INVENTAIRE DU PATRIMOINE NATUREL DE LA REGION

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INVENTAIRE DU PATRIMOINE NATUREL DE LA REGION
INVENTAIRE DU PATRIMOINE NATUREL
DE LA REGION CHAMPAGNE-ARDENNE
Landes boisées de la Montagne d'Avize
L'inventaire du Patrimoine naturel dénommé inventaire des Zones naturelles d'intérêt
écologique, floristique et faunistique (Znieff) a notamment pour but de vous aider à connaître et
à mieux gérer les richesses naturelles de votre commune. Cet inventaire national, initié en 1982
par le Ministère chargé de l'Environnement, a été financé en Champagne-Ardenne par l'Etat et le
Conseil Régional. Il a été actualisé et complété entre 1997 et 2003.
La nature constitue une richesse qui contribue à la qualité de notre vie quotidienne ; elle
peut constituer un atout pour le développement économique de notre région. Les zones naturelles
inventoriées dans les Znieff sont comparables aux monuments et aux oeuvres d'art. Comme tout
patrimoine, elles doivent être protégées et entretenues pour être transmises intactes ou restaurées
aux générations futures.
Une Znieff est une zone de superficie variable dont la valeur biologique élevée est due à la
présence d'espèces animales et végétales rares et (ou) à l'existence de groupements végétaux
remarquables. Elle peut présenter également un intérêt particulier d'un point de vue paysager,
géologique ou hydrologique par exemple.
Votre commune est concernée par une ou plusieurs des 814 Znieff de la région
Champagne-Ardenne. Nous vous présentons ici celle dite des landes boisées de la Montagne
d'Aviz.
Une zone naturelle est souvent un milieu fragile et menacé. Compte-tenu de l'intérêt que
présente le Patrimoine Naturel pour chacun d'entre nous, nous vous remercions des actions qu'il
vous sera possible d'initier en vue de sensibiliser à cet important problème le plus large auditoire.
ZNIEFF n° 210000734
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Communes d'Avize, Cramant et Oger
Département de la Marne
Landes boisées de la Montagne d'Avize
Znieff n° 210000734
Une végétation remarquable de caractère atlantique
Les landes de la Montagne d'Avize constituèrent durant les siècles passés des pâturages
parcourus par les ovins et les bovins, alors que l'exploitation de l'argile y créait de petites mares
aujourd’hui malheureusement plus ou moins comblées par des ordures et des gravats (pour près
de la moitié d'entre elles). Après l'abandon de ces modes d'exploitation, les pâtis furent
partiellement plantés en essences variées alors que les secteurs non reboisés s'embroussaillaient
peu à peu. Aujourd'hui il subsiste localement des groupements végétaux typiques le long des
chemins, ainsi qu'au niveau de certaines mares et zones de clairières. Cette végétation relictuelle
de mares et de landes, devenue très rare dans le département de la Marne, renferme de
nombreuses espèces particulières adaptées au sol acide du site. Certaines sont rares comme par
exemple le jonc des marécages (protégé en Champagne-Ardenne ) et l'utriculaire vulgaire.
L’utriculaire vulgaire est une plante carnivore
flottante aux feuilles extrêmement fines et
découpées. Par ses grandes fleurs jaune vif, elle se
rapproche des mufliers. Ses feuilles sont munies de
petites vésicules qui lui servent à capturer les
animaux planctoniques dont elle se nourrit. On
comprend alors mieux l’origine de son nom
signifiant en latin « petite outre ». Cette plante rare
dans la région se localise surtout en bordure des
étangs.
Les corniches calcaires qui bordent la Montagne d'Avize ont une végétation identique à
celle des proches corniches de Grauves (également en Znieff) : chênaie sèche et gazons maigres
des pelouses calcaires. On y trouve de nombreuses espèces rares et en voie de disparition dans la
Marne, qui trouvent un refuge sur ce rebord escarpé : le sorbier à larges feuilles (protégé au
niveau national), le baguenaudier, le chrysanthème en corymbe (protégé au niveau
départemental, rare en Champagne-Ardenne où il n'est présent que dans quelques stations de la
Marne et de l'Aube), la laîche humble, le cytise couché, etc.
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La laîche humble est une herbe de 3 à 10 cm de
hauteur, verte et à souche gazonnante. Les fleurs
sont peu nombreuses, avec un épi mâle terminal et
allongé et 3 à 4 épis femelles, très petits et
disséminés le long de la tige. Elle est rare en
Champagne-Ardenne où elle se rencontre dans les
pelouses des coteaux calcaires secs.
Une faune remarquable
Les libellules sont bien représentées, avec une dizaine d’espèces rares en ChampagneArdenne ! Citons notamment la libellule fauve, l' æschne isocèle, la cordulie métallique, une
grande espèce spectaculaire, la cordulie à deux taches , l’agrion nain…
L'æschne isocèle est une libellule aux gros yeux
verts et de couleur générale brun jaune. Les larves
évoluent en général dans les eaux stagnantes
ensoleillées et pourvues d'une riche végétation, puis
se transforment, 2-3 ans plus tard, en adultes.
Ceux-ci s'éloignent peu de ces milieux. Ils peuvent
voler pendant des heures au-dessus de l'eau, dans
les clairières, les chenaux des roselières, se posant
quelques fois sur un roseau, un arbre ou un arbuste.
Cette espèce fait partie de la liste des libellules
menacées de Champagne-Ardenne.
Le triton palmé, la grenouille rousse et la grenouille verte forment l'essentiel des
populations des batraciens.
Le triton crêté, figuré ici, se reproduit dans la
Znieff. Cette espèce, protégée en France et en
déclin dans la plupart des régions, se raréfie peu à
peu en raison de la disparition de son biotope.
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La faune avienne est bien diversifiée : on y observe de nombreux rapaces (buse, bondrée
apivore et épervier d'Europe), grives (musicienne et draine), pics (noir, épeiche et mar) et
mésanges (bleue, charbonnière et nonnette), ainsi que le gobemouche gris (dans les lisières), le
pigeon ramier, la tourterelle des bois, le pouillot véloce, le geai des chênes, la sittelle torchepot
(petit grimpeur très actif qui a la particularité de pouvoir descendre le long des troncs d'arbres la
tête en bas), etc.
Le pouillot véloce est un petit oiseau de couleur
brune au chant caractéristique, sur deux notes, émis
à tout propos: "tchip-tchap, tchip-tchap" (qui a valu
jadis à l'oiseau le surnom de "compteur d'écus").
Ne tenant pas en place, il parcourt en permanence
les branches pour trouver sa nourriture de petits
invertébrés. Il produit deux pontes successives, la
femelle pouvant incuber la seconde alors que le
mâle nourrit encore la précédente.
(dessin de Jean-Marie MICHELAT)
Une protection et une gestion possibles
L'existence d'une Znieff ne signifie pas qu'une zone doive être protégée réglementairement
: cependant il vous appartient de veiller à ce que vos documents d'aménagement assurent sa
pérennité ; la présence d'espèces protégées par la loi pourrait éventuellement permettre par
ailleurs la prise d'un arrêté préfectoral de protection de biotope sur les secteurs concernés de la
Znieff. Pour maintenir l'intérêt écologique et biologique du site, il serait bon d'éviter certaines
pratiques qui sont de nature à remettre en cause ce même intérêt, ici en l'occurence le
comblement des mares, les dépôts de gravats, et de limiter l'enrésinement et les défrichements.
Un intérêt pour la commune
Le maintien en état d'une telle zone présente pour votre commune un intérêt biologique et
scientifique majeur avec la conservation d'un patrimoine irremplaçable. Ce site aux paysages
variés et sauvages est fréquenté par de nombreux promeneurs ; différents panneaux explicatifs
sur la géologie et l'écologie du site, complémentaires de ceux de la corniche de Grauves,
pourraient être mis à leur disposition.
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