jeudi 6 novembre à 20 h 30
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jeudi 6 novembre à 20 h 30
l’art du vivant Que désormais le théâtre se laisse affecter par ce qui arrive mais aussi affecte et fasse arriver : non par des œuvres théâtrales inédites qui dormiraient en bibliothèque, mais par une façon inédite de faire du théâtre, une autre façon de jouer, d’opérer la mise en œuvre, de faire le théâtre. Jacques Derrida Cette nouvelle saison, la troisième dans notre nouvel équipement, sera plus que jamais dédiée à l’art du vivant. Ce postulat, venant d’un théâtre de création, peut surprendre ! Pourquoi réaffirmer ici ce qui peut nous sembler, ou devrait nous sembler, une évidence ? Un théâtre n’a-t-il pas, par nature et depuis ses origines, vocation à être cet espace-temps dans lequel des êtres vivants s’adressent à d’autres, leurs semblables ? Certes, on continue aujourd’hui de venir au théâtre, à Cergy-Pontoise comme ailleurs, et votre présence, votre engagement lors de la saison passée, cher public, ont été les signes heureux et nécessaires de notre raison d’être et d’agir. Ainsi, on continue d’écrire des textes, de monter des spectacles, de rêver ses envies assez fort parfois pour qu’elles prennent corps, s’incarnent sur scène, deviennent l’objet d’une rencontre, d’un partage, dans l’ici et maintenant d’une représentation. Et pourtant il y a quelque chose de diffus dans l’air de notre temps qui doit nous inciter à une certaine vigilance. En effet, comme tout ce qui est vivant, l’art théâtral est soumis aux aléas du temps, à l’invasion des écrans, au consumérisme généralisé, à une certaine standardisation culturelle, aux lames de fond qui traversent notre Histoire. Comme tout ce qui est vivant, le théâtre est à la fois fort et fragile ; il a besoin de vos soins, de votre attention constante afin de demeurer à sa juste place, là où il peut continuer à faire lien et sens. Dire cela n’est en rien rétrograde, ni même alarmiste. C’est un fait que nous constatons au quotidien tandis que se délite peu à peu le tissu social dans lequel nous vivons, créons, venons au théâtre. À l’ère des nouvelles solitudes urbaines et leurs pendants que sont les sociabilités virtuelles, le théâtre et ses contraintes diverses (déplacement, horaires, prix…) semble pourtant résister à l’effacement. Preuve s’il en est qu’il continue de répondre à un véritable besoin ! Mais, a contrario, le théâtre n’est-il pas aussi pour beaucoup d’entre nous une persistance, une habitude ancrée, un héritage, au sens où l’entend Pierre Bourdieu ? Le théâtre comme art vivant implique aussi que nous en ayons un usage vivant, c’est-à-dire conscient et critique, au lieu de quoi il deviendrait vite et sans crier gare un simple produit de consommation, si semblable à d’autres, dans sa façon d’être proposé, avalé, éliminé. Sa finalité, trop souvent impalpable, le rend fragile lorsqu’il s’agit d’évoquer les budgets que sa mise en œuvre implique dans un contexte de crise économique. Que peut-on bien mesurer ? Au nom de quel principe devrait-on le protéger des coupes sombres que le réalisme économique impose dans les comptes publics ? Le théâtre vit dans un monde où la dimension matérielle domine, écrase. Ceux qui vivent et travaillent à produire le théâtre d’aujourd’hui ne peuvent continuer à le faire qu’à la condition d’être inscrits dans ce monde. Aussi la vie des arts vivants, et du théâtre en particulier, a-t-elle un prix. Nous tous, artistes, responsables de lieux de création, acteurs politiques, spectateurs, tous impliqués à des degrés divers dans ce « cycle vital », devons veiller ensemble à ce que l’art théâtral reste vivace, car son affaiblissement marquerait très probablement le délitement de cette meilleure part de notre « être collectif » dans lequel il est né et a prospéré : la démocratie. C’est pourquoi cette saison nous sommes heureux de créer, de coproduire, d’accueillir des spectacles qui ouvrent ainsi notre espace à l’invention, à la reformulation, à la mise en perspective. Du Chant des signes à un nouveau cycle autour de la parole politique, de Natural Beauty Museum à Money !, de Camille, Camille, Camille à Amor Mundi, nous vous proposons cette saison un programme associant des textes, des auteurs, des artistes qui développent chacun une manière de nous adresser à nous-mêmes. « Nous ne sommes rien, soyons tout, ou au moins soyons quelque chose », comme a pu l’écrire Alain Badiou dans son Éloge du théâtre. Joël Dragutin 3 2 la création contemporaine : l’identité du théâtre 95 Le projet artistique du Théâtre 95 s’élabore et se développe dans la fabrication, l’écriture, la présentation, l’accompagnement des textes, des dramaturgies, des esthétiques d’aujourd’hui. Nourri par l’énergie et la novation d’un territoire singulier et évolutif, irrigué par un dialogue constant avec les habitants de Cergy-Pontoise, devenus source intarissable de l’inspiration de Joël Dragutin et des auteurs qui résident au Théâtre 95, ce projet sut trouver sa légitimation dans le choix de son implantation. Les mythologies contemporaines qui se succèdent au rythme hystérique de notre histoire, les termes des crises traversées sans répit, les déséquilibres vertigineux, l’obscurcissement politique, le questionnement des mots magiques actuels – croissance, progrès, bonheur, désir, égalité –, la société de consommation qui digère nos mots, nos images, nos arts et le plus intime de nos vies : autant de thématiques abordées par les artistes des créations et des coproductions que vous allez découvrir. Parce que la création signifie commencement, nouveau départ, volonté de reprendre au début et de mettre à jour, le théâtre sait transformer ces questionnements sombres en motifs d’engagement, de motivation, d’éclaircissement, de réjouissance. Voir, s’amuser, mettre à distance rassure, conforte, rend actif et inventif. Parce que création signifie également recréation, une jeune metteuse en scène se verra confier l’une des pièces-fétiches de Joël Dragutin, Le Chant des signes, avec pour mission de faire résonner, vingt ans après, un texte décapant, dont les accents prophétiques n’ont pas perdu de leur puissance et de leur acuité. Cette tragi-comédie postmoderne à l’humour grinçant fait rendre gorge aux langues de bois, aux discours à la fois gestionnaires et humanistes, décalqués du management et de la communication d’entreprise et qui plus que jamais tiennent lieu de projet politique dans nos démocraties occidentales vieillissantes. La mission de notre temps est de développer un humour postmoderne qui permette aux cybernéticiens d’avoir des relations amicales avec des cardinaux, des mollahs et des prêtres vaudous. Peter Sloterdijk La Vexation par les machines nous coproduisons… Car le monde n’est pas humain pour avoir été fait par des hommes, et il ne devient pas humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu’il est devenu objet de dialogue. Hannah Arendt De l’humanité dans de sombres temps (discours prononcé en 1959 pour la remise du prix Lessing) Pour que le Théâtre 95 demeure un théâtre qui parle de notre humaine condition, de notre présent mais qui ouvre aussi des perspectives de dépassement et des horizons joyeux, inattendus, souhaitables, nous vous attendons avec impatience. De saison en saison, les coproductions racontent l’histoire du Théâtre 95 avec les dramaturges de son temps, avec les préoccupations esthétiques, politiques, thématiques des artistes qu’il écoute, soutient et accueille et qui, en retour, l’accompagnent et construisent cette expérience commune. Des rencontres, des dialogues, des fidélités : de l’amitié avant toute chose. Nous continuons de soutenir les projets d’auteurs, metteurs en scènes, dramaturges, comédiens que nous connaissons bien, que notre public a découverts avec étonnement et plaisir et avec lesquels nous avons entretenu une fidélité, un compagnonnage et une profonde résonance artistiques. Ainsi, cette saison, nous retrouverons notamment le Collectif Drao qui nous proposait en 2008/2009 son très noir et italien Nature morte dans un fossé puis en 2010/2011 avec ses insolites et pragoises Petites Histoires de la folie ordinaire, Éléonore Weber qui nous avait présenté son audacieuse première création en 2006/2007 Tu supposes un coin d’herbe…, Gerold Schumann, dont le public cergypontain avait pu apprécier le rigoureux et savoureux Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht en 2012/2013, et de très nombreuses mises en espace ou petites formes sur nos scènes. Nous reverrons également Marie Montegani, dont les pétillantes Femmes Savantes en 2012/2013 nous avaient enchantés, ainsi que Valérie Battaglia, conseillère artistique du Théâtre 95 et dramaturge de Joël Dragutin depuis de nombreuses saisons et Myriam Saduis, metteuse en scène qui a su imposer à Bruxelles et Avignon un audacieux talent d’écriture scénique et de direction d’acteurs. Ensemble, nous avons choisi des spectacles qui nouent entre eux des fils thématiques, dramaturgiques, artistiques afin que le public puisse cette saison entendre les échos de recherches communes : des destins de femmes hors normes qui ont su traverser et transfigurer avec passion et fécondité l’histoire terrible de notre modernité – Camille Claudel (Camille, Camille, Camille) et Hannah Arendt (Amor Mundi) ; La Grande Buée et les femmes de la Grande Guerre ; l’exploration des esthétiques et des mythologies contemporaines : Quatre images de l’amour, Natural Beauty Museum – afin que le théâtre ne devienne pas une pratique muséale archaïque. Et dans tous ces spectacles, une volonté commune d’avancer vers un théâtre qui donne à voir un monde débarrassé des oripeaux kitsch des médias de masse, vers un théâtre ouvert, prospectif, critique et jubilatoire à la fois. 5 4 et pour le jeune public… « À ceux qui naîtront après nous », comme l’écrivait Brecht, nous devons beaucoup. Nous ne devons rien de moins que notre mémoire, notre survie, une certaine forme de notre immortalité. Les enfants, aujourd’hui trop souvent considérés comme des consommateurs dès leur plus jeune âge, méritent beaucoup mieux que ce que notre société immature leur impose dans la culture de masse qu’elle promeut. Le théâtre – avec ses auteurs, ses metteurs en scène, ses comédiens – est l’un des rares espaces publics hors l’école qui s’adresse à l’enfance avec le respect et la responsabilité nécessaires à l’épanouissement de jeunes êtres en formation. Le respect et la responsabilité nous demandent de nous détourner d’une part d’un monde peuplé de princesses très belles, de sorcières très méchantes et de chevaliers très bêtes et courageux et d’autre part du réalisme marketing d’un monde peuplé d’enfants bons et naïfs, de parents en rupture, de familles métissées et recomposées avec un happy end œcuménique. Respect et responsabilité à l’égard de l’intelligence, de l’humour et de la pudeur enfantines nous invitent à nous situer à la lisière de la mythologie, de la réalité contemporaine, de l’imaginaire fantastique et surréaliste. Ce que nous tentons de faire à travers les spectacles, les ateliers, les actions hors les murs que nous proposons au jeune public au fil des saisons et que nous proposons, in fine, à tous les publics. Car le succès de ces propositions tient aussi à la qualité de l’échange avec les adultes, familles et enseignants, que les jeunes pourront initier et continuer ensuite avec eux. La saison dernière, avec J’ te ferai dire…, Joël Dragutin a réussi une pièce inattendue, touchante et inhabituelle, dans laquelle il interrogeait le paradoxe contemporain de la place symbolique des enfants dans notre société : une place à la fois sacralisée et abandonnée par les adultes. En tournée, J’ te ferai dire… a confirmé notre volonté Je travaille beaucoup en ce moment, contre une certaine façon qu’a le marketing de viser les enfants. Parce que dans le marketing on parle de « cibles », et aujourd’hui les premières de ces « cibles » deviennent les enfants. Ce qui est ainsi visé, c’est le désir des enfants, qui est détourné de ses « objets » normaux – qui sont d’abord les parents, les proches, les enseignants et les acteurs sociaux qui entourent l’enfance – vers les objets de consommation. Bernard Stiegler Des pieds et des mains de poursuivre vers un théâtre jeune public dont le sujet serait justement le lien entre les mythologies enfantines et celles du théâtre, du jeu, de l’art. En 2014/2015, nous retournerons donc au cœur de la création et de l’univers du théâtre, pour que le jeune public en découvre toute la richesse, l’épaisseur, la signification, l’histoire et la puissance. Loin, bien loin, de la disneyfication et de la consommation du monde. Jean-Claude Grumberg, immense auteur de grands succès dramatiques, et Antoine Chalard, nous entraînent dans une scénographie inspirée du cirque, dans toute la générosité, la prodigalité du théâtre de foire. Musique, masques, marionnettes, mimes, histoire dramatique et exubérante, monstruosité et beauté, Le Petit Violon, avec ses chagrins abyssaux et ses joies extraordinaires, entre en résonance avec la vie multicolore et démesurée que s’inventent les enfants de tous les âges… Mike Kenny, auteur britannique reconnu, et Odile Grosset-Grange nous révèlent un théâtre athlétique, comme un sport de combat au service du courage, de l’intelligence et de l’art du jeu dramatique. Allez, Ollie… À l’eau ! nous montre qu’aujourd’hui ce théâtre « jeune public », généraliste, engagé et audacieux, constitue sans aucun doute « la part consolante privilégiée du théâtre français contemporain ». Découvrez le Théâtre 95 en famille ! j o ur n ée d u pat r i m o i n e samedi 20 septembre visites du théâtre à 11 h 00 et à 15 h 00 La découverte de la correspondance entre un geste et une intention, de la beauté d’un mouvement, d’un regard, d’un son, d’une couleur et de son jeu en écho avec une autre couleur, d’une odeur, d’un goût, d’une sensation tactile, de la résonance sensorielle entre toutes ces perceptions, des émotions et des sentiments qui les accompagnent, sont des moments essentiels pour le développement de l’intelligence dans sa globalité. Robin Renucci 7 6 2014/2015 2014/2015 septembre mars Présentation de saison 26 septembre / pages 8-9 avec le spectacle S’il se passe quelque chose par Vincent Dedienne Les Contemporaines 6 & 7 mars / pages 34 à 37 Laurent Gaudé Battements d’ailes Elsa Solal, Alain Pierremont / Vanille Fiaux, Julie Duchaussoy octobre Les Fourberies de Scapin du 7 au 12 octobre / pages 10-11 Molière / Christophe Thiry Allez, Ollie… À l’eau ! 17 octobre / page 12 Mike Kenny / Odile Grosset-Grange 6 novembre / page 13 Shakespeare / Dan Jemmett La Grande Buée 14 novembre / page 14 René Fix / Gerold Schumann La Vie extérieure 20 novembre / page 15 du 28 au 30 novembre / pages 16-17 Quatre images de l’amour Amor Mundi mai Tu trembles du 2 au 4 décembre / page 18 Jean-Claude Grumberg / Antoine Chalard du 3 au 5 décembre / pages 20-21 Nouvelles du Mexique… 3 e Festival des cultures africaines du 19 au 22 mai / pages 46 à 49 23 mai / pages 50-51 8 décembre / page 22 9 et 10 décembre / page 23 2 et 3 juin / page 54 Terry Johnson / Michael Batz Haïm, à la lumière d’un violon éducation artistique du 29 au 31 mai / pages 52-53 juin Amabel Sophie Jabès / Marie Montegani Petit-Bleu et Petit-Jaune du 11 au 13 mai / page 45 one-man-show décembre Les 25 ans du lycée Camille-Claudel de Vauréal du 14 au 17 avril / pages 42-43 Myriam Saduis, Franck Pierobon, Valérie Battaglia / Myriam Saduis Gaspard Proust Camille, Camille, Camille du 26 au 28 mars / pages 40-41 Lukas Bärfuss / Collectif Drao 10 es échanges artistiques internationaux écriture collective / Françoise Bloch Le Petit Violon 19 mars / page 39 René Descartes / Xavier Maurel Bruno Allain / Marie-Christine Mazzola Annie Ernaux / Hugues Demorge Money ! Je suis une chose qui pense avril novembre Macbeth (The Notes) 14 mars / page 38 18 juin / page 55 Gérald Garutti Leo Lionni / Gerold Schumann Natural Beauty Museum 16 & 17 décembre / pages 24-25 Éléonore Weber et Patricia Allio Concert de Noël 19 décembre / page 26 Maîtrise de Radio France / Musiciens de Saint-Julien janvier Yannick Van de Velde du 20 au 25 janvier / pages 28 à 31 Joël Dragutin / Élodie Chanut février L’Ascension de Jipé création collective / Louis Arene, Lionel Lingelser Conférences-débats Paroles politiques Cabarets de La Ruche - les jeudis du slam Blue Mondays - les lundis du jazz page page page page 56 57 58 59 16 janvier / page 27 Récital Piano Campus Le Chant des signes et au fil de la saison 12 février / page 32 Hors les murs Calendrier des représentations scolaires Action culturelle et éducation artistique Tarifs et abonnements Calendrier Nos partenaires Informations pratiques pages 60-61 page 62 pages 64-65 pages 66 à 68 pages 69-70 page 71 page 72 9 8 présentation de saison Joël Dragutin, l’équipe du Théâtre 95 et les artistes sont heureux de vous inviter à venir découvrir la saison 2014/2015 vendredi 26 septembre 19 h 00 et à 2 1 h 00 S’IL SE PASSE QUELQUE CHOSE UN SPECTACLE DE VINCENT DEDIENNE S’il se passe quelque chose, c’est un spectacle. C’est aussi un peu comme un pot-au-feu… Mais ça ressemble quand même plus à un spectacle ! Disons que ça ressemble à un spectacle qui me ressemblerait. J’ai choisi les meilleurs morceaux de moi (la partie tendre !), je les ai cuisinés pour vous et maintenant je vous invite à ma table, pour me goûter. S’il se passe quelque chose, ça ne se mange pas mais presque… Réservez ! (Si vous n’aimez pas, je vous ferai une salade.) Vincent Dedienne un spectacle de Vincent Dedienne imaginé avec Juliette Chaigneau et Mélanie Le Moine mis en scène par Juliette Chaigneau et François Rollin lumière Anne Coudret production Ruq Spectacles p r é s entation de saison La société de masse ne veut pas la culture, mais les loisirs. (Hannah Arendt) 11 10 les fourberies de scapin DE MOLIÈRE MISE EN SCÈNE DE CHRISTOPHE THIRY Une vision nouvelle et authentique de l’œuvre et du rôle de Scapin. Hors des sentiers battus, du théâtre de farce, la pièce en est tout aussi drôle et se révèle corrosive, poignante. Sans effet tapeà-l’œil modernisant et dans une esthétique soignée de tableaux du XVIIe siècle, Molière devient notre contemporain. Le monde de Scapin, une société passée ou présente ? Comme la nôtre, les inégalités sociales sont abyssales, même entre gens qui se côtoient. Le système D est de mise à tous les étages de la société. Cependant, l’argent, l’amour et les plaisirs mènent la danse ; la vie, les familles se composent et se recomposent dans l’anomie. Pétrie d’emprunts et de références, la pièce fait penser à un « cartoon » avant l’heure, elle réjouit du fait qu’elle n’épargne rien ni personne. On contemple avec consternation – et hilarité (il le faut absolument) – les tristes mécanismes de la survie de l’espèce humaine. Pas un personnage pour rattraper l’autre, le héros est le plus méchant de tous, mais on l’aime bien, et on a le droit ; au fond, ce n’est pas grave, contrairement à la vraie vie, c’est du jeu. J’aime le théâtre lorsqu’il est direct et franc, qu’il se joue des hommes avec la frénésie de l’homme. Il a besoin de l’outrance et de la démesure pour tisser son lien d’appartenance au monde, à la société. Le théâtre de Molière sait rire sans peur de la cruauté et de la bêtise. Voilà une pièce qui exige des acteurs une vraie connaissance du « métier », de la variété et de la finesse, et surtout beaucoup d’humanité pour débusquer certaines scènes devenues, dans la mémoire collective, pièces de musée. Être original, alors qu’on fait avec de vieilles recettes, surprendre et plaire – à tous les publics… Lorsqu’on s’attache à ces principes, cela pousse à l’exigence extrême… Christophe Thiry « … Rarement une “pièce du répertoire” n’aura paru si vivante, sans sacrifier à quelque “transposition contemporaine” plus souvent hasardeuse qu’indispensable : bravo au metteur en scène et aux comédiens de l’Attrape-Théâtre ! » revue-spectacles.com « Christophe Thiry sait être metteur en scène virtuose, imaginer des images baroques et féeriques, diriger ses comédiens avec grâce… » mardi 7 octobre à 14 h 30 mardi 7 octobre à 2 0 h 30 mercredi 8 octobre à 10 h 00 mercredi 8 octobre à 2 0 h 30 jeudi 9 octobre à 14 h 30 théâtre / accueil jeudi 9 vendredi 10 vendredi 10 samedi 1 1 dimanche 12 octobre octobre octobre octobre octobre à à à à à 20 10 20 20 16 h h h h h 30 00 30 30 00 Christophe Thiry Formé à l’Ensatt, il a débuté comme comédien sous la direction de Giorgio Strehler, auprès de qui il découvre également la mise en scène. Il fonde l’Attrape-Théâtre en 1987, avec lequel il a créé plus d’une vingtaine de spectacles réprésentés en France et à l’étranger. Artiste complet, metteur en scène, comédien, auteur ainsi que musicien-compositeur, chanteur lyrique et acrobate de cirque, Christophe Thiry est un fervent défenseur d’un théâtre ouvert sur tous les publics et intergénérationnel. avec Laëtitia Brecy, Olivier Clerc, Stanislas de La Tousche, Sébastien Ehlinger, Sophie Garmilla, Philippe Kieffer, Pierre Marzin, Côme Thieulin décor Christophe Thiry et Sébastien Ehlinger costumes Solaine Thiry lumière Cyril David musique Sébastien Ehlinger un spectacle de L’Attrape-Théâtre avec le soutien de la Drac Île-de-France, du conseil régional d’Île-de-France, du conseil général de Seine-et-Marne, du conseil général des Yvelines, de l’Adami, d’Arcadi, d’Act’Art 77, de la Ville de Paris de la communauté de communes du Val-Bréon, du Théâtre Le Nickel/Rambouillet, et de la Ferme Corsange de Bailly-Romainvilliers L’homme n’est rien d’autre que la série de ses actes. (Friedrich Hegel) 13 12 allez, ollie… à l’eau ! macbeth (the notes) DE MIKE KENNY MISE EN SCÈNE DE ODILE GROSSET-GRANGE D’APRÈS SHAKESPEARE / ADAPTATION DE DAVID AYALA ET DAN JEMMETT MISE EN SCÈNE DE DAN JEMMETT Mamie Olive doit passer quelque temps chez son petitfils, car elle s’est cassé la hanche. Elle y occupera la chambre de son arrière-petit-fils : Oliver. Ni l’un ni l’autre ne sont prêts pour se rencontrer… Great Gran’s Great Games est une rencontre écrite en série d’épreuves, comme un match ; un match d’improvisation au cours duquel seront abordés les thèmes de l’âge, du lien intergénérationnel, de la peur (de l’eau, de la nouveauté, des autres) et de la nécessité de dépasser ses peurs… C’est un match duquel les deux protagonistes sortent gagnants. L’important serait donc de participer ! Pour respecter la nature brechtienne du texte, mais aussi pour préciser cette idée de match d’improvisation, d’histoire qui s’invente, le spectacle commencera dans un espace nu, un simple rectangle blanc au sol évoquant un ring ou un tatami. Cette aire de jeu sera délimitée par des lignes de tubes fluorescents qui, en s’allumant, restitueront plus tard l’image du rectangle bleu de la piscine. Au début du spectacle, les deux acteurs, les deux sportifs, se préparent. Puis les personnages apparaissent devant nous, se dessinent et se précisent dans le jeu. Dès lors les acteurs ne cesseront plus d’incarner ces personnages car il s’agit avant tout de raconter l’histoire d’Oliver et de son arrière-grandmère, en en préservant toute l’émotion et la délicatesse. avec Philippe Beautier, Marie-Charlotte Biais Macbeth (The Notes) n’est pas seulement un regard ludique et amusé sur les rouages du théâtre : avec David Ayala, c’est aussi une relecture radicale et délirante d’un texte classique ! Mike Kenny Auteur britannique phare du théâtre jeune public, il a été traduit en français, en grec, en allemand, en suédois, en espagnol… Il a reçu de nombreuses récompenses pour son écriture. En France, La Nuit électrique, mise en scène par Marc Lainé, a été nominée aux Molières 2009. scénographie Marc Lainé / lumière Christian Pinaud / régie Olivier Parent je u n e p u b lic (d ès 6 ans) / ac c uei l Dan Jemmett Né en 1967 à Londres, il débute en créant une compagnie de théâtre expérimental, Primitive Science, avec laquelle il monte des textes notamment de Müller et Brecht. Il s’installe en 1998 à Paris, et crée depuis la plupart de ses mises en scène en France, où son travail sur Shakespeare a particulièrement marqué les esprits. David Ayala est un compagnon de longue date du Théâtre 95 et un acteur et un metteur en scène bien connu de notre public, pour avoir en effet joué dans plusieurs créations de Joël Dragutin, et présenté à Cergy ses propres spectacles sur Artaud, Debord ou Céline… production La Compagnie de Louise coproduction Festival L’Entorse avec le soutien de la Fédération des œuvres laïques, de la Drac de Poitou-Charentes, de la Ferme du buisson/Marne-la-Vallée et de la compagnie La Controverse, dans le cadre des « Plateaux solidaires » La pièce Allez, Ollie… à l’eau ! de Mike Kenny est représentée en France par Séverine Magois, en accord avec Alan Brodie Representation, Londres. Elle est publiée en français aux éditions Actes Sud, dans la collection « Heyoka jeunesse ». Un metteur en scène apparaît sur le plateau après la répétition générale de Macbeth. Il s’adresse au public, comme s’il s’agissait de ses acteurs. Probablement que la représentation ne s’est pas bien passée, il est tendu, pressé et a beaucoup de commentaires à faire. Par exemple : l’acteur incarnant Macbeth a donné son monologue (l’un des plus célèbres quand même !) beaucoup trop rapidement ? Le metteur en scène se met alors à le jouer avec force détails pour lui montrer le bon rythme qu’il attend de lui. De même pour l’acteur jouant le fantôme de Banquo, car il ne flotte pas correctement au-dessus du sol. Ou le portier, qui devrait être davantage ivre. De fil en aiguille, le metteur en scène se retrouve à interpréter « la pièce écossaise » intégralement en jouant tous les rôles, quoique dans une version bien à lui quelque peu déformée par ses notes ! « Brillant, cocasse, irrésistible. Une sacrée célébration du théâtre et de Shakespeare. » « Dans le rôle d’un metteur en scène passant en revue le “premier filage public” de Macbeth, le comédien David Ayala livre une performance d’acteur impressionnante, alternant stand up improvisé toutes lumières allumées et tirades de Shakespeare dans la pénombre… » avec David Ayala vendredi 17 octobre à 10 h 30 vendredi 17 octobre à 14 h 30 collaboration artistique Juliette Mouchonnat jeudi 6 novembre à 2 0 h 30 production Compagnie des Petites Heures, Le Comité des fêtes théâtre / accueil 15 14 la grande buée DE RENÉ FIX MISE EN SCÈNE DE GEROLD SCHUMANN la vie extérieure D’APRÈS ANNIE ERNAUX ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE DE HUGUES DEMORGE Après le succès rencontré en janvier dernier, nous avons voulu programmer une représentation supplémentaire de ce beau spectacle, en marge du colloque sur Annie Ernaux organisé par l’université de Cergy-Pontoise. La Grande Buée est un spectacle théâtral et musical qui s’attache au destin de quelques-unes de ces anonymes qui, à l’entrée de la Grande Guerre, voient s’affronter, au sein même de leur petite communauté de lavandières, toutes les tensions sociales et politiques qui ont déchiré la France. Toute une époque en musique vit autour de ce lavoir, dérisoire agora où des femmes livrent la plainte douloureuse ou joyeuse d’un « petit peuple », conscientes de se trouver face à un drame qui ne les épargnera pas. Le soleil triomphe en cette journée d’août 1914. Elles sont quatre, quatre femmes, près du lavoir. Profitant d’un rare moment de répit, elles se reposent au son de l’accordéon. Quatre femmes qui apprennent la nouvelle qui va précipiter la France et toute l’Europe dans la plus sanglante boucherie humaine : la mort de Jean Jaurès. La guerre est proche ; elles évoquent le sort de ces millions de femmes qu’une « grande lessive », une Buée comme on disait encore à cette époque, entraîne dans un conflit qui va changer la face du monde. La collaboration entre le Théâtre 95, le Parc naturel régional du Vexin et le Théâtre de la Vallée est axée sur la rencontre entre le patrimoine naturel du Parc, les lavoirs, et le patrimoine immatériel, la mémoire de la guerre. Le texte de La Grande Buée intègre des données locales historiques et cherche à proposer les traces intimes de cette époque douloureuse dans les villes et villages du Vexin français. René Fix Il est auteur dramatique, dramaturge et traducteur pour l’opéra. Il est notamment l’auteur de Vacance, Kammerspiel, La Tragédie du vengeur, Outing, Le Spectacle de trop… Pour Gerold Schumann et le Théâtre de la Vallée, il a traduit et adapté L’Éveil du printemps de Wedekind, Mon dîner avec André de Wallace Shawn et André Grégory, et Mère Courage et ses enfants de Brecht, spectacle présenté au Théâtre 95. avec Nathalie Bastat, Zoé Blangez, Antonia Bosco, Hélène Gédilaghine scénographie Gerold Schumann lumière Uwe Backhaus coproduction Théâtre de la Vallée, Théâtre 95 avec le soutien du Parc naturel régional du Vexin français en collaboration avec l’Atelier de restitution du patrimoine et de l’ethnologie du conseil général du Val-d’Oise projet labellisé par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale Le Théâtre de la Vallée est en résidence d’implantation aidée par la Drac d’Îlede-France, ministère de la Culture et de la Communication, le conseil général du Val-d’Oise et la Ville d’Écouen. La compagnie est conventionnée par le conseil régional d’Île-de-France dans le cadre des permanences artistiques et culturelles, elle est soutenue par la Caisse d’Épargne d’Île-de-France. t h é âtre / cop r oduc ti on Annie Ernaux Née dans une famille de petits-commerçants, elle reste marquée par le clivage entre son milieu d’origine et celui auquel elle accède grâce à ses études. Située « quelque part entre la littérature, la sociologie et l’histoire », son œuvre complexe s’impose comme novatrice voire transgressive, tant sur le fond – la trahison sociale, le sexe, la maladie, la mort – que sur la forme, jusqu’à inventer une sorte d’autobiographie impersonnelle et collective, Les Années, parue en 2008. Elle a publié en mars 2014 au Seuil le journal de ses visites pendant un an à l’hypermarché des Trois-Fontaines, sous le titre Regarde les lumières mon amour. Quand je suis arrivée à Cergy, j’ai eu le désir d’écrire sur ce que ça signifiait de vivre ici, dans cette « ville nouvelle » de la région parisienne, moi qui avais toujours vécu en province. Je me suis mise à tenir un journal dans lequel je consignais les choses vues, entendues dans les lieux que je fréquentais habituellement, ces lieux où l’on croise les gens, le centre commercial des Trois-Fontaines, les supermarchés, la gare RER, les transports en commun. Une sorte de journal extérieur pour fixer des mots tagués sur les murs, des scènes fugitives, des conversations, ces multiples fragments d’existence saisis aux caisses de Leclerc et d’Auchan, chez le coiffeur, dans les couloirs du métro. (…) Donner à voir ce que tout le monde voit sans voir, sans vouloir voir, car, comme le dit Heidegger « le chemin des choses proches pour nous autres hommes est de tout temps le plus long et le plus difficile ». Et sans doute le plus politique. Aujourd’hui, dans la pureté de sa mise en scène, Hugues Demorge offre à ces choses proches un surcroît d’existence et d’interpellation. Par cette présence absolue qu’est le théâtre, il confère un accès direct, troublant, à notre vie et à la vie des autres. Annie Ernaux Colloque Annie Ernaux organisé par l’université de Cergy-Pontoise mercredi 19 et jeudi 20 novembre Renseignements et programme au CRTF 01 34 25 60 89 Au fil des mots adaptation théâtrale des Années d’Annie Ernaux par les étudiants de l’association Zon’Art mercredi 19 novembre à 17 h 30 avec Corianne Mardirossian production L’Excès inverse avec le soutien du Théâtre 95 vendredi 14 novembre à 20 h 30 / v oi r page s 60- 61 jeudi 20 novembre à 20 h 30 La Vie extérieure est parue aux éditions Gallimard. théâtre / accueil 17 16 money ! ÉCRITURE COLLECTIVE MISE EN SCÈNE DE FRANÇOISE BLOCH Fruit d’une écriture collective ancrée dans le contexte de l’après-crise de 2008, Money ! décrypte la finance comme une langue étrangère, et tente avec un théâtre à la fois documentaire, caustique et dynamique de se frayer un chemin à échelle humaine à travers un sujet saturé par le discours. Que devient l’argent que l’on verse sur un compte ? Quels leviers déclenchonsnous en espérant que cela rapporte un « petit quelque chose » ? À travers une série de brefs tableaux à la fois ludiques et critiques (musique, vidéo et chorégraphie à roulettes (sic) en prime), Money ! tente de décortiquer le fonctionnement des banques, acteurs centraux du système économique mondial. Nourris d’une profonde recherche documentaire, rompus aux discours des financiers, jouant avec leur vocabulaire et leurs postures physiques, quatre comédiens nous parlent directement, ou donnent corps à des saynètes réalistes détournées. Tour à tour banquiers, clients, gourous de la finance, simples citoyens, travailleurs, réviseurs d’entreprise ou… acteurs conduisant un spectacle, ils examinent avec une acidité parfois féroce la mécanique complexe de la logique du profit. Une mécanique qui semble nous échapper mais dont nous sommes tous acteurs… Et si nous réécrivions notre rôle ? Money ! ouvre ce débat crucial. « Françoise Bloch a le même talent pour détourner la forme documentaire avec humour et fouiller dans les fissures d’ une forteresse qu’on nous vend comme inébranlable (…) En une heure trente d’un humour à dérider le comité directeur de la BCE (…), cette équipe du tonnerre parvient à rendre limpides les mécanismes d’une guerre économique dont nous sommes, malgré nous, les petits soldats. » Une écriture collective… Les quatre acteurs qui ont cosigné, avec la metteuse en scène, l’écriture de Money ! sont tous issus de l’École supérieure d’acteurs du Conservatoire de Liège. Jérôme de Falloise est membre du Raoul Collectif (Le Signal du promeneur). Il a, par ailleurs, créé et comis en scène Blackbird (collectif Impakt) et joué notamment pour Galin Stoev, Jacques Delcuvellerie et Myriam Saduis. Benoît Piret, lui aussi membre du Raoul Collectif, a joué pour Nicolas Luçon, Stéphane Arcas et Denis Laujol. Aude Ruyter a joué notamment pour Galin Stoev, Jacques Delcuvellerie et Thibaut Wenger. Damien Trapletti a joué, entre autres, pour Jacques Delcuvellerie et Pietro Varrasso ; il est également l’un des membres fondateurs du TALP (Théâtre à la Place/Liège). Françoise Bloch, quant à elle, avec sa compagnie Zoo Théâtre (Liège), poursuit une recherche sur les rapports entre théâtre et réalité, où l’exploration documentaire sert de matière première à un théâtre à la fois physique et critique. Money ! est le troisième projet issu de cette démarche. Outre son travail de mise en scène, Françoise Bloch enseigne de façon régulière à l’École supérieure d’acteurs du Conservatoire de Liège. avec Jérôme de Falloise, Benoît Piret, Aude Ruyter, Damien Trapletti vendredi 28 novembre à 2 0 h 30 samedi 2 9 novembre à 2 0 h 30 dimanche 30 novembre à 16 h 00 théâtre / accueil collaboration artistique Benoît Gillet vidéo Benoît Gillet et Yaël Steinmann scénographie Johan Daenen assisté de Johanna Daenen aide à la réalisation sonore Jean-Pierre Urbano costumes Patty Eggerickx Celui qui sait commander une création de Zoo Théâtre en coproduction avec le Théâtre national/Bruxelles, le Théâtre de Liège et l’ANCRE/EDEN Charleroi avec le soutien de l’École supérieure d’acteurs du Conservatoire de Liège avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles (service du Théâtre) Françoise Bloch est artiste en compagnie à l’ANCRE Charleroi. trouve toujours ceux qui doivent obéir. (Friedrich Nietzsche) 19 18 le petit violon DE JEAN-CLAUDE GRUMBERG MISE EN SCÈNE DE ANTOINE CHALARD d’après un conte de Charles Dickens Léo le camelot détient le secret du bonheur et le dévoile au plus grand géant du monde. C’est le point de départ d’une aventure humaine aussi drôle que poétique, un voyage à travers l’univers du cirque et des marchés d’antan. C’est l’histoire de Sarah, enfant sourde et muette aux talents multiples et fascinants. Ce n’est pas parce que le panneau « l’un des plus beaux villages de France » a été remplacé par celui où figure un M, preuve d’un essor économique indéniable, que je quitterais cette contrée. L’Orne, l’une des rares régions hippiques où, de manière très visionnaire, le Théâtre 95 a tissé des liens discrets, récurrents et anonymes. Un amour platonique dont j’ai l’honneur d’être le pont en proche voisin de Mortagne. « Un très beau spectacle, une histoire très émouvante qui parle aux enfants comme aux grands. C’est magnifique de pudeur. » « Tout en apportant une réflexion sur la différence, la solitude et le handicap, ce spectacle est un condensé d’acrobaties, de théâtre et de musique. À la fois tendre et merveilleux, il fera le bonheur des petits comme des grands. » « Un spectacle émouvant et joyeux. » Jean-Claude Grumberg C’est l’un des auteurs dramatiques français les plus joués. Il a été marqué à jamais par la disparition de son père dans les camps nazis. Avant de devenir acteur puis écrivain, il a été tailleur, et c’est ce milieu qu’il choisit comme décor pour ce qui est sans doute la pièce la plus célèbre, L’Atelier. Il est l’auteur de très nombreuses pièces, et il a également écrit pour le cinéma, notamment pour François Truffaut et Costa-Gavras. avec Alexandra Nicolaïdis ou Irma Ferron, Florent Malburet, David Laborie, Antoine Chalard assistante à la mise en scène Ombeline de la Teyssonière décors Emmanuel Briand / costumes Sophie Taïs lumière Aurélien Amsellem / masques et marionnettes Galina Molotov et Vladimir Kantor un spectacle du Théâtre du Midi avec le soutien du conseil général de Seine-et-Marne et de l’Action culturelle de Claye-Soully j e u n e p u b lic (dès 6 ans) / ac c uei l Mortagne and the Coconuts mardi 2 décembre à 14 h 30 mercredi 3 décembre à 10 h 00 jeudi 4 décembre à 10 h 00 jeudi 4 décembre à 14 h 30 Ce n’est pas non plus sur le sillage de Chantal Thomass, récemment accourue à M ortagne et dont l’aura a réhabilité une rue délabrée en temple des antiquaires, fût-elle dans la lingerie, que je rebrousserai chemin. Ce n’est pas non plus la fête du boudin, dont le Théâtre 95 est partenaire, qui avant le printemps, chaque année, embaume les rues de parfums d’oignons savoureusement mijotés et d’épices improbables qui m’a attiré ici, malgré les concours et médailles qui font de Mortagne la capitale de cette spécialité charcutière. C’est pour une ressource en plein essor qui va bouleverser l’économie locale que je vais rester : le déboisement des haies pratiqué par les autochtones sous prétexte de faire du bois de chauffage n’est qu’un faux prétexte. En effet, des chercheurs indonésiens ont hybridé une variété de palmiers résistante au froid dont on voit les premiers spécimens poindre dans les haies du bocage normand. Ces palmiers à coco produisent des noix plus grosses que leur équivalent tropical et dont le rendement en lait est de 17% supérieur. Moins hauts, ils sont plus faciles à récolter. La ferme productrice de beurre est en reconversion pour adapter les machines à la production de lait et d’huile ainsi que pour le traitement des dérivés de coco. Leur feuillage plus fin permet la réalisation de textiles, une nouvelle source d’emploi va rapidement voir le jour. Les centres d’accueil et dispositifs hôteliers sont maintenant réservés aux tribus M élanésiennes qui vont pouvoir enseigner les techniques de récolte et de tressage. Un bel avenir pour M ortagne s’annonce sous les cocotiers. Nicolas Si M onin 21 20 camille, camille, camille DE SOPHIE JABÈS MISE EN SCÈNE DE MARIE MONTEGANI Tel un cri, le texte Camille, Camille, Camille vient rappeler avec force la femme et l’artiste hors du commun qu’était Camille Claudel au travers d’une écriture à la fois crue et poétique d’où surgissent trois visages, trois corps, incarnant chacun l’artiste à un moment différent de sa vie. Pour que renaisse sur scène celle que l’on a cherché à museler, celle qui réclamait « la liberté à grand cri », liberté de créer, de sculpter, d’exister et pour poser la question de la place de l’artiste femme dans la société, aujourd’hui. La pièce de Sophie Jabès s’ouvre sur un monologue de Camille Claudel au seuil de sa mort, de Camille Claudel à l’asile de Montdevergues. Elle est à l’image de la vieille Clotho qu’elle avait sculptée des années auparavant et comme elle, Camille déroule le fil de ses pensées, le fil de sa vie mais dans un grand désordre et un délire paranoïaque. Le deuxième tableau nous projette dans l’atelier de Camille, quelques jours avant son internement. Elle s’apprête à détruire ses dernières créations, enfermée dans une solitude destructrice où elle devient la proie de délires psychotiques et obsessionnels sombrant peu à peu dans la folie. Elle réclame vengeance et maudit celui qui les a abandonnés elle et ses enfants, telle Médée. Dans le troisième tableau, on retrouve la jeune Camille Claudel. Elle est l’élève de M. Rodin, elle est heureuse. Elle semble déterminée dans son amour, sûre de son talent, prête à se mesurer au maître et à se donner à lui. Puis on entend au loin, un chœur qui pleure et plaint les malheurs des trois Camille, un messager qui annonce des morts successives, et voilà qu’elles se rencontrent, qu’elles se reconnaissent, qu’elles se causent. De ces tentatives désespérées surgit le faible espoir d’échapper à leur destin. Pourtant chacune d’elle accomplira le sien. Cette jeune fille à genoux... Cette jeune fille nue, c’est ma sœur ! Ma sœur Camille. Implorante, humiliée, à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, c’est ainsi qu’elle s’est représentée. Implorante, humiliée, à genoux et nue ! Tout est fini ! Paul Claudel Sophie Jabès Productrice de télévision et directrice artistique en France, aux États-Unis, à Singapour, Sophie Jabès est également autrice de nombreux romans : Alice la saucisse (Éditions Verticales), Caroline assassine (prix Murat 2005, prix des lycéens de Saint-Ouen), Clitomotrice (Éditions Jean-Claude Lattès), L’Homme de la mer Noire (Éditions du Rocher), La Duchesse de Singapour (Éditions Pierre-Guillaume de Roux). Elle signe, avec La Chambre et Camille, Camille, Camille, ses premières pièces de théâtre. Marie Montegani Formée à l'École du TNS, elle joue sous la direction de nombreux metteurs en scène avant de réaliser sa première création, Andromaque de Racine, et de constituer sa propre compagnie. Elle enchaîne alors les mises en scène et, en 2007, inaugure le théâtre de l’IVT en signant l’adaptation et la mise en scène de K. Lear, spectacle mêlant langue des signes et langue parlée. Elle s’empare ensuite du Cid, suivent Les Femmes savantes, Esther, Vertige, qu’elle conçoit et met en scène. En 2014, elle est la coordinatrice artistique et l’une des metteuses en scène d’Alter égaux. Après Camille, Camille, Camille, elle mettra en scène Cinéma d’Erick Boronat. Voir, page suivante, les 25 ans du lycée Camille-Claudel de Vauréal. mercredi 3 déc embre à 2 0 h 30 jeudi 4 déc embre à 14 h 30 jeudi 4 déc embre à 2 0 h 30 vendredi 5 déc embre à 14 h 30 vendredi 5 déc embre à 2 0 h 30 t h é âtre / cop r oduc ti on / f esti va l th é âtra l du va l d’ois e avec Nathalie Boutefeu, Vanessa Fonte, Clémentine Yelnik et Geneviève Dang scénographie Élodie Monet costumes Françoise Klein / lumière Nicolas Simonin production Les Bacchantes coproduction Théâtre 95, Théâtre André-Malraux/Rueil-Malmaison avec le soutien de L’Atrium/Chaville avec la participation artistique du Jeune théâtre national L’équipe du spectacle remercie Reine-Marie Paris, petite-fille de Paul Claudel, petite-nièce de Camille Claudel, pour son soutien, ses conseils et son aide précieuse. http://www.camille-claudel.fr Je réclame la liberté à grands cris. (Camille Claudel) 23 22 petit-bleu et petit-jaune les 25 ans du lycée camille-claudel de vauréal DE LEO LIONNI MISE EN SCÈNE DE GEROLD SCHUMANN Le lycée Camille-Claudel célèbre cette année ses 25 ans ! Partenaire privilégié du lycée, le Théâtre 95 se réjouit d’accompagner celui-ci lors de rendez-vous destinés à faire connaître toute la richesse des formations de cet établissement qui a fait des arts sa spécificité. Heureux concours de circonstances, le Théâtre 95 coproduit la création du spectacle de Marie Montegani Camille, Camille, Camille, sur le parcours riche et douloureux de la sculptrice, donnant ainsi à chacun l’occasion de redécouvrir la personnalité de celle-ci et la difficulté pour une femme à s’affirmer en tant qu’artiste. En écho à ce spectacle, la mairie de Vauréal et la direction du cinéma L’Antarès projetteront le 8 décembre 2014, le jour anniversaire des 150 ans de sa naissance (8 décembre 1864), le film de Bruno Dumont Camille 1915. Petit-Bleu vit à la maison avec Papa-Bleu et Maman-Bleu. Il a plein d’amis, mais son meilleur ami c’est Petit-Jaune. Petit-Jaune habite juste en face avec Papa-Jaune et Maman-Jaune. Petit-Bleu et Petit-Jaune sont tellement contents de se revoir aujourd’hui qu’ils s’embrassent et deviennent… tout verts ! Mais leurs parents vont-ils les reconnaître ? L’album est devenu un classique de la littérature jeunesse, tant par son approche graphique originale que par la profondeur des sujets qu’il aborde : l’amitié, la différence et l’altérité. Fidèle à l’ouverture culturelle qui le caractérise, le lycée poursuivra son partenariat avec le lycée russe des métiers d’art de Togliatti (TTTiXO) dans l’Oblast de Samara. • Du 29 septembre 2014 au 18 octobre 2014, accueil du lycée des métiers d’art de Togliatti (TTTiXO) à Vauréal - Elena Chebacheva, enseignante accompagnée de trois élèves et Inna Zaharova, interprète, seront invitées par Gilles Kleczek, proviseur du lycée Camille-Claudel. Leur immersion totale au sein des cours du Baccalauréat professionnel Artisanat & Métiers d’Art, option Marchandisage visuel, constituera une référence pour la création d’une section similaire souhaitée par le directeur du TTTiXo, Alexandre Motchalov. Les échanges de pratiques pédagogiques, la visite de prestigieuses enseignes de la capitale auront notamment pour objectif la création de présentoirs pour foulards. - Avec le soutien de la mairie de Vauréal et de la Maison des cultures & langues du monde, deux heures d’initiation au russe avec Irina Dabrowski (interprète) seront proposées aux élèves pressentis pour le voyage prévu fin novembre 2014. - Les étudiants en Design de produits travailleront sur la thématique du jouet pédagogique dont une variante sera exécutée en bois par des élèves du lycée russe. • Du 23 au 30 novembre 2014, voyage d’une délégation d’élèves, d’étudiants et d’enseignants, invitée par le TTTiXO et la Mairie de Togliatti • Du 3 au 5 décembre au Théâtre 95, Camille, Camille, Camille de Sophie Jabès, mis en scène par Marie Montegani (voir pages précédentes) • Du 6 au 13 décembre 2014, masterclass au lycée Camille-Claudel et partage d’expériences entre les élèves en spécialité danse des deux pays • Samedi 6 décembre, au Théâtre 95, spectacle de danse des élèves russes • Lundi 8 décembre à 16 h 45 au cinéma L’Antarès, projection du film Camille 1915 suivi d’une rencontre avec Marie Montegani et à 20 h 30 au Théâtre 95, spectacle de danse des élèves russes Des mobiles aériens aux couleurs bleue, jaune, marron, noire, rouge, verte, scintillent sous le regard des plus jeunes et prennent vie au fur et à mesure de la représentation. Ils deviennent les protagonistes de ce spectacle sur la tolérance et le respect, vibrant au son des lames de marimba, des tambours et tambourins, d’une cythare, d’un carillon et… des pots de fleurs ! Charlotte Plasse et Bruno Bianchi interprètent en chant et en musique cette fable initiatique. L’association des instruments inventés par Bruno Bianchi et de la voix soprano de Charlotte Plasse invite à une véritable découverte musicale et initie les enfants à des sonorités nouvelles. Leo Lionni Né en 1910 à Amsterdam et mort en 1999, il fait rapidement ses premiers dessins. Il se lie d’amitié avec Léger, De Kooning, Calder et poursuit lui-même une carrière de peintre. Petit-Bleu et Petit-Jaune, son premier livre pour enfants, paraît en 1959. Il en fera ensuite une trentaine d’autres. chant, musique et jeu Charlotte Plasse, Bruno Bianchi scénographie Bruno Bianchi et Gerold Schumann lumière Uwe Backhaus production Théâtre de la Vallée mardi 9 décembre à 9 h 30, 10 h 30 et 15 h 00 mercredi 10 décembre à 9 h 30 et 10 h 30 Afin de favoriser et d’enrichir ces échanges, le lycée Camille-Claudel et le Théâtre 95 souhaitent associer le plus largement possible les spectateurs à ces rendez-vous publics. j e un e pub l i c ( d è s 3 a n s) / accuei l / f est i va l t h éât r a l d u va l d’oi s e 25 24 natural beauty museum TEXTE ET MISE EN SCÈNE DE ÉLÉONORE WEBER ET PATRICIA ALLIO Natural Beauty Museum met en scène la visite d’un musée d’anticipation. Les visiteurs de ce musée sont projetés dans un monde où les émotions suscitées par la beauté de la nature auraient progressivement remplacé l’art. avec Mathieu Montanier, Ouiza Ouyed mardi 16 déc embre à 2 0 h 30 mercredi 17 déc embre à 2 0 h 30 t h é âtre / cop r oduc ti on scénographie Estelle Gautier costumes Laure Mahéo lumière Emmanuel Valette son et images Felix Pour une part, ce musée serait donc l’aboutissement d’une logique de démocratisation culturelle. Désormais, nul besoin de s’épuiser à convaincre les gens d’apprécier telle ou telle œuvre d’art : le paysage est là, qui suscite des émotions à la fois accessibles et partageables. Deux acteurs/visiteurs quelque peu ébahis sont projetés dans une des salles du musée un peu vide et qui s’apparente à un laboratoire d’esthétique. Située dans un futur proche, cette extrême valorisation de la beauté naturelle tiendrait également à l’omniprésente mélancolie d’une nature perdue, à laquelle les gens auraient le sentiment de ne plus avoir accès depuis longtemps. Ce point de départ met en forme l’une de nos inquiétudes : l’hypothèse d’un monde où la croyance dans un ordre naturel finirait par prévaloir sur l’art et le politique. Monde paradoxal, puisqu’il n’aurait pourtant jamais cessé de mettre en péril cette nature-à-préserver. Ainsi ce musée imaginaire est-il une traversée sensible et critique de notre sentiment du beau et de la nature. C’est un exercice du regard, qui propose au spectateur des expériences de perception. Il n’ignore pas l’ambivalence de la beauté, qui se mêle à la barbarie au moins autant qu’elle promet de nous en extirper. Il confronte notre sens esthétique à notre sens moral, en interrogeant notre goût du sublime et notre quête du grandiose. Par glissements successifs, il se fait aussi machine idéologique. Et l’amour de la nature, avec la dimension édénique qui le caractérise, s’y transforme alors en émotion plus inquiétante. Éléonore Weber et Patricia Allio Toutes deux autrices et metteuses en scène, elles travaillent ensemble depuis 2008, année où elles écrivent un manifeste « Symptôme et proposition », dans lequel elles se donnent pour tâche d’investir des renversements normatifs et des impensés de notre époque. Proches du théâtre documentaire, elles écrivent et élaborent leurs matériaux, prélèvent des échantillons du réel et conçoivent des dispositifs qui mettent en crise la place du spectateur et la nature de la représentation. Cette démarche les conduit à aborder certains cas ou expériences limites, comme l’amputation volontaire et le télémarketing humanitaire dans leur pièce Un inconvénient mineur sur l’échelle des valeurs, ou la Caminata Nocturna, jeu de rôle mexicain où de vrais migrants jouent à la police des frontières américaine et proposent à des touristes de se mettre dans la peau de clandestins, dans leur seconde pièce Primer Mundo. Dans leurs créations, elles s’attachent à renverser nos perceptions normatives, et font en sorte que ce qui peut apparaître à première vue comme un symptôme soit finalement perçu comme une proposition, c’est-à-dire une invention. « Tandem de choc pour spectacle poil à gratter. Les AllioWeber aiment se confronter (et nous confronter par la même occasion) au non-consensuel, aux aspérités de notre époque, à ses marginaux, à ses recoins obscurs… » une création de Allio et Weber coproduction Festival d’Automne, Centre Georges-Pompidou, Parc de la Villette, Théâtre 95, La Filature/Scène nationale de Mulhouse, La Halle aux Grains/Scène nationale de Blois, MA Scène nationale/Pays de Montbéliard, Le Moulin du Roc/Scène nationale de Niort avec le soutien de la Drac Île-de-France et de la Scène nationale 61 en partenariat avec Bubble Tree / Pierre Stéphane Dumas La beauté n’est qu’un piège tendu par la nature à la raison. (Voltaire) 27 26 concert de noël PAR LA MAÎTRISE DE RADIO FRANCE ET LES MUSICIENS DE SAINT-JULIEN yannick van de velde récital piano campus / prix du théâtre 95 Ce festival, consacré à la découverte de jeunes talents et à leur promotion, est une grande « fête du piano », et un concours international dans un esprit d’audace, de dynamisme et de jeunesse. Le Théâtre 95 offre cette soirée permettant au lauréat du Piano Campus d’Argent et Prix du Public 2014 de se produire. Ce prix est la traduction concrète du partenariat fort qui unit le Théâtre 95 et le festival. Depuis le Moyen-Âge on chante pour célébrer Noël. Les « noëls » sont ces chansons en langue vernaculaire, ou parfois en patois régional, qui célèbrent de façon imagée la naissance du Christ. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux compositeurs tels que Charpentier, Delalande, Balbastre, Dandrieu, Daquin publient leurs versions de ces mélodies que tout le monde a en tête. Le programme « Joseph est bien marié » puise à la source des noëls anciens et traditionnels. Les voix d’enfants de la Maîtrise de Radio France, mêlées au son des instruments anciens des Musiciens de Saint-Julien, nous garantissent une soirée aussi émouvante que réjouissante. Maîtrise de Radio France La Maîtrise a été fondée en 1946 par Henry Barraud et Maurice David, et constitue l’une des premières expériences en France du système dit de « mi-temps pédagogique ». Ce chœur d’enfants est associé aux orchestres de la Radio, mais est aussi sollicité par des orchestres du monde entier. Les élèves sont recrutés après des auditions nationales et bénéficient d’un enseignement totalement gratuit de l’école élémentaire jusqu’au baccalauréat. la Maîtrise de Radio France dirigée par Sofi Jeannin et les Musiciens de Saint-Julien dirigés par François Lazarevitch vendredi 19 décembre à 20 h 30 m u s i q u e / en pa r tenar iat av ec le fe s tiva l d’a u ve rs - s u r- ois e Yannick Van de Velde Il est né à Anvers en 1990. En 2000, il gagne son premier prix au concours Jong-Tenuto. Il a ensuite étudié auprès de Jean-Claude Vanden Eynden et Jan Michiels. Il étudie en ce moment à l’Universität der Kunste dans la classe de Klaus Hellwig. Il a également suivi des masterclasses avec de nombreux grands maîtres. Interprète des concertos de Mozart, Beethoven, Grieg, Schumann, Chopin, Liszt, Tchaikovsky, Chostakovich, Prokofiev, Ravel, Bartok et Rachmaninoff, il a notamment gagné le premier prix au concours Dexia Classics en 2007. En 2012, il a reçu le Prix de la Fondation Chopin/« Artiste de l’année ». En 2013, il a été demi-finaliste du concours Reine-Elisabeth de Belgique et a reçu le prix Walckiers-Carbonelle. La même année, il a également remporté le prix Nany Phillepart. À ces occasions, il a collaboré avec des chefs tels que Erich Lederhändler, Etienne Siebens, Michael Hoffstätter, Ivo Venkov, Jan Steenbrugge et les orchestres het Symfonieorkest van Vlaanderen, Orchestre royal de chambre de Wallonie, Il Nuovo Musici, Jeugd en Muziek Orkest Antwerpen, Bruoscella Orchestra… Il s’est produit aux États-Unis, en Belgique, aux Pays-Bas, en France, en Espagne, en Italie, en Suisse, au Portugal, en Allemagne et en Autriche dans des salles renommées. Il est régulièrement invité par les festivals Harmos (Portugal) et Encuentro de Santander (Espagne). Au cours de la saison 2014/2015, il interprètera les concertos de Schumann, Brahms et Prokofiev lors de différents concerts avec orchestre. En juin 2015 il fera une série de concerts en Chine, où il jouera notamment au National Theatre de Beijing. vendredi 16 janvier à 20 h 30 gratuit sur réservation m usi q ue / en par t en a r i at av e c pi a n o ca mp u s 29 28 le chant des signes DE JOËL DRAGUTIN MISE EN SCÈNE DE ÉLODIE CHANUT Joël Dragutin a confié à Élodie Chanut, jeune metteuse en scène, l’une de ses pièces « cultes», Le Chant des signes. Pièce conçue comme une partition musicale, une variation autour du discours politique, social, culturel et mythologique de notre temps. Un temps où les révélations et les instantanés de Barthes et Baudrillard, où les incisions et opérations sociologiques de Goffman et Bourdieu deviendraient évidence, normalité, quotidien. Un temps où les formatages, les standardisations, les banalisations sembleraient des finalités inexorables. Joël Dragutin est un chercheur, un « pêcheur de perles », il traque et met en lumière les paroles toutes faites, la langue de bois et s’en amuse. Dans Le Chant des signes, son personnage principal est ce langage et les hommes en sont les outils. Ces femmes et ces hommes éprouvent encore ce besoin vital de réunion, d’assemblée face à l’atomisation humaine et cette réunion politique semble tenir plus d’un rituel du langage qui rassure que d’un langage qui engage. Avant vous disiez « je te donne ma parole » et l’arrangement était conclu, aujourd’hui, si vous dites : « je te donne ma parole », on vous répond : « tu peux me signer ce papier ? ». C’est cela que j’ai envie de questionner en mettant en scène Le Chant des signes : Le langage engage-t-il encore la personne qui l’utilise ? Dans mon travail de metteuse en scène, je demande aux acteurs de s’engager physiquement à l’intérieur du texte afin d’en dégager le rythme de la parole et du corps. L’écriture de Joël Dragutin est radicale, j’ai été étonnée de voir à quel point les sujets politiques qu’il a écrits il y a vingt ans sont toujours d’actualité. Dans ma mise en scène, ce langage politique deviendra partition et le langage corporel des comédiens sera travaillé vers un mouvement chorégraphique. Comme si cette réunion commencée il y a vingt ans continuait depuis et se répétait à l’infini sans qu’il en sorte rien de concret. Je serai accompagnée pour cela du chorégraphe Olivier Chanut, complice de plusieurs de mes mises en scènes. Élodie Chanut mardi 2 0 janvier à 2 0 h 30 mercredi 2 1 janvier à 2 0 h 30 jeudi 22 janvier à 14 h 30 jeudi 22 janvier à 2 0 h 30 vendredi 23 janvier à 14 h 30 vendredi 23 janvier à 2 0 h 30 samedi 24 janvier à 2 0 h 30 dimanche 2 5 janvier à 16 h 00 th é ât re / créati on distribution en cours chorégraphie Olivier Chanut scénographie Yves Bernard lumière Pascal Noël production Théâtre 95 avec la participation artistique du Jeune théâtre national et le soutien de l’Ensatt Joël Dragutin Après huit années de travail dans le nord de la France, où il met en scène de nombreux auteurs contemporains (Étienne Catallan, Georges Michel, Franz Xaver Kroetz, Michel Vinaver, Vaclav Havel…), il crée en 1985 sa première pièce, La Baie de Naples, qui sera jouée à Paris, puis en tournée en France et à l’étranger : Moscou, SaintPetersbourg, New York, Montréal, Manchester, Birmingham… En 1989, il fonde à Cergy-Pontoise le Théâtre 95 où il a depuis créé toutes ses pièces, parmi lesquelles : Eau de Cologne (1988), Le Chant des signes (1992), Tant d’espace entre nos baisers (1993), Sens unique (1997), Haute altitude (2001), Grande vacance (2004), Petits voyages au bout de la rue (2007), Une maison en Normandie (2012)… En 2014, il a présenté une création à destination du jeune public, J’ te ferai dire…, et poursuivi sa galerie de Portraits… Élodie Chanut Ancienne élève du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, elle a joué sous la direction de nombreux metteurs en scène, et a été l’assistante de Sotigui Kouyaté. Elle a notamment mis en scène Godard, Maïakovski, André Frénaud… Le langage est un ensemble de citations. (Jorge Luis Borgès) 31 30 Joël Dragutin, vous avez écrit et mis en scène Le Chant des signes en 1994, c’était votre sixième texte théâtral. Que signifiait alors écrire du théâtre pour vous ? Votre démarche d’auteur est-elle toujours la même aujourd’hui ? Pour ma part, écrire pour le théâtre, c’est tenter de rendre compte de ce qui fonde nos identités collectives et individuelles, nos comportements, nos représentations, nos croyances ou nos réflexes. Toutes ces dimensions de nos vies sont en partie déterminées, conditionnées par ces mythologies contemporaines dans lesquelles nous sommes inscrits, la plupart du temps sans que nous en ayons vraiment conscience : l’impératif de bonheur individuel, la consommation, le progrès technique, l’« open space » planétaire… Ces mythes évoluent avec le temps, se transforment ou s’affaissent, sont remplacés par d’autres qui émergent. Des penseurs parmi lesquels Jean Baudrillard, Michel Foucault, Erwing Goffman, Pierre Bourdieu et même Hannah Arendt ont influencé mon regard. J’ajouterai aujourd’hui Peter Sloterdijk qui me paraît avoir pressenti le mieux les mutations à l’œuvre dans notre rapport au collectif. Toute cette pensée, croisée avec l’observation attentive de ceux qui vivent ici, sur ce territoire de Cergy-Pontoise, a nourri mon écriture depuis le départ. Aujourd’hui, ma démarche d’auteur reste globalement la même, même si elle est progressivement devenue moins radicale en prenant davantage en compte la complexité et les contradictions de l’humain. Les personnages de mes pièces plus récentes (Petits voyages au bout de la rue, Une maison en Normandie, J’ te ferai dire…) sont davantage incarnés, plus vivants. Ils entretiennent un rapport plus dialectique avec les différents déterminismes sociaux. Ils se débattent, parfois de façon pathétique, avec les forces mortifères auxquelles ils sont confrontés. En ce sens, ils nous ressemblent sans doute davantage. Le titre Le Chant des signes évoque la fin d’un monde. Pensez-vous que ce monde soit entièrement révolu vingt ans après ? Qu’est-ce qui selon vous a réellement changé en vingt ans ? La pièce met en jeu la parole politique. Cette parole, en soi, est censée fonder symboliquement notre relation au collectif. Elle précède l’action, l’annonce, la rend lisible à tous. Il y a vingt ans, alors que les grandes euphories politiques de la fin des années 60 se dissolvaient peu à peu dans le cynisme des années 80, la parole politique n’entretenait déjà plus qu’un rapport distant avec le réel. Elle devenait incantatoire, une sorte de parole magique. Le Chant des signes racontait cette violence symbolique qui nous était faite au travers de ce rapport perverti : les mots n’étaient plus que des signes, oublieux du sens, interchangeables. Pourtant, il y a vingt ans, il existait encore une sorte d’euphorie. On était juste après la chute du Mur, la fin de l’apartheid, l’Histoire était encore en mouvement ! Mais l’Europe, le « village global », le mix culturel ne font plus recette. Les politiques ne parviennent plus à nous les vendre. Aujourd’hui, en 2014, le monde d’Hermès a triomphé. Le politique n’est plus qu’un des champs d’ap- th é ât re / créati on Les limites de mon langage plication du marketing communicationnel. La parole politique a été volontairement réduite à des « éléments de langage » concoctés par des agences de conseil et qui n’ont d’autre finalité que de « communiquer qu’on communique ». En ce sens, dans sa radicalité, Le Chant des signes était prémonitoire et donc plus actuel que jamais. Quel serait selon vous un « après-Chant des signes » ? Quel renouveau possible pour la parole politique ? La crise de défiance actuelle vis-à-vis du politique provient avant tout de l’usure des concepts et des signes utilisés. C’est une crise du langage qui ne touche pas que le champ de la politique, mais aussi l’ensemble de l’espace symbolique. Le théâtre lui aussi depuis quelques années se défie du langage, texte ou parole. Il est devenu moins textuel et fait la part belle à d’autres modes d’expression : mouvement des corps, sons, images… Les politiques semblent rester malgré tout accrochés aux mots, même si l’image prend une part croissante dans la communication politique. Mais l’image elle-même, à force de manipulations (dans la presse, sur Internet, sur les réseaux divers), est en train de subir un désaveu semblable. La parole politique doit redéfinir son rapport au réel. Qu’est-ce qui vous a poussé à confier l’une de vos pièces à de jeunes comédiens dirigés par une jeune metteuse en scène ? Et pourquoi Le Chant des signes en particulier ? Qu’en attendez-vous en tant qu’auteur ? J’ai toujours écrit et monté mes textes dans une forme d’urgence. Pour cette saison, j’ai eu cette envie de confronter mon écriture, ma vision critique, mon esthétique théâtrale au regard de la jeune génération. Cela me permet de mesurer la persistance de leur pertinence. La mise à distance qu’une jeune metteuse en scène travaillant avec de jeunes comédiens saura instaurer vis-à-vis de mon écriture m’intrigue, m’inquiète aussi ! Outre cette curiosité, légitime pour un artiste, de voir ses œuvres vivre leur vie, j’éprouve aussi l’envie de transmettre ce qui m’a animé en tant qu’auteur. Si j’ai choisi de confier Le Chant des signes à une équipe jeune, c’est évidemment que le questionnement que porte ce texte, à savoir l’avenir de la dimension collective dans nos sociétés occidentales, est à présent l’affaire de cette génération. Qu’a-t-elle à dire de l’Europe, du chômage, de la misère, de la mondialisation, de la culture à l’ère des replis identitaires, de l’humour obligatoire et du cynisme généralisé ? Ce que ces jeunes artistes feront de cette pièce, la façon dont ils vont s’en emparer nous apprendra sans doute beaucoup sur leur rapport à la chose politique et cela me paraît déterminant. propos recueillis par Géraud Bénech signifient les limites de mon propre monde. (Ludwig Wittgenstein) 33 32 L’ascension de jipé CRÉATION COLLECTIVE MISE EN SCÈNE DE LOUIS ARENE ET LIONEL LINGELSER Un changement climatique violent a chamboulé tout l’équilibre de la Terre… et de Jipé ! Nous sommes sans doute en France dans une petite ville de province qui jadis était une petite ville de province comme les autres. Mais depuis quelques années, un violent changement climatique soumet la totalité de la Terre à des conditions météorologiques extrêmes et imprévisibles. Le monde est déréglé : il neige au Sahara, c’est la canicule au Groënland et, sous nos latitudes, tempêtes, pluies diluviennes et inondations font désormais partie du quotidien. Depuis que Christine a été emportée dans une tornade il y trois ans, son mari, Jipé est paumé. Il est reclus dans sa maison, dilapide l’argent des allocations familiales dans l’alcool et délaisse ses enfants Bart et Lidie. Alors qu’il n’est pas loin de toucher le fond, il fait d’étranges rêves prophétiques dans lesquels sa femme disparue annonce son retour. Les dérèglements climatiques s’intensifient tandis que les peurs, les colères et les désirs intimes de chacun s’exacerbent. Le fantôme de Christine se dessine dans la pluie, sa voix se fait entendre dans le vent et une tornade qui porte son nom menace bientôt la maison. Dans le coeur de Jipé naît alors le projet fou et poétique de retrouver Christine dans la tornade. avec Sophie Botte, Olivia Dalric, François Praud, Alexandre Ethève scénographie Tomoyo Funabashi / costumes Karelle Durand lumière Mathias Roche / bande-son Jean Thévenin création des masques Louis Arene directeur technique, effets plateau Julien Cocquet production Munstrum Théâtre coproduction La Filature - Scène nationale de Mulhouse avec le soutien de la Drac d’Alsace, de la Ville de Mulhouse, du Centquatre Paris, de l’Espace Tival, du Créa de Kingersheim, du Préo/Oberhausbergen, du Triangle/Huningue, du Théâtre Montfort/Paris, du Théâtre 95 et du Théâtre de Vanves Louis Arene et Lionel Lingelser Ils sont tous deux issus du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique. Le premier est pensionnaire à la ComédieFrançaise depuis 2012. Le second a notamment joué sous la direction de Jean-Michel Ribes, Omar Porras et Philippe Calvario… Ils ont fondé ensemble le Munstrum Théâtre en 2012. jeudi 12 février à 14 h 30 jeudi 12 février à 2 0 h 30 courrier des spectateurs Monsieur le Directeur, Monsieur le Directeur, En tant que fidèle et assidue spectatrice du Théâtre 95, je me permets de prendre la plume aujourd’hui afin de vous faire part de mon avis. Car il me semble que c’est toujours intéressant pour vous de connaître les avis de votre public, non ? En effet, je viens depuis des années et ai vu nombre de pièces, pas toujours mémorables, mais toutes instructives à un niveau ou à un autre. Avec le temps, j’ai appris à connaître votre écriture et à aimer vos textes et je me fais un devoir de ne jamais les manquer. Aussi, je me réjouissais de venir découvrir votre dernière pièce J’ te ferai dire… L’arrivée dans la salle tout d’abord fut assez laborieuse : avec tous ces parents et leurs enfants gesticulants, n’arrivant pas à trouver leur place… mais passons, car ce n’est pas le plus important. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant les acteurs sur la scène ! Un homme ayant dépassé la cinquantaine au crâne dégarni jouant au chevalier de l’espace, une femme de plus de quarante ans pleurnichant et affublée de couettes, une jeune femme parlant d’une voix de crécelle et qui tire la langue à tout va et à tout le monde, quant à la troisième, elle entortille les manches de son sweet-shirt durant toute la pièce tout en se promenant avec un petit cheval rose ! Quel sens à ce délire régressif ? A moins qu’il s’agisse là d’un parti pris intellectuel de mise en scène qui m’aurait échappé ? Je ne comprends pas l’intérêt d’une telle supercherie, qui, si elle peut berner des enfants de 7-8 ans, n’a pas trompé les adultes, que nous sommes ! Réfléchissez-y pour la prochaine fois ! Merci de votre attention ! Je tenais à vous dire toute ma déconvenue concernant le spectacle Le Banquet de la vie imaginé par une dénommée Léa Dant auquel j’ai assisté le 15 Novembre 2013. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que pour avoir le droit de participer à ce « banquet » il était exigé par votre théâtre que chacun apporte avec lui « quelques victuailles à partager avec les autres spectateurs », alors que nous avons payé notre place au tarif normal, comme il se doit, et que nous n’avons pas même bénéficié ne serait-ce que d’une réduction symbolique ! Quand on invite des gens à un banquet, on ne leur demande pas d’apporter ce qu’ils vont manger ! Par ailleurs j’ai découvert une fois sur place que tous les spectateurs ne jouaient pas le jeu puisque certains d’entre eux sont arrivés les mains dans les poches et ont pu néanmoins déguster tranquillement les plats que les autres spectateurs plus honnêtes et scrupuleux avaient confectionnés pour l’occasion, sans compter que les organisateurs avaient pris soin de bien mélanger ce que les uns et les autres avaient apporté, ce qui fait que je me suis retrouvé à avaler un morceau de pizza froide mal décongelée, et un œuf dur plus très frais… et rien de ce que mon épouse avait cuisiné (une excellente tarte aux légumes frais et une délicieuse crème caramel parfumée à l’orange), tout en devant écouter pendant une bonne heure et demie des gens que je ne connais pas raconter des bribes de leur vie plutôt sinistre et assez banale. Si votre brochure m’avait informé de ce qui allait se passer réellement au cours de cette soirée, il est plus qu’évident que j’aurais choisi d’inviter des amis « de mon choix » pour passer une soirée sympathique dans un restaurant « de mon choix » et pour un prix à peu près équivalent. Cela s’appelle, monsieur le Directeur, de la publicité mensongère ! Je ne vous salue pas ! E. Teygnot, Saint-Ouen-l’Aumône Nicolas Berthier, Éragny théâtre / accueil 35 34 les contemporaines : laurent gaudé vendredi 6 et samedi 7 mars Avec deux spectacles et deux rencontres, le Théâtre 95 est heureux d’offrir à son public la possibilité de découvrir l’œuvre et la personne de Laurent Gaudé, écrivain prix Goncourt et dramaturge de tout premier plan. Nous poursuivons ainsi notre mission de soutien et de promotion des auteurs contemporains, mission qui est aussi l’une de nos raisons d’être et notre identité. Laurent Gaudé a bien voulu répondre à la traditionnelle question : « Pourquoi écrivez-vous ? » : J’écris pour ne pas me laisser en paix. Parce que ne pas écrire serait un renoncement. Une paresse de l’esprit et du désir. L’homme que je serais alors me semblerait défait et repus. J’écris car cela me force. J’écris pour avoir des milliers d’années, connaître des foules de sentiments contradictoires. J’écris pour vivre sous des paysages étranges, à des époques passées. Pour plonger dans des vies qui me sont étrangères et être solidaires de frères éloignés. Je suis vieux. Je suis jeune. J’ai traversé des deuils et des batailles. J’ai connu d’immenses plaisirs. Je suis une femme. Une mère. Un voyageur égaré. J’écris pour embrasser cette foule d’hommes que je convoque en mon esprit et que je fais camarades de pensée. J’écris pour donner à voir le monde qui me hante. Un monde qui se construit au fil des lectures, au gré des rencontres, un monde imprégné de mes peurs, de mes voyages, de mes fantasmes. J’écris car je sens, la nuit, que cela grouille en moi. J’écris pour offrir l’hospitalité. Mes textes de théâtre attendent qu’on s’empare d’eux. Ils sont comme des pièces vides qui rêvent d’être habitées. Je les ai élaborés en pensant que d’autres viendront y séjourner : des metteurs en scène, des comédiens, des spectateurs. Chacun aménagera ces espaces à sa dimension. J’écris pour être habité. De toutes ces raisons, je ne sais laquelle est décisive et laquelle accessoire. Il y en a mille autres encore. J’écris parce que j’ai peur. Parce que j’aime travailler la nuit. Parce que j’ai hâte de textes à venir. J’écris par pur plaisir. Laurent Gaudé vendredi 6 mars à 15 h 00 Onysos le furieux à 2 0 h 30 Médée Kali samedi 7 mars à 15 h 00 Lect ure-dédic ac e par Laurent Gaudé à 17 h 00 Pr ésentation des t ravaux de l’atelier Les Co ntemporaines dirigé par Thierr y Le Gall à 19 h 00 Onysos le furieux à 2 1 h 00 Dîner-débat avec Laurent Gaudé en partenariat avec les éditions Actes Sud l e s con t emp o ra ines : laur ent gaudé Aucune frontière ne vous Laurent Gaudé Né en 1972, il vit à Paris. Après le baccalauréat, il fait des études de Lettres modernes, jusqu’à la préparation d’une thèse en Études théâtrales. Passionné de théâtre, il décide de se consacrer à l’écriture. En 1997, sa pièce Onysos le furieux est publiée par Théâtre Ouvert. Elle y est mise en voix par Hubert Gignoux, puis mise en scène au Théâtre national de Strasbourg par Yannis Kokkos en 2000. En 1999 il publie Combats de possédés ; traduite en allemand, la pièce est jouée à Essen dans une mise en scène de Jürgen Bosse, puis elle est montée en français par Patrick Sueur à Château-Gontier. En 2001, Michel Favory met en scène Pluie de cendres (Éditions Théâtre Ouvert) au Studio de la Comédie-Française, puis Cendres sur les mains est créée par Jean-Marc Bourg à la Chartreuse de Villeneuve-Lès-Avignon durant le Festival 2001 (le spectacle est repris en 2002 à Théâtre Ouvert et au Théâtre des Treize-Vents à Montpellier). Au Théâtre du Rond-Point, Philippe Calvario met en scène Médée Kali à l’automne 2003, et Jean-Louis Martinelli présente Les Sacrifiées au Théâtre Nanterre-Amandiers en 2004. Pour le théâtre, Laurent Gaudé a également écrit Le Tigre bleu de l’Euphrate, Salina, Sofia Douleur, Sodome, ma douce, Mille orphelins, Caillasses… Il a par ailleurs publié plusieurs romans : Cris (2001), La Mort du roi Tsongor (Prix Goncourt des lycéens 2002, Prix des libraires 2003), Le Soleil des Scorta (Prix Goncourt 2004), Eldorado (2006), La Porte des Enfers (2008), Ouragan (2010), Pour seul cortège (2012) et plusieurs recueils de nouvelles ainsi que des récits pour la jeunesse. Ses œuvres sont presque toutes parues aux éditions Actes Sud. (voir détails sur les spectacles pages suiva ntes) laisse passer sereinement. Elles blessent toutes. (Laurent Gaudé) 37 36 onysos le furieux médée kali DE LAURENT GAUDÉ MISE EN SCÈNE DE BRUNO LADET Dans une station de métro de New-York, un homme s’adresse à nous. Son histoire a commencé depuis trois millénaires. Onysos parle et rajeunit, il crée des images, convoque des mondes profonds, sacrés, habités… Nous sommes les témoins de ses orgies, de son incendie, de sa cruauté. Sa présence est charnelle, il va revivre la danse, la transe, une sexualité démchaînée. C’est une épopée, un voyage où l’on passe de New-York à Babylone, en une respiration. Onysos porte la parole de ceux qui sont humiliés dans cette société qui broie l’humain. À la violence de la civilisation, Onysos oppose sa fureur. Laurent Gaudé s’approprie le mythe dionysiaque, le réinvente. avec Giovanni Vitello DE LAURENT GAUDÉ MISE EN SCÈNE DE MARGHERITA BERTOLI La Médée Kali de Laurent Gaudé est un texte à la fois violent et poétique qui représente les personnages mythiques de Médée, de la déesse Kali et de la Gorgone dans un unique corps de femme soumis aux contradictions propres aux passions de l’être humain. La toute-puissance de ces personnages souligne ainsi paradoxalement l’extrême fragilité et faiblesse des sentiments humains. Cette Médée, en retournant sur le lieu du meurtre de ses enfants, voyage non seulement d’un pays à l’autre mais également dans son espace intérieur. Elle se remémore ainsi son passé : de son enfance à la rencontre fatidique avec Jason. Par la parole autant que par les actes, elle règle alors ses comptes avec sa passion dévastatrice. « On ne peut s’empêcher de saluer la performance d’acteur… Mise en scène, jeu et texte, se fondent en une alchimie curieuse, dans une pièce intrigante et envoûtante. » « Le texte de Gaudé nous parvient en pleine poire avec une myriade d’images… C’est du théâtre comme on aimerait en voir plus souvent. » collaboration artistique Elisa Ghertman musique Thomas Merland production Nouvelle Éloïse coproduction Centre culturel Robert Desnos/Ris-Orangis avec le soutien de la Ville de Cergy, du conseil général du Val-d’Oise, de Cap Antigone, de La Martingale, et de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise l e s con t emp o ra ines : laur ent gaudé avec Karine Pedurand régie Dimitri Robert vendredi 6 mars à 15 h 00 samedi 7 mars à 19 h 00 vendredi 6 mars à 2 0 h 30 production Compagnie Kamma avec le soutien de L’Archipel/Scène nationale de Guadeloupe et de la MC93/Bobigny Dans ton combat contre le monde, seconde le monde. (Franz Kafka) 39 38 battements d’ailes DE ELSA SOLAL ET ALAIN PIERREMONT MISE EN SCÈNE DE VANILLE FIAUX ET JULIE DUCHAUSSOY Être est toujours un étonnement philosophique. Ces personnages, leurs récits, métamorphoses et aventures, nous invitent à réaliser combien les stéréotypes sont ancrés dans notre vie quotidienne et à observer le monde avec un regard nouveau, à nous tenir en devenir… Peut-on être l’auteur de son existence ? Est-on libre de choisir son identité ? Qu’est-ce qu’être femme ou homme ? Une création artistique centrée sur la construction des stéréotypes, ainsi que sur ce qui les pérennise tout en les reconfigurant sans cesse. Car c’est là une des caractéristiques des stéréotypes avec celle de leur transversalité aux autres rapports sociaux (rapports des classes, par exemple). Cette création est conçue comme un processus de recherche, d’allers-retours entre les paroles recueillies auprès de la population et l’écriture qui en est le fruit. avec Denis Boyer, Yoan Charles, Julie Duchaussoy, Vanille Fiaux, Claire Angela Isirdi, Marina Keltchewsky D’APRÈS RENÉ DESCARTES MISE EN SCÈNE DE XAVIER MAUREL Et comme si tout à coup j’étais tombé dans une eau très profonde, je suis tellement surpris que je ne puis ni assurer mes pieds dans le fond, ni nager pour me soutenir au-dessus… Descartes, Méditations métaphysiques Je suis une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute, qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent… Descartes, Méditations métaphysiques Elsa Solal Après des études de Linguistique et d’Arts du spectacle, elle a mené un parcours d’autrice, de scénariste, de comédienne et de metteuse en scène. Elle dirige des ateliers en licence et en master à l’université de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Depuis vingt ans, elle travaille sur la constitution de la mémoire vive de femmes de toutes origines, considérées dans leur rapport à la citoyenneté, à l’Histoire, à la culture, à la violence, à la précarité ou à l’exil. Alain Pierremont Après avoir enseigné la philosophie, il a dirigé plusieurs structures culturelles. Il a notamment conçu et réalisé de nombreux projets de théâtre-documentaire, ainsi que le premier festival mondial de théâtre à domicile. Il est l’auteur d’une quinzaine de pièces. lumière Thierry Mathieu / son Jonathan Seilman vidéo Tamara Seilman production Compagnie du Tournesol et Fitorio Théâtre théâtre / accueil je suis une chose qui pense samedi 14 mars à 2 0 h 30 Xavier Maurel Metteur en scène et écrivain, il a aussi été conseiller artistique dans plusieurs théâtres et adjoint du directeur du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique. Il a notamment présenté au Théâtre 95 L’Île des esclaves de Marivaux et That Scottish Play, dont il est l’auteur… jeudi 19 mars à 14 h 30 jeudi 19 mars à 2 0 h 30 Un spectacle qui est du théâtre autant que de la danse autant qu’une installation plastique. Qui est l’exhibition et le partage d’une expérience intime. Quelle expérience ? Celle de l’angoisse et de la pensée, celle du doute absolu et de la solitude radicale, celle aussi d’une découverte radieuse que la parole anime et que le corps éprouve : Je suis, j’existe. Si Descartes passe pour le symbole même de la rationalité, son entreprise ne parvient pas à dissimuler une angoisse vertigineuse et une immense nostalgie qui semblent le mener presque au bord de la folie… Une actrice/danseuse, seule dans un dispositif scénographique susceptible de se tranformer selon la lumière et les projections vidéo. Le dispositif est posé dans divers lieux, comme si une conscience pouvait surgir n’importe où… avec Cécile Falcon chorégraphie Caroline Marcadé création vidéo et installation scénographique Véronique Caye production Se non è vero…, Les Affinités électives avec le soutien du Théâtre 95, de la Maison de la culture de Bourges et de la Ville de Descartes théâtre / accueil / voir pages 60-61 41 40 Quatre images de l’amour DE LUKAS BÄRFUSS MISE EN SCÈNE DU COLLECTIF DRAO Il est 15 h 00 ou presque. Evelyne attend Daniel, son amant, dans une chambre d’hôtel. Sa main droite, blessée, est recouverte d’une bande de gaze salie. Evelyne, impatiente, dialogue avec un groom, très jeune. Puis se livre à de nombreuses confidences en écrivant à sa mère maladroitement de la main gauche… jeudi 26 mars à 2 0 h 30 vendredi 27 mars à 2 0 h 30 samedi 28 mars à 2 0 h 30 t h é âtre / cop r oduc ti on avec Stéphane Facco, Benoît Mochot, Gilles Nicolas, Sandy Ouvrier, Fatima Soualhia Manet traduction Sandrine Fabbri L’Amour en quatre tableaux (Drame bourgeois) L’humour de Lukas Bärfuss apparaît dès ce sous-titre. Il est croustillant, aujourd’hui, de s’autoriser à questionner un genre théâtral dont les principes fondateurs ont été formulés par Denis Diderot au XVIIIe siècle : Le drame bourgeois se donne comme un intermédiaire entre la comédie et la tragédie ; il met en scène des personnages de la bourgeoisie, dont les contraintes sociales font leurs malheurs ; le drame bourgeois se caractérise également par le goût du romanesque; le terme de « drame », assez tardif, côtoie « tragédie Lukas Bärfuss Il est né le 30 décembre 1971 à Thun en Suisse. Après avoir bourgeoise » et « tragédie domestique ». exercé la profession de libraire, il se consacre à l’écriture deD’accord. Nous allons donc monter une puis 1997 et écrit de la prose, des pièces radiophoniques et tragédie domestique avec toute la caussurtout des pièces de théâtre. En 1998, il participe à Zürich à ticité que cela implique. la fondation du groupe de théâtre « 400 asa ». Il est l’un des Nous allons interpréter ces personnages auteurs les plus joués dans les pays germanophones. En issus de la bourgeoisie dont les con2008, il publie son premier roman Hundert Tage (Cent jours, traintes sociales font les malheurs. cent nuits) édité en français par L’Arche en 2009. Cela se passe dans un hôtel, un atelier d’artiste, un commissariat et bien sûr… un intérieur bourgeois ! Mais cette fable n’aurait que peu de sens à être montée aujourd’hui si la notion de décalage, de dérobade du principe de réalité n’était pas puissamment mise en jeu par Lukas Bärfuss, à la fois dans son écriture et dans son application à égrener une foule de petits détails insolites que l’on suit avec engouement comme on le ferait lors d’une enquête policière ou lors d’une psychanalyse ! Ce décalage du réel est donné également par l’apparition lors des quatre « tableaux » d’un cinquième larron : tour à tour groom de l’hôtel, modèle, fonctionnaire de police et missionnaire. Il est jeune, nous dit Bärfuss, plus jeune que notre quatuor bourgeois. Nous souhaitons évidemment les faire interpréter par un seul acteur-danseur, dont l’inspiration pourrait venir de Buster Keaton, l’homme qui ne rit jamais. L’acteur qui les interprétera a cinquante ans afin de révéler un peu plus allégoriquement la jeunesse de ces personnages. Ce cinquième larron serait comme un fantasme féminin... En tant qu’acteurs de ce quintet, nous aurons la conscience d’un chemin insolite à mener à bien et, comme l’envisage Lukas Bärfuss, un chemin qui permettrait de provoquer chez le spectateur un regard hypnotique. Toujours cette question de l’ici et maintenant, qui nous passionne. Nous assistons à la sordide et burlesque scène de bourgeois qui s’entretuent. Mais aussi et surtout ce que révèle cette pièce, c’est le vacillement des êtres pris entre leur désir de fusion et leur volonté irrépressible d’autonomie. La relation à l’autre annulerait toute tentative d’émancipation de soi. Alors naît le fantasme d’une liberté retrouvée, même derrière les barreaux. La question fondamentale de la pièce et que l’on retrouve dans toute l’œuvre de Lukas Bärfuss, c’est : « On ne connaît pas le cœur d’un homme. » C’est ce qui pousse Suzanne à tuer son mari… production Collectif Drao coproduction Théâtre 95, Théâtre des Bergeries/Noisy-le-Sec avec le soutien de la Drac Île-de-France La pièce est publiée sous le titre L’Amour en quatre tableaux par L’arche éditeur. La société L’amour de masse est à neréinventer. veut pas la(Arthur culture,Rimbaud) mais les loisirs. (Hannah Arendt) 43 42 a m o r mu ndi hannah arendt : aimer, agir, penser DE MYRIAM SADUIS, FRANCK PIEROBON ET VALÉRIE BATTAGLIA MISE EN SCÈNE DE MYRIAM SADUIS Amor Mundi s’inspire de la vie d’Hannah Arendt et de sa « tribu » qui, traversant les pires convulsions de l’histoire du XXe siècle, refusent de se laisser emporter par le ressentiment et le désespoir. Exilés, parias, polyglottes, courageux, engagés, ils ne cessent jamais d’interroger, d’aimer, de créer, d’agir, de rêver. Ils veulent penser ce que nous faisons dans le monde, au-delà des désastres, pour ceux qui viendront après eux. mardi 14 avril à 2 0 h 30 mercredi 15 avril à 2 0 h 30 jeudi 16 avril à 2 0 h 30 vendredi 17 avril à 2 0 h 30 th é ât re / co p r oduc ti on Amor Mundi est l’histoire d’une femme, Hannah Arendt, et de sa tribu d’amis, qui refusent que le monde soit un désert. Bien que le monde puisse parfois paraître haïssable, et ses habitants criminels, comme déserté de tout espoir, il s’agit, à toutes forces, de penser ce monde, ensemble, pour lui inventer un futur vivable, pour l’aimer, vraiment. C’est une bande, une bande de « réfugiés », tous dotés de mémoires et d’intelligences extraordinaires, héritiers de cultures, de traditions, porteurs d’engagements politiques, et devenus des exilés dans le fracas de l’Histoire. Nous allons raconter leurs histoires, nous allons les imaginer, les réinventer et ainsi les voir réapparaître dans notre monde, aujourd’hui. Un portrait de groupe aussi parce que l’amitié était pour Hannah Arendt une raison pure de vivre et de penser : « Je n’ai jamais, dans ma vie, aimé aucun peuple, aucune collectivité (…) J’aime uniquement mes amis et la seule espèce d’amour que je connaisse, c’est l’amour des personnes. » De 1941 jusqu’à sa mort en 1975, Arendt a vécu aux ÉtatsUnis. Nous concentrerons notre récit sur la période new-yorkaise, après-guerre. C’est au cours de cinq nuits, épinglées, dans certaines époques de leur vie américaine, que nous verrons cette « tribu » vivre, s’aimer, parler politique, philosopher, réciter des poèmes, se disputer, chanter, dans l’intimité de leur maison, comme dans une agora, et forger, en dialoguant, des idées… pour l’amour du monde. Pour ce « portrait de groupe avec Hannah » seront convoqués autour d’elle sur notre scène : Heinrich Blücher, son mari, ancien communiste spartakiste, philosophe, autodidacte ; Hans Jonas, ami de jeunesse d’Hannah Arendt, étudiant en Allemagne avec elle, puis engagé dans la Brigade Juive de l’Armée britannique, philosophe et créateur du « principe responsabilité » ; Lore Jonas, épouse de Hans, grande amie d’Hannah Arendt ; Robert Gilbert, musicien, auteur, metteur en scène, communiste spartakiste, ami de Bertolt Brecht, le meilleur ami d’Heinrich Blücher ; Mary Mac Carthy, écrivain américaine, critique littéraire, meilleure amie d’Arendt ; Karl Jaspers, psychiatre et philosophe, ancien ami de jeunesse d’Heidegger, ancien professeur et directeur de thèse d’Hannah Arendt, qui devint au fil des années d’exil son « père » spirituel et un grand ami du couple Blücher/Arendt ; un(e) étudiant(e) en philosophie, élève d’Arendt et Jonas… avec Romain David, Jérôme de Falloise, Soufian El Boubsi, Mathilde Lefèvre, Johan Leysen, Aline Mahaux, Nathalie Mellinger dramaturgie Valérie Battaglia assistante à la mise en scène Murielle Texier scénographie et costumes Anne Buguet / lumière Caspar Langhoff vidéo Joachim Thôme / bande-son Jean-Luc Plouvier Myriam Saduis Metteuse en scène française vivant à Bruxelles, elle a découvert le théâtre sous la direction d’Ariane Mnouchkine avant de suivre les cours de l’INSAS. Parallèlement à sa pratique artistique, elle a travaillé plus de quinze ans en milieu psychiatrique. Elle a notamment, en 2012, créé La Nostalgie de l’avenir d’après La Mouette de Tchekhov, spectacle pour lequel elle a reçu de nombreux prix… Franck Pierobon Venu de la philosophie au théâtre, il a étudié le rôle des pratiques d’écriture dans l’Athènes classique qui ont engendré simultanément les institutions de droit (démocratie, tribunal) et le théâtre tragique et comique. Il est notamment l’auteur de L’Humanité tragique (Cerf, 2008), Salomé ou la Tragédie du regard (La Différence, 2009) et Le Symptôme Avatar (Vrin, 2012). Il écrit également pour le théâtre. Valérie Battaglia Normalienne et diplômée de l’Institut d’Études théâtrales de Paris III-Sorbonne Nouvelle, elle est d’abord spécialiste du théâtre ouvrier en France durant l’entre-deux-guerres et de Romain Rolland. Autrice de nombreux articles politiques et esthétiques, elle est depuis longtemps une collaboratrice dramaturgique de Joël Dragutin. un spectacle de la Compagnie Défilé avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles (service du théâtre) et de la Maison de la culture de Tournai coproduction Théâtre 95, Théâtre Océan Nord/Bruxelles et La Métive-résidence d’artiste Pourquoi est-il si difficile d’aimer le monde ? (Hannah Arendt) 45 44 tu trembles courrier des spectateurs Monsieur le Directeur, Vous êtes un habitué de mes courriers comme je le suis de votre théâtre puisque j’ai le plaisir, partagé je l’espère, de compter parmi vos abonnés fidèles et réactifs depuis maintenant quatre ans. Toutefois, aujourd’hui ce n’est pas tant au directeur que je m’adresse qu’à l’auteur que j’interpelle pour manifester mon grand désarroi face à ce que votre plaquette de saison annonçait, sous le titre déjà déconcertant de J’ te ferai dire…, comme votre toute dernière création. Ce à quoi j’ai assisté vendredi dernier m’a tout d’abord semblé être un canular ; mais il m’a fallu bien vite me rendre à l’évidence que tout cela était à prendre au premier degré : des comédiens, « issus du Conservatoire » pour certains, condamnés à faire du toboggan, à grimper au filet et mieux encore à faire des tours de « dada » en imitant les hennissements de poneys imaginaires. On croit rêver ! On est sans voix devant ce décor consternant, volé sans doute, ou au mieux emprunté, dans un jardin public de la ville (vos subventions seraient-elles à ce point rognées !). Le texte parachève le tout. Je cite au hasard : « pipi caca prout, pipi caca fesse… » ou encore « les pieds ça sent le fromage… » À part un ou deux passages un peu plus tenus, tout le reste est à l’encan ! À croire qu’une surcharge inaccoutumée de travail vous a fait régresser en petite enfance ! Mais venons en au fond du propos. J’ai bien compris, Monsieur Dragutin, que vous vouliez représenter de jeunes enfants, nous donner à voir, pour tout divertissement après une journée de labeur, le spectacle de ce qui attend bon nombre d’entre nous à la maison, et en ce sens on peut dire que vous avez réussi ! Mais quel intérêt artistique, dites-moi ? En effet, que peut nous apporter la parole de ceux qui, en raison de leur âge (et sans doute aussi dans ce cas, du peu d’attention et d’éducation dont semblent faire preuve leurs géniteurs désespérément absents), la maîtrisent à peine ! À quoi bon représenter cela sur une scène ! Vous êtes-vous simplement demandé, avant de concevoir cet « objet théâtral non identifiable », pourquoi aucun de vos prédécesseurs, depuis Eschyle et Sophocle, n’avait consenti à perdre son temps et son encre à faire parler « bébé » au théâtre. Imaginez seulement Molière, Marivaux ou Claudel faire la même chose. L’idée même ne les a jamais effleurés. Nous qui faisons régulièrement l’effort de venir au théâtre plutôt que de rester paisiblement devant nos écrans, nous avons le droit à des spectacles qui fassent sens et qui nous élèvent. Alors pourquoi nous infliger une heure trente de gamineries que l’on pardonnerait à la rigueur à ceux qui ont cinq ou six ans, mais qui sont insupportables dans la bouche de comédiens qui pourraient être leurs parents, voir leurs grandsparents. Et puisque les idées de ce genre ont l’air de vous tenir à cœur, laisse-moi vous faire une suggestion de spectacle qui, je n’en doute pas, retiendra tout votre intérêt. Le décor : une maison de retraite. Le texte : quelques grognements, borborygmes, bâillements et ronflements. L’action : strictement aucune. L’unité de temps : après le déjeuner, à l’heure de la sieste. Ah, et j’oubliais, le titre : Quatre-vingts ans après. À bon entendeur, salut. Jean-Christophe V, Pontoise DE BRUNO ALLAIN MISE EN SCÈNE DE MARIE-CHRISTINE MAZZOLA Tu trembles est la création et le premier volet d’une pièce-paysage, Perdus dans l’immensité, évoquant en une série de tableaux une humanité qui tente, dans un dernier élan, de reconstruire autrement le monde. Ce texte est une critique forte de notre société, mais il ne s’arrête pas au ressassement, il avance toujours et encore. Bruno Allain Après avoir obtenu le diplôme d’ingénieur de l’École centrale des Arts et Manufactures de Paris, Bruno Allain opte pour le métier d’acteur et écrit une vingtaine de pièces. En 2010, il est en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lèsAvignon où il travaille sur sa pièce-paysage Perdus dans l’immensité, dont chaque thème, issu d’un article de journal, mêle l’intime et le collectif. Il a été administrateur de la SACD de 2006 à 2009 et nommé Chevalier des Arts et Lettres en 2010. Il suit parallèlement une carrière de plasticien. Ses œuvres sont publiées notamment aux éditions CRATER, à L’AvantScène et aux éditions de l’Amandier. lundi 1 1 mai à 2 0 h 30 mardi 12 mai à 2 0 h 30 mercredi 13 mai à 2 0 h 30 Ces personnages, à bout de souffle, êtres de l’hyper-modernité, du toujours plus, toujours plus extrême, nous racontent cette société marchande et concurrentielle de l’hyper-consommation, sans racines et sans frontières, où l’Homme perd la vision et le sens. Mais ces individus refusent de se résigner et appellent à sauver ce qu’il reste de la beauté du monde, à résister et à passer à l’action. avec Bruno Allain, Juliette Allain, Tamara Al Saadi, Lucas Barbier, Karim Khali collaboration artistique Clémence Laboureau costumes Pétronille Salomé lumière Tanguy Gauchet / musique Lucas Barbier production La Charmante Compagnie avec la participation artistique du Jeune théâtre national avec le soutien de l’Adami, de l’Ensatt, du Monde, du Théâtre Firmin-Gémier/La Piscine, de Confluences, de Gare au Théâtre, du Local, du Centquatre Paris et du Théâtre de l’Opprimé Le spectacle bénéficie du label « Rue du Conservatoire ». L’écriture du texte a été soutenue par le conseil régional d’Île-de-France et le Centre national du livre. théâtre / accueil 47 46 nouvelles du mexique… En 2015, le Théâtre 95 renouera avec ses Échanges artistiques internationaux, une tradition qu’il avait laissée en suspens depuis quelque temps du fait de ses travaux d’extension et de rénovation puis de sa réouverture au public fin juin 2012. Après la Russie, les U.S.A., la Grande-Bretagne, le Canada, l’Inde, l’Irlande, l’Espagne…, cette nouvelle saison sera en effet marquée par l’ouverture de la dixième édition de ces échanges, avec le Mexique dans un premier temps, et l’accueil réciproque de deux « seul en scène » : En mai 2015, nous accueillerons un conférencier insolite et sa Conférence sur la pluie – d’autre part le Théâtre national de Mexico mettra en place une tournée des Portraits de Joël Dragutin avec L’Estivante et La Spectatrice, créées au Théâtre 95 et au Lucernaire à Paris en mars 2014. Le second volet de cet échange nous emmènera plus globalement en Amérique latine durant la saison 2015/2016 avec l’organisation de multiples manifestations (théâtre, musiques, danse, expositions, vidéo, cinéma, conférences…) et de nombreux autres rendez-vous. 10 e s échan g es ar ti stiques i nter nation a u x Tous, nous sommes faits d’une même argile, mais ce n’est pas le même moule. (proverbe mexicain) 49 48 conferencia sobre la lluvia las bodas de rosita (les noces de rosita) DE FEDERICO GARCIA LORCA MISE EN SCÈNE DE ANTOINE CHALARD (conférence sur la pluie) Après 150 représentations en France, ce spectacle théâtral, musical et familial a été recréé en espagnol, sa langue d’origine, au Théâtre national de Mexico, au Théâtre de la Ville de Mexico et au Théâtre de l’Université nationale autonome du Mexique avec une équipe franco-mexicaine, en collaboration avec la Fédération des Alliances françaises du Mexique. DE JUAN VILLORO MISE EN SCÈNE DE SANDRA FELIX Un bibliothécaire entre en scène. Toute sa vie, il a rangé des livres, qui ont fini par désordonner sa vie. De quoi est-il réellement fait, de lui-même ou de ce qu’il a lu ? Il nous parle de la pluie, ou plutôt de ce qui se passe quand il pleut. Il y a longtemps, en Andalousie, vivait Rosita. Elle était amoureuse du charmant Cocoliche. Tous deux espéraient se marier, commander des enfants à Madrid et vivre très heureux d’amour, d’eau fraîche et de chansons. Mais le père de Rosita la destinait au riche Don Cristobal, un géant dont la cruauté et la stupidité faisaient trembler tout le monde. Cette pièce du plus grand dramaturge espagnol du XXe siècle s’inscrit dans la lignée de ses farces populaires et familiales, aussi fantasques que poétiques. Le Théâtre du Midi, en mélangeant subtilement comédiens masqués et marionnettes géantes, nous livre un spectacle joyeux où la machinerie naïve du théâtre de tréteaux, la musique et les chants occupent une place de choix. Jusqu’où contrôlons-nous ce que nous disons ? Comme un acteur, le conférencier peut avoir un trou et oublier ce qu’il doit dire, ou bien succomber à la tentation de révéler quelque chose de gênant ou de dévastateur. Les tourments du protagoniste s’inscrivent dans la pure tradition littéraire de la Digression, l’art de dire une chose pour parler d’une autre. Les divagations mentales et amoureuses du protagoniste, vont se mêler à un exposé sur un point crucial de la littérature : le rapport étroit entre la pluie et la poésie. Une conférence sur la littérature servira de prétexte insolite à une confession intime. Juan Villoro « Une exquise et riche adaptation du théâtre populaire du XXe siècle mêlant danse et chant avec une pointe de burlesque. » « Es la historia de un bibliotecario quien va a dar una conferencia sobre la relación entre la poesía amorosa y la lluvia, lo cual es un tema muy fecundo. Pero pierde los apuntes que tiene y al caer en la improvisación cae en la otra forma de la teatralidad : la confesión personal, acotó el autor de “Filosofía de vida”. » avec Diego Jàuregui lumière Philippe Amand / musique originale Daniel Aspuru production Compañia Nacional de Teatro de Mexico coproduction El consejo nacional para la Cultura y las Artes, Instituto Nacional de Bellas Artes, et Fondo Nacional para la Cultura y las Artes 10 e s échan g es ar ti stiques i nter nation a u x spectacle en espagnol sur titré en français mardi 19 mai à 2 0 h 30 mercredi 2 0 mai à 2 0 h 30 jeudi 2 1 mai à 2 0 h 30 vendredi 22 mai à 2 0 h 30 On ne peut pas spectacle en espagnol et en français mardi 19 mai à 14 h 30 mercredi 2 0 mai à 10 h 00 jeudi 2 1 mai à 10 h 00 jeudi 2 1 mai à 14 h 30 avec Antoine Chalard, Karen Daneida, Reiner Lopez, Florent Malburet scénographie Franck Vallet / costumes Sophie Taïs lumière Aurélien Amsellem / musique Germain Derobert masques et marionnettes Galina Molotov et Vladimir Kantor production Théâtre du Midi coproduction Fédération des Alliances françaises du Mexique, Teatro Orientacion (Bellas Artes), et Teatro Juan Ruiz de Alarcon (UNAM) raconter le Mexique. On doit croire au Mexique. (Carlos Fuentès) 51 50 gaspard proust nouveau spectacle Depuis 2006, Gaspard Proust collectionne les prix des festivals d’humour. À juste titre. Il n’a pourtant rien du premier de la classe bien sage, il serait plutôt du genre sale gosse. Il faut courir voir Gaspard Proust pour s’amuser salement de Baudelaire, de Schubert, de la pédophilie et du cancer, de l’anorexie ou d’Éric Rohmer. L’humour noir est porté par une écriture travaillée au rasoir. Le jeune humoriste pose sur la société un regard noir, ironique et décalé. Brillant. Il est plus méchant et fin que la majorité de ses confrères. On rit ici sans honte, ce qui n’est pas si fréquent face au comique des one-man-shows. L’humour de ce dandy cynique est noir mais pas salissant. Petit frère d’un Desproges, il dérange les esprits bien-pensants avec un spectacle à l’humour vache. Ce sous-développé affectif, ainsi qu’il se définit, tranche dans le vif : les personnes âgées, les femmes, les handicapés, les religions, l’Éducation nationale… Déjà couvert de prix, Gaspard Proust devrait aller loin. Gaspard Proust dézingue à tout va sur scène. C’est le nouveau comique qu’on va adorer détester. Humour cruel, phrasé subtil, il tranche avec le tout-venant des comiques. Gaspard Proust arrive à tenir une heure et demie dans la peau d’un atroce et suffisant comique. Détester, mépriser tout en étant hilarant. Il débarque, ses écouteurs aux oreilles, visiblement fâché d’être sur scène. Et peut se permettre cet air détaché et cet amour vache tant la salle est pliée de rire. Pour l’heure, tout lui sourit – bien qu’il ait plutôt tendance à n’en rien laisser paraître. Gaspard Proust a réussi, en relativement peu de temps, à se faire un prénom – ce qui, convenons-en, n’allait pas de soi ; et, sauf tuile majeure, du genre fatwa lancée par un spectateur qui se serait senti offensé, on peut imaginer qu’il va occuper le terrain pendant encore un moment. Il est arrivé, celui que nous n’attendions plus, cet enfant terrible au nom anachronique, Gaspard Proust, qui ose tout, absolument tout. L’humour noir, très noir est son royaume désenchanté et il le manie à la pointe de sa plume vitriolée, épurée, sans peur ni retenue. Il est libre, Gaspard, et vraiment à part dans la galaxie, qui ronronne souvent en rond, du one man show. Un ovni, Proust, à la recherche du rire perdu, grave et pas gras, sur les pas de Desproges au XXIe siècle. Ce jeune homme parle cru et cul avec un phrasé littéraire. Les pauvres, les bourgeois, les communistes, les Parisiens, les journalistes, les seniors, personne n’est épargné. Il ne s’agite pas d’un pouce, immobile sur la scène, mais remue son public, le bouscule par des mots élus au comptegouttes. Chaque phrase fait boum. Son ton et ses yeux fixes et allumés font penser au Jean-Pierre Léaud des films de Truffaut. Gaspard Proust est un cas, l’humoriste à suivre et à ne plus quitter. Le Point samedi 23 mai à 2 0 h 30 o n e - m an -s h ow / ac c ueil Gaspard Proust Il est né en Slovénie et a vécu douze ans en Algérie. Il a été banquier en Suisse, affecté à la gestion du patrimoine. Il parle cinq langues. Lauréat de nombreux prix, il a connu le succès à Paris en 2010 (Studio des ChampsElysées, Européen, Cigale) et 2011 (Théâtre du Rond Point, Salle Gaveau) où le spectacle affichait complet. Il a tenu le premier rôle du film de Frédéric Beigbeder L’amour dure trois ans sorti en 2012. Depuis septembre 2012, il intervient tous les samedis dans l’émission « Salut les Terriens » sur Canal Plus. production Ruq Spectacles Je pense donc je suis, mais je m’en fous. (Gaspard Proust) 53 52 e 3 festival des cultures africaines vendredi 29, samedi 30 et dimanche 31 mai Le Théâtre 95, tout en respectant sa mission de découverte de textes, d’auteurs et d’esthétiques d’aujourd’hui, n’a jamais cessé d’œuvrer à développer l’accès à la culture pour tous. Nous mettons en place des actions de formation ou de sensibilisation (ateliers, stages, petites formes itinérantes, etc.), car tout le sens de notre action vise à réduire cette fameuse « fracture culturelle ». Il nous semble également essentiel d’ouvrir toujours davantage notre lieu aux autres cultures. C’est ainsi que nous renouvelons encore cette année notre Festival des cultures africaines. Plutôt que de nous crisper sur une définition à donner à notre identité, nous préférons laisser la place à l’autre, et convier les Cergypontains de toutes origines à venir se découvrir et se rencontrer, autour de l’art et de la poésie sous toutes leurs formes. L’Afrique, dont un grand nombre de familles cergypontaines et val-d’oisiennes partagent des origines, constitue pour nous une priorité. Ce vaste continent aux mille sonorités, couleurs, arômes, mouvements, au-delà des images de misère économique et sociale, d’instabilité et de conflits, est tout entier traversé par un désir de modernité qui s’exprime au travers d’une jeunesse qui réinvente sans 3 e f e stival des c ultur es af r ic ai ne s cesse son rapport au monde et influence la création artistique contemporaine mondiale. Du 29 au 31 mai, théâtre, musique, danse et poésie africaines se croiseront donc à nouveau dans nos murs. Cette Afrique, nous voulons vous la faire découvrir en invitant des artistes jeunes, innovants, engagés, résidant ici ou là-bas, qui relèguent nos vieux poncifs ethnocentristes à un passé colonial et archaïque. Il ne nous est pas possible de présenter toute la diversité, la richesse et l’immense vitalité de la culture du continent africain en trois jours mais nous souhaitons en esquisser un portrait moderne en phase avec ce qu’elle est réellement aujourd’hui. Nous vous invitons à venir nombreux découvrir ce festival, organisé avec le soutien de nos tutelles (communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, Ville de Cergy, conseil général du Val d’Oise, Drac, conseil régional d’Île-de-France…) que nous remercions ici chaleureusement. Rendez-vous donc le 29 mai pour le lancement de ces trois jours africains placés sous le signe de la fête et de la rencontre. Joël Dragutin À l’heure où nous bouclons cette brochure, la programmation du festival est encore en pleine élaboration, de nombreux partenariats avec des compagnies et des artistes issus de plusieurs pays d’Afrique francophone annoncent déjà de belles rencontres de théâtre, de danse, de musiques… Pour donner davantage d’ampleur à ces moments forts et permettre à la troisième édition de ce festival de bénéficier de tout le rayonnement qu’il mérite, nous constituons un comité de pilotage qui assurera la programmation des « scènes locales » au sein duquel nous retrouverons des animateurs et personnalités, des « amoureux » de l’Afrique bien connus des Cergypontains et des Val-d’Oisiens. Au programme : Salon du livre, expositions d’art, peintures, sculptures, artisanat, vidéo, contes pour enfants, défilés de mode, show musical viendront enrichir la programmation professionnelle du festival, sans oublier bien sûr la découverte de saveurs culinaires africaines inédites au Café de la Plage. Le programme complet de l’ensemble de ces manifestations fera l’objet d’une petite brochure d’information spécifique qui sera disponible au théâtre dès notre fête de fin saison, le 20 juin, à laquelle vous êtes tous conviés. Vous pouvez néanmoins noter d’ores et déjà les dates de ces trois jours complets de fêtes et de rencontres… Que j’entende le chant de l’Afrique future ! (Léopold Sédar Senghor) 55 54 amabel haï m DE TERRY JOHNSON MISE EN SCÈNE DE MICHAEL BATZ à la lumière d’un violon Dans Amabel, Terry Johnson imagine une rencontre entre deux grands artistes de la fin du XIXe siècle, Edgar Degas et Henri de Toulouse-Lautrec. L’action de ce tour de force à quatre mains se déroule dans l’atelier de Degas. TEXTE ET MISE EN SCÈNE DE GÉRALD GARUTTI À travers ces deux « monstres sacrés », pionniers de l’art moderne et incarnant ce choc « du nouveau » qui a frappé le monde il y a plus d’un siècle, Johnson soulève des questions très actuelles et brûlantes : Comment voir le monde ? Comment communiquer sa vision du monde ? Quel monde décide-t-on de regarder ? Qu’est-ce que la réalité ? Amabel nous montre un conflit entre différents « ways of seeing », comme le définit John Berger. Amabel explore ces thèmes toujours avec une dialectique astucieuse : la comédie, l’humour noir « so British », mais aussi une grande sensibilité dans le portrait des ces hommes et de leurs approches de l’art si différentes. C’est aussi une méditation sur la vieillesse et les faiblesses des humains qui, à la fin de leur vie ou par accident, se voient diminués. Cette dimension la rend très émouvante. Michael Batz s’attaque à la mise en scène de ce texte phare pour la deuxième fois. Amabel a une forte valeur symbolique pour lui. Ce questionnement sans cesse réitéré entre l’artiste et la société est au cœur de son travail de mise en scène et de son rapport au public et s’est enrichi au fil des ans. Violoniste prodige, Haïm a joué dès l’enfance. Plus tard, du Ghetto de Lodz dominé par les nazis aux camps de concentration, il a survécu grâce à la musique jusqu’à son arrivée en Israël. Là, il arrête complètement la musique et devient électricien pour contribuer à bâtir le pays. Toutefois, en mémoire de la dette imprescriptible qu’il a contractée envers la musique, Haïm transmet sa passion à ses enfants et petits-enfants, tous aujourd’hui musiciens internationaux. C’est son petit-fils Naaman Sluchin, violoniste virtuose, qui interprète son rôle dans le spectacle. Quatre musiciens, classiques et klezmer, font jaillir ces univers sonores si divers et contrastés, vibrants de vie et d’émotion, d’éclats de rire et de sanglots, en un voyage à travers le temps, le monde, la mémoire et la musique… Haïm, à la lumière d’un violon retrace la vie de Haïm Lipsky, du Lodz de l’entre-deux-guerres au camp d’Auschwitz puis à Haïfa, où il vit pour partie aujourd’hui. Terry Johnson Il est l’un des dramaturges anglais les plus connus. Ses pièces sont souvent des comédies noires, telles Insignificance, Hysteria, Hitchcock Blonde, Dead Funny et elles ont connu une carrière internationale. Hysteria a été mise en scène à Paris par John Malkovich ; l’adaptation pour le cinéma d’Insignificance, réalisée par Nicholas Roeg avec Theresa Russell a fait partie de la sélection officielle de Cannes. avec Jacques Boudet (distribution en cours) traduction Séverine Magois collaboration artistique Valérie Suner scénographie Isabelle Colchen lumière Romuald Lesné musicienne Olenna Powi un spectacle de la Compagnie Yorick avec l’aide du conseil général du Val-d’Oise en collaboration avec la Ville d’Auvers-sur-Oise, le château d’Auvers et le Festival d’Auvers-sur-Oise théâtre / accueil « Comme dans la vie d’Haïm, une force salvatrice emporte tout. La musique. » « La musique joue ici le rôle d’antidote à l’excès d’émotion, elle réjouit, apaise, mène la danse de ce théâtre musical pas comme les autres. » Gérald Garutti Metteur en scène, auteur et traducteur, il a étudié les Lettres, la Philosophie, les Sciences politiques et l’Art dramatique. Directeur artistique de la compagnie C(h)aractères, il a mis en scène plusieurs spectacles. Il a également été dramaturge auprès de Christian Schiaretti et dirige le département Arts et Humanités à l’Ensatt, ainsi que le département Théâtre à l’IEP Paris. Mélanie Doutey Ancienne élève du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, Mélanie Doutey s’est d’abord fait connaître du grand public en jouant le rôle-titre de la série télévisée « Clara Sheller ». Au cinéma, elle a notamment tourné sous a direction de Jean-Charles Tacchella, Pierre Jolivet, Claude Chabrol, Miguel Courtois, Gilles Lellouche, Maïwenn, Cédric Jimenez… Elle a reçu en 2003 le César du Meilleur espoir féminin. avec Mélanie Doutey et les musiciens Naaman Sluchin, Dana Ciocarlie, Alexis Kune, Samuel Maquin mardi 2 juin à 10 h 00 mardi 2 juin à 14 h 30 mercredi 3 juin à 2 0 h 30 assistants à la mise en scène Léonard Matton et Raphaël Joly costumes Thibaut Welchlin / conseillère biographique Shifra Sluchin lumière Jérôme Delporte mercredi 18 juin à 21 h 00 production C(h)aractères avec le soutien de la Fondation SNCF t h éât r e & m usi q ue / en par t en a r i at av e c l e f est i va l d’auv e r s-sur -o i s e 57 56 conférences-débats paroles politiques : agir dans la sphère publique D o minique Seu x / Mondialisation : des vertus et quelques vices ? Ou l’inverse ? En ce début du XXIe siècle, la mondialisation, y compris financière, reste la tendance dominante de l’économie, même depuis la crise de 2008-2009. On décèle cependant ici ou là des petits coups de frein : entreprises américaines qui rapatrient leurs usines aux États-Unis, renationalisation des marchés de capitaux, patriotisme industriel… Signes avant-coureurs d’un changement de paradigme ou épiphénomènes ? Aujourd’hui directeur délégué de la rédaction du quotidien Les Échos, Dominique Seux suit notamment les sujets de politique économique française et internationale. Il intervient depuis une dizaine d’années à la radio et est actuellement éditorialiste dans la Matinale de France Inter. Il participe chaque lundi à un « duel éco » au cours du Grand Soir 3 de France 3 face à Thierry Pech, directeur général de Terra Nova. Il est membre de la Commission économique de la Nation. Quatre discours politiques qui ont marqué leur temps, qui ont changé des réalités géopolitiques, sociales, écologiques, institutionnelles… choisis par des femmes ou hommes politiques invités par la Fondation Jean-Jaurès. Quatre comédiens nous les font entendre, nous les remettent en mémoire et nous permettent d’en comprendre la portée et la puissance à la lumière de notre présent. Joël Dragutin les dirige sur le plateau. Les acteurs politiques exposent ensuite les raisons de leur choix, situent ces discours dans leur contexte, en expliquent toute la spécificité et l’efficacité politiques, en révèlent l’actualité, expriment leur amour, leur admiration ou leur détestation pour ces mots là et pour ceux qui les ont prononcés. Un débat avec la salle pourra ensuite s’engager. L’ensemble de la soirée sera enregistré pour un travail rédactionnel publié par les éditions Bourin, sous la direction d’Emmanuel Lemieux. mercredi 5 novembre à 20 h 30 ro b in re nuc ci / l’art et la culture L’art est inutile et la culture superflue. C’est du moins ce que de plus en plus semblent penser les responsables politiques, tant ce sont là des sujets absents du débat public. À l’utilitarisme contemporain et aux tenants du tout-économique, il n’est pourtant ni inutile ni superflu de continuer à opposer la richesse désintéressée de la création. Ancien élève du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique où il est aujourd’hui professeur, Robin Renucci est connu pour sa carrière d’acteur au théâtre, au cinéma et à la télévision – la série Un village français, dont il joue le rôle principal, en est à sa sixième saison. Le grand public connaît moins son engagement ardent pour la démocratisation culturelle et l’éducation artistique. En Corse, où il a créé l’Association des rencontres internationales artistiques (Aria), il mène chaque été depuis plus de quinze ans des ateliers théâtraux avec la population. Il est en outre depuis 2011 directeur des Tréteaux de France. vendredi 30 janvier à 20 h 30 (date sous réserve) MANUE LA FRé S I L & VA L é R I E B AT TAG L I A / respecter les vivants Parce que notre intuition morale, parce que notre quête de sens, parce que la crise écologique contemporaine nous le disent fortement, nous sentons bien qu’un lien s’est brisé, s’est déformé entre l’homme et l’animal. Cette fracture est l’origine de grandes violences et d’une cruauté indicible qui s’exerce sur les corps, sur la vie. Nous tenterons d’en explorer certains aspects et de soulever les questions suscitées par cette industrialisation du vivant qui semble sans limite. Des extraits du documentaire de Manuela Frésil Entrée du personnel seront projetés à cette occasion. Entrée du personnel a été réalisé à partir de récits de vie de salariés et de scènes tournées dans de grands abattoirs industriels. mercredi 6 mai à 20 h 30 Et aussi, le samedi 13 juin, de 11 h 00 à 20 h 00 : Habiter autrement rencontres initiées par Elvira Jaouen, maire de Courdimanche Expositions photos, vidéos, maquettes agrémentées de courts textes sur les nouvelles formes de l’habitat d’aujourd’hui lus par des comédiens. pa ro l es p u b liques Ce nouveau cycle associe l’artistique et le politique. Il remet sur la scène publique toutes les dimensions du discours politique (symbolique, imaginaire, active, fonctionnelle, démocratique, révolutionnaire, prophétique…) pour mieux en souligner la force d’action. Ainsi, pas de changement sans discours politique d’envergure, sans l’ouverture d’un espace discursif inattendu où peuvent se déployer les métaphores de la nouveauté, du commencement, de la création, de l’origine, de l’aube… Désormais trop souvent réduits à leurs fonctions de propagande, de séduction, de persuasion, les discours politiques, médiatisés, désincarnés, standardisés par les techniques de la communication inspirées de la publicité, ont perdu pour nos concitoyens leur fonction première : la transformation de nos visions du monde et de nos objectifs, l’exposition par le raisonnement et le consentement partagé de changements parfois radicaux, la proposition d’objectifs à atteindre ambitieux, difficiles, urgents mais enthousiasmants. Cette aseptisation des discours en a fait oublier aussi leur versant sombre : la dangerosité, la puissance hypnotique, la violence prosélyte lorsque les mots et ceux qui les prononcent se mettent au service d’idéologies anti-démocratiques, fanatiques, fondamentalistes. Le discours est le cœur, l’esprit et le bras armé de toute politique, qu’elle soit démocratique ou pas. Nous avons donc choisi de donner à entendre au public des discours qui ont marqué leur temps, transformé leur présent, qui ont changé le cours de leur époque. quatre soirées dont les dates seront annoncées ultérieurement à l’initiative de la Fondation Jean-Jaurès et du Théâtre 95 par o l es pub l i qu e s 59 58 cabarets de la ruche blue mondays les jeudis du slam au café de la plage les lundis du jazz au café de la plage Le slam n’est pas mort, le slam est mortel ! Les tauliers de l’art oratoire posent leurs valises cette année au Café de la Plage. Animés par Ayun, ces tournois de poésie sont ouverts à toutes et à tous. Une seule volonté : que la poésie vive ! Les Cabarets Slam de La Ruche sont basés sur les fondements des joutes oratoires. Le slam de poésie constitue une scène d’expression populaire dans laquelle des poètes s’affrontent. Ils sont départagés par un jury choisi au hasard dans le public émettant une note de 0 à 10. Le principe : un vers dit, un verre offert et que le meilleur gagne. Pour les vainqueurs, des lots dignes de la plus grande kermesse du monde ! La diversité caractérise cette scène déjà développée en 2010 avec le Théâtre 95. En effet, elle se veut riche de la pluralité de ses acteurs. Depuis six ans, les Cabarets Slam de La Ruche sont devenus un carrefour de rencontre pour les poètes de plusieurs départements. entrée libre inscription sur place dès 20 h 00 p o é s i e / en partenar iat av ec la r uc h e Fort du large succès des précédents cycles de jazz qui ont vu s’exprimer au Théâtre 95 de jeunes musiciens du Conservatoire à rayonnement régional de Cergy-Pontoise, au talent remarquable, les deux établissements ont choisi de continuer à organiser conjointement ces soirées musicales et festives au Café de la Plage. Art vivant par excellence, art de l’instant saisi au vol, le jazz présente plus d’une analogie avec l’art théâtral : prise de parole, improvisation, écoute mutuelle, émotion livrée ou retenue, autant de termes que l’une et l’autre disciplines ont en partage. jeudi 13 novembre jeudi 11 décembre jeudi 12 mars jeudi 9 avril à à à à 20 h 30 20 h 30 20 h 30 20 h 30 lundi lundi lundi lundi lundi 12 janvier à 19 h 00 2 février à 19 h 00 2 mars à 19 h 00 13 avril à 19 h 00 4 mai à 19 h 00 De leurs multiples unions, toutes librement consenties, sont nées plusieurs formes hybrides dont le cabaret est sans doute l’une des plus anciennes et des plus familières. Leurs publics, proches en sensibilité et en attentes, y puisent la même énergie et y goûtent la même sincérité du geste offert. Le Théâtre 95 poursuit donc sa recherche de la « note bleue » en proposant cinq lundis soirs de janvier à mai, dans une ambiance de club ou de cave de jazz… entrée libre m usi q ue / en par t en a r i at av e c l e CR R d e ce r gy-po n t oi s e 61 60 la chute hors les murs d’après Albert Camus mise en scène de Géraud Bénech avec Stanislas de la Tousche Le Théâtre 95, toujours soucieux de rencontrer un nouveau public, se déplace vers ceux qui ne fréquentent pas toujours spontanément les lieux de création. Cette année, quatre spectacles seront ainsi nomades… Ils sont proposés pour des représentations dans divers lieux (communes, établissements scolaires, structures culturelles ou associatives, entreprises, etc.). Pour les accueillir, vous pouvez joindre le service des relations avec le public au 01 34 20 11 07 ou à l’adresse [email protected] adaptation Stanislas de la Tousche et Géraud Bénech scénographie, création sonore et vidéo Géraud Bénech lumière Rémy Chevillard portraits : la spectatrice l’estivante texte et mise en scène de Joël Dragutin avec Stéphanie Lanier « Mise en scène par Dragutin, Stéphanie Lanier incarne brillamment ces deux « précieuses ridicules » du XXIe siècle et nous offre une belle performance d’actrice. Sans jamais forcer le trait, utilisant un large nuancier de sentiments, elle dessine finement ces portraits de bourgeoises, à la fois agaçantes et touchantes. Ce spectacle d’une drôlerie réjouissante, « nous permet peut-être de résister à cette déshumanisation programmée, d’échapper encore à cette vacuité, à cette indifférence... qui finira bien par engloutir nos vies sans objet ». « Fine et élégante, Stéphanie Lanier a tout de ces privilégiés égoïstes et capricieux que Joël Dragutin se plaît à observer dans ses pièces. Humanistes et cultivés, ils ont un vernis ethnologique suffisant pour admettre qu’il y a à apprendre des autres, mais trop peu de lucidité sociologique pour comprendre qu’ils sont les produits de leur classe et les représentants des valeurs de leur époque. Le jeu de Stéphanie Lanier sert joliment cette impertinente étude de mœurs. Si Joël Dragutin se moque et reproduit avec une aisance jubilatoire les discours rebattus de la branchitude bourgeoise, il enfonce le scalpel jusqu’au sang et révèle les blessures de la wonder girl moderne, que son autonomie financière, sentimentale et existentielle transforme en pauvre petite fille riche, tellement sûre et pleine d’ellemême qu’elle ne laisse aucune place à l’autre dans le secret de son cœur désolé. Comme ses escarpins, son emploi du temps lui sert de carcan et son agitation lui fait oublier sa misère. Telle est l’humaine condition, et, comme le dit Pascal, « ceux qui font sur cela les philosophes et qui croient que le monde est bien peu raisonnable (…) ne connaissent guère notre nature ». Dragutin le sait bien, et son humour le préserve du moralisme. La spectatrice et l’estivante ressemblent à Aminte et Polixène, certes, mais leur lucidité force la sympathie : à choisir, et d’autant plus par les temps qui courent, mieux vaut peutêtre une précieuse ridicule qu’une virago pointant son arquebuse sur la culture et les étrangers. » Un ancien avocat réfugié à Amsterdam sert de guide à un Français de passage, rencontré dans un bar du port. Jour après jour, il se raconte et se dévoile, se faisant de plus en plus intime. Au cœur de sa révélation, un événement catalyseur : le suicide par noyade, sous ses yeux, d’une jeune femme, un soir, alors qu’il traversait un pont parisien. Mais, au-delà de sa propre expérience, il rend compte de cette complexité irréductible que nous partageons tous, des choix qui composent la trame de nos existences, de nos intentions, de nos actes ou nos immobilités, face au regard de l’autre, face aux injonctions sociales ou aux intrusions fracassantes de l’Histoire dans nos vies. L’homme se confie : il a été un avocat brillant, un séducteur, un homme du monde, vivant pour et par les autres, n’existant qu’au travers du jeu des regards. Puis soudain, à la faveur de ce suicide, la lucidité l’a saisi. Le sentiment de sa lâcheté intrinsèque, de sa vanité, s’est mis à affleurer. Toutes ses tentatives pour le refouler ont échoué. Sa carapace d’être social s’est fissurée puis brisée. C’est un écorché vivant qui se voit en transparence, à la fois sujet et objet de cette « leçon d’anatomie » qu’est La Chute. La grande buée de René Fix mise en scène de Gerold Schumann Un spectacle théâtral et musical qui s’attache au destin de quelques-unes de ces anonymes qui, à l’entrée de la Grande Guerre, voient s’affronter, au sein même de leur petite communauté de lavandières, toutes les tensions sociales et politiques qui ont déchiré la France… Voir p. 14. je suis une chose qui pense d’après René Descartes mise en scène de Xavier Maurel Une actrice/danseuse, seule dans un dispositif scénographique susceptible de se tranformer selon la lumière et les projections vidéo. Voir p. 39. 63 62 représentations scolaires hommage annuel à vincent delerm Les Fourberies de Scapin théâtre (voir pages 10-11) mardi 7 octobre à 14 h 30 mercredi 8 octobre à 10 h 00 jeudi 9 octobre à14 h 30 vendredi 10 octobre à 10 h 00 Allez, Ollie… À l’eau ! jeune public dès 6 ans (voir page 12) vendredi 17 octobre à 10 h 30 et 14 h 30 Le petit violon jeune public dès 6 ans (voir page 18) mardi 2 décembre à 14 h 30 mercredi 3 décembre à 10 h 00 jeudi 4 décembre à 10 h 00 et 14 h 30 Camille, Camille, Camille théâtre (voir pages 20-21) C’était pas pour tes cahiers Pour lir’ des textes Que le dimanch’ soir je v’nais C’était prétexte jeudi 4 décembre à 14 h 30 vendredi 5 décembre à 14 h 30 Petit-bleu et Petit-jaune jeune public dès 3 ans (voir page 23) mardi 9 décembre à 9 h 30, 10 h 30 et 15 h 00 mercredi 10 décembre à 9 h 30 et 10 h 30 Le Chant des signes théâtre (voir pages 28 à 31) jeudi 22 janvier à 14 h 30 vendredi 23 janvier à 14 h 30 C’était pour sentir le jazz En moi venant Quand tes genoux tu les croises De temps en temps L’ascension de Jipé théâtre (voir page 32) jeudi 12 février à 14 h 30 Onysos le furieux théâtre (voir page 36) vendredi 6 mars à 15 h 00 Je suis une chose qui pense théâtre (voir page 39) jeudi 19 mars à 14 h 30 Las bodas de rosita théâtre en espagnol et en français (voir page 49) mardi 19 mai à 14 h 30 mercredi 20 mai à 10 h 00 jeudi 21 mai à 10 h 00 et 14 h 30 Amabel théâtre musical (voir page 54) mardi 2 juin à 10 h 00 mardi 2 juin à 14 h 30 Spectacles disponibles hors les murs (voir pages 60-61) Portraits : La Spectatrice / L’Estivante, La Chute, La Grande Buée, Je suis une chose qui pense Le plaisir est un secret En périod’ rose Dès qu’on sent qu’on s’ fait d’ l’effet On s’ cach’ des choses On s’ cach’ des choses 65 64 action culturelle et éducation artistique LE THÉÂTRE 95 : UNE « FABRIQUE » DE THÉÂTRE Lieu de création théâtrale, espace de résidences pour les artistes, le Théâtre 95 s’affirme comme un lieu de « fabrique » de théâtre ouvert à tous, professionnels et amateurs. Le travail d’action culturelle et d’éducation artistique se développe au sein de nouveaux espaces permettant d’ouvrir largement les portes à de jeunes compagnies, tout en conviant dans le même temps le public à cheminer à travers les étapes de création d’artistes aux univers esthétiques variés, au premier rang desquels le directeur du Théâtre 95, Joël Dragutin, lui-même auteur et metteur en scène. Raccourcir le chemin entre le public et les artistes, enrichir la réflexion du public en l’impliquant dans des pratiques régulières ou ponctuelles, lui permettre de s’approprier les différents espaces du théâtre, tels sont les objectifs des actions proposées ou à inventer ensemble. ÉVEILLER Le Théâtre 95 invite les personnes relais de groupes à découvrir la saison en composant leur propre cheminement à travers les spectacles. L’équipe des relations avec le public vous apportera de précieux conseils sur les « parcours découverte » (abonnements à prix réduit, visites, rencontres…) permettant aux élèves de devenir des spectateurs actifs et curieux. JOUER Le Théâtre 95 a à cœur de développer des espaces de « jeu » grâce à des ateliers de formation annuels assurés par des professionnels : écriture, théâtre, expression corporelle… à destination des enfants, des adolescents et des adultes. Les ateliers de pratique • Atelier théâtre adultes, les lundis soir de 19 h 00 à 22 h 00 • Atelier théâtre adultes « Les contemporaines », les jeudis de 19 h 00 à 21 h 00 • Atelier théâtre adolescents, les mercredis de 17 h 00 à 19 h 00 • Atelier théâtre enfants (les mercredis) • Atelier d’écriture (5 samedis de 11 h 00 à 18 h 00) Inscriptions à partir du 26 mai 2014, réunion d’information le mercredi 17 septembre à 19 h 00. PARTAGER Le Théâtre 95 est engagé sur le territoire dans différentes formes de partenariats aux côtés des établissements scolaires et universitaires à travers des dispositifs spécifiques tels que les options facultatives et lourdes, les parcours d’éducation artistique et culturelle, les résidences territoriales d’artistes. Soucieux d’accompagner au plus près chacun de ses partenaires dans son évolution. Outre son partenariat avec le lycée Camille-Claudel, le Théâtre 95 apportera une contribution particulière à deux événements marquants de la saison 2014/2015 : • L’organisation, les 19 et 20 novembre, du colloque international sur Annie Ernaux initié par l’université de Cergy-Pontoise, et l’accueil du spectacle des étudiants de l’association Zon’Art mercredi 19 novembre à 17 h 30 (voir page 15, La Vie extérieure). • La création d’un diplôme universitaire « Écriture créative et métiers de la rédaction » dont le lancement est programmé au Théâtre 95 le samedi 21 juin à 15 h 00 et dont une masterclass sera assurée par Joël Dragutin le samedi 7 février de 14 h 30 à 17 h 30. (Informations auprès de l’UCP au 01 34 25 64 25). EXPLORER Des visites du théâtre permettant de découvrir l’envers du décor peuvent être organisées tout au long de la saison à la demande des associations, des entreprises et des établissements scolaires. Elles donnent à chacun l’occasion de mieux connaître les métiers à l’œuvre de la création d’une pièce de théâtre : artistiques, techniques, administratifs… • Une visite inattendue est proposée au public à l’occasion des Journées du Patrimoine. Journées du Patrimoine : samedi 20 septembre à 11 h 00 et 15 h 00. Rendez-vous à l’accueil du théâtre. LES CHEMINS DE LA PROGRAMMATION AVEC LE CONSEIL CONSULTATIF DES JEUNES « S’approprier le théâtre, c’est peut-être la meilleure façon d’apprendre à l’aimer. » (Antoine Vitez) Le Théâtre 95 prolonge les actions culturelles en direction de la jeunesse en constituant chaque saison un Conseil consultatif des jeunes dont l’objectif est de solliciter l’avis sur les axes de la programmation ou tout autre activité participant à la dynamique de vie du théâtre. Véritable force de proposition, leurs suggestions sont étudiées au sein du comité de pilotage de programmation et nourrissent la réflexion de celui-ci. Constitué en septembre en partenariat avec les chefs d’établissements scolaires, les Maisons des Lycéens de l’agglomération et plus largement des associations environnantes, le Conseil se réunit à deux reprises entre novembre et février. Référents culturels des établissements scolaires, enseignants, relais d’associations de l’agglomération de Cergy-Pontoise sont invités à contacter le service des relations avec le public afin de constituer ce Conseil consultatif des jeunes. Renseignements Service des relations avec le public David Mautrait 01 34 20 11 07 / Marina Calandra 01 34 20 18 30 67 66 ABONNE Z-VO U S ! Ouverture des abonnements dès le mardi 3 juin 2014. Informations et réservations : 01 30 38 11 99 / 01 34 20 11 00 – [email protected] • Seule la souscription d’un abonnement ouvre droit à la réservation prioritaire du nouveau one-man show de Gaspard Proust. • Toute souscription d’abonnement avant le lundi 1er septembre permet de bénéficier d’une place offerte sur un spectacle de votre choix. AB O N N EM E N T S I ND I VI D U E LS LE PASS AMI 110 € (dont cotisation pour devenir Ami du Théâtre 95: 10€) Valable pour tous les rendez-vous de la saison 2014-2015, dont une trentaine de spectacles, les conférences-débats, Les Contemporaines, le Festival des Cultures Africaines, avec les avantages détaillés en page suivante*. LE PASS INTEGRAL 100 € ABONNEMENT 3 SPECTACLES 30 € spectacle supplémentaire : 12 € 18 € pour les - de 25 ans spectacle supplémentaire : 6 € ABONNEMENT 6 SPECTACLES 48 € spectacle supplémentaire : 12 € 36 € pour les - de 25 ans spectacle supplémentaire : 6 € REJOI GNEZ LES AMI S DU THÉÂTRE 95 Adhésion 10 € En devenant membre de l’Association des Amis vous soutenez le projet artistique du Théâtre 95. Vos avantages* : • Des places réservées en salle, dans les tout premiers rangs • Des invitations à des répétitions publiques • Des rencontres avec les artistes • La soirée annuelle des Amis du Théâtre 95 • La possibilité d’inviter l’un de vos amis à un spectacle du Théâtre 95 Pour devenir Ami du Théâtre 95 : rendez-vous à l’accueil du Théâtre 95 ou inscription sur papier libre en inscrivant vos noms, prénoms, adresse, téléphone, courriel et la cotisation de 10 € en espèces, ou par chèque à l’ordre de l’Association des Amis du Théâtre 95 à l’adresse suivante : Association des Amis du Théâtre 95 Théâtre 95 Allée du Théâtre - BP 70098 95021 Cergy-Pontoise Cedex 01 AB O N N EM E N T S G R OU P E S ABONNEMENT 3 SPECTACLES 18 € spectacle supplémentaire : 6 € Scolaires, associatifs ou groupes à partir de 10 personnes. OF F R E PAR TE N A I R e 400 € 8 € la place (au lieu de 16 €) Offre préférentielle à partir de 50 places, non nominatives et valables pour tous les spectacles de la saison 2014/2015, soit plus de trente rendez-vous, sur une centaine de dates. Les avantages de nos partenaires : • Des rencontres avec les équipes artistiques (comédiens, metteurs en scène) • Des visites exclusives du Théâtre 95 • Le choix et/ou l’ajout des spectacles en cours de saison • La mise à disposition de l’espace librairie pour accueillir vos invités, vos adhérents ou vos amis autour d’un cocktail • La possibilité de régler votre « offre partenaire » en 2 fois LES TAR I F S H O R S A B O N NEM EN T SPECTACLES JEUNE PUBLIC CONFERENCES-DEBATS CABARETS DE LA RUCHE (slam) BLUE MONDAYS (JAZZ) PIANO CAMPUS 16 € tarif plein 12 € tarif réduit Amis du Théâtre, + de 60 ans, personnes à mobilité réduite, familles nombreuses, groupes à partir de 10 personnes, CE, collectivités, abonnés des structures partenaires (sur présentation d’un justificatif) 8 € 12-25 ans, demandeurs d’emploi, intermittents 5 € Pass Étudiant, - de 12 ans 8 € tarif plein 5 € - de 12 ans, Pass Étudiant 3 € - de 12 ans en séances scolaires 5 € tarif unique entrée libre entrée libre gratuit sur réservation BULLETINS DE RESERVATION Cochez les spectacles et les dates des représentations choisies dans le calendrier. Chaque abonnement est nominatif. Merci de nous préciser les noms des personnes concernées pour chaque abonnement, et de remplir un calendrier par personne. Vous pouvez également télécharger des bulletins d’abonnement sur www.theatre95.com ABON N EM EN T 1 Prénom Adresse Code postal Ville Téléphone Nom Portable E-mail AMIS DU THéâTRE 95 LE PASS ami L’adhésion ami 110 € 10 € l’adhésion Ami + toute la saison INDIVIDUELS LE PASS INTEGRAL ABONNEMENT 3 SPECTACLES ABONNEMENT 3 SPECTACLES POUR LES -25 ANS ABONNEMENT 6 SPECTACLES 100 € 30 € 18 € 48 € GROUPES ABONNEMENT 3 SPECTACLES OFFRE SPECIALE PARTENAIRE 18 € 400 € scolaires, associatifs ou groupes à partir de 10 personnes 50 places valables pour tous les spectacles de la saison …/… 69 68 s ep tem b r e vendredi 26 AB O N N EM E N T 2 o c to b r e Prénom Adresse Code postal Ville Téléphone Nom Portable E-mail AMIS DU THéâTRE 95 110 € 10 € LE PASS AMI L’ADHéSION AMI l’adhésion Ami + toute la saison LE PASS INTEGRAL ABONNEMENT 3 SPECTACLES ABONNEMENT 3 SPECTACLES POUR LES -25 ANS ABONNEMENT 6 SPECTACLES 100 € 30 € 18 € 48 € GROUPES 18 € 400 € ABONNEMENT 3 SPECTACLES OFFRE SPECIALE PARTENAIRE scolaires, associatifs ou groupes à partir de 10 personnes 50 places valables pour tous les spectacles de la saison PLAC ES SUPPL ÉME N TA I R E S ABO 1 AUTRE Tarif plein Tarif réduit Tarif réduit 12-25 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, intermittents Tarif unique Conférences-Débats Nb Nb Nb Nb Nb places : places : places : places : places : TO TA L G É N É R A L ABO 1 AB0 2 AUTRE x x x €= €= €= x x x x x 16 € 12 € 6€ 8€ 5€ = = = = = CB Chèque bancaire Espèces Chèque-culture Merci de bien vouloir nous renvoyer votre/vos bulletin(s) d’abonnement(s) dûment complété(s) à l’adresse suivante : Service des réservations Théâtre 95 Allée du Théâtre - BP 70098 95021 Cergy-Pontoise Cedex 01 19 h 00 ho r ai r es 14 h 30 20 h 30 mercredi 8 Les Fourberies de Scapin 10 h 00 20 h 30 jeudi 9 Les Fourberies de Scapin 14 h 30 20 h 30 vendredi 10 Les Fourberies de Scapin 10 h 00 20 h 30 samedi 11 Les Fourberies de Scapin 20 h 30 dimanche 12 Les Fourberies de Scapin 16 h 00 vendredi 17 Allez, Ollie… À l’eau ! spectacle 10 h 30 Dominique Seux Conférence-débat 20 h 30 jeudi 6 Macbeth (The Notes) 20 h 30 jeudi 13 Cabaret de La Ruche (slam) 20 h 30 vendredi 14 La Grande Buée 20 h 30 jeudi 20 La Vie extérieure 20 h 30 vendredi 28 Money ! 20 h 30 samedi 29 Money ! 20 h 30 dimanche 30 Money ! 16 h 00 spectacle 14 h 30 ho r ai r es mercredi 5 ho r ai r es mardi 2 Le Petit Violon 14 h 30 mercredi 3 Le Petit Violon 10 h 00 mercredi 3 Camille, Camille, Camille 20 h 30 jeudi 4 Le Petit Violon 10 h 00 14 h 30 jeudi 4 Camille, Camille, Camille 14 h 30 20 h 30 vendredi 5 Camille, Camille, Camille 14 h 30 20 h 30 mardi 9 Petit-Bleu et Petit-Jaune 9 h 30 10 h 30 mercredi 10 Petit-Bleu et Petit-Jaune 9 h 30 10 h 30 jeudi 11 Cabaret de La Ruche (slam) 20 h 30 mardi 16 Natural Beauty Museum 20 h 30 mercredi 17 Natural Beauty Museum 20 h 30 vendredi 19 Concert de Noël 20 h 30 j anv i er TOTAL Mode de règlement : ………. ………. ………. ………. ………. spectacle ho r ai r es Les Fourberies de Scapin d éc em b r e ABO 2 Présentation de saison mardi 7 novembre INDIVIDUELS spectacle spectacle ho r ai r es lundi 12 Blue Monday (jazz) 19 h 00 vendredi 16 Yannick Van de Velde 20 h 30 mardi 20 Le Chant des signes 20 h 30 mercredi 21 Le Chant des signes 20 h 30 jeudi 22 Le Chant des signes 14 h 30 20 h 30 vendredi 23 Le Chant des signes 14 h 30 20 h 30 samedi 24 Le Chant des signes 20 h 30 dimanche 25 Le Chant des signes 16 h 00 vendredi 30 (date sous réserve) Robin Renucci Conférence-débat 20 h 30 15 h 00 71 70 février spectacle lundi 2 Blue Monday (jazz) jeudi 12 L’Ascension de Jipé m ar s spectacle horai res 19 h 00 14 h 30 20 h 30 horai res nos partenaires lundi 2 Blue Monday (jazz) 19 h 00 vendredi 6 Onysos le furieux 15 h 00 Nos partenaires culturels Nos partenaires de l’enseignement supérieur vendredi 6 Médée Kali 20 h 30 samedi 7 Onysos le furieux 19 h 00 jeudi 12 Cabaret de La Ruche (slam) 20 h 30 Université de Cergy-Pontoise www.u-cergy.fr Essec www.essec.fr EPSS www.epss-edu.com Conservatoire national supérieur d’Art dramatique samedi 14 Battements d’ailes 20 h 30 Jeune théâtre national www.jeune-theatre-national.com La 23e Marche la23ememarche.over-blog.com Le Grand Cercle www.legrandcercle.fr Utopia www.cinemas-utopia.org Festival théâtral du Val d’Oise www.thea-valdoise.org Festival d’Auvers-sur-Oise www.festival-auvers.com Piano Campus www.piano-campus.com Conservatoire à rayonnement régional jeudi 19 Je suis une chose qui pense jeudi 26 Quatre images de l’amour 20 h 30 vendredi 27 Quatre images de l’amour 20 h 30 samedi 28 av r i l Quatre images de l’amour spectacle 14 h 30 20 h 30 www.cergypontoise.fr www.musaiques.com www.assolaruche.fr Musaïques La Ruche 20 h 30 horai res www.cnsad.fr www.ensatt.fr Ensatt Nos partenaires de la presse France Culture VO News Radio RGB www.franceculture.fr www.vonews.fr www.radiorgb.net jeudi 9 Cabaret de La Ruche (slam) 20 h 30 Nos partenaires pour la billetterie fondations lundi 13 Blue Monday (jazz) 19 h 00 Fondation Jean-Jaurès mardi 14 Amor Mundi 20 h 30 Fnac Billetreduc Cultures du cœur mercredi 15 Amor Mundi 20 h 30 jeudi 16 Amor Mundi 20 h 30 villes vendredi 17 Amor Mundi 20 h 30 Ville de Cergy www.ville-cergy.fr Ville de Pontoise www.ville-pontoise.fr Ville de Jouy-le-Moutier www.jouylemoutier.fr Ville de Neuville-sur-Oise www.neuville-sur-oise.fr Ville d’Osny www.osny.fr Ville de Saint-Ouen-l’Aumône m ai spectacle horai res lundi 4 Blue Monday (jazz) 19 h 00 mercredi 6 V. Battaglia & M. Frésil Conférence-débat 20 h 30 lundi 11 Tu trembles 20 h 30 mardi 12 Tu trembles 20 h 30 mercredi 13 Tu trembles 20 h 30 mardi 19 Las Bodas de Rosita 14 h 30 mardi 19 Conferencia sobre la lluvia 20 h 30 mercredi 20 Las Bodas de Rosita 10 h 00 mercredi 20 Conferencia sobre la lluvia 20 h 30 jeudi 21 Las Bodas de Rosita jeudi 21 Conferencia sobre la lluvia 20 h 30 vendredi 22 Conferencia sobre la lluvia 20 h 30 samedi 23 Gaspard Proust 20 h 30 vendredi 29 Fest. cult. africaines (jeune public) vendredi 29 Festival des cultures africaines 21 h 00 samedi 30 Festival des cultures africaines 21 h 00 dimanche 31 Festival des cultures africaines 21 h 00 juin spectacle 10 h 00 10 h 00 www.ville-saintouenlaumone.fr www.ville-maurecourt.fr www.menucourt.fr www.ville-courdimanche.fr www.vaureal.fr www.eragny.fr www.ville-courdimanche.fr www.puiseux-en-france.fr www.grisylesplatres.fr Ville de Maurecourt Ville de Menucourt Ville de Courdimanche Ville de Vauréal Ville d’Eragny Ville de Courdimanche Ville de Puiseux Ville de Grisy-les-Plâtres 14 h 30 Nos partenaires scolaires 15 h 00 horai res mardi 2 Amabel mercredi 3 Amabel 20 h 30 samedi 13 Rencontres Habiter autrement de 11 h 00 à 20 h 00 mercredi 18 Haïm 21 h 00 10 h 00 www.fnac.com www.billetreduc.com www.culturesducoeur.org 14 h 30 Académie de Versailles www.ac-versailles.fr École des Plants/Cergy École du Village/Cergy École de la Louvière/Courdimanche Collège des Explorateurs/Cergy Collège des Toupets/Cergy Collège du Moulin-à-Vent/Cergy Collège et lycée Saint-Martin-de-France/Pontoise Lycée Jacques-Prévert/Taverny Lycée Paul-Émile-Victor/Osny Lycée Camille-Claudel/Vauréal Lycée Alfred-Kastler/Cergy Lycée Jules-Verne/Cergy Fondation Cognacq-Jay/Argenteuil www.jean-jaures.org Nos partenaires associatifs Ligue de l’Enseignement www.ligue95.com Espace Cesame www.espace-cesame.org Codevota www.fncta.fr Service emploi formation de Jouy-le-Moutier www.jouylemoutier.fr/les-evenements-du-sef Sauvegarde Les Louvrais www.prevention-cergypontoise.fr/les-louvrais-pontoise www.sauvegarde95.fr Sauvegarde Pontoise entreprises Société générale Stivo L’Atelier Pomme de Pain Cergy Tokyo Les Trois Fontaines Bretson MGEN www.societegenerale.fr www.stivo.com www.latelier-cergy.com pommedepain.fr www.3fontaines.com www.mgen.fr Le Théâtre 95 participe pour la seconde année consécutive à la Saison Égalité initiée par l’association H/F Ile-de-France www.hf-idf.org informations pratiques RÉSERVATIONS au 01 30 38 11 99 ou au 01 34 20 11 00 (standard) • au Théâtre 95 du mardi au vendredi de 10 h 30 à 13 h 00 et de 14 h 00 à 19 h 00 et le samedi de 14 h 00 à 17 h 30 • [email protected] • par internet sur www.theatre95.fr ADMINISTRATION au 01 30 34 20 11 00 RÈGLEMENT • par téléphone au 01 30 38 11 99 ou au 01 34 20 11 00 • à l’accueil du théâtre par carte bancaire, espèces, chèque bancaire et chèque-culture • par internet sur www.theatre95.fr Les billets doivent être réglés obligatoirement 7 jours avant la date de la représentation. Au-delà, les places peuvent être remises à la vente. ACCÈS Le parvis du Théâtre se trouve avenue Bernard Hirsch, face à la Préfecture et à l’ESSEC. • en voiture : À partir de La Défense ou de la Porte de Clignancourt, prendre l’autoroute A15, direction Cergy-Pontoise ; sortie n°9 « Cergy-Préfecture ». Suivre le fléchage « Préfecture » puis « Théâtre 95 ». GPS : Pour plus de facilité, indiquer l’adresse : 2, avenue Bernard Hirsch – 95000 Cergy-Pontoise • en RER : Ligne A3, direction Cergy-le-Haut, arrêt Cergy-Préfecture 35 minutes de Charles de Gaulle-Etoile, départ toutes les 20 minutes Depuis le parking de la gare de RER, suivre « Préfecture » par l’avenue de La Poste. Le parvis du Théâtre est juste après le tunnel, sur la gauche STATIONNEMENT Les parkings de la Préfecture et de l’ESSEC sont ouverts et gratuits les soirs de représentation (dès 18h). Les parkings du Verger et des Arts sont payants. PLAN D’ACCÈS