AMBASSADE DE FRANCE - Französische Botschaft

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Journée de dialogue avec les DFG
Allocution de M. Bernard de Montferrand
Ambassadeur de France en Allemagne
Berlin, le 19.4.2008
Je suis très heureux de pouvoir ouvrir avec vous cette journée de dialogue, et je salue le Professeur
Joseph Molsberger, Président de votre Fédération, la Vereinigung deutsch-französischer
Gesellschaften, avec qui nous avons imaginé et organisé cette journée.
Je voudrais aborder avec vous quelques messages très simples.
1) D’abord, je voudrais vous féliciter pour votre mobilisation. C’est la mobilisation du nombre : vous êtes
plus de 60 représentants des Deutsch-französische Gesellschaften (DFG) à avoir répondu à mon
invitation et je vous en remercie vivement. A travers vous, ce sont, bien entendu, les quelque 150 DFG
et les 20 000 membres de ces associations, que je tiens également à saluer très chaleureusement
aujourd’hui.
C’est aussi la mobilisation des volontés : je voudrais vous remercier tous pour votre inlassable
engagement en faveur de l’amitié et de la coopération franco-allemandes. Avec le réseau de vos
sociétés jumelles en France, plus de 100 Associations franco-allemandes en France, regroupées dans
la Fédération des Associations franco-allemandes pour l’Europe (FAFA), dont je salue le Président, M.
Bernard Lallement qui nous fait l’amitié d’être présent, vous constituez un réseau entre la France et
l’Allemagne qui n’a pas d’équivalent entre deux autres pays européens Sans votre travail, la
réconciliation franco-allemande n’aurait pas été la même et il aurait manqué quelque chose à l’Europe.
2) Ce que vous faites est de la plus haute importance. Pourquoi ? Le dialogue franco-allemand, c’est le
laboratoire de l’Europe. On y fait des choses qui seront demain utilisées par d’autres.
Aujourd’hui, le grand problème de l’Europe, c’est la communication entre les sociétés : chacun sent bien
qu’il ne suffit pas de s’entendre à Bruxelles si les peuples ne suivent pas. C’est pourquoi, pour le francoallemand comme pour l’Europe, les multiples liens personnels que vous créez entre Français et
Allemands sont irremplaçables.
3) On me dit parfois que le franco-allemand, c’est fini, parce que c’est réussi. Ce que vous faites, ce
n’est pas le passé mais l’actuel et l’avenir. Ce que vous faites est encore d’une nécessité absolue.
On me dit qu’il y a aujourd’hui en France comme en Allemagne une chute de l’intérêt pour l’autre pays
au profit de terres plus exotiques comme la Chine ou l’Inde qui représenteraient l’avenir alors que
l’Europe serait le passé… Je réponds que ce n’est pas parce que la réconciliation franco-allemande est
achevée que l’ambition européenne est éteinte. L’Europe que nous faisons, ce n’est plus pour nous
réconcilier, mais pour répondre aux grands défis de l’avenir. Si vous voulez convaincre les jeunes
générations que l’Europe et le franco-allemand sont importants, il n’y a qu’un seul argument pertinent :
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seul le cadre européen peut nous permettre de peser dans le monde d’aujourd’hui. Par
conséquent, ce que vous faites est encore absolument d’actualité. Faisons du franco–allemand non pour
les raisons d’hier, mais pour celles d’aujourd’hui et de demain.
Je souhaiterais également revenir avec vous quelques instants sur la relation franco-allemande
aujourd’hui.
I- Les relations franco-allemandes, malgré ce que dit la presse, fonctionnent bien.
Pourquoi ?
- Nous ne cessons de nous voir. Le Président Sarkozy a ainsi déjà rencontré 12 fois Mme Merkel depuis
son élection il y a 11 mois. C’est d’ailleurs le président Sarkozy qui va faire l’éloge de Mme Merkel
lorsqu’elle recevra le prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle le 1er mai. Nous avons en outre reçu l’an
dernier en Allemagne 53 visites de ministres français, un chiffre considérable. Nous n’avons de
semblable intimité avec aucun autre pays, en Europe et dans le monde, tant sur le plan politique
qu’économique ou de la défense.
- Nos positions sur les grands problèmes du moment n’ont jamais été aussi proches. Nous partageons
le grand projet de la construction européenne. Nous avons plus que jamais une même idée de l’Europe
qui ne se réduit pas aux relations économiques et au marché, mais qui existe aussi sur le plan politique,
avec des capacités de décision et des moyens d’influence. Nous avons aujourd’hui une même attitude
dans nos relations avec les autres grands ensembles de la scène internationale comme les Etats-Unis,
la Russie, l’Asie… - - Enfin, sur les grands sujets auxquels l’Europe est confrontée, nous faisons preuve
d’une remarquable proximité : c’est le cas de l’environnement, de l’énergie, de la sécurité, de
l’immigration.
II- Comment cette relation franco-allemande fonctionne-t-elle ?
- Cette relation se fonde sur le dialogue : lors de la Présidence allemande de l’Union européenne au
premier semestre 2007, nous avions beaucoup travaillé ensemble. Aujourd’hui, à l’heure de la
préparation de la Présidence française qui commence le 1er Juillet, nous travaillons en concertation
étroite avec l’Allemagne sur chacun des grands sujets qui seront nos priorités.
- Je sais bien que nous rencontrons de temps en temps des difficultés, mais nous avons su chaque fois
trouver des solutions efficaces. Cela a été le cas ces derniers mois sur plusieurs sujets :
- EADS : cette entreprise avait des problèmes d'intégration et avait été déstabilisée par des
rivalités personnelles. Les Français et Allemands demandaient chacun davantage de pouvoir et des
répartitions d'usines ou de commandes différentes. Après discussion, le Président et la Chancelière ont
trouvé un équilibre qui a permis, me semble-t-il, à cette entreprise de repartir sur de bonnes bases.
- Galileo : les Allemands souhaitaient avoir davantage d'activités de contrats industriels de
Galileo en Allemagne et les Français avaient les mêmes souhaits pour la France. Nous avons eu une
vive discussion. Nous nous sommes assis autour de la table et nous avons trouvé une solution à la fois
respectueuse de nos intérêts industriels et des règles de concurrence contrôlées par la Commission
européenne.
- la concurrence entre des intérêts industriels : l'industrie automobile française et l'industrie
automobile allemande n'ont pas les mêmes structures, les Allemands construisant traditionnellement
des automobiles plus grosses, les Français des véhicules de moyenne cylindrée. Cela signifie que les
Allemands émettent plus de CO2, et que les lobbys automobiles s’opposent sur le niveau des quotas à
édicter. Il s'agit ici d'un problème industriel important. Le Président de la République et la Chancellière
ont demandé à un groupe de travail de préparer un compromis.
- le projet d’Union pour la Méditerranée : le Président de la République voulait un effort majeur
sur la Méditerranée et pensait que les institutions existantes ne le permettaient pas. L’Allemagne tenait à
ce que l’Union européenne dans son ensemble soit associée à cet effort. Une solution d’origine francoallemande a été trouvée à Hanovre, visant une réforme profonde de la coopération avec les Etats
riverains de la Méditerranée dans le cadre de l’Union européenne.
- Mais sur tous ces sujets, nous finissons par trouver des solutions après des discussions.
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Sur les questions majeures de l’Europe, comme celle de la réforme des institutions de l’Union
européenne, nous coopérons très étroitement, comme cela a été le cas du compromis qui a permis
l’adoption du traité de Lisbonne.
III- Dans vos activités, comment traduire cette relation franco-allemande ?
D’abord, regardons cette relation avec un esprit d’optimisme. J’entends trop souvent dire autour de moi
que rien ne va plus, et que l’âge d’or du franco-allemand est derrière nous. Il n’y a pas d’âge d’or. Il n’y
a que des difficultés surmontées. Regardons les choses telles qu’elles sont : il y a eu du positif comme
du négatif à chacune des grandes époques de la relation franco-allemande. Ces désaccords n’ont
jamais empêché d’obtenir des résultats parce que la volonté politique de trouver des compriomis a
toujours existé y compris ces derniers mois.
S’agissant de vos activités, nous devons davantage travailler ensemble.
Il existe un vaste réseau d’activités franco-allemandes en Allemagne. Faisons en sorte que tous
travaillent en commun avec indépendance et liberté. Je vous rappelle qu’il existe un réseau d’Instituts
culturels et de consulats, mais aussi des services économique, scientifique, et sur tous les autres grands
sujets au sein de l’Ambassade. Il est à votre disposition. Nous devons travailler ensemble « en réseau »,
et il faut échanger les bonnes pratiques. Je suis heureux que cet après-midi, le service culturel vous
présente ses actions pour que ses efforts puissent converger avec votre travail.
- Le futur, ce sont les jeunes générations, et je vous ai dit tout à l’heure qu’il fallait regarder la relation
franco-allemande sous l’angle de son avenir, et non de son passé. Essayons de voir comment
davantage toucher le public de la jeunesse. Regardons ensemble si le service culturel peut vous aider à
trouver des activités qui puissent toucher ce public, comme la musique, et toutes les formes d’art.
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Enfin, une des bonnes conditions de communications entre pays, c’est la langue. Vous savez
tous que l’apprentissage réciproque de nos langues a connu un important fléchissement au
cours des 15 dernières années. Mais nous avons beaucoup travaillé, et mis en place des
instruments nombreux et efficaces : les classes bilangues, l’Abibac, les opérations France Mobil
et Deutsche Mobil. Ce qui compte désormais, c’est la volonté politique. Depuis l’année dernière,
nous observons un léger renouveau : 19% d’une classe d’âge apprend le français en Allemagne ;
13% apprend l’allemand en France. C’est un bon signe. Nous devons continuer.
Je souhaite que tous les ans nous ayions une telle réunion de travail avec toutes les Associations
franco-allemandes. Car votre travail a une très forte signification pour nos relations bilatérales et pour
l’Europs que nous construisons ensemble.