N`avoue jamais, jamais, jamais, jamais, jamais ! N`avoue jamais

Bruxelles, le 14 septembre 2016
BILLET D’HUMEUR
N’avoue jamais, jamais, jamais, jamais, jamais ! N’avoue jamais, que tu l’aiii-aiii-mes !
En Allemagne, suite à l’adoption prochaine d’une loi qui fait l’unanimité au sein de tous les partis, les
femmes Allemandes infidèles seront bientôt contraintes d’ « avouer » le nom de leur amant en cas
de doute dans le chef du mari quant à l’authenticité de sa paternité1.
Les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) et la Fédération des centres de planning familial des FPS
(FCPF-FPS) dénoncent fermement cette nouvelle atteinte à la liberté des femmes . Ces dernières
doivent déjà porter la responsabilité de la contraception dans le couple, sont stigmatisées
lorsqu’elles avortent, prennent davantage en charge l’éducation et les soins aux enfants… Assez !
Dans cette histoire, d’un côté des femmes volages ; de l’autre des hommes cocus en colère (veuillez
nous excuser pour cette sémantique quelque peu obsolète, mais qui visiblement reprend du poil de
la bête en ces temps incertains). Au milieu de l’histoire, les "Kuckuckskinder", les « enfants de
coucou ». Ceux dont la mère a fauté et dont on ne sait pas très bien qui est le père, finalement.
Quid des hommes ?
-
Les hommes, eux, c’est bien connu, ne sont pas infidèles. Ou alors, ils sont assez malins pour
bien le cacher.
Les hommes, eux, c’est bien connu, ont le droit d’être infidèles car leur besoins sexuels à
satisfaire sont plus importants que ceux des femmes et ils ne savent pas contenir leurs
pulsions – contrairement aux femmes, qui dès lors, ne devraient pas tromper leur mari.
CQFD.
Outre les relents moyenâgeux que cette future loi allemande trimballe derrière elle en renforçant les
éternels jugements moraux infligés aux femmes, elle véhicule également une vision étriquée et
mesquine de la parentalité. Les FPS et la FCPF-FPS considèrent que le fait d’être le père ou la mère
d’un enfant n’est pas conditionné au fait de partager les mêmes gênes. Nous estimons aussi que
toute femme a le droit de coucher avec qui elle veut sans être obligée de révéler le nom de son (ses)
amant(s). Même si son mari ou le juge le lui demande gentiment.
La Libre Belgique s’interroge : « le projet de loi ne précise pas quelles sanctions pourraient frapper
une femme refusant de révéler l’identité du père biologique ». Nous aussi…
1
Allemagne : les mères volages obligées d’avouer le nom de leur amant, 31 août 2016, lalibre.be,
http://www.lalibre.be/actu/international/allemagne-les-meres-volages-obligees-d-avouer-le-nom-de-leur-amant57c5bc543570cbdd8861106b
Pendant ce temps-là, l’exploitation sexuelle, le viol, les inégalités sociales continuent leur petit bout
de chemin, tranquillement.
Alors, Mesdames, surtout, n’avouez pas. N’avouez jamais.
Xénia Maszowez, Secrétaire générale adjointe des Femmes Prévoyantes Socialistes
CONTACT PRESSE :
Joëlle Sambi Nzeba : chargée de communication, Femmes Prévoyantes Socialistes
02/515.04.09 - [email protected] - www.femmesprevoyantes.be
Eloïse Malcourant : chargée de communication, Fédération des centres de planning familial des FPS
02/515.17.68 – [email protected] - www.planningsfps.be