La Normalisation acoustique du Bâtiment

Transcription

La Normalisation acoustique du Bâtiment
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LA NORMALISATION
EUROPÉENNE EN
ACOUSTIQUE DU
BÂTIMENT (1)
a
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ORMES & REGLEMENTS
g a z i n
EVALUATION DE L’ISOLEMENT AUX BRUITS AERIENS
ET AUX BRUITS D’IMPACT
Les choses bougent dans le monde de l’acoustique. Cette
Daniel Soubrier, ir., chef du laboratoire
évolution se concrétise notamment par l’élaboration de
Acoustique, CSTC
nouvelles normes européennes ou internationales et l’adaptation des normes belges devenues désuètes. Si harmonisation il y a, cette dernière
ne s’est – hélas – pas faite au profit de la simplicité. En témoigne la multitude
d’indices et de critères utilisables pour évaluer l’isolation acoustique.
Tentative de clarification ...
1
CONTINUITE
DANS LA DIVERSITE
Pour l’évaluation de l’isolement acoustique aux
bruits aériens et aux bruits
de choc, les normes européennes EN-ISO 717
(parties 1 et 2, de décembre 1996) proposent,
comme valeur unique “pondérée”, les caractéristiques déjà utilisées dans la version précédente (datant de 1982) de ces normes, mais
accompagnées de facteurs d’adaptation tenant
compte de la situation concrète pour laquelle
on utilisera le critère de performance.
Par ailleurs, l’évaluation in situ peut être effectuée par un mesurage en bande d’octave ou
en tiers d’octave. Enfin, on a tenu compte des
préoccupations fréquentielles, en admettant une
extension du domaine de fréquences considéré
aussi bien vers le bas (jusque 50 Hz inclus)
que vers le haut (jusque 5000 Hz). Il faut reconnaître que ce compromis a pris forme au
détriment de la simplicité et de l’homogénéité
entre les indices, même si une certaine continuité vis-à-vis de la version ISO précédente a
été sauvegardée.
Quant à l’absorption acoustique des matériaux,
le critère introduit par la nouvelle norme européenne est tout à fait inédit, puisqu’aucun paramètre de ce type n’avait été défini auparavant : certes, le spectre complet du facteur d’absorption acoustique doit toujours être mesuré,
mais sa détermination permettra à présent de
calculer un “indice d’absorption acoustique
pondéré αw” (un nombre compris entre 0 et 1)
et de donner un indicateur de forme dont le but
est de spécifier la gamme de fréquences où le
matériau possède un facteur d’absorption supérieur à celui de la référence; en outre, un
système de classification est proposé.
Dans un second article, nous aborderons une
comparaison entre les indices et les exigences
utilisés pour l’isolation acoustique dans les différents Etats européens, comparaison qui nous
laissera perplexes, tant est grande la diversité
des indices mais aussi celle des seuils prescrits. Gageons que l’effort entrepris pour l’élaboration d’une norme européenne harmonisera
à la fois les critères et les exigences, même si
ce dernier aspect est moins important en soi.
On conclura en entamant une réflexion sur
l’adaptation nécessaire et sur l’avenir de la
norme belge existant en la matière, à savoir la
bien connue NBN S 01-400 “Critères de l’isolation acoustique” (de 1977) dont l’originalité
consista non seulement à introduire un système de classement en catégories, mais aussi à
prescrire des performances sous la forme de
catégorie recommandée et de catégorie minimale à réaliser en fonction du type de bâtiment, de la destination des locaux et, pour ce
qui concerne les façades, en fonction de l’environnement extérieur.
Devant l’abondance de la matière, on concevra que le texte complet soit divisé en deux
parties; la première explicitera, avec détails et
exemples, les deux normes EN-ISO 717 donnant les critères d’évaluation de l’isolement
aux bruits aériens et aux bruits d’impact, tandis que le second texte comprendra l’examen
PRINTEMPS 1999
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des grandeurs appliquées dans les différents
pays européens en matière d’isolation acoustique ainsi que la comparaison des valeurs prescrites (ramenées à une même caractéristique et
pour des situations pertinentes). On examinera
ensuite l’impact de ces normes en les comparant avec la norme belge NBN S 01-400 et on
terminera cette seconde partie par la présentation de la nouvelle norme d’évaluation de l’absorption acoustique par un indice unique.
2
NOUVEAU PAYSAGE “PERFORMANCIEL” NORMATIF
EN ACOUSTIQUE
DU BATIMENT
Les premières normes européennes relatives aux critères (c’est-à-dire à l’évaluation des performances)
en acoustique du bâtiment
ont vu le jour en 1996. Basées pour la plupart sur les normes internationales ISO (International Standardization Organization), elles réalisent néanmoins un compromis entre les habitudes de la majorité des
pays, tout en introduisant plusieurs innovations.
Il faut se rappeler que l’élaboration de ces documents répond à une finalité de la directive
“Produits de construction” et de ses documents
interprétatifs : assurer la libre circulation des
produits du bâtiment dans l’Union européenne,
en exprimant les “exigences essentielles” par
des indices d’évaluation précis, communs et
donc uniques, et en élaborant des outils permettant d’établir une relation entre les performances de l’ouvrage et celles des composants.
Si fixer le niveau des exigences performancielles appartient aux initiatives nationales, la
procédure pour l’expression “quantificatrice”
reste communautaire (au sens “Union européenne”) : elle doit être compréhensible et
univoque, quel que soit l’Etat concerné. C’est
dans ce but que la Commission a chargé le
CEN (Comité européen de normalisation) de
mandats visant à répondre à ces desiderata.
Pour mémoire, les exigences essentielles citées dans la directive 89/
106/CEE du Conseil du 21/12/88 relative au rapprochement des
dispositions législatives, réglementaires et administratives des Etats
membres concernant les produits de construction sont les suivantes :
résistance mécanique et stabilité, sécurité en cas d’incendie, hygiène,
santé et environnement, sécurité d’utilisation, économie d’énergie et
isolation thermique, protection contre le bruit. Cette dernière exigence
a reçu la définition suivante : “l’ouvrage doit être conçu et construit
de manière que le bruit perçu par les occupants ou par des personnes se trouvant à proximité soit maintenu à un niveau tel que leur santé
ne soit pas menacée et qu’il leur permette de dormir, de se reposer
et de travailler dans des conditions satisfaisantes”.
Ce texte et ses annexes font l’objet de l’arrêté royal du 19 août 1998
concernant les produits de construction.
Les normes relatives à l’évaluation d’une performance acoustique par un chiffre unique sont
développées ci-après; il s’agit de l’évaluation
de l’isolement acoustique des immeubles et
des éléments d’immeubles aux bruits aériens
(EN-ISO 717-1) et aux bruits de choc (ENISO 717-2).
3
LA NORME
EUROPEENNE ET
INTERNATIONALE
EN-ISO 717
Décembre
1996 est donc
la date de la révision de la
norme internationale ISO 717 et de sa transposition en norme
européenne EN-ISO 717 [2, 3]. Cela implique
en outre l’adaptation des normes nationales,
afin de rester compatible avec la norme européenne traitant du sujet.
Par rapport à l’ancien document ISO (édition
datant de 1982), le document final est empreint
d’une complexité certaine : c’est le résultat
d’un compromis préservant les intérêts de pratiquement tous les participants européens, leur
évitant de rompre trop brutalement avec leurs
habitudes (rôle des “termes d’adaptation”).
Par ailleurs, les nouvelles préoccupations, tel
le problème des basses fréquences ou celui des
procédures rapides d’évaluation sur site, ont
forcé les normalisateurs à en tenir compte dans
l’élaboration d’un critère (à titre informatif et
donc non normatif) à partir de mesures réalisées par bande d’octave ou sur une gamme de
fréquences étendues.
3.1
PROCÉDURE DE DÉTERMINATION DE L’INDICE UNIQUE
3.1.1
OBJET ET DOMAINE
D’APPLICATION DE LA NORME
EN-ISO 717
La norme EN-ISO 717 vise à :
◆ définir des valeurs uniques pour évaluer
l’isolement aux bruits aériens des immeubles, des éléments de construction intérieurs,
des façades et de leurs éléments
◆ définir des valeurs uniques pour l’isolation
des immeubles et des planchers au bruit de
choc, et pour la réduction ce dernier par des
revêtements de sol et des planchers flottants
◆ prescrire les règles de détermination de ces
valeurs d’après les résultats de mesurages
effectués dans les intervalles normalisés de
tiers d’octave ou d’octave conformément
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60
40
30
33
20
10
4000
5000
2500
3150
1600
2000
1000
1250
630
800
400
500
315
200
250
125
Fréquence (Hz)
Fig. 1 Courbe de référence de l’isolement aux bruits aériens
(norme ISO 717).
70
62
62
Ln,w = 60
50
57
42
40
30
20
10
4000
Fréquence (Hz)
Fig. 2 Courbe de référence pour la transmission des bruits
de choc (norme ISO 717).
(*) On verra au § 3.3 (p. 31) que l’indice unique peut être déterminé sur la base de résultats en bande d’octave; on devra alors
considérer la gamme 125-2000 Hz.
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5000
2500
3150
1600
2000
1000
1250
630
800
400
500
315
0
200
Valeur de Ln (dB)
60
250
Mais tous les indices donnés aux tableaux 1 et
2 (p. 26 et 27) sont susceptibles d’être utilisés;
chaque tableau indique à la fois l’indice concerné et la grandeur spectrale dont il est dérivé
ainsi que la terminologie anglo-saxonne.
56
56
Dw ou Rw = 52
0
Les grandeurs A et T sont respectivement l’aire
d’absorption acoustique équivalente et le temps
de réverbération du local de réception, tandis
que S est l’aire de la paroi de séparation entre
les deux locaux de mesure. Les indices 0 se
rapportent à une valeur de référence, généralement égale à 10 m2 pour A0 et à 0,5 s pour T0.
On a donc comme indices uniques, par exemple :
Rw : l’indice d’affaiblissement acoustique
pondéré
Ln,w : le niveau de pression pondéré du bruit de
choc normalisé.
51
50
160
On remarquera que la norme EN-ISO 717
laisse coexister les différents “systèmes de
correction” que les acousticiens utilisent pour
“normaliser” un résultat. Néanmoins, une dénomination spécifique est employée; ainsi,
pour les mesures in situ, on parlera :
◆ de valeurs normalisées, quand la correction
est exprimée par 10 log (A/A0)
◆ de valeurs standardisées, quand le terme de
correction est 10 log (T/T0)
◆ et de valeurs apparentes, quand le terme de
correction est 10 log (S/A).
Les résultats de mesurage (donnés au dixième
près) sont évalués par comparaison à la courbe
de référence adéquate, en la décalant par bond
de 1 dB vers la courbe mesurée, jusqu’à ce que
l’écart défavorable moyen – que l’on calcule
en divisant la somme des écarts défavorables
par le nombre total de bandes de fréquence
considérées (par exemple, 16 en tiers d’octave) – soit le plus grand possible, sans toutefois dépasser 2,0 dB.
125
La terminologie et les symboles utilisés pour
la valeur unique dépendent du type de mesurage. La dénomination de la caractéristique
reprend donc le nom de la grandeur mesurée, à
laquelle on associe le vocable “pondéré”
(weigthed, en anglais). Pour l’écriture du symbole, on adjoint, à celui de la grandeur choisie,
la lettre «w» en notation indicielle.
Les valeurs obtenues par mesurage sont comparées aux valeurs de référence (voir figures 1
et 2) dans la bande de fréquences de mesure
situées dans la gamme 100-3150 Hz (tiers d’octave) (*).
160
DÉFINITION DE LA VALEUR
UNIQUE
La valeur de l’indice unique est donnée par la
valeur (en dB) de la courbe de référence à
500 Hz après décalage, selon la procédure
d’évaluation suivante.
100
3.1.2
g a z i n
PROCÉDURE D’ÉVALUATION
100
Ces valeurs uniques sont destinées à indiquer
la qualité de l’isolation aux bruits aériens et
aux bruits de choc, et à faciliter l’énoncé des
exigences à faire figurer dans les règles techniques.
3.1.3
Valeur de R ou de Dn (dB)
aux normes de mesurage (série ENISO 140).
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Tableau 1 Valeurs uniques de l’isolation aux bruits aériens.
1. MESURE EN LABORATOIRE - VALEURS UNIQUES POUR LES ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION
VALEUR UNIQUE
SINGLE-NUMBER QUANTITY
Indice d’affaiblissement pondéré
Weighted sound reduction index
SYMBOLE
Rw
DÉRIVÉE DE (SPECTRE EN 1/3 OCTAVE)
SYMBOLE/
RÉFÉRENCE
Indice d’affaiblissement
Sound reduction index
R (*)
ISO 140-3
Isolement acoustique normalisé pondéré du plafond
suspendu
Weighted suspended-ceiling normalized level
difference
Dn,c,w
Isolement acoustique normalisé du plafond
suspendu
Suspended-ceiling normalized level difference
Dn,c
ISO 140-9
Isolement acoustique normalisé pondéré d’un élément
Weighted element-normalized level difference
Dn,e,w
Isolement acoustique normalisé d’un élément
Element-normalized level difference
Dn,e
ISO 140-10
2. MESURE IN SITU - VALEURS UNIQUES DE L’ISOLEMENT ACOUSTIQUE DANS LES BÂTIMENTS
VALEUR UNIQUE
SINGLE-NUMBER QUANTITY
SYMBOLE
DÉRIVÉE DE (SPECTRE EN 1/1 OU 1/3 OCTAVE)
SYMBOLE/
RÉFÉRENCE
R’ (**)
ISO 140-4
R’45°
ISO 140-5
R’tr,s
ISO 140-5
Indice d’affaiblissement apparent pondéré
R’w
Indice d’affaiblissement apparent
Weighted apparent sound reduction index
R’45°,w(façade)
Apparent sound reduction index
R’tr,s,w(façade)
Isolement acoustique normalisé pondéré
Weighted normalized level difference
Dn,w
Isolement acoustique normalisé
Normalized level difference
Dn (***)
ISO 140-4
Isolement acoustique standardisé pondéré
Weighted standardized level difference
DnT,w
Isolement acoustique standardisé
Standardized level difference
DnT (****)
ISO 140-4
Isolement acoustique standardisé pondéré
Dis,2m,nT,w(façade) Isolement acoustique standardisé
Weighted standardized level difference
Dtr,2m,nT,w(façade) Standardized level difference
Dis,2m,nT
ISO 140-5
Dtr,2m,nT
ISO 140-5
(*)
(**)
Indice d’affaiblissement acoustique (d’une paroi) : R = Lémission - Lréception + 10 log (S/A).
Indice d’affaiblissement acoustique apparent : R’ = Lémission - Lréception + 10 log (S/A).
R’ est obtenu avec la présence de transmissions latérales et peut être utilisé en laboratoire et in situ.
(***) Isolement acoustique brut normalisé (entre locaux) : Dn = Lémission - Lréception + 10 log (A0/A).
(****) Isolement acoustique brut standardisé (entre locaux) : DnT = Lémission - Lréception + 10 log (T/T0).
Seuls les écarts défavorables sont pris en considération :
◆ pour l’isolation aux bruits aériens : un écart
défavorable, à une fréquence donnée, se produit lorsque le résultat des mesurages est
inférieur à la valeur de référence
◆ pour l’isolation aux bruits de choc : un écart
défavorable, à une fréquence donnée, se produit lorsque le résultat des mesurages est
supérieur à la valeur de référence.
Après avoir effectué les décalages progressifs,
la valeur de la courbe de référence à 500 Hz
est prise comme la valeur unique. Elle a pour
unité le décibel (noté dB).
3.1.4
INDICE COMPLÉMENTAIRE POUR
L’AMÉLIORATION DE L’ISOLATION AUX BRUITS DE CHOC
La norme EN-ISO 717-2 prévoit la possibilité
de donner des valeurs uniques basées sur
l’amélioration acoustique ∆L (appelée réduction du niveau du bruit de choc) des revêtements de sol ou des dalles flottantes. L’indice
unique correspondant est noté ∆Lw et est appelé réduction du niveau de bruit de choc pondéré. Il est nécessaire de rapporter les valeurs
mesurées de ∆L à un plancher de référence
(dont le niveau transmis est Ln,r,0 et dont l’indice pondéré Ln,r,0,w est de 78 dB). Notons qu’il
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Tableau 2 Valeurs uniques de l’isolation aux bruits d’impact.
1. MESURE EN LABORATOIRE - VALEURS UNIQUES POUR LES PLANCHERS
VALEUR UNIQUE
SINGLE-NUMBER QUANTITY
SYMBOLE
DÉRIVÉE DE (SPECTRE EN 1/3 OCTAVE)
SYMBOLE/
RÉFÉRENCE
Niveau de pression pondéré du bruit de choc normalisé
Weighted normalized impact sound pressure level
Ln,w
Niveau de pression du bruit de choc normalisé
Normalized impact sound pressure level
Ln
ISO 140-6
Réduction du niveau de bruit de choc pondéré
∆Lw
Réduction du niveau de bruit de choc (par des
revêtements de sol)
Reduction of impact sound pressure level
∆L
ISO 140-8
Weighted reduction of impact sound pressure level
2. MESURE IN SITU - VALEURS UNIQUES DE L’ISOLEMENT ENTRE LES PIÈCES D’UN BÂTIMENT
VALEUR UNIQUE
SINGLE-NUMBER QUANTITY
SYMBOLE
DÉRIVÉE DE (SPECTRE EN 1/1 OU 1/3 OCTAVE)
SYMBOLE/
RÉFÉRENCE
Niveau de pression pondéré du bruit de choc normalisé
Weighted normalized impact sound pressure level
L’n,w
Niveau de pression du bruit de choc normalisé
Normalized impact sound pressure level
L’n (*)
ISO 140-7
Niveau de pression pondéré du bruit de choc
standardisé
Weighted standardized impact sound pressure level
L’nT,w
Niveau de pression du bruit de choc standardisé
L’nT (**)
ISO 140-7
Standardized impact sound pressure level
(*) Niveau normalisé du bruit de choc transmis : Ln ou L’n = Lréception - 10 log (A0/A).
(**) Transmission standardisée des bruits de choc : LnT = Lréception - 10 log (T/T0).
40
30
Rw = 38 dB
20
10
5000
3150
4000
2000
2500
1250
1600
800
1000
500
630
315
400
200
0
250
En calculant les écarts défavorables (c’est-àdire quand R est inférieur à la référence ISO
décalée), on obtient les chiffres de la dernière
colonne du tableau 3.
mesures
ISO
50
125
La courbe de référence ISO donnée en colonne 3 doit être “décalée” de 14 dB pour trouver une somme des écarts défavorables ne dépassant pas 32 dB.
60
160
On se rappellera tout d’abord que la détermination de la valeur Rw se base uniquement sur
les valeurs (par octave ou tiers d’octave) allant
de 100 à 3150 Hz inclus.
A titre de comparaison, la représentation suivant la norme NBN S 01-400 a la forme présentée à la figure 4 (p. 28). Notons que le spectre appartient à la catégorie Vb.
80
Considérons le spectre donnant les résultats de
mesure de l’indice d’affaiblissement acoustique R d’une fenêtre; on lira ces valeurs dans la
deuxième colonne du tableau 3 (p. 28) en fonction des fréquences par tiers d’octave, que l’on
lira en colonne 1.
Le tracé graphique correspondant est donné à
la figure 3, où l’on retrouve également le spectre de référence EN-ISO, positionné de manière à respecter la règle des écarts.
100
❒ Isolement acoustique aux bruits aériens
50
EXEMPLE DE DÉTERMINATION
DES VALEURS “PONDÉRÉES”
63
3.1.5
La somme de ces derniers – la plus grande
possible, tout en étant inférieure à 32 dB – vaut
30,3 dB; on peut donc en déduire que la valeur
Rw est donnée par 38 dB, qui est la valeur à
500 Hz du spectre de référence ISO décalé.
Valeur de R (dB)
existe aussi un revêtement de sol de référence
pour lequel la réduction ∆Lr,w vaut 19 dB.
Fréquence (Hz)
Fig. 3 Indice d’affaiblissement acoustique de la fenêtre selon
EN-ISO.
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Tableau 3
Exemple
de détermination
de Rw.
FRÉQUENCE
NOMINALE EN
1/3 OCTAVE (Hz)
SPECTRE DE
MESURE
R (dB)
VALEUR DE RÉFÉRENCE SELON
EN-ISO (dB)
RÉFÉRENCE
“DÉCALÉE”
DE -14 dB
ECARTS
DÉFAVORABLES
(dB)
50
63
80
18,7
19,2
20,0
–
–
–
–
–
–
–
–
–
100
125
160
22,6
20,4
25,1
33
36
39
19
22
25
–
1,6
–
200
250
315
24,1
28,7
31,7
42
45
48
28
31
34
3,9
2,3
2,3
400
500
630
35,4
37,0
38,7
51
52
53
37
38
39
1,6
1,0
0,3
800
1000
1250
38,2
38,0
41,5
54
55
56
40
41
42
1,8
3,0
0,5
1600
2000
2500
43,9
39,0
38,3
56
56
56
42
42
42
–
3,0
3,7
3150
4000
5000
36,7
39,9
45,7
56
–
–
42
–
–
5,3
–
–
g a z i n
❒ Isolement acoustique aux bruits de choc
Va
40
Vb
Vc
30
Vd
Envisageons l’exemple donné au tableau 4. On
a successivement :
◆ pour le plancher nu : Ln,w = 78 dB (la somme
des écarts défavorables est ainsi de 28,6 dB)
◆ pour le plancher avec revêtement de sol :
Ln,w = 49 dB (la somme des écarts défavorables est ainsi de 31,8 dB).
La figure 5 montre à la fois le tracé graphique
du plancher avec revêtement de sol et la courbe
de référence translatée de -11 dB.
20
60
PRINTEMPS 1999
5000
3150
4000
2500
1600
2000
1000
Fréquence (Hz)
1250
800
10
0
Fig. 5 Transmission du bruit de choc au
travers du plancher avec revêtement de sol.
référence
mesures
20
500
Fig. 4 Indice d’affaiblissement acoustique selon la norme
NBN S 01-400.
30
630
4000
400
2000
250
1000
Fréquence (Hz)
315
500
200
250
125
125
Ln,w = 49 dB
40
160
0
50
100
10
Niveau de pression Ln (dB)
Valeur de R (dB)
C
30,3
SOMME DES ÉCARTS
50
a
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C
C
N
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a
e
ORMES & REGLEMENTS
g a z i n
Tableau 4 Exemple de calcul de Ln,w.
PLANCHER NU
AVEC REVÊTEMENT DE SOL
SPECTRE DE
MESURE
Ln (dB)
VALEURS DE
RÉFÉRENCE
TRANSLATÉES
DE +18 dB
ECARTS
DÉFAVORABLES
(dB)
SPECTRE DE
MESURE
Ln (dB)
VALEURS DE
RÉFÉRENCE
TRANSLATÉES
DE -11 dB
ECARTS
DÉFAVORABLES
(dB)
100
125
160
60,9
63,0
66,0
80
80
80
–
–
–
53,0
58,1
59,2
51
51
51
2,0
7,1
8,2
200
250
315
67,3
69,0
71,3
80
80
80
–
–
–
55,0
52,3
53,5
51
51
51
4,0
1,3
2,5
400
500
630
70,9
70,2
70,4
79
78
77
–
–
–
51,4
51,9
50,4
50
49
48
1,4
2,9
2,4
800
1000
1250
71,6
71,8
72,2
76
75
72
–
–
0,2
44,6
40,9
38,5
47
46
43
–
–
–
1600
2000
2500
72,3
71,7
72,2
69
66
63
3,3
5,7
9,2
33,7
28,3
25,0
40
37
34
–
–
–
3150
4000
5000
70,2
68,0
65,0
60
–
–
10,2
–
–
22,5
21,5
20,5
31
–
–
–
–
–
Le terme d’adaptation à un spectre est la valeur, en décibels, à ajouter à la valeur unique
pour prendre en compte les caractéristiques de
spectres de sources particulières 1 et 2, à savoir respectivement : le bruit rose et le bruit de
trafic routier urbain, en décibels pondérés ‘A’.
Ces deux spectres sonores, destinés au calcul
des termes d’adaptation, sont représentés graphiquement (par tiers d’octave) à la figure 6,
de manière telle que le niveau global soit de
0 dB.
Ces deux termes d’adaptation, respectivement
C et Ctr , ne sont pas à considérer comme des
spectre 1 : bruit rose
spectre 2 : bruit de trafic
routier urbain
-20
-25
Fréquence (Hz)
Fig. 6 Spectres du bruit rose et du bruit de trafic routier
urbain.
valeurs uniques, mais comme des nombres
séparés permettant, par leur addition à Rw ou
Dn,w, d’obtenir pratiquement les indices “bruit
rose” ou “bruit route” familiers des Français.
Ainsi :
◆ DnT,w + C = DnT rose en dB(A) sera utilisé
pour l’isolement aux bruits intérieurs
◆ et DnT,w + Ctr = DnT route en dB(A) sera utilisé
pour l’isolement vis-à-vis de l’extérieur.
PRINTEMPS 1999
2500
2000
1600
1000
1250
800
630
500
400
315
-30
250
ISOLEMENT AUX BRUITS AÉRIENS
(PARTIE 1, NORMATIVE)
-15
160
3.2.1
-10
200
Il s’agit de l’adjonction, aux indices uniques
“préexistants” (définis au § 3.1), de “termes
d’adaptation”. C’est la première innovation.
0
-5
125
PREMIERE INNOVATION : LES TERMES D’ADAPTATION A UN SPECTRE
31,8
100
3.2
28,6
Niveau des spectres Lij (dB)
SOMME DES ÉCARTS
3150
FRÉQUENCE
NOMINALE PAR
1/3 OCTAVE (Hz)
m
L’écriture présentant les performances sera
donc de la forme :
Rw (C;Ctr) = 41 (-1;-5) dB
où C = -1 dB
et Ctr = -5 dB,
ce qui voudrait dire explicitement :
Rw = 41 dB
R(bruit rose) = 41 – 1 = 40 dB(A)
R(bruit de trafic routier) = 41 – 5 = 36 dB(A).
On constate donc que l’on doit noter entre
parenthèses les symboles des termes d’adaptation séparés par un point-virgule; les chiffres
correspondent à des décibels, même si le résultat des additions avec un terme d’adaptation donne en fait une évaluation en dB(A).
Les sommes de Rw ou de DnT,w et des termes
d’adaptation respectifs peuvent recevoir une
appellation (à définir en toute rigueur par l’Etat
concerné). Ainsi seront d’écriture courante :
◆ Rw + C = RA,1 ou RA = indice d’affaiblissement pour un bruit rose à l’émission
et
Rw + Ctr = RA,2 ou RA,tr = indice d’affaiblissement pour un bruit de trafic à l’émission
◆ DnT,w + C = DnT,A,1 ou DnT,A = isolement normalisé pour un bruit rose à l’émission
et
DnT,w + Ctr = DnT,A,2 ou DnT,A,tr = isolement
normalisé pour un bruit de trafic à l’émission.
Les exigences seront données par référence à
la valeur unique, mais peuvent être basées sur
la somme de celle-ci avec l’un ou l’autre terme
d’adaptation. Ainsi, on pourra imposer :
◆ Rw ≥ 45 dB
ou encore
◆ RA,tr ≥ 42 dB [ou mieux dB(A)] (= Rw + Ctr).
Tableau 5
Terme
d’adaptation
approprié au
type de source
sonore.
Les spectres les plus courants prédominant à
l’intérieur et à l’extérieur des immeubles peuvent être compris entre les spectres 1 et 2. L’annexe A de la norme donne des indications quant
au terme d’adaptation approprié pour différents
types de sources; ces indications sont reprises
au tableau 5.
3.2.2
TRANSMISSION DES BRUITS DE
CHOC (PARTIE 2, INFORMATIVE)
La situation est ici plus complexe; certes, on
retrouve l’ancienne norme ISO 717/2, accompagnée d’un terme d’adaptation de spectre
«CI», mais celui-ci n’est pas susceptible de
donner lieu à la grandeur utilisée pour représenter l’isolation aux bruits d’impact exprimée
en décibels pondérés A, comme dans la partie 1 relative aux bruits aériens (donnant ainsi
l’indice décrit dans les normes françaises).
Le terme d’adaptation vise en fait à traduire la
gêne ressentie réellement par les occupants des
logements. Le terme d’adaptation de spectre
CI est la valeur à ajouter à l’indice d’évaluation, afin de prendre en compte le niveau du
bruit de choc non pondéré représentant les
caractéristiques typiques des bruits de pas. La
somme Ln,w + CI sera ainsi plus sévère pour les
planchers émettant beaucoup de fréquences
basses, comme les planchers à structure en bois
ou à corps creux.
Il convient de signaler que l’indice Ln,w est peu
différent de celui exprimant le résultat en
dB(A) (comme dans la norme française), les
différences restant en général inférieures à
2 dB.
TYPE DE SOURCE SONORE
SPECTRE APPROPRIÉ
TERME D’ADAPTATION
Activités humaines (paroles, musique, radio, TV)
Enfants en train de jouer
Trafic ferroviaire à vitesse moyenne ou élevée
Trafic autoroutier (> 80 km/h)
Avion à réaction à courte distance
Usines émettant un bruit à fréquence principalement médium et aiguë
spectre n° 1
C
Trafic routier urbain
Trafic ferroviaire à basse vitesse
Avion à hélices
Avion à réaction à grande distance
Musique de discothèque
Usines émettant un bruit à fréquence principalement grave et médium
spectre n° 2
Ctr
PRINTEMPS 1999
a
S
T
C
e
C
g a z i n
C
N
S
T
C
m
En outre, le terme d’adaptation est obtenu à
partir de la somme énergétique (linéaire) des
niveaux du bruit de choc normalisé ou standardisé (Ln, L’n, L’nT) et non par rapport à un
spectre donné, comme pour l’isolation aux sons
aériens. On pourrait néanmoins considérer ce
calcul comme étant effectué vis-à-vis d’un
spectre plat. Attirons l’attention sur le fait que
le calcul du terme d’adaptation ne porte que
jusqu’au tiers d’octave centré sur 2500 Hz (ce
dernier inclus, on ne tient donc pas compte du
tiers d’octave de 3150 Hz !).
La norme donne également la définition du
terme d’adaptation de spectre pour la réduction
du bruit de choc par les revêtements de sol;
celui-ci est noté CI∆.
Enfin, la norme (annexe B informative) décrit
encore une procédure d’évaluation du niveau
de pression acoustique pondéré équivalent du
bruit de choc sous des planchers nus massifs
(en béton), pour lequel on utilise les notations
(en indice) eq et 0; ainsi, par exemple, CI,0 est
le terme d’adaptation de spectre du plancher
nu. Le lecteur intéressé consultera à ce propos
l’annexe de la norme, car les développements
sont assez fastidieux.
On a donc toute une série de paramètres “pondérés”, tels que : Ln,w - Ln,0,w - Ln,r,w - Ln,eq,0,w ∆Lw - ∆Lr,w; sans oublier les termes d’adaptation CI, CI,0 et CI∆.
3.2.3
CALCUL DES TERMES
D’ADAPTATION DE SPECTRES
L’évaluation des termes d’adaptation est, elle
aussi, assez complexe; elle est basée, pour les
bruits aériens, sur la comparaison des valeurs
mesurées à des spectres types donnés et, pour
les bruits de choc, sur la somme énergétique
(linéaire) et ce, par octave ou par tiers d’octave (voir à ce sujet le § 3.3).
❒ Pour les bruits aériens (EN-ISO 717-1), deux
spectres sont retenus. Le calcul des termes
d’adaptation est basé sur l’atténuation XA
globale (c’est-à-dire sur tout le spectre) réalisée par rapport au spectre correspondant de
la source considérée; ce calcul est donné par
une relation du genre :
Cj = XAj – Xw
dans laquelle
j : est le spectre 1 ou 2 (bruit rose ou bruit de
trafic)
X : est la grandeur acoustique choisie; p. ex.
R, Dn, ...
Xw : est l’indice (unique) pondéré correspondant (Rw, Dnw, …)
XAj : est calculé par la relation
-10 log ∑10(Lij-Xi)/10 dB, où i est l’indice
des bandes de fréquence considérées et
Lij sont les niveaux des spectres de bruit
rose (j = 1) ou de trafic (j = 2).
C et Ctr sont des termes généralement négatifs,
C pouvant cependant parfois être nul.
❒ Pour les bruits de choc (EN-ISO 717-2), par
contre, le mode de calcul du seul terme d’adaptation possible est basé sur la somme énergétique (linéaire) des niveaux du bruit de choc
(Xsum). Le terme CI est donc obtenu à partir de
la relation :
CI = Xsum – 15 – Xw
dans laquelle
X : est le niveau du bruit de choc considéré
(Ln, L’n, …)
Xw : est le niveau du bruit de choc considéré
pondéré
Xsum : est calculé par la relation suivante :
10 log ∑10Li/10 dB.
A noter que le facteur –15 est introduit afin
que le terme d’adaptation soit égal à zéro pour
un plancher massif avec un revêtement efficace. CI sera positif pour les planchers à solives en bois, et négatif pour les planchers en
béton sans revêtement ou avec un revêtement
moins efficace.
Il faut attirer l’attention sur le fait que ce calcul
ne porte que sur les niveaux allant jusqu’au tiers
d’octave de 2500 Hz (la bande centrée sur
3150 Hz est donc exclue dans le calcul de Xsum).
La norme offre la possibilité de définir d’autres
indices et termes d’adaptation (voir § 3.2.2);
nous renvoyons le lecteur intéressé aux exemples présentés à la fin du § 3.3 ou aux annexes
A et B de la norme, car les développements
risqueraient d’en décourager plus d’un.
3.3
SECONDE INNOVATION :
BANDE DE FREQUENCE
ETENDUE ET OCTAVE (PARTIE
INFORMATIVE)
La seconde innovation réside dans le double
fait que :
◆ d’une part, l’évaluation du critère peut aussi
se faire à partir des mesures par octave
◆ et, d’autre part, une certaine latitude (vers le
bas ou vers le haut) est laissée dans les intervalles de fréquences utilisés, mais ceci uniPRINTEMPS 1999
a
e
ORMES & REGLEMENTS
g a z i n
m
quement pour le calcul des termes d’adaptation (bande de fréquence étendue ou élargie).
❒ Ainsi, pour l’indice unique, l’on peut utiliser les intervalles
100 - 3150 Hz par tiers d’octave
ou
125 - 2000 Hz par octave.
3150 Hz), tandis que les autres termes d’adaptation sont déterminés pour un intervalle de
fréquences étendu (vers le bas, dans l’exemple).
EXEMPLE DE DÉTERMINATION DES
FACTEURS D’ADAPTATION
Signalons toutefois qu’il y aura généralement un
écart de l’ordre de 1 dB entre les deux évaluations. En outre, pour les évaluations à partir des
mesures par octave, il faudra utiliser des valeurs
de référence différentes; nous renvoyons le lecteur intéressé à la norme, car la différence n’est
pas la même dans toutes les octaves.
❒ Isolement acoustique aux bruits aériens
❒ Par contre, pour les termes d’adaptation,
tous les intervalles suivants peuvent être considérés :
◆ pour les sons aériens :
par tiers d’octave : 100 – 3150 Hz
50 – 3150 Hz
50 – 5000 Hz
100 – 5000 Hz
ou par octave :
125 – 2000 Hz
63 – 2000 Hz
63 – 4000 Hz
125 – 4000 Hz.
Rappelons que le calcul des termes d’adaptation repose sur les spectres 1 et 2; si les
valeurs du spectre 2 (trafic) restent les mêmes, quelles que soient les gammes de fréquence considérées, il n’en va pas de même
pour le spectre 1 (rose), où les valeurs dépendent de la limite supérieure considérée :
la différence est de 1 dB dans chaque bande;
ainsi, le niveau du spectre 1 dans la bande
de 250 Hz (tiers d’octave) est de -19 dB
lorsqu’on calcule sur les intervalles (503150) ou (100-3150) Hz, tandis qu’il sera
de -20 dB lorsqu’on calcule sur les intervalles (50-5000) ou (100-5000) Hz
◆ pour les bruits d’impact :
par tiers d’octave : 100 – 2500 Hz
50 – 2500 Hz
ou par octave :
125 – 2000 Hz
63 – 2000 Hz.
XA1 vaut donc :
-10 log ∑XAji = -10 log ∑10(Lij-Xi)/10 dB
(j vaut 1 pour le spectre 1, tandis que la somme
sur i se rapporte aux différentes bandes fréquentielles), c’est-à-dire :
-10 log 201,7 10-6 = 37,0 dB.
❒ L’indication de l’intervalle doit figurer en
indice du terme d’adaptation C utilisé (C, Ctr,
CI), car la valeur de ce C dépendra des intervalles adoptés pour le calcul.
Ainsi, l’on pourra rencontrer l’écriture suivante :
Rw (C;Ctr;C50-3150; Ctr,50-3150) = 41 (0;-5;-1;-4) dB.
On dira que Rw, C et Ctr sont calculés dans le
domaine de fréquences spécifié (100 à
Reprenons l’exemple déjà utilisé précédemment et considérons la détermination des facteurs d’adaptation C et Ctr, en admettant que
nous voulions les calculer pour l’intervalle de
fréquences 100 à 5000 Hz (tableau 6).
On obtient le facteur d’adaptation C100-5000 par
la différence entre XA1 et Rw, soit :
37 - 38 = -1 dB.
On procédera de façon analogue pour Ctr,100-5000
(tableau 7). XA2 vaut donc :
-10 log ∑XAji = -10 log ∑10(Lij-Xi)/10 dB
(j vaut 2 pour le spectre 2, tandis que la somme
sur i se rapporte aux différentes bandes fréquentielles), c’est-à-dire :
-10 log 484,5 10-6 = 33,1 dB.
On obtient le facteur d’adaptation Ctr,100-5000 par
la différence entre XA2 et Rw, soit :
33,1 - 38 = - 4,9 dB ≈ -5 dB.
On pourra donc à présent écrire l’interprétation selon la norme EN-ISO 717/1 comme suit :
Rw (C100-5000; Ctr,100-5000) = 38 (-1; -5) dB.
Néanmoins, on pourrait écrire également :
RA = indice d’affaiblissement d’un bruit rose
à l’émission = R(bruit rose) = 37 dB
RA,tr = indice d’affaiblissement d’un bruit de
trafic à l’émission = R(bruit de trafic routier)
= 33 dB,
en considérant qu’il s’agit de l’intervalle allant de 100 à 5000 Hz par tiers d’octave.
NB : cet intervalle est donné à titre informatif,
car l’information obligatoire concerne l’intervalle de 100 à 3150 Hz.
A toutes fins utiles, signalons que le calcul
complet des facteurs d’adaptation donnerait les
résultats indiqués au tableau 8.
PRINTEMPS 1999
a
S
T
C
e
C
g a z i n
C
N
S
T
C
m
Tableau 6
Détermination
du facteur
d’adaptation C
pour l’intervalle
de fréquences
100 à 5000 Hz.
FRÉQUENCE
NOMINALE EN
1/3 OCTAVE (Hz)
SPECTRE DE
MESURE
R (dB)
SPECTRE 1 POUR
CALCULER Ctr,100-5000
(PAR 1/3 OCTAVE) (dB)
L1i - Ri (dB)
10(L1i - Ri)/10 x 10-6
50
63
80
18,7
19,2
20,0
-41
-37
-34
–
–
–
–
–
–
100
125
160
22,6
20,4
25,1
-30
-27
-24
-52,6
-47,4
-49,1
5,5
18,2
12,3
200
250
315
24,1
28,7
31,7
-22
-20
-18
-46,1
-48,7
-49,7
24,5
13,5
10,7
400
500
630
35,4
37,0
38,7
-16
-14
-13
-51,4
-51,0
-51,7
7,2
7,9
6,8
800
1000
1250
38,2
38,0
41,5
-12
-11
-10
-50,2
-49,0
-51,5
9,5
12,6
7,1
1600
2000
2500
43,9
39,0
38,3
-10
-10
-10
-53,9
-49,0
-48,3
4,1
12,6
14,8
3150
4000
5000
36,7
39,9
45,7
-10
-10
-10
-46,7
-49,9
-55,7
21,4
10,2
2,7
SOMME
Tableau 7
Détermination
du facteur
d’adaptation Ctr
pour l’intervalle
de fréquences
100 à 5000 Hz.
201,7
FRÉQUENCE
NOMINALE EN
1/3 OCTAVE (Hz)
SPECTRE DE
MESURE
R (dB)
SPECTRE 2 POUR
CALCULER Ctr,100-5000
(PAR 1/3 OCTAVE) (dB)
L2i - Ri (dB)
10(L1i - Ri)/10 x 10-6
50
63
80
18,7
19,2
20,0
-25
-23
-21
–
–
–
–
–
–
100
125
160
22,6
20,4
25,1
-20
-20
-18
-42,6
-40,4
-43,1
55,0
91,2
49,0
200
250
315
24,1
28,7
31,7
-16
-15
-14
-40,1
-43,7
-45,7
97,7
42,7
26,9
400
500
630
35,4
37,0
38,7
-13
-12
-11
-48,4
-49,0
-49,7
14,5
12,6
10,7
800
1000
1250
38,2
38,0
41,5
-9
-8
-9
-47,2
-46,0
-50,5
19,1
25,1
8,9
1600
2000
2500
43,9
39,0
38,3
-10
-11
-13
-53,9
-50,0
-51,3
4,1
10,0
7,4
3150
4000
5000
36,7
39,9
45,7
-15
-16
-18
-51,7
-55,9
-63,7
6,8
2,6
0,4
SOMME
Tableau 8 Résultats du calcul complet des facteurs
d’adaptation
(en dB).
484,5
C100-3150
Ctr,100-3150
C100-5000
Ctr,100-5000
C50-3150
Ctr,50-3150
C50-5000
Ctr,50-5000
-2
-5
-1
-5
-2
-6
-1
-6
PRINTEMPS 1999
a
e
ORMES & REGLEMENTS
g a z i n
m
❒ Isolement acoustique aux bruits de choc
En reprenant l’exemple déjà mentionné ciavant, on a successivement :
◆ pour le plancher nu :
Ln, sum = 82,1 dB = 10 log 162 x 106
et donc CI = Ln, sum - 15 - Ln,w = 82,1 - 15 - 78
= -10,9 ≈ -11 dB
◆ pour le plancher avec revêtement de sol :
Ln, sum = 64,5 dB = 10 log 2,84 x 106
et donc CI = Ln, sum - 15 - Ln,w = 64,5 - 15 - 49
= 0,5 ≈ 1 dB
(à noter que -0,5 dB serait arrondi à 0 dB).
Enfin, pour la détermination des caractéristiques liées à l’amélioration du bruit de choc
apportée par le revêtement de sol, à savoir ∆Lw
(réduction du niveau de bruit de choc pondéré)
et CI,∆ (terme d’adaptation de spectre pour la
réduction du bruit de choc par les revêtements
de sol), on se base sur un plancher de référence dont le spectre du niveau de bruit de
choc normalisé transmis est donné par Ln,r,0
(voir tableau 9) et dont l’indice pondéré Ln,r,0,w
est de 78 dB.
On obtient pour le plancher de référence avec
le revêtement de sol :
Ln,r,w = 51 dB
(la somme des écarts défavorables est de
29,3 dB)
Ln,r,sum = 10 log (514 x 104) = 67,1 dB (remarTableau 9
Détermination
des caractéristiques liées à
l’amélioration
du bruit de choc
par le revêtement
de sol.
a
S
T
C
e
C
g a z i n
quez que le calcul porte sur les bandes n’allant
que jusqu’au tiers d’octave de 2500 Hz).
Le terme d’adaptation CI,r est donc de :
CI,r = Ln,r,sum - 15 - Ln,r,w = 67,1 - 15 - 51
= 1,1 dB ≈ 1 dB,
tandis que la réduction du bruit de choc pondéré est égale à :
∆Lw = Ln,r,0,w - Ln,r,w = 78 - 51 = 27 dB.
Enfin, le facteur d’adaptation CI,∆ pour la réduction du bruit de choc apportée par le revêtement de sol est donné par la différence entre
les deux facteurs d’adaptation, soit :
CI,r,0 - CI,r
où CI,r,0 vaut -11 dB, tandis que CI,r, calculé
précédemment, est de 1 dB.
On obtient donc pour CI,∆ la valeur de
CI,∆ = -11 - 1 = -12 dB.
C
Concluons la
première partie de cet article en formulant quelques remarques d’ordre
général.
ONCLUSION
❒ Le choix des valeurs par octave ou par tiers
FRÉQUENCE
NOMINALE
PAR 1/3
OCTAVE (Hz)
RÉDUCTION
DU BRUIT PAR
LE REVÊTEMENT
DE SOL ∆L (dB)
PLANCHER DE
RÉFÉRENCE
NU Ln,r,0 (dB)
PLANCHER DE
RÉFÉRENCE AVEC
REVÊTEMENT
DE SOL Ln,r (dB)
VALEURS DE
RÉFÉRENCE
TRANSLATÉES
DE -9 dB
ECARTS
DÉFAVORABLES
(dB)
CALCUL DE CI,r
(10Ln,r,i/10 x 104)
100
125
160
7,9
4,9
6,8
67,0
67,5
68,0
59,1
62,6
61,2
53
53
53
6,1
9,6
8,2
81,28
182,0
131,8
200
250
315
12,3
16,7
17,8
68,5
69,0
69,5
56,2
52,3
51,7
53
53
53
3,2
–
–
41,69
16,98
14,79
400
500
630
19,5
18,3
20,0
70,0
70,5
71,0
50,5
52,2
51,0
52
51
50
–
1,2
1,0
11,22
16,60
12,59
800
1000
1250
27,0
30,9
33,7
71,5
72,0
72,0
44,5
41,1
38,3
49
48
45
–
–
–
2,81
1,28
0,67
1600
2000
2500
38,6
43,4
47,2
72,0
72,0
72,0
33,4
28,6
24,8
42
39
36
–
–
–
0,218
0,07
0,03
3150
4000
5000
47,7
46,5
44,5
72,0
–
–
24,3
–
–
33
–
–
–
–
–
–
–
–
29,3
514,0
SOMME
PRINTEMPS 1999
C
N
S
T
C
m
d’octave est défini par les normes de mesure
de la série ISO-140; le recours à des valeurs
par octave est uniquement possible in situ pour
des mesurages effectués suivant une méthode
rapide, dite “survey method”; les mesures effectuées en laboratoire sont toujours réalisées
par tiers d’octave. Cela implique éventuellement que les niveaux à considérer pour le calcul des termes d’adaptation soient différents
selon la gamme fréquentielle concernée. Certains niveaux de la courbe de référence «w»
pour les bruits de choc sont donc aussi à modifier.
On se rend compte de la quantité impressionnante de critères “possibles”, spécialement en
ce qui concerne les bruits aériens, chaque critère donnant lieu à une valeur a priori différente selon la gamme et le type d’intervalle de
fréquences. Il est donc logique de se poser la
question du caractère “unique” de cette évaluation performancielle, d’autant que les laboratoires ne disposent encore que de peu d’informations sur les termes d’adaptation et les
gammes fréquentielles élargies (vers le bas
surtout). ■
❒ Enfin, on remarquera que les deux normes
présentent en annexe C – informative – un
exemple complet de calcul des indices uniques et des termes d’adaptation.
BIBLIOGRAPHIE
a
e
ORMES & REGLEMENTS
g a z i n
belge de normalisation
1 Institut
NBN S 01-400 Critères de l’isolation acoustique. Bruxelles,
IBN, 2e édition, février 1977.
❒ L’expression d’une mesure de l’isolation
acoustique in situ peut donc prendre l’une ou
l’autre des nombreuses caractéristiques reprises au tableau 10.
Sans oublier que les mesurages in situ peuvent
aussi être effectués (voire calculés) par bande
d’octave, ce qui veut dire que l’on peut doubler la quantité d’indices repris au tableau 10
en adaptant les intervalles de fréquences aux
bandes d’octave, comme dans le tableau 11.
Tableau 10
Expression des
mesures in situ
par tiers
d’octave.
ISOLEMENT ENTRE LOCAUX
R’w
R’w
R’w
R’w
R’w
+
+
+
+
DnT,w
DnT,w
DnT,w
DnT,w
DnT,w
Dn,w
Dn,w
Dn,w
Dn,w
Dn,w
Tableau 11
Expression des
mesures in situ
par bande
d’octave.
C
C50-3150
C100-5000
C50-5000
+
+
+
+
+
+
+
+
C
C50-3150
C100-5000
C50-5000
C
C50-3150
C100-5000
C50-5000
ISOLEMENT ENTRE LOCAUX
R’w
R’w +
R’w +
R’w +
R’w +
etc.
C
C63-2000
C125-4000
C63-4000
belge de normalisation
2 Institut
NBN EN ISO 717-1 (ISO 717-1:1996) Evaluation de l’iso-
lement acoustique des immeubles et des éléments de construction. Partie 1 : Isolement aux bruits aériens. Bruxelles, IBN, 1997.
belge de normalisation
3 Institut
NBN EN ISO 717-2 (ISO 717-2:1996) Evaluation de l’iso-
lement acoustique des immeubles et des éléments de construction. Partie 2 : Protection contre le bruit de choc. Bruxelles, IBN,
1997.
ISOLEMENT DE FAÇADES
R’w
R’w + Ctr
R’w + Ctr,50-3150
R’w + Ctr,100-5000
R’w + Ctr,50-5000
idem pour R’45,w
idem pour R’tr,s,w
Dis,2m,nT,w
Dis,2m,nT,w
Dis,2m,nT,w
Dis,2m,nT,w
Dis,2m,nT,w
+
+
+
+
TRANSMISSION DES BRUITS DE CHOC
L’n,w
L’n,w + CI
L’n,w + CI,50-2500
L’nT,w
L’nT,w + CI
L’nT,w + CI,50-2500
Ctr
Ctr,50-3150
Ctr,100-5000
Ctr,50-5000
idem pour Dtr,2m,nT,w
ISOLEMENT DE FAÇADES
R’w
R’w +
R’w +
R’w +
R’w +
etc.
Ctr
Ctr,63-2000
Ctr,125-4000
Ctr,63-4000
TRANSMISSION DES BRUITS DE CHOC
L’n,w
L’n,w + CI
L’n,w + CI,63-2000
L’nT,w
L’nT,w + CI
L’nT,w + CI,63-2000
PRINTEMPS 1999