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BUFFET :
Carl LAGUEUX : Claviers, Informatique, arrangement des vois
Denis AUDOUZE : Batteries sur “ Confesse”, “Bouffon du Roy” et “Labourage”
Bruno CLAIREAUX ; Chant, guitares acoustiques et voix
Sylvie LE BOLLOCQ : Voix, voix et voix
Jean-Marc AUDOUZE : Guitares électriques
Jean-Charles LAMBERT : Guitare basse, clavier, programmations rythmiques, voix
Pochette : Hubert GARRIDO
Ces compositions brouillonnes ont été écrites et composées par Bruno entre 1983 et 1988. Elles
ont été arrangées par Carl et Jean Charles, puis interprétées par Buffet Chaud entre décembre
1995 et juin 1996.
Le tout a été enregistré par Carl, puis mixé par Carl, Denis, Jean-Charles et Bruno au studio
BUFFET à Saint Pierre (Iles Saint-Pierre et Miquelon). La pochette a été conçue et réalisée par
Hubert à Saint Pierre en mai 1996.
L’ensemble est produit par BUFFET avec la participation financière de la station RFO/SaintPierre et Miquelon.
BUFFET tient à remercier tout ceux qui ont rendu cette réalisation possible et en particulier: la
station RFO/Saint-Pierre et Miquelon, Stéphane CLAIREAUX (Ultrafex), Philippe PATUREL
(PowerMac), Nathalie PATUREL (locaux), Jean-Louis MAHÉ,… avec une pensée particulière
pour Jean-Luc PLAA.
LE BLUES DES BOOTLEGGERS
Un trois-mâts de New Orleans vient d’entrer dans le port
Cargaison de bibine pour Henri le Bootlegger
Sortis les ruine-babines, c’est plein de bluesmen à bord,
Le coeur chargé de feeling après douze jours de mer
Ce soir chez Marie-Jeanne on va se la tripper douce
On va chanter le blues
Pépé l’accordéon salue Mam’selle Guitare
Tandis que Joe le Violon se déguise en fêtard
Oublié le musette on se prend le flétan
Ferré sur la clarinette qui nous jazze le bon temps
Ce soir chez Marie-Jeanne, la guitare est jalouse
Elle va nous l’jouer ce blues
Un trois-mâts de New Orleans vient d’entrer dans le port
Cargaison de bibine pour Henri le Bootlegger
Sortis les ruine-babines, c’est plein de bluesmen à bord,
Le coeur chargé de feeling après douze jours de mer
Ce soir chez Marie-Jeanne on va se la tripper douce
On va chanter le blues
C’est bien loin New Orleans, il n’y a plus rien dans le port
Où sont ces cargaisons de bibine, pour Henri le Bootlegger
Il n’y a plus que des coeurs chargés de feeling, qui regardent vers la mer
Ce soir chez Marie-Jeanne, il y a l’âme qui se fait jalouse
Ce soir chez Marie-Jeanne, on va chanter le blues
QU’EST CE QUI T’ARRIVE
Souvent autour de moi, je vois des gens qui se méfient,
Je me dis “ils doivent pas être très heureux”
L’indifférence grandit, chacun dans sa coquille
On pourrait peut-être relever les yeux
On pourrait essayer, dans ce monde qui s’écroule
De construire autre chose qu’un ghetto
Mais on voit des amis s’entre-déchirer
Pour nous dire la couleur de l’eau
Qu’est-ce qui t’arrive, ma ville ? Où t’en vas-tu mon île ?
Des gens qui se plaignent tout le temps, du soleil et de la pluie
Pour eux le temps est toujours pourri
Qu’avez-vous donc appris depuis que vous êtes ici
A part critiquer mon pays
Car on vole votre passé, on bétonne vos racines
Sans que vous n’y trouviez rien à redire
Combien de temps encore, courberez-vous l’échine
Il n’y a déjà plus grand-chose à détruire
Qu’est-ce qui t’arrive, ma ville ? Où t’en vas-tu mon île ?
Allons chercher un peu de qui vous êtes né
Pour savoir enfin qui vous êtes
Alors vous sourirez et partout dans la ville
On n’aura plus peur de se regarder
A MARE LABOR
Le peuple des morues sent venir la famine
Les rancoeurs se sont tues quand s’est arrêtée l’usine
La crise s’est abattue sur des îles assistées
Tout à coup la réalité s’est retrouvée dénippée,
Les questions sont posées
Que deviendront tes bois, tes rouleaux, tes salines
Lorsque tous jeunes ou vieux auront courbé l’échine
Que deviendront tes fils quand cessera l’assistance
Fonctionnaire ou chômeur, exilés jusqu’en France
Un amateur de folklore, ricain, veut acheter ton doris
Pour jouer au pêcheur, pour amuser son fils
Mais toi tu ne joues plus, plus rien à espérer
De ces hommes qui te disent depuis plus de vingt ans
Que tout devrait changer, devrait bientôt changer
Change de Président, change de député,
Chacun fait son temps, ne fait que passer
Pourtant toi, tu es là et ne veux que rester
Tu voudrais que ton sang puisse être et durer
Être et durer, durer…
Quand nos îles seront devenues monuments historiques
Nos maisons colorées c’est sûr cela fera typique
Sur les traces du pêcheur je m’en irai chercher
Voir si sur quelques vagues ne serait pas resté
Comme un goût de labeur, comme un peu de fierté
A mare Labor, A mare Labor
ANATOLE DETCH
Anatole Detcheverry va rentrer chez lui
Il a passé toute sa vie aux États-Unis
Né sur une île sur l’océan
Avec un phare et des goélands
Avec un maire un historien
Des boulangers, un pharmacien
Anatole Detcheverry va rentrer chez lui
Il a passé toute sa vie aux États-Unis
M’SIEUR AUGUSTE
Vous savez M’sieur Auguste, j’voudrais pas vous vexer
C’est quand même dur à croire tout ce que vous m’racontez
Que les hommes étaient marins et ne savaient que travailler
Et qu’il ne fallait jamais leur marcher sur les pieds
Je sais bien qu’à l’époque on se servait de l’aviron
Mais de là à me dire que c’était tous des lions
Vous savez M’sieur Auguste, faut regarder la télé
Aujourd’hui même les lions ont appris à ramper
Murmurez mes frères si cela vous fait plaisir
Mais vous feriez mieux de réapprendre à rugir
Vous savez M’sieur Auguste, tout ça a bien changé
On est tous fonctionnaire ou fonctionnarisé
On est tous à se plaindre à longueur de journée
Pourtant même nos clodos sont subventionnés
C’est pas le tout de se rappeler de ce qu’on fait nos anciens
Mais faudrait peut-être un jour marcher main dans la main
Se décider à bouger pour aller de l’avant
Avant que tout le monde n’ait baissé son pantalon
Remuez-vous mes frères si vous voulez que cela change
Criez ce qui ne va pas, surtout si cela dérange
Vous savez M’sieur Auguste, on vit peut-être d’illusions
Si personne ne bouge c’est que tout le monde est content
Ils pensent sûrement qu’avec le mot fierté
Vous avez un petit peu tendance à radoter
HISTOIRE COURTE
Eh! Toi qui connais l’histoire,
Parles-nous de ces gamins
Ceux qui partaient à quinze ans,
Se faire crever sur un banc
Pour pas mourir de faim
Eh! Toi qui prétends l’histoire,
Parles-nous de ces gamins
Ceux qui partaient à quinze ans,
Se faire crever sur les bancs
Pour pas mourir de faim
Eh! Toi qui nous dit l’histoire,
N’arraches pas les pages
Du livre de la mémoire
JOYEUX NÉEL
Décembre 1888, le vent souffle de l’Est
Après deux jours de cuite, les idées prennent du lest
Auguste et OLLIVIER, cherchent une table où souper
Mais en cette fin d’année, à l’Ile, tout est fermé
Direction chez COUPARD, voir s’il aurait pas quelquechose à becqueter par hasard
Le vieux s’est enfermé, un couteau à la main
Décidé à défendre le peu qui lui appartient
La porte est enfoncée, OLLIVIER saute sur COUPARD
Il a le dessus vite fait, facile contre un vieillard
Auguste a pris le couteau, et découpe le COUPARD en p’tits morceaux
NÉEL, ce matin tu craches dans ta corbeille
NÉEL, ce matin tu pars ad patres
Marin depuis toujours, ivrogne depuis l’hiver
Oublié de l’amour, compagnon de misère
L’année sur l’océan à côtoyer la mort
Mais quest-ce qu’un peu de sang, qui sont ces jeteurs de sort
Je ne regrette rien, je l’ai fait pour voir si COUPARD était gras
NÉEL, ce matin tu craches dans ta corbeille
NÉEL, ce matin tu pars ad patres
COULE RIVIÈRE
Tu descends des collines, caressant ta vallée, tu promènes ta vie, tu dessines tes rochers
Ces cascades, cette forêt, tout ce que tu as créé, est message de vie, est message de paix
Coule coule Rivière, coule toi si tranquille
Descends vers la mer, visite ton île
Tu vieillis vers la mer en attendant ton heure, mais la mer tout au bout est pour toi liberté
Ces berges qui t’oppressent, ce lit pourtant douillet, sont autant d’obstacles à ton besoin
d’ailleurs
Coule coule Rivière, coule toi si tranquille
Descends vers la mer, visite ton île
Chacun coule sa vie en quête d’une liberté, en cherchant à marquer son passage en ce monde
Par ce qu’il peut créer, avant de se confondre avec cette mer immense qu’est l’éternité
Coule coule Rivière, coule toi si tranquille
Descends vers la mer, visite ton île
Coule coule Rivière, Coule-toi si tranquille
Descends vers la mort, visite ta vie
CON FESSE
Elle est descendue de sa bagnole
Avec son mari à la main
Son haleine empestait la gnôle
Celle qu’on ne boit qu’au petit matin
Elle lui a montré le caniveau
D’un regard qui sentait la chienne
Il y a jeté son mégot
Comme dans un rêve, comme dans un rêve
Elle a grimpé au réverbère
Sans même s’aider de ses mains
Et frotte frotte le derrière
Sur l’acier pourtant protégé
Elle a accroché sa moitié
Juste en dessous de la lanterne
Puis a sauté sur la chaussée
Comme dans un rêve, comme dans un rêve
Moi j’étais là, planté, les yeux et le reste exorbités
A regarder la créature, admirant des reins la courbure
Elle m’a jeté dans sa bagnole
Sous le regard de son conjoint
Pendant que se tortillait le guignol
Elle faisait travailler ses mains
L’atmosphère se tendait comme un string
Alors j’ai appuyé sur “Play”
Tout est devenu “shocking”
Et j’ai péché, et j’ai péché
BOUFFON DU ROY
Haute assemblée s’est réunie, sous l’égide du Roy des isles
Nobles seigneurs, dîtes oui, une fois de plus soyez serviles
Sa majesté veut supprimer ce qui restait de liberté
Liberté de dire, de créer, c’est le peuple qu’on veut bâillonner
Je voudrais être bouffon du Roy, pour pouvoir enfin tout lui dire
Je voudrais être bouffon du Roy pour le faire mourir de rire
Âmes en paix, conscience tranquille, vous avez fait votre devoir
Preux chevaliers de l’an 2000, sodomisés par le pouvoir
Rampez, léchez les pieds du Roy, pour un petit bout de paradis
Mais quand révolte grondera, vous serez à jamais honnis
Plus de bouffon et plus de Roy, j’aurais enfin le coeur à rire
LABOURAGE
La nuit est lourde, les corps se serrent, élémentaire
La musique sourde, bas-ventrière, magie opère
Désir est là, comme un péché, comme un intrus
Puis délire naît comme une vertu, une vérité
Labourage et Pâturage sont les deux mamelles de l’éclate
La vie est courte comme une carrière, comme une mèche
Si tu écourtes le satisfaire, tu te dessèches
Désir est là pour être pris sans faux semblant
Délire ou pas, la vérité c’est le bon temps
Labourage et Pâturage sont les deux mamelles de l’éclate

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