dossier de presse - Théâtre de Lenche
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dossier de presse - Théâtre de Lenche
DOSSIER DE PRESSE I SAISON 12*13 DISEUSES Carte Blanche à Nathalie Joly 16 au 30 mai 2013 au Théâtre de Lenche Contact presse Sylvia Duranton : 04 91 91 52 22 I 06 20 86 66 81 I [email protected] Théâtre de Lenche 4, place de Lenche – 13002 Marseille www.theatredelenche.info Au programme En ouverture de saison 2010/2011, le Lenche accueillait Nathalie Joly avec Je ne sais quoi spectacle à partir des chansons d’Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Elle revient aujourd’hui avec de nouveaux spectacles pour t faire découvrir au public marseillais toute la richesse et la diversité des « Diseuses » d’hier à aujourd’hui, avec en point d’orgue le dytique consacré à Yvette Guilbert. Passionnée par les formes parlées chantées qui ont inspiré tous ses spectacles, Nathalie Joly propose pendant 15 jours des spectacles musicaux, rencontres d’artistes, conférence, exposition, autour du thème des Diseuses, dont Yvette Guilbert que l’on nommait la grande Diseuse fin de Siècle fut à l’origine. Inventé par Yvette Guilbert sous le terme de rythme fondu, le parlé chanté, deviendra le sprech gesang du cabaret allemand et de Kurt Weill. On retrouve cette forme dans toute l’Europe des années de l’entre-deux guerres. Maria Tanase, la grande chanteuse Roumaine des années 30-40, la restitue dans les doïna qui alternent mélismes et récits. Ce monde des frontières, entre théâtre et musique, inclassable, fragile, tendu sur le fil de l’instant présent, après l’avoir exploré dans plusieurs univers musicaux, plusieurs cultures, je souhaite confronter ce langage des mots et de la musique avec le slam ou le rap. Production : Cie Marche la route (Paris) 16 au 18 mai 2013 Paris Bukarest Hommage à Maria Tanase (1913-1963) centième anniversaire de sa naissance et le cinquantième anniversaire de sa mort. Chant et conception Nathalie Joly Accordéon et arrangements Thierry Roques Mise en scène Maurice Durozier 21 au 25 mai 2013 En v’là une drôle d’affaire / Création 2012 ème Nathalie Joly chante Yvette Guilbert (2 Chant et conception Nathalie Joly Piano Jean Pierre Gesbert Mise en scène Jacques Verzier épisode) 28 & 29 mai 2013 Diseuses d’hier à aujourd’hui Rencontres artistiques et musicales autour du parlé-chanté d’hier à aujourd’hui (rap, slam) Chant : Nathalie Joly , Valérie Joly Piano : Jean-Pierre Gesbert Accordéon : Thierry Roques Et la participation du groupe Rap DGT Crew 30 mai 2013 Je ne sais quoi Nathalie Joly chante Yvette Guilbert (1er épisode) D’après les chansons d’Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud Chant et conception : Nathalie Joly Piano : Jean-Pierre Gesbert Sous le regard complice de Jacques Verzier 29 mars au 22 avril 2013 Yvette Guilbert, la Diseuse fin de siècle Exposition à Espaceculture_Marseille Avec la collaboration de la SGDL, de Sofia et de la Bibliothèque musicale de Radio France Entrée libre I du lundi au samedi de 10h à 18h I 42 La Canebière - 13001 16 au 18 mai 2013 I Théâtre de Lenche Jeudi à 19h, vendredi et samedi à 20h30 Paris – Bukarest Nathalie Joly chante Maria Tanase Chant, adaptation, conception : Nathalie JOLY Accordéon, arrangements : Thierry ROQUES Mise en scène, compositions : Maurice DUROZIER du Théâtre du Soleil Coproduction & résidence de création Institut français de Casablanca: Tournées au Maroc, Roumanie, France, Portugal, Afghanistan, Espagne festival de Otono de Madrid , année de la France au Brésil / Chanel TV SESC Brésil, Belgique, Arménie CD réalisé avec la participation de : Violon : Bruno Girard – Percussions : Amar Mohali - Cajon : Olivier Cocatrix Durée du spectacle 1h15 UN SPECTACLE EUROPEEN ET FRANCOPHONE... PARIS-BUKAREST mélange des chansons tirées du répertoire de la chanteuse roumaine Maria Tanase, traduites et adaptées, et des compositions originales inspirées des musiques traditionnelles et des chants de bandits d’honneur : Dans le Bucarest cosmopolite des années 30-40 ville des jardins et des petites gens, imbibée de culture française, qu’on nommait le “ Paris de l’Est”, Maria Tanase, “l’Edith Piaf Roumaine”, chantait en roumain ou en français le répertoire tsigane des ballades issues des légendes populaires. Les chansons alternent avec les séquences parlées et racontent le grand amour, la douleur de l’absence et les vins capiteux. Elles dénoncent l’oppression des puissants et mettent en scène récits épiques ou destins tragiques. La diversité du répertoire témoigne de ce point de rencontre et de fracture entre l’Orient et l’Occident. Maria Tanase (1913-1963) apprend enfant les mélodies des jardinières tsiganes de Bucarest engagées par ses parents horticulteurs. Elle débute sa carrière sur Radio Bucarest en 1938 puis chante dans les “Carciuma” - cafés de plein air – ou les théâtres de revue. Dès ses débuts, elle est l’âme de la musique populaire roumaine. Adulée en Roumanie, elle a épousé les airs traditionnels de son pays pour les sublimer et créer son répertoire. Impliquée dans la vie politique et le destin de son pays, ses enregistrements radiophoniques sont détruits en 1940 et on lui interdit de se produire sur scène. Ses textes et sa musique méritent d'être connu au-delà des frontières de son pays. Le spectacle a reçu le label des francofffonies! NOTE DE MISE EN SCENE Il m’a semblé essentiel de travailler sur un texte abordant les thèmes de la mémoire et de la transmission. Paradoxalement ce sont les tsiganes qui malgré leur marginalisation détiennent les clefs de la chanson populaire roumaine. C’est un peuple de passeurs. Au cours de plusieurs voyages dans les pays de l’Est et notamment en Roumanie, j’ai eu la chance de rencontrer des familles de musiciens qui sont invités à jouer pour toutes les occasions importantes de la vie, mariage, funérailles, fêtes dionysiaques. C’est à la fois leur sagesse et leur connaissance aiguës des peurs et des passions humaines que j’ai tenté de restituer dans cette invocation Maria Tanase. Maurice Durozier LA PRESSE EN PARLE Troublante et belle évocation de la Piaf Roumaine et son univers recréé façon cabaret…Nathalie Joly évacue toute tentation biographique pour se faire l'interprète de Maria Tanase, de ses chansons autant que de ses sentiments, dans un décor de cabaret minimaliste… Nathalie Joly poursuit un parcours exigeant. Cette étape roumaine, par l'émotion et le charme qu'elle dispense, mérite de rencontrer un vaste public. François-Xavier Gomez, LIBÉRATION Le charme du temps des loups. Bertrand Dicale, LE FIGARO Frissons garantis dans ce spectacle aux accents gitans. Valérie Marin La Meslée, LE POINT La voix et l’instrument créent des ballades inspirées donnant lieu à des fusions nostalgiques. Françoise Jallot, ACCORDEON Les chansons tsiganes de Maria Tanase alias «la Piaf Roumaine» impeccablement traduites en français avec ce qu’il faut de sentiment, sur effluves d’accordéon. Eliane Azoulay, TELERAMA Revisiter les repères artistiques du passé, c’est toujours un défi et parfois une vraie œuvre de création. Maria Tanase, chanteuse mythique des Roumains, fille d’origine modeste aux allures de reine, reste encore, après sa disparition prématurée en 1963, une grande artiste à découvrir. Son répertoire, qui réunit pour la plupart des chansons populaires roumaines glanées dans toutes les régions de son pays, transmet néanmoins une singulière impression de cohérence sous l’effet de remodelage exercé sur des matériaux sonores extrêmement divers par une intelligence artistique étonnante. La prouesse de Nathalie Joly est bien réelle : formée à l’école musicale occidentale classique, elle plonge dans un fond de sensibilité musicale ancestrale presque sans repères pour l’oreille française. Un Roumain l’écoutera émerveillé. Incrédule au départ, il sera vite conquis par cette retrouvaille avec lui-même dans un miroir tellement improbable, comme s’il apercevait dans les glaces de Versailles le spectre d’un paysan roumain surgi d’un passé reculé. Le public français a devant lui un territoire nouveau : la ligne mélodique, tellement exubérante et autre, ni exotique, ni vraiment familière, rappelant éventuellement certaines compositions de Georges Enesco ou de Béla Bartók ; la poésie âpre du texte ; un univers humain évanoui à jamais, avec ses façons à lui de vivre et de mourir quotidiennement, mais à chaque instant passionnément. L’interprétation de Nathalie Joly et de Thierry Roques nous invite à une sorte de télescopage temporel. Laissez-vous aller ! Il y a du bonheur à découvrir ! Vasile Popovici, Ambassadeur de Roumanie au Royaume du Maroc 21 au 25 mai 2013 I Théâtre de Lenche Mardi, vendredi et samedi à 20h30 I mercredi et jeudi à 19h En v’là une drôle d’affaire ! Nathalie Joly chante Yvette Guilbert (2ème épisode) / Création 2012 Chant et conception : Nathalie Joly Piano : Jean-Pierre Gesbert Mise en scène : Jacques Verzier Lumière : Arnaud Sauer Costumes : Claire Risterucci En vérité je vous le dis, il ne faut jamais se décourager ! Yvette Guilbert Après Je ne sais quoi, spectacle sur la correspondance et l’amitié d’Yvette Guilbert et Freud créé en 2008, le deuxième épisode du destin d’Yvette Guilbert, la Reine du caf’conç. Personnage incroyablement audacieux, pionnière du féminisme, en 1900, elle résilie ses contrats en plein succès pour se tourner vers un répertoire exigeant en cherchant dans les origines de la chanson à parfaire et transmettre son art du parlé chanté. Après notre spectacle « Je ne sais quoi » sur l’amitié et la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert, un dossier providentiel rassemblant un grand nombre de partitions inédites écrites de la main d’Yvette Guilbert, avec ses notes de travail, m’a été transmis. Issues de la tradition populaire, les chansons de sa seconde carrière relèvent à la fois du conte et du fait-divers. Freud appréciait la chanson populaire et ce répertoire plus archéologique moyenâgeux auquel Yvette s’est ensuite intéressée. À New York, dans les années 1910, Yvette Guilbert fonde son école des arts du spectacle, qu’elle veut gratuite pour les jeunes filles démunies. S’interrogeant sur les processus de création, de transmission, la position de l’artiste dans le monde, elle incite à parcourir la Terre pour apprendre la vie : « Sans les artistes, la Nation se meurt ! » écrit–elle. Entre parlé et chanté, elle invente un langage sous le nom de rythme fondu qui deviendra le sprechgesang et rayonnera dans toute l’Europe d’avant-guerre jusqu’au slam d’aujourd’hui. Ce va-et-vient perpétuel entre l’interprétation et l’écriture exprime au plus près la vérité à laquelle Yvette Guilbert s’est attachée pour porter la parole des femmes. Yvette Guilbert (1865 -1944) : Cousette, vendeuse et mannequin à seize ans, elle débute au théâtre en 1885, puis se tourne vers la chanson mais le succès n'est pas au rendez-vous : Tu n’as pas d’expression, tu ne fais pas les bons gestes ! lui dit le directeur des Nouveautés. Sa carrière débute réellement au Moulin rouge en 1893 puis en Europe et aux Etats-Unis. Toulouse-Lautrec immortalise son personnage de "diseuse de fin de siècle". En 1897, elle épouse Max Schiller, un biologiste Viennois. Gravement malade à partir de 1900, elle interrompt sa carrière pendant 11 ans et ouvre une école des arts du spectacle vers 1913. Elle reprend sa seconde carrière vers 1913, publie sa biographie « La chanson de ma vie », tourne au cinéma avec Tourneur, L’herbier… Réfugiée à Aix-enProvence pour se cacher de la Gestapo avec son mari Max Schiller, juif Viennois, Yvette Guilbert décède à l’hôtel Nègre Coste, le 4 février 1944. La même année, les femmes obtiennent leurs droits politiques. Le premier vote des femmes existera un an plus tard. EXTRAITS La Morphinée Oh la douceur de la morphine ! Son froid délicieux sous la peau ! On dirait de la perle fine Coulant liquide dans les os Si je meurs à la Salpêtrière Ça vaut tout autant qu’au Midi Et Charcot en guise de prière Dira devant mon corps refroidi : C’était une pauvre hallucinée Son amant l’avait plantée là Elle a eu trop de chagrin, voilà. D’autres boivent, elle s’est morphinée ! Idylle Normande - L’désir que j’ai c’est d’t’embrasser une fois et pis de re’commencer - Monsieur Mathurin ! Non : faut être sage ça fait tourner l’beurre et l’fromage ! - T’es bête c’est un jeu amusant c’est un plaisir ben innocent la preuve qu’ ton père et ta mère s’embrassent quelqu’fois pour se distraire ! - Ah ben en v’là une drôle d’affaire, une drôle d’affaire ! EXTRAITS DE PRESSE Nathalie Joly a composé un moment étonnant. Elle est dans un beau falbala rougeoyant puis tout à coup en costume japonais traditionnel. Eh oui, Yvette Guilbert aimait les japonaiseries pour chanter le répertoire traditionnel français ! La mise en scène de Jacques Verzier et la prestation allègre du pianiste Jean-Pierre Gesbert amplifient l’épaisseur théâtrale de ce voyage dans le temps, où l’interprète déploie une puissante voie de velours et un talent intense de comédienne. Gilles Costaz – Politis En v’là une drôle d’affaire, c’est une heure et quart de plaisir livré par Nathalie Joly(..). Nathalie Joly encercle le mystère Guilbert avec une sobriété libératrice (…). Véronique Mortaigne- Le Monde 28 & 29 mai 2013 I Théâtre de Lenche Mardi à 20h30, mercredi à 19h Diseuses d’hier à aujourd’hui Chant : Nathalie Joly , Valérie Joly Piano : Jean-Pierre Gesbert Accordéon : Thierry Roques Et la participation du groupe Rap DGT Crew La « Diseuse» est un genre féminin : On ne parle pas de « diseur ». Comme la sage-femme qui libère et met au monde, comme la “diseuse de bonne aventure” qui voit et révèle, cette forme mixte, qui se promène à la frontière du mot et du chant, est essentiellement féminine. « Quitter le rythme musical pour le remplacer par une parole rythmée, selon les accents et les besoins des textes», telle est la “trouvaille” d’Yvette Guilbert grande Diseuse fin de siècle qui décrit ainsi son art du “parlé chanté” qu’elle nomme “rythme fondu” : “…la science d’allumer et d’éteindre les mots, de les plonger dans l’ombre ou dans la lumière, selon leur sens, de les amoindrir ou de les amplifier, de les caresser ou de les mordre, de les sortir ou de les rentrer, de les envelopper ou de les dénuder, de les allonger ou de les réduire…” Ce style a circulé en Europe jusqu’à devenir le sprech gesang du cabaret berlinois cher à Kurt Weill, en passant par le café-concert, la chanson réaliste, le café cantante d’Andalousie, de la Havane, ou la doina Roumaine. De sa forme plus ancestrale – le chant de pleureuse méditerranéen – à sa forme la plus moderne - le Rap - la “Diseuse” inscrit dans le Monde une parole de femme avec une certaine désobéissance populaire. Nathalie Joly 30 mai 2013 I Théâtre de Lenche Jeudi à 19h Je ne sais quoi Nathalie Joly chante Yvette Guilbert (1er épisode) D’après les chansons d’Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud Chant et conception : Nathalie Joly Piano : Jean Pierre Gesbert Mise en scène : Jacques Verzier Spectacle ébauché sur une proposition de Paul Denis à la demande de la Société Psychanalytique de Paris pour le 150ème anniversaire de Freud et les 80 ans de la SPP, en coréalisation au Théâtre de la Tempête/Cartoucherie (novembre & décembre 2008). Créé avec l’agrément des Sigmund Freud Copyrights, du London Freud Museum, de la Société des Gens de Lettres de France et des éditions Gallimard. JE NE SAIS QUOI : YVETTE GUILBERT ET FREUD Freud avait entendu Yvette Guilbert dès ses débuts au Cabaret lors de son premier séjour à Paris, lorsqu’il suivait les consultations de Charcot vers 1890. Elle figurait pour lui le Paris de sa jeunesse. Frappé par l’esprit de l’interprète qui saisit l’âme humaine avec humour et cruauté, compassion et tendresse, il lui fait part de son admiration. Tous deux cherchaient dans les “terres inconnues” de la sexualité ce qui alimente la vie de l’esprit. Yvette Guilbert, la diseuse fin de Siècle, reine incontestée du caf’conc’, fut pendant cinquante ans l’ambassadrice de la chanson française dans plus de trente pays. Son art de l’authenticité séduit Freud. Leur correspondance inédite retrace l’exil de Freud et leurs échanges entre Vienne, Paris et Londres. Cette création témoigne d’une amitié qui dura un demi-siècle. On reconnaîtra le « Je ne sais quoi » de la célèbre chanson « Madame Arthur » ou le « Dites-moi que je suis belle », chanson préférée du Maître de la Psychanalyse. Passionnée par les formes parlées et chantées, et particulièrement par la musique de Kurt Weill et le sprech gesang, Nathalie Joly dirige depuis longtemps ses recherches vers le répertoire des années 30-40 : en France dans la chanson réaliste ou l’intermède forain, en Allemagne dans le cabaret Berlinois, en Espagne dans le café cantante, comme en Roumanie dans la doïna, partout on retrouve dans cette Europe de l’entre-deuxguerres cet art particulier du parlé chanté. L’origine en France de cet art, c’est chez la première diseuse, Yvette Guilbert, qu’il faut la chercher, comme Sarah Bernhard est le maître dans l’art de la déclamation. Charles Gounod lui dit en l’entendant : « Continuez à parler en chantant comme vous le faites, c’est là votre "merveille", ce chant parlé, ce rythme dans le verbe ». « Pour l’artiste, comme pour la diseuse de chansons, cette science du beau parler doit s’augmenter de la science d’allumer et d’éteindre les mots, de les plonger dans l’ombre ou dans la lumière, selon leur sens, de les amoindrir ou de les amplifier, de les caresser ou de les mordre, de les sortir ou de les rentrer, de les envelopper ou de les dénuder, de les allonger ou de les réduire…» Yvette Guilbert (La chanson de ma vie, Grasset). Sigmund Freud prétendait ne pas aimer la musique, mais il aimait les chansons d’Yvette Guilbert, pas seulement parce qu’elles lui rappelaient le Paris de sa jeunesse, mais par tout ce que ces chansons exprimaient de sentiments profonds, de désirs, de conflits et d’humour dans la détresse. A l’inverse de Romain Rolland qui s’abandonnait volontiers au « sentiment océanique » communiqué par les foules ou par l’orchestre, Freud se gardait de l’exaltation, sans doute pensait-il que c’est un état qui fait perdre le contact avec la réalité et a toujours quelque chose de factice. Il n’aimait l’air qu’avec la chanson, mais aussi avec le talent de l’artiste, avec sa présence charnelle. L’émotion dont il parle en évoquant certaines pages d’Yvette Guilbert, « La soularde » par exemple tient à la justesse du texte dans l’expression du malheur, de la déchéance sociale et du rejet dont la souffrance psychique est l’objet, mais aussi au talent de la comédienne chantante, de l’artiste dont Freud n’a jamais tenté de réduire le mystère : « Pourquoi frémit-on en entendant “La Soularde ” ou pourquoi répond-on “oui” avec tous ses sens à la question: “Dites-moi si je suis belle” ? … Mais on en sait si peu là-dessus », écrivait-il à son amie. La souffrance psychique et sa négation vont de pair avec le refus de l’inconscient : Freud ne pouvait qu’être sensible aux manifestations de l’inconscient qui apparaissent à tout moment dans les couplets d’Yvette Guilbert : la joie sadique de la dame du « Fiacre », débarrassée de son mari, le pragmatisme indulgent de Dame Gertrude, dame entretenue, qui préfère tellement choisir les vieux, l’omniprésence de la sexualité dans la vie… Yvette Guilbert se joue et joue des traits les plus noirs de l’esprit. C’est sur cette communauté de sensibilité que s’est fondée l’amitié de Freud et d’Yvette Guilbert, liés par leur aptitude commune à l’indulgence et plus encore à l’humour, cette musique du sourire si nécessaire pour supporter les vicissitudes de l’existence. Paul Denis (©Préface du CD livre « Je ne sais quoi ») PROGRAMME DES CHANSONS Wenn ich mir was wünschen dürfte (de Friedrich Hollaender) Dites-moi que je suis belle ( D’E. Deschamps, musique anonyme du XIVe siècle) Laissez faire le temps (d’Y. Guilbert) J’ m’embrouille (de Paul de Kock / Musique d’Y. Guilbert) L’éloge des vieux (Abbé de L’attaignant / Y.Guilbert) Verligodin (Trad. / Y. Guilbert) 4 chansons parisiennes de Léon Xanroff : - Le fiacre - Très bien - L’hôtel du n°3 - Maîtresse d’acteur Quand on vous aime comme ça (de Paul de Kock / Musique d’Y. Guilbert) La glu (Légende bretonne: Jean Richepin / Charles Gounod) Madame Arthur (de Paul de Kock / Musique d’Y. Guilbert) On dirait qu’c’est toi (D’Eugène Lemercier / Musique Victor Leclerc) Les bonnes grosses dames (de Jean Bataille) D’elle à lui (de Paul Marinier) Im chambre séparée (Valse viennoise de Richard Heuberger) La soularde (de Jules Jouy / Eugène Porcin) Le petit cochon (Eugène Héros / HT Smith Un CD livre réunit les 19 chansons d’Yvette Guilbert interprétées dans le spectacle, il est accompagné d’un livret de 48 pages rassemblant les textes des chansons et toute la correspondance inédite entre Freud et Yvette Guilbert. Marche la Route / Seven Zyc EXTRAITS DE PRESSE (…) Freud s'interrogeait sur l'essence de l'artiste. D'un côté, Yvette Guilbert, qui changeait sans cesse de registre - drame, humour, personnages louches, prudes, voyous, femmes trahies, femmes cruelles, femmes naïves, etc. De l'autre, par exemple, un Charlie Chaplin, "qui joue toujours le même rôle, celui du garçon souffreteux, pauvre, sans défense, maladroit, mais pour qui finalement tout tourne bien. Or, pensez-vous que pour jouer ce rôle il lui faille oublier son propre moi ? Au contraire, il ne représente jamais que lui-même, tel qu'il était dans sa pitoyable jeunesse", écrit Freud à Max, le mari de "Madame Yvette". A propos d'Yvette Guilbert, qui a une trentaine de "femmes" à son répertoire, Freud reçoit cette réponse de Max Schiller : "Yvette Guilbert a une formidable énergie de concentration, une sensibilité très forte, une imagination tout à fait extraordinaire. A cela s'ajoutent une capacité d'observation considérable, et enfin, une volonté monumentale de créer dans le vrai, fût-ce à ses dépens." En ce sens, Je ne sais quoi est un spectacle passionnant, drôle souvent, jamais pesant, sobre (mise en scène de Jacques Verzier), qui permet à la fois de redécouvrir des chansons dites réalistes (La Soularde), des fables (La Glu, histoire d'un pauv' gars qui tue sa mère et lui prend le cœur à la demande d'une cruelle amoureuse ; sur le chemin, il court, le cœur tombe, roule sur le chemin et lui demande en pleurant : "T'es-tu fais mal mon enfant ?") ; des polissonneries (Quand on vous aime comme ça). Nathalie Joly chante avec justesse, éclaire l'importance de la star du Moulin rouge et du Divan japonais, sans jamais chausser les gros sabots qui permettraient de comprendre le "je ne sais quoi" qui attise les passions autour de Madame Arthur. Véronique Mortaigne, LE MONDE, 24.12.2009 Spectacle musical "Je ne sais quoi". "Non, je ne crois pas que ce qui sort de moi en scène soit le "surplus" supprimé et employé" écrivait en 1931 Yvette Guilbert à son ami Sigmund Freud. Le savant et la diva entretinrent une profonde relation d'amitié, cherchant tous deux à démêler les mystères de l'art et de la sublimation sexuelle et populaire. Cet échange épistolaire fournit la matrice de ce "Je ne sais quoi", créé à l'initiative de la Société Psychanalytique de Paris pour le cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Freud. Dense mais intense, ce spectacle mêle habilement les succès d'Yvette Guilbert, de "La Soûlarde" aux "Bonnes Grosses Dames" à la lecture de ces lettres exhumées du Freud Museum. Au chant, Nathalie Joly, spécialiste des répertoires des années 1930, que l'on avait pu voir à Chaillot interpréter Kurt Weill, fait resurgir l'âme du café-concert du Paris de l'entre-deux guerres avec truculence et malice. Un spectacle qui fait rire et réfléchir. Timothée Barrière, LE NOUVEL OBSERVATEUR, 12.12.2009 Aux murs de son bureau au 19 Berggasse à Vienne, Sigmund Freud aurait eu deux portraits de femme : Lou Andréas Salomé et la chanteuse Yvette Guilbert. Le père de la psychanalyse fan de chansonnettes ? Hé oui. En 1890, en stage à paris auprès du célèbre docteur Charcot, Freud découvrit la chanteuse à l’aube de sa carrière, avant qu’elle ne devienne la reine du café-concert, une célébrité adulée par le Tout-Paris des peintres et des écrivains. De 1926 à 1939, le praticien viennois entretint une correspondance avec Yvette Guilbert, et c’est de ce matériau, inédit, que Nathalie Joly a tiré un spectacle débordant d’humour et d’intelligence, qui fait oublier l’inconfort de la salle où il se déroule. On comprend ce qui a fasciné Freud dans le répertoire de la chanteuse : le dédoublement de personnalité qui permet d’incarner chaque personnage (« des coquettes, des femmes vertueuses, des ingénues » énumère-t-il dans une des lettres), la liberté (souvent autorisée par l’humour) à l’heure d’aborder l’adultère, la sexualité ou le témoignage d’un certain féminisme. Ce qui fit d’Yvette Guilbert la plus grande chanteuse de son époque c’est d’abord son art d’interpréter, dans un chanté parlé tout en nuances. Ses « tubes » (Le fiacre, Madame Arthur) sont des petits chefs d’œuvre d’irone vacharde, mais elle excella aussi dans le mélodrame, sans tomber dans le pathos des chanteuses réalistes. Notamment avec la Glu, sidérant conte Gothique mâtiné de gore (texte de Jean Richepin, musique de Charles Gounod). Le spectacle enchaîne sans temps morts chansons et extraits de lettres (Le musée Freud de Vienne en conserve 18, écrites entre 1926 et 1938), et intermèdes dialogués entre Nathalie Joly et son pianiste. Un Siècle après leur création, on rit encore à l’écoute de l’Eloge des vieux ou de l’Hôtel du numéro 3. «A table ceux qui veulent des serviettes, avec eux descendent leurs draps/Et c’est le chien qui fait la vaisselle/A l’hôtel du numéro 3». François-Xavier Gomez, LIBÉRATION, 18.12.2008 L’équipe artistique CHANT ET CONCEPTION : Nathalie JOLY est passionnée par toutes les formes parlées – chantées, à l’origine de ses précédents spectacles. Je sais que tu es dans la salle sur Yvonne Printemps et Sacha Guitry, Cabaret ambulant (1 CD) sur le Théâtre forain, J’attends un navire - Cabaret de l’exil sur Kurt Weill, Cafés Cantantes chansons de superstition (1 CD), Paris Bukarest sur Maria Tanase (1 CD c /o rue Stendhal). Comédienne–chanteuse, elle obtient un 1er prix de chant à l’unanimité au CNR de Boulogne Billancourt, un 1er prix de musique de chambre et le D.E. de technique vocale, puis travaille sous la direction de Philippe Adrien (« Rêves de Kafka » et « Ké voï »), Thierry Roisin (« Les Pierres »), Michel Rostain (« Jumelles »), Diego Masson (« Chansons de Bilitis »), Alain Françon, et l’Opéra de Lyon (« La vie Parisienne »), Maurice Durozier, Lisa Wurmser, Olivier Benezech, Simon Abakarian… et des compositeurs comme Maurice Ohana, le GRAME, James Giroudon et Pierre Alain Jaffrenou, David Jisse, Christian Sebille, Philippe Legoff… Directrice vocale pour les spectacles de Lisa Wurmser et Patrick Sommier, elle enseigne en France (CNAC) et à l’étranger, notamment au Théâtre National et à l'Université des Beaux-arts de Kaboul en Afghanistan, où elle a réalisé le film Tashakor. MISE EN SCENE : Paris-Bukarest Maurice DUROZIER est Lauréat “ Villa Médicis Hors les murs ” pour sa pièce Kalo sur l’histoire des Gitans. Il fonde sa compagnie « Les voyageurs de la nuit » en 1991, reçoit l’aide à l’écriture de la Fondation Beaumarchais pour écrire « Brûleur de planches » qu’il met en scène. Puis il crée « Cabaret ambulant ». Lauréat du programme « En quête d’auteur » AFAA-Beaumarchais en 1998, il reçoit une bourse de création du C.N.L. pour écrire « Désirs de mer » et « La calma de la mar ». Acteur permanent au Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine, il interprète Shakespeare, Euripide, Eschyle et Hélène Cixous, et depuis 2003 « Le dernier Caravansérail », « Les éphémères », « Les naufragés du fol espoir ». Metteur en scène des groupes Bratsch « Ecoute-ça chérie » « La vie, la mort tout ça », « ça s’fête » et I Muvrini, Cyrius, Jean Claude Meurisse, Les Nuits de l’auditorium de Lyon, la nuit Tsigane au cirque d’hiver, il compose les chansons de « Cafés Cantantes » et « Paris Bukarest » pour Nathalie Joly. Il a monté Roméo et Juliette à Barcelone en Catalan et à Kaboul en Persan pour le 2ème Festival Afghan du théâtre en Afghanistan. En v’là une drôle d’affaire & Je ne sais quoi Jacques VERZIER est acteur et chanteur, il a joué au théâtre Euripide, Shakespeare, Molière, Dubillard, Cormann, Minyana, dans des mises en scène de Philippe Adrien, Eric Vignier, Robert Cantarella, Jean-Luc Lagarce. Après avoir chanté Mireille et Jean Nohain en compagnie des Bouchons à l'Olympia, il est de toutes les aventures musicales de Laurent Pelly : Souingue, Et Vian, en avant la Zique et C'est pas la vie (2001). Il participe à La Théorie de la démarche de Balzac, m.e.s. Jean Lacornerie Kiss me Kate, Théâtre Mogador Le Cabaret de Jérôme Savary (rôle du maître de cérémonie), Les Hors la loi d'Alexandre Bonstein, m.e.s. Agnès Boury Souingue Souingue, m.e.s. Laurent Pelly, Sugar Opéra de Toulon Pour toi, Baby ! de George Gershwin, m.e.s. Jean Lacornerie Signé Vénus et Lady in the dark de Kurt Weill m.e.s. Jean Lacornerie, Le Belvédère d'Otto von Horvath, et La nuit des rois de Shakespeare mise en scène par Jacques Vincey. Et sur les scènes lyriques : Les Aventures du Roi Pausole, m.e.s. Alain Marcel La Vie Parisienne, m.e.s. Alain Françon, Les contes d’Hoffmann, Production de Louis Herlo Nathalie Joly & Jacques Verzier se sont rencontrés sur la création des Rêves de Kafka, puis de Ké voï sous les auspices de Philippe Adrien. Premiers échanges de vocalises. Ils se retrouvent régulièrement sur plusieurs créations : 40 paysages fixes pour piano d’Yvan Blanloeil au Théâtre de la Bastille, La vie Parisienne d’Offenbach avec l’Opéra de Lyon sous la direction d’Alain Françon, Opéra Nostra d’Eric Lareine, où ils jouent ensemble Polly et Peachum. Ils ont créé et joué ensemble un spectacle sur Kurt Weill « J’attends un navire, cabaret de l’exil » au Théâtre de la Tempête. MUSICIENS : Thierry ROQUES a accompagné à l’accordéon des grands noms de la chanson française comme Serge Reggiani (pendant 20 ans), Cabrel, Renaud, Jean Guidoni, Romain Didier, Guy Béart, Régine, Mireille Mathieu, Pierre Perret (6 albums), Allain Leprest, Mouron,... Il tourne avec Enrico Macias, Pasionaria, Madier, Xavier Vidal, Guillaume Lopez. On le retrouve régulièrement sur les grandes scènes Parisiennes : Bataclan , Olympia et Bobino… Ouvert à toutes les musiques du Monde il tourne au Maroc, en Israël, Tokyo, Canada Quebec. Etats-Unis, U.R.S.S… joue avec Djamel Allam, Jaïro Françoise Kucheida. Il accompagne Nathalie Joly dans ses créations depuis 2004 dans « Cafés Cantantes » et « Paris Bukarest ». Jean Pierre GESBERT est pianiste et acteur, il enseigne le chant aux élèves-comédiens de l’Ecole du Studio à Asnières et réalise avec la troupe du Studio l’Opéra de quat’sous de Martin Barbaz. Il travaille notamment avec Laurent Pelly Les bouchons chantent Mireille et Jean Nohain « Opérette », il accompagne Philippe Meyer dans Causerie et Paris la grande, Fabienne Guyon, Mona Heftre, Lydie Pruvot Conjugaison Fatale, et Nathalie Joly dans J’attends un navire - Cabaret de l’exil d’après Kurt Weill. Parallèlement il travaille avec Laurent Pelly, Jérôme Savary et Hervé Van der Meulen. DGT crew Packo, Impek et Ream créent le DGT Crew en 2002. Leur première net-tape On soulève la France sort en 2006 et jusqu'en 2008, ils participent des mixtapes comme A la sauvette. En 2009, ils enregistrent Dégradation en collaboration avec ATRAKO Music. Un an plus tard, ils intègrent MigsTapes. En 2011, sort l’album promotionnel, Rien perdre, ainsi qu'un single A nos yeux destinés àannoncer leur premier album Différent. Celui-ci est sorti le 1er février 2012 produit par Mig’sTapes, enregistré par ATRAKO Music et distribué par Believe Digital avec qui Mig’sTapes a signé un partenariat en ce début d’année. Leurs clips comptabilisent plus de 1 348 802 vues sur Youtube, le DGT Crew travaille déjà sur un nouvel album et une série de singles. Site web et réseaux sociaux : www.dgtcrew.com www.youtube.com/user/Migstapes www.facebook.com/dgt.crew.officiel Entourage: Géraldine MIGLIETTI - Mig'sTapes Renseignements pratiques Renseignements et réservations : I 04 91 91 52 22 / [email protected] I www.theatredelenche.info (billetterie en ligne) Horaires : I Mardi, vendredi et samedi : 20h30 I Mercredi, jeudi : 19h I Dimanches 3 et 17 octobre 2010 à 16h00 Tarifs: I Général : 16 € I Groupe (+ de 10 personnes) : 10 € I Réduit : 8 € I Bénéficiaire du RSA : 2 € I Carte spectateur (carte nominative donnant accès à 3 spectacles de la saison) : 18 € I Carnet à plusieurs (carnet de 6 places non nominatif valable pour la saison, usage limité à 3 places par soir maximum) : 36 € Accès : I Métro Vieux-Port (ligne 1) ou Joliette (ligne 2) I Tramway T2 arrêt Sadi Carnot I Bus 49 arrêt Place de Lenche I Parking jules Verne