Les réservoirs du virus - Pas-de
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Les réservoirs du virus - Pas-de
126/127 INFOTRAITEMENTS EST UNE PUBLICATION DE L’ASSOCIATION ACTIONS TRAITEMENTS INFORMATION SOUTIEN SUPPORT infotraitements 1. Apparemment, dans certains centres les cliniciens ont changé le traitement dès que la charge virale est redevenue détectable. mensuel d’information sur les traitements du VIH/sida et des co-infections • juillet/août 2004 • no 126/127 • 3,05¤ EDITORIAL Les oubliés... par Odile Vergnoux [email protected] PHYSIOPATHOLOGIE Les réservoirs du virus 2 QUALITE DE VIE Où en est la sexualité des séropos ? 4 QUALITE DE VIE Appartements thérapeutiques 7 TEMOIGNAGE Nord-Sud au quotidien : aintenant que l’infection à VIH est devenue une maladie chronique “presque” comme une autre, sous nos latitudes où tous les médicaments sont accessibles, nous sommes entourés de personnes (patients, collègues, amis) qui gèrent leur vie et leurs traitements du mieux qu’ils peuvent, travaillent, font du sport, voyagent, ont une vie sentimentale et sexuelle avec bien sûr ses aléas, font éventuellement corriger leur lipoatrophie faciale, bref que souvent rien ne distingue de leur concitoyens. M Et l’on pourrait facilement oublier les autres, ceux pour qui la maladie, il y a des années, a laissé des séquelles importantes, dues à des infections opportunistes graves, touchant l’œil, le cerveau, et qui resteront des handicapés à vie, ayant perdu leur autonomie et nécessitant une aide constante. Où la trouver ? Souvent l’entourage familial et amical est quasi inexistant ou épuisé, et les places dans des services de long séjour ou de rééducation sont extrêmement difficiles à trouver et, quand elles existent, non adaptées au handicap et à l’âge de ces personnes. Il s’agit de leur offrir des lieux de vie où garder malgré tout des possibilités d’espoir, voire de réinsertion. La ligne d’écoute à l’épreuve Toute initiative pour débloquer ce type de situation si difficile pour les 9 personnes elles-mêmes, et pour leur équipe soignante qui s’épuise à trouver des solutions forcément à court terme, est la bienvenue, telle NOTRE VIE AU QUOTIDIEN celle de l’association Alternathiv à Paris. Il faut absolument que les Chaud, chaud, pouvoirs publics s’emparent de ces préoccupations, bien que, les médocs quantitativement, le nombre de personnes concernées soit faible, au regard du problème de la prise en charge des personnes âgées par 11 exemple. NOUS CONTA CTE R 01 43676600 FAX 0 1 4 3 6 7 3 7 0 0 WEB http://www.actionstraitements.org E.MAIL A t @ a c t i o n s traitements.org MINITEL 3 6 1 4 H I V I N F O LIGNE INFO VIH 0 1 4 3 6 7 0 0 0 0 On aimerait ne plus voir, en 2004, de nouvelles victimes d’atteintes graves liées au sida. La situation est bien différente, et, comme le confirme la dernière édition du “rapport Delfraissy”, publiée ces jours-ci, les patients vus à un stade avancé représentent aujourd’hui près de la moitié des patients chez qui se pose l’indication de débuter un traitement. Ils sont fréquemment migrants, et / ou dans une situation sociale (et psychologique) difficile ou précaire. Le nouveau visage de la maladie rejoint souvent celui que nous connaissions il y a dix ans… I N F O T R A I T E M E N T S N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 1 PHYSIOPATHOLOGIE . Mieux comprendre les réservoirs du virus de l’immunodéficience humaine... Les réservoirs du virus par Odile Vergnoux [email protected] Avec l’arrivée en 1996 des traitements combinés réellement actifs pour la première fois sur le VIH, un espoir d’éradication de l’infection est né, et de savants calculs ont été faits (en particulier par l’équipe américaine du Dr Ho) sur la durée néces saire de traitement actif, avec suppression de la charge virale, pour éliminer com plètement le virus. On pensait à quatre ans environ… 2 C 190, bd de Charonne 75020 Paris TEL 0143676600 FAX 0143673700 E.MAIL: [email protected] WEB: www.actions-traitements.org Directeur de la publication Jean-Marc Bithoun Rédacteurs en chef Odile Vergnoux, Eugène Rayess Coordinateur scientifique Odile Vergnoux Comité de rédaction Eugène Rayess, Odile Vergnoux, Jean-Marc Bithoun, Yann Desdouets, Frank Rodenbourg, Eric Deliens, Pierre-Jean Lamy, Bernard Tessier, Jeanne Kouamé, Yves Béhar Chef d’édition Eugène Rayess Réalisation Actions Traitements I N F O T R A I T E M E N T S es espoirs ont été déçus. La situation actu elle est complètement différen te : le s t raitem ents ef ficaces, mê me s’ils sont devenus plus puissants que ceux disponibles en 1996 (et plus simples à prendre, et mieux to léré s) n’ont qu’u n e ffet su spensif s ur l’évolution de l’infection. Ils peuvent (et c’est so uven t le cas) bloque r complètement l’évolution de la maladie et même restau re r l’immu nit é, mais l’inf ect ion persiste à l’état latent, et le virus ressurgit dès que le traitement est interrompu. Infection latente Qu e signifie la laten ce de l’infe ction ? Il s ’agit de la persistan ce du virus dans certaines cellules qui sont quiescentes, “au repos”, non activées, sans qu’il s’y produise de multiplication virale active. N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 Dans le cas du VIH, les “réservoirs” de virus sont essentiellement constitués par des cellules CD4 (T4) au repos Cela n’est pas un phénomène nouveau découvert avec le VIH, e t était conn u pour d’autres v irus, celui de l’herpès par exemple. Dans le cas du VIH, ces “rés ervoirs” de v irus sont essentiellement constitués par des cellules CD4 (T4) au repos, s an s qu e cela s emble correspondre à un compartiment anatomique bien particulier : on les trouve vraisemblablement dans les ganglions, l’appareil génital, le cerveau, et sans doute bien d’autres sites. Le virus est intégré sous forme d ’ A D N ( 1 ) dan s le patrimo ine génétique de ces cellules – hôtes, les CD4, qui sont d’ailleurs la cible principale du VIH, et les acteurs prin cipau x de not re mémoire immunitaire. Le VIH, en se mettant ainsi “à l’abri”, e xploite une caract éris tique fondamentale de notre système immunitaire, celle de pouvoir stocker de façon très durable la mémoire des infections que nous avons rencontrées au cours de notre vie, afin d’être capable de répondre de façon rapide à une nouvelle agression du même “e nvahisseur” facilemen t re con nu par le s cellu les e n question. Elles sont d’ailleurs appelées les CD4 mémoire. Leur particu larité est de po uvoir survivre plusieurs années, à la diffé re nce des cellule s CD4 activées, qui, elles, sont entrées e n action pour combatt re l’agresseur (quel qu’il soit), et f acilem ent vuln érables , e n particulier à l’infection par le VIH. Ce réservoir de virus est d’une remarquable stabilité chez un individu donné, et ne semble qu as ime nt pas bouger quantitativement au fil du temps m ême so us trait emen t PHYSIOPATHOLOGIE parfaitement actif (selon nos critères actuels) sur la charge virale. Après plusieurs années de traitement, la baisse du stock de cellules-réservoirs est vraisemblablement tellement faible qu’il faudrait théoriquement plus de 70 ans de traitement actif pour en venir à bout. Encore ce calcul es t-il sujet à beau cou p d’incertitudes… Les cellules CD4 ont un niveau d’activation qui peut changer de façon très important e sous l’influence de différe ntes st imu lations. Si elles sont act ivée s, comme dans le cas d’une interruption thérapeutique par ex emple, elles recommencent à produire du virus en grande quantité dans le sang périphérique et le tissu lymphatique. Ces virus infectent eux-mêmes de nouve lles cellu les qui meurent rapidement, mais il se mble qu’u n trè s faible pourcent age puisse su rv ivre assez longtemps pour retourner à l’état de repos, constituant ce fam eux st ock de cellules réservoirs où le virus persiste, à l’abri de tou t traite ment éventuel. Stockage Ces cellules permet tent l’archivage du v irus de type “sauvage” (celui qui a infecté la personne initialement, ceci en faisant abstraction des cas plus rares où elle a été infectée par un viru s déjà porteur de mutations de résistance). Sont auss i stocké s les v ariants résistants à l’un ou l’autre des traiteme nts qui auront été administrés, dans le cas où ils n’auraient pas été suffisamment efficaces et où la multiplication du virus aurait pu se poursuivre en prése nce du traitemen t, quelle qu’en so it la cause (puis sance ins uffisante de médicaments plus anciens ou adminis trés en bithérapie, mauv aise o bs ervance, inadaptation des doses…) On es t ainsi maint enant pratiqu emen t sûr que tout variant du virus, c’est -à- dire ayant subi des m utations quelconques à la suite d’une press ion médicament euse insuffisante, est ainsi archivé et persiste sans être éliminé par la suite, même si cela n’est pas identifiable sur un tes t de résistance (génotype), qui en général ne caractérise que la population majoritaire de virus. Réplication persistante La co nnais sance de ces informations a des conséquences importantes pour les stratégies thérapeutiques. Qu and le traiteme nt est parfaitement efficace, sur les critères actuels de suppression de la charge virale, avec des tests de détection sensibles, il persiste tout de même une très minime réplication virale indétectable avec les techniques usuelles, mais elle paraît sans conséquence sur l’évolution des résistances et des réservoirs de virus. Rien ne semble s’opposer dans ce cas à ce que le blocage de l’infection se poursuive la vie durant , av ec un traite ment efficace et bien suivi. A l’ inverse, en cas d’échec avec un virus porteur de nombreuses mutations de résistance, si l’on interrompt le traitement, c’est le virus de type sauvage, avec une capacité de réplication élevée et une virulence accrue, qui est en quelque sorte “déstocké” de ses réservoirs et prend le dessus. Dans ces cas d’éch ecs importants, il est plus bénéfique de mainten ir un trait ement incomplètement efficace (s’il n’y a pas d’autre alternative) que de stopper tout traitement. Quantifier l’ADN proviral U n marqueur dis tin ct de la charge virale plasmatique, qui n ’es t pas actuellement d’utilisation courante, permet d’appro che r la me sure des réservoirs de virus : c’est la quan tif icatio n de l’ADN p r o v i r a l (2) dans les cellules du sang périphérique. Ce marqueur permet de quantifier le nombre de cellules infectées circulantes et représente donc la capacité de chaque individu à produire du v irus à part ir d’un st ock en rés erve, alo rs que la charge v irale représen te la multiplication réelle du virus à un moment donné. Dans les cas d’échec important, il est plus bénéfique de maintenir un traitement incomplètement efficace (s’il n’y a pas d’autre alternative) que de stopper tout traitement I N F O T R A I T E M E N T S N ° 1 2 6 / 1 2 7 3 (1) ADN : Acide désoxyribonucléique (2) ADN proviral : ADN du virus intégré dans le patrimoine génétique d'une cellule au repos, sans production de virus mais avec les potentialités d'une reprise de celle-ci. J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 PHYSIOPATHOLOGIE La cohorte française SEROCO analyse la valeur prédictive de différents facteurs sur l’évolution de la maladie (progression vers le st ade sida). A côté d’au tres facteurs déjà identifiés, comme l’âge, les symptômes éventuels lors de la primo-infection, la charge virale, et le nombre de CD4, l’ADN proviral du VIH dans les cellules circulantes a aussi un rôle pronostique indépendant. Un ADN proviral du VIH supérieur à 3 log multiplie environ par deux le ris que de progre ssion spontanée vers le sida quand les CD4 sont inférieurs à 350/mm 3 (par rapport à un ADN inférieur à 3 log). Quand les CD4 sont supérieurs à 350, là aussi l’influence de ce facteur est notable, que la charge virale soit basse ou élevée. L’ess ai amé ricain A CTG 175 donne également des résultats qui vont dans le même sens : le taux d’ ADN VIH don ne une information complémentaire sur le ris qu e de progre ssion, en l’abs ence bie n sûr d’une multithérapie efficace. Nouvelles pistes Cette meilleure compréhension qu i se développe sur les ré servoirs de viru s con du it évidemme nt à en visager de nouvelles pistes thérapeutiques qui permettraient de les “purger”. Les idées n e manque nt pas : utiliser des produits tels que l’interleukine-2, des anticorps dirigés contre les lymphocytes concernés (anti CD 3), ou même l’interféron, en intensifiant la thérapeutique antivirale, mais aucune n ’a e nco re ét é suffisamment explorée. On est encore loin de résultats probants dans ce nouveau combat qui se dessine: éliminer la “maladie résiduelle” qui persiste malgré les traitements actifs dont on dispose actuellement. QUALITE DE VIE Où en est la sexualité des séropos ? Par René-Paul Leraton [email protected] Le rapport Delfraissy publié il y a maintenant deux ans (les recommandations 2004 seront mises à jour cet été), avait l’originalité d’aborder la sexualité des per sonnes vivant avec le VIH sous un angle nouveau. En effet jusqu’ici, quand on ac ceptait l’éventualité d’une vie sexuelle pour les séropositives et séropositifs, on se bornait à l’aborder sous l’angle exclusivement préventif. La personne séropositive se devait d’être le chevalier blanc de la défense des comportements “safe” en étant le diffuseur des messages de prévention. Mais une attitude quasi pédagogique estelle compatible avec la dimension érotique et complexe de la sexualité et ce qu’elle peut impliquer pour une personne VIH+ ? 4 par tenaires ActionsTraitements remercie, pour leur soutien à son action, les LABORATOIRES Abbott France BœhringerIngelheim Bristol -Myers Squibb ChironFrance Gilead Glaxo SmithKline Produits Roche PfizerResearch& Dev. INSTITUTIONS Direction générale de la Santé Mairie de Paris (DASES) ASSOCIATIONS Sidaction I N F O T R A I T E M E N T S L e moment de la se xualité e st so uven t celu i qui vie nt rappeler la prése nce du viru s v oire les circonst ance s de la contamination. Les recommandations étaie nt donc d’aborder régulièrement la vie sexuelle du patient au cou rs de la consultation habituelle et de l’orienter vers des lieux adéquats quand le beso in s ’en faisait sentir. Il semblerait que deux ans après, les choses n’aient que très peu bougé même si des tentatives d’application des recommandations du rapport Delfraissy se sont mises en place. On ne peut que s ouhaiter que leurs N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 pre mie rs bilans encouragent l’augm entation des lieux d’accueil et d’écoute. «Il est n écessaire q ue l es médecins hospitaliers et/ou de ville aient une écoute autour des comportements de prévention. Des échanges ouverts peuvent être posés le plus souvent en fin de consultation». ( D e l f r a i s s y , p.296) «Il est n écessaire q ue l es médecins hospitaliers et/ou de ville fassent un bilan régulier de la santé sexuelle de leu rs patients en di ssoci ant l es échanges autour de la “prévention ” et ceux su r l a “sexualité”.» (Delfraissy, p.298) “Ecouter la sexualité”, ne seraitce que dans le cadre d’une inf ormation préve ntive, n’a jam ais mis beaucoup de médecins très à l’aise. Lors du co ngrè s de la SFSC (Sociét é Française de Sexologie Clinique) en octobre 2003, un intervenant rappelait que la sexualité n e représente que huit heures dans le cursu s de format ion de s médecins, et encore es t elle abordée le plus souvent sous un angle physiologique. Il concluait, en se référant aux problèmes de dysfo nct ion neme nt é re ctile : “Comme nous ne connaissons pas, nous ne voyons pas et nous ne demandons pas”. Il est vrai que les patient(e)s ne sont pas non plus prompt(e)s de leur côté à aborder cet aspect de leur intimité. Beaucoup, souvent contaminés depuis longtemps, n’osent pas en parler comme s’ils est imaient leur dem an de “déplacée” dans le contexte de la QUALITE DE VIE consultation. C’est comme si le fait d’avoir s urvécu à l’hécatombe des années 85-95 ét ait déjà suf fis ant et leu r “interdisait” d’en demander plus. Même sur le numéro vert de Sida Info Service les questions des pe rsonne s s’iden tif iant comme porteus es du v irus portent essentiellement sur les traitements, les examens et les effets indésirables. Seul 3% des appelants abordent la sexualité dans les appels. Cependant dans ceux- ci, e nviro n un quart évoquent des troubles sexuels. Il est à noter également que 54% des appelants séropos itifs év oquent des problèmes relationnels (couple, partenaire, solitude, etc...). Le relâcheme nt de s comporte ments de pré vent ion , en particulier dans la population gay sexuellement très active, a régulièrem ent rempli les colo nnes de la pres se ces dernières années et les récents chif fres de l’INVS ( 1 ) l ’ o n t confirmé. Comme le note Eudes Panel dans son article sur la consultation de sexologie du Kiosque : “De surcroît, avec une espérance de vie prolongée, elles (les personnes vivant avec le VIH) contaminent potentiellement davantage. Elles sont en tout cas plus nombreus es chaqu e année à être potentiellement contaminantes”. Dans sa récente enquête sur le “ b a r e b a c k ( 2 )” eff ect ué à la deman de de l’A NR S ( 3 ) , le sociologue Jean Yves Le Talec constate que beaucoup de gens Un patient me racontait qu’en toute fin de consultation, son médecin lui avait demandé : “Et de ce côté là, ça va ?”, la question étant accompagné d’un geste de l’avant bras, poing fermé, symbolisant sans doute une robuste érection. “bidouillent” avec la réduction des risques sexuels. En l’absence de messages clairs et précis sur la fellation et les risques de surcontamination, deux principales interrogations des personnes VIH+, chacun fait comme il peut pour se protéger sans trop se contraindre. Si dans quelques CDAG ( 4 ), la consultation de dépistage peut être l’occasion d’un dialogue sur des prises de risques, à qui va s’adresser le séropo ? Un patient reçu dans le cadre de la consultation de sexologie du Kiosque à Paris me racontait qu’en toute fin de consultation, son médecin lui avait demandé : “Et de ce côté là, ça va ?”, la question étant accompagné d’un geste de l’avant bras, poing fermé, symbolisant sans doute une robuste érection. «Il convient donc que chaque praticien organise au préalable un réseau de professi onnels compétents pouvant orienter les patient(e)s. De même que des vacations en psychologi e ou nutrition existant déjà, il est recommandé qu e des consultations spécifiques pour la prise en charge des troubles sexuels puissent être mises en place dans le circuit de soin ou en dehors de celu i-ci.» (Delfraissy, p.300) Jacques Waynberg fut le premier sexologue à s’intéresser au sida en ouvrant une consultation à St-Lou is en 1 999. Il fut longtemps le seul. Devançant les conclu sio ns du rapport Delfraissy, le Kios que (ex Kiosque Info Sida) a proposé à partir de mars 20 02, sur un financement DDASS (5) de Paris, un accue il et un e é cou te de sexologie gratuite. Eudes Panel e t mo i-m ême, t itu laires du diplôm e “Sexo logie e t Santé Publique” de l’Université Paris VII (URF médicale LariboisièreSaint Louis) y ont assuré les consultations, rejoints depuis par An nick Verret . L’espace est ouvert à tous sans critère d’âge, de sexe, d’orientation sexuelle ou de sérologie. Pour ma part, f ormé au co unselling, avec dou ze ans d’écoute sur le nu méro vert de Sida Info Service, j’ai peu à peu “marié” cett e pratiqu e avec celle du sexologue. Sur une période d’environ un an et demi, 149 personnes ont pris I N F O T R A I T E M E N T S 5 (1) INVS : Institut National de Veille Sanitaire (2) Bareback : Idéologie qui prône la prise de risque et les rapports sexuels non protégés. (3) ANRS : Agence Nationale de Recherche sur le Sida (4) CDAG : Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit (5) DDASS : Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 S o l i daires Débarrassez-vous de vos médicaments désormais inutiles, et faites un geste pour les pays du Sud ! Faites-nous parvenir les médicaments que vous n’utilisez plus et qui présentent un intérêt dans l’infection à VIH : antibiotiques, antifongiques et antiviraux classiques pour soigner les infections opportunistes ou prévenir leurs rechutes et, bien sûr, antirétroviraux. 6 Qu’il s’agisse de nousmêmes ou de personnes de notre connaissance, nous avons souvent des médicaments rangés dans une armoire et que nous n’utilisons plus. Ces médicaments qui dorment seront d’une grande utilité dans les pays où leur accès est excessivement restreint et où nous avons des contacts. Vous pouvez nous donner ces médicaments qui iront directement aux personnes qui en ont le plus besoin. Notre action rejoint une dynamique développée par d’autres structures en France et dans le monde. QUALITE DE VIE ren de z-v ous e t 122 se so nt prése ntée s. Une m ajorité d’hommes (104), homosexuels (68) ; 36% des patients étaient sé ropositif s. 8 1% des consultations correspondaient bien à une attente de sexologie ou de prévention. Eudes Panel explique dans son étude de ces consultations : « Il n’ existe pas à ce jour de consultation en sexologie qui soit prise en charge par la Sécurité Sociale, cet acte n’étant pas répertorié dans la nomenclature des actes paramédicaux (…) La demande en sexologie, si elle est bien réelle, aboutit rarement dans la pratiq ue du fait de cette diffi culté. Su r le plan de la Santé Publique, les bénéfices attendus d’une prise en charge de ces demandes sont évidents. Pour un patient séropositif, plus particulièrement, parler de sa maladie c’ est d’abord ne plus se sentir seul, ne pas se refermer sur soi, ne pas développer tous ces désordres psychologiques que nous connaiss ons bi en (…) L’entretien es t, de su rcroît, l’endroit idéal pour délivrer un mes sage de préven tion personnalisée, c’est- à- dire qui prenn e en compte toutes les formes de sexualité. » A ce jour, o utre l’es pace du Kiosque et la co nsultation qu’Eudes Panel assure depuis quelques semaines à l’hôpital Bichat , seu le un e autre consu ltat ion de s exologie en milieu h ospit alier existe à l’Hôte l-Dieu de Clermon tFerrand, assurée par Frédéric Gualtier. « L’usage de traitements au long cours et l’amélioration de l’état cli nique n ’impliquent pas forcément une amélioration de la vie sexuelle, laquelle peut être perturbée par l ’impact des médicaments sur la fonction sexuelle. » (Delfraissy, p.297) Eu des Pan el const ate : « Les polythérapies antirétrovirales comportant u n inhibiteur de protéase ont modifi é considérabl emen t la vie des I N F O T R A I T E M E N T S N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 On ne bande pas à cinquante ans comme on bande à trente...! personnes séropositives, puisque dans nos pays la mortalité due à cette pathologie a chuté de plus de 80% depuis 1996 . Pour au tant ces person nes n’ en restent pas moins malades, avec un contexte thérapeutique lourd, contraign an t et un cortège d’ effets secondaires plus ou moins graves en fonction des personnes et de la durée des traitements (…) Qu’en est-il des vies affectives des personnes séropositives ? La grande partie d’ entre el les q ui avait abandonné toute vie sexuelle et n’en espérait plus rien est-elle restée emmurée dans la solitude? Ou bien un retour à une santé meilleure leur permet-elle de revenir à une vie affective et érotique satisfaisante ? » C’est sans doute la question et la réponse qui m’ont été le plus souve nt ame nées dans m a pratique de couns ellin g en sexologie. Les traitements sont-ils re sponsables de ma perte de libido, de mes dif ficultés d’érection ? Le oui implicite permet d’éluder une interrogation peut être plus dérangeante sur sa vie affective et érotique. Un des premiers patients reçu au Kiosque était un homme d’une cinquantaine d’années, malade du sida depuis de longues années et qui faisait partie de ceux qui estiment avoir eu leur vie sauvée par l’arrivée des multithérapies. Après plus ieu rs m aladie s opportun ist es, e n impass e thérapeutique, il s’était préparé à l’idée de la mort, rédigeant son testament, vendant la boutique dont il était propriétaire… Et puis… il était vivant, supportant plutôt bien son traitement mais avec une libido plus qu e défaillante, des érections et des éjaculations difficiles. Pour lui c’était le traitemen t le responsable et tout ce que je tentai de pointer sur le passage du temps (on ne bande pas à cinquante ans comme on bande à trente) et la faiblesse de sa vie érotique d’avant sida ne servirent à rien. Jacques Way nberg le soulignait lors d’une ancienne RéPI d’Act-Up : la vie sexuelle d’un séropo n’ a pas commencé le jour o ù il a appris sa séropositivité. J’ai ressenti à plusieurs reprises lors des consultations ce désir, bien compréhensible, de tourner et de scotcher pour toujours cette épuisante page sida. Seulement voilà : co mme le faisait remarquer Didier Lestrade dans le documentaire “Bleu, blanc, rose” , le sida leur est pass é dessus et rien ne pourra l’effacer. Le piège é tant d’ailleurs de reven ir à ce qui était problé matiqu e dans leur vie d’avant sida. Comment imaginer QUALITE DE VIE qu’un patient qui a toujours vécu son homosexualité dans le secret et la ho nte et qui so uffre de diarrhées importantes dues aux traiteme nts puisse retro uver comme par miracle une activité érotique telle qu’il en a sans doute rêvé depuis toujours ? Le sida et les traitements ne sont pas la cause de tout. Les séropositifs sont d’ailleurs eux aussi victimes de cet te sociét é du “jou ir obligatoire” dans laquelle nous vivons. Jouir abondamment et excellemment. Comme si cela était possible à tout le monde quelle que s oit le niveau d’approche é rotiqu e de l’individu... Au tre cas de figure de no tre te mps : le s petites pilules magique s du type Viagra ou autre s. So uvent des pat ien ts m’ont dit les avoir utilisées sans grand s uccès. La clé du f onctio nnem ent de to us ces médicaments étant l’existence d’un désir, doit-on être surpris d’un échec face à une demande qui était basée sur un désir de “conformité érectile” et non pas l’excitation ? Même si à une exception près, les patient s que j’ai reçu s, confortés dans le “c’est la faute aux traitements” ont tous peu à pe u été ramené s à d’autres raisons de leurs difficultés, il est capit al d’aborder leurs traitements et leur parcours dans la séropositivité. C’est d’ailleurs une difficulté supplémentaire à l’ouverture de consultations. Peu de sexologues sont aujourd’hui formés au VIH. Eudes Panel a un long passé militant à Act-Up. Annick Verret qui nous a rejoint au Kiosque a travaillé au Planning Familial puis à Sida Info Service, comme c’est mon cas depuis 1991. Il est clair que ce n’est pas le VIH qui remplit les cabinets des sexologues mais plut ôt les problèmes de dysfo nct ion érect ile ou de dysorgasmie ainsi que l’éjaculation précoce. Un gros travail de formation reste à faire. En conclusion, deux ans après le rapport Delfraisssy, on peut juger que les initiatives qui se sont mises en place reste nt bien timides même si elles montrent qu’e lle co rre spondent à une réelle demande. Il faudra sans doute encore du temps (et du courage financier !) pour étendre ce qui est encore aujourd’hui du domaine presque expérimental à un réel service de santé publique. QUALITE DE VIE Appartements thérapeutiques et qualité de vie... Par René Leboucher [email protected] L’Association Alternathiv qui gère depuis plus de dix ans des appartements de co ordination thérapeutique et des appartements relais sur Paris et le Val de Marne a décidé lors de sa dernière Assemblée Générale de s’engager dans un nouveau projet pour des personnes malades qui présentent des troubles cognitifs associés ou pas à des troubles moteurs liés à une atteinte neurologique secondaire au VIH. C e projet s’inscrit dans une démarche volontariste de l’Association qui entend développer toutes fo rmes de répon ses mé dicosociales afin de permettre à des perso nnes malade s de sort ir d’une f orme de n omadis me institut ion nel du f ait d’un manque de structures adaptées à leur état. Ce nomadisme sanitaire de service de s uit e et de réadaptation a souvent en fait pour object if de limiter l’épu ise ment des équipes soignantes. Ce no uveau pro jet pour l’Association Alternathiv repose sur les valeurs affirmées dans le projet associatif de l’Association qu i a pou r volont é de dé veloppe r et d’o ffrir tou tes f ormes d’accu eil pou r des personnes malades actuellement s ans so lut ion satisfaisante adaptée à leur état. Rappelons qu e ce const at s’appuie sur l’expérience clinique des m édecins salariés de l’Association Alternathiv qui font état d’une population présentant des troubles cognitifs associés ou pas à des troubles moteurs avec des difficultés majeures pour e ntrer dans de s schémas thérapeutiques habituels. Ils constatent dans les services hospitaliers auxquels ils sont attachés que malgré les acquis thérapeutiques de ces dernières années qui ont permis de donner du temps à de véritables projets de réadapt at ion , le bé néfice fonctionne l res te so uvent médiocre dans u n nom bre significatif de cas, le plus souvent en raison de séquelles graves et irrév ersibles de lésions neurologiques étendues. La population décrite par ces même s prof essionne ls est constituée de personnes malades qui ont une moyenne d’âge de 40 ans avec des déficiences qui entraînent des incapacités et des situations de h an dicaps difficilement compatibles avec une vie à domicile san s une présence humaine permanente. Compte tenu de ces éléments, ces personn es prés enten t une dépendance avérée et souvent I N F O T R A I T E M E N T S lei.mstaeil L’information thérapeutique en temps réel: le forum e.mail d’ActionsTraitements Il s’agit d’une liste de diffusion internet d’informations thérapeutiques sur le VIH et les hépatites venant de sources associatives, institutionnelles et industrielles du monde entier. Nous y diffusons aussi des comptes rendus des principales conférences médicales sur le sida et les hépatites. Une revue de presse scientifique hebdomadaire y est également disponible. Les textes diffusés sont soit en français, soit en anglais. Il est aussi possible pour les abonnés de contribuer à fournir des informations à la liste ou d’envoyer des demandes de renseignements auxquelles tous les abonnés sont susceptibles d’apporter des réponses. Cette liste est gratuite et ouverte à tous. Pour s’abonner, envoyer un message à : [email protected] 7 ligne info traitements 4367 01 0000 C’est la ligne d’information sur les traitements de l’infection à VIH, qui fonctionne du lundi au vendredi de 15 h à 18 h. 3614 hivinfo Depuis quatre ans, un service Minitel est à votre disposition Un médecin spécialiste de l’infection par le VIH répond à vos questions concernant les traitements, les infections opportunistes, les nouveaux essais, les stratégies thérapeutiques… N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 QUAL ITE DE VIE Bangkok*, une conférence de plus ? 8 En bouclant mes valises pour me rendre à la conférence internationale sur le sida qui se déroule cette année à Bangkok, je n’ai pu m’empêcher de me poser cette même question qui me revient à chaque fois que j’ai l’occasion d’assister à cet évènement... Qu’est-ce que ce grand raout va apporter concrètement aux personnes infectées ? Et ces militants du sud qui y assisteront, je sais déjà ce qu’ils ressentiront, j’ai vécu la même sensation de frustration et de révolte, en voyant, au cours des années, l’amélioration de la prise en charge et de la qualité de vie pour ceux qui ont la chance d’y avoir accès, et toujours si peu d’effort de solidarité pour les pays du sud. Si ce n’est des bourses pour ces militants qui, malgré leur maladie, et souvent sans traitements, font des milliers de kilometres pour apprendre qu’il y a des molécules de plus en plus efficaces, mais auxquelles ils n’auront probablement pas accès... Et je ne vous parle pas de la stigmatisation dont les personnes infectées sont victimes pendant ces conférences... Comme cet hôtel** de Bangkok qui a eu la bonne idée de séparer les chambres des personnes infectées de celles des autres délégués, “pour raison d’hygiène”. Alors, encore une conférence de plus ? Eugène Rayess * Conférence internationale sur le sida du 11 au 16 juillet 2004 Bangkok, Thaïlande ** Il s’agit du Prince Palace Hotel, pour ne pas le nommer I N F O T R A I T E M E N T S définitive qui requiert la présence perman ente de s oignant s ou d’aidants pour assurer les actes essentiels de la vie quotidienne, superviser le dispensation des traitem ents et s outen ir l’accompagnement social en lien ave c les trou bles de comportements qu’elles peuvent présenter. Ce constat est conforté par les no mbreuse s dem andes d’adm iss ion qu i arrive nt aujourd’hui à l’ass ociation Alternathiv pour une place dans l’u n des dispositifs d’hébergement gérés par l’association. L’étude de certaines de ces demandes d’admission par les professionnels de l’association montre que nombreux sont ceux qui ne peuvent être accueillis du fait de leur besoin de présence permanente que les structures actuelle s, malgré un ef fort quotidien consistant, ne sont pas en mesure d’apporter, faute de moyens. N’oublions pas que ces dem an des s’ins crivent très sou vent dans un con texte de grande précarité sociale, avec lorsqu’il existe, un entourage épu isé . Ce la limite pour ces perso nnes m alades les possibilités de sortie d’un univers sanitaire et renforce une forme d’institutionnalisation qui en fin de compte ne rend s ervice à personne. Actuellement les seules réponses possibles sont des orientations vers des lieux de vie au statut plus adapté (fo yer à double tarification, Maison d’accueil spécialisé) avec des possibilités d’aboutissement rares, fautes de places dispo nibles. Ce la ressemble très souvent à un parcours du combattant avec très peu de ch an ces de succès , no tammen t en ré gion Ile de France. Fort de ce co nstat et de s on ex périen ce de gestion et d’anim at ion de st ruct ures médico-sociales orientées vers l’accueil de personnes touchées par l’infection VIH en situation d’exclusion sociale, l’Association Alternathiv souhaite créer une structure d’accueil spécialisé pour ces personnes. N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 l’Association Alter nathiv souhaite créer une structure d’accueil spécialisé où il s’agira de créer un lieu de vie ou l’on soigne et non pas un lieu de soin où l’on vit Le cadre administratif de cette structure peut s’inscrire dans les dispositifs expérimentaux prévu par la loi de janvier 2002 rénovant l’action sociale. Cette structure qui sera de petite taille aura pour mission d’accueillir une quinzaine de personnes, en veillant à apporter un accompagnement humain, technique et psychologique pour répondre aux besoins de soins, de soutien social et de sécurité. Dans tous les cas et en référence au x v aleu rs port ées par l’association depuis sa création, il s’agira de créer un lieu de vie ou l’on soigne et non pas un lieu de soin où l’on vit. Cette petite unité privilégiera la vie in dividuelle. Dans cette perspective ce projet repose sur la v olo nté d’off rir à chaque personne accueillie un studio adapté au x situations de handicap en lien avec la maladie, av ec des espaces de v ie communautaire. Contrairement aux dispositifs d’accueil existants aujourd’hui, av ec notamm ent les appartements de coordination thé rapeu tique , la durée de l’accueil compte- te nu de s déficiences rencontrées par ces personnes ne pourra être définie de façon précise à l’entrée. La durée du sé jou r doit nécessairement être adaptée à l’histoire de la personne et à son potentiel éventuel de réinsertion dans la cité. Dans cette structure, nou s voulons également proposer des séjours de ré pit pour de s personnes dont les conséquences liées à la maladie peuvent être identiques mais qui vivent à leur domicile avec le soutien d’un entourage amical, familial ou la présen ce des dispositif s de maintien à domicile. On constate combien ce type de structure peut faire défaut notamment lors de l’abs ence de l’en tourage habituel ou de crise passagère liée à l’évolution de la maladie et de ses conséquences en termes de traitement. et de handicap. Dans ce projet, l’accompagnement médical devra être envisagé avec la présence de médecin salarié et un relais avec du perso nnel soignant e n capacité d’observer, d’évaluer et de soutenir, et de faire le lien avec le médecin référent en cas de nécessité. La présence des professionnels doit être pluridisciplinaire et permanente pour associer aide à la vie quot idienne , soins e t accompagneme nt social. Le projet de cette structure est de favoriser la mise en place d’un accompagneme nt le plu s in dividualisé po ssible en n e perdant pas de vu e le s éven tuelle s poss ibilités de réinsertion sociale. En tout état de cause, l’organ isat ion du tem ps , de la prése nce , de l’attention portée aux personnes accueillies reposera su r la volonté de développer un mode d’accompagnement reposant sur la culture du do micile po ur préserver et favoriser à la fois la dimension humaine à tous les niveaux e t la dimen sio n citoyenne. TEMOIGNAGE Nord-Sud au quotidien : La ligne d’écoute à l’épreuve par Bernard Tessier [email protected] Appel sur la ligne thérapeutique d’une voix gênée : il s’agit de savoir comment aider un ami, un frère que l’on sait contaminé par le VIH…Il peut y avoir un si lence mais bien vite, l’appelant précise que ce proche pour lequel il voudrait à tout prix faire quelque chose réside dans un pays du Sud, là où l’accès aux soins et aux médicaments est quasiment inexistant. I l y a un peu d’anxiété dans la voix car celui qui appelle peut avoir de bonnes raisons de craindre qu e la réponse ne vienne pas rejoindre ses espérances. Chacun a entendu vaguement devan t son récepteur de té lév ision de s donné es alarmantes sur l’épidémie : trois millions de morts dans l’année (c’était pour 2003 !).…Bien sûr cela concernait bien peu notre pays (environ 600 décès par an en France depuis l’arrivée des traitements) mais l’on avait bien compris le sens de l’information : pour l’immense majorité des personnes atteintes l’accès aux traiteme nts res te en core un mirage. Mais lorsque ce co ntex te international inéquitable vient débarquer dans vot re vie et toucher un ami, un parent qui vo us est cher, ce qui était information devient sentiment d’injust ice ins upportable, Lorsque le contexte international inéqui table vient débarquer dans votre vie et tou cher un ami, un parent qui vous est cher, ce qui était information devient sentiment d’injustice insupportable d’impuissance, de découragement... “Que pouvez-vous faire?” Bien souvent l’appelant peut-être encore sous le coup de l’émotion d’un courrier ou d’un échange téléphonique lui apprenant non seulement une contamination déjà ancienne mais aussi une infe ction opportuniste déjà contractée par son parent éloigné et cela faute de disposer sur place d’ant irétro viraux … Il re ssent alors plus durem ent l’urgence de la situation. Dans sa révolte, il peut sans bien s e contrô ler pro voquer le répondant : “Que pouvez-vous faire ?... Av ez- vou s des médicaments puisque vous êtes une association qui vous occupez des traitements ? On m’a envoyé une ordonnance du pays mais le pharmacien dans mon quartier l’a refusée et en plus il m’a indiq ué le coût de ces médicaments qui est exorbitant.” Si en se donnant u n pe u de temps, l’on arrive à faire en sorte que l’appelant, se sentant écouté, puisse exprimer son désarroi et même sa colère, le débat peut s’engager. “Oui, c’est difficile mais tout n’est peut-être pas impossible pour votre parent. Prenons un peu de temps ensemble pour des explications. Disons que ces cinq dernières année s, des programm es d’accès aux médicaments anti-VIH ont été mis en place dans différents pays en développement, bien sûr ils co nce rn ent un e min orit é de patients mais les résultats sont tout à fait encourageants. Les malades sont sur pieds et ils I N F O T R A I T E M E N T S N ° 1 2 6 / 1 2 7 Rappelons les objectifs de la communauté internationale et la modicité des financements réunis : Si environ 400000 personnes (dont 150000 au Brésil) sont soignées en 2004, c’est à la fois plus qu’en 2002 (30000) mais encore dérisoire par rapport aux six millions de malades qui en auraient un besoin urgent dans les pays du Sud, dont les deux tiers sont en Afrique. L’objectif de l’OMS de permettre à trois millions de personnes le bénéfice des antirétroviraux en 2005, soit la moitié de ceux qui les attendent, a bien peu de chances d’être réalisé d’ici l’année prochaine. Près de deux ans après une déclaration de guerre résolue à l’épidémie de la part des Nations Unies, le Fonds mondial n’a recueilli que deux milliards alors qu’il faudrait dépasser les sept milliards de dollars d’ici 2005 pour commencer à espérer atteindre l’objectif partiel fixé… Cette somme est pourtant démesurément petite par rapport aux 900 milliards de dépenses annuelles d’armement dans le monde. On comprend donc que les 224 programmes actuels disséminés dans 121 pays ne puissent toucher globalement guère plus de 6% des personnes ayant besoin des médicaments. Les ONG agissent dans la prise en charge des malades associée à des actions sur leur environnement sanitaire et social : En France, citons parmi d’autres, les actions financées par des fonds recueillis par le Sidaction et destinés à financer des projets soutenus par les associations des pays du Sud. Puis Solidarité Sida dont l’événement annuel «Solidays» se déroule début juillet de chaque année pour relayer les messages de prévention mais aussi recueillir des fonds pour des actions de dépistage et de prise en charge globale des malades menées par des associations du Sud . Il y a également le programme « Elan de solidarité thérapeutique hospitalière en réseau » dénommé ESTHER, initiative française créée en 2002 pour favoriser la bonne utilisation des médicaments antirétroviraux au bénéfice des malades atteints et rapprocher les professionnels de santé du Nord et du Sud par des parrainages hospitaliers. suite page 10 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 9 TEMOIGNAGE 10 A contrario des programmes internationaux, Esther ne finance pas de traitements, mais les actions liées à l’environnement médical ou communautaire. Ce soutien à l’environnement est indissociable de l’accès aux traitements. Ce rappel n’est pas exhaustif, il y a bien sûr de nombreuses autres ONG présentes dans ces interventions y compris celles non spécifiquement orientées vers le VIH mais qui incluent dans leurs projets de développement des actions génératrices de revenus destinées à des familles touchées par l’épidémie. Cette démarche est intéressante car elle s’inscrit dans un courant de sensibilisation des responsables politiques en vue de démontrer que les investissements en santé ont des répercussions positives économiques sur le pays. Les grandes entreprises étrangères en Afrique par exemple l’ont bien compris puisque certaines assurent le dépistage et la prise en charge des traitements pour leur personnel, de manière à pouvoir continuer à développer normalement leurs activités et limiter l’absentéisme ou la pénurie de recrutement. Enfin d’une manière générale le recours à des combinaisons d’ARV génériques à dose fixe est l’une des voies d’avenir (simplicité d’emploi facteur d’observance, coût nettement inférieur…). A ce sujet les résultats de l’essai clinique ANRS 1274 mené au Cameroun ont été publiés le 3 juillet dernier et confirment le bien-fondé d’une telle combinaison consistant en un comprimé de Triomune (associant stavudine, lamivudine et névirapine) deux fois par jour. Le traitement a été suivi à 99% par des patients dont 90% étaient au stade sida avéré. Après 24 semaines, 80% d’entre eux avaient une charge virale indétectable. Ce pourrait être une piste pour accroître significativement le nombre de personnes prises en charge (certains pays refusaient d’ employer ces trithérapies combinées faute d’étude scientifique les validant) d’autant plus que le laboratoire indien fabricant les commercialise à 20 $ par mois au lieu de 35 $ pour l’équivalent avec des médicaments de marque (1). La 15ée conférence internationale sur le sida qui s’ouvrira le 11 juillet 2004 à Bangkok sur le thème : « Accès pour tous » devrait se faire l’écho de cette nouvelle. suivent bien leur traitement. On a donc const até qu e n on s eule ment ce s programm es ét aient une réu ssite pou r les patients mais qu’ils avaient aussi un impact sur la prévention pour tous les autres, y compris sur les politiques de santé. Bien sûr cela ne concerne encore qu’un infime pourcentage des 10 millions de perso nnes concernées qu i attendent ces programmes (guère plus de 5% d’e ntre elles en Afrique), mais quand ils arrivent à en bénéficier, le coût est dix à cinquante fois moins cher que dans nos pays puisqu’il s’agit de mé dicaments génériqu es fabriqués en Thaïlande, au Brésil ou en Inde. Il est donc important aujourd’hui de voir comment votre parent peu t se rappro che r d’u n te l programme disponible seulement le plu s sou vent e n milieu urbain.” Un contexte différent L’appelant a du mal à m’indiquer quelques informations sur son parent malade, ses conditions de vie, son entourage, sa situation géographique, ses possibilités de déplacem ent, mais in sis te beaucoup sur les réactions de l’environnement : “Là-bas, le VIH est très mal perçu, on garde l e secret le plu s l ongtemps possible car le regard des autres ne fait pas de cadeau… Bien sûr que ça complique tout, mais vous savez, ça évolue lentement. Et puis à quoi bon bouger et le dire pu isqu ’il n ’y a pas de traitement pour eux là-bas ?...” “Puisque vous me donnez le pays concerné et me dites que votre parent peut accéder à la capitale, no us avon s une list e des coordinations des programmes dont je vous ai parlé et des ONG participantes . Nou s pouvo ns vo us commu nique r celle qu i vous concerne et si votre proche arrivait à accéder au bénéfice d’un de ces programmes, vous pourriez plus facilement l’aider ave c de s reve nus français puisqu’une trit hérapie pe ut coûter en moyenne 50 euros par mois, voire moins selon le pays. En France, il faut multiplier par B.T. I N F O T R A I T E M E N T S N ° 1 2 6 / 1 2 7 J U I L L E T / A O U T 2 0 0 4 “Là-bas, le VIH est très mal perçu, on garde le secret le plus longtemps possible car le regard des autres ne fait pas de cadeau…” plus de dix ces coûts ! Bien sû r le programm e do it pré voir u n suivi mé dical et biologique indispensable pour vérifier l’efficacité et la tolérance des traitements…et il y a aussi souvent des frais de transport à assumer quand l’on est éloigné du point de soins situé dans un centre urbain. Vous m’avez parlé des réactions de l’environnement et du “secret” difficile à partager : il y a donc aussi tout le soutien humain qui compte beaucoup pour le malade et son entourage. Pour vous si loin ce sont les informations échangées par internet si c’est possible, le courrier ou téléphone qui font du bien et ces petits gestes que seule l’imagination pe ut trouve r dans de t elles situations d’éloignement”. Découragement Je sens que mon interlocuteur est loin de la réponse qu’il attendait. Il est cependant superflu dans ce sombre contexte que je lui parle de s actions de so lidarité internationale nord-sud, des co opérations et parrainage s entrepris par le milieu associatif car il trouverait ces réponses déris oire s et surto ut pas forcément adaptées au lieu et à l’urgence de la situation de son parent malade. Je perçois son découragement Il n’a pas les moyens, la force d’accueillir son parent chez lui et il découvre trop vite, à la fois la complexité de la maladie et la rudesse d’un contexte international injuste et implacable. Comment va-t-il se résigner à accepter la dure réalité en essayant de garder des forces pour te nter quelque chos e à distance malgré le sentiment de culpabilité inévitable ?.... D’un ton plus calme, il se ravise : “Bon, je vais en discuter avec ma famill e et on va voir ce qu’on peut faire…” Un silence s’installe et je le respecte (il est peut-être aussi fécond que la parole à cet instant…) …et c’est l’appelant qui le brise : « Merci quand même…» Il raccroche… notre vie au quotidien... notre vie au quo otidien... notre vie au quotidien... notre v Pour simplifier le quotidien des personnes vivant avec le VIH... Pour faire vivre cette rubrique envoyez-nous vos idées et messages Soit par e-mail: [email protected] Soit directement par téléphone : Christian 01.43.67.66.00 . En vacances avec ses traitements... Chaud, chaud, les médocs ! En période estivale ou lors d’un voyage en pays chaud se pose le problème de la conservation de ses traitements antirétroviraux. Sans entrer dans les recettes folkloriques, mais quand même efficaces, du type pa pier journal mouillé ou autre, il existe quelques moyens modernes de transporter nos médicaments au frais . par Christian Christner [email protected] L e cho ix est vaste, mais, si l’on veut faire une sélection pratiqu e, du plus s imple au plus sophistiqué on trouve : médicaments. L’appellation peut-être aussi boite-bouteille isotherme (prix 20 à 45 euros). Pour plus d’efficacité, il est recommandé de mettre dans le thermos ou la boite isotherme de petits cubes de glace ceux sous gaine plastique pour ne pas m ouiller n os précieux médocs. Selon le pays de destination nous sommes parfois confrontés à un décalage horaire qui peut être de plusieurs heures, ce qui pose un problème pour la prise de nos médicaments à heure (presque) fixe et/ou au cours d’un repas . Il est possible de décaler l’horaire de prise habituel d’une à deux heures (maxi) et rattraper ainsi progressivement l’horaire de prise. - maintenir un intervalle temps entre 2 prises, identique à l’intervalle habituel (1 à 2h de décalage possible) - décaler les prises habituelles d’1 à 2 heures maxi (de préférence en les avançant plutôt qu’en les retardant) pour se recaler sur les horaires de vie du pays de destination . 3) Le mini mini réfrigérateur pouvant contenir l’équivalent de 6 can nette s de 33 cl et pouvan t mainte nir la tem pé rat ure à + 5°. Il fonctionne sur l’allume -cigare de la voiture ou sur secteur 230V. Son prix est d’environ 50 euros . Le casse-tête du décalage horaire Principes à retenir : 1) La classique petite trousse isotherme que l’on arrive à se procurer à bas prix v oire grat uit emen t. L’ef ficacité isotherme en sera renforcée si l’on ajout e une briqu e à congele r (celle po ur le camping avec du liquide bleu à l’intérieur). Ayez toujours une brique de secours EN PLUS 11 Au retour de voyage procéder de la même manière C.C. http://www.pearl.fr/article-PE2008-REFRIGERATEUR.html 2) Le bon vieux Thermos des fam illes ; mais de pu is, les mo dè les ont évo lué et l’on trouve maintenant (voir BHV et Vieux Campeur) une large gamme de th ermos alimentaires à large ouverture et de différentes contenances perme ttant de ranger des A conserver à température ambiante Rétrovir®, Videx®, Epivir®, Zerit®, Combivir®, Hivid®, Ziagen®, Trizivir®, Viread®(comprimé), Sustiva®, Viramune®, Crixivan®(craint l’humidité), Invirase®,Viracept®, Agénérase®, Emtriva®, Telzir®, Reyataz®, tipranavir (nom commercial pas encore attribué) A conserver au frais Kaletra®, Norvir®, Fuzeon®,,Fortovase®, Viread® (en sirop) Cotisation annuelle : 23 ¤ Elle vous permet de participer à la vie de l’association, aux séminaires qu’elle organise régulièrement, vous donne accès aux services exclusifs comme la consultation par email d’une revue de presse spécialisée internationale, et vous donne le droit de voter à son assemblée générale annuelle. Vos dons sont aussi les bienvenus. Ils vous permettent de bénéficier d’une déduction d’impôt égale à la moitié de leur montant annuel (un don de 60 ¤ , par exemple, ne vous revient en fait qu’à 30 ¤ ) : une attestation fiscale vous sera adressée. Veuillez compléter et détacher ce bulletin, et le renvoyer accompagné de votre règlement par chèque bancaire ou postal à l’ordre d’ActionsTraitements, 190, bd de Charonne, 75020 Paris à MONTANT DU DON EN ¤ à CODE POSTAL à VILLE à NOM à E-MAIL (FACULTATIF) à PRÉNOM à TÉLÉPHONE (FACULTATIF) à ADRESSE à DATE à SIGNATURE Ces informations font l’objet d’un traitement informatisé et sont destinées aux membres du bureau d’ActioI nsNTraFitem ts ainsi O enT R Aqu’à I son T service E M comptable. E N T SConformément N ° 1 0à la1 loi Informatique J U I N et libertés, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification des données personnelles vous concernant : pour l’exercer, adressez-vous à ActionsTraitements, 190, bd de Charonne, 75020 Paris. 2 0 0 2 lu, vu, entendu Sida : Le vaccin introuvable 12 Dès 1983, les spécialistes l'assuraient : il ne faudrait pas plus de dix ans pour mettre au point un vaccin efficace. Dix ans, affirmaient-ils encore au début des années 1990. Certes, ce virus s'avérait finalement plus coriace que prévu, mais les chercheurs en étaient convaincus: une fois franchies quelques difficultés conceptuelles, le fameux vaccin deviendrait réalité. Dix ans, promettaient-ils encore il y a peu. Tant pis si, entre-temps, leurs prétentions avaient été revues à la baisse: plus question d'obtenir 100% d'efficacité ni de combattre 100% des sous-types de virus. Le doute, néanmoins, n'était pas de mise. Il suffirait de consacrer des moyens financiers importants à ce vaccin tant attendu et on y arriverait, foi de scientifique! Résultat? Rien. Ou si peu. Une trentaine de candidats vaccins sont bien expérimentés actuellement dans le monde, mais uniquement à un stade très préliminaire, celui qui consiste à vérifier que le produit inoculé n'est pas toxique. Et aucun d'entre eux n'offre le moindre espoir sérieux en termes d'efficacité. Quant à la seule préparation testée à grande échelle, elle prend un retard inquiétant. Lancée en Thaïlande à grand renfort de publicité, elle peine à trouver des candidats remplissant les critères exigés (être âgé de 20 à 30 ans, en bonne santé et séronégatif). Le directeur du projet, le Dr Supachai Rerks-Ngarm, a même dû avouer récemment que, sur les 16000 volontaires espérés, seuls 5000 à 7000 étaient recrutés à ce jour. Plus fâcheux encore: de nombreux chercheurs, et non des moindres, ne font pas mystère de leurs réticences devant la préparation vaccinale proposée - une combinaison de deux vaccins qui, pris séparément, ne semblent pourtant pas avoir la moindre efficacité. D'où une lettre au vitriol, envoyée à la revue Science par une vingtaine de spécialistes et publiée en janvier dernier, dans laquelle ils regrettent publiquement les choix scientifiques effectués et leur coût élevé (près de 120 millions de dollars). Source : Vincent Olivier (L’Express) 2,9 milliards $ du Fonds mondial contre le sida et le paludisme Le Fonds mondial contre le sida, le paludisme et la tuberculose a approuvé une enveloppe de 2,9 milliards de dollars destinée à la lutte contre ces maladies, un geste qui a été immédiatement salué par les Nations Unies. Ces fonds serviront à faire avancer la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en mettant 932.000 personnes sous traitement antirétroviral contre le VIH/sida, le financement de 123 millions de traitements antipaludéens, 44 millions de moustiquaires imprégnées, et le traitement DOT (Directly Observed Therapy) en faveur de 640.000 nouveaux tuberculeux. C`est la quatrième fois que le Fonds mondial accorde une subvention de ce type depuis sa création en 2002 sur l`initiative du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Au total, 3 milliards de dollars ont été décaissés pour 310 subventions accordées à 129 pays. Plus de 85% des sommes annoncées aujourd`hui sont destinés aux pays à faibles revenus, selon le Fonds Abonnement à InfoTraitements (11 numéros/an) : 30,50 ¤ Demandeurs d’emploi, RMistes et étudiants : 16,80 ¤ Résidents à l’étranger : 36,60 ¤ Abonnement de soutien 46 ¤ ou plus Veuillez compléter et détacher ce bulletin, et le renvoyer accompagné de votre règlement par chèque bancaire ou postal à l’ordre d’Actions Traitements, service abonnements, 190, bd de Charonne, 75020 Paris mondial. Un peu moins de la moitié sera consacrée à la lutte contre le VIH/sida, alors que 40% seront dépensés pour lutter contre le paludisme. Le Fonds mondial est un partenariat public-privé qui regroupe des gouvernements, la société civile, le secteur privé et les populations affectées. Il travaille en étroite collaboration avec d’autres organisations bilatérales et multilatérales pour compléter les efforts qui sont en train d`être déployés pour lutter contre ces maladies. Source : AngolaPress L'épidémie du sida en est toujours à ses débuts L'épidémie du sida, qui a déjà tué en vingt ans plus de vingt millions de personnes dans le monde, "est encore à ses débuts" et pourrait provoquer la mort prématurée de 68 millions de personnes supplémentaires d'ici 2020, avertit le Dr Peter Piot, directeur exécutif d'Onusida (le programme commun des Nations Unies pour le VIH-sida). “l'épidémie, même en Afrique australe où elle est la plus grave, continue, elle ne paraît ni arriver à saturation ni avoir de limite naturelle ou plafond naturel, et atteint des niveaux jusque là inenvisagés”, explique-t-il. “C'est en Afrique subsaharienne que le nombre projeté des décès est le plus élevé avec 55 millions de décès supplémentaires attendus”, selon Onusida. L'Asie, avec les pays les plus peuplés du globe, l'Inde et la Chine, est assise sur une "bombe" qui menace d'exploser, l'ex-Union soviétique est confrontée à une épidémie galopante tandis que "la vigilance s'est relâchée dans les pays riches où, avec l'arrivée en 1996 des trithérapies, beaucoup de gens ont cru que le sida, c'est fini". Plus de 60 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis l'identification de la maladie il y a deux décennies. La plupart des 40 millions qui vivent encore mourront s'ils n'ont pas accès aux traitements. Or "moins de 4% des personnes atteintes dans le monde en développement ont accès au traitement antirétroviral" (ARV, médicaments spécifiques contre le virus du sida, ou trithérapie), selon l'Onusida. "Malgré la baisse de près de 90% du prix des ARV (notamment en Afrique ), la vaste majorité des malades n'y pas accès", s'indigne le patron d'Onusida. "Fin 2001, 730.000 personnes dans le monde recevaient un traitement ARV dont un demi-million dans les pays riches où moins de 25.000 personnes sont mortes du sida l'année passée", constate le Dr Piot. "Par contre, en Afrique subsaharienne, où le sida a tué 2,2 millions de personnes, seulement 30.000 en ont bénéficié". Le nombre de ces chanceux est aussi ridicule en Asie et dans le Pacifique, où 435.000 personnes sont mortes du sida l'an passé. Pour combattre sérieusement ce fléau dans les pays qui en ont le plus besoin, "il faudrait, indique le Dr Piot, dix milliards de dollars chaque année uniquement pour le sida et ce pendant dix ans". L'augmentation des financements et de l'engagement politique, marquent "le début d'une ère nouvelle". Mais, il en faudra beaucoup plus, et surtout des ressources qui font encore cruellement à NOM à CODE POSTAL à PRÉNOM à E-MAIL (FACULTATIF) à ADRESSE à TÉLÉPHONE défaut, pour vaincre ce fléau, estime le Dr Piot. Source: Dr Breda (Le Quotidien du Médecin) Condamné pour avoir transmis sciemment le VIH Les juges français observaient jusqu’à aujourd’hui ces questions avec circonspection. Il faut dire que notre pays fait figure d’exception dans ce domaine. Tout d’abord, contrairement à ce qui a pu être observé dans certains autres Etats, les plaintes de séropositifs contaminés à leur insu par un partenaire connaissant son statut HIV n’ont pas été très nombreuses. Le cas échéant, l’attitude unanimement adoptée par les tribunaux a consisté à juger que ce type de situation relève d’une responsabilité partagée des partenaires. Le lundi 28 juin dernier a été le théâtre d’un changement de jurisprudence. Le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné, en son absence, Christophe M., âgé de 30 ans, à six ans de prison pour «administration volontaire d’une substance nuisible ayant entraîné une infirmité permanente». La première plaignante, âgée de 19 ans au moment des faits, avait fréquenté le jeune homme en 1999. Ce dernier connaissait sa séropositivité depuis l’automne 1998. Pour autant, quand la jeune femme lui révéla son allergie au latex, il lui confirma sa séronégativité. Un an plus tard, il invoque l’argument de l’allergie pour ne pas utiliser de préservatifs avec une partenaire alors âgée de 25 ans, aujourd’hui séropositive et qui a également porté plainte contre lui. Source : Le Journal International de Medecine (www.jim.fr) à VILLE (FACULTATIF) à DATE à SIGNATURE Ces informations font l’objet d’un traitement informatisé et sont destinées aux membres du bureau d’ActionsTraitements ainsi qu’à son service comptable. Conformément à la loi Informatique et libertés, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification des données personnelles vous concernant : pour l’exercer, adressez-vous à ActionsTraitements, 190, bd de Charonne, 75020 Paris.