RANDONNÉE DANS LA DRÔME…

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RANDONNÉE DANS LA DRÔME…
RANDONNÉE DANS LA DRÔME…
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En Suisse, nous chargeons nos deux chevaux qui ne se doutent de rien, Quiello, un
hongre croisé hispano de 4 ans et Falbala, jument Franches-Montagnes de 6 ans.
Nous passons la douane Suisse-France et après environ trois heures de route nous
arrivons en Drôme, des collines à La Motte de Galaure.
La première journée sur place, nous faisons les dernières courses, achetons les cartes
IGN et commençons à paqueter nos bagages. Nous nous demandons ce qui va nous
attendre durant les semaines qui suivent… Cinq semaines d'aventures et plus de 500
km….
Les chevaux chargés, les adieux faits, nous partons en quête de sensations avec nos
20 kilos de bagages par cheval. Les trois premières semaines se passent dans le
réseau de la Drôme à cheval. Les pistes sont à peu près bien balisées, les tracés nous
sont fournis. Le soir nous dormons dans des gîte équestres, les chevaux ont du grain
et du foin et nous, de chaleureux repas chez l'habitant. Le temps est splendide, il fait
agréablement chaud, le vent chasse les mouches, le temps est idéal pour randonner.
Le bonheur est palpable!
Les paysages qui se succèdent sont magnifiques et bien différents. Nous faisons halte
à Charmes-sur-l'herbasse, Montrigaud, Montmiral et Parnans pour la première
semaine. Le samedi et dimanche, nous restons au gîte, les chevaux ont droit à deux
jours de repos et nous profitons pour faire les courses, tracer les cartes et recoudre la
bagagerie.
Le 26 août, nous
partons de Beauregard
et entrons dans le
Vercors par le col de
Bouvarel. La dernière
montée
est
impressionnante
et
vraiment difficile, nous
sommes à pieds et
traînons nos chevaux
bien
gentils…
exténuées
de
la
journée, nous dormons
à Léoncel.
Le lendemain, nous descendons direction Lozéron. Nous entrons dans la vallée de la
Drôme. Malheureusement un cheval se blesse dans un treillis à mouton et une
cavalière reçoit par manque de chance un coup de sabot dans la rotule alors que son
cheval se rattrape en glissant dans une pente. Notre voyage s'arrête-il là ? Un peu
démoralisées, nous reprenons la route le lendemain. Le cheval peine; nous suivons la
route goudronnée pour raccourcir le trajet et soulager son glome arraché et sa plaie
au tendon.
Mais il fait terriblement chaud, nous sommes en plein soleil, les kilomètres n'avancent
pas et la fin de journée se rapproche à grands pas! Nous trouvons un transport qui
nous amène les quatre à Aubenasson où, bien accueillis, nous nous soignons.
Notre périple continuera par la forêt de Saou, Mornans, Truinas, Teyssières, PoetLaval, Salles-sous-Bois et Nyon où nous arrivons le 5 septembre. Les senteurs de la
Provence se rapprochent, les paysages aussi. Dommage que la lavande ai déjà été
ramassée. Il fait chaud et le sol est aride, recouvert de cailloux, il n'y a pratiquement
pas de bande herbeuse. Heureusement que nous avions ferrés nos chevaux,
habituellement pieds nus : les fers sont bien usés sur ces terrains. De temps à autre,
nous empruntons les routes goudronnées afin d'oublier un peu les pierres et marcher
sur du plat. La fatigue commence à se sentir… la motivation s'est un peu affaiblie…
Nous passons Rochebrunne, le col
de
l'Ey,
Entrechaux,
nous
contournons le Mont Ventoux et
arrivons à Bedoin. L'arrivée dans
le Vaucluse nous a tout de suite
mis à la page. Aucune carte au
1:25000 n'est à jour. Toutes les
pistes équestres sont fermées.
Sans être du coin, il est facile de se
perdre…Cela nous change bien de
la Drôme où tout était organisé,
même les pique-niques du
lendemain. Nous nous arrangeons
pour manger, trouver les chemins
et
même
parfois
pour
dormir…Après deux jours d'errance et de route goudronnée, nous mettons enfin la
main sur des tracés équestres.
Nous traversons les gorges de
la Nesque, Monieux, longeons
le mur de la peste, passons
Murs, Velleron et traversons
Cavaillon en plein centre à 11h
du matin! Un moment épique,
nos
chevaux
ont
été
exemplaires dans le trafic
chargé. Voici l'entrée des
Bouches-du-Rhône,
nous
sommes le 17 septembre. Une
sensation de vacances nous
envahit. Quand les tracés
seront-il enfin plats, quand le
dernier vallon nous laissera-t-il découvrir la mer au loin? Nous faisons halte à Mouriès,
Fontvielle, Albaron. Les moustiques arrivent, tout comme le pastis et les premiers
chevaux camarguais…Une odeur de vacances se dégage des paysages… Le bonheur
toujours présent se laisse assombrir par un sentiment de fin…Dernier jour, nous
arrivons aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Nous sommes contentes de retrouver nos familles, de laisser enfin congé à nos
montures qui, fidèles et endurantes, avaient néanmoins commencé à avoir de petites
pressions. Cependant, un sentiment de tristesse nous envahit malgré tout. Nous nous
baignons à la mer avec nos chevaux. Nous en rêvions! Mais finalement le plus beau
souvenir ne sera pas celui-là, mais le parcours en lui-même et tous ces paysage que
nous avons vus défiler et changer au fur et à mesure et la satisfaction d'être arrivés
les quatre sains et saufs après 500 km...
Nous rentrons en Suisse le 27 septembre avec de magnifiques photos, la tête remplie
de belles images et de beaux souvenirs. Nous avons connu des gens si accueillants,
mangé de bons repas, découvert de magnifiques paysages. Malgré les moments
difficiles, cette expérience est unique, inoubliable…Un grand merci aux gens qui nous
ont permis de faire ce voyage, merci pour les conseils reçus et pour les services de la
Drôme à cheval ; nous reviendrons!
Sandy