Avoir une identité en Haïti, c`est avoir une voix au chapitre

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Avoir une identité en Haïti, c`est avoir une voix au chapitre
Là pour
There for
Nou la pou Ayiti
Avoir une identité en Haïti,
c’est avoir une voix au chapitre
À Port-au-Prince, dans les ruelles étroites et grouillantes de
monde du quartier Bel Air, la vie se poursuit au milieu des
décombres de maisonnettes éventrées par le séisme du
12 janvier. C’est un jour comme les autres dans ce quartier
défavorisé et chaud. Sur les murs encore debout, sur les
portes branlantes des maisons, partout apportant une touche
de couleur, les photos des candidats nous rappellent qu’Haïti
est plongée dans une campagne électorale.
Au-delà des élections, c’est la vie de base qui est
compromise. Officiellement, aux yeux de la loi, un citoyen
sans identité n’existe pas, ne peut rechercher un emploi,
acquérir des titres de propriété, ouvrir un compte bancaire,
ou aller à l’université. Pour le gouvernement, la mise à jour
du registre civil est aussi cruciale pour mieux planifier ses
politiques. Comme l’explique Marie-Claude Delson, vendeuse
d’épices sur le trottoir : « La carte d’identité nationale est
importante pour des services bancaires et aussi pour faire
des affaires. Si tu n’as pas de carte, inutile d’aller à la banque
ou espérer avoir un petit prêt ».
Sans pièce d’identité officielle, une personne ne peut voter.
Sans identité reconnue, le citoyen n’existe pas et il lui est
impossible de participer à la vie économique, politique et
Noir / Black
démocratique de son propre pays. C’est là qu’est intervenue
l’ACDI avec un projet de « moderniser le registre civil haïtien ».
Agence canadienne de
Canadian International
En partant
du principe
que le Development
droit à l’identité
développement
international
Agency est un droit
fondamental, l’ACDI, en partenariat avec l’Organisation des
États américains
(OEA), vise à renforcer l’Office National
Canadian International Agence canadienne de
Development Agency
développement international
11-179-5
Quadrichromie
/ CMYK
Agence canadienne de
développement international
Canadian International
Development Agency
Canadian International
Development Agency
Agence canadienne de
développement international
© ACDI/CIDA : Jean-François Leblanc
Justement, ce sont les élections qui nous amènent à Bel Air.
Car qui dit élections, dit électeurs et cartes d’identité
nationale, donc reconnaissance d’identité et forcément
capacité de voter. Et c’est là que le bât blesse. Avec le
tremblement de terre, l’identité de milliers de citoyens s’est
volatilisée et les actes officiels, quand ils existaient, ont
disparu. Pire, des milliers d’électeurs potentiels ne sont
pas inscrits, voire comptabilisés, dans le registre civil de l’État
haïtien.
Pour que le gouvernement haïtien puisse mieux planifier ses politiques,
il lui est essentiel de mettre à jour le registre civil. Le bureau d’enregistrement
de Bel Air multiplie les initiatives pour sensibiliser la population à la
nécessité et aux avantages d’obtenir une carte d’identité nationale. Ce
sont des jeunes du quartier, comme Ricardo, qui travaillent auprès de la
population.
Noir / Black
d’Identification haïtien et à moderniser sa capacité d’établir
un système d’identification et d’enregistrement national
permanent, universellement accessible, sécuritaire et non
discriminatoire. En bref, rendre l’enregistrement du citoyen
haïtien plus accessible et, ainsi, lui permettre de prendre
une part active à la vie politique et économique de sa
collectivité et de son pays.
Quadrichromie / CMYK
Les gens savent que l’obtention de cette carte est un outil
essentiel à l’amélioration de leur condition. Une jeune mère
de deux enfants, Daphné Lemène, est déterminée à obtenir
cette carte et attend patiemment : « Je veux cette carte pour
trouver du travail, mais aussi pour voter ». Après le
tremblement de terre, elle n’a pas pu décrocher un travail
dans les projets « travail contre rémunération » parce qu’elle
n’avait pas de pièce d’identité. Et elle entend faire entendre
sa voix en allant voter.
© ACDI/CIDA : Jean-François Leblanc
Parmi les résultats obtenus, on note que 93,9 % de la
population a droit de vote, ce qui veut dire que 4,7 millions
d’Haïtiens ont été inscrits sur la liste électorale. Plusieurs
fonctionnaires haïtiens ont reçu une formation relative à
l’adaptation de nouvelles technologies à leur travail, y
compris la numérisation de millions de documents papier
afin d’en accroître leur accessibilité et leur utilisation en
format électronique. Grâce à ce processus, la population
haïtienne a maintenant un meilleur accès aux services
gouvernementaux.
Il y a 141 bureaux d’enregistrement en Haïti. L’Organisation des États
américains (OEA) est particulièrement fière de celui de Bel Air, qui est
exemplaire. Avec l’appui de l’ACDI, l’OEA multiplie les initiatives pour
sensibiliser la population à la nécessité et aux avantages d’obtenir une
carte d’identité nationale.
Les gens sont d’autant plus encouragés, car les formalités
ont été simplifiées : formulaire rempli avec l’information de
base, prise d’empreintes digitales et de photo, et le tour est
joué. Les gens sont motivés puisqu’ils savent que cette carte
leur donne accès au travail, aux services bancaires, à un
passeport et bien sûr au droit de vote. Une identité nationale
leur donne le pouvoir d’influencer leur vie dans le cadre
d’une bonne gouvernance.
Il y a 141 bureaux d’enregistrement en Haïti et l’OEA est
particulièrement fier de celui de Bel Air qui est un modèle du
genre. Ce bureau multiplie les initiatives pour sensibiliser la
population à la nécessité et aux avantages d’obtenir une
carte d’identité nationale. Ce sont les jeunes qui mènent la
bataille. Comme dit Ricardo, âgé de 24 ans, qui travaille
dans l’organisation : « J’aime ma collectivité, ma population.
Et puis, c’est plus facile lorsque quelqu’un du quartier parle
aux gens du quartier. Je suis un visage connu pour eux ».
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