HOMELIE du XXI° DIMANCHE DU TEMPS DE L EGLISE

Transcription

HOMELIE du XXI° DIMANCHE DU TEMPS DE L EGLISE
HOMELIE DU 3e DIMANCHE DE L'AVENT (ANNEE B)
Isaïe 61, 1-2a.10-11
1Thessaloniciens 5, 16-24
Jean 1, 6-8.19-28
Lorsque j’étais enfant nous appelions ce 3ème dimanche le dimanche « Gaudete » c’était la
première parole de l’Introït « Gaudete iterum dico gaudete ! » : Réjouissez-vous, je vous le
dis réjouissez-vous car le Seigneur est proche !
Ce dimanche s’appelait le dimanche de la joie, un dimanche de mi-temps de l’Avent comme
nous avions le dimanche de la joie à la mi-temps du Carême! « Laetare ».
1°) Alors la joie aujourd ’hui, quelle est-elle ?
Celle du « On a gagné, on a gagné » entendu sur les chaînes de la télévision ?
Celle des Pères Noël associés malencontreusement avec St Nicolas ?
Celles des réveillons qui se préparent ?
autrement dit la joie de l’avoir ou la joie qui vient de l’être ? Même si parfois avoir et être
sont de la même famille ?
Toutes ces joies sont passagères, car les santés sont toujours fragiles, la recherche du
travail toujours une question souvent sans réponse, les rancœurs ou les disputes en famille
toujours présentes, les exclus qui n’ont pas le label en bonne santé rejetés, les projets des
jeunes dégonflés au moindre souffle, alors « à quoi bon » se réjouir, la vie se charge bien de
nous rabaisser nos élans !
2°)A moins que, à moins que la joie ne soit une question de chaleur du coeur !
Une question de reconnaissance de ce que nous avons reçu ? Oui il y a des moments très
lourds, des moments où « on n’a pas gagné » sur tous les terrains mais il y a aussi des
moments qui sont des clins d’ oeil de Dieu !
Le premier dimanche de l’Avent c’était le mot espérance qui nous était proposé, le second
c’était conversion, aujourd’hui c’est le mot joie et dimanche prochain le mot foi !
Commencer ce temps par l’espérance n’est ce pas aussi se dire qu’avec Dieu rien n’est
perdu même lorsque le brouillard envahit notre route - le brouillard c’est toujours propice aux
accidents, à l’angoisse - le petit coin de ciel bleu c’est toujours pour nous signe de printemps
et de fleurs. Il faut croire à l’espérance qui ne nous atteint que lorsque nous avons fait la
lumière sur notre vie : l’espérance elle vient de la conversion de notre coeur et de notre
regard. La joie, la vraie, elle naît de la conversion, comme un enfantement, sans péridurale.
Démarche de foi en ce Dieu qui du bout de son doigt a crée l’homme pour que l’homme soit
envahi de sa présence aimante. Crées par la main de Dieu nous sommes prolongement non
pas seulement de sa main créatrice mais de toute sa vie divine. « Je t’ai appelé par ton
nom, tu comptes beaucoup à mes yeux, tu es précieux pour moi car je t’aime ». Voilà
notre joie intérieure.
3°)Jésus vient de répondre à Jean le Baptiste inquiet de ce qu’il entendait dire sur son
cousin « Ne t’inquiète pas Jean, les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont
purifiés, les sourds entendent, la Bonne Nouvelle est annoncée... »
Voilà bien le motif de notre joie ! Il vient ce Jésus parce que là où nous vivons avec nos
pauvres moyens, mais aussi avec la force, la grâce de Dieu qui est en nous, la main
créatrice de Dieu qui se tend vers nous nous entraîne aussi à être créateur de Bonne
Nouvelle ! On vit trop souvent en regardant ce qui ne va pas. Mais c’est vrai que nous
sommes prolongement de Dieu, de Jésus Fils de Dieu, et il nous arrive d’aider les autres à
ouvrir leurs yeux quand ils sont embrouillés, à prendre par la main ceux qui marchent mal
dans leur tête, à ouvrir les oreilles à ceux qui n’écoutent qu’eux-mêmes...Oui nous sommes
souvent Bonne Nouvelle pour ceux que nous rencontrons et pour ceux à qui nous allons
écrire pour cette fin d’année. N’est ce pas là une source de joie ? Les vrais miracles sont les
miracles du coeur.
P. Bernard Lécureuil