolution générale de la personne et délègue certains actes à
différents professionnels. ASSC,
aides-soignants et aides à domicile
interviennent ensuite de manière
temporaire ou durable.
«Ensemble, nous formons une
équipe, interface essentielle pour
garantir une approche du client
dans sa globalité», raconte la jeune
femme. Entre eux, les informations circulent: «Grâce à une application commune téléchargée sur
notre téléphone portable professionnel, nous avons accès au fichier client qui répertorie les
anamnèses et autres interventions», note encore Bénédicte.
Etre à l’écoute
«Se rendre à domicile demande
une grande capacité d’adaptation», ajoute-t-elle. Pendant son
apprentissage déjà, elle se confronte à nombreuses situations
humaines qu’elle apprend à gérer
avec professionnalisme. «Pour
s’engouffrer dans la vie des gens,
dans l’intimité de leur appartement, il est indispensable d’être
doté de compétences relationnelles aiguës, se montrer attentif à
l’autre et à l’écoute de ses besoins,
même s’il ne les exprime pas explicitement.»
Des compétences humainestransversales et du recul aussi, car
certaines périodes de l’année se
révèlent plus difficiles, à Noël notamment. «On se sent parfois impuissant face à l’isolement social
ou la baisse de moral chez les plus
vulnérables.» Mais Bénédicte a appris à se protéger. «Je sors avec
mes amis et pratique la course à
pied, un excellent moyen pour se
ressourcer.» En outre, elle
échange beaucoup avec ses collègues pour dédramatiser et pour
garder un équilibre.
Se spécialiser
Des projets pour la suite? «Je poursuis actuellement des cours du
soir à l’Ecole de culture générale
pour entrer l’année prochaine à la
Haute Ecole de santé de Genève.»
Car Bénédicte a toujours rêvé de
devenir infirmière. Motivée et prévoyante, elle souhaite continuer
d’exercer son métier d’ASSC pendant ses études en soins infirmiers. «Je pourrai travailler pendant le week-end. Cela me permettra de gagner un peu d’argent et de
garder le contact avec le terrain.»
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