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FICHE TECHNIQUE
RÉALISATEUR
LUIGI COMENCINI
SCÉNARIO
SUSO CECCHI D’AMICO
LUIGI COMENCINI
MONTAGE
NINO BARAGLI
PHOTOGRAPHIE
AIACE PAROLIN
DÉCORS ET COSTUMES
PIERO GHERARDI
MUSIQUE
FIORENZO CARPI
PRODUCTION
MEGA FILM
UGO SANTALUCIA
INTERPRÉTATION
CASANOVA
LEONARD WHITING
ZANETTA
MARIA GRAZIA BUCCELLA
DON TOSELLO
LIONEL STANDER
DON GOZZI
RAUL GRASSILLI
MALIPIERO
WILFRID BRAMBELL
MARCELLA
TINA AUMONT
DOTTORE ZAMBELLI
MARIO SCACCIA
GIACOMO CASANOVA ENFANT
CLAUDIO DE KUNERT
CASANOVA
un adolescent à Venise
Infanzia, vocazione e prime
esperienze
di Giacomo Casanova, Veneziano
SORTIE LE 8 DÉCEMBRE 2010
1h59 - ITALIE - 1969
COPIES NEUVES RESTAURÉES
SYNOPSIS
Giacomo Casanova est élevé par sa grand-mère dans un quartier pauvre de
Venise jusqu'au retour de ses parents comédiens. Son père, Gaetano, fatigué de
sa vie errante, s'installe à Venise au grand désespoir de sa mère, l'exubérante
Zanetta, qui profite du carnaval pour se faire engager dans une troupe. Malade,
Gaetano meurt. Giacomo, alors âgé de huit ans, est envoyé à Padoue où son précepteur, le prêtre Don Gozzi, le prend sous sa protection.
À seize ans, Giacomo est de retour à Venise. Devenu bibliothécaire d'un vieil
aristocrate libidineux, admiré des belles Vénitiennes qui se pressent à
ses sermons, invité dans les salons de la fine fleur de la société, le brillant abbé
succombe peu à peu au luxe et au plaisir. Ramené à la raison par Don Gozzi,
Giacomo s'apprête à retourner au séminaire quand une jeune aristocrate amoureuse de lui l'emmène dans sa famille avec l'espoir qu'il l'enlèvera. Mais, après
une nuit de folie avec les deux cousines de la jeune fille, Giacomo embrasse la
carrière de libertin...
C’est une œuvre foisonnante, riche de détails, visuels ou
non, pleine d’humour, vivante, qui fait revivre la Venise
de la décadence dans laquelle évolue un personnage
innocent que les contraintes sociales, économiques et
culturelles vont corrompre. Quoique le cinéaste le
considère comme raté, son Casanova prend place parmi
les fleurons de son œuvre.
Guide des Films de Jean Tulard, Robert Laffont
PROPOS DE LUIGI COMENCNI
(...)Une fois choisi le genre du film à costumes, il était
tentant de se tourner vers Casanova pour plusieurs raisons : tout d’abord la notoriété du personnage, ensuite parce
que ses chroniques sont vraiment et seulement des chroniques
dans lesquelles il n’existe pas une échelle de valeurs attribuées
par l’auteur aux divers épisodes racontés . Casanova
note tout avec une impar t i a l e i n d i f férence. A la
rigueur, son unique préoccupation est de ne pas faire
mauvaise impression, et d’être obséquieux envers les
puissants. Aujourd’hui, il serait qualifié de parfait réactionnaire.
La nullité du personnage principal a un grand mérite : elle rend
protagoniste la société qu’il décrit, et dans laquelle il se meut
avec une grande faculté d’adaptation et une ruse calculée.
Il importe peu qu’il s’agisse ici de Casanova : j’aurais pu raconter l’histoire de n’importe quel enfant pauvre. De même, bien que suivant de
près le récit de la vie du petit Giacomo Casanova, j’ai inclus dans le film
plusieurs annotations que j’ai empruntées à d’autres mémorialistes de
l’époque (de Brosses, Carlo Goldoni, de Lalande) et à l’oeuvre monumentale de Molmenti sur la vie privée à Venise : tout ce
qui pouvait aider à représenter un mode de vie quotidien qui efface les images conventionnelles que nous avons de la vie au
XVIIIème siècle, à Venise ou ailleurs. Ainsi, la scène de l’opération de l’oreille par trépanation (qui coûta la vie au père de
Giacomo) est reconstituée à l’aide de documents de l’époque.
Pour l’aspect visuel, le peintre auquel j’ai le plus pensé a été Pietro Longhi qui, contrairement à Guardi et
Canaletto, est vraiment un réaliste qui ne se soucie absolument pas d’être élégant comme ses deux illustres
contemporains.
Piero Gherardi, dessinateur des décors et des costumes, auquel Fellini doit tant, a été un collaborateur précieux.
Nous avions déjà travaillé ensemble il y a quelques années sur La ragazza di Bube. Pour trouver les quelques
extérieurs du film, un fleuve et quatre maisons, nous avons passé au peigne fin la Toscane pendant plusieurs
mois, luttant conte la convention selon laquelle en Toscane il suffit de regarder autour de soi, parce que tout
est « divin » et « délicieux ». la même aventure se reproduit avec Casanova pour la ville de Venise, et pour la
même raison : la Toscane et Venise sont tellement encroûtées de souvenirs littéraires, picturaux et historiques,
qu’il est extrêmement difficile de les réinventer, et de les restituer de façon dépouillée.
La place Saint-Marc apparaît seulement deux fois dans le film : une première fois de nuit, inondée, quand
Giacomo enfant est chargé d’identifier le cadavre du noyé, qu’on suppose être son père ; et une seconde fois
lorsqu’y est dressée la tente sous laquelle fut exhibé le fameux rhinocéros. Dans les deux cas, j’ai voulu privilégier l’action qui s’y déroulait pour ôter les nobles et splendides souvenirs attachés à cette place.
(...)Ce que nous avons voulu dans ce film c’est souligner les conditions de vie, les coutumes, les mœurs, les rapports sociaux
dans la Venise du XVIIIème siècle, à la veille de la décadence, une Venise très différente de l’image édulcorée
et conventionnelle. Nous sommes des postromantiques et nous voyons l’histoire à travers un brouillard qui
nous masque la réalité d’autrefois. J’ai voulu ici peindre la vie quotidienne d’un jeune Vénitien nommé
Casanova.
Propos recueillis par Simon Mizrahi, Le Magazine littéraire, N°100, mai 1975
SUR LE FILM
En 1969, avec Casanova, un adolescent à Venise,
Comencini aborde une période particulièrement
féconde de sa carrière. En cinq ans, il va réaliser
des œuvres aussi mémorables que I bambini e noi,
Pinocchio, L’Argent de la vieille, Un vrai crime
d’amour, Mon Dieu, comment suis-je tombé si bas ?, et bien entendu ce Casanova de grande originalité.
Ainsi, Casanova, le mémorialiste célèbre, l’homme aux aventures amoureuses presque mythiques, n’est qu’un
prétexte, un faire-valoir, un fil conducteur. De fait, à l’inverse de Fellini qui saisit le personnage dans sa splendeur en train d’accomplir les prouesses qui l’ont rendu célèbre, puis dans sa déchéance, Comencini choisit une
voie toute différente. Des Mémoires du Vénitien, il ne retient avec sa scénariste Suso Cecchi D’Amico que les
cinq premiers chapitres, ceux qui évoquent l’enfance et l’adolescence du personnage à Venise et à Padoue. Ce
choix conditionne tout le reste.
En effet, Casanova ne sera Casanova qu’à la fin du film ; tout le récit est une sorte d’avant Casanova.
Comencini met en scène un enfant qui, au travers des contraintes imposées par le milieu social, économique,
culturel dans lequel il vit, grandit, évolue, fait certains choix et devient l’aventurier et le libertin qu’il restera
toute sa vie. Ainsi, ce n’est pas tant la destinée individuelle qui intéresse le cinéaste que ce que cette destinée
peut permettre de mettre à jour vis-à-vis de la société dans laquelle elle s’inscrit.
Selon une démarche qui lui est chère, Comencini met en scène un enfant qui comme tous les individus de son
âge a une vision aiguë des choses et saisit déjà les mécanismes de l’injustice sociale. Ainsi, comme plus tard
Pinocchio ou plus marginalement Guerrino dans Voltati Eugenio, le petit Casanova prend précocement conscience de ce qu’il convient de faire pour survivre dans une société donnée.
(...) Un film, même situé dans un passé plus ou moins lointain, parle toujours au présent : le Casanova de
Comencini propose un commentaire sur les moeurs, la société, les conditions de vie de la Venise du XVIIIème
siècle, mais si ce commentaire touche le public c’est parce que ce dernier peut se sentir concerné. Il devient
alors possible pour le spectateur de faire l’opération qui consiste à prendre appui sur le film pour comprendre
ce que sont les sociétés décadentes, les sociétés menacées de mort, les sociétés frappées de cécité et qui courent
à leur ruine dans la plus totale indifférence. Par là, ce Casanova est une œuvre contemporaine dont le détour
par l’histoire n’est qu’une façon indirecte de parler — avec ce mélange de sérieux, de sarcasme et d’ironie si
caractéristique de leur auteur — de problèmes d’aujourd’hui.
Luigi Comencini, Jean A. Gili, Edilig, 1981
Retrouvez Casanova sur www.acaciasfilms.com / www.tamasadiffusion.com / Presse : Nadine Méla 01 56 69 29 30