Revue de presse ARP – Octobre 2015
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Revue de presse ARP – Octobre 2015
Revue de presse de L’ARP – Octobre 2015 1. Art et Essai 1er septembre 2015 Tribune : Des membres de la Commission art et essai répondent à Nathanaël Karmitz Date de publication : 21/10/2015 - 15:00 Un mois après les propos tenus sur l'art et essai par le directeur général de MK2 dans nos colonnes, quatre exploitants de la Commission nationale art et essai ont souhaité réagir, à tête reposée, et livrer leur vision des choses. Le mois dernier, Nathanaël Karmitz s'insurgeait dans nos colonnes (cf. FF n°3660) du nonrenouvellement du classement art et essai des MK2 Parnasse et Quai-de-Seine, déplorant dans la foulée que "tous les sites classés de MK2 ont subi des minorations. Non pas à cause de leur programmation, mais selon deux critères : l’un concerne le refus de répondre à une nouvelle question du dossier portant sur les recettes publicitaires, l’autre se traduit par une minoration votée aux 2/3 de la commission art et essai pour “appréciation générale”". Ces propos, suivis par une interview de Nathanaël Karmitz dans Le Figaro, avaient suscité de vives réactions dans la profession, de L'ARP à l'Afcae, tout en prenant une place prépondérante lors des différents temps du Congrès de la FNCF. Alors que la commission d'appel se tenait le 14 octobre, quatre membres de la commission nationale art et essai ont souhaité réagir, à tête reposée, à ces déclarations : Patrick Brouiller (ancien président de l'Afcae, exploitant de l'Alcazar d'Asnières, du Palace d'Epernay, du Sez'Art de Sézanne et de L'Hélios de Colombes), Michel Ferry (vice-président de l'Afcae, vice-président de l'ADRC, exploitant des Carmes à Orléans), Michel Humbert (ancien président du Scare, exploitant du Caméo Ariel et du Palace à Metz) et Rafael Maestro (exploitant itinérant, directeur de l'association Ciné Passion en Périgord regroupant un réseau de 11 salles). "Exploitants et membres de la commission nationale art et essai, nous sommes atterrés par la réaction de Nathanaël Karmitz suite à la perte du classement art et essai de deux de ses cinémas sur les six qui étaient classés jusque-là. La commission d'appel à laquelle il n'a pas souhaité avoir recours s'étant déroulée, nous pouvons sortir de notre obligation de réserve et estimons de notre devoir de rappeler quelques vérités à propos du cinéma d'art et d'essai, en replaçant cette question du point de vue de l'intérêt général de la diffusion de la culture cinématographique. Nathanaël Karmitz s'en prend avec violence à la commission parce qu'elle a appliqué à ses salles les mêmes règles de bonus et de malus qu'elle pratique avec toutes celles faisant une demande pour cette aide de nature sélective. Outre le fait qu'il a délibérément refusé de répondre aux questions liées aux recettes annexes, il stigmatise avec virulence le prétendu manque d'objectivité et de sérieux de la commission. Ses salles n'ont pas été déclassées uniquement par la non communication des éléments demandés, mais aussi et surtout par une baisse de l'offre art et essai. Et, dans un cas, par l'état des salles. Au-delà d'une démarche qui dessert l'intérêt général, une telle remise en cause d'un système vertueux, qui s'est constamment adapté à l'évolution du secteur, ne manquera pas d'interpeller les organisations professionnelles attachées à la concertation avec les pouvoirs publics pour préserver la diversité et le pluralisme cinématographiques sur l'ensemble du territoire. Nathanaël Karmitz dénonce le caractère illégal de ces commissions alors que, depuis plusieurs décennies, l'enseigne qu'il a l'honneur aujourd'hui de diriger a bénéficié, légitimement, de cette aide sélective à la diffusion culturelle par le film. Aide dont il bénéficie encore cette année pour quatre de ses établissements. La commission étudie avec impartialité, attention et bienveillance plus de 1 300 dossiers issus de toutes les régions, portés par des salles aux statuts différents (privés, associatifs, municipaux). Dès lors que la commission se doit de traiter de la manière la plus égale possible toutes les demandes des salles sur l'ensemble du territoire, elle ne saurait accorder un traitement particulier à un exploitant parisien, quel que soit par ailleurs la violence de la concurrence dans cette ville. Certaines salles classées touchent 1 000 € de subvention, soit environ 250 fois moins que les sommes perçues par MK2 certaines années. Aussi minime soit-elle, cette subvention est néanmoins parfois vitale pour ces salles qui jouent un rôle essentiel dans l'aménagement culturel et social du territoire. Les enjeux économiques d'équité et d'équilibre dans la répartition des 14,6 M€ de l'enveloppe art et essai dépassent le désir du respect du "secret des affaires" d'un exploitant, aussi singulier et important soit-il. Le secret des affaires n'est pas opposable à une autorité publique saisie pour l'octroi d'une subvention, que chacun est libre de demander ou pas. Cette année, en cinq jours de commission nationale, nous avons relevé qu'en 2014, 60 millions d'entrées ont permis la découverte d'un film d'auteur dans une salle art et essai à moins de 20 minutes de chez eux. C'est dire le travail de maillage du territoire que ces salles développent pour la défense du cinéma d'auteur. Il est paradoxal d'en appeler à plus de transparence alors qu'on s'exonère de répondre à une demande légitime du CNC et d'une commission qui a la lourde responsabilité d'attribuer des subventions au regard du travail développé par les salles qui postulent au statut art et essai. Si vraiment nous souhaitons et nous voulons préserver, voire développer, collectivement la diversité et la pluralité de notre parc cinématographique qui est notre bien commun, il est important de protéger ce système vertueux qui, par bonheur, relève de l'investissement des professionnels associé à une volonté publique forte. Il va sans dire que nous sommes favorables à toute évolution du système qui aille dans le sens de la transparence, de la lisibilité, de l'efficacité et de l'équité. Nous sommes, avant tout, attachés à ce que soient préservés et développés le dynamisme, la diversité et la pluralité de notre parc cinématographique. Ce n'est pas en cherchant à préserver les intérêts particuliers que cet objectif peut être atteint mais en étant mobilités au service de l'intérêt général." Kevin Bertrand © crédit photo : Michel Ferry Revue de presse de L’ARP – Octobre 2015 2. Chantal Akerman 6 octobre 2015 Disparition de Chantal Akerman Date de publication : 06/10/2015 - 13:00 La réalisatrice de Je, tu, il, elle et du récent La folie Almayer est décédée à l’âge de 65 ans. Née à Bruxelles le 6 juin 1950, elle aurait eu la volonté de devenir cinéaste après avoir vu Pierrot le fou de Jean-Luc Godard. Elle suit les cours de l'Insas, école belge de cinéma et réalise son premier court métrage à 18 ans. Dès Saute ma ville, elle est présente sur l'écran, ce qui sera fréquent, comme actrice (Je, tu, il, elle) ou commentatrice (News from Home, Nuit et jour). Elle est l’auteure de grands films tels que Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975), Golden Eighties (1986), D'Est (1983) ou encore La captive (2000), et fut l'une des figures les plus influentes du cinéma moderniste des années 1970, étendant son impact jusqu’au cinéma américain. Une rétrospective de son travail s'est tenue il y a peu à Bruxelles dans le cadre du 5e volet de la collection de la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles "Cinéastes d’aujourd’hui". Elle devait également animer une master class à Londres le 30 octobre avec la projection de son dernier film No Home Movie qui avait été montré au dernier Festival de Locarno. La réalisatrice, qui souffrait de troubles maniaco-dépressifs, est morte ce lundi à l'âge de 65 ans. Frédérique Bredin, présidente du CNC, a appris la disparition de Chantal Akerman avec une grande tristesse. Elle salue "la mémoire d’une artiste qui avait pour le cinéma une ambition immense, à la fois esthétique et intellectuelle. Son œuvre restera dans l’histoire du 7e art comme l’une des plus audacieuses". "C’est avec une profonde tristesse" que les cinéastes de L’ARP ont appris le décès de leur amie Chantal Akerman. "Auteur, réalisatrice, productrice, militante, Chantal Akerman a accompagné, dès la création de L’ARP, ses combats et ses joies. Nombreux sont ceux qui se remémorent sa personnalité attachante, sa curiosité, son sourire. Les cinéastes de L’ARP expriment à sa famille et à ses amis leur profonde sympathie". Ci-dessous, son premier court métrage : Saute ma ville. Perrine Quennesson © crédit photo : DR Revue de presse de L’ARP – Octobre 2015 3. Keywan Karimi 21 octobre 2015 Les cinéastes français "inquiets" pour le réalisateur iranien Keywan Karimi Date de publication : 21/10/2015 - 12:08 Les cinéastes français de l'Association des auteurs, réalisateurs, producteurs ont exprimé leurs "plus vives inquiétudes" pour le cinéaste iranien Keywan Karimi, "condamné à six ans de prison et 223 coups de fouet" par Téhéran. "Accusé d'insulte envers le sacré pour une scène de baiser qu'il nie avoir tournée, Keywan Karimi rejoint la trop longue liste des artistes, journalistes et citoyens condamnés par l'Iran au mépris de la plus élémentaire liberté d'expression ou de pensée", ont souligné dans un communiqué les cinéastes de l'ARP. Une campagne a été lancée sur Facebook pour soutenir le cinéaste, âgé de 30 ans. Interrogé par l'AFP, Keywan Karimi a indiqué qu'il se trouvait encore en liberté. "Je suis en Iran, à Téhéran, a-t-il dit dans un message envoyé via internet. Je m'attends à une arrestation à tout moment." Diplômé de l'université de Téhéran, Keywan Karimi a participé à des ateliers de réalisation en Allemagne, Thaïlande et Russie. Son court métrage Broken Border (2012) a été récompensé dans plusieurs festivals, rappellent les cinéastes de l'ARP, une association coprésidée par les cinéastes Éric Lartigau (La famille Bélier) et Dante Desarthe. Perrine Quennesson avec l'AFP © crédit photo : DR 28 octobre 2015 European parliament MPs sign petition supporting jailed Iranian filmmaker By Omîd Berîn 28/10/2015 Kurdish director Kaiwan Karimi. Photo courtesy of Karimi. ERBIL, Kurdistan Region — Members of the European parliament from various political parties have signed a petition in support of Iranian filmmaker Keywan Karimi, who has been condemned to six years in prison and 223 lashes over his films. On October 2015 Karimi, a 30-year-old internationally-recognized Kurdish-Iranian filmmaker, was sentenced by the Islamic Revolutionary Court in Tehran to six years in prison and 223 lashes for "propagating against the ruling system" and "insulting religious sanctities" with his movies and for "illicit relations" for shaking the hand of a woman with whom he is not related. Stelios Kouloglou, a Greek MP with Syriza and the European United Left, launched last week a petition to support Karimi. Forty-five other MPs co-signed the petition, which was sent today to Iranian President Hassan Rouhani to demand the cancellation of Karimi’s punishment within the framework of the International Covenant on Civil and Political Rights which has been ratified by Iran. Karimi is a graduate of Tehran University and studied social sciences and communication. He attended filmmaking workshops in Germany, India, Thailand and Russia and received numerous awards for his 2012 short film Broken Border. "We, members of the European parliament from various political groups, have learned that the Iranian filmmaker Mr. Keywan Karimi was sentenced in October 13, 2015, to six years in prison and 223 lashes. Already in 2013 Karimi was imprisoned in solitary confinement, then released under house arrest surveillance and bail, preventing him thus from leaving the country," read the petition addressed to Rouhani. Rudaw also received a copy of the petition. "We do not want to interfere in the internal affairs of Iran, but your country has also ratified the Universal Declaration of Human Rights (and the United Nations Covenant-International Covenant on Civil and Political Rights of 1966) and this condemnation is in total contradiction with the Charter and therefore the international obligations of your country, both in terms of freedom of expression, as well as in terms of respect for human dignity and the physical and moral integrity of all human beings," read the petition. It added: "That's why we ask you to act immediately in the exercise of your duties so that this punishment is cancelled. We demand the lifting of all legal constraints and restrictions against Keywan Karimi to ensure his full freedom of movement and freedom of expression in accordance with international law and international conventions ratified by your country." The case of Karimi has already raised a large wave of international solidarity. Renowned filmmakers of the Association of Authors, Directors and Producers (ARP) such as Costa Gavras, Michel Hazanavicius, Eric Lartigau and Dante Desarthe have joined their forces to support the Iranian filmmaker in his fight for freedom. Karimi is charged because of his film Writing on the City, a political documentary that traces, through graffiti on the walls of Tehran, the country's history In a rare telephone conversation with Rudaw on October 18, Karimi, a native of the Kurdish city of Baneh, rejected the accusations and decried his sentencing. “I’ve made a film about the government, social conditions, graffiti on the walls and the working class,” Karimi told Rudaw. “It is for people to judge my films. I don’t know why I should be punished like this.” Karimi’s lawyer, Amir Raisyan, also said that the director has been sentenced for an idea and nothing more. According to Raisyan, Karimi received the harsh sentence for a scene that he intended to film. “He wanted to film a scene but because he didn’t reach an agreement with the actress it didn’t happen,” Raisyan told Rudaw. “We told the court that the clip wasn’t produced and you can’t punish someone for something that hasn’t happened.” The idea for the scene is believed to have been recommended by popular Iranian singer Shahin Najafi. Raisyan added the court had also used one of Karimi’s previous documentary films titled Diwar (Wall) featuring graffiti against him. “The film is about the history of wall graffiti and has nothing to do with sacred values or anything,” said Raisyan. Revue de presse de L’ARP – Octobre 2015 4. Rachat de Newen par TF1 30 octobre 2015 Newen : « Nous avons la responsabilité d’accompagner Delphine Ernotte » (ARP) Paris - Publié le vendredi 30 octobre 2015 à 19 h 24 - Actualité n° 55071 « Nous ne pouvons rester les témoins passifs de la mainmise par quelques acteurs privés sur une production indépendante, souvent fortifiée par le service public, et qui se fait au détriment de ce dernier. La création audiovisuelle et cinématographique indépendantes ont une part de destin commun avec le service de l’audiovisuel public. À l’heure où sa nouvelle présidente Delphine Ernotte doit relever le défi de réinventer le rôle de France Télévisions dans l’exposition et le financement de la création, nous avons la responsabilité de l’accompagner », indique le 30/10/2015, l'ARP, suite à l’ouverture des négociations annoncées entre TF1 et Newen. Suite à l’annonce de ces négociations, France Télévisions a suspendu les développements et projets avec Newen, le 29/10/2015. Les cinéastes de L’ARP s’interrogent avec inquiétude devant les mouvements de concentration qui animent le secteur de l’audiovisuel et du cinéma. L’actuelle tentative de rapprochement entre Newen et TF1 en est tristement symptomatique. Elle témoigne sans équivoque d’un mépris de la conscience collective et de l’intérêt commun qui ont pourtant toujours animé le monde de la création et ses diffuseurs. Cette tendance, qui s’accélère ces derniers mois, nécessite dès aujourd’hui que les pouvoirs publics s’accaparent ce sujet, afin de trouver les voies de régulation pertinentes qui maintiendront un équilibre au sein du paysage audiovisuel. Lorsque les décideurs ne sont plus qu’une poignée à avoir la main sur l’ensemble de la chaîne de fabrication et d’exploitation des œuvres, de leur écriture à leur diffusion, la pluralité de la création n’est plus garantie ». ARP, le 30/10/2015