Fiche Juniors Philosophes C1-C2 - Pour ecrire.indd

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EAU
BIODIVERSITÉ
CONSOMMATION
ET DÉCHÊTS
DÉPLACEMENTS
ET ENERGIES
JUNIORS
PHILOSOPHES
Entre philosophie et sciences
Approche philosophique :
faut-il tout faire tout de suite ?
JUNIORS
CRÉATEURS
Cycles 2 et 3
Ce que disent
les textes officiels
• Fin C1
1) Travailler à partir d’un album déclencheur
Nous nous proposons de travailler
à partir d’un album déclencheur :
déclencheur pour des activités
scientifiques mais aussi philosophiques.
«Attends» de Suzy Chic et Monique
Touvay aux Editions Didier Jeunesse
peut être proposé dès la fin de C1. Le
lien avec l’Education au Développement
Durable est net car le développement
durable est un développement qui
répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs.
Dans cette fiche, nous n’aborderons pas
l’exploitation de l’album à proprement
parler mais nous envisagerons
des situations permettant aux élèves de valider –ou pas– leurs réflexions sur cette histoire.
L’album pourra être lu en classe, de façon fractionnée. On référera aux propositions
de l’excellente fiche de Pomme d’Api qui propose des échanges philosophiques
directement liés à l’album.
> Contexte
Pour un jeune enfant apprendre la frustration, éviter le passage à l’acte, différer
ses désirs sont des étapes essentielles de son développement et relèvent
d’un accompagnement permanent de l’adulte. Ce sont mille échanges importants qui lui
permettront, petit à petit de prendre le temps de réfléchir à ses propres actes, de choisir
ses amis, de se projeter et d’aboutir à ses propres désirs. Ce qui parait être une perte
de temps va souvent se révéler un garant d’un futur meilleur.
- Participer à un échange collectif
en écoutant autrui et en attendant son tour
de parole.
- Justifier un acte, un refus, une préférence
en utilisant à bon escient “parce que”.
- Comprendre un texte lu par l’enseignant;
faire des liens avec les questions qui se
posaient ou/et avec ce qui a été découvert
en classe.
• C2
- Prendre part à des échanges verbaux
tout en sachant écouter les autres; poser
des questions.
- Donner un point de vue en respectant
les règles de la communication ;
- Connaître le cycle de la vie des êtres vivant
naissance, croissance, reproduction, fin
de vie (animaux, plantations).
• C3
- Réagir à l’exposé d’un autre élève
en apportant un point de vue motivé.
- Participer aux échanges de manière
constructive rester dans le sujet, situer
son propos par rapport aux autres,
apporter des arguments, mobiliser
des connaissances, respecter les règles
habituelles de la communication
- Construire le cycle de vie naturel
d’un végétal (de la graine à la plante,
de la fleur au fruit, du fruit à la graine)
> L’histoire
Un petit personnage vient voir un arbre tous les jours. Un jour, celui-ci lui offre la fleur qui vient de pousser sur sa branche.
Le personnage est tenté, mais l’arbre ajoute que s’il attend un peu, la fleur se transformera en fruit. Intrigué, il hésite, mais choisit
d’attendre. L’arbre lui annonce alors qu’il lui donne son fruit, mais que s’il attend encore, le fruit sera mûr, et il pourra le manger. Il choisit
d’attendre encore.
Enfin, quand il est mûr, l’arbre lui annonce que le fruit est enfin pour lui, mais que s’il l’enterre, un nouveau pommier poussera. Il fait confiance
à l’arbre, et patiemment, il surveille la croissance du pommier. Celui-ci, alors qu’il n’est qu’une petite pousse, lui souffle : « merci ! ».
> La problématique de cet album
Elle est à la fois l’attente et la confiance : attente au sens de capacité que l’on a –ou pas - à différer le désir, à accepter –donc faire
confiance- la frustration temporaire sans toutefois avoir la certitude d’aboutir.
On se gardera bien de ne pas jouer au psychothérapeute. Nous resterons au confluent de la philosophie et des sciences.
> Cependant, on s’accorde à dire que l’attente est structurante, dans la mesure où elle permet :
• une stimulation de l’imaginaire : imaginer quelque chose, c’est parvenir à le projeter dans l’avenir de manière anticipatoire. Pour
qu’une telle opération soit possible, il est nécessaire que l’enfant dispose d’un espace-temps suffisant pour le faire. Un catalogue de
jouets de noël va peupler ses pensées et on peut presque dire que dans un certain sens, le jeu futur ne sera qu’une recréation de cet
espace imaginaire.
• un apprentissage du désir : cet espace-temps, l’enfant va le peupler de son désir. Cela signifie que plus il va jouer symboliquement
avec son jouet et plus il va l’aimer.
• un apprentissage de la patience : l’attente permet à l’enfant de structurer son rapport au temps et de s’en faire en quelque sorte un
allié. Il apprend peu à peu à développer sa patience, c’est-à-dire à résister à l’aspect instantané de ses pulsions, pour les canaliser et
les sublimer.
2) Mettre les enfants en situation en classe
> Pour écrire : Faut-il s’y prendre à plusieurs reprises
S1
S3/4/5
S7
Lancement de la situation
problème
Lectures de différents portraits
Echanges par petits groupes :
mesure du changement personnel
Voir d’autres textes en bas de page
Les élèves sont invités à rédiger le
portrait d’une personne de leur choix
dans la classe, sans jamais en donner
le nom.
Ils ont cinq minutes pour rédiger
ce portrait.
Les élèves sont invités à repérer les
constantes d’écriture notées ci-dessus.
Lectures collectives.
S6
Que nous manque-t-il pour mieux écrire,
mieux décrire ?
Ecriture
Les élèves reprennent la même consigne
que sur le portrait réalisé en S1
S2
Laisser 1 heure aux élèves pour réaliser
un portrait, pour revenir sur leur premier jet
Comparaison des deux portraits :
le premier réalisé en 5 minutes
sans réflexion, sans inférences,
le deuxième réalisé en une heure, avec
les compétences acquises, la digression
prise pour s’intéresser à un portrait réalisé
par un auteur de littérature.
Lequel des deux portraits est le plus
explicite, le plus intéressant quant
à sa facture littéraire ?
Pourquoi ?
Faire réfléchir les élèves quant
à l’importance du temps à prendre
pour la réalisation d’une production d’écrit
qui nous est chère.
Etude du portrait
avec « Jean de Florette », Roman
de Marcel Pagnol, où le papet est décrit
On extrait collectivement le type
d’informations fournies :
• approche sensible = ce que je ressens
• approche descriptive = ce que je vois
• approche interprétative = ce que je crois
• approche informative = ce que je sais
S8
Transposition à une autre
situation d’écriture
A un autre type d’écriture. On pourrait
penser au paysage, par exemple.
3) En savoir plus
• La fiche philo de Pomme d’Api, très réussie
Pomme d’api, fiche pédagogique :
http://data0.eklablog.com/charivari/perso/fiche_attendre.pdf
• Quelques autres albums
Follement cocon de Claire Obscure, Le raton laveur : Huguette et Granule adorent grignoter ensemble. Un
jour, Huguette arrête de grignoter avec son amie et se consacre à tisser son cocon. Granule ne comprend
rien à ce changement. Au bout de quelque temps, Granule est bien surprise lorsqu’elle voit sortir du
cocon une Huguette toute transformée.
Une belle histoire de patience face au long processus du changement et à tout ce que l’attente peut faire
vivre comme émotions.
Toujours rien ? de Christian Voltz I ,Rouergue : Monsieur Louis a creusé un trou énorme dans la terre et a
planté une graine ; il attend avec impatience que cette graine grandisse…Mais…
Cet album est également exploité dans la fiche des juniors du développement durable : les arts et
l’Education au Développement Durable « le Recyclage poétique du réel ».
• Quelques portraits
Marcel Pagnol, Jean de Florette, 1937
César Soubeyran approchait de la soixantaine. Ses cheveux, rudes et drus, étaient d’un blanc jaunâtre strié de quelques fils roux ; de
noires pattes d’araignées sortaient de ses narines pour s’accrocher à l’épaisse moustache grise, et ses paroles sifflotaient entre des
incisives verdâtres que l’arthrite avait allongées.
Il était encore robuste, mais souvent martyrisé par «les douleurs», c’est à dire par un rhumatisme qui chauffait cruellement sa jambe
droite ; il soutenait alors sa marche en s’appuyant sur une canne à poignée, et se livrait aux travaux des champs à quatre pattes, ou
assis sur un petit escabeau. Comme Philoxène, mais depuis plus longtemps, il avait sa part de gloire militaire. A la suite d’une violente
querelle - et peut-être aussi, disait-on, à cause d’un chagrin d’amour -, il s’était engagé dans les zouaves, et il avait fait la dernière
campagne d’Afrique, dans l’extrême sud. Deux fois blessé, il en était revenu, vers 1882, avec une pension, et la médaille militaire,
dont le glorieux ruban ornait son veston des dimanches.
Il avait été beau jadis, et ses yeux - restés noirs et profonds - avaient tourné la tête à bien des filles du village, et même d’ailleurs ...
. Maintenant on l’appelait le Papet. Le Papet, d’ordinaire, c’est le grand-père. Or, César Soubeyran ne s’était jamais marié, mais il
devait ce titre au fait qu’il était le plus vieux survivant de la famille, en somme un Pater Familias, détenteur du nom et de l’autorité
souveraine.
Il habitait la grande vieille maison des Soubeyran, au plus haut des Bastides, près de l’aire éventée qui dominait le village.
Roald Dahl , James et la grosse pêche
Tante Eponge était petite et ronde, ronde comme un ballon. Elle avait de petits yeux de cochon, une bouche en trou de serrure et une de
ces grosses figures blanches et flasques qui ont l’air d’être bouillies. Elle ressemblait à un énorme chou blanc cuit à l’eau.
Tante Piquette, au contraire, était longue, maigre et ossue, elle portait des lunettes à monture d’acier fixées au bout de son nez avec
une pince à linge. Sa voix était stridente et ses lèvres minces et mouillées.
Le Clezio, Mondo
Personne n’aurait pu dire d’où venait Mondo. Il était arrivé un jour par hasard, ici dans notre ville sans qu’on s’en aperçoive, et puis
on s’était habitué à lui. C’était un garçon d’une dizaine d’années avec un visage tout rond et tranquille, de beaux yeux noirs un peu
obliques. Mais c’était surtout ces cheveux qu’on remarquait, des cheveux bruns cendrés qui changeaient de couleur selon la lumière,
et qui paraissaient presque gris à la tombée de la nuit….
Il marchait, seul, l’air décidé en regardant autour de lui. Il était habillé tous les jours de la même façon, un pantalon bleu en denim,
des chaussures de tennis, et un T-shirt un peu trop grand pour lui.
Quand il arrivait vers vous, il vous regardait bien en face, il souriait et ses yeux étroits devenaient deux fentes brillantes. C’était sa façon
de saluer…
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831
Nous n’essaierons pas de donner au lecteur une idée de ce nez tétraèdre*, de cette bouche en fer à cheval, de ce petit oeil gauche
obstrué d’un sourcil roux en broussailles tandis que l’œil droit disparaissait entièrement sous une énorme verrue, de ces dents
désordonnées, ébréchées çà et là, comme les créneaux d’une forteresse, de cette lèvre calleuse** sur laquelle une de ces dents
empiétait comme la défense d’un éléphant, de ce menton fourchu, et surtout de la physionomie répandue sur tout cela, de ce
mélange de malice, d’étonnement et de tristesse. Qu’on rêve, si l’on peut, cet ensemble.
L’acclamation fut unanime. On se précipita vers la chapelle. On en fit sortir en triomphe le bienheureux pape des fous. Mais c’est alors
que la surprise et l’admiration furent à leur comble. La grimace était son visage.
Ou plutôt toute sa personne était une grimace. Une grosse tête hérissée de cheveux roux ; entre les deux épaules une bosse énorme
dont le contrecoup se disait sentir par devant ; un système de cuisses et de jambes si étrangement fourvoyées qu’elles ne pouvaient se
toucher que par les genoux, et, vues de face, ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignaient par la poignée ; de larges
pieds, des mains monstrueuses; et, avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage
; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l’harmonie. Tel était le pape que les fous
venaient de se donner.
On eût dit un géant brisé et mal ressoudé.
Quand cette espèce de cyclope parut sur le seuil de la chapelle, immobile, trapu, et presque aussi large que haut, carré par la base
(...) la populace le reconnut sur-le-champ et s’écria d’une voix:
- C’est Quasimodo, le sonneur de cloches !
• En arts visuels
Pratiques artistiques et histoire des arts : créations et études de PORTRAITS
http://ww2.ac-poitiers.fr/ia17-pedagogie/IMG/pdf/Arts_visuels_-_Portraits_2009-2010_-_E-Mahe-3.pdf