jeudi 6 novembre à 20 h 30

Transcription

jeudi 6 novembre à 20 h 30
l’art du vivant
Que désormais le théâtre se laisse affecter
par ce qui arrive mais aussi affecte et
fasse arriver : non par des œuvres théâtrales inédites qui dormiraient en bibliothèque, mais par une façon inédite de
faire du théâtre, une autre façon de
jouer, d’opérer la mise en œuvre, de faire
le théâtre.
Jacques Derrida
Cette nouvelle saison, la troisième dans notre
nouvel équipement, sera plus que jamais dédiée
à l’art du vivant. Ce postulat, venant d’un
théâtre de création, peut surprendre ! Pourquoi
réaffirmer ici ce qui peut nous sembler, ou devrait nous sembler, une évidence ?
Un théâtre n’a-t-il pas, par nature et depuis ses
origines, vocation à être cet espace-temps dans
lequel des êtres vivants s’adressent à d’autres,
leurs semblables ? Certes, on continue aujourd’hui de venir au théâtre, à Cergy-Pontoise
comme ailleurs, et votre présence, votre engagement lors de la saison passée, cher public, ont
été les signes heureux et nécessaires de notre raison d’être et d’agir. Ainsi, on continue d’écrire
des textes, de monter des spectacles, de rêver ses
envies assez fort parfois pour qu’elles prennent
corps, s’incarnent sur scène, deviennent l’objet
d’une rencontre, d’un partage, dans l’ici et
maintenant d’une représentation. Et pourtant
il y a quelque chose de diffus dans l’air de notre
temps qui doit nous inciter à une certaine vigilance. En effet, comme tout ce qui est vivant,
l’art théâtral est soumis aux aléas du temps, à
l’invasion des écrans, au consumérisme généralisé, à une certaine standardisation culturelle,
aux lames de fond qui traversent notre Histoire.
Comme tout ce qui est vivant, le théâtre est à la
fois fort et fragile ; il a besoin de vos soins, de
votre attention constante afin de demeurer à sa
juste place, là où il peut continuer à faire lien et
sens.
Dire cela n’est en rien rétrograde, ni même alarmiste. C’est un fait que nous constatons au quotidien tandis que se délite peu à peu le tissu
social dans lequel nous vivons, créons, venons
au théâtre. À l’ère des nouvelles solitudes urbaines et leurs pendants que sont les sociabilités
virtuelles, le théâtre et ses contraintes diverses
(déplacement, horaires, prix…) semble pourtant résister à l’effacement. Preuve s’il en est
qu’il continue de répondre à un véritable besoin ! Mais, a contrario, le théâtre n’est-il pas
aussi pour beaucoup d’entre nous une persistance, une habitude ancrée, un héritage, au sens
où l’entend Pierre Bourdieu ? Le théâtre comme
art vivant implique aussi que nous en ayons un
usage vivant, c’est-à-dire conscient et critique,
au lieu de quoi il deviendrait vite et sans crier
gare un simple produit de consommation, si
semblable à d’autres, dans sa façon d’être proposé, avalé, éliminé.
Sa finalité, trop souvent impalpable, le rend fragile lorsqu’il s’agit d’évoquer les budgets que sa
mise en œuvre implique dans un contexte de
crise économique. Que peut-on bien mesurer ?
Au nom de quel principe devrait-on le protéger
des coupes sombres que le réalisme économique
impose dans les comptes publics ? Le théâtre vit
dans un monde où la dimension matérielle domine, écrase. Ceux qui vivent et travaillent à
produire le théâtre d’aujourd’hui ne peuvent
continuer à le faire qu’à la condition d’être inscrits dans ce monde. Aussi la vie des arts vivants, et du théâtre en particulier, a-t-elle un
prix. Nous tous, artistes, responsables de lieux
de création, acteurs politiques, spectateurs,
tous impliqués à des degrés divers dans ce
« cycle vital », devons veiller ensemble à ce que
l’art théâtral reste vivace, car son affaiblissement marquerait très probablement le délitement de cette meilleure part de notre « être
collectif » dans lequel il est né et a prospéré : la
démocratie.
C’est pourquoi cette saison nous sommes heureux de créer, de coproduire, d’accueillir des
spectacles qui ouvrent ainsi notre espace à l’invention, à la reformulation, à la mise en perspective.
Du Chant des signes à un nouveau cycle autour
de la parole politique, de Natural Beauty Museum à Money !, de Camille, Camille, Camille
à Amor Mundi, nous vous proposons cette saison un programme associant des textes, des auteurs, des artistes qui développent chacun une
manière de nous adresser à nous-mêmes. « Nous
ne sommes rien, soyons tout, ou au moins
soyons quelque chose », comme a pu l’écrire
Alain Badiou dans son Éloge du théâtre.
Joël Dragutin
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la création
contemporaine :
l’identité du théâtre 95
Le projet artistique du Théâtre 95 s’élabore et se
développe dans la fabrication, l’écriture, la présentation, l’accompagnement des textes, des dramaturgies, des esthétiques d’aujourd’hui.
Nourri par l’énergie et la novation d’un territoire
singulier et évolutif, irrigué par un dialogue
constant avec les habitants de Cergy-Pontoise, devenus source intarissable de l’inspiration de Joël
Dragutin et des auteurs qui résident au
Théâtre 95, ce projet sut trouver sa légitimation
dans le choix de son implantation.
Les mythologies contemporaines qui se succèdent
au rythme hystérique de notre histoire, les termes
des crises traversées sans répit, les déséquilibres
vertigineux, l’obscurcissement politique, le questionnement des mots magiques actuels – croissance, progrès, bonheur, désir, égalité –, la
société de consommation qui digère nos mots, nos
images, nos arts et le plus intime de nos vies : autant de thématiques abordées par les artistes des
créations et des coproductions que vous allez découvrir.
Parce que la création signifie commencement,
nouveau départ, volonté de reprendre au début
et de mettre à jour, le théâtre sait transformer ces
questionnements sombres en motifs d’engagement, de motivation, d’éclaircissement, de réjouissance. Voir, s’amuser, mettre à distance
rassure, conforte, rend actif et inventif.
Parce que création signifie également recréation,
une jeune metteuse en scène se verra confier l’une
des pièces-fétiches de Joël Dragutin, Le Chant
des signes, avec pour mission de faire résonner,
vingt ans après, un texte décapant, dont les accents prophétiques n’ont pas perdu de leur puissance et de leur acuité. Cette tragi-comédie
postmoderne à l’humour grinçant fait rendre
gorge aux langues de bois, aux discours à la fois
gestionnaires et humanistes, décalqués du management et de la communication d’entreprise et qui
plus que jamais tiennent lieu de projet politique
dans nos démocraties occidentales vieillissantes.
La mission de notre temps est de développer
un humour postmoderne qui permette aux
cybernéticiens d’avoir des relations amicales avec des cardinaux, des mollahs et
des prêtres vaudous.
Peter Sloterdijk
La Vexation par les machines
nous coproduisons…
Car le monde n’est pas humain pour avoir
été fait par des hommes, et il ne devient pas
humain parce que la voix humaine y résonne, mais seulement lorsqu’il est devenu
objet de dialogue.
Hannah Arendt
De l’humanité dans de sombres temps
(discours prononcé en 1959
pour la remise du prix Lessing)
Pour que le Théâtre 95 demeure un théâtre qui
parle de notre humaine condition, de notre présent mais qui ouvre aussi des perspectives de dépassement et des horizons joyeux, inattendus,
souhaitables, nous vous attendons avec impatience.
De saison en saison, les coproductions racontent
l’histoire du Théâtre 95 avec les dramaturges de
son temps, avec les préoccupations esthétiques,
politiques, thématiques des artistes qu’il écoute,
soutient et accueille et qui, en retour, l’accompagnent et construisent cette expérience commune.
Des rencontres, des dialogues, des fidélités : de
l’amitié avant toute chose.
Nous continuons de soutenir les projets d’auteurs, metteurs en scènes, dramaturges, comédiens que nous connaissons bien, que notre public
a découverts avec étonnement et plaisir et avec
lesquels nous avons entretenu une fidélité, un
compagnonnage et une profonde résonance artistiques.
Ainsi, cette saison, nous retrouverons notamment
le Collectif Drao qui nous proposait en 2008/2009
son très noir et italien Nature morte dans un
fossé puis en 2010/2011 avec ses insolites et pragoises Petites Histoires de la folie ordinaire,
Éléonore Weber qui nous avait présenté son audacieuse première création en 2006/2007 Tu supposes un coin d’herbe…, Gerold Schumann,
dont le public cergypontain avait pu apprécier le
rigoureux et savoureux Mère Courage et ses enfants de Bertolt Brecht en 2012/2013, et de très
nombreuses mises en espace ou petites formes sur
nos scènes. Nous reverrons également Marie Montegani, dont les pétillantes Femmes Savantes en
2012/2013 nous avaient enchantés, ainsi que Valérie Battaglia, conseillère artistique du Théâtre
95 et dramaturge de Joël Dragutin depuis de nombreuses saisons et Myriam Saduis, metteuse en
scène qui a su imposer à Bruxelles et Avignon un
audacieux talent d’écriture scénique et de direction d’acteurs.
Ensemble, nous avons choisi des spectacles qui
nouent entre eux des fils thématiques, dramaturgiques, artistiques afin que le public puisse cette
saison entendre les échos de recherches communes : des destins de femmes hors normes qui
ont su traverser et transfigurer avec passion et fécondité l’histoire terrible de notre modernité –
Camille Claudel (Camille, Camille, Camille) et
Hannah Arendt (Amor Mundi) ; La Grande Buée
et les femmes de la Grande Guerre ; l’exploration
des esthétiques et des mythologies contemporaines : Quatre images de l’amour, Natural
Beauty Museum – afin que le théâtre ne devienne
pas une pratique muséale archaïque.
Et dans tous ces spectacles, une volonté commune
d’avancer vers un théâtre qui donne à voir un
monde débarrassé des oripeaux kitsch des médias
de masse, vers un théâtre ouvert, prospectif, critique et jubilatoire à la fois.
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et pour le jeune public…
« À ceux qui naîtront après nous », comme l’écrivait Brecht, nous devons beaucoup. Nous ne devons rien de moins que notre mémoire, notre
survie, une certaine forme de notre immortalité.
Les enfants, aujourd’hui trop souvent considérés
comme des consommateurs dès leur plus jeune
âge, méritent beaucoup mieux que ce que notre
société immature leur impose dans la culture de
masse qu’elle promeut.
Le théâtre – avec ses auteurs, ses metteurs en
scène, ses comédiens – est l’un des rares espaces
publics hors l’école qui s’adresse à l’enfance avec
le respect et la responsabilité nécessaires à l’épanouissement de jeunes êtres en formation.
Le respect et la responsabilité nous demandent de
nous détourner d’une part d’un monde peuplé de
princesses très belles, de sorcières très méchantes
et de chevaliers très bêtes et courageux et d’autre
part du réalisme marketing d’un monde peuplé
d’enfants bons et naïfs, de parents en rupture, de
familles métissées et recomposées avec un happy
end œcuménique.
Respect et responsabilité à l’égard de l’intelligence, de l’humour et de la pudeur enfantines
nous invitent à nous situer à la lisière de la mythologie, de la réalité contemporaine, de l’imaginaire fantastique et surréaliste. Ce que nous
tentons de faire à travers les spectacles, les ateliers, les actions hors les murs que nous proposons au jeune public au fil des saisons et que nous
proposons, in fine, à tous les publics. Car le succès de ces propositions tient aussi à la qualité de
l’échange avec les adultes, familles et enseignants,
que les jeunes pourront initier et continuer ensuite avec eux.
La saison dernière, avec J’ te ferai dire…, Joël
Dragutin a réussi une pièce inattendue, touchante
et inhabituelle, dans laquelle il interrogeait le paradoxe contemporain de la place symbolique des
enfants dans notre société : une place à la fois sacralisée et abandonnée par les adultes. En tournée, J’ te ferai dire… a confirmé notre volonté
Je travaille beaucoup en ce moment, contre
une certaine façon qu’a le marketing de
viser les enfants. Parce que dans le marketing on parle de « cibles », et aujourd’hui les
premières de ces « cibles » deviennent les
enfants. Ce qui est ainsi visé, c’est le désir
des enfants, qui est détourné de ses « objets » normaux – qui sont d’abord les parents, les proches, les enseignants et les
acteurs sociaux qui entourent l’enfance –
vers les objets de consommation.
Bernard Stiegler
Des pieds et des mains
de poursuivre vers un théâtre jeune public dont
le sujet serait justement le lien entre les mythologies enfantines et celles du théâtre, du jeu, de
l’art.
En 2014/2015, nous retournerons donc au cœur
de la création et de l’univers du théâtre, pour que
le jeune public en découvre toute la richesse,
l’épaisseur, la signification, l’histoire et la puissance. Loin, bien loin, de la disneyfication et de
la consommation du monde.
Jean-Claude Grumberg, immense auteur de
grands succès dramatiques, et Antoine Chalard,
nous entraînent dans une scénographie inspirée
du cirque, dans toute la générosité, la prodigalité
du théâtre de foire. Musique, masques, marionnettes, mimes, histoire dramatique et exubérante,
monstruosité et beauté, Le Petit Violon, avec ses
chagrins abyssaux et ses joies extraordinaires,
entre en résonance avec la vie multicolore et démesurée que s’inventent les enfants de tous les
âges…
Mike Kenny, auteur britannique reconnu, et
Odile Grosset-Grange nous révèlent un théâtre
athlétique, comme un sport de combat au service
du courage, de l’intelligence et de l’art du jeu dramatique. Allez, Ollie… À l’eau ! nous montre
qu’aujourd’hui ce théâtre « jeune public », généraliste, engagé et audacieux, constitue sans aucun
doute « la part consolante privilégiée du théâtre
français contemporain ».
Découvrez le Théâtre 95 en famille !
j o ur n ée d u pat r i m o i n e
samedi 20 septembre
visites du théâtre à 11 h 00 et à 15 h 00
La découverte de la correspondance entre un geste et une intention, de la beauté d’un mouvement,
d’un regard, d’un son, d’une couleur et de son jeu en écho avec une
autre couleur, d’une odeur, d’un
goût, d’une sensation tactile, de la
résonance sensorielle entre toutes
ces perceptions, des émotions et
des sentiments qui les accompagnent, sont des moments essentiels
pour le développement de l’intelligence dans sa globalité.
Robin Renucci
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6
2014/2015
2014/2015
septembre
mars
Présentation de saison
26 septembre / pages 8-9
avec le spectacle S’il se passe quelque chose par Vincent Dedienne
Les Contemporaines
6 & 7 mars / pages 34 à 37
Laurent Gaudé
Battements d’ailes
Elsa Solal, Alain Pierremont / Vanille Fiaux, Julie Duchaussoy
octobre
Les Fourberies de Scapin
du 7 au 12 octobre / pages 10-11
Molière / Christophe Thiry
Allez, Ollie… À l’eau !
17 octobre / page 12
Mike Kenny / Odile Grosset-Grange
6 novembre / page 13
Shakespeare / Dan Jemmett
La Grande Buée
14 novembre / page 14
René Fix / Gerold Schumann
La Vie extérieure
20 novembre / page 15
du 28 au 30 novembre / pages 16-17
Quatre images de l’amour
Amor Mundi
mai
Tu trembles
du 2 au 4 décembre / page 18
Jean-Claude Grumberg / Antoine Chalard
du 3 au 5 décembre / pages 20-21
Nouvelles du Mexique…
3 e Festival des cultures africaines
du 19 au 22 mai / pages 46 à 49
23 mai / pages 50-51
8 décembre / page 22
9 et 10 décembre / page 23
2 et 3 juin / page 54
Terry Johnson / Michael Batz
Haïm, à la lumière d’un violon
éducation artistique
du 29 au 31 mai / pages 52-53
juin
Amabel
Sophie Jabès / Marie Montegani
Petit-Bleu et Petit-Jaune
du 11 au 13 mai / page 45
one-man-show
décembre
Les 25 ans du lycée Camille-Claudel de Vauréal
du 14 au 17 avril / pages 42-43
Myriam Saduis, Franck Pierobon, Valérie Battaglia / Myriam Saduis
Gaspard Proust
Camille, Camille, Camille
du 26 au 28 mars / pages 40-41
Lukas Bärfuss / Collectif Drao
10 es échanges artistiques internationaux
écriture collective / Françoise Bloch
Le Petit Violon
19 mars / page 39
René Descartes / Xavier Maurel
Bruno Allain / Marie-Christine Mazzola
Annie Ernaux / Hugues Demorge
Money !
Je suis une chose qui pense
avril
novembre
Macbeth (The Notes)
14 mars / page 38
18 juin / page 55
Gérald Garutti
Leo Lionni / Gerold Schumann
Natural Beauty Museum
16 & 17 décembre / pages 24-25
Éléonore Weber et Patricia Allio
Concert de Noël
19 décembre / page 26
Maîtrise de Radio France / Musiciens de Saint-Julien
janvier
Yannick Van de Velde
du 20 au 25 janvier / pages 28 à 31
Joël Dragutin / Élodie Chanut
février
L’Ascension de Jipé
création collective / Louis Arene, Lionel Lingelser
Conférences-débats
Paroles politiques
Cabarets de La Ruche - les jeudis du slam
Blue Mondays - les lundis du jazz
page
page
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59
16 janvier / page 27
Récital Piano Campus
Le Chant des signes
et au fil de la saison
12 février / page 32
Hors les murs
Calendrier des représentations scolaires
Action culturelle et éducation artistique
Tarifs et abonnements
Calendrier
Nos partenaires
Informations pratiques
pages 60-61
page 62
pages 64-65
pages 66 à 68
pages 69-70
page 71
page 72
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présentation de saison
Joël Dragutin, l’équipe du Théâtre 95 et les artistes
sont heureux de vous inviter à venir découvrir la saison 2014/2015
vendredi 26 septembre
19 h 00
et à 2 1 h 00
S’IL SE PASSE QUELQUE CHOSE
UN SPECTACLE DE VINCENT DEDIENNE
S’il se passe quelque chose, c’est un spectacle.
C’est aussi un peu comme un pot-au-feu…
Mais ça ressemble quand même plus à un spectacle !
Disons que ça ressemble à un spectacle qui me ressemblerait.
J’ai choisi les meilleurs morceaux de moi (la partie tendre !),
je les ai cuisinés pour vous et maintenant je vous invite à ma
table, pour me goûter.
S’il se passe quelque chose, ça ne se mange pas mais
presque…
Réservez ! (Si vous n’aimez pas, je vous ferai une salade.)
Vincent Dedienne
un spectacle de Vincent Dedienne
imaginé avec Juliette Chaigneau et Mélanie Le Moine
mis en scène par Juliette Chaigneau et François Rollin
lumière Anne Coudret
production Ruq Spectacles
p r é s entation de saison
La société
de masse ne veut pas la culture, mais les loisirs. (Hannah Arendt)
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les fourberies
de scapin
DE MOLIÈRE
MISE EN SCÈNE DE CHRISTOPHE THIRY
Une vision nouvelle et authentique de l’œuvre et du rôle de Scapin. Hors des sentiers battus, du
théâtre de farce, la pièce en est tout aussi drôle et se révèle corrosive, poignante. Sans effet tapeà-l’œil modernisant et dans une esthétique soignée de tableaux du XVIIe siècle, Molière devient notre
contemporain.
Le monde de Scapin, une société passée ou présente ? Comme
la nôtre, les inégalités sociales sont abyssales, même entre gens
qui se côtoient. Le système D est de mise à tous les étages de la
société. Cependant, l’argent, l’amour et les plaisirs mènent la
danse ; la vie, les familles se composent et se recomposent dans
l’anomie.
Pétrie d’emprunts et de références, la pièce fait penser à un
« cartoon » avant l’heure, elle réjouit du fait qu’elle n’épargne
rien ni personne. On contemple avec consternation – et hilarité (il le faut absolument) – les tristes mécanismes de la survie
de l’espèce humaine. Pas un personnage pour rattraper l’autre, le héros est le plus méchant de tous, mais on l’aime bien,
et on a le droit ; au fond, ce n’est pas grave, contrairement à
la vraie vie, c’est du jeu.
J’aime le théâtre lorsqu’il est direct et franc, qu’il se joue des
hommes avec la frénésie de l’homme. Il a besoin de l’outrance
et de la démesure pour tisser son lien d’appartenance au
monde, à la société. Le théâtre de Molière sait rire sans peur
de la cruauté et de la bêtise.
Voilà une pièce qui exige des acteurs une vraie connaissance
du « métier », de la variété et de la finesse, et surtout beaucoup
d’humanité pour débusquer certaines scènes devenues, dans
la mémoire collective, pièces de musée.
Être original, alors qu’on fait avec de vieilles recettes, surprendre et plaire – à tous les publics… Lorsqu’on s’attache à
ces principes, cela pousse à l’exigence extrême…
Christophe Thiry
« … Rarement une “pièce du répertoire” n’aura paru si vivante, sans sacrifier à quelque “transposition contemporaine”
plus souvent hasardeuse qu’indispensable : bravo au metteur
en scène et aux comédiens de l’Attrape-Théâtre ! »
revue-spectacles.com
« Christophe Thiry sait être metteur en scène virtuose, imaginer des images baroques et féeriques, diriger ses comédiens
avec grâce… »
mardi 7 octobre à 14 h 30
mardi 7 octobre à 2 0 h 30
mercredi 8 octobre à 10 h 00
mercredi 8 octobre à 2 0 h 30
jeudi 9 octobre à 14 h 30
théâtre / accueil
jeudi 9
vendredi 10
vendredi 10
samedi 1 1
dimanche 12
octobre
octobre
octobre
octobre
octobre
à
à
à
à
à
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20
20
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h
h
h
h
h
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30
30
00
Christophe Thiry
Formé à l’Ensatt, il a débuté comme comédien sous la
direction de Giorgio Strehler, auprès de qui il découvre
également la mise en scène. Il fonde l’Attrape-Théâtre
en 1987, avec lequel il a créé plus d’une vingtaine de
spectacles réprésentés en France et à l’étranger. Artiste
complet, metteur en scène, comédien, auteur ainsi que
musicien-compositeur, chanteur lyrique et acrobate de
cirque, Christophe Thiry est un fervent défenseur d’un
théâtre ouvert sur tous les publics et intergénérationnel.
avec Laëtitia Brecy, Olivier Clerc,
Stanislas de La Tousche,
Sébastien Ehlinger, Sophie Garmilla,
Philippe Kieffer, Pierre Marzin,
Côme Thieulin
décor Christophe Thiry
et Sébastien Ehlinger
costumes Solaine Thiry
lumière Cyril David
musique Sébastien Ehlinger
un spectacle de L’Attrape-Théâtre
avec le soutien de la Drac Île-de-France,
du conseil régional d’Île-de-France,
du conseil général de Seine-et-Marne,
du conseil général des Yvelines,
de l’Adami, d’Arcadi, d’Act’Art 77,
de la Ville de Paris
de la communauté de communes du Val-Bréon,
du Théâtre Le Nickel/Rambouillet,
et de la Ferme Corsange de Bailly-Romainvilliers
L’homme n’est rien d’autre que la série de ses actes. (Friedrich Hegel)
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allez, ollie… à l’eau !
macbeth (the notes)
DE MIKE KENNY
MISE EN SCÈNE DE ODILE GROSSET-GRANGE
D’APRÈS SHAKESPEARE / ADAPTATION DE DAVID AYALA ET DAN JEMMETT
MISE EN SCÈNE DE DAN JEMMETT
Mamie Olive doit passer quelque temps chez son petitfils, car elle s’est cassé la hanche. Elle y occupera la
chambre de son arrière-petit-fils : Oliver. Ni l’un ni l’autre ne sont prêts pour se rencontrer…
Great Gran’s Great Games est une rencontre écrite en
série d’épreuves, comme un match ; un match d’improvisation au cours duquel seront abordés les thèmes de l’âge,
du lien intergénérationnel, de la peur (de l’eau, de la nouveauté, des autres) et de la nécessité de dépasser ses
peurs… C’est un match duquel les deux protagonistes sortent gagnants. L’important serait donc de participer !
Pour respecter la nature brechtienne du texte, mais aussi
pour préciser cette idée de match d’improvisation, d’histoire qui s’invente, le spectacle commencera dans un espace nu, un simple rectangle blanc au sol évoquant un ring
ou un tatami. Cette aire de jeu sera délimitée par des lignes
de tubes fluorescents qui, en s’allumant, restitueront plus
tard l’image du rectangle bleu de la piscine. Au début du
spectacle, les deux acteurs, les deux sportifs, se préparent.
Puis les personnages apparaissent devant nous, se dessinent et se précisent dans le jeu. Dès lors les acteurs ne cesseront plus d’incarner ces personnages car il s’agit avant
tout de raconter l’histoire d’Oliver et de son arrière-grandmère, en en préservant toute l’émotion et la délicatesse.
avec Philippe Beautier, Marie-Charlotte Biais
Macbeth (The Notes) n’est pas
seulement un regard ludique et
amusé sur les rouages du
théâtre : avec David Ayala, c’est
aussi une relecture radicale et
délirante d’un texte classique !
Mike Kenny
Auteur britannique phare du théâtre jeune
public, il a été traduit en français, en grec,
en allemand, en suédois, en espagnol… Il
a reçu de nombreuses récompenses pour
son écriture. En France, La Nuit électrique, mise en scène par Marc Lainé, a
été nominée aux Molières 2009.
scénographie Marc Lainé / lumière Christian Pinaud /
régie Olivier Parent
je u n e p u b lic (d ès 6 ans) / ac c uei l
Dan Jemmett
Né en 1967 à Londres, il débute en créant une compagnie
de théâtre expérimental, Primitive Science, avec laquelle il
monte des textes notamment de Müller et Brecht. Il s’installe en 1998 à Paris, et crée depuis la plupart de ses
mises en scène en France, où son travail sur Shakespeare
a particulièrement marqué les esprits.
David Ayala est un compagnon de longue date du Théâtre
95 et un acteur et un metteur en scène bien connu de
notre public, pour avoir en effet joué dans plusieurs créations de Joël Dragutin, et présenté à Cergy ses propres
spectacles sur Artaud, Debord ou Céline…
production La Compagnie de Louise
coproduction Festival L’Entorse
avec le soutien de la Fédération des œuvres laïques, de la Drac de
Poitou-Charentes, de la Ferme du buisson/Marne-la-Vallée
et de la compagnie La Controverse,
dans le cadre des « Plateaux solidaires »
La pièce Allez, Ollie… à l’eau ! de Mike Kenny
est représentée en France par Séverine Magois,
en accord avec Alan Brodie Representation, Londres.
Elle est publiée en français aux éditions Actes Sud,
dans la collection « Heyoka jeunesse ».
Un metteur en scène apparaît sur
le plateau après la répétition générale de Macbeth. Il s’adresse
au public, comme s’il s’agissait de
ses acteurs. Probablement que la
représentation ne s’est pas bien
passée, il est tendu, pressé et a
beaucoup de commentaires à
faire. Par exemple : l’acteur incarnant Macbeth a donné son monologue (l’un des plus célèbres
quand même !) beaucoup trop rapidement ? Le metteur en scène se
met alors à le jouer avec force détails pour lui montrer le bon rythme qu’il attend de lui. De même pour
l’acteur jouant le fantôme de Banquo, car il ne flotte pas correctement au-dessus du sol. Ou le portier,
qui devrait être davantage ivre. De fil en aiguille, le metteur en scène se retrouve à interpréter « la pièce
écossaise » intégralement en jouant tous les rôles, quoique dans une version bien à lui quelque peu déformée par ses notes !
« Brillant, cocasse, irrésistible. Une sacrée
célébration du théâtre et de Shakespeare. »
« Dans le rôle d’un metteur en scène passant en revue le “premier filage public” de
Macbeth, le comédien David Ayala livre
une performance d’acteur impressionnante, alternant stand up improvisé toutes
lumières allumées et tirades de Shakespeare dans la pénombre… »
avec David Ayala
vendredi 17 octobre à 10 h 30
vendredi 17 octobre à 14 h 30
collaboration artistique
Juliette Mouchonnat
jeudi 6 novembre à 2 0 h 30
production Compagnie des Petites Heures, Le Comité des fêtes
théâtre / accueil
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la grande buée
DE RENÉ FIX
MISE EN SCÈNE DE GEROLD SCHUMANN
la vie extérieure
D’APRÈS ANNIE ERNAUX
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE DE HUGUES DEMORGE
Après le succès rencontré en janvier dernier, nous avons
voulu programmer une représentation supplémentaire
de ce beau spectacle, en marge du colloque sur Annie
Ernaux organisé par l’université de Cergy-Pontoise.
La Grande Buée est un spectacle théâtral et musical qui s’attache au destin de quelques-unes de ces
anonymes qui, à l’entrée de la Grande Guerre,
voient s’affronter, au sein même de leur petite
communauté de lavandières, toutes les tensions sociales et politiques qui ont déchiré la France.
Toute une époque en musique vit autour de ce lavoir, dérisoire agora où des femmes livrent la
plainte douloureuse ou joyeuse d’un « petit peuple », conscientes de se trouver face à un drame
qui ne les épargnera pas.
Le soleil triomphe en cette journée d’août 1914. Elles
sont quatre, quatre femmes, près du lavoir. Profitant d’un rare moment de répit, elles se reposent au
son de l’accordéon. Quatre femmes qui apprennent
la nouvelle qui va précipiter la France et toute l’Europe dans la plus sanglante boucherie humaine : la
mort de Jean Jaurès.
La guerre est proche ; elles évoquent le sort de ces millions de femmes qu’une « grande lessive », une Buée
comme on disait encore à cette époque, entraîne dans un conflit qui va changer la face du monde.
La collaboration entre le Théâtre 95, le Parc naturel régional du Vexin et le Théâtre de la Vallée est axée
sur la rencontre entre le patrimoine naturel du Parc, les lavoirs, et le patrimoine immatériel, la mémoire
de la guerre. Le texte de La Grande Buée intègre des données locales historiques et cherche à proposer
les traces intimes de cette époque douloureuse dans les villes et villages du Vexin français.
René Fix
Il est auteur dramatique, dramaturge et traducteur pour l’opéra. Il est notamment l’auteur de
Vacance, Kammerspiel, La Tragédie du vengeur,
Outing, Le Spectacle de trop… Pour Gerold
Schumann et le Théâtre de la Vallée, il a traduit
et adapté L’Éveil du printemps de Wedekind,
Mon dîner avec André de Wallace Shawn et
André Grégory, et Mère Courage et ses enfants de
Brecht, spectacle présenté au Théâtre 95.
avec Nathalie Bastat, Zoé Blangez,
Antonia Bosco, Hélène Gédilaghine
scénographie Gerold Schumann
lumière Uwe Backhaus
coproduction Théâtre de la Vallée, Théâtre 95
avec le soutien du Parc naturel régional du Vexin français
en collaboration avec l’Atelier de restitution du patrimoine
et de l’ethnologie du conseil général du Val-d’Oise
projet labellisé par la Mission du centenaire de la Première
Guerre mondiale
Le Théâtre de la Vallée est en résidence d’implantation aidée par la Drac d’Îlede-France, ministère de la Culture et de la Communication, le conseil général
du Val-d’Oise et la Ville d’Écouen. La compagnie est conventionnée par le conseil
régional d’Île-de-France dans le cadre des permanences artistiques et culturelles,
elle est soutenue par la Caisse d’Épargne d’Île-de-France.
t h é âtre / cop r oduc ti on
Annie Ernaux
Née dans une famille de petits-commerçants, elle reste marquée par le clivage
entre son milieu d’origine et celui auquel
elle accède grâce à ses études. Située
« quelque part entre la littérature, la sociologie et l’histoire », son œuvre complexe
s’impose comme novatrice voire transgressive, tant sur le fond – la trahison sociale,
le sexe, la maladie, la mort – que sur la
forme, jusqu’à inventer une sorte d’autobiographie impersonnelle et collective, Les
Années, parue en 2008. Elle a publié en
mars 2014 au Seuil le journal de ses visites pendant un an à l’hypermarché des
Trois-Fontaines, sous le titre Regarde les
lumières mon amour.
Quand je suis arrivée à Cergy, j’ai eu le désir d’écrire sur
ce que ça signifiait de vivre ici, dans cette « ville nouvelle »
de la région parisienne, moi qui avais toujours vécu en province. Je me suis mise à tenir un journal dans lequel je
consignais les choses vues, entendues dans les lieux que je
fréquentais habituellement, ces lieux où l’on croise les gens,
le centre commercial des Trois-Fontaines, les supermarchés, la gare RER, les transports en commun. Une sorte
de journal extérieur pour fixer des mots tagués sur les
murs, des scènes fugitives, des conversations, ces multiples
fragments d’existence saisis aux caisses de Leclerc et d’Auchan, chez le coiffeur, dans les couloirs du métro. (…) Donner à voir ce que tout le monde voit sans voir, sans vouloir
voir, car, comme le dit Heidegger « le chemin des choses
proches pour nous autres hommes est de tout temps le plus
long et le plus difficile ». Et sans doute le plus politique.
Aujourd’hui, dans la pureté de sa mise en scène, Hugues
Demorge offre à ces choses proches un surcroît d’existence
et d’interpellation. Par cette présence absolue qu’est le
théâtre, il confère un accès direct, troublant, à notre vie
et à la vie des autres.
Annie Ernaux
Colloque Annie Ernaux
organisé par l’université de Cergy-Pontoise
mercredi 19 et jeudi 20 novembre
Renseignements et programme
au CRTF 01 34 25 60 89
Au fil des mots
adaptation théâtrale des Années d’Annie Ernaux
par les étudiants de l’association Zon’Art
mercredi 19 novembre à 17 h 30
avec Corianne Mardirossian
production L’Excès inverse
avec le soutien du Théâtre 95
vendredi 14 novembre à 20 h 30
/ v oi r page s 60- 61
jeudi 20 novembre à 20 h 30
La Vie extérieure est parue aux éditions Gallimard.
théâtre / accueil
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16
money !
ÉCRITURE COLLECTIVE
MISE EN SCÈNE DE FRANÇOISE BLOCH
Fruit d’une écriture collective ancrée dans le contexte de l’après-crise de 2008, Money ! décrypte
la finance comme une langue étrangère, et tente avec un théâtre à la fois documentaire, caustique
et dynamique de se frayer un chemin à échelle humaine à travers un sujet saturé par le discours.
Que devient l’argent que l’on verse sur
un compte ? Quels leviers déclenchonsnous en espérant que cela rapporte un
« petit quelque chose » ? À travers une
série de brefs tableaux à la fois ludiques
et critiques (musique, vidéo et chorégraphie à roulettes (sic) en prime), Money !
tente de décortiquer le fonctionnement
des banques, acteurs centraux du système économique mondial. Nourris
d’une profonde recherche documentaire, rompus aux discours des financiers, jouant avec leur vocabulaire et
leurs postures physiques, quatre comédiens nous parlent directement, ou donnent corps à des saynètes réalistes
détournées. Tour à tour banquiers,
clients, gourous de la finance, simples citoyens, travailleurs, réviseurs d’entreprise ou… acteurs conduisant un
spectacle, ils examinent avec une acidité
parfois féroce la mécanique complexe de
la logique du profit. Une mécanique qui
semble nous échapper mais dont nous
sommes tous acteurs…
Et si nous réécrivions notre rôle ?
Money ! ouvre ce débat crucial.
« Françoise Bloch a le même talent pour
détourner la forme documentaire avec
humour et fouiller dans les fissures d’
une forteresse qu’on nous vend comme
inébranlable (…) En une heure trente
d’un humour à dérider le comité directeur de la BCE (…), cette équipe du tonnerre parvient à rendre limpides les
mécanismes d’une guerre économique
dont nous sommes, malgré nous, les petits soldats. »
Une écriture collective…
Les quatre acteurs qui ont cosigné, avec la metteuse en
scène, l’écriture de Money ! sont tous issus de l’École
supérieure d’acteurs du Conservatoire de Liège.
Jérôme de Falloise est membre du Raoul Collectif (Le Signal
du promeneur). Il a, par ailleurs, créé et comis en scène
Blackbird (collectif Impakt) et joué notamment pour Galin
Stoev, Jacques Delcuvellerie et Myriam Saduis.
Benoît Piret, lui aussi membre du Raoul Collectif, a joué pour
Nicolas Luçon, Stéphane Arcas et Denis Laujol.
Aude Ruyter a joué notamment pour Galin Stoev,
Jacques Delcuvellerie et Thibaut Wenger.
Damien Trapletti a joué, entre autres, pour Jacques
Delcuvellerie et Pietro Varrasso ; il est également l’un des
membres fondateurs du TALP (Théâtre à la Place/Liège).
Françoise Bloch, quant à elle, avec sa compagnie Zoo Théâtre
(Liège), poursuit une recherche sur les rapports entre théâtre
et réalité, où l’exploration documentaire sert de matière première à un théâtre à la fois physique et critique.
Money ! est le troisième projet issu de cette démarche. Outre
son travail de mise en scène, Françoise Bloch enseigne de
façon régulière à l’École supérieure d’acteurs du Conservatoire
de Liège.
avec Jérôme de Falloise, Benoît Piret,
Aude Ruyter, Damien Trapletti
vendredi 28 novembre à 2 0 h 30
samedi 2 9 novembre à 2 0 h 30
dimanche 30 novembre à 16 h 00
théâtre / accueil
collaboration artistique Benoît Gillet
vidéo Benoît Gillet et Yaël Steinmann
scénographie Johan Daenen
assisté de Johanna Daenen
aide à la réalisation sonore Jean-Pierre Urbano
costumes Patty Eggerickx
Celui qui sait commander
une création de Zoo Théâtre
en coproduction avec le Théâtre national/Bruxelles, le Théâtre de Liège
et l’ANCRE/EDEN Charleroi
avec le soutien de l’École supérieure d’acteurs du Conservatoire de Liège
avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles (service du Théâtre)
Françoise Bloch est artiste en compagnie à l’ANCRE Charleroi.
trouve toujours ceux qui doivent obéir. (Friedrich Nietzsche)
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le petit violon
DE JEAN-CLAUDE GRUMBERG
MISE EN SCÈNE DE ANTOINE CHALARD
d’après un conte de Charles Dickens
Léo le camelot détient le secret
du bonheur et le dévoile au plus
grand géant du monde. C’est le
point de départ d’une aventure
humaine aussi drôle que poétique, un voyage à travers l’univers du cirque et des marchés
d’antan. C’est l’histoire de
Sarah, enfant sourde et muette
aux talents multiples et fascinants.
Ce n’est pas parce que le panneau « l’un des plus beaux villages de France » a
été remplacé par celui où figure un M, preuve d’un essor économique indéniable,
que je quitterais cette contrée. L’Orne, l’une des rares régions hippiques où, de
manière très visionnaire, le Théâtre 95 a tissé des liens discrets, récurrents et
anonymes. Un amour platonique dont j’ai l’honneur d’être le pont en proche
voisin de Mortagne.
« Un très beau spectacle, une histoire très émouvante qui parle
aux enfants comme aux grands.
C’est magnifique de pudeur. »
« Tout en apportant une réflexion sur la différence, la solitude et le handicap, ce spectacle est un condensé
d’acrobaties, de théâtre et de musique. À la fois tendre et merveilleux, il fera le bonheur des petits comme
des grands. »
« Un spectacle émouvant et joyeux. »
Jean-Claude Grumberg
C’est l’un des auteurs dramatiques français les plus joués. Il a été marqué à jamais par la disparition de son
père dans les camps nazis. Avant de devenir acteur puis écrivain, il a été tailleur, et c’est ce milieu qu’il
choisit comme décor pour ce qui est sans doute la pièce la plus célèbre, L’Atelier. Il est l’auteur de très nombreuses pièces, et il a également écrit pour le cinéma, notamment pour François Truffaut et Costa-Gavras.
avec Alexandra Nicolaïdis ou Irma Ferron,
Florent Malburet, David Laborie, Antoine Chalard
assistante à la mise en scène Ombeline de la Teyssonière
décors Emmanuel Briand / costumes Sophie Taïs
lumière Aurélien Amsellem / masques et marionnettes
Galina Molotov et Vladimir Kantor
un spectacle du Théâtre du Midi
avec le soutien du conseil général de Seine-et-Marne
et de l’Action culturelle de Claye-Soully
j e u n e p u b lic (dès 6 ans) / ac c uei l
Mortagne
and the Coconuts
mardi 2 décembre à 14 h 30
mercredi 3 décembre à 10 h 00
jeudi 4 décembre à 10 h 00
jeudi 4 décembre à 14 h 30
Ce n’est pas non plus sur le sillage de Chantal Thomass, récemment accourue à
M ortagne et dont l’aura a réhabilité une rue délabrée en temple des antiquaires,
fût-elle dans la lingerie, que je rebrousserai chemin. Ce n’est pas non plus la fête
du boudin, dont le Théâtre 95 est partenaire, qui avant le printemps, chaque
année, embaume les rues de parfums d’oignons savoureusement mijotés et
d’épices improbables qui m’a attiré ici, malgré les concours et médailles qui font
de Mortagne la capitale de cette spécialité charcutière.
C’est pour une ressource en plein essor qui va bouleverser l’économie locale que
je vais rester : le déboisement des haies pratiqué par les autochtones sous prétexte
de faire du bois de chauffage n’est qu’un faux prétexte. En effet, des chercheurs
indonésiens ont hybridé une variété de palmiers résistante au froid dont on voit
les premiers spécimens poindre dans les haies du bocage normand. Ces palmiers
à coco produisent des noix plus grosses que leur équivalent tropical et dont le
rendement en lait est de 17% supérieur. Moins hauts, ils sont plus faciles à récolter. La ferme productrice de beurre est en reconversion pour adapter les machines à la production de lait et d’huile ainsi que pour le traitement des dérivés
de coco. Leur feuillage plus fin permet la réalisation de textiles, une nouvelle
source d’emploi va rapidement voir le jour.
Les centres d’accueil et dispositifs hôteliers sont maintenant réservés aux tribus
M élanésiennes qui vont pouvoir enseigner les techniques de récolte et de tressage. Un bel avenir pour M ortagne s’annonce sous les cocotiers.
Nicolas Si M onin
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camille, camille,
camille
DE SOPHIE JABÈS
MISE EN SCÈNE DE MARIE MONTEGANI
Tel un cri, le texte Camille, Camille, Camille vient rappeler avec force la femme et l’artiste hors du
commun qu’était Camille Claudel au travers d’une écriture à la fois crue et poétique d’où surgissent
trois visages, trois corps, incarnant chacun l’artiste à un moment différent de sa vie. Pour que renaisse sur scène celle que l’on a cherché à museler, celle qui réclamait « la liberté à grand cri », liberté de créer, de sculpter, d’exister et pour poser la question de la place de l’artiste femme dans
la société, aujourd’hui.
La pièce de Sophie Jabès s’ouvre sur un monologue de Camille Claudel au seuil de sa mort, de Camille
Claudel à l’asile de Montdevergues. Elle est à l’image de la vieille Clotho qu’elle avait sculptée des années
auparavant et comme elle, Camille déroule le fil de ses pensées, le fil de sa vie mais dans un grand désordre
et un délire paranoïaque.
Le deuxième tableau nous projette dans l’atelier de Camille, quelques jours avant son internement. Elle s’apprête à détruire ses
dernières créations, enfermée dans une solitude destructrice où elle devient la proie de délires psychotiques et obsessionnels sombrant
peu à peu dans la folie. Elle réclame vengeance
et maudit celui qui les a abandonnés elle et ses
enfants, telle Médée. Dans le troisième tableau, on retrouve la jeune Camille Claudel.
Elle est l’élève de M. Rodin, elle est heureuse.
Elle semble déterminée dans son amour, sûre
de son talent, prête à se mesurer au maître et
à se donner à lui.
Puis on entend au loin, un chœur qui pleure
et plaint les malheurs des trois Camille, un
messager qui annonce des morts successives,
et voilà qu’elles se rencontrent, qu’elles se reconnaissent, qu’elles se causent. De ces tentatives désespérées surgit le faible espoir
d’échapper à leur destin. Pourtant chacune
d’elle accomplira le sien.
Cette jeune fille
à genoux... Cette
jeune fille nue,
c’est ma sœur !
Ma sœur Camille.
Implorante, humiliée,
à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, c’est ainsi
qu’elle s’est représentée. Implorante,
humiliée, à genoux
et nue ! Tout est fini !
Paul Claudel
Sophie Jabès
Productrice de télévision et directrice artistique en France, aux États-Unis, à Singapour, Sophie Jabès est
également autrice de nombreux romans : Alice la saucisse (Éditions Verticales), Caroline assassine (prix
Murat 2005, prix des lycéens de Saint-Ouen), Clitomotrice (Éditions Jean-Claude Lattès), L’Homme de la
mer Noire (Éditions du Rocher), La Duchesse de Singapour (Éditions Pierre-Guillaume de Roux).
Elle signe, avec La Chambre et Camille, Camille, Camille, ses premières pièces de théâtre.
Marie Montegani
Formée à l'École du TNS, elle joue sous la direction de nombreux metteurs en scène avant de réaliser sa
première création, Andromaque de Racine, et de constituer sa propre compagnie. Elle enchaîne alors les
mises en scène et, en 2007, inaugure le théâtre de l’IVT en signant l’adaptation et la mise en scène de
K. Lear, spectacle mêlant langue des signes et langue parlée. Elle s’empare ensuite du Cid, suivent Les
Femmes savantes, Esther, Vertige, qu’elle conçoit et met en scène. En 2014, elle est la coordinatrice artistique et l’une des metteuses en scène d’Alter égaux. Après Camille, Camille, Camille, elle mettra en scène
Cinéma d’Erick Boronat.
Voir, page suivante,
les 25 ans du lycée Camille-Claudel de Vauréal.
mercredi 3 déc embre à 2 0 h 30
jeudi 4 déc embre à 14 h 30
jeudi 4 déc embre à 2 0 h 30
vendredi 5 déc embre à 14 h 30
vendredi 5 déc embre à 2 0 h 30
t h é âtre / cop r oduc ti on
/ f esti va l th é âtra l du va l d’ois e
avec Nathalie Boutefeu, Vanessa Fonte,
Clémentine Yelnik et Geneviève Dang
scénographie Élodie Monet
costumes Françoise Klein / lumière Nicolas Simonin
production Les Bacchantes
coproduction Théâtre 95,
Théâtre André-Malraux/Rueil-Malmaison
avec le soutien de L’Atrium/Chaville
avec la participation artistique du Jeune théâtre national
L’équipe du spectacle remercie Reine-Marie Paris,
petite-fille de Paul Claudel, petite-nièce de Camille Claudel,
pour son soutien, ses conseils et son aide précieuse.
http://www.camille-claudel.fr
Je réclame la liberté à grands cris. (Camille Claudel)
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petit-bleu
et petit-jaune
les 25 ans du lycée camille-claudel
de vauréal
DE LEO LIONNI
MISE EN SCÈNE DE GEROLD SCHUMANN
Le lycée Camille-Claudel célèbre cette année ses 25 ans !
Partenaire privilégié du lycée, le Théâtre 95 se réjouit d’accompagner celui-ci lors de rendez-vous
destinés à faire connaître toute la richesse des formations de cet établissement qui a fait des arts sa
spécificité.
Heureux concours de circonstances, le Théâtre 95 coproduit la création du spectacle de Marie Montegani Camille, Camille, Camille, sur le parcours riche et douloureux de la sculptrice, donnant
ainsi à chacun l’occasion de redécouvrir la personnalité de celle-ci et la difficulté pour une femme
à s’affirmer en tant qu’artiste.
En écho à ce spectacle, la mairie de Vauréal et la direction du cinéma L’Antarès projetteront le 8
décembre 2014, le jour anniversaire des 150 ans de sa naissance (8 décembre 1864), le film de Bruno
Dumont Camille 1915.
Petit-Bleu vit à la maison avec Papa-Bleu et
Maman-Bleu. Il a plein d’amis, mais son meilleur
ami c’est Petit-Jaune. Petit-Jaune habite juste en
face avec Papa-Jaune et Maman-Jaune. Petit-Bleu
et Petit-Jaune sont tellement contents de se revoir
aujourd’hui qu’ils s’embrassent et deviennent…
tout verts ! Mais leurs parents vont-ils les reconnaître ?
L’album est devenu un classique de la littérature
jeunesse, tant par son approche graphique originale que par la profondeur des sujets qu’il aborde :
l’amitié, la différence et l’altérité.
Fidèle à l’ouverture culturelle qui le caractérise, le lycée poursuivra son partenariat avec le lycée
russe des métiers d’art de Togliatti (TTTiXO) dans l’Oblast de Samara.
• Du 29 septembre 2014 au 18 octobre 2014, accueil du lycée des métiers d’art de Togliatti
(TTTiXO) à Vauréal
- Elena Chebacheva, enseignante accompagnée de trois élèves et Inna Zaharova, interprète, seront
invitées par Gilles Kleczek, proviseur du lycée Camille-Claudel.
Leur immersion totale au sein des cours du Baccalauréat professionnel Artisanat & Métiers d’Art,
option Marchandisage visuel, constituera une référence pour la création d’une section similaire
souhaitée par le directeur du TTTiXo, Alexandre Motchalov.
Les échanges de pratiques pédagogiques, la visite de prestigieuses enseignes de la capitale auront
notamment pour objectif la création de présentoirs pour foulards.
- Avec le soutien de la mairie de Vauréal et de la Maison des cultures & langues du monde, deux
heures d’initiation au russe avec Irina Dabrowski (interprète) seront proposées aux élèves pressentis pour le voyage prévu fin novembre 2014.
- Les étudiants en Design de produits travailleront sur la thématique du jouet pédagogique dont
une variante sera exécutée en bois par des élèves du lycée russe.
• Du 23 au 30 novembre 2014, voyage d’une délégation d’élèves, d’étudiants et d’enseignants,
invitée par le TTTiXO et la Mairie de Togliatti
• Du 3 au 5 décembre au Théâtre 95, Camille, Camille, Camille de Sophie Jabès, mis en scène
par Marie Montegani (voir pages précédentes)
• Du 6 au 13 décembre 2014, masterclass au lycée Camille-Claudel et partage d’expériences
entre les élèves en spécialité danse des deux pays
• Samedi 6 décembre, au Théâtre 95, spectacle de danse des élèves russes
• Lundi 8 décembre à 16 h 45 au cinéma L’Antarès, projection du film Camille 1915 suivi
d’une rencontre avec Marie Montegani et à 20 h 30 au Théâtre 95, spectacle de danse des
élèves russes
Des mobiles aériens aux couleurs bleue, jaune, marron, noire, rouge, verte, scintillent sous le regard des
plus jeunes et prennent vie au fur et à mesure de la
représentation. Ils deviennent les protagonistes de ce
spectacle sur la tolérance et le respect, vibrant au
son des lames de marimba, des tambours et tambourins, d’une cythare, d’un carillon et… des pots de
fleurs !
Charlotte Plasse et Bruno Bianchi interprètent en
chant et en musique cette fable initiatique. L’association des instruments inventés par Bruno Bianchi
et de la voix soprano de Charlotte Plasse invite à une véritable découverte musicale et initie les enfants à
des sonorités nouvelles.
Leo Lionni
Né en 1910 à Amsterdam et
mort en 1999, il fait rapidement
ses premiers dessins. Il se lie
d’amitié avec Léger, De Kooning,
Calder et poursuit lui-même une
carrière de peintre.
Petit-Bleu et Petit-Jaune, son
premier livre pour enfants, paraît
en 1959. Il en fera ensuite une
trentaine d’autres.
chant, musique et jeu Charlotte Plasse, Bruno Bianchi
scénographie Bruno Bianchi et Gerold Schumann
lumière Uwe Backhaus
production Théâtre de la Vallée
mardi 9 décembre à 9 h 30, 10 h 30 et 15 h 00
mercredi 10 décembre à 9 h 30 et 10 h 30
Afin de favoriser et d’enrichir ces échanges, le lycée Camille-Claudel et le Théâtre 95 souhaitent
associer le plus largement possible les spectateurs à ces rendez-vous publics.
j e un e pub l i c ( d è s 3 a n s) / accuei l / f est i va l t h éât r a l d u va l d’oi s e
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natural beauty
museum
TEXTE ET MISE EN SCÈNE DE ÉLÉONORE WEBER ET PATRICIA ALLIO
Natural Beauty Museum met en scène la visite d’un musée d’anticipation. Les visiteurs de ce musée
sont projetés dans un monde où les émotions suscitées par la beauté de la nature auraient progressivement remplacé l’art.
avec Mathieu Montanier, Ouiza Ouyed
mardi 16 déc embre à 2 0 h 30
mercredi 17 déc embre à 2 0 h 30
t h é âtre / cop r oduc ti on
scénographie Estelle Gautier
costumes Laure Mahéo
lumière Emmanuel Valette
son et images Felix
Pour une part, ce musée serait donc
l’aboutissement d’une logique de démocratisation culturelle. Désormais, nul
besoin de s’épuiser à convaincre les gens
d’apprécier telle ou telle œuvre d’art : le
paysage est là, qui suscite des émotions
à la fois accessibles et partageables.
Deux acteurs/visiteurs quelque peu ébahis sont projetés dans une des salles du
musée un peu vide et qui s’apparente à
un laboratoire d’esthétique. Située dans
un futur proche, cette extrême valorisation de la beauté naturelle tiendrait également à l’omniprésente mélancolie
d’une nature perdue, à laquelle les gens
auraient le sentiment de ne plus avoir
accès depuis longtemps. Ce point de départ met en forme l’une de nos inquiétudes : l’hypothèse d’un monde où la
croyance dans un ordre naturel finirait
par prévaloir sur l’art et le politique.
Monde paradoxal, puisqu’il n’aurait
pourtant jamais cessé de mettre en péril
cette nature-à-préserver. Ainsi ce musée
imaginaire est-il une traversée sensible
et critique de notre sentiment du beau et
de la nature. C’est un exercice du regard, qui propose au spectateur des expériences de perception. Il n’ignore pas
l’ambivalence de la beauté, qui se mêle
à la barbarie au moins autant qu’elle
promet de nous en extirper. Il confronte
notre sens esthétique à notre sens moral,
en interrogeant notre goût du sublime et
notre quête du grandiose. Par glissements successifs, il se fait aussi machine
idéologique. Et l’amour de la nature,
avec la dimension édénique qui le caractérise, s’y transforme alors en émotion
plus inquiétante.
Éléonore Weber et Patricia Allio
Toutes deux autrices et metteuses en scène, elles travaillent
ensemble depuis 2008, année où elles écrivent un manifeste
« Symptôme et proposition », dans lequel elles se donnent
pour tâche d’investir des renversements normatifs et des impensés de notre époque. Proches du théâtre documentaire,
elles écrivent et élaborent leurs matériaux, prélèvent des
échantillons du réel et conçoivent des dispositifs qui mettent
en crise la place du spectateur et la nature de la représentation. Cette démarche les conduit à aborder certains cas ou expériences limites, comme l’amputation volontaire et le
télémarketing humanitaire dans leur pièce Un inconvénient
mineur sur l’échelle des valeurs, ou la Caminata Nocturna, jeu
de rôle mexicain où de vrais migrants jouent à la police des
frontières américaine et proposent à des touristes de se mettre
dans la peau de clandestins, dans leur seconde pièce Primer
Mundo. Dans leurs créations, elles s’attachent à renverser nos
perceptions normatives, et font en sorte que ce qui peut apparaître à première vue comme un symptôme soit finalement
perçu comme une proposition, c’est-à-dire une invention.
« Tandem de choc pour spectacle poil à gratter. Les AllioWeber aiment se confronter (et nous confronter par la même
occasion) au non-consensuel, aux aspérités de notre époque,
à ses marginaux, à ses recoins obscurs… »
une création de Allio et Weber
coproduction Festival d’Automne, Centre Georges-Pompidou,
Parc de la Villette, Théâtre 95, La Filature/Scène nationale de Mulhouse,
La Halle aux Grains/Scène nationale de Blois,
MA Scène nationale/Pays de Montbéliard,
Le Moulin du Roc/Scène nationale de Niort
avec le soutien de la Drac Île-de-France et de la Scène nationale 61
en partenariat avec Bubble Tree / Pierre Stéphane Dumas
La beauté n’est qu’un piège tendu par la nature à la raison. (Voltaire)
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concert de noël
PAR LA MAÎTRISE DE RADIO FRANCE ET LES MUSICIENS DE SAINT-JULIEN
yannick van de velde
récital piano campus / prix du théâtre 95
Ce festival, consacré à la découverte de
jeunes talents et à leur promotion, est
une grande « fête du piano », et un
concours international dans un esprit
d’audace, de dynamisme et de jeunesse.
Le Théâtre 95 offre cette soirée permettant au lauréat du Piano Campus d’Argent et Prix du Public 2014 de se
produire.
Ce prix est la traduction concrète du
partenariat fort qui unit le Théâtre 95
et le festival.
Depuis le Moyen-Âge on chante pour célébrer Noël. Les « noëls » sont ces chansons en langue vernaculaire,
ou parfois en patois régional, qui célèbrent de façon imagée la naissance du Christ. Aux XVIIe et XVIIIe
siècles, de nombreux compositeurs tels que Charpentier, Delalande, Balbastre, Dandrieu, Daquin publient leurs versions de ces mélodies que tout le monde a en tête. Le programme « Joseph est bien marié »
puise à la source des noëls anciens et traditionnels. Les voix d’enfants de la Maîtrise de Radio France,
mêlées au son des instruments anciens des Musiciens de Saint-Julien, nous garantissent une soirée aussi
émouvante que réjouissante.
Maîtrise de Radio France
La Maîtrise a été fondée en 1946 par Henry Barraud et
Maurice David, et constitue l’une des premières expériences en France du système dit de « mi-temps pédagogique ». Ce chœur d’enfants est associé aux
orchestres de la Radio, mais est aussi sollicité par des
orchestres du monde entier. Les élèves sont recrutés
après des auditions nationales et bénéficient d’un enseignement totalement gratuit de l’école élémentaire
jusqu’au baccalauréat.
la Maîtrise de Radio France
dirigée par Sofi Jeannin
et les Musiciens de Saint-Julien
dirigés par François Lazarevitch
vendredi 19 décembre à 20 h 30
m u s i q u e / en pa r tenar iat av ec le fe s tiva l d’a u ve rs - s u r- ois e
Yannick Van de Velde
Il est né à Anvers en 1990. En 2000, il gagne son premier prix au concours Jong-Tenuto. Il a ensuite étudié
auprès de Jean-Claude Vanden Eynden et Jan Michiels. Il étudie en ce moment à l’Universität der Kunste
dans la classe de Klaus Hellwig. Il a également suivi des masterclasses avec de nombreux grands maîtres.
Interprète des concertos de Mozart, Beethoven, Grieg, Schumann, Chopin, Liszt, Tchaikovsky, Chostakovich,
Prokofiev, Ravel, Bartok et Rachmaninoff, il a notamment gagné le premier prix au concours Dexia Classics
en 2007. En 2012, il a reçu le Prix de la Fondation Chopin/« Artiste de l’année ». En 2013, il a été demi-finaliste du concours Reine-Elisabeth de Belgique et a reçu le prix Walckiers-Carbonelle. La même année, il a
également remporté le prix Nany Phillepart.
À ces occasions, il a collaboré avec des chefs tels que Erich Lederhändler, Etienne Siebens, Michael Hoffstätter, Ivo Venkov, Jan Steenbrugge et les orchestres het Symfonieorkest van Vlaanderen, Orchestre royal de
chambre de Wallonie, Il Nuovo Musici, Jeugd en Muziek Orkest Antwerpen, Bruoscella Orchestra…
Il s’est produit aux États-Unis, en Belgique, aux Pays-Bas, en France, en Espagne, en Italie, en Suisse, au
Portugal, en Allemagne et en Autriche dans des salles renommées.
Il est régulièrement invité par les festivals Harmos (Portugal) et Encuentro de Santander (Espagne).
Au cours de la saison 2014/2015, il interprètera les concertos de Schumann, Brahms et Prokofiev lors de
différents concerts avec orchestre.
En juin 2015 il fera une série de concerts en Chine, où il jouera notamment au National Theatre de Beijing.
vendredi 16 janvier à 20 h 30
gratuit sur réservation
m usi q ue / en par t en a r i at av e c pi a n o ca mp u s
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le chant des signes
DE JOËL DRAGUTIN
MISE EN SCÈNE DE ÉLODIE CHANUT
Joël Dragutin a confié à Élodie Chanut, jeune metteuse en scène,
l’une de ses pièces « cultes», Le Chant des signes. Pièce conçue
comme une partition musicale, une variation autour du discours politique, social, culturel et mythologique de notre temps. Un temps
où les révélations et les instantanés de Barthes et Baudrillard, où
les incisions et opérations sociologiques de Goffman et Bourdieu deviendraient évidence, normalité, quotidien. Un temps où les formatages, les standardisations, les banalisations sembleraient des
finalités inexorables.
Joël Dragutin est un chercheur, un « pêcheur de perles », il traque et
met en lumière les paroles toutes faites, la langue de bois et s’en amuse.
Dans Le Chant des signes, son personnage principal est ce langage et
les hommes en sont les outils. Ces femmes et ces hommes éprouvent encore ce besoin vital de réunion, d’assemblée face à l’atomisation humaine et cette réunion politique semble tenir plus d’un rituel du langage
qui rassure que d’un langage qui engage. Avant vous disiez « je te donne
ma parole » et l’arrangement était conclu, aujourd’hui, si vous dites :
« je te donne ma parole », on vous répond : « tu peux me signer ce papier ? ». C’est cela que j’ai envie de questionner en mettant en scène Le Chant des signes : Le langage engage-t-il encore la personne qui l’utilise ? Dans mon travail de metteuse en scène, je demande aux acteurs
de s’engager physiquement à l’intérieur du texte afin d’en dégager le rythme de la parole et du corps.
L’écriture de Joël Dragutin est radicale, j’ai été étonnée de voir à quel point les sujets politiques qu’il a
écrits il y a vingt ans sont toujours d’actualité. Dans ma mise en scène, ce langage politique deviendra
partition et le langage corporel des comédiens sera travaillé vers un mouvement chorégraphique. Comme
si cette réunion commencée il y a vingt ans continuait depuis et se répétait à l’infini sans qu’il en sorte
rien de concret. Je serai accompagnée pour cela du chorégraphe Olivier Chanut, complice de plusieurs
de mes mises en scènes.
Élodie Chanut
mardi 2 0 janvier à 2 0 h 30
mercredi 2 1 janvier à 2 0 h 30
jeudi 22 janvier à 14 h 30
jeudi 22 janvier à 2 0 h 30
vendredi 23 janvier à 14 h 30
vendredi 23 janvier à 2 0 h 30
samedi 24 janvier à 2 0 h 30
dimanche 2 5 janvier à 16 h 00
th é ât re / créati on
distribution en cours
chorégraphie Olivier Chanut
scénographie Yves Bernard
lumière Pascal Noël
production Théâtre 95
avec la participation artistique du Jeune théâtre national
et le soutien de l’Ensatt
Joël Dragutin
Après huit années
de travail dans le
nord de la France,
où il met en scène
de nombreux auteurs contemporains
(Étienne Catallan,
Georges Michel,
Franz Xaver Kroetz,
Michel Vinaver, Vaclav Havel…), il
crée en 1985 sa
première pièce, La
Baie de Naples, qui
sera jouée à Paris,
puis en tournée en
France et à l’étranger : Moscou, SaintPetersbourg, New
York, Montréal,
Manchester, Birmingham…
En 1989, il fonde à
Cergy-Pontoise le
Théâtre 95 où il a
depuis créé toutes
ses pièces, parmi
lesquelles : Eau de
Cologne (1988), Le
Chant des signes
(1992), Tant d’espace entre nos baisers (1993), Sens
unique (1997),
Haute altitude
(2001), Grande vacance (2004), Petits voyages au bout
de la rue (2007),
Une maison en Normandie (2012)…
En 2014, il a présenté une création à
destination du
jeune public, J’ te
ferai dire…, et
poursuivi sa galerie
de Portraits…
Élodie Chanut
Ancienne élève du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, elle a joué
sous la direction de nombreux metteurs en scène, et a été l’assistante de Sotigui
Kouyaté. Elle a notamment mis en scène Godard, Maïakovski, André Frénaud…
Le langage est un ensemble de citations. (Jorge Luis Borgès)
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Joël Dragutin, vous avez écrit et mis en scène Le Chant des signes en 1994, c’était votre sixième
texte théâtral. Que signifiait alors écrire du théâtre pour vous ? Votre démarche d’auteur est-elle
toujours la même aujourd’hui ?
Pour ma part, écrire pour le théâtre, c’est tenter de rendre compte de ce qui fonde nos identités collectives
et individuelles, nos comportements, nos représentations, nos croyances ou nos réflexes. Toutes ces dimensions de nos vies sont en partie déterminées, conditionnées par ces mythologies contemporaines dans
lesquelles nous sommes inscrits, la plupart du temps sans que nous en ayons vraiment conscience : l’impératif de bonheur individuel, la consommation, le progrès technique, l’« open space » planétaire… Ces
mythes évoluent avec le temps, se transforment ou s’affaissent, sont remplacés
par d’autres qui émergent. Des penseurs parmi lesquels Jean Baudrillard,
Michel Foucault, Erwing Goffman, Pierre Bourdieu et même Hannah Arendt
ont influencé mon regard. J’ajouterai aujourd’hui Peter Sloterdijk qui me
paraît avoir pressenti le mieux les mutations à l’œuvre dans notre rapport au
collectif. Toute cette pensée, croisée avec l’observation attentive de ceux qui
vivent ici, sur ce territoire de Cergy-Pontoise, a nourri mon écriture depuis
le départ.
Aujourd’hui, ma démarche d’auteur reste globalement la même, même si elle
est progressivement devenue moins radicale en prenant davantage en compte
la complexité et les contradictions de l’humain.
Les personnages de mes pièces plus récentes (Petits voyages au bout de la
rue, Une maison en Normandie, J’ te ferai dire…) sont davantage incarnés,
plus vivants. Ils entretiennent un rapport plus dialectique avec les différents
déterminismes sociaux. Ils se débattent, parfois de façon pathétique, avec les
forces mortifères auxquelles ils sont confrontés. En ce sens, ils nous ressemblent sans doute davantage.
Le titre Le Chant des signes évoque la fin d’un monde. Pensez-vous que
ce monde soit entièrement révolu vingt ans après ? Qu’est-ce qui selon vous
a réellement changé en vingt ans ?
La pièce met en jeu la parole politique. Cette parole, en soi, est censée fonder
symboliquement notre relation au collectif. Elle précède l’action, l’annonce,
la rend lisible à tous. Il y a vingt ans, alors que les grandes euphories politiques de la fin des années 60 se dissolvaient peu à peu dans le cynisme des années 80, la parole politique
n’entretenait déjà plus qu’un rapport distant avec le réel. Elle devenait incantatoire, une sorte de parole
magique. Le Chant des signes racontait cette violence symbolique qui nous était faite au travers de ce
rapport perverti : les mots n’étaient plus que des signes, oublieux du sens, interchangeables.
Pourtant, il y a vingt ans, il existait encore une sorte d’euphorie. On était juste après la chute du Mur,
la fin de l’apartheid, l’Histoire était encore en mouvement ! Mais l’Europe, le « village global », le mix
culturel ne font plus recette. Les politiques ne parviennent plus à nous les vendre.
Aujourd’hui, en 2014, le monde d’Hermès a triomphé. Le politique n’est plus qu’un des champs d’ap-
th é ât re / créati on
Les limites de mon langage
plication du marketing communicationnel. La parole politique a été volontairement réduite à des « éléments de langage » concoctés par des agences de conseil et qui n’ont d’autre finalité que de « communiquer
qu’on communique ». En ce sens, dans sa radicalité, Le Chant des signes était prémonitoire et donc plus
actuel que jamais.
Quel serait selon vous un « après-Chant des signes » ? Quel renouveau possible pour la parole politique ?
La crise de défiance actuelle vis-à-vis du politique provient avant tout de l’usure des concepts et des signes
utilisés. C’est une crise du langage qui ne touche pas que le champ de la politique, mais aussi l’ensemble de l’espace symbolique. Le théâtre lui aussi depuis quelques années se défie du langage, texte ou parole. Il est devenu moins
textuel et fait la part belle à d’autres modes d’expression : mouvement des
corps, sons, images… Les politiques semblent rester malgré tout accrochés
aux mots, même si l’image prend une part croissante dans la communication
politique. Mais l’image elle-même, à force de manipulations (dans la presse,
sur Internet, sur les réseaux divers), est en train de subir un désaveu semblable. La parole politique doit redéfinir son rapport au réel.
Qu’est-ce qui vous a poussé à confier l’une de vos pièces à de jeunes comédiens dirigés par une jeune metteuse en scène ? Et pourquoi Le Chant
des signes en particulier ? Qu’en attendez-vous en tant qu’auteur ?
J’ai toujours écrit et monté mes textes dans une forme d’urgence. Pour cette
saison, j’ai eu cette envie de confronter mon écriture, ma vision critique, mon
esthétique théâtrale au regard de la jeune génération. Cela me permet de mesurer la persistance de leur pertinence. La mise à distance qu’une jeune metteuse en scène travaillant avec de jeunes comédiens saura instaurer vis-à-vis
de mon écriture m’intrigue, m’inquiète aussi !
Outre cette curiosité, légitime pour un artiste, de voir ses œuvres vivre leur
vie, j’éprouve aussi l’envie de transmettre ce qui m’a animé en tant qu’auteur.
Si j’ai choisi de confier Le Chant des signes à une équipe jeune, c’est évidemment que le questionnement que porte ce texte, à savoir l’avenir de la dimension collective dans nos sociétés occidentales, est à présent l’affaire de cette génération. Qu’a-t-elle
à dire de l’Europe, du chômage, de la misère, de la mondialisation, de la culture à l’ère des replis identitaires, de l’humour obligatoire et du cynisme généralisé ? Ce que ces jeunes artistes feront de cette pièce,
la façon dont ils vont s’en emparer nous apprendra sans doute beaucoup sur leur rapport à la chose politique et cela me paraît déterminant.
propos recueillis par Géraud Bénech
signifient les limites de mon propre monde. (Ludwig Wittgenstein)
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L’ascension de jipé
CRÉATION COLLECTIVE
MISE EN SCÈNE DE LOUIS ARENE ET LIONEL LINGELSER
Un changement climatique violent a
chamboulé tout l’équilibre de la Terre…
et de Jipé !
Nous sommes sans doute en France dans
une petite ville de province qui jadis était
une petite ville de province comme les autres. Mais depuis quelques années, un violent changement climatique soumet la
totalité de la Terre à des conditions météorologiques extrêmes et imprévisibles. Le
monde est déréglé : il neige au Sahara, c’est
la canicule au Groënland et, sous nos latitudes, tempêtes, pluies diluviennes et inondations font désormais partie du quotidien.
Depuis que Christine a été emportée dans
une tornade il y trois ans, son mari, Jipé est
paumé. Il est reclus dans sa maison, dilapide l’argent des allocations familiales dans
l’alcool et délaisse ses enfants Bart et Lidie.
Alors qu’il n’est pas loin de toucher le fond,
il fait d’étranges rêves prophétiques dans
lesquels sa femme disparue annonce son retour.
Les dérèglements climatiques s’intensifient tandis que les peurs, les colères et les désirs intimes de chacun
s’exacerbent. Le fantôme de Christine se dessine dans la pluie, sa voix se fait entendre dans le vent et
une tornade qui porte son nom menace bientôt la maison. Dans le coeur de Jipé naît alors le projet fou
et poétique de retrouver Christine dans la tornade.
avec Sophie Botte, Olivia Dalric,
François Praud, Alexandre Ethève
scénographie Tomoyo Funabashi / costumes Karelle Durand
lumière Mathias Roche / bande-son Jean Thévenin
création des masques Louis Arene
directeur technique, effets plateau Julien Cocquet
production Munstrum Théâtre
coproduction La Filature - Scène nationale de Mulhouse
avec le soutien de la Drac d’Alsace, de la Ville de Mulhouse,
du Centquatre Paris, de l’Espace Tival, du Créa de Kingersheim,
du Préo/Oberhausbergen, du Triangle/Huningue,
du Théâtre Montfort/Paris, du Théâtre 95 et du Théâtre de Vanves
Louis Arene et Lionel Lingelser
Ils sont tous deux issus du Conservatoire
national supérieur d’Art dramatique. Le
premier est pensionnaire à la ComédieFrançaise depuis 2012. Le second a notamment joué sous la direction de
Jean-Michel Ribes, Omar Porras et
Philippe Calvario… Ils ont fondé ensemble le Munstrum Théâtre en 2012.
jeudi 12 février à 14 h 30
jeudi 12 février à 2 0 h 30
courrier
des spectateurs
Monsieur le Directeur,
Monsieur le Directeur,
En tant que fidèle et assidue spectatrice du
Théâtre 95, je me permets de prendre la plume
aujourd’hui afin de vous faire part de mon avis.
Car il me semble que c’est toujours intéressant
pour vous de connaître les avis de votre public,
non ?
En effet, je viens depuis des années et ai vu nombre de pièces, pas toujours mémorables, mais
toutes instructives à un niveau ou à un autre.
Avec le temps, j’ai appris à connaître votre écriture et à aimer vos textes et je me fais un devoir
de ne jamais les manquer.
Aussi, je me réjouissais de venir découvrir votre
dernière pièce J’ te ferai dire…
L’arrivée dans la salle tout d’abord fut assez laborieuse : avec tous ces parents et leurs enfants
gesticulants, n’arrivant pas à trouver leur
place… mais passons, car ce n’est pas le plus important.
Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant les
acteurs sur la scène !
Un homme ayant dépassé la cinquantaine au
crâne dégarni jouant au chevalier de l’espace,
une femme de plus de quarante ans pleurnichant et affublée de couettes, une jeune femme
parlant d’une voix de crécelle et qui tire la
langue à tout va et à tout le monde, quant à la
troisième, elle entortille les manches de son
sweet-shirt durant toute la pièce tout en se promenant avec un petit cheval rose ! Quel sens à
ce délire régressif ? A moins qu’il s’agisse là d’un
parti pris intellectuel de mise en scène qui m’aurait échappé ? Je ne comprends pas l’intérêt
d’une telle supercherie, qui, si elle peut berner
des enfants de 7-8 ans, n’a pas trompé les
adultes, que nous sommes ! Réfléchissez-y pour
la prochaine fois ! Merci de votre attention !
Je tenais à vous dire toute ma déconvenue
concernant le spectacle Le Banquet de la vie
imaginé par une dénommée Léa Dant auquel j’ai
assisté le 15 Novembre 2013.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que
pour avoir le droit de participer à ce « banquet »
il était exigé par votre théâtre que chacun apporte avec lui « quelques victuailles à partager
avec les autres spectateurs », alors que nous
avons payé notre place au tarif normal, comme
il se doit, et que nous n’avons pas même bénéficié ne serait-ce que d’une réduction symbolique ! Quand on invite des gens à un banquet,
on ne leur demande pas d’apporter ce qu’ils
vont manger !
Par ailleurs j’ai découvert une fois sur place que
tous les spectateurs ne jouaient pas le jeu
puisque certains d’entre eux sont arrivés les
mains dans les poches et ont pu néanmoins déguster tranquillement les plats que les autres
spectateurs plus honnêtes et scrupuleux avaient
confectionnés pour l’occasion, sans compter que
les organisateurs avaient pris soin de bien mélanger ce que les uns et les autres avaient apporté, ce qui fait que je me suis retrouvé à
avaler un morceau de pizza froide mal décongelée, et un œuf dur plus très frais… et rien de ce
que mon épouse avait cuisiné (une excellente
tarte aux légumes frais et une délicieuse crème
caramel parfumée à l’orange), tout en devant
écouter pendant une bonne heure et demie des
gens que je ne connais pas raconter des bribes
de leur vie plutôt sinistre et assez banale.
Si votre brochure m’avait informé de ce qui allait se passer réellement au cours de cette soirée,
il est plus qu’évident que j’aurais choisi d’inviter des amis « de mon choix » pour passer une
soirée sympathique dans un restaurant « de mon
choix » et pour un prix à peu près équivalent.
Cela s’appelle, monsieur le Directeur, de la publicité mensongère !
Je ne vous salue pas !
E. Teygnot, Saint-Ouen-l’Aumône
Nicolas Berthier, Éragny
théâtre / accueil
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34
les contemporaines :
laurent gaudé
vendredi 6 et samedi 7 mars
Avec deux spectacles et deux rencontres, le Théâtre 95 est heureux d’offrir à son public la possibilité
de découvrir l’œuvre et la personne de Laurent Gaudé, écrivain prix Goncourt et dramaturge de
tout premier plan. Nous poursuivons ainsi notre mission de soutien et de promotion des auteurs
contemporains, mission qui est aussi l’une de nos raisons d’être et notre identité. Laurent Gaudé a
bien voulu répondre à la traditionnelle question : « Pourquoi écrivez-vous ? » :
J’écris pour ne pas me laisser en paix. Parce que
ne pas écrire serait un renoncement. Une paresse
de l’esprit et du désir. L’homme que je serais
alors me semblerait défait et repus. J’écris car
cela me force.
J’écris pour avoir des milliers d’années, connaître
des foules de sentiments contradictoires. J’écris
pour vivre sous des paysages étranges, à des
époques passées. Pour plonger dans des vies qui
me sont étrangères et être solidaires de frères
éloignés. Je suis vieux. Je suis jeune. J’ai traversé
des deuils et des batailles. J’ai connu d’immenses
plaisirs. Je suis une femme. Une mère. Un voyageur égaré. J’écris pour embrasser cette foule
d’hommes que je convoque en mon esprit et que
je fais camarades de pensée.
J’écris pour donner à voir le monde qui me
hante. Un monde qui se construit au fil des lectures, au gré des rencontres, un monde imprégné
de mes peurs, de mes voyages, de mes fantasmes.
J’écris car je sens, la nuit, que cela grouille en
moi.
J’écris pour offrir l’hospitalité. Mes textes de
théâtre attendent qu’on s’empare d’eux. Ils sont
comme des pièces vides qui rêvent d’être habitées. Je les ai élaborés en pensant que d’autres
viendront y séjourner : des metteurs en scène, des
comédiens, des spectateurs. Chacun aménagera
ces espaces à sa dimension. J’écris pour être habité.
De toutes ces raisons, je ne sais laquelle est décisive et laquelle accessoire. Il y en a mille autres
encore. J’écris parce que j’ai peur. Parce que
j’aime travailler la nuit. Parce que j’ai hâte de
textes à venir. J’écris par pur plaisir.
Laurent Gaudé
vendredi 6 mars
à 15 h 00 Onysos le furieux
à 2 0 h 30 Médée Kali
samedi 7 mars
à 15 h 00 Lect ure-dédic ac e par Laurent Gaudé
à 17 h 00 Pr ésentation des t ravaux de l’atelier
Les Co ntemporaines dirigé par Thierr y Le Gall
à 19 h 00 Onysos le furieux
à 2 1 h 00 Dîner-débat avec Laurent Gaudé
en partenariat avec les éditions Actes Sud
l e s con t emp o ra ines : laur ent gaudé
Aucune frontière ne vous
Laurent Gaudé
Né en 1972, il vit à Paris. Après le baccalauréat, il fait des études de Lettres modernes,
jusqu’à la préparation d’une thèse en Études
théâtrales. Passionné de théâtre, il décide de
se consacrer à l’écriture.
En 1997, sa pièce Onysos le furieux est publiée par Théâtre Ouvert. Elle y est mise en
voix par Hubert Gignoux, puis mise en scène
au Théâtre national de Strasbourg par Yannis
Kokkos en 2000.
En 1999 il publie Combats de possédés ; traduite en allemand, la pièce est jouée à Essen
dans une mise en scène de Jürgen Bosse,
puis elle est montée en français par Patrick
Sueur à Château-Gontier.
En 2001, Michel Favory met en scène
Pluie de cendres (Éditions Théâtre Ouvert) au
Studio de la Comédie-Française, puis Cendres
sur les mains est créée par Jean-Marc Bourg à
la Chartreuse de Villeneuve-Lès-Avignon durant le Festival 2001 (le spectacle est repris
en 2002 à Théâtre Ouvert et au Théâtre des
Treize-Vents à Montpellier).
Au Théâtre du Rond-Point, Philippe Calvario
met en scène Médée Kali à l’automne 2003,
et Jean-Louis Martinelli présente Les Sacrifiées au Théâtre Nanterre-Amandiers en
2004.
Pour le théâtre, Laurent Gaudé a également
écrit Le Tigre bleu de l’Euphrate, Salina,
Sofia Douleur, Sodome, ma douce, Mille orphelins, Caillasses…
Il a par ailleurs publié plusieurs romans : Cris
(2001), La Mort du roi Tsongor (Prix Goncourt
des lycéens 2002, Prix des libraires 2003),
Le Soleil des Scorta (Prix Goncourt 2004),
Eldorado (2006), La Porte des Enfers (2008),
Ouragan (2010), Pour seul cortège (2012) et
plusieurs recueils de nouvelles ainsi que des
récits pour la jeunesse.
Ses œuvres sont presque toutes parues aux
éditions Actes Sud.
(voir détails sur les spectacles pages suiva ntes)
laisse passer sereinement. Elles blessent toutes. (Laurent Gaudé)
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onysos le furieux
médée kali
DE LAURENT GAUDÉ
MISE EN SCÈNE DE BRUNO LADET
Dans une station de métro
de New-York, un homme
s’adresse à nous. Son histoire a commencé depuis
trois millénaires. Onysos
parle et rajeunit, il crée des
images, convoque des
mondes profonds, sacrés,
habités… Nous sommes les
témoins de ses orgies, de
son incendie, de sa cruauté.
Sa présence est charnelle, il
va revivre la danse, la
transe, une sexualité démchaînée.
C’est une épopée, un
voyage où l’on passe de
New-York à Babylone, en
une respiration.
Onysos porte la parole de
ceux qui sont humiliés dans
cette société qui broie l’humain. À la violence de la civilisation, Onysos oppose sa
fureur. Laurent Gaudé
s’approprie le mythe dionysiaque, le réinvente.
avec Giovanni Vitello
DE LAURENT GAUDÉ
MISE EN SCÈNE DE MARGHERITA BERTOLI
La Médée Kali de Laurent Gaudé
est un texte à la fois violent et poétique qui représente les personnages mythiques de Médée, de la
déesse Kali et de la Gorgone dans
un unique corps de femme soumis
aux contradictions propres aux
passions de l’être humain. La
toute-puissance de ces personnages souligne ainsi paradoxalement l’extrême fragilité et
faiblesse des sentiments humains.
Cette Médée, en retournant sur le
lieu du meurtre de ses enfants,
voyage non seulement d’un pays à
l’autre mais également dans son
espace intérieur. Elle se remémore
ainsi son passé : de son enfance à
la rencontre fatidique avec Jason.
Par la parole autant que par les
actes, elle règle alors ses comptes
avec sa passion dévastatrice.
« On ne peut s’empêcher de saluer la performance d’acteur… Mise en
scène, jeu et texte, se fondent en une alchimie curieuse, dans une pièce intrigante et envoûtante. »
« Le texte de Gaudé nous parvient en
pleine poire avec une myriade
d’images… C’est du théâtre comme on
aimerait en voir plus souvent. »
collaboration artistique Elisa Ghertman
musique Thomas Merland
production Nouvelle Éloïse
coproduction Centre culturel Robert Desnos/Ris-Orangis
avec le soutien de la Ville de Cergy, du conseil général du Val-d’Oise,
de Cap Antigone, de La Martingale,
et de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise
l e s con t emp o ra ines : laur ent gaudé
avec Karine Pedurand
régie Dimitri Robert
vendredi 6 mars à 15 h 00
samedi 7 mars à 19 h 00
vendredi 6 mars à 2 0 h 30
production Compagnie Kamma
avec le soutien de L’Archipel/Scène nationale de Guadeloupe
et de la MC93/Bobigny
Dans ton combat contre le monde, seconde le monde. (Franz Kafka)
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battements d’ailes
DE ELSA SOLAL ET ALAIN PIERREMONT
MISE EN SCÈNE DE VANILLE FIAUX ET JULIE DUCHAUSSOY
Être est toujours un étonnement
philosophique. Ces personnages,
leurs récits, métamorphoses et
aventures, nous invitent à réaliser combien les stéréotypes sont
ancrés dans notre vie quotidienne et à observer le monde
avec un regard nouveau, à nous
tenir en devenir…
Peut-on être l’auteur de son existence ? Est-on libre de choisir son
identité ? Qu’est-ce qu’être femme
ou homme ? Une création artistique centrée sur la construction
des stéréotypes, ainsi que sur ce
qui les pérennise tout en les reconfigurant sans cesse. Car c’est là
une des caractéristiques des stéréotypes avec celle de leur transversalité aux autres rapports sociaux (rapports des classes,
par exemple). Cette création est conçue comme un processus de recherche, d’allers-retours entre les paroles recueillies auprès de la population et l’écriture qui en est le fruit.
avec Denis Boyer, Yoan Charles, Julie Duchaussoy,
Vanille Fiaux, Claire Angela Isirdi, Marina Keltchewsky
D’APRÈS RENÉ DESCARTES
MISE EN SCÈNE DE XAVIER MAUREL
Et comme si tout à coup j’étais tombé dans une
eau très profonde, je suis tellement surpris que je
ne puis ni assurer mes pieds dans le fond, ni nager
pour me soutenir au-dessus…
Descartes, Méditations métaphysiques
Je suis une chose qui pense, c’est-à-dire qui doute,
qui affirme, qui nie, qui connaît peu de choses, qui
en ignore beaucoup, qui aime, qui hait, qui veut,
qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent…
Descartes, Méditations métaphysiques
Elsa Solal
Après des études de Linguistique et d’Arts
du spectacle, elle a mené un parcours
d’autrice, de scénariste, de comédienne et
de metteuse en scène. Elle dirige des ateliers en licence et en master à l’université
de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Depuis
vingt ans, elle travaille sur la constitution
de la mémoire vive de femmes de toutes
origines, considérées dans leur rapport à la
citoyenneté, à l’Histoire, à la culture, à la
violence, à la précarité ou à l’exil.
Alain Pierremont
Après avoir enseigné la philosophie,
il a dirigé plusieurs structures culturelles.
Il a notamment conçu et réalisé de nombreux projets de théâtre-documentaire,
ainsi que le premier festival mondial
de théâtre à domicile.
Il est l’auteur d’une quinzaine de pièces.
lumière Thierry Mathieu / son Jonathan Seilman
vidéo Tamara Seilman
production Compagnie du Tournesol et Fitorio Théâtre
théâtre / accueil
je suis
une chose qui pense
samedi 14 mars à 2 0 h 30
Xavier Maurel
Metteur en scène et écrivain, il a aussi été
conseiller artistique dans plusieurs théâtres et
adjoint du directeur du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique. Il a notamment présenté au Théâtre 95 L’Île des esclaves de
Marivaux et That Scottish Play, dont il est l’auteur…
jeudi 19 mars à 14 h 30
jeudi 19 mars à 2 0 h 30
Un spectacle qui est du théâtre autant que de la
danse autant qu’une installation plastique. Qui est
l’exhibition et le partage d’une expérience intime.
Quelle expérience ? Celle de l’angoisse et de la pensée, celle du doute absolu et de la solitude radicale,
celle aussi d’une découverte radieuse que la parole
anime et que le corps éprouve : Je suis, j’existe.
Si Descartes passe pour le symbole même de la rationalité, son entreprise ne parvient pas à dissimuler
une angoisse vertigineuse et une immense nostalgie
qui semblent le mener presque au bord de la folie…
Une actrice/danseuse, seule dans un dispositif scénographique susceptible de se tranformer selon la lumière et les projections vidéo. Le dispositif est posé
dans divers lieux, comme si une conscience pouvait
surgir n’importe où…
avec Cécile Falcon
chorégraphie Caroline Marcadé
création vidéo et installation scénographique
Véronique Caye
production Se non è vero…, Les Affinités électives
avec le soutien du Théâtre 95,
de la Maison de la culture de Bourges
et de la Ville de Descartes
théâtre / accueil / voir pages 60-61
41
40
Quatre images
de l’amour
DE LUKAS BÄRFUSS
MISE EN SCÈNE DU COLLECTIF DRAO
Il est 15 h 00 ou presque. Evelyne attend Daniel, son amant, dans une chambre d’hôtel. Sa main
droite, blessée, est recouverte d’une bande de gaze salie. Evelyne, impatiente, dialogue avec un
groom, très jeune. Puis se livre à de nombreuses confidences en écrivant à sa mère maladroitement
de la main gauche…
jeudi 26 mars à 2 0 h 30
vendredi 27 mars à 2 0 h 30
samedi 28 mars à 2 0 h 30
t h é âtre / cop r oduc ti on
avec Stéphane Facco, Benoît Mochot,
Gilles Nicolas, Sandy Ouvrier, Fatima Soualhia Manet
traduction Sandrine Fabbri
L’Amour en quatre tableaux
(Drame bourgeois)
L’humour de Lukas Bärfuss apparaît
dès ce sous-titre. Il est croustillant, aujourd’hui, de s’autoriser à questionner
un genre théâtral dont les principes fondateurs ont été formulés par Denis Diderot au XVIIIe siècle :
Le drame bourgeois se donne comme un
intermédiaire entre la comédie et la tragédie ; il met en scène des personnages
de la bourgeoisie, dont les contraintes
sociales font leurs malheurs ; le drame
bourgeois se caractérise également par
le goût du romanesque; le terme de
« drame », assez tardif, côtoie « tragédie
Lukas Bärfuss
Il est né le 30 décembre 1971 à Thun en Suisse. Après avoir
bourgeoise » et « tragédie domestique ».
exercé la profession de libraire, il se consacre à l’écriture deD’accord. Nous allons donc monter une
puis 1997 et écrit de la prose, des pièces radiophoniques et
tragédie domestique avec toute la caussurtout des pièces de théâtre. En 1998, il participe à Zürich à
ticité que cela implique.
la fondation du groupe de théâtre « 400 asa ». Il est l’un des
Nous allons interpréter ces personnages
auteurs les plus joués dans les pays germanophones. En
issus de la bourgeoisie dont les con2008, il publie son premier roman Hundert Tage (Cent jours,
traintes sociales font les malheurs.
cent nuits) édité en français par L’Arche en 2009.
Cela se passe dans un hôtel, un atelier
d’artiste, un commissariat et bien sûr…
un intérieur bourgeois !
Mais cette fable n’aurait que peu de sens à être montée aujourd’hui si la notion de décalage, de dérobade
du principe de réalité n’était pas puissamment mise en jeu par Lukas Bärfuss, à la fois dans son écriture
et dans son application à égrener une foule de petits détails insolites que l’on suit avec engouement comme
on le ferait lors d’une enquête policière ou lors d’une psychanalyse !
Ce décalage du réel est donné également par l’apparition lors des quatre « tableaux » d’un cinquième larron : tour à tour groom de l’hôtel, modèle, fonctionnaire de police et missionnaire. Il est jeune, nous dit
Bärfuss, plus jeune que notre quatuor bourgeois. Nous souhaitons évidemment les faire interpréter par
un seul acteur-danseur, dont l’inspiration pourrait venir de Buster Keaton, l’homme qui ne rit jamais.
L’acteur qui les interprétera a cinquante ans afin de révéler un peu plus allégoriquement la jeunesse de
ces personnages. Ce cinquième larron serait comme un fantasme féminin...
En tant qu’acteurs de ce quintet, nous aurons la conscience d’un chemin insolite à mener à bien et, comme
l’envisage Lukas Bärfuss, un chemin qui permettrait de provoquer chez le spectateur un regard hypnotique. Toujours cette question de l’ici et maintenant, qui nous passionne.
Nous assistons à la sordide et burlesque scène de bourgeois qui s’entretuent. Mais aussi et surtout ce que
révèle cette pièce, c’est le vacillement des êtres pris entre leur désir de fusion et leur volonté irrépressible
d’autonomie. La relation à l’autre annulerait toute tentative d’émancipation de soi. Alors naît le fantasme
d’une liberté retrouvée, même derrière les barreaux. La question fondamentale de la pièce et que l’on
retrouve dans toute l’œuvre de Lukas Bärfuss, c’est : « On ne connaît pas le cœur d’un homme. »
C’est ce qui pousse Suzanne à tuer son mari…
production Collectif Drao
coproduction Théâtre 95, Théâtre des Bergeries/Noisy-le-Sec
avec le soutien de la Drac Île-de-France
La pièce est publiée sous le titre L’Amour en quatre tableaux par L’arche éditeur.
La société
L’amour
de masse
est à
neréinventer.
veut pas la(Arthur
culture,Rimbaud)
mais les loisirs. (Hannah Arendt)
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a m o r mu ndi
hannah arendt : aimer, agir, penser
DE MYRIAM SADUIS, FRANCK PIEROBON ET VALÉRIE BATTAGLIA
MISE EN SCÈNE DE MYRIAM SADUIS
Amor Mundi s’inspire de la vie d’Hannah Arendt et de sa « tribu » qui, traversant les pires convulsions
de l’histoire du XXe siècle, refusent de se laisser emporter par le ressentiment et le désespoir. Exilés,
parias, polyglottes, courageux, engagés, ils ne cessent jamais d’interroger, d’aimer, de créer, d’agir,
de rêver. Ils veulent penser ce que nous faisons dans le monde, au-delà des désastres, pour ceux qui
viendront après eux.
mardi 14 avril à 2 0 h 30
mercredi 15 avril à 2 0 h 30
jeudi 16 avril à 2 0 h 30
vendredi 17 avril à 2 0 h 30
th é ât re / co p r oduc ti on
Amor Mundi est l’histoire d’une femme, Hannah Arendt, et
de sa tribu d’amis, qui refusent que le monde soit un désert.
Bien que le monde puisse parfois paraître haïssable, et ses habitants criminels, comme déserté de tout espoir, il s’agit, à
toutes forces, de penser ce monde, ensemble, pour lui inventer
un futur vivable, pour l’aimer, vraiment.
C’est une bande, une bande de « réfugiés », tous dotés de mémoires et d’intelligences extraordinaires, héritiers de cultures,
de traditions, porteurs d’engagements politiques, et devenus
des exilés dans le fracas de l’Histoire. Nous allons raconter
leurs histoires, nous allons les imaginer, les réinventer et ainsi
les voir réapparaître dans notre monde, aujourd’hui.
Un portrait de groupe aussi parce que l’amitié était pour
Hannah Arendt une raison pure de vivre et de penser : « Je
n’ai jamais, dans ma vie, aimé aucun peuple, aucune collectivité (…) J’aime uniquement mes amis et la seule espèce
d’amour que je connaisse, c’est l’amour des personnes. »
De 1941 jusqu’à sa mort en 1975, Arendt a vécu aux ÉtatsUnis. Nous concentrerons notre récit sur la période new-yorkaise, après-guerre. C’est au cours de cinq nuits, épinglées,
dans certaines époques de leur vie américaine, que nous verrons cette « tribu » vivre, s’aimer, parler politique, philosopher, réciter des poèmes, se disputer, chanter, dans l’intimité
de leur maison, comme dans une agora, et forger, en dialoguant, des idées… pour l’amour du monde.
Pour ce « portrait de groupe avec Hannah » seront convoqués
autour d’elle sur notre scène : Heinrich Blücher, son mari, ancien communiste spartakiste, philosophe, autodidacte ; Hans
Jonas, ami de jeunesse d’Hannah Arendt, étudiant en Allemagne avec elle, puis engagé dans la Brigade Juive de l’Armée
britannique, philosophe et créateur du « principe responsabilité » ; Lore Jonas, épouse de Hans, grande amie d’Hannah
Arendt ; Robert Gilbert, musicien, auteur, metteur en scène,
communiste spartakiste, ami de Bertolt Brecht, le meilleur
ami d’Heinrich Blücher ; Mary Mac Carthy, écrivain américaine, critique littéraire, meilleure amie d’Arendt ; Karl Jaspers, psychiatre et philosophe, ancien ami de jeunesse
d’Heidegger, ancien professeur et directeur de thèse d’Hannah Arendt, qui devint au fil des années d’exil son « père » spirituel et un grand ami du couple Blücher/Arendt ; un(e)
étudiant(e) en philosophie, élève d’Arendt et Jonas…
avec Romain David, Jérôme de Falloise, Soufian El Boubsi,
Mathilde Lefèvre, Johan Leysen, Aline Mahaux, Nathalie Mellinger
dramaturgie Valérie Battaglia
assistante à la mise en scène Murielle Texier
scénographie et costumes Anne Buguet / lumière Caspar Langhoff
vidéo Joachim Thôme / bande-son Jean-Luc Plouvier
Myriam Saduis
Metteuse en scène française vivant à
Bruxelles, elle a découvert le théâtre
sous la direction d’Ariane Mnouchkine
avant de suivre les cours de l’INSAS.
Parallèlement à sa pratique artistique,
elle a travaillé plus de quinze ans en
milieu psychiatrique. Elle a notamment, en 2012, créé La Nostalgie de
l’avenir d’après La Mouette de Tchekhov, spectacle pour lequel elle a reçu
de nombreux prix…
Franck Pierobon
Venu de la philosophie au théâtre, il a
étudié le rôle des pratiques d’écriture
dans l’Athènes classique qui ont engendré simultanément les institutions de
droit (démocratie, tribunal) et le théâtre
tragique et comique. Il est notamment
l’auteur de L’Humanité tragique (Cerf,
2008), Salomé ou la Tragédie du regard (La Différence, 2009) et Le Symptôme Avatar (Vrin, 2012). Il écrit
également pour le théâtre.
Valérie Battaglia
Normalienne et diplômée de l’Institut
d’Études théâtrales de Paris III-Sorbonne Nouvelle, elle est d’abord spécialiste du théâtre ouvrier en France
durant l’entre-deux-guerres et de Romain Rolland. Autrice de nombreux articles politiques et esthétiques, elle est
depuis longtemps une collaboratrice
dramaturgique de Joël Dragutin.
un spectacle de la Compagnie Défilé
avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles (service du théâtre)
et de la Maison de la culture de Tournai
coproduction Théâtre 95, Théâtre Océan Nord/Bruxelles
et La Métive-résidence d’artiste
Pourquoi est-il si difficile d’aimer le monde ? (Hannah Arendt)
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tu trembles
courrier
des spectateurs
Monsieur le Directeur,
Vous êtes un habitué de mes courriers comme je
le suis de votre théâtre puisque j’ai le plaisir,
partagé je l’espère, de compter parmi vos abonnés fidèles et réactifs depuis maintenant quatre
ans. Toutefois, aujourd’hui ce n’est pas tant au
directeur que je m’adresse qu’à l’auteur que
j’interpelle pour manifester mon grand désarroi
face à ce que votre plaquette de saison annonçait, sous le titre déjà déconcertant de J’ te ferai
dire…, comme votre toute dernière création.
Ce à quoi j’ai assisté vendredi dernier m’a tout
d’abord semblé être un canular ; mais il m’a
fallu bien vite me rendre à l’évidence que tout
cela était à prendre au premier degré : des comédiens, « issus du Conservatoire » pour certains, condamnés à faire du toboggan, à grimper
au filet et mieux encore à faire des tours de
« dada » en imitant les hennissements de poneys
imaginaires. On croit rêver ! On est sans voix devant ce décor consternant, volé sans doute, ou
au mieux emprunté, dans un jardin public de la
ville (vos subventions seraient-elles à ce point
rognées !). Le texte parachève le tout. Je cite au
hasard : « pipi caca prout, pipi caca fesse… » ou
encore « les pieds ça sent le fromage… » À part
un ou deux passages un peu plus tenus, tout le
reste est à l’encan ! À croire qu’une surcharge
inaccoutumée de travail vous a fait régresser en
petite enfance !
Mais venons en au fond du propos. J’ai bien
compris, Monsieur Dragutin, que vous vouliez
représenter de jeunes enfants, nous donner à
voir, pour tout divertissement après une journée
de labeur, le spectacle de ce qui attend bon nombre d’entre nous à la maison, et en ce sens on
peut dire que vous avez réussi ! Mais quel intérêt
artistique, dites-moi ?
En effet, que peut nous apporter la parole de
ceux qui, en raison de leur âge (et sans doute
aussi dans ce cas, du peu d’attention et d’éducation dont semblent faire preuve leurs géniteurs désespérément absents), la maîtrisent à
peine ! À quoi bon représenter cela sur une
scène ! Vous êtes-vous simplement demandé,
avant de concevoir cet « objet théâtral non identifiable », pourquoi aucun de vos prédécesseurs,
depuis Eschyle et Sophocle, n’avait consenti à
perdre son temps et son encre à faire parler
« bébé » au théâtre. Imaginez seulement Molière,
Marivaux ou Claudel faire la même chose. L’idée
même ne les a jamais effleurés.
Nous qui faisons régulièrement l’effort de venir
au théâtre plutôt que de rester paisiblement devant nos écrans, nous avons le droit à des spectacles qui fassent sens et qui nous élèvent. Alors
pourquoi nous infliger une heure trente de gamineries que l’on pardonnerait à la rigueur à
ceux qui ont cinq ou six ans, mais qui sont insupportables dans la bouche de comédiens qui
pourraient être leurs parents, voir leurs grandsparents.
Et puisque les idées de ce genre ont l’air de vous
tenir à cœur, laisse-moi vous faire une suggestion de spectacle qui, je n’en doute pas, retiendra tout votre intérêt. Le décor : une maison de
retraite. Le texte : quelques grognements, borborygmes, bâillements et ronflements. L’action :
strictement aucune. L’unité de temps : après le
déjeuner, à l’heure de la sieste. Ah, et j’oubliais,
le titre : Quatre-vingts ans après.
À bon entendeur, salut.
Jean-Christophe V, Pontoise
DE BRUNO ALLAIN
MISE EN SCÈNE DE MARIE-CHRISTINE MAZZOLA
Tu trembles est la création et le
premier volet d’une pièce-paysage, Perdus dans l’immensité,
évoquant en une série de tableaux une humanité qui tente,
dans un dernier élan, de reconstruire autrement le monde. Ce
texte est une critique forte de
notre société, mais il ne s’arrête
pas au ressassement, il avance
toujours et encore.
Bruno Allain
Après avoir obtenu le diplôme d’ingénieur de
l’École centrale des Arts et Manufactures de
Paris, Bruno Allain opte pour le métier d’acteur
et écrit une vingtaine de pièces. En 2010, il est
en résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lèsAvignon où il travaille sur sa pièce-paysage
Perdus dans l’immensité, dont chaque thème,
issu d’un article de journal, mêle l’intime et le
collectif. Il a été administrateur de la SACD de
2006 à 2009 et nommé Chevalier des Arts et
Lettres en 2010. Il suit parallèlement une carrière de plasticien. Ses œuvres sont publiées
notamment aux éditions CRATER, à L’AvantScène et aux éditions de l’Amandier.
lundi 1 1 mai à 2 0 h 30
mardi 12 mai à 2 0 h 30
mercredi 13 mai à 2 0 h 30
Ces personnages, à bout de
souffle, êtres de l’hyper-modernité, du toujours plus, toujours
plus extrême, nous racontent cette
société marchande et concurrentielle de l’hyper-consommation,
sans racines et sans frontières, où
l’Homme perd la vision et le sens.
Mais ces individus refusent de se
résigner et appellent à sauver ce
qu’il reste de la beauté du monde,
à résister et à passer à l’action.
avec Bruno Allain, Juliette Allain,
Tamara Al Saadi, Lucas Barbier, Karim Khali
collaboration artistique Clémence Laboureau
costumes Pétronille Salomé
lumière Tanguy Gauchet / musique Lucas Barbier
production La Charmante Compagnie
avec la participation artistique du Jeune théâtre national
avec le soutien de l’Adami, de l’Ensatt, du Monde,
du Théâtre Firmin-Gémier/La Piscine, de Confluences,
de Gare au Théâtre, du Local,
du Centquatre Paris et du Théâtre de l’Opprimé
Le spectacle bénéficie du label « Rue du Conservatoire ».
L’écriture du texte a été soutenue
par le conseil régional d’Île-de-France et le Centre national du livre.
théâtre / accueil
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nouvelles
du mexique…
En 2015, le Théâtre 95 renouera avec ses Échanges artistiques internationaux, une tradition qu’il avait laissée en suspens depuis
quelque temps du fait de ses travaux d’extension et de rénovation
puis de sa réouverture au public fin juin 2012.
Après la Russie, les U.S.A., la Grande-Bretagne, le Canada, l’Inde,
l’Irlande, l’Espagne…, cette nouvelle saison sera en effet marquée
par l’ouverture de la dixième édition de ces échanges, avec le
Mexique dans un premier temps, et l’accueil réciproque de deux
« seul en scène » :
En mai 2015, nous accueillerons un conférencier insolite et sa
Conférence sur la pluie – d’autre part le Théâtre national de Mexico
mettra en place une tournée des Portraits de Joël Dragutin avec
L’Estivante et La Spectatrice, créées au Théâtre 95 et au Lucernaire
à Paris en mars 2014.
Le second volet de cet échange nous emmènera plus globalement
en Amérique latine durant la saison 2015/2016 avec l’organisation
de multiples manifestations (théâtre, musiques, danse, expositions,
vidéo, cinéma, conférences…) et de nombreux autres rendez-vous.
10 e s échan g es ar ti stiques i nter nation a u x
Tous, nous sommes faits
d’une même argile, mais ce n’est pas le même moule. (proverbe mexicain)
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conferencia sobre
la lluvia
las bodas de rosita
(les noces de rosita)
DE FEDERICO GARCIA LORCA
MISE EN SCÈNE DE ANTOINE CHALARD
(conférence sur la pluie)
Après 150 représentations en France, ce spectacle théâtral,
musical et familial a été recréé en espagnol, sa langue d’origine, au Théâtre national de Mexico, au Théâtre de la Ville
de Mexico et au Théâtre de l’Université nationale autonome
du Mexique avec une équipe franco-mexicaine, en collaboration avec la Fédération des Alliances françaises du
Mexique.
DE JUAN VILLORO
MISE EN SCÈNE DE SANDRA FELIX
Un bibliothécaire entre en scène. Toute sa vie, il
a rangé des livres, qui ont fini par désordonner sa
vie. De quoi est-il réellement fait, de lui-même ou
de ce qu’il a lu ? Il nous parle de la pluie, ou plutôt
de ce qui se passe quand il pleut.
Il y a longtemps, en Andalousie, vivait Rosita. Elle était amoureuse du charmant Cocoliche. Tous deux espéraient se marier,
commander des enfants à Madrid et vivre très heureux
d’amour, d’eau fraîche et de chansons. Mais le père de Rosita
la destinait au riche Don Cristobal, un géant dont la cruauté
et la stupidité faisaient trembler tout le monde.
Cette pièce du plus grand dramaturge espagnol du XXe siècle
s’inscrit dans la lignée de ses farces populaires et familiales,
aussi fantasques que poétiques. Le Théâtre du Midi, en mélangeant subtilement comédiens masqués et marionnettes
géantes, nous livre un spectacle joyeux où la machinerie naïve
du théâtre de tréteaux, la musique et les chants occupent une
place de choix.
Jusqu’où contrôlons-nous ce que nous disons ?
Comme un acteur, le conférencier peut avoir un trou
et oublier ce qu’il doit dire, ou bien succomber à la
tentation de révéler quelque chose de gênant ou de
dévastateur. Les tourments du protagoniste s’inscrivent dans la pure tradition littéraire de la Digression, l’art de dire une chose pour parler d’une autre.
Les divagations mentales et amoureuses du protagoniste, vont se mêler à un exposé sur un point crucial
de la littérature : le rapport étroit entre la pluie et la poésie. Une conférence sur la littérature servira de
prétexte insolite à une confession intime.
Juan Villoro
« Une exquise et riche adaptation du théâtre populaire du XXe
siècle mêlant danse et chant avec une pointe de burlesque. »
« Es la historia de un bibliotecario quien va a dar una conferencia sobre la relación entre la poesía amorosa y la lluvia, lo cual es un tema muy fecundo. Pero pierde los apuntes que tiene y al caer en la improvisación cae en la otra forma de la teatralidad : la confesión personal, acotó el autor de “Filosofía de
vida”. »
avec Diego Jàuregui
lumière Philippe Amand / musique originale Daniel Aspuru
production Compañia Nacional de Teatro de Mexico
coproduction El consejo nacional para la Cultura y las Artes,
Instituto Nacional de Bellas Artes,
et Fondo Nacional para la Cultura y las Artes
10 e s échan g es ar ti stiques i nter nation a u x
spectacle en espagnol
sur titré en français
mardi 19 mai à 2 0 h 30
mercredi 2 0 mai à 2 0 h 30
jeudi 2 1 mai à 2 0 h 30
vendredi 22 mai à 2 0 h 30
On ne peut pas
spectacle en espagnol
et en français
mardi 19 mai à 14 h 30
mercredi 2 0 mai à 10 h 00
jeudi 2 1 mai à 10 h 00
jeudi 2 1 mai à 14 h 30
avec Antoine Chalard, Karen Daneida,
Reiner Lopez, Florent Malburet
scénographie Franck Vallet / costumes Sophie Taïs
lumière Aurélien Amsellem / musique Germain Derobert
masques et marionnettes Galina Molotov et Vladimir Kantor
production Théâtre du Midi
coproduction Fédération des Alliances françaises du Mexique,
Teatro Orientacion (Bellas Artes),
et Teatro Juan Ruiz de Alarcon (UNAM)
raconter le Mexique. On doit croire au Mexique. (Carlos Fuentès)
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gaspard proust
nouveau spectacle
Depuis 2006, Gaspard Proust collectionne les
prix des festivals d’humour. À juste titre. Il n’a
pourtant rien du premier de la classe bien sage,
il serait plutôt du genre sale gosse.
Il faut courir voir Gaspard Proust pour s’amuser
salement de Baudelaire, de Schubert, de la pédophilie et du cancer, de l’anorexie ou d’Éric
Rohmer.
L’humour noir est porté par une écriture travaillée au rasoir.
Le jeune humoriste pose sur la société un regard
noir, ironique et décalé. Brillant.
Il est plus méchant et fin que la majorité de ses
confrères. On rit ici sans honte, ce qui n’est pas
si fréquent face au comique des one-man-shows.
L’humour de ce dandy cynique est noir mais pas
salissant.
Petit frère d’un Desproges, il dérange les esprits
bien-pensants avec un spectacle à l’humour
vache. Ce sous-développé affectif, ainsi qu’il se
définit, tranche dans le vif : les personnes âgées,
les femmes, les handicapés, les religions, l’Éducation nationale… Déjà couvert de prix, Gaspard Proust devrait aller loin.
Gaspard Proust dézingue à tout va sur scène.
C’est le nouveau comique qu’on va adorer détester.
Humour cruel, phrasé subtil, il tranche avec le
tout-venant des comiques.
Gaspard Proust arrive à tenir une heure et demie
dans la peau d’un atroce et suffisant comique.
Détester, mépriser tout en étant hilarant. Il débarque, ses écouteurs aux oreilles, visiblement
fâché d’être sur scène. Et peut se permettre cet
air détaché et cet amour vache tant la salle est
pliée de rire.
Pour l’heure, tout lui sourit – bien qu’il ait plutôt
tendance à n’en rien laisser paraître. Gaspard
Proust a réussi, en relativement peu de temps, à
se faire un prénom – ce qui, convenons-en, n’allait pas de soi ; et, sauf tuile majeure, du genre
fatwa lancée par un spectateur qui se serait senti
offensé, on peut imaginer qu’il va occuper le terrain pendant encore un moment.
Il est arrivé, celui que nous n’attendions plus, cet
enfant terrible au nom anachronique, Gaspard
Proust, qui ose tout, absolument tout. L’humour
noir, très noir est son royaume désenchanté et il
le manie à la pointe de sa plume vitriolée, épurée, sans peur ni retenue. Il est libre, Gaspard,
et vraiment à part dans la galaxie, qui ronronne
souvent en rond, du one man show. Un ovni,
Proust, à la recherche du rire perdu, grave et pas
gras, sur les pas de Desproges au XXIe siècle. Ce
jeune homme parle cru et cul avec un phrasé littéraire. Les pauvres, les bourgeois, les communistes, les Parisiens, les journalistes, les seniors,
personne n’est épargné. Il ne s’agite pas d’un
pouce, immobile sur la scène, mais remue son
public, le bouscule par des mots élus au comptegouttes. Chaque phrase fait boum. Son ton et ses
yeux fixes et allumés font penser au Jean-Pierre
Léaud des films de Truffaut. Gaspard Proust est
un cas, l’humoriste à suivre et à ne plus quitter.
Le Point
samedi 23 mai à 2 0 h 30
o n e - m an -s h ow / ac c ueil
Gaspard Proust
Il est né en Slovénie
et a vécu douze ans
en Algérie. Il a été
banquier en Suisse,
affecté à la gestion
du patrimoine. Il
parle cinq langues.
Lauréat de nombreux prix, il a
connu le succès à
Paris en 2010 (Studio des ChampsElysées, Européen,
Cigale) et 2011
(Théâtre du Rond
Point, Salle Gaveau)
où le spectacle affichait complet.
Il a tenu le premier
rôle du film de Frédéric Beigbeder
L’amour dure trois
ans sorti en 2012.
Depuis septembre
2012, il intervient
tous les samedis
dans l’émission
« Salut les Terriens »
sur Canal Plus.
production
Ruq Spectacles
Je pense donc je suis, mais je m’en fous. (Gaspard Proust)
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e
3 festival
des cultures
africaines
vendredi 29, samedi 30 et dimanche 31 mai
Le Théâtre 95, tout en respectant sa mission de découverte de textes, d’auteurs et d’esthétiques d’aujourd’hui, n’a jamais cessé d’œuvrer à développer
l’accès à la culture pour tous. Nous mettons en
place des actions de formation ou de sensibilisation
(ateliers, stages, petites formes itinérantes, etc.),
car tout le sens de notre action vise à réduire cette
fameuse « fracture culturelle ». Il nous semble également essentiel d’ouvrir toujours davantage notre
lieu aux autres cultures.
C’est ainsi que nous renouvelons encore cette
année notre Festival des cultures africaines. Plutôt
que de nous crisper sur une définition à donner à
notre identité, nous préférons laisser la place à
l’autre, et convier les Cergypontains de toutes origines à venir se découvrir et se rencontrer, autour
de l’art et de la poésie sous toutes leurs formes.
L’Afrique, dont un grand nombre de familles cergypontaines et val-d’oisiennes partagent des origines, constitue pour nous une priorité. Ce vaste
continent aux mille sonorités, couleurs, arômes,
mouvements, au-delà des images de misère économique et sociale, d’instabilité et de conflits, est tout
entier traversé par un désir de modernité qui s’exprime au travers d’une jeunesse qui réinvente sans
3 e f e stival des c ultur es af r ic ai ne s
cesse son rapport au monde et influence la création
artistique contemporaine mondiale.
Du 29 au 31 mai, théâtre, musique, danse et poésie
africaines se croiseront donc à nouveau dans nos
murs. Cette Afrique, nous voulons vous la faire découvrir en invitant des artistes jeunes, innovants,
engagés, résidant ici ou là-bas, qui relèguent nos
vieux poncifs ethnocentristes à un passé colonial et
archaïque.
Il ne nous est pas possible de présenter toute la diversité, la richesse et l’immense vitalité de la culture du continent africain en trois jours mais nous
souhaitons en esquisser un portrait moderne en
phase avec ce qu’elle est réellement aujourd’hui.
Nous vous invitons à venir nombreux découvrir ce
festival, organisé avec le soutien de nos tutelles
(communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise,
Ville de Cergy, conseil général du Val d’Oise, Drac,
conseil régional d’Île-de-France…) que nous remercions ici chaleureusement.
Rendez-vous donc le 29 mai pour le lancement de
ces trois jours africains placés sous le signe de la
fête et de la rencontre.
Joël Dragutin
À l’heure où nous bouclons cette brochure, la programmation du festival est encore en pleine élaboration, de nombreux partenariats avec des compagnies et des artistes issus de plusieurs pays d’Afrique
francophone annoncent déjà de belles rencontres de théâtre, de danse, de musiques…
Pour donner davantage d’ampleur à ces moments forts et permettre à la troisième édition de ce festival
de bénéficier de tout le rayonnement qu’il mérite, nous constituons un comité de pilotage qui assurera
la programmation des « scènes locales » au sein duquel nous retrouverons des animateurs et personnalités, des « amoureux » de l’Afrique bien connus des Cergypontains et des Val-d’Oisiens.
Au programme :
Salon du livre, expositions d’art, peintures, sculptures, artisanat, vidéo, contes pour enfants, défilés
de mode, show musical viendront enrichir la programmation professionnelle du festival, sans oublier
bien sûr la découverte de saveurs culinaires africaines inédites au Café de la Plage.
Le programme complet de l’ensemble de ces manifestations fera l’objet d’une petite brochure d’information spécifique qui sera disponible au théâtre dès notre fête de fin saison, le 20 juin, à laquelle
vous êtes tous conviés.
Vous pouvez néanmoins noter d’ores et déjà les dates de ces trois jours complets de fêtes et de rencontres…
Que j’entende le chant de l’Afrique future ! (Léopold Sédar Senghor)
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amabel
haï m
DE TERRY JOHNSON
MISE EN SCÈNE DE MICHAEL BATZ
à la lumière d’un violon
Dans Amabel, Terry Johnson imagine une
rencontre entre deux grands artistes de la
fin du XIXe siècle, Edgar Degas et Henri de
Toulouse-Lautrec. L’action de ce tour de
force à quatre mains se déroule dans l’atelier de Degas.
TEXTE ET MISE EN SCÈNE DE GÉRALD GARUTTI
À travers ces deux « monstres sacrés », pionniers de l’art moderne et incarnant ce choc
« du nouveau » qui a frappé le monde il y a
plus d’un siècle, Johnson soulève des questions
très actuelles et brûlantes : Comment voir le
monde ? Comment communiquer sa vision du
monde ? Quel monde décide-t-on de regarder ?
Qu’est-ce que la réalité ? Amabel nous montre
un conflit entre différents « ways of seeing »,
comme le définit John Berger.
Amabel explore ces thèmes toujours avec une
dialectique astucieuse : la comédie, l’humour
noir « so British », mais aussi une grande sensibilité dans le portrait des ces hommes et de
leurs approches de l’art si différentes. C’est
aussi une méditation sur la vieillesse et les faiblesses des humains qui, à la fin de leur vie ou
par accident, se voient diminués. Cette dimension la rend très émouvante.
Michael Batz s’attaque à la mise en scène de ce
texte phare pour la deuxième fois. Amabel a
une forte valeur symbolique pour lui. Ce questionnement sans cesse réitéré entre l’artiste et
la société est au cœur de son travail de mise en
scène et de son rapport au public et s’est enrichi au fil des ans.
Violoniste prodige, Haïm a joué dès l’enfance. Plus tard, du Ghetto de Lodz dominé par les nazis aux camps de concentration, il a survécu grâce à la musique
jusqu’à son arrivée en Israël. Là, il arrête complètement la musique et devient
électricien pour contribuer à bâtir le
pays. Toutefois, en mémoire de la dette
imprescriptible qu’il a contractée envers
la musique, Haïm transmet sa passion à
ses enfants et petits-enfants, tous aujourd’hui musiciens internationaux. C’est son petit-fils Naaman Sluchin, violoniste virtuose, qui interprète son rôle dans le spectacle. Quatre musiciens, classiques et klezmer,
font jaillir ces univers sonores si divers et contrastés, vibrants de vie et d’émotion, d’éclats de rire et de
sanglots, en un voyage à travers le temps, le monde, la mémoire et la musique…
Haïm, à la lumière d’un violon retrace
la vie de Haïm Lipsky, du Lodz de l’entre-deux-guerres au camp d’Auschwitz
puis à Haïfa, où il vit pour partie aujourd’hui.
Terry Johnson
Il est l’un des dramaturges anglais les plus connus. Ses
pièces sont souvent des comédies noires, telles Insignificance, Hysteria, Hitchcock Blonde, Dead Funny et
elles ont connu une carrière internationale.
Hysteria a été mise en scène à Paris par John Malkovich ; l’adaptation pour le cinéma d’Insignificance, réalisée par Nicholas Roeg avec Theresa Russell a fait
partie de la sélection officielle de Cannes.
avec Jacques Boudet (distribution en cours)
traduction Séverine Magois
collaboration artistique Valérie Suner
scénographie Isabelle Colchen
lumière Romuald Lesné
musicienne Olenna Powi
un spectacle de la Compagnie Yorick
avec l’aide du conseil général du Val-d’Oise
en collaboration avec la Ville d’Auvers-sur-Oise,
le château d’Auvers et le Festival d’Auvers-sur-Oise
théâtre / accueil
« Comme dans la vie d’Haïm, une force salvatrice emporte tout. La musique. »
« La musique joue ici le rôle d’antidote à l’excès d’émotion, elle réjouit, apaise, mène la danse de ce théâtre
musical pas comme les autres. »
Gérald Garutti
Metteur en scène, auteur et traducteur, il a étudié les Lettres, la Philosophie, les Sciences politiques et l’Art
dramatique. Directeur artistique de la compagnie C(h)aractères, il a mis en scène plusieurs spectacles.
Il a également été dramaturge auprès de Christian Schiaretti et dirige le département Arts et Humanités
à l’Ensatt, ainsi que le département Théâtre à l’IEP Paris.
Mélanie Doutey
Ancienne élève du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, Mélanie Doutey s’est d’abord fait
connaître du grand public en jouant le rôle-titre de la série télévisée « Clara Sheller ». Au cinéma, elle a notamment tourné sous a direction de Jean-Charles Tacchella, Pierre Jolivet, Claude Chabrol, Miguel Courtois,
Gilles Lellouche, Maïwenn, Cédric Jimenez… Elle a reçu en 2003 le César du Meilleur espoir féminin.
avec Mélanie Doutey et les musiciens Naaman Sluchin, Dana Ciocarlie, Alexis Kune, Samuel Maquin
mardi 2 juin à 10 h 00
mardi 2 juin à 14 h 30
mercredi 3 juin à 2 0 h 30
assistants à la mise en scène Léonard Matton et Raphaël Joly
costumes Thibaut Welchlin / conseillère biographique Shifra Sluchin
lumière Jérôme Delporte
mercredi 18 juin à 21 h 00
production C(h)aractères
avec le soutien de la Fondation SNCF
t h éât r e & m usi q ue / en par t en a r i at av e c l e f est i va l d’auv e r s-sur -o i s e
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56
conférences-débats
paroles politiques :
agir dans la sphère publique
D o minique Seu x / Mondialisation : des vertus et quelques vices ? Ou l’inverse ?
En ce début du XXIe siècle, la mondialisation, y compris financière, reste la tendance dominante de
l’économie, même depuis la crise de 2008-2009. On décèle cependant ici ou là des petits coups de
frein : entreprises américaines qui rapatrient leurs usines aux États-Unis, renationalisation des marchés de capitaux, patriotisme industriel… Signes avant-coureurs d’un changement de paradigme ou
épiphénomènes ?
Aujourd’hui directeur délégué de la rédaction du quotidien Les Échos, Dominique Seux suit notamment
les sujets de politique économique française et internationale. Il intervient depuis une dizaine d’années
à la radio et est actuellement éditorialiste dans la Matinale de France Inter. Il participe chaque lundi à
un « duel éco » au cours du Grand Soir 3 de France 3 face à Thierry Pech, directeur général de Terra
Nova. Il est membre de la Commission économique de la Nation.
Quatre discours politiques qui ont marqué leur temps, qui
ont changé des réalités géopolitiques, sociales, écologiques,
institutionnelles… choisis par des femmes ou hommes politiques invités par la Fondation Jean-Jaurès. Quatre comédiens nous les font entendre, nous les remettent en
mémoire et nous permettent d’en comprendre la portée et
la puissance à la lumière de notre présent. Joël Dragutin
les dirige sur le plateau.
Les acteurs politiques exposent ensuite les raisons de leur
choix, situent ces discours dans leur contexte, en expliquent toute la spécificité et l’efficacité politiques, en révèlent l’actualité, expriment leur amour, leur admiration ou
leur détestation pour ces mots là et pour ceux qui les ont
prononcés.
Un débat avec la salle pourra ensuite s’engager.
L’ensemble de la soirée sera enregistré pour un travail rédactionnel publié par les éditions Bourin, sous la direction
d’Emmanuel Lemieux.
mercredi 5 novembre à 20 h 30
ro b in re nuc ci / l’art et la culture
L’art est inutile et la culture superflue. C’est du moins ce que de plus en plus semblent penser les
responsables politiques, tant ce sont là des sujets absents du débat public. À l’utilitarisme contemporain et aux tenants du tout-économique, il n’est pourtant ni inutile ni superflu de continuer à opposer la richesse désintéressée de la création.
Ancien élève du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique où il est aujourd’hui professeur,
Robin Renucci est connu pour sa carrière d’acteur au théâtre, au cinéma et à la télévision – la série Un
village français, dont il joue le rôle principal, en est à sa sixième saison. Le grand public connaît moins
son engagement ardent pour la démocratisation culturelle et l’éducation artistique. En Corse, où il a créé
l’Association des rencontres internationales artistiques (Aria), il mène chaque été depuis plus de quinze
ans des ateliers théâtraux avec la population. Il est en outre depuis 2011 directeur des Tréteaux de France.
vendredi 30 janvier à 20 h 30 (date sous réserve)
MANUE LA FRé S I L & VA L é R I E B AT TAG L I A / respecter les vivants
Parce que notre intuition morale, parce que notre quête de sens, parce que la crise écologique
contemporaine nous le disent fortement, nous sentons bien qu’un lien s’est brisé, s’est déformé entre
l’homme et l’animal. Cette fracture est l’origine de grandes violences et d’une cruauté indicible qui
s’exerce sur les corps, sur la vie. Nous tenterons d’en explorer certains aspects et de soulever les
questions suscitées par cette industrialisation du vivant qui semble sans limite.
Des extraits du documentaire de Manuela Frésil Entrée du personnel seront projetés à cette occasion.
Entrée du personnel a été réalisé à partir de récits de vie de salariés et de scènes tournées dans de grands
abattoirs industriels.
mercredi 6 mai à 20 h 30
Et aussi, le samedi 13 juin, de 11 h 00 à 20 h 00 :
Habiter autrement
rencontres initiées par Elvira Jaouen, maire de Courdimanche
Expositions photos, vidéos, maquettes agrémentées de courts textes sur les nouvelles formes de l’habitat d’aujourd’hui lus par des comédiens.
pa ro l es p u b liques
Ce nouveau cycle associe l’artistique et le politique.
Il remet sur la scène publique toutes les dimensions du discours politique (symbolique, imaginaire, active, fonctionnelle,
démocratique, révolutionnaire, prophétique…) pour mieux en souligner la force d’action.
Ainsi, pas de changement sans discours politique d’envergure, sans l’ouverture d’un espace discursif
inattendu où peuvent se déployer les métaphores de la nouveauté, du commencement, de la création, de
l’origine, de l’aube…
Désormais trop souvent réduits à leurs fonctions de propagande, de séduction, de persuasion, les discours
politiques, médiatisés, désincarnés, standardisés par les techniques de la communication inspirées de la
publicité, ont perdu pour nos concitoyens leur fonction première : la transformation de nos visions du
monde et de nos objectifs, l’exposition par le raisonnement et le consentement partagé de changements
parfois radicaux, la proposition d’objectifs à atteindre ambitieux, difficiles, urgents mais enthousiasmants.
Cette aseptisation des discours en a fait oublier aussi leur versant sombre : la dangerosité, la puissance
hypnotique, la violence prosélyte lorsque les mots et ceux qui les prononcent se mettent au service d’idéologies anti-démocratiques, fanatiques, fondamentalistes.
Le discours est le cœur, l’esprit et le bras armé de toute politique, qu’elle soit démocratique ou pas.
Nous avons donc choisi de donner à entendre au public des discours qui ont marqué leur temps, transformé leur présent, qui ont changé le cours de leur époque.
quatre soirées
dont les dates
seront annoncées
ultérieurement
à l’initiative de la Fondation Jean-Jaurès et du Théâtre 95
par o l es pub l i qu e s
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cabarets de la ruche
blue mondays
les jeudis du slam au café de la plage
les lundis du jazz au café de la plage
Le slam n’est pas mort, le slam est mortel !
Les tauliers de l’art oratoire posent leurs
valises cette année au Café de la Plage. Animés par Ayun, ces tournois de poésie sont
ouverts à toutes et à tous. Une seule volonté : que la poésie vive !
Les Cabarets Slam de La Ruche sont basés
sur les fondements des joutes oratoires. Le
slam de poésie constitue une scène d’expression populaire dans laquelle des poètes s’affrontent. Ils sont départagés par un jury
choisi au hasard dans le public émettant une
note de 0 à 10.
Le principe : un vers dit, un verre offert et
que le meilleur gagne.
Pour les vainqueurs, des lots dignes de la plus
grande kermesse du monde !
La diversité caractérise cette scène déjà développée en 2010 avec le Théâtre 95. En
effet, elle se veut riche de la pluralité de ses
acteurs. Depuis six ans, les Cabarets Slam de
La Ruche sont devenus un carrefour de rencontre pour les poètes de plusieurs départements.
entrée libre
inscription sur place dès 20 h 00
p o é s i e / en partenar iat av ec la r uc h e
Fort du large succès des précédents cycles de jazz
qui ont vu s’exprimer au Théâtre 95 de jeunes musiciens du Conservatoire à rayonnement régional
de Cergy-Pontoise, au talent remarquable, les deux
établissements ont choisi de continuer à organiser
conjointement ces soirées musicales et festives au
Café de la Plage.
Art vivant par excellence, art de l’instant saisi au
vol, le jazz présente plus d’une analogie avec l’art
théâtral : prise de parole, improvisation, écoute
mutuelle, émotion livrée ou retenue, autant de
termes que l’une et l’autre disciplines ont en partage.
jeudi 13 novembre
jeudi 11 décembre
jeudi 12 mars
jeudi 9 avril
à
à
à
à
20 h 30
20 h 30
20 h 30
20 h 30
lundi
lundi
lundi
lundi
lundi
12 janvier à 19 h 00
2 février à 19 h 00
2 mars à 19 h 00
13 avril à 19 h 00
4 mai à 19 h 00
De leurs multiples unions, toutes librement consenties, sont nées plusieurs formes hybrides dont le cabaret est sans doute l’une des plus anciennes et des
plus familières. Leurs publics, proches en sensibilité et en attentes, y puisent la même énergie et y
goûtent la même sincérité du geste offert. Le
Théâtre 95 poursuit donc sa recherche de la « note
bleue » en proposant cinq lundis soirs de janvier à
mai, dans une ambiance de club ou de cave de
jazz…
entrée libre
m usi q ue / en par t en a r i at av e c l e CR R d e ce r gy-po n t oi s e
61
60
la chute
hors les murs
d’après Albert Camus
mise en scène de Géraud Bénech
avec Stanislas de la Tousche
Le Théâtre 95, toujours soucieux de rencontrer un nouveau public, se déplace vers ceux qui ne
fréquentent pas toujours spontanément les lieux de création. Cette année, quatre spectacles seront
ainsi nomades… Ils sont proposés pour des représentations dans divers lieux (communes, établissements scolaires, structures culturelles ou associatives, entreprises, etc.).
Pour les accueillir, vous pouvez joindre le service des relations avec le public
au 01 34 20 11 07 ou à l’adresse [email protected]
adaptation Stanislas de la Tousche
et Géraud Bénech
scénographie, création sonore
et vidéo Géraud Bénech
lumière Rémy Chevillard
portraits :
la spectatrice
l’estivante
texte et mise en scène
de Joël Dragutin
avec Stéphanie Lanier
« Mise en scène par Dragutin, Stéphanie Lanier incarne brillamment
ces deux « précieuses ridicules » du
XXIe siècle et nous offre une belle
performance d’actrice. Sans jamais
forcer le trait, utilisant un large
nuancier de sentiments, elle dessine
finement ces portraits de bourgeoises, à la fois agaçantes et touchantes. Ce spectacle d’une drôlerie
réjouissante, « nous permet peut-être
de résister à cette déshumanisation
programmée, d’échapper encore à
cette vacuité, à cette indifférence...
qui finira bien par engloutir nos vies
sans objet ».
« Fine et élégante, Stéphanie Lanier a tout de ces privilégiés égoïstes et capricieux que Joël Dragutin
se plaît à observer dans ses pièces. Humanistes et cultivés, ils ont un vernis ethnologique suffisant
pour admettre qu’il y a à apprendre des autres, mais trop peu de lucidité sociologique pour comprendre qu’ils sont les produits de leur classe et les représentants des valeurs de leur époque. Le jeu de
Stéphanie Lanier sert joliment cette impertinente étude de mœurs. Si Joël Dragutin se moque et reproduit avec une aisance jubilatoire les discours rebattus de la branchitude bourgeoise, il enfonce le
scalpel jusqu’au sang et révèle les blessures de la wonder girl moderne, que son autonomie financière,
sentimentale et existentielle transforme en pauvre petite fille riche, tellement sûre et pleine d’ellemême qu’elle ne laisse aucune place à l’autre dans le secret de son cœur désolé. Comme ses escarpins,
son emploi du temps lui sert de carcan et son agitation lui fait oublier sa misère. Telle est l’humaine
condition, et, comme le dit Pascal, « ceux qui font sur cela les philosophes et qui croient que le monde
est bien peu raisonnable (…) ne connaissent guère notre nature ». Dragutin le sait bien, et son humour
le préserve du moralisme. La spectatrice et l’estivante ressemblent à Aminte et Polixène, certes, mais
leur lucidité force la sympathie : à choisir, et d’autant plus par les temps qui courent, mieux vaut peutêtre une précieuse ridicule qu’une virago pointant son arquebuse sur la culture et les étrangers. »
Un ancien avocat réfugié à Amsterdam sert de guide à un Français de
passage, rencontré dans un bar du
port. Jour après jour, il se raconte et
se dévoile, se faisant de plus en plus
intime. Au cœur de sa révélation, un
événement catalyseur : le suicide par
noyade, sous ses yeux, d’une jeune
femme, un soir, alors qu’il traversait
un pont parisien. Mais, au-delà de sa
propre expérience, il rend compte de
cette complexité irréductible que nous partageons tous, des choix qui composent la trame de nos existences, de nos intentions, de nos actes ou nos immobilités, face au regard de l’autre, face aux injonctions sociales ou aux intrusions fracassantes de l’Histoire dans nos vies.
L’homme se confie : il a été un avocat brillant, un séducteur, un homme du monde, vivant pour et par
les autres, n’existant qu’au travers du jeu des regards. Puis soudain, à la faveur de ce suicide, la lucidité l’a saisi. Le sentiment de sa lâcheté intrinsèque, de sa vanité, s’est mis à affleurer. Toutes ses
tentatives pour le refouler ont échoué. Sa carapace d’être social s’est fissurée puis brisée. C’est un
écorché vivant qui se voit en transparence, à la fois sujet et objet de cette « leçon d’anatomie » qu’est
La Chute.
La grande buée
de René Fix
mise en scène de Gerold Schumann
Un spectacle théâtral et musical qui s’attache au
destin de quelques-unes de ces anonymes qui, à
l’entrée de la Grande Guerre, voient s’affronter,
au sein même de leur petite communauté de lavandières, toutes les tensions sociales et politiques
qui ont déchiré la France…
Voir p. 14.
je suis une chose qui pense
d’après René Descartes
mise en scène de Xavier Maurel
Une actrice/danseuse, seule dans un dispositif scénographique susceptible de se tranformer selon la
lumière et les projections vidéo.
Voir p. 39.
63
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représentations
scolaires
hommage annuel
à vincent delerm
Les Fourberies de Scapin théâtre (voir pages 10-11)
mardi 7 octobre à 14 h 30
mercredi 8 octobre à 10 h 00
jeudi 9 octobre à14 h 30
vendredi 10 octobre à 10 h 00
Allez, Ollie… À l’eau ! jeune public dès 6 ans (voir page 12)
vendredi 17 octobre à 10 h 30 et 14 h 30
Le petit violon jeune public dès 6 ans (voir page 18)
mardi 2 décembre à 14 h 30
mercredi 3 décembre à 10 h 00
jeudi 4 décembre à 10 h 00 et 14 h 30
Camille, Camille, Camille théâtre (voir pages 20-21)
C’était pas pour tes cahiers
Pour lir’ des textes
Que le dimanch’ soir je v’nais
C’était prétexte
jeudi 4 décembre à 14 h 30
vendredi 5 décembre à 14 h 30
Petit-bleu et Petit-jaune jeune public dès 3 ans (voir page 23)
mardi 9 décembre à 9 h 30, 10 h 30 et 15 h 00
mercredi 10 décembre à 9 h 30 et 10 h 30
Le Chant des signes théâtre (voir pages 28 à 31)
jeudi 22 janvier à 14 h 30
vendredi 23 janvier à 14 h 30
C’était pour sentir le jazz
En moi venant
Quand tes genoux tu les croises
De temps en temps
L’ascension de Jipé théâtre (voir page 32)
jeudi 12 février à 14 h 30
Onysos le furieux théâtre (voir page 36)
vendredi 6 mars à 15 h 00
Je suis une chose qui pense théâtre (voir page 39)
jeudi 19 mars à 14 h 30
Las bodas de rosita théâtre en espagnol et en français (voir page 49)
mardi 19 mai à 14 h 30
mercredi 20 mai à 10 h 00
jeudi 21 mai à 10 h 00 et 14 h 30
Amabel théâtre musical (voir page 54)
mardi 2 juin à 10 h 00
mardi 2 juin à 14 h 30
Spectacles disponibles hors les murs (voir pages 60-61)
Portraits : La Spectatrice / L’Estivante, La Chute,
La Grande Buée, Je suis une chose qui pense
Le plaisir est un secret
En périod’ rose
Dès qu’on sent qu’on s’ fait d’ l’effet
On s’ cach’ des choses
On s’ cach’ des choses
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action culturelle
et éducation artistique
LE THÉÂTRE 95 : UNE « FABRIQUE » DE THÉÂTRE
Lieu de création théâtrale, espace de résidences pour les artistes, le Théâtre 95 s’affirme comme un
lieu de « fabrique » de théâtre ouvert à tous, professionnels et amateurs.
Le travail d’action culturelle et d’éducation artistique se développe au sein de nouveaux espaces permettant d’ouvrir largement les portes à de jeunes compagnies, tout en conviant dans le même temps
le public à cheminer à travers les étapes de création d’artistes aux univers esthétiques variés, au premier rang desquels le directeur du Théâtre 95, Joël Dragutin, lui-même auteur et metteur en scène.
Raccourcir le chemin entre le public et les artistes, enrichir la réflexion du public en l’impliquant
dans des pratiques régulières ou ponctuelles, lui permettre de s’approprier les différents espaces du
théâtre, tels sont les objectifs des actions proposées ou à inventer ensemble.
ÉVEILLER
Le Théâtre 95 invite les personnes relais de groupes à découvrir la saison en composant leur propre
cheminement à travers les spectacles. L’équipe des relations avec le public vous apportera de précieux
conseils sur les « parcours découverte » (abonnements à prix réduit, visites, rencontres…) permettant
aux élèves de devenir des spectateurs actifs et curieux.
JOUER
Le Théâtre 95 a à cœur de développer des espaces de « jeu » grâce à des ateliers de formation annuels
assurés par des professionnels : écriture, théâtre, expression corporelle… à destination des enfants,
des adolescents et des adultes.
Les ateliers de pratique
• Atelier théâtre adultes, les lundis soir de 19 h 00 à 22 h 00
• Atelier théâtre adultes « Les contemporaines », les jeudis de 19 h 00 à 21 h 00
• Atelier théâtre adolescents, les mercredis de 17 h 00 à 19 h 00
• Atelier théâtre enfants (les mercredis)
• Atelier d’écriture (5 samedis de 11 h 00 à 18 h 00)
Inscriptions à partir du 26 mai 2014, réunion d’information le mercredi 17 septembre à 19 h 00.
PARTAGER
Le Théâtre 95 est engagé sur le territoire dans différentes formes de partenariats aux côtés des établissements scolaires et universitaires à travers des dispositifs spécifiques tels que les options facultatives et lourdes, les parcours d’éducation artistique et culturelle, les résidences territoriales d’artistes.
Soucieux d’accompagner au plus près chacun de ses partenaires dans son évolution.
Outre son partenariat avec le lycée Camille-Claudel, le Théâtre 95 apportera une contribution particulière à deux événements marquants de la saison 2014/2015 :
• L’organisation, les 19 et 20 novembre, du colloque international sur Annie Ernaux initié par l’université de Cergy-Pontoise, et l’accueil du spectacle des étudiants de l’association Zon’Art mercredi
19 novembre à 17 h 30 (voir page 15, La Vie extérieure).
• La création d’un diplôme universitaire « Écriture créative et métiers de la rédaction » dont le lancement est programmé au Théâtre 95 le samedi 21 juin à 15 h 00 et dont une masterclass sera assurée
par Joël Dragutin le samedi 7 février de 14 h 30 à 17 h 30.
(Informations auprès de l’UCP au 01 34 25 64 25).
EXPLORER
Des visites du théâtre permettant de découvrir l’envers du décor peuvent être organisées tout au long
de la saison à la demande des associations, des entreprises et des établissements scolaires. Elles donnent
à chacun l’occasion de mieux connaître les métiers à l’œuvre de la création d’une pièce de théâtre :
artistiques, techniques, administratifs…
• Une visite inattendue est proposée au public à l’occasion des Journées du Patrimoine.
Journées du Patrimoine : samedi 20 septembre à 11 h 00 et 15 h 00. Rendez-vous à l’accueil du théâtre.
LES CHEMINS DE LA PROGRAMMATION AVEC LE CONSEIL CONSULTATIF DES JEUNES
« S’approprier le théâtre, c’est peut-être la meilleure façon d’apprendre à l’aimer. » (Antoine Vitez)
Le Théâtre 95 prolonge les actions culturelles en direction de la jeunesse en constituant chaque saison
un Conseil consultatif des jeunes dont l’objectif est de solliciter l’avis sur les axes de la programmation
ou tout autre activité participant à la dynamique de vie du théâtre.
Véritable force de proposition, leurs suggestions sont étudiées au sein du comité de pilotage de programmation et nourrissent la réflexion de celui-ci.
Constitué en septembre en partenariat avec les chefs d’établissements scolaires, les Maisons des Lycéens de l’agglomération et plus largement des associations environnantes, le Conseil se réunit à deux
reprises entre novembre et février.
Référents culturels des établissements scolaires, enseignants, relais d’associations de l’agglomération
de Cergy-Pontoise sont invités à contacter le service des relations avec le public afin de constituer ce
Conseil consultatif des jeunes.
Renseignements
Service des relations avec le public
David Mautrait 01 34 20 11 07 / Marina Calandra 01 34 20 18 30
67
66
ABONNE Z-VO U S !
Ouverture des abonnements dès le mardi 3 juin 2014.
Informations et réservations : 01 30 38 11 99 / 01 34 20 11 00 – [email protected]
• Seule la souscription d’un abonnement ouvre droit à
la réservation prioritaire du nouveau one-man show de Gaspard Proust.
• Toute souscription d’abonnement avant le lundi 1er septembre permet de bénéficier
d’une place offerte sur un spectacle de votre choix.
AB O N N EM E N T S I ND I VI D U E LS
LE PASS AMI
110 €
(dont cotisation pour devenir Ami du Théâtre 95: 10€)
Valable pour tous les rendez-vous de la saison 2014-2015, dont une trentaine de spectacles, les
conférences-débats, Les Contemporaines, le Festival des Cultures Africaines, avec les avantages
détaillés en page suivante*.
LE PASS INTEGRAL
100 €
ABONNEMENT 3 SPECTACLES
30 €
spectacle supplémentaire : 12 €
18 €
pour les - de 25 ans spectacle supplémentaire : 6 €
ABONNEMENT 6 SPECTACLES
48 €
spectacle supplémentaire : 12 €
36 €
pour les - de 25 ans spectacle supplémentaire : 6 €
REJOI
GNEZ LES AMI S DU THÉÂTRE 95
Adhésion 10 €
En devenant membre de l’Association des Amis vous soutenez le projet artistique du Théâtre 95.
Vos avantages* :
• Des places réservées en salle, dans les tout premiers rangs
• Des invitations à des répétitions publiques
• Des rencontres avec les artistes
• La soirée annuelle des Amis du Théâtre 95
• La possibilité d’inviter l’un de vos amis à un spectacle du Théâtre 95
Pour devenir Ami du Théâtre 95 : rendez-vous à l’accueil du Théâtre 95 ou inscription
sur papier libre en inscrivant vos noms, prénoms, adresse, téléphone, courriel et la cotisation
de 10 € en espèces, ou par chèque à l’ordre de l’Association des Amis du Théâtre 95
à l’adresse suivante :
Association des Amis du Théâtre 95
Théâtre 95
Allée du Théâtre - BP 70098
95021 Cergy-Pontoise Cedex 01
AB O N N EM E N T S G R OU P E S
ABONNEMENT 3 SPECTACLES
18 €
spectacle supplémentaire : 6 €
Scolaires, associatifs ou groupes à partir de 10 personnes.
OF F R E PAR TE N A I R e
400 €
8 € la place (au lieu de 16 €)
Offre préférentielle à partir de 50 places, non nominatives et valables pour tous les spectacles
de la saison 2014/2015, soit plus de trente rendez-vous, sur une centaine de dates.
Les avantages de nos partenaires :
• Des rencontres avec les équipes artistiques (comédiens, metteurs en scène)
• Des visites exclusives du Théâtre 95
• Le choix et/ou l’ajout des spectacles en cours de saison
• La mise à disposition de l’espace librairie pour accueillir vos invités, vos adhérents
ou vos amis autour d’un cocktail
• La possibilité de régler votre « offre partenaire » en 2 fois
LES TAR I F S H O R S A B O N NEM EN T
SPECTACLES JEUNE PUBLIC
CONFERENCES-DEBATS
CABARETS DE LA RUCHE (slam)
BLUE MONDAYS (JAZZ)
PIANO CAMPUS
16 € tarif plein
12 € tarif réduit
Amis du Théâtre, + de 60 ans, personnes à mobilité réduite,
familles nombreuses, groupes à partir de 10 personnes, CE,
collectivités, abonnés des structures partenaires
(sur présentation d’un justificatif)
8 € 12-25 ans, demandeurs d’emploi, intermittents
5 € Pass Étudiant, - de 12 ans
8 € tarif plein
5 € - de 12 ans, Pass Étudiant
3 € - de 12 ans en séances scolaires
5 € tarif unique
entrée libre
entrée libre
gratuit sur réservation
BULLETINS
DE RESERVATION
Cochez les spectacles et les dates des représentations choisies dans le calendrier.
Chaque abonnement est nominatif. Merci de nous préciser les noms des personnes concernées
pour chaque abonnement, et de remplir un calendrier par personne.
Vous pouvez également télécharger des bulletins d’abonnement sur www.theatre95.com
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LE PASS ami
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10 €
l’adhésion Ami + toute la saison
INDIVIDUELS
LE PASS INTEGRAL
ABONNEMENT 3 SPECTACLES
ABONNEMENT 3 SPECTACLES POUR LES -25 ANS
ABONNEMENT 6 SPECTACLES
100 €
30 €
18 €
48 €
GROUPES
ABONNEMENT 3 SPECTACLES
OFFRE SPECIALE PARTENAIRE
18 €
400 €
scolaires, associatifs ou groupes à partir de 10 personnes
50 places valables pour tous les spectacles de la saison
…/…
69
68
s ep tem b r e
vendredi 26
AB O N N EM E N T 2
o c to b r e
Prénom
Adresse
Code postal
Ville
Téléphone
Nom
Portable
E-mail
AMIS DU THéâTRE 95
110 €
10 €
LE PASS AMI
L’ADHéSION AMI
l’adhésion Ami + toute la saison
LE PASS INTEGRAL
ABONNEMENT 3 SPECTACLES
ABONNEMENT 3 SPECTACLES POUR LES -25 ANS
ABONNEMENT 6 SPECTACLES
100 €
30 €
18 €
48 €
GROUPES
18 €
400 €
ABONNEMENT 3 SPECTACLES
OFFRE SPECIALE PARTENAIRE
scolaires, associatifs ou groupes à partir de 10 personnes
50 places valables pour tous les spectacles de la saison
PLAC ES SUPPL ÉME N TA I R E S
ABO 1
AUTRE
Tarif plein
Tarif réduit
Tarif réduit
12-25 ans, étudiants, demandeurs d’emploi, intermittents
Tarif unique Conférences-Débats
Nb
Nb
Nb
Nb
Nb
places :
places :
places :
places :
places :
TO TA L G É N É R A L
ABO 1
AB0 2
AUTRE
x
x
x
€=
€=
€=
x
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x
16 €
12 €
6€
8€
5€
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CB
Chèque bancaire
Espèces
Chèque-culture
Merci de bien vouloir nous renvoyer votre/vos bulletin(s) d’abonnement(s)
dûment complété(s) à l’adresse suivante :
Service des réservations
Théâtre 95
Allée du Théâtre - BP 70098
95021 Cergy-Pontoise Cedex 01
19 h 00
ho r ai r es
14 h 30
20 h 30
mercredi 8
Les Fourberies de Scapin
10 h 00
20 h 30
jeudi 9
Les Fourberies de Scapin
14 h 30
20 h 30
vendredi 10
Les Fourberies de Scapin
10 h 00
20 h 30
samedi 11
Les Fourberies de Scapin
20 h 30
dimanche 12
Les Fourberies de Scapin
16 h 00
vendredi 17
Allez, Ollie… À l’eau !
spectacle
10 h 30
Dominique Seux Conférence-débat
20 h 30
jeudi 6
Macbeth (The Notes)
20 h 30
jeudi 13
Cabaret de La Ruche (slam)
20 h 30
vendredi 14
La Grande Buée
20 h 30
jeudi 20
La Vie extérieure
20 h 30
vendredi 28
Money !
20 h 30
samedi 29
Money !
20 h 30
dimanche 30
Money !
16 h 00
spectacle
14 h 30
ho r ai r es
mercredi 5
ho r ai r es
mardi 2
Le Petit Violon
14 h 30
mercredi 3
Le Petit Violon
10 h 00
mercredi 3
Camille, Camille, Camille
20 h 30
jeudi 4
Le Petit Violon
10 h 00
14 h 30
jeudi 4
Camille, Camille, Camille
14 h 30
20 h 30
vendredi 5
Camille, Camille, Camille
14 h 30
20 h 30
mardi 9
Petit-Bleu et Petit-Jaune
9 h 30
10 h 30
mercredi 10
Petit-Bleu et Petit-Jaune
9 h 30
10 h 30
jeudi 11
Cabaret de La Ruche (slam)
20 h 30
mardi 16
Natural Beauty Museum
20 h 30
mercredi 17
Natural Beauty Museum
20 h 30
vendredi 19
Concert de Noël
20 h 30
j anv i er
TOTAL
Mode de règlement :
……….
……….
……….
……….
……….
spectacle
ho r ai r es
Les Fourberies de Scapin
d éc em b r e
ABO 2
Présentation de saison
mardi 7
novembre
INDIVIDUELS
spectacle
spectacle
ho r ai r es
lundi 12
Blue Monday (jazz)
19 h 00
vendredi 16
Yannick Van de Velde
20 h 30
mardi 20
Le Chant des signes
20 h 30
mercredi 21
Le Chant des signes
20 h 30
jeudi 22
Le Chant des signes
14 h 30
20 h 30
vendredi 23
Le Chant des signes
14 h 30
20 h 30
samedi 24
Le Chant des signes
20 h 30
dimanche 25
Le Chant des signes
16 h 00
vendredi 30 (date sous réserve)
Robin Renucci Conférence-débat
20 h 30
15 h 00
71
70
février
spectacle
lundi 2
Blue Monday (jazz)
jeudi 12
L’Ascension de Jipé
m ar s
spectacle
horai res
19 h 00
14 h 30
20 h 30
horai res
nos partenaires
lundi 2
Blue Monday (jazz)
19 h 00
vendredi 6
Onysos le furieux
15 h 00
Nos partenaires culturels
Nos partenaires de l’enseignement supérieur
vendredi 6
Médée Kali
20 h 30
samedi 7
Onysos le furieux
19 h 00
jeudi 12
Cabaret de La Ruche (slam)
20 h 30
Université de Cergy-Pontoise
www.u-cergy.fr
Essec
www.essec.fr
EPSS
www.epss-edu.com
Conservatoire national supérieur d’Art dramatique
samedi 14
Battements d’ailes
20 h 30
Jeune théâtre national www.jeune-theatre-national.com
La 23e Marche
la23ememarche.over-blog.com
Le Grand Cercle
www.legrandcercle.fr
Utopia
www.cinemas-utopia.org
Festival théâtral du Val d’Oise www.thea-valdoise.org
Festival d’Auvers-sur-Oise
www.festival-auvers.com
Piano Campus
www.piano-campus.com
Conservatoire à rayonnement régional
jeudi 19
Je suis une chose qui pense
jeudi 26
Quatre images de l’amour
20 h 30
vendredi 27
Quatre images de l’amour
20 h 30
samedi 28
av r i l
Quatre images de l’amour
spectacle
14 h 30
20 h 30
www.cergypontoise.fr
www.musaiques.com
www.assolaruche.fr
Musaïques
La Ruche
20 h 30
horai res
www.cnsad.fr
www.ensatt.fr
Ensatt
Nos partenaires de la presse
France Culture
VO News
Radio RGB
www.franceculture.fr
www.vonews.fr
www.radiorgb.net
jeudi 9
Cabaret de La Ruche (slam)
20 h 30
Nos partenaires pour la billetterie
fondations
lundi 13
Blue Monday (jazz)
19 h 00
Fondation Jean-Jaurès
mardi 14
Amor Mundi
20 h 30
Fnac
Billetreduc
Cultures du cœur
mercredi 15
Amor Mundi
20 h 30
jeudi 16
Amor Mundi
20 h 30
villes
vendredi 17
Amor Mundi
20 h 30
Ville de Cergy
www.ville-cergy.fr
Ville de Pontoise
www.ville-pontoise.fr
Ville de Jouy-le-Moutier
www.jouylemoutier.fr
Ville de Neuville-sur-Oise
www.neuville-sur-oise.fr
Ville d’Osny
www.osny.fr
Ville de Saint-Ouen-l’Aumône
m ai
spectacle
horai res
lundi 4
Blue Monday (jazz)
19 h 00
mercredi 6
V. Battaglia & M. Frésil Conférence-débat 20 h 30
lundi 11
Tu trembles
20 h 30
mardi 12
Tu trembles
20 h 30
mercredi 13
Tu trembles
20 h 30
mardi 19
Las Bodas de Rosita
14 h 30
mardi 19
Conferencia sobre la lluvia
20 h 30
mercredi 20
Las Bodas de Rosita
10 h 00
mercredi 20
Conferencia sobre la lluvia
20 h 30
jeudi 21
Las Bodas de Rosita
jeudi 21
Conferencia sobre la lluvia
20 h 30
vendredi 22
Conferencia sobre la lluvia
20 h 30
samedi 23
Gaspard Proust
20 h 30
vendredi 29
Fest. cult. africaines (jeune public)
vendredi 29
Festival des cultures africaines
21 h 00
samedi 30
Festival des cultures africaines
21 h 00
dimanche 31
Festival des cultures africaines
21 h 00
juin
spectacle
10 h 00
10 h 00
www.ville-saintouenlaumone.fr
www.ville-maurecourt.fr
www.menucourt.fr
www.ville-courdimanche.fr
www.vaureal.fr
www.eragny.fr
www.ville-courdimanche.fr
www.puiseux-en-france.fr
www.grisylesplatres.fr
Ville de Maurecourt
Ville de Menucourt
Ville de Courdimanche
Ville de Vauréal
Ville d’Eragny
Ville de Courdimanche
Ville de Puiseux
Ville de Grisy-les-Plâtres
14 h 30
Nos partenaires scolaires
15 h 00
horai res
mardi 2
Amabel
mercredi 3
Amabel
20 h 30
samedi 13
Rencontres Habiter autrement
de 11 h 00 à 20 h 00
mercredi 18
Haïm
21 h 00
10 h 00
www.fnac.com
www.billetreduc.com
www.culturesducoeur.org
14 h 30
Académie de Versailles
www.ac-versailles.fr
École des Plants/Cergy
École du Village/Cergy
École de la Louvière/Courdimanche
Collège des Explorateurs/Cergy
Collège des Toupets/Cergy
Collège du Moulin-à-Vent/Cergy
Collège et lycée Saint-Martin-de-France/Pontoise
Lycée Jacques-Prévert/Taverny
Lycée Paul-Émile-Victor/Osny
Lycée Camille-Claudel/Vauréal
Lycée Alfred-Kastler/Cergy
Lycée Jules-Verne/Cergy
Fondation Cognacq-Jay/Argenteuil
www.jean-jaures.org
Nos partenaires associatifs
Ligue de l’Enseignement
www.ligue95.com
Espace Cesame
www.espace-cesame.org
Codevota
www.fncta.fr
Service emploi formation de Jouy-le-Moutier
www.jouylemoutier.fr/les-evenements-du-sef
Sauvegarde Les Louvrais
www.prevention-cergypontoise.fr/les-louvrais-pontoise
www.sauvegarde95.fr
Sauvegarde Pontoise
entreprises
Société générale
Stivo
L’Atelier
Pomme de Pain
Cergy Tokyo
Les Trois Fontaines
Bretson
MGEN
www.societegenerale.fr
www.stivo.com
www.latelier-cergy.com
pommedepain.fr
www.3fontaines.com
www.mgen.fr
Le Théâtre 95 participe
pour la seconde année consécutive
à la Saison Égalité
initiée par l’association H/F Ile-de-France
www.hf-idf.org
informations pratiques
RÉSERVATIONS au 01 30 38 11 99 ou au 01 34 20 11 00 (standard)
• au Théâtre 95
du mardi au vendredi de 10 h 30 à 13 h 00 et de 14 h 00 à 19 h 00 et le samedi de 14 h 00 à 17 h 30
• [email protected]
• par internet sur www.theatre95.fr
ADMINISTRATION au 01 30 34 20 11 00
RÈGLEMENT
• par téléphone au 01 30 38 11 99 ou au 01 34 20 11 00
• à l’accueil du théâtre par carte bancaire, espèces, chèque bancaire et chèque-culture
• par internet sur www.theatre95.fr
Les billets doivent être réglés obligatoirement 7 jours avant la date de la représentation.
Au-delà, les places peuvent être remises à la vente.
ACCÈS
Le parvis du Théâtre se trouve avenue Bernard Hirsch, face à la Préfecture et à l’ESSEC.
• en voiture :
À partir de La Défense ou de la Porte de Clignancourt, prendre l’autoroute A15, direction Cergy-Pontoise ; sortie n°9
« Cergy-Préfecture ». Suivre le fléchage « Préfecture » puis « Théâtre 95 ».
GPS : Pour plus de facilité, indiquer l’adresse : 2, avenue Bernard Hirsch – 95000 Cergy-Pontoise
• en RER :
Ligne A3, direction Cergy-le-Haut, arrêt Cergy-Préfecture
35 minutes de Charles de Gaulle-Etoile, départ toutes les 20 minutes
Depuis le parking de la gare de RER, suivre « Préfecture » par l’avenue de La Poste.
Le parvis du Théâtre est juste après le tunnel, sur la gauche
STATIONNEMENT
Les parkings de la Préfecture et de l’ESSEC sont ouverts et gratuits les soirs de représentation (dès 18h).
Les parkings du Verger et des Arts sont payants.
PLAN D’ACCÈS